Fusillades, agressions, vols, trafics de drogue, gares et stations de métro insalubres, touchés par la délinquance... Sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
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00:00 *Musique*
00:04 Vous écoutez Arabelle, il est 19h, bienvenue.
00:08 *Musique*
00:10 Bonsoir à tous, fantastique Remco Evenepoel, il voulait cette 3ème victoire sur la Vuelta, 51ème victoire.
00:16 *Musique*
00:20 19h20, place publique sur Arabelle.
00:24 *Musique*
00:26 Bonsoir à toutes et à tous, Nicolas Dewellens avec vous, heureux de vous retrouver.
00:31 Tout d'abord, je voudrais vous dire que depuis plusieurs jours, toutes mes pensées sont pour les Marocains du Maroc et de Belgique.
00:37 Je tenais ce soir à vous dire toute ma solidarité.
00:41 Soyez les bienvenus dans place publique, votre nouvelle émission politique sur Arabelle.
00:45 Chaque jeudi soir entre 19h et 20h, nous nous intéressons aux grandes questions politiques et sociétales
00:52 et face aux personnalités politiques de notre région Bruxelles et de notre pays,
00:56 je me fais le porte-voix de vos préoccupations.
00:59 Fusillades, agressions, vols, trafic de drogue, gares et stations de métro insalubres et touchées par la délinquance,
01:07 triste constat pour la capitale de l'Europe, sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
01:13 On en parle ce soir avec le chef divisionnaire Olivier Sloss, chef de corps de la zone de police Bruxelles Nord.
01:19 Bonjour.
01:19 Bonjour.
01:20 Cécile Jodogne, bourgmestre de Scarbet, commune sur laquelle est située la gare du Nord. Bonjour.
01:26 Bonjour.
01:26 Vincent Dewolf, député d'Ettorbeck depuis 1992, mais aussi député bruxellois et membre de la commission Affaires Sociales. Bonsoir.
01:34 Bonsoir.
01:35 Soyez les bienvenus.
01:37 La parole vous est également donnée par téléphone au 078 077 88 ou par SMS 0478 077 088.
01:53 Par SMS au 0488 106 800.
01:57 Soyez les bienvenus.
01:58 Place publique commence maintenant.
02:00 Jusqu'à 20h, place publique sur Arabai.
02:09 Sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ? La question est posée, monsieur le commissaire.
02:16 Je crois que quand on parle de sécurité, il faut bien définir de quoi on parle.
02:23 Donc il y a la sécurité ou l'insécurité liée au fait infractionnel, les délits qui se passent, les crimes.
02:30 Et puis il y a le sentiment d'insécurité.
02:34 Et je ne dis pas que l'un est plus important que l'autre.
02:37 Je crois que tous les deux ont leur importance.
02:41 Mais je crois qu'il faut, quand on parle de sécurité, de sentiment d'insécurité,
02:51 aussi voir quels sont les éléments qui vont alimenter le sentiment.
02:56 C'est le fait de voir certains comportements dans l'espace public,
02:59 pas nécessairement des comportements dont on est victime soi-même,
03:02 mais être confronté à des comportements difficiles.
03:06 Parfois, ce que j'entends souvent, c'est aussi, il y a beaucoup de mendiants,
03:10 il y a des gens qui dorment dans la rue, etc.
03:11 Et donc il faut rappeler que certains comportements ne sont pas des infractions,
03:14 mais qui ont quand même une influence sur comment on vit dans un quartier.
03:17 Parfois, il y a aussi la propreté qui va jouer dans la construction de ce sentiment.
03:25 Donc, est-ce qu'on peut être en sécurité à Bruxelles ?
03:30 Je crois que la réponse est nuancée de quartier à quartier,
03:34 et en fonction des moments de la journée aussi.
03:36 – Madame Jodogne, on est en sécurité dans toutes les communes de Bruxelles ?
03:40 – Permettez-moi peut-être d'abord de m'associer à vos pensées
03:43 pour toutes les victimes de ce terrible tremblement de terre au Maroc,
03:46 mais aussi des catastrophiques inondations en Libye.
03:49 Je pense que c'est important en effet de pouvoir exprimer notre solidarité
03:54 par rapport à tous ceux qui vivent ces moments très difficiles aussi.
03:57 Pour répondre à votre question,
04:00 alors, je pense en effet que la situation n'est pas la même
04:06 dans tous les quartiers de Bruxelles,
04:09 et heureusement je dirais, mais que dans une grande partie de notre ville,
04:14 notre belle ville, oui, on vit en sécurité.
04:18 Maintenant, il ne faut pas non plus faire l'autruche,
04:20 il y a des quartiers où cela devient de plus en plus difficile,
04:25 certainement la nuit ou le soir,
04:28 et certainement aussi pour des publics déjà vulnérables.
04:33 Donc, il y a clairement un problème de sécurité
04:38 et aussi un sentiment d'insécurité croissant dans différents quartiers.
04:43 Ce qu'il faut donc maintenant, aujourd'hui,
04:45 c'est pouvoir de manière constructive,
04:48 avec tous les partenaires impliqués,
04:50 trouver des solutions concrètes, pragmatiques,
04:54 pour que cette situation évolue positivement,
04:58 c'est-à-dire qu'on puisse prendre à la racine
05:02 des mesures pour que cette insécurité diminue.
05:06 Avant de parler plus en détail de tous ces problèmes et des solutions,
05:10 Vincent De Wolff, vous vous sentez en sécurité partout à Bruxelles ?
05:15 Je vais d'abord également m'exprimer comme l'a fait la baumeise Oscar Beck,
05:21 parce que j'ai pris l'initiative, avec d'autres,
05:24 de créer des gestes de solidarité par rapport à la catastrophe
05:27 qui est effectivement survenue récemment, malheureusement.
05:32 Cela étant, je rejoins aussi le commissaire en chef
05:36 ou le commissaire divisionnaire,
05:38 mais je suis aussi d'une époque où c'était le grade de commissaire en chef,
05:42 ça ne change pas grand-chose.
05:44 L'idée, c'est que vous avez le sentiment d'insécurité,
05:48 et ça, la saleté, les tags, le fait d'avoir des bandits en rue,
05:54 des gens couchés par terre, etc.,
05:56 va générer un sentiment d'insécurité,
05:58 ce qui n'est pas une insécurité objective.
06:01 Si on prend les statistiques réelles de crimes et d'élits,
06:06 et on le dit toujours aux Corrèzes,
06:08 on le dit toujours aussi à la conférence des Bourgmestres,
06:11 les chiffres se sont améliorés globalement sur Bruxelles,
06:15 et on soutient bien la comparaison par rapport aux autres grandes villes.
06:18 Cela étant, ce n'est pas partout comme ça,
06:22 et on en parlera, et j'en parlerai tout à l'heure,
06:25 il y a manifestement, par rapport aux stations de métro, aux gares,
06:30 aujourd'hui, un dérapage important qui se produit,
06:34 et qui est lié au fait que Bruxelles est le réceptacle en amont
06:38 de politiques qui ne sont pas suffisamment ou pas bien menées,
06:42 sur le plan de la drogue essentiellement,
06:45 et c'est aussi l'arrivée du krach à Bruxelles
06:48 qui a fait déraper complètement cet aspect.
06:51 Ce produit, il n'y a pas si longtemps, n'existait pas,
06:55 et il a modifié totalement le comportement d'une série de personnes.
06:59 - Sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
07:02 On en parle jusqu'à 20h, vous nous contactez par téléphone au 078 077 088,
07:09 je lis aussi vos SMS au 0488 106 800,
07:14 soyez toutes et tous les bienvenus.
07:16 [Musique]
07:27 Jusqu'à 20h, place publique sur Arabe.
07:30 [Musique]
07:34 - Sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
07:36 C'est la question que je vous pose jusqu'à 20h.
07:39 Le journal La Dernière Heure, édition du 8 septembre,
07:42 titrait "L'enfer de la gare du Nord".
07:44 Cécile Jodogne, comment réagissez-vous en lisant cela ?
07:49 - Écoutez, ce n'est évidemment pas drôle,
07:52 c'est un enjeu qui est très très difficile.
07:56 Maintenant, je pense aussi qu'il ne faut pas accroître le sentiment de peur.
08:02 De nouveau, comme je disais tout à l'heure,
08:03 il ne faut pas non plus mettre la tête dans le sable,
08:05 faire comme si ça n'existe pas.
08:07 Mais le quartier Nord, c'est aussi un quartier très vivant,
08:09 avec de très nombreux habitants,
08:11 avec des commerçants très dynamiques,
08:15 avec beaucoup d'associations, des écoles.
08:17 Donc c'est aussi un quartier qui vit,
08:19 mais qui est confronté de plus en plus à des difficultés.
08:23 Donc oui, il y a des moments où on peut se dire
08:25 "Ouh là là là là, ça c'est vraiment difficile".
08:27 Et pour certaines personnes, c'est l'enfer.
08:30 Mais souvent, des personnes qui sont les plus vulnérables,
08:34 qui sont sans abri,
08:35 qui subissent aussi des violences et des difficultés.
08:38 Et donc, aujourd'hui, mes préoccupations, c'est vraiment...
08:44 Alors que c'est un problème qu'on connaît depuis quand même un certain temps,
08:47 depuis quelques années, qui s'est aggravé,
08:49 dit "comment construire ensemble des solutions
08:54 qui nous permettent de sortir de cette situation difficile".
08:57 Je pense que chacun, dans ses responsabilités,
09:00 doit pouvoir agir et intervenir.
09:03 Et il faut qu'il y ait une plus grande coordination,
09:07 une plus grande cohérence.
09:09 Les deux communes concernées, Saint-Jos et Scarabée,
09:13 avec la zone de police, avec des partenaires,
09:15 nous travaillons main dans la main
09:18 pour pouvoir vraiment améliorer la situation.
09:22 Mais on n'y arrivera pas tout seul,
09:24 et on n'y arrivera pas tant qu'il n'y a pas aussi des solutions structurelles.
09:29 Parce qu'il ne s'agit pas seulement d'arrêter les personnes,
09:32 il ne s'agit pas seulement de disperser les personnes,
09:35 il ne s'agit pas de tous les jours nettoyer les rues.
09:37 Il faut que l'on trouve des solutions qui permettent de sortir de la rue
09:43 ces personnes, soit victimes et vulnérables,
09:45 soit ces personnes qui n'ont rien à y faire.
09:48 Il faut les sortir de la rue.
09:49 Et pour une partie d'entre elles, travailler avec des associations,
09:54 avec des professionnels pour leur offrir un autre trajet de vie,
09:58 pour leur offrir des solutions.
10:00 Je parle ici des personnes qui ont évidemment droit aussi à ces solutions.
10:06 Donc la situation est très très complexe,
10:09 et il n'y aura aucune solution simple et simpliste.
10:13 Et je suis heurtée et en colère souvent de voir les raccourcis,
10:17 d'entendre les "il n'y a qu'à", "il suffit de", "il faut", "non".
10:23 Ce sont des solutions qui vont faire appel à des acteurs diversifiés
10:30 pour répondre à une situation qui est complexe
10:32 et où il n'y a pas une seule raison.
10:36 Il n'y aura donc pas une seule solution non plus.
10:39 Et il faut donc mettre vraiment les mains dans la pâte
10:42 pour pouvoir construire ces solutions
10:46 qui vont permettre de sortir des difficultés importantes
10:50 qu'il y a aujourd'hui dans le quartier Nord.
10:53 Donc le changement est lancé, dans 5 ans on n'en parle plus,
10:57 la sécurité, ce sentiment de sécurité sera totalement rétabli dans ce quartier ?
11:02 Je n'ai évidemment pas le bout de cristal,
11:04 mais je peux vous dire en tout cas que c'est une préoccupation quotidienne
11:08 depuis ces 2-3 dernières années,
11:12 au niveau de la zone de police, bien sûr,
11:14 au niveau des 2 communes, mais aussi d'autres partenaires.
11:18 On a déjà mis en place toute une série de solutions
11:24 et qu'on doit continuer dans ce sens.
11:26 Mais j'insiste, il faut que tous les partenaires qui ont des responsabilités,
11:29 et je suppose qu'on y viendra,
11:30 doivent assumer leur rôle et leur mission.
11:34 Et que l'on doit aussi impliquer les acteurs de la société civile,
11:37 des associations qui sont sur le terrain,
11:39 des personnes qui viennent en aide.
11:40 Il faut vraiment construire un tissu de solidarité
11:47 pour des solutions qui soient durables.
11:50 Sinon, dans 5 ans, on sera toujours à la même situation.
11:55 Vincent Deholff, député bruxellois et maire,
11:58 cette gare a été totalement rénovée.
12:00 Aujourd'hui, à l'intérieur, elle est belle, elle est propre.
12:04 C'est un joyau au milieu de l'enfer,
12:07 comme l'indique la dernière heure, en titrant "l'enfer de la gare du Nord".
12:12 Il faut toujours faire attention aux mots qu'on emploie.
12:16 Moi, je suis touché aussi par la misère humaine.
12:20 Il faut se rappeler quand même que quand on voit des gens
12:23 qui sont couchés par terre,
12:25 qui avant se piquaient avec de l'héroïne,
12:28 aujourd'hui prennent du crack.
12:30 La différence, c'est que le crack coûte beaucoup moins cher,
12:33 crée une dépendance immédiate.
12:35 Mais crée un plaisir ou une évasion pendant peu de temps,
12:42 crée donc un appel immédiat, crée des lésions aussi.
12:45 Ces personnes, c'est des victimes.
12:48 Ce sont des gens qui souffrent, qui veulent quitter leur précarité.
12:52 Et il y a donc deux phénomènes qu'il faut, je vais vous répondre,
12:57 mais deux phénomènes qu'il faut avoir en tête,
12:58 c'est que tout d'abord, avec d'une part les Pays-Bas
13:03 qui sont devenus très sévères, très organisées
13:06 pour la lutte contre la drogue.
13:08 D'autre part, la France qui l'aide de plus en plus.
13:12 Et la politique migratoire de ces deux pays
13:15 qui appliquent une politique de grande fermeté.
13:20 Aujourd'hui, sur la Belgique,
13:21 on a une sorte de corridor vers le Royaume-Uni.
13:25 Et des milliers de personnes arrivent sur Bruxelles.
13:30 On les expulse pas, ils restent là.
13:32 On n'a pas les moyens de les encadrer,
13:36 pas vraiment les moyens de les aider.
13:38 Les jeunes non accompagnés, qu'on appelle les MENA,
13:42 sont devenus des proies faciles pour les dealers
13:45 qui sont les vrais coupables et qui s'enrichissent
13:47 aux dépens de la santé et de la vie des autres.
13:49 Et ces jeunes qui sont protégés par la loi sur la jeunesse
13:53 parce qu'ils sont mineurs,
13:55 servent aujourd'hui de rabatteurs et de distributeurs,
14:00 gratuits d'abord, envers ces personnes.
14:03 Donc oui, il y a un problème d'insécurité
14:06 à des endroits spécifiques aujourd'hui,
14:08 mais je vais en parler tout à l'heure,
14:10 qui se répartissent maintenant dans l'ensemble
14:14 ou dans un grand nombre de stations de métro
14:16 ou de gare de chemin de fer dans Bruxelles.
14:19 Et je l'ai dit, je ne suis pas membre
14:20 de la Commission Affaires Sociales,
14:22 mais bien intérieure, et j'étais là avant-hier
14:25 lorsque le débat a eu lieu.
14:28 Pour moi, si on n'agit pas à l'ensemble des niveaux
14:32 et plus que par le plan d'action qui a été présenté,
14:35 l'ensemble des niveaux, c'est l'accès au territoire,
14:39 le respect de la loi, la justice,
14:43 la justesse dans l'accueil qu'il faut continuer,
14:45 mais aussi la fermeté pour ceux qui sont au bout
14:48 de tous les recours et qu'il faut expulser.
14:50 Ça, c'est le premier point.
14:52 Et c'est aussi par respect pour les personnes
14:54 qu'il faut le faire.
14:55 Le deuxième point, c'est la traque efficace
14:57 par rapport au réseau de dealers de drogue
15:00 sur l'ensemble du pays.
15:03 Et le troisième point, c'est alors,
15:04 on en parlera après, la région qui doit prendre
15:06 ses responsabilités en termes d'accueil,
15:09 en termes de suivi.
15:10 J'aimerais bien en parler aussi plus tard.
15:12 Et je termine, les éducateurs de rue
15:15 sont aujourd'hui totalement démotivés
15:17 et non équipés pour lutter devant des situations
15:21 spécifiques comme la prise de craque, par exemple.
15:24 On continue d'en parler dans un instant.
15:25 Merci à vous trois d'être avec nous.
15:27 Vous avez la parole.
15:28 Prenez-la par téléphone au 078 077 088
15:33 ou par SMS au 0488 106 800.
15:36 [Musique]
15:38 9h20, place publique sur Arabelle.
15:41 [Musique]
15:44 Sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
15:46 C'est la question que je vous pose jusqu'à 20h.
15:49 Le commissaire divisionnaire Olivier Sloss,
15:52 chef de corps de la zone de police Bruxelles Nord,
15:54 est avec nous.
15:55 Il a écouté le début de cet échange.
15:58 Vous êtes d'accord avec ce qui a été dit ?
16:00 Quel est, vous, votre constat
16:02 quand le journal La Dernière Heure parle d'enfer ?
16:05 Je crois qu'il traduit un sentiment
16:09 qui vit dans le secteur, clairement.
16:14 C'est des signes qu'on reçoit aussi
16:15 de tous les acteurs de terrain,
16:17 les autres acteurs, pas uniquement des policiers,
16:19 mais aussi des policiers, des habitants,
16:21 que c'est...
16:23 Il y a des situations extrêmement difficiles à vivre
16:24 et inacceptables.
16:26 Et donc, il est important de...
16:30 Et c'est ça aussi le rôle de la police,
16:32 et certainement d'une police de proximité,
16:34 de ne pas travailler de façon simpliste.
16:37 Il n'y a pas de...
16:38 Comme ça a été dit par Mme Jodone,
16:39 il n'y a pas de solution simple à ce problème.
16:42 Il faut une bonne analyse.
16:43 Et l'analyse, quand on l'a fait,
16:45 effectivement, on voit qu'il y a plusieurs éléments.
16:49 C'est multifactoriel,
16:50 mais il y a aussi plusieurs éléments,
16:51 plusieurs publics qui se côtoient
16:53 sur un secteur très réduit,
16:55 des publics très différents,
16:57 qui n'ont peut-être pas naturellement
16:58 des contacts entre eux.
17:00 Il y a un public très pécarisé,
17:02 dont le volume a augmenté considérablement
17:04 en ce dernier temps.
17:06 Il y a encore les effets du confinement,
17:08 qui sont derrière nous,
17:09 mais qui ont quand même fortement déstabilisé
17:11 une partie de la société aussi.
17:13 Et puis, il y a...
17:14 On a parlé de stupéfiants.
17:15 Je crois que ce serait réducteur
17:17 de limiter ça à des stupéfiants.
17:18 Il y a une grande présence
17:20 et un grand marché,
17:21 ou un grand besoin, en tout cas,
17:23 pour des produits psychotropes de tous types.
17:28 Il y a les stupéfiants,
17:28 donc les substances illégales,
17:31 mais il y a aussi l'alcool,
17:32 qui est fort utilisé,
17:35 et donc pour lequel il y a des interdictions.
17:36 Au-delà de ces produits-là,
17:40 il y a les médicaments.
17:41 Il y a un afflux énorme de médicaments
17:43 dans ce secteur,
17:44 tous aussi avec de l'influence
17:46 sur le comportement.
17:47 Et puis, en dernier lieu,
17:48 il y a aussi des produits
17:49 qui ne sont même pas régulés,
17:52 quelque part, comme le gaz hilarant,
17:54 avec aussi une influence
17:57 sur le comportement.
17:58 Et donc, il est réducteur de dire
18:00 qu'on va travailler sur les stupéfiants.
18:02 Il faut travailler sur les stupéfiants,
18:03 mais il faut travailler
18:04 et trouver des solutions,
18:05 ou des moyens de réduire l'accès
18:08 à toutes ces autres substances aussi.
18:10 Et donc, ça traduit toute la complexité
18:11 de ce secteur.
18:13 Et en plus, ce qui était alarmant pour nous,
18:16 on suit de très près ce quartier,
18:21 et on y déploie beaucoup de moyens,
18:23 c'est l'augmentation de la violence.
18:26 Et je rappelle quand même
18:28 que nous-mêmes, nous avons été heurtés
18:34 de plein fouet par cette violence.
18:36 Les circonstances n'étaient peut-être
18:39 pas nécessairement des circonstances
18:40 liées au quartier Nord,
18:42 mais ça se passe quand même
18:43 dans le quartier Nord,
18:43 et ce n'est pas nécessairement un hasard.
18:46 Et là aussi, c'est important
18:48 de bien analyser.
18:49 On est dans une situation
18:51 qui est à l'intersection,
18:54 je dirais, de la santé mentale
18:56 et du radicalisme violent.
18:59 Et donc, de nouveau, des domaines,
19:02 comme ça a été dit,
19:04 il faut que tout le monde travaille
19:06 parce qu'il y a des domaines
19:08 où il y a des compétences pour tout le monde.
19:09 Et ce n'est pas pour se dédouaner,
19:11 pour dire la balle revient à quelqu'un d'autre.
19:13 Ce n'est pas la nôtre.
19:14 Je crois qu'il est important de dire
19:16 ce qu'on contribue quand on travaille ensemble,
19:19 et nous prenons notre partie du gâteau,
19:21 à savoir, on est présents de façon visible
19:23 dans le secteur, très régulièrement.
19:26 Pendant l'été, par exemple,
19:27 on a fait deux actions d'envergure
19:31 avec 130 personnes
19:32 sur les deux actions qui ont été identifiées.
19:35 Et puis, il y a la présence visible,
19:37 mais aussi la présence discrète.
19:40 Je ne vais pas dire invisible
19:42 parce que c'est un peu bizarre comme terme,
19:43 mais en tout cas discrète
19:44 pour lutter contre cette criminalité,
19:50 vente de stupéfiants et vol avec violence.
19:52 Et pendant l'été,
19:53 et on continue maintenant en septembre,
19:55 d'ailleurs, avec l'accord du Parcain.
19:57 Donc, de nouveau,
19:58 c'est des choses qui se construisent
19:59 en concertation avec les acteurs
20:02 de la chaîne de sécurité.
20:04 Et en moyenne, par jour,
20:05 on arrête trois personnes dans ce secteur
20:08 pour l'effet de délictueux.
20:09 Et donc, on sait ce qu'on contribue,
20:13 mais on sait aussi que l'effet est marginal.
20:15 Et donc, on sait que l'objectif,
20:18 c'est quelque part de créer
20:18 des bonnes conditions
20:19 pour les autres acteurs de terrain
20:20 pour pouvoir travailler.
20:21 Ça, c'était un signal quand même important
20:23 qu'on a reçu des gens sur le terrain,
20:26 que les conditions de base,
20:28 de sécurité de base,
20:29 n'y étaient plus par moment.
20:31 Bien qu'on a toujours été dans ce secteur,
20:34 ce n'est pas une zone de...
20:36 Enfin, pas une "no-go zone",
20:39 comme on dit pour la police.
20:40 Donc, on peut aller partout,
20:42 on intervient partout,
20:43 mais voilà, on sent que par moment,
20:46 ça ne suffit pas.
20:47 On a des problèmes.
20:48 Visiblement,
20:48 vous avez tous la même analyse.
20:50 Alors, avec des solutions,
20:52 on peut dire que quand est-ce que
20:54 ces problèmes seront résolus ?
20:55 Quand est-ce qu'on va enfin se sentir
20:57 tous en sécurité dans ce quartier ?
20:59 Quand on aura reçu des réponses
21:01 et des actions,
21:03 surtout par rapport aux problèmes
21:05 qui sont posés.
21:06 Je suis très bonne élève,
21:07 donc j'ai répondu tout à l'heure,
21:09 stricto sensu à votre question,
21:11 mes deux collègues ont tout de suite
21:13 déjà embrayé sur la question suivante.
21:15 On se croit de mauvais élèves,
21:17 c'est pour ça.
21:17 Je ne dis pas ça,
21:19 je sais que je suis toujours très...
21:22 Enfin bon, peu importe.
21:23 Moi, je ne distribue pas les points,
21:24 en tout cas.
21:25 Non, non, non, non, non,
21:26 mais je me suis dit en moi-même,
21:27 je dis bon, voilà,
21:28 je vais maintenant...
21:29 Donc, je me permets peut-être
21:30 d'intervenir de manière
21:32 un peu impromptue,
21:33 mais je pense effectivement
21:34 qu'au niveau des solutions,
21:35 en rappelant que les deux communes
21:39 et la commune de Scarbet,
21:40 très certainement,
21:41 et la zone de police
21:42 travaillent déjà des solutions,
21:44 mais tant qu'il n'y aura pas
21:46 des réponses aussi sur les enjeux,
21:49 et monsieur De Wolff
21:51 en a cité l'un ou l'autre,
21:52 mais tant qu'il n'y a pas de solution,
21:53 et je la jamais l'en au point,
21:56 mais sur un renforcement
21:58 des moyens de la police fédérale,
22:02 des zones de police aussi,
22:03 pour avoir les moyens
22:05 qu'il faut pouvoir leur donner
22:08 pour agir,
22:09 tant que la justice
22:10 n'aura pas suffisamment de moyens.
22:13 On entend quel est l'état du parquet,
22:15 qui est maintenant quasi
22:16 à peine deux tiers
22:17 de son effectif normal à Bruxelles
22:19 pour pouvoir traiter,
22:20 parce que quand il y a une arrestation,
22:22 si c'est pour retrouver
22:25 la même personne,
22:26 et ça arrive tous les jours
22:28 aux policiers,
22:28 la même personne dans la rue,
22:30 parce que le parquet est débordé,
22:33 n'a pas la possibilité de...
22:34 Ben, c'est une chaîne sans fin.
22:36 Donc je veux dire, il faut des moyens,
22:38 et là, il s'agit bien
22:39 de compétences régaliennes.
22:41 Il faut des moyens
22:42 pour la police fédérale,
22:43 qui a la responsabilité
22:44 de travailler dans les gares
22:46 et dans les stations de métro.
22:47 La justice doit pouvoir faire son oeuvre.
22:51 J'entendais, j'ai lu
22:53 dans un des articles,
22:54 quelqu'un qui écrivait,
22:56 oui, mais enfin, quand même,
22:57 on rejette toujours la balle
22:58 sur la région,
22:59 mais vous savez,
23:00 quand on arrête quelqu'un
23:01 et qu'on le voit le lendemain
23:02 dans la rue,
23:03 c'est quand même pas normal.
23:04 Ah ben, je ne nommerai pas la personne,
23:07 elle a tout à fait raison,
23:07 je suis juste un peu surprise
23:09 qu'elle n'ait pas enchaîné
23:10 en disant, bon ben,
23:11 ça, c'est bien une compétence
23:12 du fédéral,
23:13 c'est pas un bourgmaistre
23:14 ou un chef de police
23:16 qui décide de la durée
23:17 ou de l'arrestation suivie
23:19 ou pas d'un emprisonnement.
23:20 Donc il faut absolument
23:22 que de ce point de vue-là,
23:23 il y ait des réponses
23:26 au niveau du fédéral
23:28 dans son ensemble,
23:29 chacun dans ses responsabilités.
23:31 La crise de l'accueil,
23:32 M. De Wolf y a fait allusion
23:33 et je partage tout à fait,
23:35 effectivement, l'urgence
23:37 d'apporter des réponses structurelles
23:39 à cette problématique.
23:41 C'est là aussi
23:43 une compétence du fédéral.
23:45 Le sans-abrisme, il existe.
23:47 Je pense que la région
23:48 fait déjà pas mal de choses,
23:50 mais que toutes les places
23:53 qui, dans les centres ouverts
23:55 par la région,
23:56 sont prises par des personnes
23:58 qui devraient être prises
24:00 en charge par fait d'asile,
24:01 ben c'est autant de sans-abris
24:03 qui ne sont pas,
24:04 qui ne doivent pas nécessairement
24:06 être pris en charge par le fédéral,
24:08 qui sont, qui occupent des places
24:11 pour des sans-abris.
24:12 Donc je veux dire, voilà,
24:13 finalement,
24:14 tout se retrouve au niveau local
24:17 et toutes les difficultés
24:18 se concentrent dans quelques
24:20 emplacements,
24:22 quelques territoires bruxellois.
24:24 Mais donc voilà,
24:25 c'est pour ça que je disais tout à l'heure,
24:26 de manière constructive,
24:27 il faut que tous,
24:28 on travaille ensemble,
24:29 que chacun assume ses responsabilités,
24:31 qu'on coordonne les actions,
24:32 pas par des opérations
24:34 en coup de poing,
24:35 qui certes font beaucoup parler d'elles
24:36 et donnent le sentiment qu'on agit,
24:38 mais ça, c'est de la poudre aux yeux
24:40 et ça, ça fera qu'il faudra
24:42 recommencer dans quelques mois.
24:44 Donc j'appelle vraiment,
24:45 j'insiste pour que ce soient
24:47 des solutions concertées,
24:49 constructives, pragmatiques,
24:51 pragmatismes,
24:52 et qu'on arrête effectivement
24:54 la politique politicienne
24:55 où on se renvoie la balle,
24:56 ça c'est évident.
24:57 Mais pour ça, il faut qu'on se mette
24:58 tous autour d'une table,
24:59 qu'on décide des solutions,
25:01 qu'on décide de solutions
25:04 et qu'au-delà des solutions annoncées,
25:06 on les mette en œuvre.
25:08 Moi, il y a deux ans,
25:09 j'ai eu des réunions avec le Fédéral.
25:10 Ça a fait pchut.
25:13 Après, les engagements,
25:14 ça a duré quelques semaines
25:15 et puis plus rien.
25:16 C'est ça qu'il faut arrêter.
25:18 On continue d'en parler jusqu'à 20h.
25:21 [Musique]
25:43 Vincent De Wolff,
25:44 ces problèmes ne sont pas nouveaux
25:46 autour de la gare du Nord.
25:47 J'ai étudié pas très loin de là.
25:50 Ça fait 15-20 ans
25:52 qu'on parle de ces problèmes.
25:53 En Belgique, on n'est pas capable
25:55 de résoudre les problèmes ?
25:56 En écoutant la pause musicale,
26:00 j'avais envie de dire très courtement,
26:03 moi, je suis intensément bruxellois.
26:06 Je suis né à la rue Haute,
26:09 derrière la dame qui vend des caricoles,
26:10 en tout cas à l'époque.
26:11 Et je suis fier de Bruxelles
26:13 parce que je crois que depuis 89,
26:17 Bruxelles s'est embellie,
26:18 que beaucoup d'efforts ont été faits.
26:19 Regardez Tours et Taxis,
26:21 regardez différents quartiers,
26:22 regardez tout Bruxelles qui s'est embellie.
26:24 On a beaucoup de communautés
26:26 qui, dans la plupart des quartiers,
26:28 coexistent dans le respect
26:30 et je dirais dans la joie et dans la fierté.
26:31 Et aujourd'hui, j'ai peur.
26:34 J'ai peur que ça tourne mal
26:39 parce que Bruxelles et le pays,
26:42 ce sont des poupées russes pour moi.
26:44 Ce sont des entonnoirs qui sont intégrés
26:46 les uns dans les autres.
26:48 Et j'ai parlé de la spécificité
26:51 aujourd'hui de la Belgique
26:52 entre les Pays-Bas et entre la France.
26:54 J'y reviens.
26:55 Rappelez-vous, il y avait le problème de Calais
26:58 que les Français ont réglé bien ou mal.
27:01 Chacun peut le juger.
27:02 Mais en tout cas, aujourd'hui,
27:03 on a sur la Belgique
27:07 un problème de non-gestion,
27:09 de l'accueil, de l'asile.
27:12 Et je reprends la notion à la fois,
27:14 je suis très attaché au droit humain et à l'asile,
27:17 mais aussi à la fermeté
27:19 lorsque l'on est dans un pays
27:20 et qu'on reste à vrai des recours sans succès.
27:23 Il faut absolument,
27:25 dans l'intérêt même de ces personnes,
27:26 que ces personnes soient expulsées.
27:30 Parce qu'on n'a pas les moyens de les encadrer
27:33 et ces personnes sont des victimes
27:34 qui, comme je l'ai dit,
27:35 aujourd'hui, sont la proie de dealers de drogue.
27:39 Ça c'est un.
27:40 Deux, en même temps,
27:42 rappelez-vous, on en a parlé à la conférence,
27:45 on a eu un appel de la police fédérale
27:47 avec le système Sky ECC,
27:50 où, par le crime unit
27:52 et par des techniques informatiques,
27:54 on a pu découvrir un réseau extrêmement important
27:59 contre lequel on a voulu, avec raison, lutter.
28:02 Et on a dû faire appel aux polices locales
28:04 pour aider la police fédérale dans une matière
28:07 qui est spécifiquement délivrée par la loi
28:09 à la police fédérale.
28:10 C'est le monde à l'envers.
28:11 Donc il y a un vrai manque de moyens
28:13 pour la police fédérale.
28:16 Moi, dans ma commune,
28:17 il y avait les casernes de la gendarmerie,
28:20 il y avait un piquet
28:21 avec plus de 1000 hommes qui étaient là dans le passé.
28:25 Ils ont été pour la plupart démantelés.
28:29 Donc la politique de l'asile,
28:31 une grande fermeté,
28:33 une efficacité dans la lutte
28:34 contre les trafics de drogue
28:35 qui doivent mériter la plus grande sévérité policière
28:39 et la plus grande sévérité justice,
28:41 ce sont des criminels qui s'enrichissent,
28:44 qui font souffrir et qui tuent les gens.
28:46 Et puis après seulement,
28:47 on arrive à ce que peut faire Bruxelles, je dirais.
28:50 Et moi j'ai aussi,
28:52 et tout le monde ici autour de la table le dira,
28:54 je le sais bien,
28:54 mais je le pense intensément,
28:56 tous ceux qui travaillent aujourd'hui à Bruxelles
28:58 comme policiers dans les milieux sociaux,
29:00 comme travailleurs sociaux de rue,
29:03 assistants sociaux, etc.
29:04 Ils méritent le respect ces gens.
29:06 Ils ont un travail qui est difficile
29:08 et il manque de moyens.
29:10 Alors je l'ai dit,
29:11 je termine par là,
29:13 Bruxelles fait ce qu'elle peut,
29:17 je pense,
29:18 et là on ne sera pas d'accord avec Mme Jodogne,
29:20 je pense que la 6e réforme de l'État
29:23 a donné des moyens au ministre président
29:25 pour mieux coordonner,
29:27 mieux gérer,
29:28 mieux être à l'écoute des problèmes
29:30 et mieux anticiper les problèmes.
29:31 J'ai dit à ce sujet mardi matin,
29:35 dans la longue réunion qu'on a eue toute la matinée,
29:38 que j'étais toujours surpris que M. Vervoer,
29:42 que je connais bien
29:42 et que j'apprécie par ailleurs à titre personnel,
29:45 reste dans un calme comme ça,
29:48 pratiquement en électroencéphalogramme plat,
29:51 quoi qu'il arrive,
29:52 quelle que soit la crise,
29:53 que ce soit de terrorisme,
29:54 une explosion,
29:55 une difficulté environnementale grave
29:57 ou des crimes liés à la drogue,
30:01 on ne change jamais de ton,
30:03 c'est extrêmement apaisant.
30:05 Et d'autre part,
30:07 on passe toujours la balle ailleurs.
30:08 Je crois qu'il faut profiter des réformes
30:13 qui ont été faites,
30:13 qui peuvent toujours être améliorées,
30:15 mais qui donnent,
30:16 non pas une compétence opérationnelle,
30:17 effectivement, au ministre président,
30:19 mais une compétence organisationnelle,
30:22 préventive,
30:23 de rencontre avec les chefs de corps,
30:25 de rencontre avec les bourgmestres
30:27 et la prise de mesures.
30:29 Et j'aurais voulu que dans une troisième partie du débat,
30:32 peut-être si vous voulez bien,
30:34 on parle sur le terrain des difficultés
30:36 rencontrées aujourd'hui
30:37 par les différentes associations qui existent,
30:40 parce que le contenu des problèmes à gérer,
30:42 la forme des problèmes à gérer,
30:44 a fortement changé.
30:46 Transit, je connais bien,
30:47 j'étais administrateur dans cet ASBL,
30:49 c'est des gens qui font de l'accompagnement,
30:51 mais essentiellement pour les drogues dures,
30:55 pour l'héroïne,
30:56 pour les gens qui se piquent,
30:57 qui donnent aujourd'hui des pipes pour le crac.
30:59 Ça permet d'éviter des problèmes d'hygiène
31:03 et d'une aggravation des choses,
31:04 mais ça ne résout pas,
31:05 et ils ne sont pas armés pour résoudre le problème.
31:10 – Dans un instant, madame Jodogne,
31:11 vous aurez l'occasion de répondre à monsieur De Wolff.
31:14 Place publique, jusqu'à 20h,
31:16 sommes-nous encore en sécurité à Bruxelles ?
31:19 [Musique]
31:22 – 19h20, place publique sur Arabelle.
31:25 [Musique]
31:30 – Madame Jodogne, juste avant la pause,
31:32 Vincent De Wolff disait que vous ne seriez pas d'accord
31:35 avec lui concernant Rudi Verwoerd.
31:37 – Ecoutez, je pense que ce n'est pas le lieu
31:40 de donner des sentiments par rapport à Rudi Verwoerd,
31:44 personnellement, la 6ème réforme de l'État,
31:45 certes, a amené des modifications pour Bruxelles
31:47 en matière de prévention et de sécurité.
31:50 Je ne suis pas d'accord sur la manière
31:57 dont ça a été fait dans le gouvernement
31:59 auquel je faisais partie à l'époque,
32:03 parce que je trouve justement que ce n'est pas très clair.
32:04 Donc, et c'est peut-être ça aussi,
32:06 je pense que ça n'intéressera pas nos auditeurs
32:09 qu'on rentre là-dedans.
32:10 Je pense que c'est vraiment le gouvernement régional
32:13 dans son ensemble qui doit prendre cela en main,
32:16 puisque en matière, effectivement, par exemple,
32:19 de santé, de santé mentale notamment,
32:22 mais aussi d'accompagnement,
32:23 et donc, on a parlé de transit, mais il y en a d'autres,
32:27 il y a la MA, il y a Médecins du Monde,
32:28 il y a énormément d'associations qui sont sur le terrain,
32:31 y compris pour le sans-abri,
32:33 mais effectivement, je pense qu'il faut donner
32:36 des moyens à ces associations de développer
32:39 de manière cohérente et structurelle plus de choses.
32:42 Au plus, on interviendra en amont,
32:45 au plus vite et au mieux,
32:48 on pourra répondre aux situations actuelles.
32:52 Rapidement, elles ont besoin de plus de moyens,
32:54 ces associations ?
32:55 C'est indéniable qu'elles ont besoin de plus de moyens
32:59 et aussi peut-être, enfin non sûrement,
33:01 d'un cadre légal aussi, parfois,
33:03 notamment pour toutes les associations
33:05 qui travaillent dans le milieu de la drogue,
33:07 de la consommation de la drogue,
33:08 d'un cadre légal aussi plus clair,
33:10 qui leur permette d'intervenir sans se demander
33:13 si à un moment donné, on ne va pas venir les arrêter
33:16 pour leur dire qu'elles participent au trafic
33:19 ou qu'elles l'encouragent.
33:20 Donc, je pense qu'il faut un cadre plus clair,
33:22 il faut qu'on l'arrête avec cette hypocrisie,
33:25 il faut aussi que l'on prenne des mesures
33:29 pour qu'il y ait par exemple plus d'équipes mobiles
33:31 sur le terrain, notamment la nuit,
33:33 en matière de santé mentale,
33:34 les policiers ne sont pas,
33:35 même si on y travaille,
33:36 et dans notre zone de police,
33:37 on a des projets pour former mieux les policiers
33:40 à l'attitude à avoir par rapport à des personnes
33:43 qui seraient dans une phase ascendante ou descendante
33:45 suite à une prise de drogue ou sous médicaments,
33:48 parce qu'on parle du krach,
33:49 mais les médicaments sont de plus en plus présents aussi.
33:52 Donc, ce sont des choses sur lesquelles il faut travailler.
33:56 Je pense maintenant que Safe Brussels,
33:58 qui est l'organisme, l'administration si vous voulez,
34:01 qui a été mise en place
34:02 suite à cette sixième réforme de l'Etat,
34:04 se constitue de plus en plus, de mieux en mieux,
34:07 est à l'écoute.
34:08 Ce n'est pas encore autant qu'on pourrait le souhaiter,
34:13 mais je pense qu'il y a un travail qui est fait,
34:15 qui doit continuer à se faire,
34:19 mais avec le tissu associatif
34:21 et avec des réponses concrètes
34:24 en matière aussi, et même peut-être surtout,
34:28 de financement.
34:29 - Rapidement, Vincent Dewolf, sur cette problématique.
34:34 - Écoutez, moi, je n'ai pas manqué
34:36 de rencontrer à plusieurs reprises
34:39 les services de prévention de ma commune,
34:42 évidemment, les éducateurs de rue,
34:46 l'équipe spécifique qui gère les sans-abri,
34:49 les SDF, les policiers, les agents de quartier,
34:53 les brigades, les patrouilles.
34:54 Évidemment, je suis ça de près.
34:57 Et encore une fois, mardi, je l'ai dit,
35:00 si on ne fait rien, je crains que Bruxelles meure,
35:03 parce que c'est aussi l'image qui compte.
35:06 Je veux dire, je vous ai dit l'amour que j'ai
35:09 pour cette ville et pour cette région
35:10 et la beauté qu'elle a aujourd'hui,
35:12 mais il faut la préserver.
35:14 Il faut quand même que quand des adolescents
35:16 ou des parents descendent dans des stations de métro,
35:19 et je vais parler de celles que je connais quotidiennement,
35:22 que ce soit Mérode, que ce soit Montgomery,
35:25 que ce soit Boileau, Thierfry,
35:27 et aillent dans des grands établissements d'enseignement
35:30 comme le Collège Saint-Michel, comme Apsil,
35:32 comme la CAE, la Béléville.
35:34 - Pardon de vous couper, mais dans ces stations de métro-là,
35:37 il n'y a pas beaucoup de problèmes, honnêtement.
35:39 - Je ne suis pas d'accord avec vous, absolument pas.
35:41 Je peux vous dire que, par exemple, à Mérode,
35:44 il y a des gens qui logent en permanence par terre,
35:48 se piquent devant les jeunes qui passent,
35:52 prennent du crack devant les jeunes qui passent,
35:54 que les mêmes personnes descendent dans la rue des Tongres,
35:58 vont vandaliser le carrefour de la rue des Tongres.
36:01 - Le quartier a changé, alors.
36:02 - La gérante de ce carrefour, évidemment,
36:06 s'en prend respectueusement à moi,
36:08 mais en disant "j'en peux plus",
36:10 parce que ces gens viennent dévaliser le commerce,
36:13 se battent avec les employés,
36:15 évidemment parce qu'ils sont sous influence.
36:19 Et donc, j'ai huit éducateurs de rue
36:23 qui sont destinés spécialement aux sans-abri.
36:27 Je suis d'accord, et M. Marron s'est exprimé,
36:31 à mon avis, insuffisamment dans la presse en disant
36:35 "on y travaille, on y pense", etc.
36:38 Je pense qu'il faut faire beaucoup plus
36:40 que de travailler et de penser.
36:41 Il y a aussi une question de bras supplémentaires qu'il faut,
36:45 de moyens supplémentaires,
36:46 mais je le disais, de formation aussi,
36:48 parce qu'il ne suffit pas d'accompagner aujourd'hui
36:52 pour sécuriser la prise de drogue,
36:54 éviter qu'il y ait des contaminations en plus.
36:57 Il y a une vraie gestion par rapport aux nouvelles drogues,
37:00 et les personnes sont démunies par rapport à ça.
37:03 Donc, je pense vraiment que le fait...
37:06 J'ai vu dans la presse,
37:08 je ne sais plus si c'est la Libre ou l'ADH,
37:09 ce n'est pas important,
37:10 une photo terrible d'un monsieur
37:13 qui se pique dans le cou,
37:14 devant un rétroviseur de voiture.
37:18 C'était la Libre, en effet.
37:19 C'était la Libre,
37:20 mais c'est des images insoutenables.
37:22 Et donc, on ne peut pas laisser continuer
37:25 à faire ce genre de choses.
37:26 Et il faut une union, ça crée du fédéral,
37:29 du régional, du communautaire,
37:32 de l'ensemble des secteurs associatifs aussi,
37:36 parce qu'aujourd'hui, je peux vous le dire,
37:38 les gens que j'ai rencontrés,
37:39 ils sont motivés,
37:40 mais ils sont découragés,
37:42 parce qu'ils ne voient pas la fin du problème.
37:45 Et je crois que la sonnette d'alarme,
37:47 elle est tirée,
37:49 mais il ne suffit pas d'adopter le plan d'action
37:51 qui, on va rajouter des caméras,
37:53 on va faire des opérations de coups de poing,
37:55 on va mettre un commissariat qui existait.
37:57 C'est bien, mais ce n'est pas assez.
38:00 – On a parlé des problèmes de drogue à Bruxelles,
38:02 de ses conséquences,
38:03 on a évoqué ensemble des pistes de solutions.
38:06 Commissaires de nombreux pickpockets
38:09 œuvrent également aux abords de la guerre du Nord.
38:11 Pas facile de les arrêter,
38:13 ou bien à peine arrêtés, ils sont déjà relâchés ?
38:16 – Surtout, il y en a beaucoup, en fait.
38:19 Je crois que c'est un exemple aussi
38:22 de la complexité de certains phénomènes.
38:24 C'est aussi un phénomène qui est mondialisé.
38:27 Et donc, il y a des circuits d'auteurs
38:32 entre villes européennes, parfois entre continents même.
38:34 Donc, c'est un secteur criminel, professionnalisé.
38:39 Donc, c'est vrai qu'on en arrête, c'est clair.
38:43 On a une équipe de sécurisation des transports en commun
38:46 qui en fait un point d'honneur d'en arrêter régulièrement.
38:52 Et donc, qui adopte de très bons résultats.
38:56 Mais là aussi, je veux dire, l'effet, il est ce qu'il est.
39:01 Mais ce n'est pas le seul élément qui va résoudre le problème.
39:05 On est un acteur dans la chaîne, donc on constate,
39:09 on amène des gens en justice.
39:11 Et puis, voilà, c'est effectivement à d'autres acteurs
39:14 de prendre la bonne orientation pour que les comportements changent.
39:18 Parce que je vois que c'est important de toujours focaliser
39:21 sur les comportements et pas sur les personnes
39:22 et dire tel ou tel public est le problème.
39:25 Mais ce sont les comportements de certains publics
39:27 qui sont par moments des problèmes.
39:29 Et donc, l'objectif doit toujours être de changer ses comportements.
39:32 Et parfois, c'est via la punition, la répression, la prison.
39:36 Mais on est aussi des demandeurs de solutions
39:38 pour lesquelles la prison n'est pas une solution.
39:40 Et donc, quand on parle de consommation de stupéfiants,
39:43 je pense qu'il est important.
39:46 Et Bruxelles n'est pas seule par rapport à ces défis.
39:49 Il y a d'autres villes européennes qui sont confrontées de plein fouet
39:52 à la même problématique du krach.
39:54 Et des villes avec une renommée.
39:56 Donc, ce n'est pas quelque chose qui n'arrive qu'à Bruxelles.
40:01 Et donc, il y a, à mon avis, un échange de bonnes pratiques à avoir,
40:07 une construction de savoirs,
40:08 une adaptation des dispositifs par rapport à ces évolutions
40:11 pour justement trouver des solutions vers la réduction des risques,
40:17 quelque part des comportements qui sont moins problématiques,
40:20 et une meilleure façon de gérer cette crise supplémentaire.
40:26 Parce que, ça, je voulais encore quand même ajouter,
40:30 le débat tourne autour de la sécurité à Bruxelles.
40:33 Il y a des sonnettes d'alarme et par moments, il y a des crises
40:37 qui attirent notre attention et sur lesquelles on met tous les moyens.
40:40 Mais je crois que c'est très important de bien définir la situation
40:44 et de dire que c'est en même temps une crise humanitaire.
40:46 On a parlé de public en errance pour laquelle il n'y a pas de solution.
40:54 Et au-dessus de ça, s'ajoute encore une crise de santé publique
40:58 avec ces produits qui ne sont pas limités, je le répète, aux stupéfiants.
41:03 Et donc, ce sont des médicaments, ce sont aussi d'autres produits
41:07 qui sont utilisés de façon détournée.
41:08 Et pour chaque produit, il y a aussi un autre niveau de compétence
41:11 ou d'autres niveaux politiques qui sont compétents.
41:18 Et donc, tout le monde a besoin de jouer sa part dans le jeu.
41:23 Vous écoutez Place Publique, on s'intéresse ce soir
41:25 à la question de la sécurité à Bruxelles.
41:27 On revient juste après ça.
41:30 [Musique]
41:41 [Musique]
41:50 Flou, c'était Angèle.
41:51 On parle de sécurité à Bruxelles jusqu'à 20h dans Place Publique.
41:54 Cécile Jodogne, les commerçants du quartier autour de la gare du Nord
41:59 se plaignent de perdre une partie de leur clientèle
42:02 à cause de ce sentiment d'insécurité.
42:05 Rapidement et concrètement, qu'est-ce que vous leur répondez ?
42:08 C'est clair que la situation n'est pas facile.
42:10 Ils savent très bien, parce que ça fait de nombreux années
42:12 qu'on travaille avec eux, qu'on les écoute, qu'on les entend.
42:15 [Tousse]
42:16 Pardon.
42:17 [Tousse]
42:22 Et qu'on travaille à des solutions.
42:24 [Tousse]
42:30 On va revenir vers vous dans un instant.
42:32 Et sur cette question dans un instant,
42:35 plusieurs stations de la Stib connaissent également
42:38 des phénomènes d'insécurité et d'incellubrité.
42:41 Par ailleurs, plusieurs d'entre elles sentent l'urine.
42:45 Comment est-ce qu'on peut changer les choses ?
42:49 Je vous disais que là, on est dans la situation à gérer par la région.
42:56 On est dans une situation type police fédérale,
43:01 puisque vous savez qu'il y a une répartition du travail
43:04 entre la police locale et la police fédérale
43:07 pour les gares et pour les métros.
43:09 Vous avez pu lire dans la presse aujourd'hui
43:12 que lorsqu'on ouvre les volets de certaines stations de métro,
43:16 mais dans beaucoup de stations de métro,
43:18 on découvre un peu une vie inconnue
43:22 de gens qui passent la nuit sous les quais,
43:26 et ça se trouve partout.
43:29 Il se passe des choses sous ces quais
43:31 qui ne sont évidemment pas des choses qui sont conformes à la loi.
43:35 Donc je pense qu'il est temps aussi de renforcer la collaboration
43:41 entre la police fédérale et la police locale,
43:43 de refaire des patrouilles, me semble-t-il,
43:46 mais une étude devrait peut-être être menée à ce sujet,
43:49 mais de refaire, je vois ma collègue qui est en difficulté,
43:54 de refaire des patrouilles de nuit dans les stations de métro
43:59 pour casser ce phénomène qui aujourd'hui est devenu incontrôlable,
44:03 puisque c'est une zone de non-droit
44:06 durant la période où les stations sont fermées durant la nuit.
44:10 - Rapidement, votre collègue David Wetsman
44:13 souhaite qu'il y ait davantage de contrôles
44:15 afin de combattre le phénomène de mendicité
44:18 de certains mendiants qui peuvent être agressifs dans le métro,
44:23 mais aussi dans les stations de métro.
44:25 Vous partagez tous les deux cet avis, Cécile Jodogne ?
44:29 - Oui, mais comme je vois que l'heure arrive,
44:31 je voudrais, si vous permettez, peut-être dire quand même
44:35 que nous partageons tous les trois ici
44:37 un amour de Bruxelles depuis très longtemps.
44:39 On défend Bruxelles.
44:41 Moi, je voudrais juste donner un chiffre.
44:43 70% du budget belge de l'aide médicale urgente,
44:47 donc cette aide qui est donnée sans papier via le CPS,
44:52 est distribuée à Bruxelles.
44:53 70%, ce qui indique bien la concentration
44:57 de tout ce que Bruxelles doit assumer.
45:00 Les 30% restants sont répartis sur les deux autres régions.
45:04 C'est donc Bruxelles qui est très majoritairement toujours sur le front.
45:10 Et donc, c'est facile, après, de critiquer,
45:13 de venir dire "mais enfin, regardez, Bruxelles ne s'en sort pas".
45:15 Je voudrais vraiment, effectivement, qu'ensemble,
45:19 dans ce pays, que notre capitale soit aimée aussi,
45:23 soit soutenue par tous et qu'on fasse ça collectivement,
45:29 de manière coordonnée, pour le bien-être,
45:34 d'abord des personnes qui sont dans des situations vulnérables
45:36 et difficiles, pour l'image de notre pays,
45:39 mais aussi et surtout pour tous ses habitants,
45:41 pour tous les Bruxellois, mais aussi tous les habitants de Belgique,
45:45 dont quand même, heureusement, beaucoup aussi apprécient Bruxelles.
45:50 Voilà, je suis désolée pour les commerçants.
45:52 - Et dont la plupart, comme leur vie, en venant travailler à Bruxelles,
45:55 mais payent leurs impôts dans leur région ou leur commune.
45:57 - Vous êtes réunis derrière le même objectif,
45:59 on peut espérer du changement, alors ?
46:02 - Ah, moi, je suis toujours optimiste par nature,
46:03 sinon je ne serais plus là depuis longtemps,
46:05 et je dis toujours qu'il n'y a pas de problème sans solution,
46:09 mais pour ça, il faut de l'huile de coude, de la solidarité,
46:11 et se donner la main au-dessus de la table pour franchir les obstacles.
46:15 - Merci Vincent De Wolff.
46:16 Je rappelle que vous êtes toujours bourgomestre d'Eiterbeek depuis 1992.
46:20 - Oui.
46:21 - Député bruxellois, MR, Cécile Jodogne, bourgmestre de Skarbeek,
46:25 et le commissaire divisionnaire...
46:26 - Décis, pour le préciser aussi.
46:28 - Aussi, évidemment.
46:30 Olivier Sloss, chef de corps de la zone de police Bruxelles Nord,
46:33 était tous les trois les invités de ce deuxième numéro de Place publique.
46:37 Merci d'avoir été avec nous.
46:39 Merci à tous mes invités.
46:40 Rendez-vous jeudi prochain, 19h.
46:42 Je vous souhaite une très belle fin de semaine.
46:45 ♪ ♪ ♪