L'Heure des Comptes (Émission du 15/09/2023)

  • l’année dernière
Lomig Guillo et Éric de Riedmatten vous proposent un rendez-vous hebdomadaire consacré à l'économie et au patrimoine : #HDComptes
Transcript
00:00 Bonjour, très heureux de vous retrouver pour cette nouvelle émission de l'heure des comptes sur CNews, l'émission au service de votre pouvoir d'achat.
00:05 Bonjour Eric !
00:06 Bonjour Loic !
00:07 On va parler pendant une demi-heure d'économies, de vos économies et d'argent, votre argent, mais voyons tout de suite le sommaire de cette émission.
00:13 On va commencer avec cette annonce, une hausse de 10% des prix de l'électricité cet hiver en février.
00:20 À quoi faut-il s'attendre sur vos factures ? On va tout vous dire.
00:25 Et puis on parlera des nouvelles habitudes de consommation avec l'inflation, on chasse les promotions, vous saurez tout.
00:31 Une étude révèle qu'un tiers des Français a été au moins une fois découvert ces derniers mois.
00:37 Comment limiter les frais et ne pas se fâcher avec son banquier ? Surtout nos conseils au cours de cette émission.
00:43 Et puis les moissons, les récoltes ont commencé dans les vignes. On verra si ça vaut la peine d'acheter des vignobles justement.
00:51 Mais on va commencer tout de suite avec le journal du pouvoir d'achat et cette nouvelle inquiétante pour commencer, Eric.
00:57 Un premier plan social en France serait dû à l'intelligence artificielle.
01:01 Eh oui, ça commence. C'est une entreprise de relations publiques qui vient d'annoncer qu'elle allait supprimer 217 emplois sur les 383.
01:09 Et ça se passe en France. Elle va tout simplement remplacer sa main d'oeuvre par de l'intelligence artificielle.
01:14 C'est le premier plan social de cette ampleur et c'est sans doute pas le dernier.
01:17 Oui, cette entreprise s'appelle Onclusive, qui est située à la Défense.
01:20 Si vous avez des projets d'achat à crédit, que ce soit immobilier, automobile ou autre,
01:24 vous avez forcément constaté que les taux pour les automobiles, pour emprunter en général ou pour acheter un appartement, ont considérablement augmenté ces derniers mois.
01:34 Pour l'immobilier, on est passé en 18 mois d'un taux très faible de 1% à 4,05% aujourd'hui en moyenne.
01:41 Ça, c'est pour un emprunt sur 20 ans et c'est évidemment encore supérieur pour un emprunt sur 25 ans.
01:47 Les taux d'intérêt vont de nouveau augmenter d'ici la fin de l'année.
01:50 Ça, c'est suite à la décision de la BCE hier.
01:53 Mais à quoi faut-il réellement s'attendre en 2024 ?
01:56 On a posé la question à Maëlle Bernier du courtier Meilleur Taux.
01:59 On l'écoute.
02:00 Effectivement, la hausse des taux n'est pas terminée, mais ça, on le présageait un peu.
02:05 Mais on va quand même certainement, même si ça continue d'augmenter, vers des taux autour de 4,5% en moyenne,
02:16 mais qui pourraient peut-être ensuite se stabiliser.
02:18 Moi, je ne fais pas partie de ceux qui pensent qu'on aura des taux à 5%, en tout cas d'ici la fin de l'année,
02:23 parce qu'aujourd'hui, on voit bien quand même que les banques, ça c'est une bonne nouvelle,
02:30 reviennent sur le marché du crédit immobilier.
02:32 C'est-à-dire qu'on avait des banques qui, depuis même un an maintenant,
02:37 ne prêtaient plus ou quasiment plus, ou quelques très rares clients.
02:42 Et aujourd'hui, elles reviennent sur le marché pour conquérir des nouveaux clients.
02:45 Or, cette concurrence va donc apporter une offre bancaire plus large
02:49 et c'est donc extrêmement positif pour les emprunteurs qui,
02:52 jusqu'il y a encore quelques semaines,
02:54 il n'y avait encore sur le marché finalement que deux ou trois banques françaises qui faisaient du crédit immobilier.
02:59 L'inflation, ça peut aussi avoir du bon, en tout cas pour les adolescents, Éric.
03:03 Oui, c'est une étude PIXPAY qui dit que l'argent de poche des adolescents a été réévalué avec la hausse de l'inflation.
03:09 57% des ados reçoivent de l'argent de poche, il n'était que 50% l'an dernier, selon le baromètre.
03:15 Et le montant augmente, plus 9%, donc c'est plus que l'inflation.
03:18 Et on atteint maintenant en moyenne 36 euros par mois.
03:21 C'est le montant, bien sûr, qui varie avec l'âge des adolescents.
03:24 Et puis, on va terminer avec une mauvaise nouvelle, je le disais pour votre pouvoir d'achat.
03:28 Cette hausse annoncée en février de 10% des tarifs de l'électricité.
03:32 On écoute ce qu'en disait ce matin Agnès Pagnet-Runacher.
03:35 Elle était l'invitée de Romain Desarbres dans la matinale.
03:38 Depuis deux ans, nous avons mis en place un bouclier énergétique,
03:42 un bouclier électricité qui permet aux Français de payer le prix de l'électricité
03:47 parmi les plus bas d'Europe.
03:49 Ça, c'est factuel.
03:50 Aujourd'hui, en 2023, nous prenons en charge 37% de la facture d'électricité des Français.
03:56 Et nous le disons pour 2024.
03:59 Effectivement, nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique.
04:03 Mais Bruno Le Maire l'a bien dit,
04:07 le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10%.
04:11 Alors pas plus de 10%, mais enfin 10% quand même, pourrait-on dire.
04:13 Pourquoi cette hausse et puis surtout, à quoi faut-il s'attendre en 2024 ?
04:17 Pour en parler, j'ai le plaisir, on a le plaisir de recevoir Julien Tchernia.
04:20 Bonjour.
04:21 Bonsoir.
04:21 Vous êtes PDG cofondateur d'Equateur.
04:24 C'est le premier fournisseur indépendant d'énergie verte.
04:26 L'hiver n'est pas encore là, mais on commence malgré tout à se préoccuper
04:29 de cette question de la facture annoncée de l'électricité et du gaz notamment.
04:34 Mais sur l'électricité, comment est-ce que vous, vous voyez le marché évoluer
04:37 de votre côté de fournisseur ?
04:39 Alors, il y a deux côtés.
04:40 Il y a le côté fournisseur, c'est-à-dire les marchés.
04:42 Et là, on voit que les marchés se stabilisent.
04:44 On a une grosse...
04:45 On est autour de 130 euros à peu près le MWh.
04:47 On était à 500 l'année dernière, à la même époque.
04:50 On a même eu du 1000 l'été dernier.
04:52 À l'époque, là, oui, on était plutôt autour de 800.
04:55 Ça a commencé à redescendre, mais on a en France un système protecteur
04:59 qui dit qu'une partie de la production nucléaire va hors prix de marché
05:03 à tous les consommateurs.
05:05 Là, on se retrouve sur une production nucléaire qui a baissé.
05:08 Donc, pour être technique, un coefficient de bouclage qui diminue.
05:11 Chaque Français aura droit à moins d'énergie nucléaire à prix réglementé.
05:15 Eh bien, ça fait une augmentation, ce qui est assez logique.
05:18 La France, malheureusement, produit moins qu'auparavant
05:20 et les marchés en plus ont augmenté.
05:23 La somme des deux fait l'augmentation.
05:24 Ce que dit la ministre, c'est très juste, c'est que jusqu'à présent,
05:27 l'État a compensé.
05:29 C'est à hauteur de 37 % à peu près avec le bouclier énergétique.
05:32 Ça a été même beaucoup plus.
05:32 Ça a été à hauteur de 50 % de janvier à août.
05:36 En août, ils ont baissé le bouclier tarifaire.
05:38 Donc, c'est passé à 37 %.
05:41 Finalement, ça veut dire qu'on paye notre facture d'électricité
05:43 par nos impôts plutôt que par notre facture.
05:45 Bon, mais ça, c'est un choix politique.
05:47 Là, ce qu'elle est en train d'expliquer, c'est une très bonne nouvelle
05:50 pour nos fournisseurs parce qu'elle donne enfin de la visibilité
05:53 sur ce qui va se passer en 2024.
05:55 Et alors, pour les consommateurs, comment ça va se traduire ?
05:57 Donc, ça va se traduire pour ceux qui sont aux tarifs réglementés de vente
06:00 par une hausse de 10 %, pour ceux qui sont au prix fixe,
06:03 par exemple nos clients.
06:05 Si le gouvernement tient la parole qu'il a donnée ce matin,
06:07 il n'y aura pas de hausse.
06:09 Par exemple, on nous avait dit que le bouclier tarifaire durerait
06:12 toute l'année 2023.
06:13 Il y a eu cette diminution forte au mois d'août.
06:16 Nous, ça nous a un peu surpris.
06:18 Cela dit, on a moins impacté nos clients que le reste des Français.
06:23 Et donc, globalement, pour les clients qui sont à prix fixe,
06:27 il ne devrait pas y avoir d'impact si le gouvernement tient sa parole.
06:30 Pour les clients aux tarifs réglementés de vente,
06:32 évidemment, le prix augmente,
06:33 puisqu'il y a moins de disponibilité de la recevoir.
06:35 On parle beaucoup du marché européen qui fixe les prix de l'énergie.
06:38 C'est fixé, non pas sur la moyenne du prix de production en France,
06:41 qui est plutôt bas du fait de notre parc nucléaire,
06:43 mais sur le plus haut, qui est le prix du charbon et des centrales à charbon.
06:47 Est-ce qu'il faudrait, comme le dit d'ailleurs Bruno Le Maire, sortir,
06:50 ou en tout cas essayer de sortir de ce marché européen ?
06:52 Je pense que le problème, ce n'est pas un problème de marché,
06:54 c'est un problème de production.
06:56 On vit un troisième choc pétrolier.
06:58 Au deuxième choc pétrolier, il y a eu un plan qui a été le plan
07:02 électronucléaire où on va augmenter les capacités de production en France,
07:07 indépendant des fossiles.
07:08 C'était un très bon plan qui a apporté tout ce dont vous venez de parler.
07:11 Ce plan, malheureusement,
07:13 juste au moment où on aurait eu le plus besoin,
07:15 c'était l'an dernier, s'est effondré pour des problèmes de production.
07:18 Ce que je pense, c'est que la bonne réponse, c'est trouver la solution
07:21 pour réaugmenter les capacités de production en France.
07:24 C'est ça qui fera le prix, parce que, évidemment,
07:26 si on n'a pas assez d'énergie, on est obligé de l'importer.
07:29 Ce qui s'est passé en 2022.
07:30 Et si on est obligé de l'importer, on dépend du prix des voisins.
07:33 Et là, c'est beaucoup plus compliqué.
07:35 - Merci beaucoup, Julien de Cherniat.
07:37 Je rappelle que vous êtes le cofondateur d'Equateur,
07:39 le fondateur d'Equateur, fournisseur d'énergie verte.
07:43 Tout de suite, allez, on voyage un peu.
07:44 Venise veut lutter contre le surtourisme en faisant payer
07:52 une sorte de droit de péage, de droit d'entrée aux touristes
07:53 qui viennent pour une seule journée dans la ville, Eric.
07:56 - Peut-on faire la même chose en France ?
07:58 Est-ce qu'on voudrait payer, par exemple, un euro pour visiter Paris ?
08:01 Aller, par exemple, au Mont-Saint-Michel ou à Saint-Tropez ?
08:04 On vous a posé la question.
08:06 - Je pense que ce serait une bonne chose,
08:08 parce que ça respecterait plus les lieux.
08:11 Ça régulerait plus le flux de touristes
08:14 et ça aiderait beaucoup à préserver ces lieux qui en ont bien besoin.
08:17 - Non, je pense que ce n'est pas normal.
08:20 Je pense que, déjà, rendre accessible
08:26 les sites historiques où les gens veulent visiter,
08:30 si on dit que c'est payant aussi,
08:33 ça va exclure encore plus de monde à ces lieux.
08:36 - Gratuit, si possible, mais ça dépend du site,
08:40 si c'est intéressant ou pas.
08:41 - Moi, je serais prêt à payer, oui, effectivement,
08:44 parce que le tourisme de masse détruit toutes ces villes anciennes
08:49 comme Venise, comme Paris, on peut dire aussi.
08:54 Et du coup, il faut restreindre toutes ces visites.
08:59 - Avec l'inflation, les consommateurs ont, c'est logique,
09:06 modifié leurs habitudes de consommation.
09:08 On va en parler puisqu'il y a une grande étude
09:10 qui a été réalisée à l'occasion d'un salon,
09:11 le Salon du commerce, qui se tient la semaine prochaine,
09:14 le Paris Retail Week, à la porte de Versailles.
09:17 Et c'est son directeur qui est avec nous, Arnaud Gallet.
09:19 Bonjour. - Bonjour Lamy.
09:21 - Alors, cette étude que vous avez menée,
09:23 on voit que pour les Français, la majorité d'entre eux,
09:25 la situation est plutôt noire.
09:27 Ils voient les choses en noir, les consommateurs.
09:29 - Alors, en noir, oui et non.
09:31 C'est vrai que les chiffres qui sont tirés de l'observatoire
09:35 qu'on a mené avec nos partenaires Avas, Commerce et CSA
09:38 sont certes un peu inquiétants, mais en fait,
09:42 doivent remonter justement en termes de stratégie
09:45 de commercialisation auprès des anciennes pour adapter,
09:49 justement, cette stratégie par rapport aux attentes
09:52 de consommation.
09:53 Effectivement, on a 71, 11 % de consommateurs
09:58 qui ont un état d'esprit qui semble défavorable,
10:00 dont 38 % qui sont carrément assez morose.
10:04 88 % estiment que le climat économique et politique
10:08 est aujourd'hui très, très défavorable.
10:10 Les chiffres qui sont importants d'avoir en tête,
10:11 c'est qu'aujourd'hui, on a 8 Français sur 10
10:14 qui doivent gérer un budget familial qui est restreint,
10:17 contraint. Parmi ces 8 Français sur 10,
10:20 on en a un quart dont le budget est très restreint
10:22 et un Français sur 10 qui a pour objectif
10:25 uniquement de boucler les fins de mois.
10:27 Donc, ça entraîne en termes de comportement
10:29 de consommation une certaine sobriété, forcément.
10:32 Oui, avec des choix, des arbitrages,
10:33 en fait, on rogne sur les achats plaisir.
10:35 C'est ce que montre l'étude.
10:36 Alors, c'est ce que montre l'étude.
10:38 L'impact en termes de prix, notamment sur les produits
10:42 alimentaires est important, puisque c'est 66 %
10:44 qui considèrent que c'est un impact fort versus 30 %
10:48 sur les prix de l'énergie, donc qui ont quand même un impact.
10:52 Mais qui est aujourd'hui moins ressenti,
10:53 puisqu'on est quand même sur une étude qui se base
10:55 sur le ressenti de consommation de la part des consommateurs.
10:58 Et ce qu'on voit aussi, c'est que dans ces habitudes
10:59 de consommation, les Français, plus que jamais,
11:02 chassent, pourrait-on dire, les promotions.
11:04 Le premier critère d'achat aujourd'hui, c'est le prix.
11:06 Alors ça, c'est un des points les plus intéressants,
11:08 d'ailleurs, de l'étude, c'est qu'on voit qu'en termes
11:10 de critères d'achat, en termes de ranking de critères d'achat,
11:13 c'est le prix, effectivement, qui intervient loin devant,
11:17 même devant aujourd'hui, la qualité des produits.
11:20 Donc, l'autriche a toujours été prépondérant,
11:22 mais aujourd'hui est loin devant la qualité des produits.
11:23 Et pour les enseignes aussi, c'est pour ça que je dis
11:25 que ça rebat un petit peu les cartes, des critères
11:27 comme l'expérience d'achat, comme l'écologie
11:30 et la notoriété de la marque des industriels
11:33 intervient loin, loin derrière.
11:35 Donc, c'est vrai qu'en termes de choix
11:37 et en termes de stratégie pour les enseignes,
11:38 il faut l'avoir clairement en tête.
11:39 On change d'enseigne aussi, on va plus vers les hard discounts,
11:43 les cash and carry.
11:44 Alors, on est en tout cas beaucoup plus volatiles
11:46 en fonction du prix.
11:48 Donc, la fidélité est plus compliquée à trouver pour les enseignes.
11:52 C'est pour ça qu'en termes de stratégie, c'est important.
11:54 Et c'est pour ça aussi qu'on a souligné
11:55 qu'il y a quand même certaines enseignes
11:56 qui tirent leur épingle du jeu, comme Leclerc ou Lidl,
12:00 de savoir justement donner les bons produits
12:02 pour les bons produits, les prix, mais aussi le faire savoir,
12:07 c'est-à-dire communiquer sur le fait que les enseignes
12:09 s'engagent auprès des consommateurs
12:11 pour lui donner un peu plus de pouvoir d'achat.
12:12 Et pour ça, on revient en magasin physique plus qu'en ligne, d'ailleurs.
12:15 Alors oui, c'est ce qu'on s'aperçoit d'ailleurs
12:18 depuis la fin de la Covid,
12:20 puisque c'est vrai que l'e-commerce a été presque gonflé
12:23 artificiellement avec la fermeture des magasins.
12:26 Donc, il y a eu un effet inverse avec le retour du consommateur
12:29 en magasin, puisqu'il avait besoin de retrouver plus d'humanité,
12:31 plus de rapports justement en termes de consommation
12:34 avec les enseignes.
12:35 Et aujourd'hui, l'inflation renforce encore ce pouvoir
12:38 puisqu'ils ont besoin d'aller en magasin pour comparer les prix,
12:41 pour toucher les produits,
12:42 mais aussi pour une chose qui est importante,
12:44 c'est de repartir immédiatement avec le produit.
12:46 On s'aperçoit que la croissance du e-commerce,
12:48 elle a toujours été en parallèle, je dirais,
12:51 de la restriction du temps de livraison du e-commerce.
12:54 Aujourd'hui, comme ces deux courbes se rapprochent,
12:57 le consommateur vient en magasin.
12:58 Et justement, le online et le offline
13:01 suivent les mêmes courbes de croissance aujourd'hui.
13:03 Et même s'il n'y a plus de tickets de caisse,
13:04 c'est vrai que c'est mieux de voir les choses
13:05 et éventuellement de pouvoir calculer
13:06 au fur et à mesure qu'on fait ses courses.
13:08 Merci beaucoup, Arnaud Gallet.
13:09 Je rappelle que vous êtes directeur du Salon Paris Retail Week,
13:12 grand salon du commerce qui se tiendra la semaine prochaine,
13:14 porte de Versailles à Paris.
13:15 C'est la période des vendanges,
13:22 mais est-ce que c'est une bonne idée
13:24 d'investir dans un vignoble, Eric ?
13:26 Pourquoi pas ? Alors le choix ne manque pas.
13:27 Vous avez beaucoup de sites Internet.
13:29 Il faut d'abord savoir que c'est un rêve accessible,
13:31 mais quand même, il faut savoir produire,
13:33 il faut être vendeur, il faut être agriculteur.
13:35 Il y a beaucoup de paramètres.
13:36 Il faut faire de la gestion, il faut faire du marketing,
13:38 il faut être impliqué, il faut avoir la passion pour la vie.
13:41 Après, il y a le prix.
13:42 C'est un investissement.
13:44 Ça peut aller très haut, jusqu'à 1,5 million d'euros l'hectare
13:47 quand c'est en Bourgogne.
13:48 Oui, mais ça baisse après.
13:49 En moyenne, ça peut être 150 000 euros l'hectare,
13:51 mais c'est tellement varié.
13:53 Il y a tellement de vignobles en France.
13:54 Il y en a beaucoup à vendre ?
13:55 Écoutez, il y a 3% des vignobles qui changent de main chaque année.
13:58 Ça fait 20 000 hectares quand même qui sont remis sur le marché.
14:01 20 000 hectares.
14:02 J'ai regardé ces trucs huit fois à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
14:04 Et c'est accessible ?
14:05 Quels sont les prix si on veut s'offrir un vignoble ou sa propre vigne ?
14:09 Alors, le mieux, c'est d'aller sur Internet pour voir les offres.
14:11 J'ai regardé le site VinaeA Transactions.
14:13 Vous avez 110 domaines qui sont à vendre actuellement,
14:16 avec toujours des avantages fiscaux.
14:18 Si vous aimez les Côtes-du-Rhône, par exemple,
14:20 eh bien, 455 000 euros pour un domaine de 20 hectares.
14:24 Bon, il y a aussi dans le Beaujolais, 95 000 euros pour seulement 2 hectares.
14:29 Côte-de-Provence, 18 hectares, 2 millions d'euros.
14:32 Bordelais, 11 hectares de vignes, 2 millions quand même.
14:35 C'est pas donné.
14:36 Et puis en Bourgogne, avec des parcelles qui sont un peu plus chères,
14:38 là, vraiment, les prix ont été multipliés par 10 en l'espace de 10 ans.
14:42 C'est très difficile à trouver, en fait, des vignobles libres en Bourgogne.
14:46 Et on n'est pas obligé de devenir vigneron ?
14:47 On peut aussi simplement acheter des parts dans un vignoble ?
14:49 C'est vrai, des parts, des SCI.
14:51 On peut aussi devenir, par exemple, agriculteur solidaire.
14:54 On peut acheter, on peut retrouver un groupement foncier vinicole.
14:58 Enfin, vous trouverez tout cela sur le site Terra Ominis.
15:01 Il faut noter quand même qu'il y a quelques bonnes affaires à faire
15:04 dans le Bordelais actuellement parce qu'on arrache des vignes.
15:06 Le Bordeaux de moindre qualité se vend moins bien.
15:10 Et donc, ce qui marche vraiment très bien dans le Bordelais,
15:12 ce sont les grands crus. Là, ça marchera toujours très bien.
15:14 Ça s'exporte très bien.
15:15 Mais comme le Bordelais se relance aujourd'hui, il y a peut-être des affaires à faire.
15:19 Merci beaucoup, Eric.
15:20 Et puis, si vous achetez maintenant, il faudra attendre l'année prochaine
15:22 et les prochaines vendanges pour avoir vos propres bouteilles.
15:24 Selon un sondage réalisé pour le site d'information financière Moneyvox,
15:32 de plus en plus de Français sont à découvert et de plus en plus régulièrement
15:36 pour des sommes de plus en plus élevées.
15:38 Pour en parler et décrypter ces résultats,
15:39 j'ai le plaisir de recevoir Maxime Chipoy, président de Moneyvox.
15:42 Bonjour, Maxime.
15:43 Bonjour.
15:43 Alors, votre sondage montre que beaucoup de Français,
15:45 je le disais peine à boucler à leur fin de mois,
15:47 un sur trois a été découvert, a été à découvert au cours des derniers,
15:52 des douze derniers mois, au moins une fois.
15:54 Alors, ils ne sont pas forcément plus nombreux que par le passé,
15:56 mais ils sont à découvert plus souvent.
15:58 Oui, effectivement, c'est le constat de cette nouvelle enquête sur les découverts.
16:02 C'est que les Français sont un peu plus à découvert qu'ils ne l'étaient l'année d'avant,
16:06 mais surtout, ils sont plus fortement à découvert.
16:08 Les gens qui étaient à découvert de 100 euros environ l'année dernière
16:11 sont plutôt à découvert de 200 euros cette année.
16:14 Et on a aussi des découverts de montant très élevé,
16:16 puisque vous avez 15% des Français dont le découvert dépasse les 500 euros.
16:21 Cette proportion a augmenté.
16:23 Voilà.
16:24 Ce qui est étonnant aussi, c'est que vous dites,
16:26 enfin, cette étude montre que ça touche absolument toutes les classes sociales,
16:29 toutes les catégories, les fameuses CSP socio-professionnelles.
16:32 Effectivement, ça touche toutes les CSP.
16:34 Et le plus étonnant, ça peut être paradoxal,
16:38 c'est que ce sont les actifs qui ont le plus de découvert,
16:40 et en particulier les actifs avec enfants.
16:43 Et pourquoi ?
16:44 Alors, pourquoi ?
16:45 Parce que quand on est actif, on est dans une période
16:47 où on est en train de construire son patrimoine.
16:49 On a déjà du crédit immobilier.
16:51 Le crédit immobilier, ça pèse lourd dans les dépenses
16:53 et on a pas mal de dépenses de biens d'équipement,
16:55 ce qui fait qu'au final, ça fait beaucoup de mensualité,
16:58 de dépenses qui s'accumulent sur le budget.
17:00 Alors, ça, ce sont des accidents souvent de parcours
17:02 plus que des découvertes chroniques pour ces catégories-là, non ?
17:04 Alors, pas forcément,
17:05 puisque quand on leur demande la raison de ce découvert,
17:08 on peut se dire un peu classiquement
17:11 que c'est des gens qui ont fait un peu n'importe quoi avec leur carte bancaire,
17:13 mais ce n'est pas le cas, puisque, en tout cas,
17:14 eux estiment à 53% qu'ils ont des difficultés financières qui sont régulières.
17:21 Donc, c'est plutôt un problème de revenus
17:22 par rapport à des dépenses qui sont régulières
17:24 que vraiment le fait qu'ils aient trop fait les soldes.
17:26 Est-ce que quand on est dans ces catégories,
17:28 c'est plus facile d'aller négocier son découvert
17:30 et le taux de son découvert ou les conditions de ce découvert avec son banquier ?
17:34 Alors, on peut toujours négocier un découvert avec son banquier.
17:38 Tout dépend de son niveau de revenu, de ses habitudes et de son épargne.
17:42 Après, vous pouvez avoir des découverts qui sont très limités
17:44 ou des découverts plus profonds si on a des revenus plus importants.
17:46 Mais c'est très important d'aller voir son banquier si on a un problème,
17:49 parce qu'un découvert autorisé,
17:51 donc celui qui est négocié avec le banquier,
17:53 il ne coûte pas très cher.
17:53 On paie juste ce qu'on appelle les AGO.
17:55 Et en fait, c'est quelques centimes de facture totale.
17:58 Par contre, si vous dépassez votre découvert,
18:00 là, vous avez des frais d'incident dans tous les sens.
18:02 Et c'est plusieurs dizaines d'euros que vous allez payer à votre banquier
18:04 qui vont encore alourdir votre budget le mois d'après.
18:08 Donc, vous conseillez de changer de banque éventuellement
18:10 si elle n'est pas assez généreuse ?
18:12 Alors, c'est compliqué de changer de banque quand on a un découvert.
18:14 Les banquiers s'arrachent les très bons clients
18:16 et les clients qui ont de l'épargne ou des revenus élevés.
18:19 Quand on est fragile ou un peu limite,
18:21 il vaut mieux rester dans sa banque,
18:22 mais il vaut mieux parler avec son banquier.
18:24 Et c'est un truc que les Français ont du mal à faire.
18:26 En général, quand ils ont des problèmes, ils se terrent chez eux.
18:29 Ils n'en parlent pas.
18:30 Et en fait, c'est une très mauvaise idée.
18:31 C'est pas la bonne stratégie.
18:32 Ça pédera de la situation.
18:33 Il vaut mieux y aller frangeux avec son banquier,
18:36 ne serait-ce que pour négocier un crédit consommation sur quelques mois.
18:40 Un crédit, son conso, ça coûte 6-7 %,
18:42 alors qu'un découvert, ça coûte 20 %.
18:44 Donc, c'est déjà nettement moins cher.
18:45 On avait l'impression pendant longtemps qu'être à découvert,
18:47 c'était un peu honteux.
18:48 Vous avez l'impression que c'est passé, ça, maintenant ?
18:50 C'est accepté, tout le monde l'est, ça arrive à tout le monde.
18:52 C'est pas vraiment un problème, c'est juste un incident,
18:55 comme disent les banques ?
18:56 C'est un peu moins tabou qu'avant,
18:57 parce que les Français ont toujours une relation compliquée à l'argent.
19:01 Il y a quand même une bonne partie des Français qui cachent leurs problèmes,
19:04 ce qui n'est pas leur rendre service.
19:06 Merci beaucoup.
19:08 Merci d'être venu.
19:09 Tous les résultats et tout le détail de ce sondage,
19:11 c'est à retrouver évidemment sur le site Moneyvox.
19:14 Merci à vous.
19:15 Et puis, on va terminer peut-être avec un bon plan.
19:17 Allez, il nous reste quelques secondes.
19:18 Et Eric ?
19:18 Eh bien, le bon plan, on est dans une promotion intéressante.
19:21 C'est du 17 septembre au 2 octobre,
19:23 la SNCF va brader les prix des billets vers trois destinations européennes
19:27 dans le cadre des jours très incroyables.
19:29 Vous allez pouvoir voyager vers l'Espagne à partir de 29 euros,
19:32 vers l'Allemagne et la Suisse pour seulement,
19:34 ou à partir, disons, de 39 euros.
19:36 Les billets sont à réserver dès dimanche sur le site ou l'appli de la SNCF.
19:40 Eh bien voilà, on va y aller, on va réserver,
19:42 on va regarder en tout cas les tarifs.
19:43 C'est vrai que ça peut être intéressant pour voyager.
19:45 Septembre n'est pas fini, c'est encore l'été indien.
19:47 Il y a peut-être des opportunités à décrocher.
19:50 Merci beaucoup à nos invités.
19:51 Merci Eric.
19:52 Merci à vous surtout de nous avoir suivis.
19:54 Vous pouvez revoir le replay de cette émission sur le site de CNews.
19:58 On redonne la place et la parole à Nelly Denac
20:00 pour la suite de 180 minutes info sur CNews.
20:03 Et nous, on vous dit à la semaine prochaine, 15h30.
20:05 Merci et à bientôt.

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