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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

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00:00 Merci d'être avec nous. Les petites lignes de chemin de fer pourraient bien
00:04 renaître en France. Un accord a été signé avec la SNCF. On en parle avec
00:08 Marie-Josée Navarre, vous dirigez L'Or, l'un des derniers industriels français
00:12 spécialistes du matériel roulant. Alors on parle de trains qui vont
00:16 biberonner. C'est quoi au juste ces petits trains ?
00:19 Ce sont des trains qui sont faits pour les lignes qui sont soit malheureusement
00:23 déjà fermées sous les ronces ou qui le seront bientôt. Et ces lignes souvent
00:27 n'ont pas été électrifiées. Et donc pour pouvoir les réouvrir on a besoin
00:32 d'une solution adaptée sur batterie, d'un train sur batterie. Et pour pouvoir
00:36 faire la mission qui va de 20 à 100 km, on sera capable de les faire
00:42 biberonner, de les alimenter en station et de les recharger.
00:47 Telle à biberonner, il y a une station qui va injecter de l'électricité suffisamment
00:51 pour rejoindre l'autre station. Voilà, alors elles ne biberonneront pas à chaque étape
00:55 puisque le train a une belle autonomie par lui-même. Mais elles seront en
01:00 fonction des missions capables d'être réalimentées.
01:02 On s'est souvent plaint en France de l'abandon des petites lignes au profit du
01:05 TGV notamment. On parle de combien de kilomètres de lignes qui pourraient
01:09 renaître ? 9000 km de lignes, c'est-à-dire à peu près un tiers du réseau qui est déjà
01:14 fermé ou qui est en passe de lettres, faute d'avoir une solution un peu
01:18 sur mesure qui lui soit adaptée. Quand vous dites sous les ronces, les lignes
01:22 existent toujours mais le rail bien sûr est roulé. Alors souvent effectivement le rail a
01:26 besoin d'un minimum de remise à niveau et c'est pour ça qu'on a pensé un train
01:31 très léger, une charge à l'essieu très faible de façon à avoir une empreinte
01:36 sur l'infrastructure la plus faible possible. Et la promesse que l'on fait
01:40 finalement, que l'on s'est fait dans le cadre du consortium qui est piloté par
01:43 la SNCF avec des acteurs de l'automobile, c'est d'arriver à avoir un coût
01:47 d'exploitation qui soit vraiment en rupture avec les solutions actuelles.
01:50 - C'est beaucoup moins cher ? - Oui, 4 à 5 fois moins cher qu'un train
01:54 classique donc vraiment une belle rupture. - Alors ce sont des petites lignes pour
01:57 aller d'un village à l'autre, c'est aussi dans les Alpes, vous avez des projets ?
02:01 - Alors le territoire national est assez bien couvert, toutes les zones de
02:06 montagne effectivement, que ce soit l'Occitanie, que ce soit la Nouvelle
02:10 Aquitaine, le Grand Est ou la région Ronald-Pauvergne, ont effectivement ces
02:15 typicités de lignes qui souvent serpentaient le long des vallées.
02:19 - Alors qui va payer parce que la SNCF a les moyens encore d'investir dans ce type de lignes ?
02:22 - Alors on a eu la chance, on s'est battu pour, on a constitué un
02:27 consortium, on a été retenu par France 2030 donc la période qui est de
02:32 maintenant à la mise en service, elle est couverte par un accord de
02:37 consortium et un financement d'état qui nous accompagne. Ensuite il y aura des
02:42 appels d'offres passés par les autorités organisatrices de transport, les régions
02:46 et on espère en gagner beaucoup. - Pour quand ? - 2027. C'est aussi une innovation,
02:52 mais pour autant dans le développement d'un matériel ferroviaire c'est un temps
02:55 court, être sur le marché dans quatre ans c'est un temps court. - Et on le voit sur les images, ça
02:59 utilisera des vieux viaducs qui ont existé, qui sont désaffectés.
03:03 J'aimerais aussi parler de Cristal parce que c'est un autre projet de
03:07 votre entreprise industrielle française, il faut le rappeler. Alors ce sont des
03:10 petits modules, comment ça va fonctionner ?
03:13 - C'est autre chose. - Alors ça fonctionne déjà, elle est sur le marché tout de suite
03:17 après le Covid, on a commencé à délivrer nos premières navettes.
03:21 C'est une solution pour les premiers et les derniers
03:25 kilomètres. Vous savez pour rejoindre une station de bus, une station de train,
03:29 il y a souvent des kilomètres que bon nombre de nos concitoyens ne peuvent pas
03:32 faire, les personnes âgées, les personnes qui n'ont pas de véhicule, les personnes
03:36 à mobilité réduite et donc on a essayé de combler le trou dans la
03:40 raquette du transport public. Elles s'attèlent entre elles mais elles peuvent
03:43 fonctionner aussi en solo pour les chœurs de ville et nos premières
03:46 exploitations qui se font en chœur de ville ont donné satisfaction parce qu'on
03:50 a une petite empreinte au sol, c'est la taille d'une petite citadine.
03:54 - C'est un petit investissement pour les communes ?
03:57 - Tout à fait, je pense c'est surtout là aussi un coût d'exploitation qui est tout à
04:02 fait maîtrisé parce qu'au fond on met le nombre de modules dont on a besoin en
04:06 fonction de la fréquentation et donc une faible empreinte énergétique.
04:09 - Alors L'Or, il faut le préciser, c'est une entreprise française créée par Robert L'Or.
04:13 On a envie de vous dire que vous êtes le dernier industriel du ferroviaire
04:17 survivant, à part bien sûr le géant Alstom, c'est clair ?
04:20 - Eh bien aujourd'hui on a à peu près 80% de notre production qui part à l'export
04:24 donc on est un grand exportateur. Ça veut dire aussi qu'on a toute cette
04:30 sensibilité qui nous permet de nous adapter à chaque marché et à ses
04:34 spécificités donc je pense que c'est aussi l'une des clés, c'est d'aller à la
04:38 conquête des marchés à l'export. - Mais il faut aller plus, il faut en faire plus.
04:41 Quand on entend le ministre du Governance extérieur dire qu'il faut accélérer les
04:44 ventes, il faut être mieux vendeur, plus vendeur, c'est ça ? Autre point, l'emploi,
04:48 on manque de main d'oeuvre chez vous aussi ? - Alors oui bien sûr on a recruté
04:51 beaucoup dans la phase de croissance et de retour à la performance économique.
04:55 Plus de 400 personnes depuis le début de l'année, tous les métiers du soudeur
05:00 jusqu'à l'ingénieur. On les trouve assez difficilement, c'est quand même
05:05 notre problème numéro un et c'est vrai que le fait d'être encore à
05:08 l'avant, toujours attractif parce qu'on a encore une longueur
05:13 d'avance sur les projets, ça permet d'accueillir de nouveaux talents parce
05:18 qu'ils y pensent. - Il faut aller en Alsace. - Il faut aller venir travailler en Alsace.
05:23 - Très bien, vous attirez du monde. - Il faut un peu plus de courage encore et je
05:28 pense que notre avenir sera plus radieux. - Marie-José Navar, merci beaucoup d'être
05:32 venue sur CNews, restez avec nous.
05:37 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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