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Autour de Benjamin Sportouch, les informés débattent de l'actualité du samedi 9 septembre 2023.

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Transcription
00:00 - Bonsoir à toutes et à tous.
00:08 Bienvenue dans "Les Informés", édition spéciale
00:10 ce soir consacrée au séisme au Maroc le plus puissant
00:13 qui ait jamais connu le pays.
00:15 Le bilan humain est déjà considérable.
00:17 1037 morts et plus de 1200 blessés.
00:21 Un bilan qui n'est que provisoire.
00:23 On ne compte pas encore les dégâts matériels
00:25 très importants dans cette région d'Alaouz
00:28 où se situe l'épicentre, à Marrakech,
00:30 au lieu du tourisme marocain, mais aussi dans des zones rurales
00:33 qui sont toujours difficiles d'accès.
00:35 De nombreux pays à travers le monde ont exprimé leur solidarité
00:38 et proposé leur aide au Maroc, la France,
00:41 mais aussi l'Algérie ou Israël.
00:43 On y reviendra longuement dans cette émission.
00:45 Et puis dans quelques instants, on sera en ligne
00:46 avec l'une de nos envoyées spéciales sur place.
00:49 Et ce soir à mes côtés dans "Les Informés",
00:51 trois journalistes de la presse européenne.
00:53 Mériem Amelal, bonsoir.
00:54 Vous êtes journaliste et présentatrice à France 24,
00:56 notamment du journal de l'Afrique.
00:57 Merci d'être avec nous.
00:59 Richard Verly, je corresponds en France-Europe
01:01 du quotidien Suisse Blic.
01:02 Bonsoir Richard.
01:03 - Bonsoir Benjamin.
01:04 - Et Alberto Toscano, journaliste et écrivain italien.
01:07 Bonsoir Alberto.
01:07 - Merci.
01:08 - Merci également d'être à nos côtés.
01:10 Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:11 "Les Informés", c'est parti.
01:13 On part tout de suite au Maroc,
01:17 retrouver l'une de nos envoyées spéciales.
01:19 Bonsoir à vous Sandrine et toi Andeg.
01:22 - Bonsoir.
01:22 - Vous êtes avec Virginie Lordat pour les moyens techniques.
01:25 Vous venez d'arriver à Marrakech.
01:26 Vous êtes à l'aéroport toujours.
01:29 Qu'est-ce qui vous frappe le plus depuis que vous êtes arrivée
01:31 sur place dans cet aéroport qui est donc toujours ouvert ?
01:35 - Oui, effectivement, tout semble quasi normal
01:39 à l'aéroport de Marrakech.
01:42 Les vols à l'arrivée et au départ sont assurés.
01:46 On remarque quand même qu'il y a un certain nombre de gens
01:49 qui sont allongés à même le sol dans l'aéroport.
01:52 On a pu discuter avec certains de ces touristes
01:56 qui nous... beaucoup d'Européens, qui nous racontent
01:58 qu'ils n'avaient pas de vol retour prévu aujourd'hui,
02:00 seulement au début de semaine prochaine.
02:02 Mais dans la nuit, quand le séisme est arrivé,
02:05 ces produits, ils ont été évacués de leur hôtel,
02:08 de leur maison d'hôte ou de leur appartement de location.
02:11 Et donc, avec le vol qui est seulement prévu dans les jours prochains,
02:14 ils ont décidé de venir directement à l'aéroport,
02:16 faute de solution, où ils attendent de pouvoir repartir
02:20 dans leur pays, donc en dormant dans cet aéroport.
02:22 Et à l'extérieur de l'aéroport, il y a un jardin,
02:26 très grand jardin, une grande place où là,
02:29 on peut voir des dizaines et des dizaines de familles
02:32 qui sont arrivées dans la nuit.
02:33 C'est ce qu'elles me racontent toutes.
02:35 Familles, encore une fois, installées à même le sol,
02:38 qui ont, pour avoir un petit peu d'ombre,
02:40 parce qu'il fait encore très chaud dans ce début de soirée,
02:43 qu'on a étendu entre deux oliviers des draps,
02:46 des couvertures pour se protéger du soleil.
02:48 On improvise un dîner avec un peu de pain, du thon,
02:51 des œufs, des enfants très nombreux qui s'occupent
02:53 comme ils peuvent.
02:54 Et on voit les traits tirés de leurs parents,
02:57 le visage grave.
02:58 Ils nous racontent cette fuite en pleine nuit,
03:00 cette première secousse, alors que tout le monde dormait,
03:02 qui les a réveillés brutalement.
03:04 Puis la deuxième, sans vraiment encore réaliser
03:06 ce qui se passait, les cris des enfants, la panique
03:09 et tout de suite, la décision de partir,
03:12 de quitter les appartements, les maisons,
03:14 pour aller se réfugier dans ce jardin où ils s'apprêtent,
03:17 pour la plupart, à passer une seconde nuit.
03:20 Une maman me racontait, voilà, on a laissé derrière nous
03:23 de larges fissures, des trous, disait-elle, sur les murs.
03:26 Elle a pris soin quand même de fermer la clé de sa maison
03:29 avant de s'enfuir avec ses trois enfants.
03:30 - Est-ce qu'il y a eu une assistance qui leur est donnée ?
03:33 Est-ce que vous voyez des associations ?
03:35 Est-ce que tout cela est organisé justement pour leur venir en aide,
03:39 pour leur donner le minimum de confort pour cette nuit ?
03:43 - Alors, en ce qui concerne les familles, encore une fois,
03:45 dans ce jardin près de l'aéroport, elles semblent vraiment
03:49 livrer elles-mêmes. Je leur ai posé la question de cette solution.
03:51 Non, il n'y a pas de famille qui peut les aider,
03:55 pas de nouvelles de proches.
03:58 Et elles s'apprêtent donc à passer cette deuxième nuit ici
04:00 avec le strict minimum.
04:02 Elles n'ont même pas eu le temps de prendre d'événements.
04:04 Alors beaucoup ont quand même pris une théière avec des petits verres à thé.
04:08 On voit beaucoup de familles qui essayent de se réconforter
04:11 avec un petit verre de thé à la menthe.
04:13 Mais elles ont vraiment pris le strict minimum,
04:15 des draps, des couvertures, pour se protéger du soleil
04:18 et pour dormir. Et pour l'instant, c'est vraiment l'inconnu pour elles.
04:21 - Quel est l'état d'esprit des touristes qui sont sur place ?
04:24 Est-ce que vous sentez toujours une sorte de fébrilité,
04:26 d'inquiétude par rapport à d'éventuelles répliques
04:28 ou il y a plutôt une forme de résignation et de calme pour l'instant ?
04:32 - Alors, les quelques personnes avec qui j'ai discuté
04:36 et qui avaient leur vol retour aujourd'hui, justement,
04:38 craignant des répliques, disaient "on est pressé de rentrer".
04:41 On est pressé de rentrer en France, on est pressé de rentrer en Espagne.
04:44 On discutait avec des Espagnols.
04:47 Voilà, elles racontent vraiment la panique de cette nuit,
04:50 ne sachant pas ce qu'allait pouvoir se produire dans les prochains jours.
04:53 Et étaient ravis d'avoir, c'est le hasard du calendrier,
04:57 un vol pour rentrer chez elles à ce moment-là.
04:59 Ce qui frappe aussi dans les discussions avec les gens,
05:02 c'est que ça se passe à Marrakech.
05:04 Marrakech, au lieu du tourisme, la vieille ville qui est touchée.
05:08 J'ai une maman, tout à l'heure, qui me disait "mais on n'a jamais vu ça".
05:10 Moi, j'ai même mes parents qui ont connu le séisme.
05:14 Ils étaient jeunes, de 1960 à Agadir, mais ici, à Marrakech,
05:17 c'est vraiment venu nous surprendre.
05:20 Donc beaucoup d'inquiétude sur les dégâts à venir dans ce haut lieu du tourisme,
05:25 sur lequel s'appuie beaucoup l'économie marocaine.
05:29 C'est vrai que ça inquiète aussi beaucoup les gens ici.
05:31 - Toute dernière question, est-ce que vous avez pu constater déjà
05:34 l'arrivée d'aide humanitaire ou on attend toujours un signal
05:38 des autorités marocaines pour que cela puisse se faire ?
05:41 - Alors, on a vu plusieurs avions militaires dans le ciel au-dessus de l'aéroport.
05:47 Est-ce qu'ils prenaient de la direction de ces zones montagneuses,
05:50 épicentres du séisme, pour venir en aide aux familles sinistrées ?
05:54 Je ne peux pas vous le confirmer, mais je n'ai pas vu d'organisation siglée.
06:00 En tout cas, ici, encore une fois, je suis dans la zone de l'aéroport
06:04 pour venir en aide à toutes ces familles qui se retrouvent vraiment démunies.
06:07 - Merci à vous, Sandrine, et toi, Andeg, pour France Info.
06:10 Vous êtes avec Virginie Lordat pour les moyens techniques.
06:13 On vous retrouvera, bien sûr, tout au long de la soirée sur France Info
06:15 et dans les jours à venir.
06:17 Mériem Amela, juste une question, parce que vous avez eu aussi,
06:19 je crois, vous, des connaissances au Maroc qui vous ont raconté
06:22 ce qui s'était passé, notamment à Taroudante, si j'ai bien suivi.
06:24 - Oui, j'ai reçu une vidéo de village près de Taroudante
06:29 où on voit que tout est détruit.
06:30 La situation est assez chaotique. C'est apocalyptique.
06:32 Les images sont très, très dures.
06:34 Des habitations qui se sont effondrées comme des châteaux de cartes,
06:38 qui sont beaucoup de poussière, une chaleur,
06:41 votre envoyée spéciale l'a dit, qui est quand même encore importante.
06:45 Un manque d'eau, de toute façon, dans ce pays qui subit aussi la sécheresse.
06:49 - Et Taroudante, qui est assez loin quand même de Marrakech,
06:52 et donc encore pas de moyens qui sont arrivés sur place ?
06:54 - Absolument, parce que ce que j'ai vu sur les chaînes marocaines tout à l'heure,
06:58 c'est que le séisme a provoqué parfois à certains endroits des éboulements
07:02 qui ont bloqué l'accès des routes et les secours n'ont même pas accès
07:06 à ces villages retirés pour pouvoir porter secours aux populations.
07:11 Pour l'instant, la priorité, c'est justement d'évacuer ces routes
07:14 pour pouvoir accéder. Il y a même des hélicoptères.
07:17 L'armée a été déployée, des hélicoptères aussi qui survolent la zone
07:19 pour essayer d'évaluer les dégâts, de voir quel village a été touché, etc.
07:23 Donc, on est vraiment pour l'instant encore sur l'évaluation des dégâts,
07:27 même si, évidemment, il y a des zones où on porte secours aux populations.
07:31 - On va en reparler dans quelques minutes, mais il est 20h10 sur France Info.
07:34 C'est l'heure du Fin Info avec Emmanuel Langlois.
07:37 - Un deuil national de trois jours a été décrété ce soir au Maroc,
07:40 annonce du cabinet du roi Mohamed VI après le violent séisme de la nuit dernière,
07:45 dont le bilan toujours provisoire, alors qu'il dépasse désormais les 1 000 morts.
07:50 La secousse a également fait plus de 1 200 blessés.
07:53 L'épicentre de ce séisme se situait dans la province d'Alaouz,
07:56 au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech.
08:00 Elle a été ressentie, cette secousse, jusqu'à Casablanca ou encore Agadir.
08:05 Le bilan militigé du G20 en Inde qui se termine ce soir.
08:08 Les dirigeants des pays les plus riches de la planète ont fait un geste envers l'Afrique,
08:12 invités à intégrer leur club très fermé.
08:15 Ils ont en revanche échoué à s'entendre pour dénoncer l'agression russe en Ukraine
08:19 ou encore pour appeler à sortir des énergies fossiles.
08:23 Et puis, ces histoires d'amour furent adaptées avec succès à la télévision.
08:26 L'écrivaine Frédérique Hébrar est décédée.
08:29 Elle avait 96 ans en tandem avec son mari Louis Vell.
08:32 Elle laisse derrière elle des séries à succès comme "La Demoiselle d'Avignon"
08:36 ou encore "Le Château des Oliviers".
08:38 Le rugby et la Coupe du Monde avec l'Australie qui s'est un peu rassurée
08:41 en s'imposant 35 à 15 contre la Géorgie.
08:44 4 essais à 2 en attendant le choc de ce soir.
08:47 Angleterre contre Argentine à partir de 21h et ce sera à Marseille.
08:51 Et puis, c'est un record historique pour un début de Coupe du Monde de rugby.
08:55 Plus de 15 millions de téléspectateurs ont suivi hier soir sur TF1
08:59 le match d'ouverture et la victoire des Bleus au mondial
09:02 contre la Nouvelle-Zélande, 27 à 13.
09:04 Avec à mes côtés Méréma Mellal de France 24, Alberto Toscano,
09:19 journaliste écrivain italien et Richard Verli pour le quotidien Swissblic.
09:22 On va d'abord écouter un témoignage de Michael de Marrakech.
09:26 Il est propriétaire de Riad Touristique et il explique sa stupéfaction
09:30 quand le séisme est arrivé.
09:32 Écoutez.
09:33 La première secousse, ça a duré à peu près 7 secondes,
09:35 mais c'était vraiment impressionnant.
09:36 Bruit sourd et je ne pensais pas du tout à un tremblement de terre.
09:39 Je pensais vraiment que c'était un attentat.
09:41 On avait l'impression que l'appartement tanguait.
09:43 C'était assez hallucinant.
09:44 Et après, j'ai eu le temps de m'habiller et j'ai senti la deuxième secousse
09:48 qui a duré à peu près 3 à 4 secondes, mais là vraiment un petit peu moins fort.
09:52 Mais le problème, c'est que la deuxième secousse,
09:55 on était dans le noir total et ça faisait vraiment flipper.
09:58 On entendait les gens au loin crier.
09:59 C'était hallucinant, vraiment hallucinant.
10:01 C'est incroyable de vivre ça.
10:03 Incroyable, vraiment.
10:05 Michael de Marrakech, Richard Verli.
10:08 Alors, on est toujours là.
10:09 On vient d'apprendre, Emmanuel Langlois nous le disait dans le Dolfin Info,
10:12 que le Maroc décrète un deuil national de trois jours après le séisme,
10:14 mais pas de nouvelles à ce stade du roi du Maroc.
10:18 Écoutez, je pense que c'est imminent qu'il y ait une allocution royale.
10:20 Je ne sais pas à quel moment il va s'exprimer.
10:22 Peut-être attend-il d'avoir davantage d'informations, ce qui serait assez logique.
10:25 Comme le disait Mériam, on est encore dans ce moment où on cherche à savoir
10:29 ce qui s'est passé et peut-être simplement à dénombrer le nombre de villages touchés
10:32 et comment y accéder.
10:34 Mais je crois qu'une intervention royale et probablement aura lieu très rapidement.
10:38 Ce qui est frappant, c'est l'élan de solidarité.
10:40 Il est assez logique dans le cas de tout tremblement de terre.
10:43 Rappelons-nous ce qui s'est passé en Turquie il y a seulement quelques mois,
10:46 au mois de février.
10:47 Mais le Maroc est un pays qui bénéficie quand même d'une très grande
10:49 cote de sympathie, notamment en Europe, mais aussi au-delà de l'Europe.
10:53 Et le fait que tous les pays que vous avez cités, la Suisse, a également mobilisé
10:56 une cellule de crise et a proposé d'envoyer des équipes sur place.
10:59 Donc moi, ce que je m'attends, c'est une vraie vague de solidarité internationale.
11:05 Après, la difficulté, ça paraît bizarre de le dire au lendemain d'un tremblement de terre,
11:09 c'est la gestion de l'aide internationale.
11:11 Quand vous avez un tremblement de terre dans des zones éloignées,
11:14 dans des zones rurales avec des difficultés d'accès,
11:17 le défi est tout aussi important de bien gérer l'aide internationale
11:21 que d'acheminer les premiers secours.
11:22 Parce que vous avez, et c'est très paradoxal, un risque d'engorgement
11:26 qui peut être problématique.
11:27 Mais l'État marocain est solide et il est quand même expérimenté.
11:30 Nous ne l'oublions pas, vous disiez que c'était le séisme le plus important.
11:33 En fait, il y a quand même eu celui d'Agadir, qui était beaucoup plus important en 1960.
11:37 En termes de victimes, je parlais en termes de magnitude.
11:39 1/3 de la population à Agadir.
11:40 1/3, 12/15 mille.
11:43 1/3 de la population en tout cas a décédé.
11:45 L'État marocain a malheureusement l'expérience de ce type de catastrophe.
11:49 On sait qu'il y a cette faille sismique.
11:50 J'ai compris que c'était la plaque tectonique africaine
11:54 et la plaque tectonique eurasiatique.
11:56 Donc, faisons confiance aux autorités marocaines.
11:59 Et c'est vrai que les organisations internationales
12:01 attendent le feu vert des autorités marocaines pour envoyer des secours.
12:06 Des secours aussi qui ont été proposés, Alberto, par l'Italie,
12:09 par la chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, qui a réaffirmé,
12:13 je la cite, la volonté de l'Italie de soutenir le Maroc en situation d'urgence.
12:16 Les relations entre les deux pays sont plutôt bonnes,
12:19 malgré l'arrivée de Meloni, j'allais dire.
12:21 Les relations sont bonnes.
12:22 Et sans doute, l'Italie, comme les autres pays européens,
12:28 très disponibles, a envoyé immédiatement de l'aide aux Marocains.
12:33 Il y a en Italie une expérience, malheureusement, d'intervention dans des séismes.
12:40 Rappelez-nous, c'était...
12:41 Le séisme de l'Aquila, qui a été catastrophique, a été en 2009.
12:46 Ensuite, il y a eu un séisme à Amatrice, dans la région de Rome, en 2016.
12:55 Et avant, il y avait eu de grands séismes, celui de Naples, près de Naples,
12:59 dans la région de Naples, en 1980, avait fait 3000 morts.
13:05 Donc l'Italie a une triste expérience en la matière, mais aussi un savoir-faire.
13:10 Et donc des forces italiennes, même des forces militaires,
13:14 et des forces disponibles et entraînées pour des secours,
13:18 vont, dès que possible, partir pour le Maroc.
13:22 Je voudrais revenir avec vous, Mériem Hamelal, sur l'absence du roi du Maroc.
13:25 Pour l'instant, on nous dit qu'il était à Paris.
13:26 Sait-on pourquoi il était à Paris ?
13:28 Et est-ce que les médias marocains parlaient, justement,
13:33 de cette prise de parole à venir du roi, et d'une attente d'une prise de parole ?
13:38 Alors, je rejoins Richard qui dit que sa prise de parole sera sans doute imminente.
13:43 Le roi du Maroc n'est pas habitué à s'exprimer.
13:45 Il se place au-dessus de la politique.
13:49 Il ne s'exprime qu'à des moments graves, donc il va s'exprimer.
13:52 On dit qu'il était à Paris pour des soins médicaux.
13:55 On n'a pas la... Enfin, ce n'est pas une information officielle, mais en tout cas,
13:59 il vient régulièrement en France pour se faire soigner.
14:01 Il a des problèmes de santé, mais il va sans doute prendre la parole,
14:05 probablement dans un moment plutôt de calme,
14:08 peut-être dans la soirée où il va s'adresser à la nation, à ses sujets.
14:13 Depuis son palais royal.
14:14 Parce qu'on nous dit qu'il y a un palais royal aussi à Marrakech, visiblement.
14:17 À mon avis, ce sera plus depuis Rabat.
14:19 Depuis Rabat, ce qui n'empêche pas après que, peut-être,
14:22 si sa santé lui permet qu'il se rende sur place, ce que faisait son père,
14:27 Hassan II, quand il y avait des drames comme ça, il se déplaçait,
14:30 il rencontrait les populations, ce qu'il a fait lui aussi.
14:33 Donc, il va sans doute prendre la parole, il va sans doute s'adresser au pays.
14:36 Mais là, voilà, l'heure est à l'évaluation des dégâts aussi.
14:39 Avant de prendre la parole, il faut aussi avoir un moment de pause.
14:43 Je pense qu'après un séisme aussi violent, après des images aussi choquantes,
14:48 il faut aussi le temps que ça redescende un peu et qu'on réalise
14:52 ce qui s'est passé. Et je pense que c'est à ce moment-là que le roi va prendre la parole.
14:55 Les opérations de sauvetage se déroulent dans de bonnes conditions.
14:57 C'est en tout cas ce que dit à cette heure le ministère de l'Intérieur marocain,
15:01 Richard Verly. Est-ce qu'ils auront forcément besoin de l'international,
15:05 les Marocains, parce qu'ils sont peut-être aussi très sourcieux de leur souveraineté,
15:08 comme ça se passe d'ailleurs à chaque fois qu'il y a un tremblement de terre ?
15:11 On essaie d'abord de faire avec les moyens qu'on a au niveau national.
15:14 Oui, alors encore une fois, on est moins de 24 heures après le tremblement de terre.
15:18 Donc, c'est toujours délicat de se prononcer.
15:20 Je crois qu'il y a une évidence, c'est qu'il y aura sûrement besoin
15:24 d'équipes internationales pour la phase de recherche de rescapés,
15:27 c'est-à-dire la phase qui a démarré et qui va se poursuivre a priori pendant dix jours.
15:32 Si on prend l'exemple de la Turquie, le séisme avait eu lieu de mémoire le 26 février
15:37 et ça s'était arrêté deux semaines après, au mois de mai, excusez-moi.
15:41 Donc, il y a un besoin d'expertise.
15:45 On pense à des chiens de sauvetage, il y a un certain nombre de technologies.
15:48 Il arrive, mais là, ça ne semble pas tellement être le cas que quand c'est des grands bâtiments
15:52 qui sont fissurés et qui menacent de tomber, on envoie des robots
15:55 pour voir ce qui s'est passé à l'intérieur.
15:58 Mais là, semble-t-il, les habitations qui sont disloquées
16:02 sont surtout des habitations traditionnelles dans les villages.
16:05 Alors qu'à Marrakech, les quartiers plutôt modernes semblent avoir été épargnés
16:09 et ne sont pas écroulés d'après les images que j'ai pu voir.
16:11 Alors l'exception, ça va être Marrakech, c'est la quatrième ville du pays.
16:14 C'est une grande ville, Marrakech.
16:15 Mais après, c'est l'Atlas qui est autour.
16:19 C'est des zones montagneuses, c'est des villages.
16:21 Donc il n'y a peut-être pas non plus une forte densité de population.
16:24 Donc c'est peut-être ça qui va éviter un bilan dramatique,
16:29 même s'il est déjà dramatique.
16:30 Mais ce sera surtout l'accès à ces villages qui sera difficile.
16:35 Je pense qu'on ne verra pas forcément les mêmes images qu'en Turquie,
16:38 où on voyait des millefeuilles d'immeubles, où il fallait aller chercher
16:42 les personnes piégées dans ce béton.
16:46 C'était peut-être une autre approche,
16:49 mais il y aura quand même besoin d'équipes de secours, de chiens dressés.
16:54 Je pense que c'est la première urgence avant de parler de l'aide humanitaire, etc.
16:58 C'est d'abord ça.
16:59 On va y revenir sur cette aide humanitaire qui est attendue au Maroc,
17:03 qui va certainement parvenir là-bas dans les heures et les jours à venir.
17:06 Mais il est d'abord 20h20 sur France Info, l'heure du Fin,
17:09 Info avec Emmanuel Langlois.
17:11 Plus de 1000 personnes ont péri dans le puissant séisme
17:16 qui a frappé le Maroc tard hier soir, provoquant d'énormes dégâts.
17:19 Il se met en panique à Marrakech, notamment au lieu du tourisme,
17:22 avec sa médina classée à l'UNESCO.
17:24 La catastrophe a suscité un élan de solidarité dans le monde entier.
17:28 Plusieurs pays, dont Israël, proposent ce soir leur aide à Rabat.
17:32 Et puis la Croix-Rouge internationale, elle, alerte sur l'importance
17:35 des besoins à venir du Maroc, évoquant 24 à 48 heures critiques
17:40 puis des besoins pour des mois, voire des années, d'après l'ONG.
17:44 Un deuil national de trois jours est décrété dans le Royaume.
17:47 C'est ce qu'annonce le cabinet du roi Mohamed VI.
17:50 En France, la Ligue de football professionnelle,
17:52 elle, annonce qu'une minute de recueillement sera observée
17:56 en mémoire des victimes de ce tremblement de terre au Maroc,
17:59 avant tout les coups d'envoi des rencontres de Ligue 1 et de Ligue 2
18:03 le week-end prochain.
18:05 Dans l'actualité également, la vigilance orange pour canicule
18:08 en cours dans 14 départements d'Ile-de-France et du centre Val-de-Loire
18:11 est prolongée, au moins jusqu'à demain, annonce Météo France.
18:15 Le mercure a grimpé jusqu'à 35 degrés cet après-midi dans la capitale,
18:19 un niveau rarissime pour un mois de septembre.
18:22 De nouveaux records mensuels de chaleur ont par ailleurs été battus
18:25 à Rennes, à Nantes, à Saint-Brieuc, à Rouen, à Tours
18:28 ou encore à Cherbourg, dans la Manche.
18:30 Et puis lors du palmarès à Sonea, la Mostra de Venise,
18:33 la jeune actrice américaine, Kaylis Penny, encore peu connue du grand public,
18:37 remporte ce soir le prix d'interprétation féminine pour son rôle de la femme
18:41 d'Elvis Presley dans le film Priscillia de Sofia Coppola.
18:45 On est toujours en édition spéciale consacrée au séisme qui a frappé
19:00 hier soir dans la nuit vers 23h le Maroc.
19:03 Et on est en ligne avec Philippe Bonnet.
19:05 Bonsoir à vous.
19:06 - Oui, bonsoir.
19:07 - Vous êtes responsable des urgences pour l'ONG Solidarité internationale.
19:11 La première question qui nous vient à l'esprit, c'est qu'est-ce qui est
19:13 prioritaire dans les circonstances d'actuel ?
19:16 Est-ce que c'est mettre à l'abri ceux qui n'ont plus de toit
19:19 ou ceux dont le logement est fragilisé ?
19:22 - Alors la priorité, ça a été évoqué, c'est de sauver les gens qui sont
19:26 encore sous les décombres et dans les maisons qui sont effondrées
19:29 ou semi-effondrées.
19:32 C'est les trois premiers jours, même si on peut retrouver des gens
19:36 encore dix jours après, c'est les trois premiers jours dans lesquels
19:40 il faut agir rapidement.
19:43 Deuxième priorité, ça va être de soigner les blessés, parce qu'il y a
19:45 certainement beaucoup de gens qui ont survécu au séisme, qui sont
19:51 blessés, avec sûrement des structures de santé qui ont peut-être souffert
19:56 du séisme.
19:58 Et puis enfin, dans les jours qui vont suivre, les services publics,
20:02 il va falloir rétablir l'eau, l'électricité.
20:07 Avec l'eau viennent les risques d'épidémie.
20:11 Il va falloir remettre rapidement en œuvre les services publics
20:19 dans les grandes villes.
20:21 - Les trois premiers jours qui sont très importants, presque cruciaux
20:25 pour retrouver des survivants.
20:28 Est-ce que vous êtes surpris par le fait que le Maroc n'ait pas encore
20:30 lancé un appel officiel à l'aide internationale ?
20:34 Est-ce que ça peut être préjudiciable, justement, aux recherches
20:37 de survivants ?
20:38 - Alors ça, je ne saurais le dire.
20:42 Je pense qu'ils ont quand même des services publics extrêmement
20:45 développés.
20:46 Il y a eu un croissant rouge très actif.
20:48 L'armée a été complètement mobilisée.
20:50 J'imagine qu'il y a des discussions en cours.
20:53 Je ne veux pas m'avancer pour arriver à n'être du tout...
20:55 - Ils peuvent avoir les moyens suffisants ou vous pensez qu'ils ont
20:57 nécessairement besoin de cette aide étrangère, internationale ?
21:04 - Pour le sauvetage, il faudrait même que cette aide arrive très,
21:08 très vite parce qu'on va déjà être fermé.
21:10 On est aussi sur une configuration, et vous l'avez dit avant,
21:13 un petit peu différente à la Turquie, avec des zones rurales reculées,
21:18 difficiles à atteindre.
21:19 C'est ces zones qui nous inquiètent.
21:21 Et les zones urbaines, là où il y a besoin de matériel spécialisé,
21:25 de sauveteurs avec une grande technicité pour aller dans les
21:29 décombres d'immeubles importants, ces zones-là semblent moins touchées.
21:33 Je ne veux pas m'avancer.
21:35 Mais bon, j'imagine que le Maroc était aussi un État souverain qui
21:42 sait ce qu'il fait en appelant ou pas l'aide internationale.
21:45 - Philippe Bonnet, vous êtes, je le rappelle,
21:47 responsable des urgences pour l'ONG Solidarité internationale.
21:49 Vous êtes notamment intervenu sur le séisme qui s'est produit
21:52 en février dernier en Syrie et en Turquie.
21:57 Dans ces cas-là, quand on voit qu'il y a une proposition
21:59 internationale massive, est-ce qu'il ne risque pas d'y avoir
22:02 aussi un problème de logistique et d'organisation quand il y a
22:04 tant d'aides qui est proposée ?
22:08 Est-ce que c'est un enjeu ?
22:09 - Alors, ça sera un enjeu dans la durée.
22:12 Ça avait été le cas au moment du séisme à Haïti,
22:17 où l'aéroport avait été bloqué par l'aide internationale.
22:20 Il va falloir que l'État organise.
22:22 Je pense que c'est exactement ce qu'il est en train de faire
22:24 et c'est peut-être ce qui retarde un petit peu les demandes.
22:28 Effectivement, il va falloir faire attention.
22:32 Il faut laisser les premiers jours les sauveteurs travailler.
22:36 Si on compare la situation à ce qui s'est passé en Syrie,
22:41 là, en Syrie, on était dans des zones où il n'y avait pas ou peu d'États.
22:46 Finalement, c'est vraiment des ONG comme Solidarité internationale
22:51 qui ont été les premiers à répondre et à remplacer, quelque part, l'État.
22:57 Là, on est quand même dans un pays avec un État fort
23:01 et des services publics qui sont complètement mobilisés et qui fonctionnent.
23:05 - Dernière question, Philippe Bonnet.
23:07 Dans ces cas-là, de quoi ont besoin les ONG comme la vôtre ?
23:10 Parce qu'on imagine bien qu'il va y avoir un élan de générosité, de solidarité.
23:13 Il y a beaucoup d'appels aux dons qui sont lancés
23:16 par les organisations non-gouvernementales et autres associations.
23:19 Qu'est-ce qui est primordial dans les besoins que vous avez, vous ?
23:23 - Pour le volet qui sera de rétablissement des services publics,
23:30 on va avoir besoin de matériel pour faire de l'assistance d'urgence,
23:35 des bladers, des systèmes de traitement de l'eau.
23:37 Finalement, ce ne sont pas des dons en nature qu'il faudra,
23:40 surtout dans un pays comme ça.
23:42 Ce sont des dons financiers aux organisations
23:46 pour permettre d'envoyer les équipes d'urgence quand on en sera là.
23:52 - Très bien. Je vous remercie, Philippe Bonnet.
23:55 Je rappelle que vous êtes responsable des urgences pour l'ONG Solidarité internationale.
23:58 Merci d'avoir été en ligne avec nous sur France Info.
24:01 Juste un petit mot, Myriam.
24:03 On parlait tout à l'heure des médias marocains.
24:06 Est-ce qu'ils s'interrogent sur le roi, sur les secours qui vont arriver ?
24:11 Ou ils font uniquement un état des lieux ?
24:13 - C'est un état des lieux avec aussi la chaîne que j'ai regardée en boucle toute l'après-midi
24:20 et montré aussi l'armée qui a été déployée.
24:23 C'est très important parce que l'armée joue un rôle extrêmement important dans ces situations.
24:27 Les hélicoptères, aussi la population,
24:32 parce qu'il ne faut pas se voiler la face dans ces premières heures de séisme.
24:36 C'est les gens qui portent secours à leurs voisins, à leurs familles,
24:40 parce que les routes sont parfois bloquées,
24:43 parce que dans ces mouvements de panique, moi j'ai connu des séismes en Algérie
24:47 où les gens prennent leur voiture et tentent d'aller dans leur village natal.
24:50 Ça bloque les routes, ça crée des bouchons pas possibles.
24:53 Les premiers secours viennent du voisin, du proche.
24:56 - On voudrait entendre justement votre témoignage.
24:59 On va s'interrompre quelques instants pour l'actualité, mais on revient dans les informés.
25:02 Et puis vous nous raconterez, Myriam, ce que vous avez vécu, vous, en Algérie notamment.
25:06 (Générique)
25:09 (Musique)
25:12 Prenez soin de votre santé et de l'environnement en regardant la météo avec le Groupe Vive.
25:17 Groupe Vive pour une santé accessible à tous.
25:21 (Musique)
25:30 Madame, Monsieur, bonsoir.
25:32 Nous sommes toujours dans cette situation de blocage avec cette forte chaleur
25:36 qui nous concerne depuis maintenant plusieurs jours sur le pays.
25:39 En attendant, ce soir, on pourra voir un petit peu d'instabilité sur les reliefs de l'Est
25:43 et les prémices de l'instabilité orageuse sur l'arc atlantique.
25:48 Voici les températures attendues pour cette première partie de soirée.
25:52 Des températures élevées, notamment du côté du bassin parisien, où il fera 27 degrés.
25:58 Voici la situation à présent pour demain matin.
26:01 Demain matin, l'activité orageuse va gagner du terrain sur les régions du Nord-Ouest.
26:05 Ailleurs, c'est un temps sec et lumineux.
26:08 Dans le courant de l'après-midi, l'instabilité parfois orageuse va gagner les côtes de la Manche.
26:14 Ailleurs, c'est vraiment le soleil qui s'impose.
26:17 Les températures pour demain matin, de 12 à 22 degrés au réveil à Paris.
26:22 Et dans le courant de l'après-midi, là aussi, nous allons retrouver à nouveau de fortes chaleurs,
26:27 notamment sur les régions centrales. 35 degrés attendus à Clermont-Ferrand, 34 à Paris, 32 à Nancy et jusqu'à 33 degrés à Bordeaux.
26:36 Très belle soirée à tous.
26:38 (Générique)
27:02 – Bienvenue si vous nous rejoignez sur France Info. Dans l'actualité, ce soir,
27:06 les recherches se poursuivent moins de 24 heures après le séisme qui a fait plus de 1000 morts au Maroc.
27:12 Le Maroc qui vient de décréter un deuil national de 3 jours, Estelfarge.
27:17 (Générique)
27:20 – L'opération est minutieuse. Dans ce village de la région d'Alaouz, au sud de Marrakech,
27:25 ses secouristes sont à pied d'œuvre. Sous les gravats, une personne est coincée.
27:30 Dans cette région épicentre du séisme, les dégâts humains et matériels sont considérables.
27:35 L'armée marocaine y a déployé un hôpital de campagne ainsi que des moyens terrestres et aériens.
27:40 En dehors des zones touchées par le séisme, la solidarité se met en place.
27:45 Dans ce centre d'hématologie de Rabat, la capitale, beaucoup sont venus spontanément donner leur sang.
27:51 – C'est une opportunité de faire un don, d'aider et de donner une nouvelle chance à la vie.
28:05 – Après ce drame, j'ai saisi la première opportunité que j'avais de donner mon sang.
28:12 C'est la moindre des choses.
28:18 C'est la seule chose que je peux faire pour les gens.
28:22 – Une solidarité qui traverse aussi les frontières.
28:25 En France, l'Occitanie, la Corse et la région Paca s'engagent à faire un don d'aide humanitaire
28:30 à hauteur d'un million d'euros. La ville de Marseille, elle, promet l'assistance de marins pompiers.
28:35 Outre l'Hexagone, les États-Unis, Israël ou encore l'Espagne et l'Italie
28:40 indiquent être prêts à fournir leur aide.
28:43 Et on va retrouver tout de suite Camille Plaisan en direct de Marrakech.
28:48 Camille, vous vous trouvez dans la Médina où les dégâts sont considérables.
28:52 – Oui, dégâts considérables.
28:54 Ça fait plusieurs heures maintenant qu'on sillonne les rues de la Médina et de Marrakech
28:58 avec Julie Brault derrière la caméra.
29:00 Et des habitations comme celle-ci, il en existe des dizaines,
29:04 des habitations éventrées, divisées en deux par la force des secousses du tremblement de terre.
29:12 On a aussi croisé des dizaines d'habitants démis sur des places,
29:17 notamment la plage d'Amaefna où en fait ils sont dehors avec des couettes et plusieurs tentes.
29:23 On s'est aussi entretenus avec des touristes français
29:26 qui nous disaient être encore très choqués de la violence du tremblement de terre hier.
29:31 Il faut savoir ici que c'est une ambiance très particulière
29:34 parce qu'en fait on est actuellement dans le souk de la Médina de Marrakech
29:38 et à cette heure-ci d'habitude les touristes regorgent dans le souk, ils font des emplettes.
29:44 Et là il faut savoir en fait que les principales boutiques,
29:47 l'essentiel des boutiques sont actuellement fermées
29:50 et à l'intérieur les vendeurs qui sont en train de s'affairer,
29:54 de nettoyer les dégâts qui ont été causés par le tremblement de terre survenue hier soir.
30:00 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
30:04 Vous restez avec nous.
30:05 L'info continue sur France Info.
30:06 [Générique]
30:21 On est toujours ensemble dans cette édition spéciale
30:24 après le séisme qui a frappé le Maroc la nuit dernière
30:28 avec plus de 1000 morts et plus de 1200 blessés
30:32 dans un bilan provisoire qui a été fourni par les autorités marocaines.
30:36 Autour de la table avec moi pour commenter et nous informer justement de ce qui se passe sur place,
30:41 Mériem Amelal, journaliste et présentatrice à France 24,
30:44 Alberto Toscano, journaliste et écrivain italien
30:46 et Richard Verly, correspondant France Europe du quotidien suisse Blic.
30:50 Et on est à nouveau avec vous Sandrine Ettoie-Andeg,
30:54 vous êtes envoyée spéciale pour France Info.
30:56 Vous êtes arrivée il y a quelques heures à peine à Marrakech.
31:00 Vous êtes toujours sur la zone de l'aéroport
31:02 et je crois que vous êtes toujours aussi à côté de vous des sinistrés,
31:06 qu'ils soient marocains ou touristes.
31:09 - Effectivement, alors en ce qui concerne les touristes,
31:12 ils sont surtout devant ou à l'intérieur de l'aéroport.
31:17 Sinistrés, je ne sais pas si c'est le terme,
31:19 mais en tout cas des personnes qui ont dû partir précipitamment cette nuit
31:23 de leur habitation, hôtel, chambre d'hôte,
31:25 qui ont été évacuées et dont le vol est prévu seulement en début de semaine prochaine.
31:29 Ils n'ont pas d'autre solution, d'autre endroit où aller.
31:31 Ils se sont dit "bon on va aller directement à l'aéroport
31:33 et on va attendre notre vol à cet endroit là".
31:36 Donc ils se sont aménagé un petit espace de fortune dans l'aéroport.
31:39 Ils sont couchés sur le sol, il fait très chaud et ils vont attendre là.
31:43 Ils se sentent plus en sécurité.
31:45 Ce que beaucoup de touristes te répètent, des Français, des Européens,
31:48 c'est qu'il y a cette crainte d'une réplique, d'une autre secousse.
31:53 Et ils ont préféré venir se mettre en sécurité directement à l'aéroport.
31:56 Dans le jardin qui est juste à l'extérieur de l'aéroport où je me trouve,
32:00 là ce sont plusieurs dizaines de familles, essentiellement marocaines,
32:04 qui se sont installées effectivement dans la nuit, à même le sol,
32:08 qui ont étendu des couvertures, des draps entre deux oliviers,
32:12 entre deux palmiers pour avoir un petit peu d'ombre.
32:15 Beaucoup de femmes, beaucoup d'enfants qui sont là
32:18 et qui essayent de s'occuper comme ils peuvent,
32:22 de dîner un peu, des œufs, du pain, du thon.
32:26 On peut voir les traits tirés sur le visage des parents
32:28 qui racontent cette fuite en pleine nuit.
32:30 Tout le monde dormait, réveillé brutalement par une première secousse,
32:33 puis une deuxième sans vraiment réaliser ce qui se passait.
32:36 Écoutez le récit de Fadwa, elle s'est enfuie avec ses trois enfants de son appartement.
32:41 J'ai mes enfants sur mon dos et je me sors et les gens crient.
32:46 Qu'est-ce qui vraiment vous a fait le plus peur ?
32:48 C'est la maison. Le tremblement de la maison qui tombe sur nous, comme ça.
32:53 J'ai entendu dans la terre, il fait comme ça, du-du-du-du-du-du-du-du-du-du.
32:57 Juste un tremblement, jamais je ne vivrais pas comme ça, jamais.
33:01 Vous n'aviez jamais vécu ça ?
33:03 Ni moi ni ma famille, surtout sur Marrakech.
33:05 C'est une chose catastrophique.
33:07 Il y a des traces sur les murs.
33:09 Ma maison, la maison de ma voisine, la voisine,
33:13 il y a des traces sur les murs, beaucoup de traces.
33:16 Et on se sent très très peur.
33:18 Vous allez dormir pour une deuxième nuit, est-ce que vous avez une solution ?
33:21 Il n'y a pas de solution, maintenant, il n'y a pas de solution.
33:24 Dieu que nous aide, tout simplement.
33:27 Voilà, vous entendez le désœuvrement dans la voix de Fadwa, complètement démunie.
33:33 Elle me disait qu'elle n'avait pas, pour l'heure, de victimes dans sa famille,
33:37 qui a pris le soin de fermer la porte de sa maison, de son appartement,
33:42 avant de venir se réfugier ici.
33:43 Juste une toute dernière question, Sandrine Etoilandeg.
33:46 Vous n'avez pas entendu parler de vols d'urgence, du coup, pour les touristes aussi,
33:50 qui sont, vous nous dites, stationnés à l'aéroport,
33:53 et qui attendent leur vol en début de semaine.
33:55 Pour l'instant, ils auront le vol qui était prévu.
33:57 Il n'y a pas d'envoi de vol particulier, spécial, pour les évacuer.
34:01 Non, je n'ai pas cette information-là.
34:03 L'aéroport de Marrakech est toujours ouvert.
34:06 Les vols à l'arrivée, au départ, tout à l'heure, de fonctionner normalement.
34:10 Un petit afflux tout à l'heure, parce qu'il y a eu, par exemple,
34:14 des gens qui avaient leur vol en fin de journée,
34:15 et qui sont venus au plus tôt ce matin.
34:17 Donc, il y avait un petit peu de queue pour rentrer dans l'aéroport.
34:19 Puis, ces personnes qui ont décidé de camper en attendant leur vol,
34:22 mais qui n'ont pas eu, a priori, de vol avancé,
34:24 ou de vol spécial, ou d'urgence affrété pour eux.
34:27 Merci beaucoup, Sandrine Etoilandeg.
34:29 Vous étiez accompagnée de Virginie Lhorda pour les moyens techniques.
34:33 Alberto Toscano.
34:34 Voilà, sur ce sujet de vols à Marrakech,
34:37 je voulais dire ce que l'ambassadeur italien au Maroc
34:43 vient de déclarer à la télévision italienne.
34:46 C'est-à-dire que l'ambassade italienne au Maroc conseille
34:51 de façon très présente les touristes italiens au Maroc,
34:55 qui sont très nombreux cette saison,
34:58 de ne pas, s'ils peuvent, aller à l'aéroport de Marrakech,
35:02 qui est engorgé, où il y a des problèmes.
35:05 Bien sûr, il est ouvert, mais il y a une situation
35:08 extrêmement difficile à gérer, en plus,
35:11 et il y aura évidemment la priorité pour des vols
35:14 à caractère secours et humanitaire.
35:18 Et donc, d'aller dans des aéroports d'autres villes marocaines,
35:22 il y aura des systèmes de transport, de bus, tout ça,
35:25 prévus pour aller dans d'autres aéroports marocains.
35:29 Mme Amiral, vous nous disiez, juste avant 20h30,
35:33 que vous aviez vécu, vous, des séismes en Algérie.
35:36 Oui, il y en a eu beaucoup, et ce qui me frappe,
35:39 c'est les témoignages qu'on a entendus il y a quelques minutes,
35:42 et celui de Mickaël aussi tout à l'heure,
35:45 qui disait "c'est incroyable de vivre ça".
35:48 C'est vrai que c'est assez traumatisant,
35:51 et on n'oublie pas ce genre d'événement.
35:54 Les tremblements de terre, ça commence par un bruit sourd
35:57 très puissant, et tout commence à bouger.
36:00 On a l'impression d'être dans une machine à laver qui essore,
36:03 qui ne pouvait pas rester debout, qui tombait sur le sol,
36:06 qui ne tenait pas debout sur le sol.
36:09 C'est très impressionnant, très traumatisant.
36:12 Il y a aussi les mouvements de panique qui font qu'il y a
36:15 une autre situation qui se greffe, qui est compliquée à gérer.
36:18 Alberto vient de le dire, les gens qui affluent vers les aéroports,
36:21 pensant bien faire, mais qui créent un autre problème
36:24 sur le problème déjà existant.
36:27 C'est une autre situation qu'il faut gérer,
36:30 et c'est ça qui rend les choses compliquées.
36:33 - On entend que ce sont des situations très chaotiques,
36:36 et en même temps, tous les pays ont dit qu'ils allaient
36:39 et qu'ils proposaient leur aide, en particulier la France,
36:42 parce que les liens entre la France et le Maroc sont très forts.
36:45 - Oui, c'est pour ça que je ne doute pas qu'il y aura des moyens étrangers
36:48 qui vont être acheminés sur place. Ce qui est important,
36:51 c'est quelles sont les demandes que vont faire les autorités marocaines.
36:54 De ce que l'Etat, qui connaît la situation,
36:57 qui connaît les régions affectées, va demander.
37:00 Parce qu'il n'y a rien de pire qu'une aide internationale
37:03 qui ne correspondrait pas aux besoins et qui arriverait à un mauvais moment.
37:06 Il y a au Maroc un corps médical très développé,
37:09 même si je crois qu'il y a un problème de pénurie de médecins en général au Maroc.
37:12 Mais dans des moments comme ça, on peut imaginer que les médecins
37:15 vont affluer du pays tout entier. La même chose pour l'armée et autres.
37:18 Donc toujours être très respectueux de l'évaluation
37:21 faite par les autorités locales, surtout quand c'est un pays
37:24 où l'Etat existe, comme l'a dit tout à l'heure la personne de Solidarité internationale.
37:28 Ce qui est radicalement différent de pays où l'Etat est en difficile posture
37:33 ou bien des régions où il n'y a pas d'Etat du tout.
37:36 Absolument, et c'est pour ça peut-être que le Maroc prend un peu de temps pour évaluer.
37:39 Il vaut mieux perdre un peu de temps au début et ensuite avoir l'aide qui est demandée.
37:43 Il est 20h40 sur France Info, le Fin Info avec Emmanuel Langlois.
37:49 Un deuil national de trois jours est décrété au Maroc.
37:51 Ce soir, annonce du cabinet du roi Mohamed VI il y a quelques minutes.
37:55 Alors que le bilan provisoire du violent séisme qui a frappé le royaume la nuit dernière
37:59 dépasse désormais les 1000 morts, dont un Français selon le Quai d'Orsay.
38:04 Ce coup, ça a également fait plus de 1200 blessés.
38:08 L'épicentre du séisme se situait dans la province d'Alaouz, au sud-ouest de la ville marrakech,
38:14 destination très prisée des touristes étrangers,
38:16 où la stupeur a rapidement fait place à des scènes de chaos.
38:19 Les témoins racontent une nuit cauchemardesque.
38:22 Ce coup, ça a été ressenti, je le disais, jusqu'à Casablanca.
38:25 Des images aériennes montrent d'ailleurs des villages entiers aux maisons d'argile de la région d'Alaouz,
38:30 entièrement détruits par ce séisme.
38:33 La France active dans ce contexte une aide d'urgence de 2 millions d'euros pour le Maroc,
38:38 annonce du Quai d'Orsay en début de soirée.
38:41 Le Secours populaire, la Fondation de France ou encore la Croix-Rouge
38:44 lance pour leur part un appel à la générosité auprès du grand public afin d'aider les sinistrés.
38:49 Le drame a suscité un élan de solidarité à travers le monde entier.
38:53 Plusieurs pays, dont Israël, la France, donc l'Espagne, l'Italie et les Etats-Unis,
38:57 proposent ce soir leur aide.
38:59 Dans l'actualité également, le palmarès de la Mostra de Venise, il est tombé il y a quelques minutes.
39:04 Pauvre créature, le film du grec Yorgos Lantimos remporte la récompense suprême.
39:10 Le lion d'or, l'acteur américain Peter Sarsgaard, lui, décroche le prix du meilleur interprète masculin
39:15 pour son rôle d'un homme souffrant de démence dans "Mémorie", le film de Michel Franco.
39:21 On parlait des liens très forts qui unissent le Maroc et la France.
39:37 Je vous propose d'écouter Samia Ghali, elle est première adjointe de la ville de Marseille.
39:40 Marseille qui est jumelée avec Marrakech et la ville de Marseille n'attend plus que le feu vert,
39:45 un des Marocains, pour envoyer des secours.
39:47 Écoutez Samia Ghali.
39:48 C'est des choses qui se discutent justement avec le consul général du Maroc, avec l'état marocain,
39:54 pour que nous demandiez exactement ce dont ils ont besoin, ce qui leur manque,
39:57 pour qu'on puisse venir compléter.
39:59 Mais bien sûr que les marins pompiers, d'attendre les marins pompiers de Marseille,
40:02 comme ils le font à chaque, malheureusement, drame dans un pays ami, voisin,
40:07 c'est d'aller accompagner, aider.
40:10 Et les premiers jours de secours sont, vous le savez, très importants
40:15 pour essayer de retrouver tout simplement encore de la vie sous les dravats.
40:20 Alberto Toscano, l'élan de solidarité est marseillais, mais il est mondial.
40:25 Et ça vient aussi de pays, il faut bien le dire, là on fait un peu de géopolitique, mais il faut le faire aussi,
40:29 de pays qui sont en froid avec le Maroc.
40:32 C'est le cas de l'Algérie, par exemple, où il y a eu une brouille depuis 2021.
40:35 Eh bien, Alger vient d'annoncer qu'elle ouvrait à nouveau son aéroport international
40:38 pour permettre les vols humanitaires.
40:40 Et surtout qu'il y a une possibilité pour les vols qui se dirigent au Maroc
40:46 de survoler l'espace aérien.
40:49 C'était plus le cas depuis deux ans.
40:51 C'était plus le cas, c'était une situation, et c'est encore une situation tendue
40:55 sur le plan politique à cause de l'héritage de la question du Sahara ex-espagnol.
41:02 - Sahara occidental.
41:04 - Occidental. Mais aujourd'hui, il y a évidemment cet élan qui regarde aussi l'Algérie.
41:10 Et il faut le remarquer avec plaisir.
41:13 Le fait que tous les pays de la Méditerranée et de l'Europe,
41:20 je passe aussi à Israël, je passe à Turquie, je passe à plein de pays
41:26 qui ont offert immédiatement leur aide au Maroc.
41:31 - Mais sur Israël, c'est assez intéressant à souligner,
41:34 parce qu'il y a eu des relations diplômées dorénavant, depuis quelques temps maintenant,
41:38 entre le Maroc et Israël.
41:40 D'ailleurs, Benjamin Netanyahou, le Premier ministre, a proposé une aide de son pays.
41:43 - Israël a proposé aussi à la Turquie, on s'en souvient.
41:47 Israël, dans la logique des relations et du rapprochement entre Israël et le Maroc,
41:52 Israël a proposé son aide, en effet, au Maroc.
41:56 Pour l'instant, le Maroc n'a pas accepté d'aide, mais ça pourrait être le cas.
41:59 Pour ce qui est de l'Algérie, ce qui est important à dire,
42:01 c'est que l'Algérie est toujours au premier plan quand il y a un séisme.
42:04 Pascal a l'expérience aussi du séisme, et notamment pour les pays amis et les pays voisins.
42:09 C'était le cas en Turquie. L'Algérie était le premier pays à envoyer des équipes de secours à Alep, en Syrie.
42:16 Et ça a beaucoup été médiatisé dans les médias algériens.
42:19 Ça aurait été quand même très étrange que l'Algérie n'envoie pas dans un pays voisin
42:23 qualifié régulièrement de frère, malgré les tensions et les brouilles qu'il peut y avoir.
42:29 L'opinion algérienne n'aurait pas compris que l'Algérie ne présente pas ses condoléances,
42:32 que l'Algérie n'envoie pas de secours et ne propose pas une aide humanitaire.
42:38 Et ça a été fait, je dirais, dans la logique des choses.
42:41 - Richard Verli, c'est vrai que dans ce monde extrêmement polarisé, tendu,
42:44 ce genre d'événements dramatiques, à un moment donné, gomment les différences
42:48 et les accroches qu'il peut y avoir habituellement diplomatiques entre ces pays,
42:53 parfois même quand ils ne se parlent plus.
42:55 - Oui, effectivement, les catastrophes de ce type peuvent toujours être
42:58 à un moment d'union internationale, on pourrait dire au-delà de l'union nationale.
43:02 Les pays se retrouvent au chevet d'un État qui a subi les conséquences attremplementaires.
43:08 Cela dit, il ne faut pas non plus être naïf.
43:11 Il y a de la part, et c'est normal, de la part de l'État,
43:14 toucher la nécessité de garder le contrôle de ce qui se passe,
43:17 et c'est tout à fait logique.
43:19 Il y a aussi souvent des tensions, mais ça ne sera peut-être pas le cas.
43:24 Pour avoir vécu une catastrophe comme celle du tsunami,
43:26 vous vous souvenez, en Asie du Sud-Est, au début des années 2000,
43:29 là il y avait des tensions, il y avait littéralement une compétition internationale
43:33 pour apporter de l'aide.
43:35 Donc ça peut arriver aussi, je ne pense pas que ce sera le cas dans le cas de ce tremblement de terre.
43:39 Bref, la logique humanitaire est une logique compliquée.
43:42 Apporter de l'aide, c'est indispensable,
43:45 mais gérer cette aide, en soi, c'est un défi qui est tout aussi important pour un État
43:50 que de reconstruire, parce qu'il y aura aussi cette phase ensuite,
43:53 la reconstruction, et là aussi il faudra du soutien,
43:56 avec des normes probablement antisismiques dans ces zones qui sont touchées aujourd'hui.
44:01 Vous savez, ça c'est un grand débat, parce qu'on parle beaucoup de transition climatique
44:05 et de normes climatiques, mais les normes antisismiques, c'est quelque chose de très important.
44:08 Moi j'ai été correspondant au Japon où j'ai expérimenté les tremblements de terre.
44:11 Quand vous êtes dans un immeuble au 20ème étage et qu'il ne s'écroule pas,
44:14 vous vous dites que quand même les normes antisismiques, ça marche, ça existe.
44:18 Le Japon et d'autres pays en sont des exemples.
44:20 Donc voilà un type de collaboration.
44:22 Bien sûr, à ce moment-là peut-être qu'on ne parlera plus, à France Info, du tremblement de terre,
44:26 mais sur le terrain, la reconstruction aura lieu.
44:28 On dit que c'est mieux d'être correspondant au Japon qu'ailleurs.
44:31 Oui, parce que c'est vrai que là les normes sismiques sont très importantes,
44:35 qui ne sont pas forcément respectées dans les pays comme le Maroc,
44:38 vous le disiez, parce que ce sont des constructions en terre, en briques.
44:41 La Croix-Rouge internationale a alerté au jour d'hui même sur l'importance des besoins à venir du Maroc
44:45 après le séisme qui l'a frappé.
44:47 Et elle évoque des mois, voire des années de mobilisation.
44:50 C'est très important parce qu'on parle de l'instant T.
44:53 Évidemment, on est tous choqués et on voit ces images atroces, mais ça va durer des années.
44:57 Moi, j'ai couvert le premier anniversaire, la première commémoration du tremblement de terre de Boumerdes en Algérie.
45:04 En 2003.
45:06 En 2003.
45:07 En 2004, les gens étaient toujours préfabriqués et certains sont restés 10 ans dans ces logements préfabriqués.
45:12 Parce qu'il faut reloger, c'est compliqué, parce qu'avant de reloger, il faut reconstruire et il faut surtout recenser les populations.
45:18 Quand on est loin, on ne s'imagine pas tous les problèmes auxquels ces États peuvent être confrontés.
45:22 Mais parfois, il y a des gens qui viennent de l'intérieur du pays pour bénéficier d'un logement,
45:27 qui se greffent dans ces sinistrés.
45:29 C'est très compliqué.
45:30 Il faut faire le tri.
45:31 Il faut recenser.
45:32 Il faut faire au plus urgent, parce qu'il y a des familles qui sont plus nombreuses, qui y ont été plus touchées.
45:38 Donc tout ça, ça prend du temps.
45:40 Et malheureusement, on parle de l'instant T, mais on n'a pas parlé, par exemple, beaucoup des sinistrés en Turquie cet été,
45:46 de la chaleur qu'ils ont dû subir, etc.
45:48 Donc c'est aussi ça.
45:50 Et je voudrais aussi souligner le traumatisme psychologique qui peut y avoir pour les enfants, pour les parents.
45:55 Vous avez constaté à ce moment-là.
45:58 Il y a des enfants qui perdent leurs parents, des parents qui perdent leurs enfants.
46:01 C'est des traumatismes très durs.
46:02 Il y a aussi le suivi psychologique qu'il faudra faire.
46:04 Et ça, il ne faudra pas aussi le négliger.
46:06 Alberto Toscano, ce qu'il ne faut pas...
46:08 Bien sûr, ce n'est pas l'immédiat, mais on sait qu'il y a un enjeu de politique intérieure à chaque fois,
46:11 qu'il peut y avoir une contestation des moyens envoyés, de la rapidité des secours.
46:15 On a vu ce qui s'était passé en Turquie, même si ça n'a pas empêché la réélection d'Erdogan,
46:19 alors qu'il y a eu des milliers de morts et de destructions.
46:22 Mais même ce qui s'est passé en Italie après le tremblement de terre de 2009 à l'Aquila.
46:28 Il y a eu de fortes polémiques, justement, à propos de ce qui était obligé,
46:34 encore un an après, deux ans après, cinq ans après, à vivre dans des conditions précaires.
46:42 Parce que sur un moment, on peut bâtir des petites maisons de fortune,
46:49 mais quand on y vit encore cinq ans après, il y a un problème.
46:53 Et les conséquences du tremblement de terre en Italie à l'Aquila de 2009 ont été un siéisme aussi politique.
47:03 Et il y a eu des élections qui se sont jouées aussi sur ça.
47:09 Et les polémiques, en réalité, continuent encore aujourd'hui.
47:12 C'est pour ça qu'on attend aussi le message du roi.
47:14 Et puis on verra aussi le descriptage qui sera fait aussi dans les jours et les semaines à venir.
47:19 20h50 sur France Info, le Fil d'info avec Emmanuel Langlois.
47:22 Plus de 1000 personnes ont péri dans le puissant séisme qui a frappé le Maroc tard hier soir,
47:28 provoquant d'énormes dégâts, sement la panique à Marrakech, au lieu du tourisme dans le pays.
47:33 Un deuil national de trois jours a été créé ce soir, annonce le cabinet du roi Mohamed VI.
47:38 La Croix-Rouge internationale est l'alerte sur l'importance des besoins à venir du Maroc,
47:44 évoquant 24 à 48 heures critiques et des besoins pour des mois, voire des années.
47:49 Ensuite, annonce l'ONG.
47:51 En France, le syndicat des principaux tours opérateurs, le CETO,
47:55 appelle ce soir à faire preuve de souplesse commerciale après ce séisme meurtrier au Maroc.
48:00 Car France met en place des mesures spécifiques qui permettent à ses clients,
48:04 ayant un vol prévu de ouvrir le Maroc dans les prochains jours,
48:08 de modifier ou reporter leur voyage sans frais.
48:11 En France aussi, où le gouvernement réunira mardi les distributeurs de carburant
48:16 pour leur demander un effort de solidarité supplémentaire,
48:19 alors que les prix de l'essence sont repassés parfois à la barre des 2 euros le litre.
48:23 La ministre Agnès Pannier-Runacher souhaitait ce matin sur France Inter
48:26 que soient prolongées les opérations de vente d'essence ou de diesel à prix coûtant.
48:31 12 personnes, pour certaines en possession de couteaux ou de matraques,
48:35 ont été arrêtées et placées en garde à vue.
48:37 Ça s'est passé à Cherbourg, lors d'un rassemblement non déclaré
48:40 organisé par un groupuscule d'extrême droite identitaire.
48:43 Il avait lieu devant la maison de la victime d'un homme mis en examen pour viol.
48:48 Et puis un mot de rugby, l'Australie qui domine la Géorgie 35 à 15
48:51 avec bonus offensif pour son entrée en lice dans le mondial 2023.
48:55 C'était tout à l'heure au Stade de France à Saint-Denis.
48:57 En attendant d'ici quelques minutes, le choc entre l'Angleterre et l'Argentine à 21h à Marseille.
49:03 On va ouvrir une page un peu plus légère pour conclure ces informés.
49:16 C'est bien sûr la coupe du monde de rugby, de 2 mois de match.
49:20 Je vois que personne ne parle de la victoire de l'Italie contre la Namibie aujourd'hui.
49:25 Moi qui ne connais pas grand chose de rugby, visiblement l'Italie, ce n'est pas son fort le rugby.
49:29 C'est pour ça que pour une fois qu'on gagne, il faut le gagner.
49:34 Vous l'avez bien fait de le faire.
49:36 Dans quelques minutes, vous aurez une affiche importante, c'est Angleterre-Argentine.
49:39 Jérôme Vall, bonsoir.
49:40 Bonsoir Benjamin, bonsoir à tous.
49:42 Vous êtes au Stade Vélodrome à Marseille pour France Info.
49:44 Et c'est donc l'affiche de cette deuxième journée.
49:47 Exactement, on parlait de l'Italie.
49:49 Cet après-midi, on a eu quand même pas mal de matchs déséquilibrés entre des nations européennes et d'autres équipes de second plan.
49:57 Là ce soir, on a effectivement deux cadors, l'Angleterre et l'Argentine.
50:01 Même si du côté du 15 de la Rose, du 15 anglais, on a un petit peu fané depuis plusieurs mois maintenant.
50:08 Incapables de gagner ces anglais, incapables de briller et qui sont descendus petit à petit au classement mondial.
50:14 Huitième nation mondiale, l'Angleterre, l'inventrice du rugby.
50:19 C'est son pire résultat de son histoire, les anglais qui n'y arrivent plus.
50:24 Alors l'Argentine va-t-elle faire tomber cette équipe d'Angleterre dans ce match inaugural du groupe D ?
50:30 Et bien c'est ici que ça va se passer, dans ce Stade Vélodrome.
50:34 On est plus habitué à voir du ballon rond, mais ce soir c'est un stade qui sera plein entre deux publics bouillants.
50:41 On les connaît, les anglais et les argentins qui font du bruit dans Marseille depuis plusieurs heures maintenant.
50:47 On en voit dans quelques minutes avec un arbitre français au sifflet Mathieu Reynal.
50:51 Merci Jérôme, vous allez nous faire vivre ce match donc Angleterre-Argentine sur France Info en direct du Stade Vélodrome à Marseille.
50:59 On va revenir sur la cérémonie d'inauguration, c'était hier.
51:02 Elle a d'abord été marquée par un président Macron qui a été copieusement sifflé.
51:06 On va réécouter ce moment-là.
51:08 Amis du rugby, pour nous tous, pour nous Français, c'est une immense fierté d'accueillir sur notre sol
51:25 toutes les équipes de la Coupe du Monde de rugby et bien sûr nos bleus.
51:35 On voit Richard Verlissére qui se rétablit un peu le président de la République quand il parle des bleus qui sont à ce moment-là applaudis.
51:39 Mais c'est un moment pas facile, il y a des centaines de millions de téléspectateurs et pour le président français c'est un moment compliqué.
51:47 C'est pas facile et c'était quand même inattendu.
51:49 Moi je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait cette quantité de sifflets.
51:53 Il se trouve que je n'avais pas regardé en direct hier la cérémonie et je l'ai finalement regardée en replay aujourd'hui
51:58 parce que j'ai vu que par ailleurs elle a été très critiquée la cérémonie d'ouverture.
52:01 On va en parler, on va en parler.
52:02 C'était un moment effectivement particulier.
52:06 Qui a été relevé dans la presse suisse aussi ?
52:08 Dans la presse suisse non, pas encore.
52:10 Mais dans la presse française j'ai pu voir et effectivement il y a un côté cliché dans cette cérémonie d'ouverture.
52:16 Mais pour ce qui est d'Emmanuel Macron, il a une nouvelle fois prouvé une chose.
52:21 C'est que quand même dans des circonstances compliquées, il est endurant, il arrive à faire face et il arrive à l'emporter
52:27 parce qu'à la fin il termine son discours et la soirée a été belle avec la victoire du 15 de France finalement.
52:31 En termes de résultats, il ne pouvait pas rêver mieux.
52:34 Et le discours a été approuvé au 49.3.
52:37 Mais pas forcément par les 49.300 peut-être spectateurs qu'il y avait dans le stade.
52:44 C'est vrai que peut-être que le président de l'Arc-en-ciel ne s'attendait pas à cet accueil-là
52:47 parce qu'on sait que le rugby c'est le monde du fair-play.
52:49 Absolument, je pense que personne ne s'y attendait.
52:51 On a tous été un peu surpris de voir ses sifflets.
52:53 Après on reste en France et la France est un pays contestataire.
52:58 Mais je ne suis pas sûre que les étrangers qui ont vu ça aient compris.
53:01 Parce que le sport c'est aussi du soft power.
53:04 C'est aussi une façon de faire la vitrine du pays.
53:07 On va avoir les Jeux Olympiques bientôt.
53:09 Donc c'est aussi une façon de promouvoir le pays.
53:14 Et voir un président qui est sifflé comme ça en pleine cérémonie d'un sport qui est quand même fair-play, sport de gentleman, ça fait mauvais effet.
53:23 Je ne suis pas sûre que les étrangers qui aient vu ce discours aient compris.
53:28 Comme on pourrait comprendre en France, on se dit "bon ben on est en France".
53:30 Il aurait fallu des sous-textes "retraite" pour expliquer pourquoi il y avait cette humeur-là.
53:36 Alors justement Alberto Toscano, Richard Verli parlait de la cérémonie d'ouverture
53:40 qui a célébré l'art de vivre à la française.
53:42 C'était pendant une vingtaine de minutes avec un Jean Dujardin en maître de cérémonie, en marcel et en béret.
53:46 Il y avait même un homme coq qu'on a vu courir sur le gazon.
53:51 Une cérémonie qui a été jugée franchouillarde, qui a donné une image passéiste de la France, disent certains commentateurs.
53:56 Vous qui avez décrypté, je crois, les clichés français dans un livre.
54:00 Si, j'ai écrit un livre il y a longtemps, il y a une quinzaine d'années, sur les idées reçues des français sur eux-mêmes.
54:10 Évidemment, on a retrouvé dans cette cérémonie plusieurs idées reçues, la baguette et tout ça.
54:16 Je crois que c'est un moment de nostalgie où chacun de nos pays...
54:22 Mais qui est bienvenu ou pas au livre ?
54:24 Est-ce qu'il y en a qui disent que c'est un peu passéiste ou au contraire ?
54:27 La nostalgie est passéiste par définition.
54:31 La nostalgie est passéiste par définition.
54:34 Je crois qu'aujourd'hui, on serait bien inspiré de regarder un peu plus vers l'avenir que vers le passé.
54:42 Je pense que ça colle peut-être à l'image qu'un certain nombre de gens, peut-être Jean Dujardin lui-même, ont du rugby.
54:49 Je ne suis pas sûr qu'une même cérémonie d'ouverture aurait eu lieu pour la Coupe du monde de football.
54:54 Est-ce que les étrangers ont toujours cette image de la France ?
54:56 Un petit peu quand même.
54:58 Même si on se moque gentiment de nous, moi qui travaille avec beaucoup d'anglo-saxons à France 24,
55:03 on aime bien nous ressortir le béret, la baguette, avec le collier de gousses d'ail autour du cou.
55:09 Mais en même temps, c'est vrai qu'on a quand même, quand on va dans certains pays, les mangeurs de grenouilles, ça reste quand même.
55:17 Mais c'est aussi ce qui plaît aux gens.
55:19 Donc peut-être que ça n'a pas plu aux Français, mais que cette fois, ça a plu aux étrangers qui ont regardé, parce que c'est cette France qu'ils aiment.
55:26 On verra la cérémonie de conclusion, comment elle va être orchestrée, quel thème elle choisira.
55:32 On verra surtout le jeu olympique, la cérémonie des Jeux olympiques.
55:37 On a deux mois devant nous et on verra si la France l'emporte ou pas.
55:41 D'ici là, il est 20h59, bientôt sur France Info.
55:44 Merci à tous les trois, Mme Mélinde, Alberto Toscano et Richard Verlis de m'avoir accompagné pour s'informer.
55:49 20h59 sur France Info, restez avec nous.
55:52 [Musique]

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