Gaspard Proust face à Sébastien Chenu : «S'il est nommé un jour à Bercy, je rentre en politique pour rejoindre son cabinet»

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Chaque mardi, mercredi et jeudi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Gaspard Proust livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Gaspard Proust - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/gaspard-proust-les-signatures-deurope-1

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Transcription
00:00 Mais d'abord Sonia Mabrouk, Sébastien Chenu, merci d'être resté pour écouter Gaspard
00:05 Proust.
00:06 Bonjour Sébastien.
00:07 Bonjour.
00:08 Et bonjour Gaspard.
00:09 Bonjour.
00:10 Oula comment ça va ?
00:11 Ça va, ça va.
00:12 Non c'est un petit ça va là ça.
00:13 Non mais hier j'ai parlé du kiwi, le fruit symbole de la Nouvelle-Zélande.
00:15 Alors je me suis pris un nombre de messages d'apprentis biologistes, géographes, ethnologues
00:19 "le kiwi c'est pas un fruit c'est un oiseau".
00:22 Merci je suis au courant.
00:23 Sauf que pour tirer le fil de ma chronique j'avais plus de trucs à dire sur le rayon
00:26 fruits et légumes que sur le rayon volaille.
00:28 Le but de cette chronique c'est de pouvoir raconter ce qui m'arrange, quand ça m'arrange,
00:32 pas d'être publié dans Nature ou Claude Lévi-Strauss magazine.
00:35 Non mais sérieux.
00:36 Ne vous énervez pas.
00:37 Hier vous nous avez parlé de la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby.
00:41 Vous aviez l'air d'insinuer que c'était un peu trop franchouillard.
00:44 Alors déjà puisque manifestement je suis scruté, l'honnêteté intellectuelle m'oblige
00:48 à dire que je n'ai vu ni le discours de Macron ni la cérémonie.
00:51 J'ai vu passer deux trois trucs sur les réseaux, j'ai brodé autour.
00:53 Vous n'avez pas vu la cérémonie d'ouverture ? Vous avez fait cinq minutes dessus.
00:57 Non mais Dimitri, vous croyez vraiment que quand j'ai tourné des films, j'ai lu les
00:59 scénarios l'entier ? J'ai lu ma partie, j'ai fait le perroquet, j'ai pris le chèque
01:03 et roule ma poule.
01:04 Je vais vous faire une confidence, à l'heure où on se parle, je ne sais toujours pas de
01:05 quoi parle le monde dure trois ans.
01:07 Mais bon, on va faire la chronique d'aujourd'hui.
01:08 Alors je suis allé regarder la cérémonie malgré tout.
01:10 Est-ce que vous trouvez comme certains journalistes que ça sentait le Rance et la naphtaline ?
01:14 C'est sûr que quand tu préfères l'odeur de shit et de bagnole brûlée, il y a de
01:18 quoi être frustré.
01:19 Mais à mon égard, c'est vrai qu'il y avait peut-être moyen de faire plus inclusif.
01:21 Vous en avez fait quoi alors si vous avez été le metteur en scène ?
01:24 Je pense que pour réconcilier la France de 1950 et la France de 2023, il fallait prendre
01:27 une période multiculturelle neutre.
01:29 Par exemple, faire un tableau qui aurait rendu hommage à la période gallo-romaine.
01:33 Pourquoi "gallo-romaine" ?
01:34 C'est-à-dire que tu gardes le tableau "Du Jardin promène des miches en tricycle" et
01:37 puis tu fais suivre ça par un tableau intitulé "Les petits anges s'en vont au paradis".
01:41 Attends, je ne comprends pas.
01:42 Les petits anges s'en vont au paradis ?
01:43 Oui, à un moment, tu fais une mini-arène façon colisée.
01:45 Tu vois une trentaine de casseurs arrêtés pendant les émeutes, tu leur lâches dans
01:48 la gueule.
01:49 Une dizaine d'ours en rue, t'as une meute de loup qui est à l'arrache.
01:51 Là tout de suite, tu refais du lien social, tu redonnes de l'espoir.
01:54 Voilà !
01:55 C'est très personnel de voir les choses.
01:57 Vous avez vu que Kylian Mbappé était dans les tribunes pour France-Nouvelle-Zélande.
02:01 Oui, qu'est-ce qu'il avait l'air paumé Kiki ?
02:03 Notre saint patron des Max Verstappen, du refus d'optemperer prépubère des Californies
02:08 périphériques françaises.
02:09 Tu sentais qu'il regardait le match en disant "quand je pense que le gars risque de se
02:12 faire arracher de l'araxe toutes les deux secondes alors que le plus riche sur le terrain
02:16 peut même pas se payer l'essuie-glace arrière de ma Bugatti".
02:18 Tu voyais que ça le rendait philosophe.
02:20 Vous avez vu que Monsieur Chenu Sébastien est resté pour votre chronique.
02:24 Oui, et c'est un honneur puisque c'est quand même le vice-président de l'Assemblée
02:28 nationale, Sébastien Chenu, et cet homme raffiné et imperturbable qui, lorsqu'il
02:32 voit l'Assemblée Katniss en train de faire l'hélico avec son zgeg au-dessus du nid
02:35 à les rondelles que Mathilde Panot héberge dans son chignon, arrive à dire "chers collègues,
02:39 un peu de dignité, nous ne sommes pas aux eaux de Vincennes".
02:41 En plus, c'est un parcours singulier que celui de Sébastien.
02:44 Tiens, ça vous a choqué qu'il rejoigne le Rassemblement National ?
02:48 Ah non, c'était couru d'avance.
02:49 Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
02:50 À force d'entendre les députés du FN gueuler "on n'est plus chez nous", j'ai
02:55 une honte profonde, évidemment.
02:57 À un moment, tu sautes le pas.
02:59 Mais au-delà du vice-président de l'Assemblée nationale, ce matin, on accueille surtout
03:02 le Monsieur Chiffre et Fiscalité du RN.
03:03 Ah non, ça repartit.
03:04 Le Monsieur Fiscalité du RN.
03:06 Ah, là on tient le Alain Juppé du Marineland.
03:08 Le Marineland ?
03:09 Oui, j'ai trouvé ça ce matin.
03:10 Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais à une époque, comme Juppé était très
03:13 agi avec les chiffres, on l'appelait le Amstrad.
03:15 Comme l'ordinateur.
03:16 Chenu, pareil.
03:17 Au FN, on l'appelle le Gameboy.
03:19 C'est en tout cas… Si notre invité est nommé un jour à Bercy, moi j'entre en
03:23 politique directe et j'essaie de me placer dans son cabinet.
03:25 Mais pourquoi ?
03:26 Ah, je me vois déjà à l'Ugly C.
03:27 Regardez, Monsieur le ministre, cette erreur de votre administration sur ma feuille d'impôt,
03:30 ils ont mis 45% taux d'imposition alors que c'est 4,5.
03:33 Ne serait-il pas temps de faire une loi qui rembourserait rétroactivement le trop-plein
03:38 perçu sur le dos des contribuables ?
03:40 Alors, je vais vous dire le fond de ma pensée.
03:42 La question sur les taux, combien, machin, c'est aussi con que cette question.
03:45 Ah, Monsieur le député, il y a combien de prix de la baguette ?
03:47 Vous trouvez que c'est une question à la con de demander aux hommes politiques le prix
03:50 de la baguette ?
03:51 Bah, évidemment.
03:52 Moi, je rêve d'un homme politique sans filtre qui dirait le prix de la baguette.
03:53 J'en ai aucune idée, j'en ai rien à foutre.
03:55 Je vais vous dire pourquoi.
03:56 Parce qu'une baguette, c'est quoi ? C'est de la farine blanche.
03:58 C'est un machin avec un index glycémique égal à celui du sucre.
04:01 Ça fait monter le taux d'insuline qui est l'hormone de stockage des graisses.
04:03 Résultat, bouffer de la baguette tous les jours, ça donne des gens obèses, aux artères
04:06 bouchées qui coûtent une blinde à la Sécu.
04:08 Donc, je peux vous dire que moi, le jour où je suis élu président de la République,
04:11 tu vas voir, si je vais te la mettre à 400 balles, la tradi, ça va dégonfler les Français
04:14 autant que les comptes.
04:15 Votez chez NU, le président qui met la vérité à NU.
04:18 Merci.
04:19 D'ailleurs, j'attends avec impatience les nouvelles idées fiscales du RN.
04:23 Je suis étonné qu'ils ne parlent pas de fiscalité civilisationnelle.
04:26 Qu'est-ce que c'est, ça, la fiscalité civilisationnelle ?
04:28 Par exemple, j'ai une idée, mais venez comme ça.
04:30 Si tu décides de taxer la smoothie et la harissa comme l'essence, ou que tu dis à partir
04:34 de demain, le prix de la merguez est indexé sur celui du caviar, tu envoies un signal.
04:39 Ah bah oui, alors c'est très clairement.
04:40 Merci beaucoup, Gaspard.
04:41 C'était la chute.
04:42 Et tout ce que vous avez dit sur la baguette est vrai.
04:44 Mais c'est toute l'ambiguïté de ma chronique.
04:47 Joue-t-il, n'est-il pas ? Qui est-il vraiment ? Le fatigue moi-même.
04:52 Merci, une réponse.
04:53 Le programme vous s'y est-il, Sébastien Chenier ?
04:55 Non, mais c'est vrai que parfois j'avais un peu, avec ce beau slogan, l'impression
04:58 de m'être retrouvé sur rire et chanson plutôt que sur Europe 1.
05:01 Ah, ça a déjà été fait ?
05:03 Mais voilà, j'ai l'impression que ça a un peu nourri d'huile.
05:05 Bon, enfin, j'apprécie évidemment la qualité d'analyse qu'est celle de Gaspard Pouste.
05:11 Bon, merci, merci Sébastien Chenier.
05:12 J'apprécie au moins autant que Manuel Bonpart, en tous les cas.
05:15 Peut-être plus, même.
05:16 Peut-être un peu plus.
05:17 Merci pour votre humour.
05:18 Non, pas de connivence, enfin.
05:19 Neutralité et bienveillance.
05:21 Merci mon bon Gaspard, à demain.
05:23 Mon bon Gaspard.
05:24 Appelle-moi Jacouille, tant qu'il y est.

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