Discours sur l'état de l'UE : l’économie avant l’écologie, Ursula von der Leyen entre en campagne

  • l’année dernière
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a présenté, mercredi 13 septembre, son discours sur l'état de l'Union européenne, le dernier de son mandat. Elle a défendu son bilan et tracé les priorités de l'UE avant les élections européennes de juin 2024. Elle a donné des gages à la droite avec des tonalités très pro-business en mettant l'accent sur la croissance, la compétitivité, l'industrie, les entreprises et les agriculteurs.
Si la présidente de la Commission européenne continue à soutenir le Pacte vert, projet phare de transition écologique de sa mandature, certains aménagements se profilent. Ursula von der Leyen doit en effet envoyer des signaux au PPE et à la dizaine de chefs d’État qui réclament une pause règlementaire environnementale, si elle souhaite être réélue en 2024. Et avec la guerre en Ukraine mais aussi la montée en puissance de la Chine, elle aura fait de son exécutif une Commission géopolitique, présente sur tous les fronts.Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats et Sophie Samaille.

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Transcript
00:00 France 24 et Public Sénat présentent...
00:03 Générique
00:05 ...
00:23 -Merci de nous rejoindre au Parlement de Strasbourg
00:26 où se tenait mercredi 13 septembre
00:28 de rentrée de la présidente de la Commission européenne.
00:30 A quelques mètres d'ici,
00:32 elle a déroulé son discours sur l'Etat de l'Union,
00:34 le dernier de son mandat très politique.
00:36 Elle a défendu son bilan
00:38 et tracé les priorités avant les élections européennes
00:40 de juin 2024.
00:42 Elle a donné des gages à la droite
00:44 avec des tonalités très pro-business,
00:46 mettant l'accent sur la croissance, la compétitivité,
00:49 l'industrie, les entreprises, les agriculteurs.
00:52 -Si elle continue à soutenir le pacte vert,
00:55 projet phare de la transition écologique de sa mandature,
00:58 on sent bien que certains aménagements se profilent,
01:01 car la position de l'Allemande, Ursula von der Leyen,
01:04 est délicate.
01:05 Si elle espère rempiler pour 5 ans à la tête de l'exécutif,
01:08 elle doit envoyer des signaux à son parti,
01:11 le Parti populaire européen,
01:13 et à une dizaine de chefs d'Etat
01:14 qui réclament une pause réglementaire environnementale.
01:17 Avec d'ailleurs la guerre en Ukraine,
01:19 mais aussi la montée en puissance de la Chine,
01:22 elle aura fait de son exécutif
01:23 la commission géopolitique qu'elle souhaitait,
01:26 présente sur tous les fronts.
01:28 -Pour analyser les grandes lignes de ce discours,
01:31 deux eurodéputées, une allemande, Nicolas Baer,
01:33 du groupe Renew Europe, plutôt au centre de l'hémicycle,
01:36 et une française, socialiste, Sylvie Guillaume.
01:39 Bonjour à toutes les deux.
01:41 Comment avez-vous trouvé ce discours, Nicolas Baer ?
01:43 -Bof. Elle m'a pas convaincue.
01:47 Je trouvais... J'étais déçue.
01:50 Sur le contenu, sur la structure, aussi sur la température,
01:53 je trouvais que c'était plutôt tiède.
01:56 Pour moi, c'était pas une réponse
01:59 sur les grands défis que les citoyens ont,
02:02 surtout la compétitivité,
02:05 tout ce qui est job, boulot.
02:07 En plus, la migration, l'innovation,
02:12 alors tout ce qui fait qu'on peut guider, comme Europe,
02:16 vraiment dans le monde.
02:18 Alors, je sais pas, c'était pour moi plutôt une tentative
02:22 adaptée à des corrections de bilan de dernière minute.
02:26 -Plutôt déçue, Sylvie Guillaume, et vous ?
02:28 -Oui, j'ai trouvé qu'il y a des choses
02:31 sur lesquelles on pouvait être d'accord,
02:33 comme par exemple l'idée de l'élargissement,
02:37 l'idée de faire, par exemple,
02:39 du numérique et de l'IA un contrôle,
02:43 quelque chose qui soit infanal pour l'UE.
02:45 Mais globalement, j'ai trouvé ce discours très désincarné.
02:49 Je ne savais pas très bien à qui s'adressait ce discours,
02:53 mais en tout cas pas aux citoyens, j'ai trouvé.
02:56 Donc, voilà, une forme de désincarnation
02:59 par rapport aux enjeux réels des gens.
03:03 Beaucoup de choses, effectivement, je suis d'accord avec Nicolas Baird,
03:06 sont très pro-business,
03:07 c'est-à-dire qu'on sentait qu'il y a vraiment une dimension,
03:10 on s'adresse aux entreprises,
03:11 alors après, on n'en tire pas les mêmes conclusions,
03:14 mais peu de choses, par exemple,
03:15 ce qui a énormément manqué,
03:18 c'est des éléments sur la lutte contre la pauvreté.
03:20 On est dans une phase tout à fait particulière
03:23 avec de l'inflation...
03:24 - Le mot n'a pas été prononcé. - Et effectivement, rien sur ça.
03:28 Donc, je trouve que la lutte contre la précarité
03:31 était vraiment le gros absent de ce discours.
03:33 Cydlie Guillaume, la moitié de son discours, tout de même,
03:36 portait sur le pacte vert,
03:38 sur la transition écologique nécessaire, on le sent bien,
03:42 mais avec des tonalités très libérales, vous le disiez,
03:44 un fort message à destination des PME, des industries,
03:48 des industriels.
03:49 La transition ne se fera pas
03:51 au dépend de la compétitivité, c'est ce qu'elle a expliqué ?
03:54 Exactement. C'est vraiment le message central,
03:56 donc c'est une option.
03:58 Après, elle a sa légitimité à le dire,
04:00 mais on peut effectivement contester cela,
04:02 parce qu'en fait, il manque un registre supplémentaire,
04:05 c'est que le pacte vert,
04:07 pour lutter contre le changement climatique,
04:09 il ne faut pas avoir le pied sur le frein,
04:12 il ne faut pas se contenter des mesures existantes,
04:14 il faut avancer, il faut aller beaucoup plus loin,
04:16 c'est un changement de modèle qu'il faut mettre dans les tuyaux.
04:20 Et ça, on ne l'a pas du tout senti
04:22 dans son message et dans son discours.
04:24 Sur le concurrent chinois, elle a été assez claire
04:26 et assez agressive,
04:28 notamment sur les véhicules électriques.
04:30 On l'écoute.
04:31 Prenez le secteur des véhicules électriques.
04:35 C'est une industrie essentielle pour l'économie propre,
04:40 avec un énorme potentiel pour l'Europe.
04:42 Mais les marchés mondiaux sont aujourd'hui inondés
04:46 de voitures électriques chinoises pour marché,
04:49 dont le prix est maintenu artificiellement bas
04:52 par des subventions publiques massives.
04:55 Cela fausse notre marché.
04:57 Je vous annonce donc aujourd'hui
04:59 que la Commission ouvre une enquête anti-subvention
05:03 sur les véhicules électriques en provenance de Chine.
05:06 Nicolas Berg, c'est une des grandes annonces de ce discours,
05:14 cette enquête, est-ce que ça va nous permettre
05:17 de rattraper notre retard face aux géants chinois ?
05:19 Oui, mais c'est aussi...
05:22 Ça fait partie du problème,
05:24 parce qu'elle annonce, elle annonce, elle annonce.
05:26 Je l'avais l'impression, mais qu'est-ce qu'elle a fait ?
05:29 C'est elle qui guide, qui préside la Commission
05:32 depuis plus de quatre ans.
05:34 Alors pour moi, la mise en oeuvre,
05:36 ça, c'est qu'il faut prouver aux citoyens,
05:39 et c'est pas encore fait.
05:40 Alors oui, en tout ce qui était prévu,
05:44 la pandémie, la guerre de la Russie en Ukraine,
05:49 là, elle a plutôt bien fait, mais...
05:52 - Il y a plutôt des limites. - Ça n'est pas rien, quand même.
05:55 C'est un gros morceau.
05:56 Oui, mais d'accord, mais là, surtout,
05:59 si on parle de la compétitivité,
06:01 elle avait annoncé depuis quatre ans
06:03 une initiative de réduire la bureaucratie,
06:06 surtout pour les PME.
06:08 Rien s'est fait.
06:09 Hier, elle a annoncé quelque chose,
06:11 mais qui ne se fait pas en oeuvre.
06:14 Vraiment pratique, en détail, en concret,
06:17 parce que moi, je crois qu'il faut réduire la bureaucratie,
06:19 pas seulement 25 %, mais 50 %,
06:22 pour que dans l'économie des entrepreneurs,
06:25 ils peuvent créer des boulots,
06:26 qu'ils peuvent créer l'innovation,
06:28 qu'ils peuvent vraiment travailler pour les citoyens.
06:31 Oui, mais alors justement, précisément,
06:33 il y a les industriels qui sont beaucoup cités,
06:36 même si les mesures concrètes ne sont pas toujours au rendez-vous.
06:38 Les agriculteurs, maintes fois cités aussi, c'est assez nouveau.
06:41 Avec une priorité pour la souveraineté alimentaire européenne,
06:46 qui va se faire, vous le pensez, dans les prochaines législatures,
06:49 au détriment de la biodiversité et de la cause animale ?
06:51 On pense aux poussins broyés, aux loups,
06:54 évidemment, à la biodiversité.
06:56 Le point que vous soulevez est très important,
06:58 et c'est d'ailleurs un des sujets sur lesquels on peut rebondir.
07:01 Je crois qu'on a une vraie problématique sur l'alimentation,
07:05 y compris parce qu'il y a quelques fois des compétitions
07:07 qui se font sur les prix,
07:08 des compétitions qui sont totalement anormales
07:11 sur l'alimentation vivrière, on va dire.
07:15 Donc, il y a un vrai sujet là-dessus.
07:17 Mais d'une certaine manière, la manière dont c'est présenté,
07:20 c'est effectivement le choix qu'on va devoir faire.
07:23 On ne peut pas céder le confort de vie des gens,
07:28 leur emploi, leur niveau de vie,
07:30 pour la question de la lutte contre le changement climatique.
07:35 Nous devons mener les deux en maintenant.
07:37 Et c'est parfaitement possible.
07:39 Ça, c'est le choix que devra faire Ursula von der Leyen.
07:42 Est-ce qu'elle cédera à son parti d'origine le PPE ou pas ?
07:47 On a entendu, effectivement, des options au sein du PPE
07:51 qui étaient ces derniers temps extrêmement différentes.
07:53 Parce qu'en effet, en s'adressant comme ça
07:56 20 fois aux agriculteurs,
07:59 Nicolas Baer, c'est aussi une façon de draguer
08:01 un électorat plutôt acquis au PPE,
08:04 son parti est mécontent dernièrement.
08:06 En fait, on est en campagne, là, tout le monde.
08:09 Oui, bien sûr, mais surtout,
08:10 les agriculteurs, eux aussi, sont entrepreneurs.
08:13 Ils savent très bien comment faire leur boulot,
08:17 alors produire de la nourriture,
08:19 mais ils ont vraiment ce poids de trop de règles,
08:23 trop compliquées, trop de bureaucratie.
08:26 Et le PPE, d'ailleurs.
08:27 Vous êtes plutôt d'accord, du coup, avec Ursula von der Leyen,
08:30 qui dit, attention, voilà...
08:33 D'abord, elle lui donne les poids sur les épaules,
08:35 et après, elle dit, "Oui, mais je vais vous aider."
08:39 On voit pas de vraiment concrètes actions,
08:42 on voit des mots,
08:44 elle annonce, mais on voit pas qu'elle fait quelque chose,
08:47 qu'elle met quelque chose en oeuvre.
08:48 C'était le discours de la présidente de la commission
08:51 ou de la future candidate du PPE à l'élection de juin prochain ?
08:54 Effectivement, il fallait essayer de distinguer
08:56 qui parlait, en fait,
08:59 la future candidate ou la présidente actuelle.
09:01 Il faut pas confondre l'avenir d'Ursula von der Leyen
09:04 avec l'avenir de l'Union européenne.
09:06 Mais sur cette question de l'emploi,
09:07 j'entends ce que dit Nicolas Baer sur "il faut pouvoir recruter,
09:10 "il faut moins de bureaucratie",
09:12 mais la question du nombre d'emplois disponibles,
09:14 par exemple, dans l'Union européenne,
09:16 elle se pose un peu différemment maintenant.
09:18 Il y a de l'emploi dans l'Union européenne.
09:19 Ce qui a été abordé également.
09:21 Ce qu'il faut maintenant, c'est aussi des emplois de qualité,
09:24 il y a la question des salaires qui se posent,
09:26 et sur ça, je pense qu'il y a de la régulation à faire,
09:29 il y a des impulsions à donner,
09:30 et ces impulsions-là, elles n'ont pas été données aujourd'hui.
09:34 -Il y a eu un moment d'émotion dans l'hémicycle,
09:37 c'est quand Ursula von der Leyen a rendu hommage
09:39 aux victimes ukrainiennes de la guerre à travers l'histoire,
09:43 notamment de Victoria Melina,
09:44 une écrivaine morte sous les bombes russes.
09:47 Un soutien à notre voisin ukrainien réaffirmé mercredi.
09:52 On l'écoute.
09:53 -Mesdames et messieurs, nous serons aux côtés de l'Ukraine
09:58 tout au long du chemin, aussi longtemps que nécessaire.
10:02 Depuis le début de la guerre, 4 millions d'Ukrainiens
10:05 ont trouvé refuge dans notre Union,
10:07 et je tiens à leur dire qu'ils sont aujourd'hui
10:11 toujours les bienvenus,
10:13 tout comme pendant les terribles premières semaines de la guerre.
10:17 Nous avons fait en sorte qu'ils aient un accès à un logement,
10:20 à des soins de santé, au marché du travail,
10:21 et bien plus encore.
10:24 Mesdames et messieurs les députés,
10:25 c'est ainsi que l'Europe a répondu à l'appel de l'histoire.
10:29 Je suis dès lors fière d'annoncer
10:31 que la Commission proposera d'étendre
10:33 notre protection temporaire aux Ukrainiens
10:36 dans l'Union européenne.
10:37 Notre soutien à l'Ukraine perdurera.
10:40 -Our support to Ukraine will endure.
10:43 -Alors, Nicolas Baird, on a bien compris
10:44 qu'on accueillait très bien au moins les réfugiés ukrainiens.
10:48 Ca, c'était ce qu'on faisait bien pour l'Ukraine.
10:50 Quoi d'autre ?
10:51 -Oui, mais on était vraiment en commun
10:54 pour agir très, très rapidement sur la Russie,
10:58 les sanctions, alors 11 paquets de sanctions.
11:01 On est vraiment ensemble.
11:02 -Ensemble dans la durée, c'est ça, l'enjeu.
11:06 -Et aussi ensemble dans la durée.
11:07 Je crois qu'on pouvait maintenant, sur le chemin,
11:11 décider beaucoup plus vite,
11:12 surtout ce qui est le soutien militaire,
11:15 parce que là, il manque du matériel, de l'amunition.
11:20 On a agi ici avec la régulation,
11:23 mais je crois qu'il faut vraiment livrer beaucoup plus vite
11:26 pour les Ukrainiens, parce que ça va durer encore.
11:29 Mais on a aussi dans les mains combien de temps.
11:32 -Alors voilà, justement, parce que sur le terrain militaire
11:35 et de la défense, on aide suffisamment
11:37 pour que l'Ukraine ne perde pas la guerre,
11:39 mais pas suffisamment pour qu'elle la gagne.
11:42 Il faut aller plus loin.
11:43 -Oui, absolument. La question de la fourniture
11:46 de matériel supplémentaire se pose,
11:48 et elle se pose depuis longtemps.
11:49 C'est d'ailleurs assez curieux de ne rien entendre
11:52 de la part de quelqu'un dont on dit qu'elle pourrait également
11:54 être candidate pour diriger l'OTAN.
11:57 Donc la question, effectivement...
11:59 -L'Alliance atlantique, et à ce moment-là,
12:00 proche des Américains.
12:01 -Donc je crois que plus largement,
12:04 la question de la défense a été assez peu aussi abordée...
12:08 -Et est arrivée très tardivement dans le discours.
12:11 -Alors que manifestement,
12:13 si ce concours de circonstances particulières de la guerre
12:16 en Ukraine pose la question de la fourniture d'armes
12:20 comme on vient de le faire maintenant,
12:21 elle pose aussi la question de la défense européenne,
12:23 objectivement.
12:24 -Et de la puissance, l'Europe-puissance,
12:26 c'est un point de vue.
12:27 Ursula von der Leyen, elle est arrivée sur la promesse
12:31 de rendre la commission géopolitique.
12:34 Est-ce que, pour vous, elle a tenu cette promesse-là ?
12:37 On a fait un acteur incontournable
12:40 et qui a une vision géopolitique claire,
12:43 renouvelée peut-être par les derniers événements ?
12:45 -Je crois qu'on trouve maintenant de plusieurs pas,
12:50 mais vraiment à la dernière minute.
12:52 Alors, par exemple, comment on veut agir maintenant
12:55 avec les matières premières ?
12:57 Alors qu'on veut vraiment avoir des partenariats
13:00 avec des autres pays pour la production,
13:04 pour tout ce qui est,
13:05 ce qui nous fait moins dépendants de la Chine.
13:10 Qu'on essaie vraiment d'avoir un club,
13:13 pas seulement dans le libre-échange,
13:15 mais aussi ce qui est, par exemple, les matières premières.
13:19 Mais elle a perdu tellement de temps
13:23 parce qu'elle n'est pas arrivée
13:27 à vraiment prendre tous les pays membres en ensemble.
13:31 Il y avait de très différentes voix dans le monde,
13:34 et ça, c'est contre nos intérêts.
13:36 -Nicolas Baer, depuis le début, vous avez l'air complètement désabusé
13:39 face à la présidente de la Commission européenne.
13:41 -Vous, vous aussi en campagne, peut-être ?
13:44 -Moi, je suis pas en campagne
13:47 parce que je vais pas faire la campagne l'année prochaine,
13:49 je vais pas me représenter,
13:51 mais je suis dessus que quelqu'un
13:53 qui a tellement beaucoup d'instruments et de possibilités
13:58 n'ait pas vraiment livré pour les citoyens ce qu'il faut.
14:02 Et moi, j'ai vraiment la peur
14:05 que ça tombe sur les mains des populistes
14:09 aux deux côtés, à droite et à gauche,
14:12 et qu'à la fin, on a peut-être des situations
14:15 comme en France, en Italie,
14:17 où c'est presque ou même plus de la majorité.
14:20 -C'est vrai que Manfred Weber, le patron du PPEU,
14:22 est un peu tenté de parler à l'extrême droite,
14:24 voire de dialoguer avec l'extrême droite
14:25 en vue des élections européennes.
14:26 C'est moins le cas d'Ursula von der Leyen, peut-être ?
14:29 -Oui, j'ai l'impression qu'il y a un petit débat interne
14:31 au sein du PPEU sur ce sujet.
14:33 En tout cas, vous dites que Manfred Weber a donné des signes.
14:37 Il a donné un peu plus que des signes,
14:38 puisque des votes conjoints ont eu lieu sur un certain nombre de sujets.
14:41 Il n'y a pas d'ambiguïté sur le sens de la main tendue
14:44 de Manfred Weber.
14:46 Je crois qu'on arrive à la fin de l'émission.
14:48 Je veux dire deux choses.
14:49 En termes de sujet, elle aurait pu évoquer
14:51 quelque chose de très important de mon point de vue.
14:53 J'espère que ça fera partie de la prochaine commission,
14:55 de prochain mandat.
14:56 La question du logement, par exemple,
14:58 qui est absolument fondamentale dans l'Union européenne.
15:01 On le sait, c'est une composante de la vie des citoyens
15:03 qui doit être mieux alimentée en termes de fonds
15:06 et en termes de développement.
15:08 Peut-être pour conclure sur une phrase un peu ironique,
15:13 il y a eu un côté concours de circonstances dans ce mandat
15:17 où plein d'événements sont arrivés.
15:19 Madame von der Leyen a été reçue première
15:21 à ce concours de circonstances.
15:23 Il faut passer au-delà dans le prochain mandat.
15:25 Nicolas Berg, on semble déjà à l'heure du bilan.
15:28 Qu'est-ce qui a manqué au-delà de la concurrence,
15:31 de la compétitivité ?
15:32 Sylvie Guillaume parlait notamment du logement.
15:34 Pour vous, c'est quoi ?
15:36 Oui, mais pour moi, c'est vraiment qu'on livre
15:38 ce que les citoyens attendent dans les temps de guerre
15:44 avec une haute inflation,
15:46 alors qu'on aide vraiment les entreprises...
15:50 It's the economic stupid, quoi.
15:52 Toujours "it's the economic stupid", en fait.
15:54 C'est toujours l'économie qui prime.
15:55 C'est la base de notre prospérité.
15:57 C'est aussi la base pour être capable d'intégrer
16:01 dans la migration ceux qu'on reçoit
16:03 parce qu'ils sont des vrais réfugiés.
16:06 Et là aussi, le pacte de migration,
16:08 ça manque de mettre en manœuvre.
16:13 Et comme ça, moi, je trouve...
16:15 Elle a perdu trop de temps.
16:17 Moi, j'ai vraiment cru que ça va être un terme de réforme.
16:23 Moi, je ne vois pas de réforme.
16:24 Et surtout, il n'y a pas de décision sur l'économie.
16:27 Ursula, 50+, ?
16:28 Je ne sais pas si elle va se présenter.
16:31 C'est ce qu'on attend, là.
16:32 Elle se lance vraiment en campagne
16:35 parce que la dernière fois, elle a pris un détour
16:39 pour avoir cette position.
16:42 Là, peut-être, elle va être dans la compétition
16:45 de tous les partis.
16:46 Merci à vous, en tout cas, d'avoir très bien illustré
16:49 ce débat et, finalement, la vraie rentrée européenne
16:53 de l'Union avec le discours sur l'état de l'Union.
16:56 Très remarqué, très suivi.
16:58 Et vous restez sur nos antennes pour la suite des programmes.
17:01 À très bientôt.
17:02 (Générique)
17:05 ---

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