La bande de 22H Max réagit à la réponse de Jean Dujardin aux critiques sur la cérémonie d'ouverture de la coupe du monde de rugby.
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00:00 On va revenir à ce qui s'est passé la semaine dernière, à cette cérémonie d'ouverture que certains, notamment Libé, Libération,
00:05 avaient jugé rance, la France surannée, parce qu'on y voyait Jean Dujardin en Marcel, berré, avec une baguette de pain,
00:13 et cette vision-là qui était donnée de la France, Libé l'avait trouvée rance.
00:17 Voici ce que dit Jean Dujardin, qui prend la parole ce soir pour la première fois, voici ce que dit Jean Dujardin,
00:21 qui était donc à la mise en scène et également qui jouait dans cette cérémonie d'ouverture.
00:26 Je tombe à la renverse, je n'aurais jamais pensé que ma participation à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby
00:33 déclencherait un tel déferlement de commentaires politiques et médiatiques.
00:37 Nous aurions dû certainement nous rappeler que notre pays est largement critiqué pour son esprit polémique et ronchon.
00:44 Je suis un artiste, je ne serai le porte-drapeau d'aucun parti, je vais vous laisser régler vos affaires entre vous.
00:51 Il y a eu beaucoup de mépris et de condescendance dans les réactions à cette cérémonie d'ouverture.
00:55 Évidemment, tout le monde sait que la France, ce n'est pas seulement le béret et la baguette,
00:59 c'est aussi la fusée Ariane, le Concorde et aujourd'hui le drag race, le Hellfest ou le hip-hop qui va rentrer aux Jeux olympiques.
01:08 Bien sûr, ça fait tout ça une France, c'est formidable.
01:10 Là, il se trouve que c'était une cérémonie d'ouverture du rugby.
01:13 C'est quoi le rugby ? C'est toute une histoire chez nous, c'est la soule.
01:17 C'est très, très, très ancien, c'est montagnard, c'est villageois.
01:20 Et on a dans les championnats émérites du rugby des villes comme Mazamé, Ollona, Mont-de-Marsan.
01:26 Ce n'est pas exactement Paris, Londres, Berlin, Amsterdam.
01:30 C'est ça qu'il fallait montrer.
01:31 Et ceux qui ont trouvé que c'était une France rance, ils sont extrêmement méprisants et condescendants.
01:36 À l'image d'ailleurs de Philippe Solers, feu Philippe Solers, qui avait parlé de la France moisie, en visant d'ailleurs à peu près ces mêmes gens.
01:43 Non, ce n'est pas une France rance.
01:44 C'est une France qui a des racines, c'est une France qui a des traditions,
01:47 qui sait très bien que ses danses folkloriques, ses musiques et sa gastronomie, ce n'est pas le 22e siècle.
01:53 Mais qui en est fier et qui y trouve du plaisir.
01:55 Le rugby, c'est ça, c'est le plaisir d'être ensemble.
01:57 Jean-Pierre Rives disait "C'est des copains autour d'un ballon et quand il n'y a plus de ballon, il reste les copains".
02:01 C'est ça que Jean Dujardin nous a montré, modestement.
02:04 Et il termine en étant dans la posture de Monsieur Dupont.
02:08 Ça tombe bien, notre meilleur joueur, il s'appelle Dupont.
02:11 Et il est le meilleur joueur du monde.
02:13 Et tout ça me semblait assez homogène et cohérent.
02:15 Pas très ambitieux, ce n'est pas le but d'ailleurs de cette cérémonie, on n'est pas aux Jeux Olympiques.
02:19 C'était pourtant essayer de faire nation, petitement, autour de cette France du rugby.
02:25 Et je trouve qu'il a eu raison de prendre la parole, sans acrimonie, sans ressentiment,
02:28 avec une tristesse qui m'inquiète un peu, qui me désole, parce qu'il ne méritait pas ça, notre Oscarisé.
02:34 Et puis moi je voudrais dire un mot quand même à nos amis de Libé et aux autres, cette France-France.
02:38 Elle va aller voter pour la liste des chasseurs, la liste de la ruralité qui se prépare aux européennes.
02:42 Et ça va faire beaucoup de mal.
02:44 Et donc ces gens-là feraient mieux de mieux considérer cette France qui souffre, qui est authentique,
02:50 et pour qui le rugby, c'est parfois dans la semaine le seul moment un peu de se réjouir.
02:53 - Pablo.
02:53 - Moi je suis partiellement d'accord avec ce que vient de décrire ce tableau.
02:56 - Ah ! - Eh !
02:57 - C'est ce qui arrive, 23h34, mesdames, messieurs.
02:59 - C'est vrai que j'ai un peu de mal avec la condescendance en fait de certains, parfois de mes collègues,
03:05 de mes camarades, à l'égard de ce qui peut se passer, genre un peu partout en France.
03:10 Alors ça va, moi je parle aussi, tous ceux qui parlent de la France moche, assez horrible,
03:14 les lotissements, assez horrible les grands ensembles.
03:17 Alors maintenant, là c'est tombé sur la France-France.
03:19 - Il y a des gens derrière.
03:20 - Mais ils savent, exactement, il y a des gens derrière et il y a des gens peut-être qui y croient.
03:24 Donc il faut faire attention à la façon dont on considère en fait les gens qui ont ces imaginaires-là.
03:30 Après, vous dites Christophe que voilà, la France c'est aussi le béret, la baguette, etc.
03:35 Mais la France c'est aussi des grands artistes.
03:37 Et là je suis désolé, mais en matière artistique, la proposition de Jean Dujardin, elle était pas tout à fait au niveau.
03:43 - Mais pour ça on a le droit de le lire.
03:44 - Exactement.
03:45 - En son genre, c'est aussi une cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde de rugby,
03:48 c'est jamais des grands rendez-vous artistiques.
03:49 - Pourquoi ça ne pourrait pas l'être ?
03:52 Je veux dire, on va avoir Thomas Joly qui est pour le coup un grand metteur en scène,
03:55 qui va mettre en scène la cérémonie des Jeux Olympiques, d'ouverture des Jeux Olympiques,
03:59 et d'ailleurs de fermeture, et aussi des Paralympiques.
04:02 - Là il y a une grande tradition artistique, deux couflées en 92, Albert Vierge.
04:05 - Exactement, c'était incroyable.
04:06 - Le club rugby.
04:07 - Pourquoi ne pas le reproduire, en fait, à voir Philippe Descourcés...
04:10 - Mais il y a autre chose à tout ça, et c'est ce qu'on met sur l'écran là,
04:13 mais c'est la France aussi ronchonne, systématiquement ronchonne.
04:17 On arrive, Mehdi Dakhone, à faire des polémiques de tout, et à se mettre sur la tête pour tout.
04:23 - Où est le rêve ?
04:24 Et moi c'est ce qui me sidère aujourd'hui, c'est qu'en fait on feuillette les magazines, les journaux,
04:29 tout le monde râle.
04:30 Et en fait aujourd'hui les cérémonies sont là pour rassembler, pour faire rêver.
04:34 - Non, là c'est fait pour râler.
04:35 - Et là c'est fait pour râler, et c'est ça qui me désole.
04:37 Moi j'aime bien Jean Dujardin.
04:38 - Oui, moi aussi j'aime beaucoup Jean Dujardin.
04:39 - J'aurais bien voulu qu'on mette aussi des artistes plus jeunes,
04:41 on aurait pu mettre un influenceur aussi.
04:43 Mais est-ce qu'ils ont cette aura ?
04:45 Il y a aussi besoin de référents, et Jean Dujardin il est connu...
04:48 - Il ne faut pas le mettre en scène.
04:48 - Oui, mais il est connu à l'international.
04:50 - Il a un Oscar !
04:50 - En revanche, il y a plus d'un temps loin...
04:51 - Combien d'acteurs français ont eu des Oscars ?
04:53 - Un seul.
04:53 - Il ne faut pas le mettre en scène.
04:54 - La seule chose qui m'a désolée, c'était en fait...
04:58 J'ai trouvé au niveau de la direction artistique que le temps s'est arrêté.
05:01 Voilà, la France s'est modernisée, on aurait pu avoir plusieurs régions,
05:04 il y a plusieurs régions, une richesse culturelle incroyable,
05:08 on en est très fiers, et puis on aurait pu avoir plusieurs époques.
05:10 Voilà, c'est juste un goût.
05:11 Les goûts et les couleurs.
05:12 - Mais pour le coup, on pourrait faire le même reproche à Libé et à Jean Dujardin,
05:17 en fait la France ce n'est pas que un pastiche d'Amélie Poulain.
05:19 Et il y a beaucoup de gens qui imaginent que la France,
05:21 on vit comme dans Amélie Poulain.
05:22 - Oui, mais non, désolé.
05:24 - Une bonne partie des touristes qui viennent en France,
05:26 ils viennent pour ça, pour Amélie Poulain, pour la baguette, pour Montmartre, etc.
05:30 - Pour Amélie une Paris.
05:31 - Ils savent bien que c'est un Paris dans une petite boule à neige,
05:34 mais ils aiment ça.
05:35 Et nous, quand on va à l'étranger, on fait les mêmes photos, les mêmes selfies
05:37 devant leur cliché à eux.
05:40 Et voilà, c'est comme ça.
05:41 - Vive les clichés.
05:42 - La France métissée, plus riche en fait de ses diversités,
05:45 et un peu plus fofale que ce qui a été proposé.
05:47 - En l'occurrence, la France métissée, elle a sa place dans l'équipe,
05:50 avec Cameron Wauquiez, avec Antonio, on a tout ça.