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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 C'est une femme trans qui a demandé du coup à avoir un gynécologue, certainement parce qu'elle a dû avoir une vaginoplastie.
00:05 Et il l'a rejetée de manière assez violente en lui disant que c'était un homme et que même si elle se rasait la barbe,
00:15 ça resterait un homme et qu'elle ne pouvait pas monter sur sa table gynécologique parce qu'elle n'était pas faite pour les hommes.
00:20 Et il a été très violent.
00:22 Alors justement, comprenez-vous sa décision ?
00:25 Je vais prendre des oui, des non, tu vas le faire toi, Olivia.
00:28 Tu vas te défendre bien mieux que les autres qui sont autour de la table.
00:33 Oui, vous dites oui, pourquoi ?
00:34 Oui, mais je trouve que c'est n'importe quoi ce qui se passe parce qu'au lieu d'instaurer un climat de tolérance,
00:37 on est en train de faire passer n'importe qui pour des transgenres, des homophobes, des racistes, etc.
00:42 Ce gynécologue n'est pas transphobe, il n'a pas dit qu'il n'aimait pas les trans, il n'a pas dit qu'il ne les respectait pas,
00:49 il a dit qu'il ne se sentait pas capable techniquement de s'en occuper.
00:52 Alors qu'il existe, selon lui, d'autres alternatives pour les personnes trans.
00:56 Je pense que les personnes trans peuvent aller voir des gynécologues.
00:58 Donc pourquoi vouloir traiter ces personnes de transphobes alors qu'elles ne le sont pas du tout ?
01:02 Pourquoi avoir cette agressivité ?
01:04 Je pense que ça desserre complètement la cause.
01:06 Cet homme n'est pas transphobe, il veut juste exercer sa profession.
01:10 Et ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a un moment, une femme trans, bien sûr qu'il faut la respecter,
01:14 mais ce n'est par définition pas une femme comme les autres de par son parcours.
01:17 Et il y a un moment où il faut être cohérent.
01:19 D'un côté, les trans, on veut les reconnaître comme trans,
01:21 quand c'est pas pour faire des catégories pour les trans, pour les JO.
01:23 Et là, d'un autre côté, quand on veut que ce soit des femmes comme tout le monde,
01:25 il ne faut surtout pas dire que c'est des trans sinon on se fait insulter.
01:28 Je pense que ce n'est pas comme ça qu'on instaure la tolérance et le respect,
01:33 pas en étant agressif.
01:35 Et il ne faut pas être agressif avec ce gynécologue qui fait simplement son métier.
01:37 - Caïlie Vedové ?
01:39 - Moi je suis totalement d'accord, parce que pour moi, ce genre d'action, ça va créer la division.
01:42 Justement, moi j'ai envie de nous dire, venez, on s'aime tous,
01:45 et on arrête de créer des trucs pour créer le bazar.
01:48 Et moi, ça m'exaspère.
01:50 En fait, on cherche le problème pour pouvoir ensuite le sortir publiquement.
01:54 - Parce qu'au final, ce monsieur, qu'est-ce qu'il lui dit ?
01:56 - Il lui dit "non, moi j'ai pas les compétences".
01:58 Parce qu'il a toujours appris ses études sur des femmes.
02:00 Il n'a pas appris à s'occuper de quelque chose qui a été créé par l'être humain.
02:06 Donc il lui dit "Madame, là j'ai aucun souci avec vous,
02:10 mais le problème c'est que là je ne vais pas pouvoir vous aider,
02:12 parce que ce n'est pas dans mes compétences, je n'ai pas appris ça à l'école,
02:15 et ce n'est pas ça que je fais".
02:16 A ce moment-là, cette personne, elle allait voir directement,
02:18 soit la personne qui l'a opérée, soit quelqu'un qui a cette spécialité.
02:21 Quand on va voir quelqu'un pour un rhume, on ne va pas chez le gynéco.
02:24 - Moi j'y vais.
02:25 - En fait, il y a des spécialités pour chaque domaine.
02:28 Et là, son domaine à elle, c'est une spécialité qui est nouvelle,
02:31 et c'est extraordinaire qu'on puisse faire ça.
02:33 Moi je trouve ça génial, mais qu'on n'aille pas chercher la petite bête
02:35 avec des personnes qui ne sont pas compétentes,
02:37 exprès pour après le sortir sur Internet, ça me dérange.
02:40 - La dernière fois, j'avais un chat dans la gorge, je suis allé voir le vétérinaire.
02:42 (Rires)
02:44 - Elle est bonne, elle est bonne.
02:45 - Merci. Jacques Cardos, oui.
02:47 - Je pense qu'il y a un transactivisme dans cette action-là.
02:51 Moi je ne comprends pas pourquoi, en fait, cette femme ne va pas voir un gynécologue.
02:56 Il y a des gynécologues qui sont spécialisés,
02:59 il y a l'hôpital Tenon qui est spécialisé, il y a...
03:02 - Elle habite à Pau.
03:03 - Elle habite à Pau, c'est ça.
03:05 - Il faut faire une petite trans pour aller chez le gynécologue, mais il y en a d'autres.
03:07 - Je ne savais pas qu'elle était de Pau, mais enfin je veux dire...
03:09 Je ne comprends pas l'idée qui consiste à aller voir quelqu'un
03:12 qui n'a apparemment jamais ausculté une transsexuelle.
03:17 Donc je ne comprends pas cette action, je m'interroge sur ce côté un peu activiste.
03:22 Et en même temps, je suis d'accord avec ce que tu viens de dire, Kelly,
03:26 c'est qu'évidemment, pour lui, il y a quand même une inconnue,
03:29 ne serait-ce que biologique, mais aussi psychologique.
03:33 C'est normal qu'il n'ait pas envie, forcément.
03:35 - Tu valides le métier.
03:36 - Non, je ne valide pas du tout.
03:37 - Quand il joue au football, mais quand il joue...
03:39 - On ne parle pas de la forme.
03:41 - Je ne valide pas du tout le mépris.
03:43 - C'est bon, Benaïm.
03:44 - Je ne valide pas du tout le mépris, ce n'est pas évident pour un gynécologue.
03:47 - C'est Olivier qui va vous parler.
03:49 - Je ne suis pas sur les lieux, mais bon.
03:51 - Alors, Olivier, déjà, reprends d'un coup,
03:54 tu as Pascal de la Tour du Pin, qu'est-ce que tu réponds à ceux qui...
03:57 - Par rapport à ça, en fait, c'est que là où vous avez raison et tort,
04:00 c'est que tous les docteurs n'ont pas la compétence
04:04 pour pouvoir ausculter une personne trans.
04:06 Et il n'y a aucun problème pour dire "je n'ai pas cette compétence-là".
04:09 Par contre, dans la loi, ce qu'ils doivent faire, c'est les référer,
04:13 c'est chercher du coup quel peut être le docteur qui peut les voir.
04:17 - Donc vous comprenez sa décision, en fait.
04:19 - Mais il n'y a aucune personne trans qui dit que sa décision n'est pas bonne.
04:23 Ce qu'il y a, c'est la manière, c'est la violence médicale
04:26 que nous, on subit tout le temps, tout le temps.
04:28 C'est-à-dire de se servir de cet exemple-là
04:31 pour faire de la transphobie idéologique, complètement idéologique.
04:34 D'aller lui dire, alors qu'il aurait très bien pu lui dire
04:37 "je suis désolé, je n'ai pas les compétences, je vous renvoie vers quelqu'un".
04:40 Au lieu de ça, il a envoyé un message en disant "Monsieur" en lettres majuscules.
04:44 - C'est une réponse à l'agression qui s'était fait sur un tête sur la publique.
04:47 - C'est agressif, ça peut avoir la réponse.
04:49 - Il faut entendre le reste.
04:50 - Donc il y a un moment donné où quand on agresse quelqu'un sur un pass public,
04:52 même si c'est un docteur, il a le droit de se défendre.
04:54 - Vous n'allez pas être trop...
04:55 - Alors, Olivier, Olivier, Olivier, Olivier, vous arrêtez avec le public.
04:58 - Le truc, c'est que là, en fait, tous les deux, vous faites une inversion de culpabilité.
05:01 C'est-à-dire que vous n'avez pas vu le reste du message.
05:03 Il dit simplement "j'ai été très mal reçu, j'ai été violenté".
05:06 Et ça, c'est quelque chose qu'on connaît parfaitement.
05:08 Et vous demanderez, enfin, ce que vous demandez, c'est qu'en fait,
05:10 il faut pouvoir protéger les agresseurs.
05:13 C'est assez étrange quand même.
05:14 - Les agresseurs, mais après, le jugement, c'est propre à chacun.
05:17 - Non, ce n'est pas du jugement, c'est juste une réalité.
05:19 - On n'y était pas.
05:20 - Il était extrêmement violent, en fait.
05:22 - Olivier, vous êtes né sous le nom d'Olivier, vous, à la base.
05:25 - Exactement.
05:26 - Vous avez décidé de changer de sexe quand, je ne me rappelle plus.
05:29 - Il y a deux ans, à peu près.
05:30 - Il y a deux ans, vous êtes heureuse ?
05:31 - Oui, heureuse.
05:32 - Heureuse, oui. Vous êtes heureuse ?
05:33 - Oui.
05:34 - Très heureuse ?
05:35 - Très heureuse, oui.
05:36 - Vous ne vous regrettez pas ?
05:37 - Il n'y a pas une seconde.
05:38 Si, je regrette de ne pas l'avoir fait beaucoup plus tôt.
05:39 - C'est vrai ?
05:40 - Oui.
05:41 - Vraiment ? Pourquoi vous n'étiez pas bien ?
05:42 - Parce que j'aurais dû le faire depuis plus de 25 ans.
05:44 Donc oui, je regrette de ne pas l'avoir fait.
05:46 - Qu'est-ce que vous avez fait ?
05:47 Vous avez dit "ça y est, c'est le moment".
05:48 - Oui. Il y a eu, il a commencé à y avoir plus de tolérance au niveau de la société, plus d'acceptation.
05:55 Et toutes les personnes de ma génération ont commencé à se dire, celles qui voulaient être trans déjà depuis très longtemps,
06:02 "peut-être qu'on peut le faire sans être complètement rejetée par la société, sans être complètement exclue,
06:07 sans devenir complètement appareill, sans devenir forcément une travailleuse du sexe.
06:11 On peut peut-être réussir comme ça. On peut peut-être réussir à vivre sans devenir complètement marginalisée par la société."
06:18 - Vous êtes photographe. Dans votre profession, ça vous a posé des problèmes, votre transformation ? Pas du tout ?
06:24 - Non, mais par contre, énormément de fois, quand j'ai voulu prendre des rendez-vous chez des médecins,
06:29 ça a été d'une violence complètement folle, vraiment considérable.
06:32 Et pour trouver un gynécologue, je crois que j'ai dû en faire au moins une vingtaine.
06:36 Et la manière de le dire ou de dire qu'ils ne sont pas compétents, parfois, c'était fait avec énormément de bienveillance.
06:43 Et d'autres fois, c'était fait avec une extrême violence qui cherchait vraiment à être malveillante,
06:49 qui cherchait vraiment à faire mal, qui cherchait à blesser.
06:52 Et c'est quelque chose qu'on vit au quotidien. Et là, on a la chance qu'on en parle par rapport à ce sujet-là.
06:58 Mais c'est quelque chose qu'on vit tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et on doit faire avec.
07:02 Donc, ce n'est pas juste un médecin qui n'est pas compétent.
07:06 C'est un médecin qui fait valoir une vraie idéologie de violence dedans. Il y a une vraie violence transphobe.
07:12 Et si vous n'êtes pas capable de la voir, je ne vais pas la valider pour autant.
07:15 – Alors, votre vie de famille, vous êtes en couple ou pas ?
07:18 – Oui, je suis en couple. – Depuis combien de temps ?
07:20 – Je suis en couple depuis un an. Et là, on va se marier.
07:23 – Non, Deltov, je peux peut-être t'avanger au Jack Goldman.
07:26 [Rires]
07:27 Pour la soirée.
07:28 Donc, vous avez subi des opérations ?
07:30 – Une seule, juste. – Une seule ?
07:33 – Oui, tout le reste, en fait, la poitrine, c'est les hormones.
07:36 – C'est ça. – Puisqu'on parlait du coup de…
07:37 – Non, parce que voilà, c'est pour noter spectateur aussi, voilà.
07:39 Parce que donc, il n'y a qu'une opération.
07:41 – Exactement. – D'accord.
07:42 – En fait, pour les… et je me suis fait gratter les cordes vocales
07:46 pour avoir une voix un petit peu moins grave.
07:48 – Alors, tu gardais aussi la faim, mais dans le mauvais sens.
07:50 – En fait, par exemple, pour un gynécologue, il y a effectivement le fait
07:53 de voir un gynécologue pour les parties génitales.
07:55 Ça, c'est une chose et on peut comprendre que…
07:58 surtout que parfois, c'est fait à l'étranger, comme c'est mon cas,
08:01 donc ce n'est pas forcément les mêmes protocoles et ils peuvent ne pas savoir.
08:04 Mais il y a quelque chose où là, tous les gynécologues devraient pouvoir savoir,
08:07 c'est qu'à partir du moment où il y a ce qu'on appelle une estrogénisation
08:10 de la poitrine, c'est-à-dire qu'on prend des estrogènes
08:14 pour avoir une glande mammaire, on doit pouvoir être testé
08:17 pour voir si on peut ou si on a un cancer.
08:20 Et ça, de toute façon, ça ne change pas qu'on soit une femme.
08:24 – Ça. – Qu'on soit né femme,
08:26 c'est-à-dire qu'on dise cisgenre ou pas, c'est la même chose.
08:29 – Donc vous, vous avez besoin d'aller chez le gynécologue ?
08:31 – Je dois aller chez le gynécologue de temps en temps, oui.
08:33 – Exactement. Vous en avez un ? – J'en ai une, oui.
08:35 – Une, d'accord. Et elle est… elle vous a accepté tout de suite ?
08:38 Y a pas eu de soucis ?
08:39 – En fait, c'est une personne, du coup, qui a déjà eu des personnes trans,
08:42 qui a eu une formation par rapport à ça. – Ok, très bien.
08:44 – Et au début, c'était un peu étrange parce qu'elle pensait
08:47 que c'était une caméra cachée, que j'étais pas une femme trans,
08:51 parce que, en fait, c'est la même chose.
08:53 Vraiment, c'est comme une femme qui serait stérile, du coup.
08:57 Donc, souvent, on s'imagine que c'est très différent,
09:00 où on entend des personnes transphobes qui vont parler de chat en plastique.
09:03 Pas du tout, en fait. C'est exactement le même vagin,
09:07 c'est la même chose que n'importe quelle femme.
09:09 – Vous venez de dire chat en plastique, hein ?
09:11 – C'est ce que disent des personnes… – C'est pas évident, c'est parce que je suis…
09:14 [Rires]
09:15 – Je savais pas s'il y avait bien entendu ou pas.
09:17 Je savais pas s'il y avait bien entendu ou pas.
09:19 – Pour me le confirmer, c'est important.
09:21 – Non mais c'est assez horrible, mais c'est quelque chose qui n'est pas vrai du tout.
09:24 Mais c'est comme ça qu'on s'adresse à nous, des fois,
09:27 pour nous invisibiliser, pour nous ridiculiser.
09:30 C'est comme ça, d'ailleurs, que m'appelle la sœur de mon amoureux,
09:33 pour m'humilier en public.
09:35 – Vous vous appelez comme ça ? – Oui.
09:36 – La sœur de votre amoureuse, quand vous arrivez au dîner,
09:38 elle fait "Tiens, y a chat en plastique, tiens !"
09:40 – Quand elle parle de moi, oui. – Non mais arrêtez.
09:42 – Mais bien sûr, mais c'est des violences qu'on subit tout le temps.
09:44 – Je croyais que vous disiez ça parce que c'était…
09:46 – Non, non, non, c'est les mots qui sont utilisés pour nous rabaisser,
09:49 pour nous rejeter en fait, et nous invalider complètement.
09:53 – Alors, le gynécologue, il était dans l'émission d'André Bercoff sur Sud Radio,
09:59 il a premièrement tenu à s'excuser, écoutez.
10:02 – Permettez-moi aussi de m'excuser auprès de la communauté trans
10:06 qui a pu se sentir offusquée, blessée et heurtée par mes propos.
10:11 Mes propos ont été totalement sortis du contexte.
10:14 Je pense que la réaction était excessive, je m'en rends compte
10:18 et je m'en excuse infiniment.
10:20 Je ne suis pas homophobe.
10:22 Depuis 30 ans, des centaines de mes patientes peuvent en témoigner.
10:26 Les personnes qui sont en train de m'attaquer ne me connaissent pas.
10:30 J'ai œuvré 30 ans pour la santé des femmes.
10:33 – Alors, il a ensuite tenu à rétablir la vérité, enfin sa version des faits.
10:38 Après vous allez réagir, vous allez réagir après lui.
10:40 – Il parle quand même…
10:42 – Attendez, on va écouter et après vous allez réagir.
10:44 – Ce qui s'est produit, c'est que cette personne a bien entendu
10:49 souhaité prendre un rendez-vous avec ma secrétaire mal informée.
10:52 Je lui ai expliqué que malheureusement je ne suis pas compétent
10:55 mais je peux l'adresser dans des services spécialisés.
10:58 Fâchée, cette personne, elle a commencé à agresser ma secrétaire
11:04 devant la salle d'attente archi-pleine.
11:07 Et il l'a agressée en traitant de transphobe.
11:10 Ma secrétaire, bien entendu, elle a réagi, elle ne s'est pas laissée faire.
11:14 – Et enfin, il annonce qu'il va déposer deux plaintes.
11:19 Le gynéco, regarde, écoutez.
11:21 – Partiellement devant la justice, il y aura une plainte
11:23 contre cette personne qui a insulté et agressé ma secrétaire.
11:26 – Vous allez porter plainte vous-même ?
11:28 – Ah oui, il y en a deux plaintes qui vont partir
11:30 contre la personne qui a agressé ma secrétaire
11:34 et une deuxième plainte contre la personne
11:37 qui s'est saisie du dossier sur les réseaux sociaux et qui a donné mon nom.
11:43 Donc nous avons des informations et des plaintes vont être lancées dans ce sens.
11:46 – Olivier, à votre réponse.
11:48 – Alors, moi j'appelle ça en fait "vider le sens des mots pour leur faire dire autre chose".
11:52 Moi ce monsieur, je l'ai appelé pour voir, il a refusé de me dire "madame",
11:56 il m'a dit "monsieur", donc on est quand même…
11:58 et il dit qu'il n'est pas homophobe alors qu'on ne parle pas du tout d'homosexualité
12:02 puisque l'homosexualité c'est l'identité amoureuse,
12:05 on parle d'identité de genre, donc ça n'a aucun rapport.
12:08 Donc là l'idée c'est de se dire "comme je suis médecin
12:12 et que je suis supposé être écouté par les gens,
12:16 on va inverser ça et du coup on va faire croire que c'est moi qui ai été agressé
12:20 et je vais porter plainte", ça arrive tout le temps.
12:22 – Moi je pense que ce que vous venez de faire là, et il nous le dit,
12:25 ça s'appelle du "dropshaming", c'est-à-dire que vous auriez très bien pu
12:30 quelque part régler cette affaire entre guillemets
12:33 sans avoir besoin d'en faire une publicité.
12:36 – Ça ne m'est pas arrivé à moi.
12:37 – Non, non, mais je dis vous… – Donc on est la même personne.
12:39 – En facilité de langage, je veux dire, elle n'aurait pas dû le faire savoir publiquement.
12:43 Encore une fois, il y a des gynécologues qui sont "vous l'avez dit vous-même",
12:49 "moi je ne savais pas, vous m'avez appris quelque chose".
12:51 – Rien que le fait que vous disiez "vous", c'est fascinant,
12:54 c'est-à-dire que d'un coup on représente la même personne,
12:57 ça veut dire que vous, vous représentez tous les mâles,
12:59 six blancs qui sont à la table.
13:01 – Non mais justement, c'est insupportable cette façon de…
13:04 – Ce n'est pas insupportable en fait, mais vous dîtes "vous".
13:06 – Parce qu'en fait, ça veut dire que dès l'instant où on prend une position,
13:08 on est vu comme un facho des transsexuels, un facho des musulmans,
13:13 un facho de je ne sais pas quoi, il y a un moment donné,
13:15 arrêtez avec ça, on doit pouvoir débattre, et normalement, je suis désolé,
13:19 je m'interroge sur pourquoi cette femme va voir un gynécologue
13:24 dont elle sait que finalement il ne va pas…
13:27 – Mais on ne le sait pas, non, là maintenant je vous arrête tout de suite.
13:29 – Mais c'est très médical. – Non, je vous arrête.
13:31 – Mais c'est pas le droit, c'est pas le droit.
13:32 – Mais tu m'avais dit tout à l'heure qu'il y a des gynécologues
13:34 qui sont référencés, qui sont spécialisés.
13:36 – Je n'ai jamais dit ça, ne changez pas ce que j'ai dit.
13:38 Ce que j'ai dit, c'est évidemment…
13:40 – Il y en a qui ont le droit, d'autres qui n'ont pas le droit.
13:42 – À aucun moment j'ai dit ça, ce que j'ai dit c'est que
13:44 quand un docteur ne sait pas, en fait quand il ne se sent pas compétent,
13:48 dans la loi, il est supposé renvoyer vers un confrère qui lui est spécialisé.
13:55 – Et qu'est-ce qu'il l'a fait ?
13:56 – Mais moi je l'ai… non il ne l'a pas fait, on s'est renseigné.
13:59 Mais bien sûr aujourd'hui avec le recul, parce qu'il est attaqué,
14:02 parce qu'il est attaqué justement.
14:04 – Le seul problème c'est que tout à l'heure je vous disais
14:05 qu'on ne sait pas ce qui s'est passé concrètement.
14:07 – Bah moi pour le coup je me suis renseigné, j'ai bien vu ce qui s'est passé.
14:09 – Mais oui mais on se renseigne, c'est une parole contre parole.
14:11 – Je suis en train d'essayer de vous dire ce qui s'est passé, vous ne m'écoutez pas.
14:13 – Elle a agressé ce médecin, est-ce qu'on le sait s'il a agressé ou pas ?
14:16 – Mais c'est une parole contre parole, tu as vu un tweet de ce médecin qui existe.
14:19 – Et le tweet d'avant ? C'était de répondre.
14:21 – C'est un médecin, c'est pas un homologue.
14:23 – C'est pas parce qu'il y a des transsexuels qui ont…
14:25 – Alors juste un truc, tous les deux là, vous avez utilisé plusieurs fois transsexuel.
14:28 Je vous ai envoyé une note tout à l'heure, je vous l'ai dit,
14:30 c'est un mot qu'on n'utilise plus depuis plus de 20 ans.
14:32 – Mais on s'en fout.
14:33 – Vous êtes chroniqueurs, il y a un mot, vous devez le savoir.
14:35 – Non mais ça…
14:36 – C'était le nom d'une maladie pour les personnes transgenres avant qu'on l'utilisait.
14:40 Je vous ai envoyé cette note pour vous dire de surtout pas de faire attention.
14:43 – Alors qu'est-ce qu'on a dit ?
14:44 – Aux transgenres, mais vous n'êtes pas débiles quand même,
14:46 vous l'avez eu cette note en plus.
14:48 Tous les deux vous utilisez transsexuel.
14:50 – C'est comme tout, il y a des transgenres sympas, agréables et polis comme nous tous,
14:53 il y a des transgenres qui sont désagréables, qui peuvent foutre un peu le bazar,
14:56 et peut-être que cette personne faisait partie des transgenres qui foutent le bazar.
14:59 – Et comme par hasard.
15:00 – Comme moi, je peux être comme ça et puis je peux aussi faire des conneries.
15:03 Bon, alors ce n'est pas parce qu'elle est transgenre qu'elle n'est pas parfaite non plus,
15:06 cette dame, pour arrêter…
15:07 – Par contre, ce que vous faites depuis tout à l'heure,
15:09 c'est que indirectement vous influencez dans votre manière de parler
15:13 le fait que cette personne pourrait être comme ça, et ce pauvre médecin.
15:16 – Non, on n'est pas ce pauvre médecin.
15:18 – Vous avez dit s'il y a une violence morale.
15:20 – Vous avez entendu toute la violence de son mot ?
15:22 – Évidemment, il y a une violence morale de la part de ce médecin,
15:25 il le reconnaît, il s'en excuse, sinon il ne passerait pas à la radio.
15:28 – Le mot est horrible, et c'est le serment d'Hippocrate,
15:30 non pas de l'hypocrite, le mec il va à la radio, il dit "non, non, mais je ne suis pas homophobe",
15:35 déjà ça n'a rien à voir, on a raison, on est sur le genre, pas sur le sexe.
15:38 Et il a vraiment dit ce message, il a vraiment écrit ça,
15:41 il a écrit "Monsieur" volontairement.
15:43 – J'aimerais qu'on ait Guillaume Herpon sur mon webinar.
15:45 – Parce qu'il s'est fait agresser en avant.
15:47 – Mais c'est possible, je n'en sais rien.
15:49 – Mais c'est possible.
15:51 – Est-ce que c'est possible qu'elle se soit faite agresser ?
15:53 – Le sondage s'il vous plaît.
15:55 – La trompe-nous-y, c'est hors-la-loi.
15:57 – On a fait la décision, 90% de oui, merci Olivia d'avoir été avec nous.
16:01 – Juste, je vais te dire une chose, juste en fait,
16:03 il y a un moment, moi, l'année de ma transition, en fait,
16:06 j'ai reçu plus de 200 agressions physiques, sexuelles et viols.
16:13 Plus de 200 dans la même année.
16:15 Donc c'est quelque chose qui nous arrive constamment.
16:17 Donc d'entendre quand il y a une personne trans qui ose dire,
16:19 de taper du poing en disant "je me suis faite agresser"
16:21 et que d'un coup les gens viennent à la défense en disant
16:24 "peut-être que cette personne était violente, peut-être..."
16:26 Vous faites exactement pareil que quand les femmes se sont faites violer
16:29 et qu'il y a des gens qui viennent vous dire "peut-être qu'elle était maladie".
16:32 – Non, non, non, non, arrêtez, non, non, arrêtez.
16:34 – Vous y avez dit, vous, vous parliez de nous, de moi.
16:36 – Je trouve que votre agressivité est insupportable depuis tout à l'heure.
16:39 – Elle n'est pas agressive.
16:40 – Je pense que tout le monde vous respecte sur ce plateau
16:44 et parce qu'on a le malheur de dire "transgenre"
16:46 parce qu'on n'est pas au courant, un coup c'est transgenre,
16:48 un coup c'est cisgenre, un coup c'est bigenre, trigenre,
16:50 on se transforme en transphobes.
16:51 Pour moi les mots ont un sens,
16:52 "transphobie" c'est la détestation des personnes trans,
16:55 c'est le mépris des personnes trans,
16:56 ce n'est le cas de personne autour de ce plateau.
16:58 – Je n'ai jamais dit que quelqu'un était transphobe.
16:59 – Ce n'est pas le cas de ce gynéco, je pense que c'est quelqu'un
17:00 qui est peut-être un peu âgé, un peu paumé avec tous ces nouveaux termes
17:02 et qui a du mal à s'adapter.
17:03 – Mais d'où est-ce que vous le connaissez ?
17:05 C'est ça qui est fascinant, vous vous le connaissez.
17:07 – Mais parce que ça sentons dans sa voix, c'est vous qui êtes agressif, pas lui.
17:09 Je l'ai eu au téléphone !
17:10 [Musique]

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