l'annulation des campagnes de préventions sur les dangers de l'alcool avec Myriam Savy

  • l’année dernière
Nous recevons aujourd'hui, Myriam Savy, directrice du plaidoyer au sein de l’association Addictions France, pour discuter de l'annulation des campagnes de préventions sur les dangers de l'alcool.

L'Invité du 13h de Jérôme Cadet
Transcript
00:00 fallait-il profiter de cette Coupe du monde de rugby pour dénoncer les dangers de l'alcool ?
00:04 France Inter vous révélait hier que le ministère de la Santé avait renoncé à deux campagnes
00:09 de communication prévues cet automne.
00:11 La première devait débuter ces jours-ci.
00:12 Son slogan c'était « Ne laissez pas l'alcool vous mettre KO ». Et elle n'avait pas du
00:17 tout plu aux représentants de la filière viticole qui s'en étaient plaint.
00:20 Lettre à l'appui auprès d'Emmanuel Macron.
00:22 A la place, le cabinet du ministre de la Santé explique qu'il a choisi de rediffuser une
00:27 autre campagne qui date de 2019, qui s'adresse aux jeunes et que vous pourrez voir dans les
00:32 prochaines semaines.
00:33 Bonjour Myriam Savy.
00:34 Bonjour.
00:35 Vous êtes chargée du plaidoyer pour l'association Addiction France, c'est une vieille association
00:39 française.
00:40 J'ai découvert qu'elle avait été fondée par Louis Pasteur notamment.
00:43 Vous vous intéressez à toutes les formes d'addiction, pas seulement à l'alcool.
00:46 Je précise également aux auditeurs que vous n'êtes pas scientifique mais plutôt spécialisé
00:50 dans la communication.
00:52 Nous avions aussi invité, pour répondre aux auditeurs, Vins et Société à s'exprimer.
00:57 C'est un groupement qui réunit 500 000 producteurs de vin en France mais ils n'ont pas souhaité
01:01 le faire.
01:02 En tout cas, les auditeurs et les auditrices de France Inter peuvent nous appeler.
01:05 Ils le font déjà pour poser leurs questions, réagir 0145 24 7000 ou via l'application
01:11 France Inter.
01:12 Myriam Savy, cette Coupe du Monde, est-ce qu'elle vous semblait être le bon moment
01:16 pour communiquer ? Je vous transmets les remarques de Cédric et de Cécile.
01:20 Cédric d'Aubervilliers, je trouve que c'est hypocrite de ne pas mettre en place ces spots
01:24 en pleine période de Coupe du Monde où tout le monde fait la fête et s'alcoolise, dit-il.
01:28 Cécile, le rugby est associé à l'alcool, nous dit-elle, donc on supprime les campagnes
01:32 de prévention à ce moment-là.
01:34 C'était le bon moment selon vous ? C'était le bon moment et Cécile a raison.
01:38 Pendant les grandes compétitions internationales, c'est une occasion pour les producteurs
01:45 d'alcool de faire de la publicité pour vanter leurs produits.
01:47 Alors même que c'est interdit par la loi L20, elle ne s'empêche pas d'associer
01:53 le sport, la compétition à leurs produits.
01:56 On a régulièrement vu des campagnes de publicité avec le nom des pays et une marque d'alcool,
02:05 notamment les marques de bière.
02:07 Contrebalancer ces campagnes de publicité par une campagne de prévention, oui, ça
02:12 nous semblait être une bonne idée.
02:13 Je rebondis sur la remarque de Cécile, le rugby est associé à l'alcool, ça ne vous
02:16 paraît pas un peu réducteur ?
02:18 L'alcool ne se réduit pas que au sport et au rugby.
02:22 Mais c'est vrai qu'on parle beaucoup de la troisième mi-temps, qu'on a un président
02:26 de la République qui s'est fait filmer en train de descendre cul sec une bouteille
02:32 de bière à l'issue d'un match de rugby.
02:36 Quel est le problème ?
02:37 Le problème c'est qu'on attend d'un président de la République qu'il soit
02:41 exemplaire et qu'il n'encourage pas des comportements qui relèvent du binge drinking,
02:46 c'est-à-dire le fait de boire très vite pour s'alcooliser.
02:48 Qu'il le fasse ou qu'il le montre ?
02:50 Parce qu'il l'a refait, c'est ce qu'on dit les joueurs du 15 de France après la
02:54 victoire face à la Nouvelle-Zélande.
02:56 Il peut le faire, chacun est libre de faire ce qu'il veut chez lui.
03:00 Par contre, le montrer, ça relève de la propagande et ça c'est interdit par la loi
03:05 Evin.
03:06 On va revenir sur la loi Evin.
03:07 D'abord sur ces campagnes annulées, le ministère explique qu'il y avait un trop-plein de campagnes
03:11 de prévention sur ce thème en ce deuxième semestre et qu'il y aura bien une campagne
03:16 à destination des jeunes.
03:17 Cette explication ne vous paraît pas valable, Myriam Savy ?
03:20 Les campagnes de prévention sur l'alcool, on n'en a pas vu tant que ça.
03:25 Et à chaque fois qu'il y a une campagne de ce type, par exemple celle qui a eu lieu
03:28 en janvier, elle suscite une levée de bouclier de la part des producteurs d'alcool qui
03:36 s'indignent, qui disent qu'on attaque l'alcool, qu'on attaque le vin, alors même que le
03:40 vin serait le symbole de la culture française.
03:44 Et c'est quelque chose que nous dénonçons.
03:45 Autrement dit, est-ce qu'on peut accumuler ou en tout cas juxtaposer des campagnes de
03:51 prévention sur différentes addictologies, sur différents comportements à risque ? Jusqu'à
03:55 quel point on peut communiquer, envoyer des messages ? Le but c'est que ces messages
03:58 soient reçus le mieux possible.
04:00 C'est important effectivement que les Français sachent qu'il y a des risques à consommer
04:06 de l'alcool et il est important d'avoir ce type de campagne de prévention.
04:10 Quand on voit par exemple selon un sondage diffusé par l'Inca en début d'année, que
04:16 près d'un Français sur cinq pense qu'il est bon de boire du vin pour limiter le risque
04:21 de cancer.
04:22 Or c'est tout l'inverse.
04:23 L'alcool, quelle que soit la quantité que l'on consomme, est un facteur de risque de
04:28 cancer et ça c'est important que les consommateurs puissent le savoir.
04:31 On va revenir sur ce point pour poursuivre sur la Coupe du Monde.
04:34 Vous parliez Myriam Savi de la loi EV1.
04:37 Il est autorisé de boire de l'alcool dans l'enceinte des stades.
04:41 En ce moment on voit même sur nos écrans un célèbre fabricant de bière japonais,
04:46 je ne vais pas le citer, qui est sponsor de la Coupe du Monde.
04:48 On voit la publicité qui s'affiche.
04:50 Ça c'est autorisé ? Non c'est interdit.
04:52 La loi EV1 encadre strictement la publicité.
04:56 Elle interdit théoriquement la consommation d'alcool dans les stades.
05:00 Donc ça c'était la loi EV1 en 1991 quand elle a été adoptée.
05:04 Et puis il y a eu une dérogation.
05:05 Il y a eu des dérogations possibles ?
05:06 Voilà.
05:07 Cette loi a été amendée de manière successive.
05:10 Et donc quelques années après l'adoption de la loi EV1 en 1991, il y a un article qui
05:17 est venu s'ajouter et qui permet pour un club d'obtenir jusqu'à 10 dérogations par an
05:23 pour pouvoir vendre de l'alcool pendant les compétitions sportives.
05:26 C'est cet article qui permet qu'aujourd'hui on puisse avoir cette consommation dans les
05:31 stades.
05:32 En l'occurrence ce ne sont pas des clubs, ce sont les villes qui ont pris ces arrêtés,
05:35 qui ont pris la décision d'autoriser la vente de bière durant la compétition.
05:39 Oui parce qu'en fait c'est soit au club, soit à certains types de collectivités.
05:46 Donc les villes en l'occurrence rentrent dans ce cadre-là.
05:48 Et donc voilà, c'est ces dix dérogations qui leur permettent d'avoir cette dérogation.
05:54 Mais on parle d'une dérogation et en principe la loi l'interdit.
05:56 Mais là on parle de décisions qui n'ont pas été prises par le gouvernement.
06:00 On parle de décisions qui ont été prises par des municipalités locales qui peuvent
06:03 être de droite, qui peuvent être de gauche ?
06:04 Parce que le lobby de l'alcool est très influent.
06:08 Il n'est pas influent que sur le gouvernement, il est influent de manière générale sur
06:11 les politiques.
06:12 Parce que la plupart des départements français produisent de l'alcool, que ce soit du vin
06:19 ou de la bière, voire même des spirituels dans certaines régions.
06:22 Et donc ils arrivent à faire pression à tous les niveaux politiques.
06:30 Et les élus sont faibles ?
06:31 Les élus en tout cas, peut-être manque d'arguments, n'ont pas compris les enjeux et pensent
06:37 que l'alcool rapporte, alors qu'en fait l'alcool coûte très cher, 102 milliards
06:43 d'euros par an.
06:44 Ce qui est un chiffre absolument hallucinant.
06:47 C'est aussi une filière qui emploie des salariés, qui a un chiffre d'affaires qui
06:51 a une importance pour ces régions ?
06:53 Oui, la filière déclare employer 500 000 personnes.
06:57 Et donc c'est toujours l'argument économique qui est mis en avant.
07:00 Nous, à Addiction France, il nous semble que les arguments de santé devraient primer
07:05 sur les arguments économiques.
07:06 Vous parliez du coût de l'alcool à l'instant, Myriam Savy.
07:10 Comment est-ce que vous obtenez le chiffre que vous venez de donner ?
07:13 C'est un économiste, Pierre Coppes, qui avait publié ses chiffres sur les coûts
07:18 sociaux des drogues, que ce soit le tabac, l'alcool et les drogues illicites.
07:22 Et tout récemment, cet été, il a mis à jour son étude et donc il arrive à ces chiffres
07:27 qu'on parle de coûts sociaux, c'est-à-dire c'est à la fois les coûts pour les finances
07:31 publiques, mais c'est aussi les coûts de vie perdue.
07:34 C'est-à-dire qu'on dépense de l'argent, entre guillemets, pour former les personnes,
07:42 pour les éduquer, pour aller à l'école.
07:43 Et en fait, quand les personnes meurent trop tôt, c'est des vies qui sont perdues, alors
07:48 même qu'elles pourraient encore contribuer à la société.
07:50 C'est pour ça qu'on arrive à des coûts sociaux.
07:52 Et donc c'est en additionnant tous ces types de coûts qu'on arrive à ces 102 milliards.
07:56 Donc le chiffre que vous venez de donner, c'est toute addiction confondue ?
07:59 C'est uniquement pour l'alcool.
08:00 Pour le tabac, on est autour de 160 milliards.
08:03 Et puis pour les autres drogues illicites dont on parle beaucoup, on est autour de 7 milliards.
08:09 Tanguy nous appelle de Saint-Brieuc, les Côtes-d'Armor.
08:11 Bonjour Tanguy, nous vous écoutons.
08:13 Oui, bonjour.
08:14 Bon, je suis déjà entièrement d'accord avec ce que vient de dire l'interlocutrice.
08:24 Alors, moi je suis alcoolique depuis l'âge de… j'ai commencé à 16 ans à boire,
08:31 festivement.
08:32 Et en fait, l'alcool prend le dessus.
08:38 Et donc, c'est très mal vu de boire.
08:43 On se met après en bas de la société.
08:48 C'est très mal compris, car c'est une maladie.
08:52 L'alcoolodépendance, c'est une maladie.
08:54 C'est une des dépendances les plus fortes avec la nicotine et l'héroïne.
09:04 Alors, je ne comprends pas pourquoi personne, le gouvernement, les pouvoirs publics, le
09:16 ministère de la Santé ne prennent pas en considération ce mal.
09:23 Et les campagnes, est-ce qu'elles peuvent avoir un effet Tanguy ? Est-ce qu'elles
09:26 ont un effet sur vous, les campagnes de prévention, quand vous en voyez ou quand vous en lisez ?
09:30 Alors, pas forcément, parce que moi je suis déjà au courant.
09:35 J'ai déjà fait une dizaine de cures quand même, qui ont marché ou pas marché.
09:41 Je suis toujours dans cette addiction qui est illégale, l'alcool est à portée de
09:47 main.
09:48 Et donc, c'est très compliqué de se défaire de ça.
09:51 Et une fois qu'on est dans l'alcoolisme, on perd de l'argent, on perd les relations
10:01 sociales, on perd du travail.
10:03 Et donc, c'est un cercle vicieux.
10:06 Merci Tanguy, merci pour votre témoignage courageux.
10:13 Myriam, la limite des campagnes que souligne Tanguy dans ses propos ?
10:20 Merci à Tanguy pour ce témoignage.
10:22 Tout ce qu'il a dit, c'est extrêmement pertinent et c'est important qu'on puisse
10:26 entendre les personnes parler eux-mêmes.
10:28 Évidemment, une campagne de prévention pour une personne qui est déjà alcoolo-dépendante,
10:32 ça ne sert pas à grand-chose puisqu'il est déjà dans la dépendance et qu'il
10:36 va consommer de l'alcool malgré lui.
10:38 Par contre, c'est important vis-à-vis des jeunes.
10:41 Et tout le travail que nous faisons à Addiction France, qui concerne les politiques publiques,
10:47 vise à améliorer l'environnement des conduites addictives et faire en sorte qu'on
10:53 soit moins sollicité, qu'on ait moins de publicité.
10:55 Aujourd'hui, quand vous êtes jeune, que vous êtes sur les réseaux sociaux, vous
10:59 pouvez être exposé à de la publicité pour de l'alcool alors que pourtant, théoriquement,
11:03 vous ne devriez pas en voir.
11:05 Et donc, plus on est exposé, plus on a envie de...
11:07 Les réseaux sociaux ne sont pas concernés par l'interdiction de publicité pour l'alcool ?
11:10 Les réseaux sociaux n'existaient pas en 1991.
11:12 Donc ils ne tombent pas sous le coup de la loi ?
11:14 Non, et la publicité sur Internet a été autorisée en 2009.
11:17 Les réseaux sociaux, à cette époque-là, n'étaient pas encore très développés.
11:20 Cette année, il y a eu tout un débat autour de la publicité par des influenceurs qui
11:25 n'a pas été interdite.
11:26 Les parlementaires n'ont pas eu le courage d'aller jusqu'à l'interdiction, alors même
11:31 qu'on sait que les jeunes sont beaucoup plus influençables et qu'ils vont plus facilement
11:35 consommer des produits lorsqu'ils ont vu un influenceur qu'ils suivent en consommer.
11:39 Bonjour Olivier.
11:40 Oui, bonjour.
11:41 Vous nous appelez du département de l'ISER ?
11:43 Tout à fait.
11:44 Nous vous écoutons Olivier.
11:45 Oui, moi je voulais simplement dire que j'étais choqué par les images qu'on voit à la télévision,
11:52 qu'elles soient des chaînes, qu'elles soient privées ou publiques, qui diffusent la Coupe
11:55 du monde de rugby en ce moment, où systématiquement, avant le match, pendant le match, après le
12:01 match, on voit ou on entend des gens fortement alcoolisés, on voit même des gens avec des
12:06 verres de bière dans les tribunes.
12:07 Dans des reportages, vous voulez dire Olivier ?
12:09 Oui, dans les reportages.
12:10 Et je trouve quand même que la télévision, elle a une responsabilité, et avant de faire
12:14 des campagnes anti-alcool, ce serait déjà bien de ne pas ériger l'alcool comme un modèle
12:22 qui accompagnerait une discipline sportive, en l'occurrence le rugby.
12:26 Merci, merci Olivier pour ce témoignage.
12:28 Myriam Savi, est-ce qu'il faut aller jusqu'à imposer aux journalistes les mots à choisir ?
12:34 On ne peut pas dire que les spectateurs ont une bière, on ne peut pas les filmer avec
12:37 de l'alcool.
12:38 Il faut aller jusque-là ?
12:39 Ce qu'il faut savoir, c'est que les jeunes regardent les compétitions sportives et ils
12:44 ont vite fait d'associer le sport à l'alcool, alors que pourtant, le sport c'est la santé.
12:50 Donc c'est plutôt les valeurs de santé qui devraient être promues.
12:52 Après, on ne va pas dicter aux journalistes ce qu'ils doivent faire et ce qu'ils doivent
12:55 filmer, c'est plutôt aux organisateurs de veiller à ce qu'il ne puisse pas y avoir
12:59 de débordements.
13:00 Et à la base, il n'y a pas de vente d'alcool autorisée dans les stades, et donc on devrait
13:05 se tenir à cette interdiction.
13:07 Question d'Alain de Clermont-Ferrand, l'alcoolisme est un phénomène de société, il faut protéger
13:10 les jeunes par la prévention.
13:12 De ce point de vue-là, le fait qu'une campagne soit diffusée prochainement sur les jeunes,
13:17 vous trouvez que c'est une bonne chose ?
13:18 Bien sûr, c'est une bonne chose d'avoir des campagnes qui soient destinées aux jeunes.
13:23 Après, quand on parle d'aller plus loin, au-delà des campagnes de prévention qui
13:26 sont un des outils de prévention, il y a aussi tout ce qui concerne la régulation.
13:30 Et comme je l'ai dit, on n'a pas souhaité interdire la publicité via des influenceurs,
13:34 alors que c'est quand même quelque chose qui va fortement inciter les jeunes à aller
13:39 consommer de l'alcool.
13:40 Je reviens au message que vous faites passer sur la consommation d'alcool par jour ou
13:44 par semaine.
13:45 Je suis allé sur le site de l'Inserm hier soir, il y a trois repères qui sont annoncés,
13:48 ne pas consommer plus de 10 verres d'alcool par semaine, pas plus de 2 verres par jour
13:53 et ne pas boire d'alcool au moins 2 jours par semaine.
13:55 Ce n'est pas le zéro alcool qui est prôné ?
13:58 Ce n'est pas le zéro alcool et ce n'est pas le zéro alcool qui est prôné non plus
14:01 par Addiction France.
14:02 Ça laisse la place pour une consommation modérée ?
14:03 Pour une consommation, on va dire en dessous des repères de consommation.
14:08 On n'aime pas tellement le terme de la modération parce que tout le monde a sa propre vision
14:12 de la modération.
14:13 Par contre, effectivement, savoir qu'on a un risque acceptable jusqu'à 2 verres par
14:17 jour et pas tous les jours, c'est important que les Français en soient conscients.
14:22 Merci beaucoup Myriam Savy, chargée du plaidoyer pour l'association Addiction France d'avoir
14:27 répondu dans ce 13/14 aux auditeurs de France Inter.
14:31 13h45, notre feuilleton.

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