Sylvain Maillard : "Plus vous baissez les impôts, plus ça rapporte d'argent au budget de l'État"

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Le député de Paris Sylvain Maillard, élu cet été président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, revient sur les grands sujets d'actualité qui marqueront la rentrée parlementaire dans les semaines à venir.

L'invité du week-end (8h20 - 16 Septembre 2023 - Sylvain Maillard)
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Transcript
00:00 Le grand entretien de la matinale avec Marion Lourdes, notre invitée ce matin, et le nouveau
00:03 président du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale.
00:06 Vos questions, vos réactions, chers auditeurs, au 01 45 24 7000 ou sur l'application France
00:13 Inter.
00:14 Bonjour Sylvain Maillard.
00:15 Bonjour.
00:16 Et bienvenue, beaucoup de sujets à aborder avec vous ce matin et on va commencer avec
00:19 l'actualité européenne, l'Europe qui a les yeux rivés sur l'île de Lampedusa,
00:25 cette petite île italienne sur laquelle près de 11 000 réfugiés ont débarqué cette
00:30 semaine.
00:31 Le président de la République déclarait hier que la France avait, je le cite, "un
00:34 devoir de solidarité avec l'Italie".
00:37 Qu'est-ce que ça veut dire et combien de personnes pourraient être accueillies en
00:41 France ?
00:42 D'abord, dire que c'est une situation extrêmement difficile et je pense à tous ces migrants
00:49 qui sont arrivés à Lampedusa, il faut avoir une pensée avant tout pour eux, qu'ils
00:54 viennent de traverser la Méditerranée dans des conditions extrêmement dures et donc
00:58 il faut qu'il y ait un accueil, un accueil décent, un accueil pour qu'ils puissent
01:02 reprendre des forces.
01:03 Ensuite, leurs dossiers doivent être étudiés par l'Italie, c'est ainsi que sont organisées
01:08 les règles européennes.
01:09 Les règles européennes et les Italiens doivent déterminer qui a le droit à l'asile et
01:14 qui est un migrant et dans ce cas-là, il repartira, il doit repartir dans son pays
01:19 d'origine.
01:20 Nous avons toujours dit qu'il n'y a que l'Europe qui peut répondre à cette situation.
01:24 Vous savez, Madame Mélanie qui est à la tête de l'Italie a toujours dit "je vais
01:28 mettre une flotte navale pendant les élections, je vais mettre des barbelés dans la Méditerranée".
01:33 Elle ne peut rien seule, d'ailleurs, elle montre une fois de plus son inefficacité,
01:37 ça c'est quand l'extrême droite est au pouvoir.
01:38 Nous, nous disons une chose, chacun devra prendre, chaque pays européen devra prendre
01:42 sa part de ceux qui ont le droit à l'asile et donc la France accueillera évidemment
01:47 ceux qui ont le droit à l'asile.
01:48 La France a déjà refusé.
01:49 Elle a déjà refusé.
01:50 À part égale avec l'Allemagne, avec les autres pays.
01:52 On sait malheureusement que c'est un sujet qui divise l'Europe et l'Allemagne qui
01:55 est le plus grand pays d'Europe a d'ores et déjà annoncé qu'elle refuserait de
01:59 s'aligner sur ses règles et sur ce devoir de solidarité envers l'Italie.
02:03 Je vous repose la question, combien de personnes pourraient être accueillies en France, Sylvain
02:07 Maillard ?
02:08 Je ne suis pas capable de vous donner un chiffre à l'heure actuelle.
02:10 Je pense que les dossiers doivent être étudiés par les services italiens et dire qui a le
02:15 droit, il y a des règles, qui a le droit à l'asile et qui doit repartir dans son
02:21 pays.
02:22 Mais je le redis une autre fois, il est évident que l'ensemble des pays européens devront
02:28 prendre leur part.
02:29 Vous savez, il y en aura d'autres qui devront prendre leur part parce qu'il y aura d'autres
02:35 migrants qui arriveront dans les mois, dans les années qui viennent.
02:38 C'est ainsi.
02:39 C'est un fait.
02:40 On peut s'en offusquer, mais c'est un fait.
02:42 L'Europe doit réagir en européen.
02:45 Chacun doit prendre sa part pour ceux qui ont le droit de rester dans l'espace européen.
02:50 L'immigration, c'est un sujet qui divise les pays européens.
02:53 C'est un sujet qui divise aussi au sein même de la majorité, cette majorité que
02:57 vous dirigez à l'Assemblée nationale, avec notamment cette question du sort réservé
03:01 aux travailleurs dans les métiers en tension.
03:03 Un titre spécial pourrait être créé dans le cadre de la future loi immigration.
03:08 Il y a eu cette tribune cette semaine de Sacha Ouyez avec d'autres députés de la majorité
03:12 et de gauche pour soutenir cette mesure.
03:15 Quelle est la position du groupe Renaissance ?
03:17 D'abord, revenir à ce qu'est la loi immigration.
03:20 C'est une loi de radicalité.
03:22 De radicalité.
03:23 Première, faire en sorte que ceux qui ne doivent pas rester en France, parce qu'ils
03:27 n'ont pas les titres, ils n'ont pas l'autorisation, ils sont ce qu'on appelle les OQTF, ils
03:33 doivent repartir dans leur pays.
03:34 Et donc, on doit être beaucoup plus efficace là-dessus.
03:37 Et cette loi doit porter cette efficacité.
03:39 Et une deuxième radicalité, ceux qui travaillent en France, dans des métiers en tension, ils
03:45 doivent pouvoir rester et être mieux accueillis.
03:48 Et donc sur celle-ci ?
03:49 Et donc sur celle-ci, le cadre de cette tribune dont vous m'avez parlé, redit exactement
03:53 ce qu'il y a dans la loi.
03:54 Donc moi j'appelle à tous ceux qui sont signataires, la gauche, vous avez dit le PCF,
03:59 Europe Ecologie, les Verts, le PS, à voter cette loi.
04:02 Moi je les attends dans quelques semaines, s'ils vont effectivement voter cette loi.
04:07 Est-ce que c'est une posture ?
04:09 Vous savez, il y a trois thématiques qui le soulèvent.
04:13 Ces trois thématiques, elles sont déjà dans la loi.
04:15 La seule chose, c'est qu'ils s'offusquent comme s'ils avaient peur que nous n'allions
04:19 pas jusqu'au bout.
04:20 Je l'ai dit et je le répète, c'est une loi avec deux radicalités.
04:23 Ceux qui n'ont pas vocation à rester en France doivent repartir, on doit être plus
04:26 efficace.
04:27 Ceux qui viennent pour travailler dans les métiers en tension, ceux qui travaillent
04:30 dans les métiers en tension doivent être mieux accueillis.
04:32 Ce n'est pas normal qu'on attende des mois et des mois en préfecture pour avoir
04:36 un rendez-vous, ce n'est pas normal.
04:37 Ça nous devons changer les choses, c'est déjà dans la loi.
04:39 Et donc vous n'auriez plus à signer cette tribune puisqu'elle correspond à la loi ?
04:42 Moi ce qui ne me va pas, ce qui ne va pas à mon groupe, c'est le fait de signer avec
04:47 d'autres groupes de gauche qui au fond, moi je le crains, j'en suis pratiquement
04:54 persuadé, ne voteront pas la loi.
04:56 C'est-à-dire qu'ils n'acceptent pas cette double radicalité que veulent les
05:02 Français.
05:03 Donc c'est ça qui ne me va pas dans la tribune.
05:04 Ce n'est pas le fond, c'est la forme.
05:05 Alors la forme, mais il y a malgré tout le fond.
05:08 Pour que votre loi sur l'immigration passe, il va vous falloir le soutien des républicains
05:12 puisque vous ne pensez pas avoir celui de la gauche.
05:16 Et les républicains qui ont fait de la régularisation des sans-papiers une ligne rouge, ils menacent
05:21 même de voter une motion de censure si cette régularisation figure dans le projet de loi.
05:27 Est-ce que vous êtes prêts d'ores et déjà à retirer ces dispositions ou à les vider
05:31 de leur contenu pour que ce texte puisse être voté ?
05:34 Je le redis, cette loi a une double radicalité.
05:37 C'est cette double radicalité que veut la majorité.
05:40 Je vais aller jusqu'au bout.
05:41 Que veut la majorité.
05:43 Et donc nous voterons cette double radicalité.
05:46 Mais vous n'avez pas la majorité.
05:47 Vous savez, moi j'ai été…
05:48 Il va vous falloir composer.
05:50 Moi j'ai été…
05:52 Je suis le chef d'un groupe qui veut être pragmatique.
05:56 Qu'est-ce que veulent les français ?
05:57 Qu'est-ce qui est efficace ?
05:58 Nous on ne veut que de l'efficacité.
06:00 Et cette double radicalité, elle doit être dans le projet de loi.
06:04 Elle doit être dans le fonctionnement de notre loi.
06:07 Donc nous porterons ça.
06:09 Moi je suis persuadé que des députés LR, que des députés peut-être de gauche, on
06:13 verra bien puisqu'ils ont signé cette tribune.
06:15 Même si ça m'inquiète au final.
06:18 Mais est-ce qu'à la fin, ils auront le courage de dire non ?
06:22 Enfin le courage.
06:24 Disons, ce serait un faux courage politique.
06:26 Et au fond, ne pas répondre à la…
06:29 L'absurde c'est le rédacteur.
06:30 Non, non, je vais aller jusqu'au bout.
06:31 L'absurde c'est le rédacteur.
06:32 Non, pas la réponse.
06:33 Ne donnerait pas la réponse que veulent les français.
06:35 C'est-à-dire, constater qu'aucune entreprise à l'heure actuelle ne peut fonctionner
06:39 sans les travailleurs étrangers, c'est la réalité.
06:41 Les services publics, les hôpitaux.
06:43 Et donc nous devons mieux les accueillir.
06:45 C'est une chance qu'ils soient là.
06:46 Pourquoi est-ce que les républicains ne veulent pas en entendre parler ?
06:48 C'est probablement une posture politique.
06:50 Donc nous allons aller discuter à l'Assemblée.
06:53 Et nous verrons bien sur un texte qui doit contenir ces deux radicalités.
06:57 Est-ce que ce n'est pas le retour du clivage gauche-droite qui traverse la majorité présidentielle
07:01 Sylvain Maillard ?
07:02 Non, la majorité présidentielle est unie.
07:04 Elle veut cette loi immigration.
07:06 Elle est unie, c'est vous qui le dites.
07:08 Elisabeth Borne, qui était présente au cours des journées parlementaires Renaissance
07:11 cette semaine, vous a mise en garde.
07:13 La première ministre, je la cite, contre le poison de la division.
07:17 Le poison de la division, le vert est dans le fruit d'ores et déjà.
07:21 Notre force, c'est d'être tous ensemble.
07:23 Nous sommes trois parties.
07:25 Vous le savez très bien, le Modem, Horizon et Renaissance.
07:28 Nous devons porter ensemble les réformes.
07:30 Bien sûr, il y a des discussions entre nous, au sein des groupes et parfois des oppositions.
07:35 Mais une fois qu'une ligne est tranchée, elle doit être la même.
07:37 Et ça, ça doit être la règle de conduite pendant quatre ans.
07:42 Un autre sujet clivant au-delà de l'immigration, il y a celui de l'inflation et du pouvoir d'achat.
07:48 Le budget sera présenté fin septembre.
07:49 Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, annonce déjà la fin du quoiqu'il en coûte.
07:53 Il a identifié, il le dit, 16 milliards d'euros d'économie.
07:56 Est-ce que c'est vraiment le moment, alors que les Français subissent une inflation
07:59 qui atteint presque les 5% sur un an ?
08:01 Il faut que chaque euro dépensé par la puissance publique soit un euro efficace.
08:08 Nous ne pouvons pas continuer à vivre à crédit et nous mettre en difficulté les
08:12 taux d'intérêt fortement augmentés.
08:14 Et donc, ça veut dire que le poids de la dette et le remboursement de la dette est
08:19 de plus en plus fort.
08:20 Et donc, il nous faut faire des efforts.
08:21 Moi, je rappelle que nous accompagnons encore beaucoup.
08:24 Effectivement, l'inflation est encore forte, mais nous accompagnons énormément les Français.
08:28 Nous payons, l'État paye, en tout cas le budget de l'État paye encore presque 40%
08:33 de la facture d'électricité de chacun d'entre nous.
08:35 Mais ce bouclier tarifaire, puisque vous en parlez, il va petit à petit disparaître.
08:38 C'est vraiment le moment.
08:39 C'est l'objectif.
08:40 Nous ne pouvons pas continuer avec l'argent des Français.
08:43 C'est l'argent de nos impôts qui payent jusqu'à presque 40% de notre facture d'électricité.
08:48 Donc, oui, au fur et à mesure, ça devra baisser à un rythme en fonction de l'inflation,
08:53 à un rythme qui soit supportable par les Français.
08:56 Ça, c'est Bruno Le Maire qui le décidera.
08:58 Mais vous l'avez vu, c'est la Une du Parisien en France aujourd'hui.
09:01 Le titre de Une, c'est "Français qui ne s'en sortent plus".
09:04 Beaucoup de ménages de la classe moyenne qui se découvrent.
09:07 Ryan Becker en parlait tout à l'heure dans sa revue de presse, qui se découvrent dans
09:10 l'incapacité d'assumer certaines dépenses de la vie courante et qui ont l'impression
09:14 que le travail ne paye pas.
09:16 Que répondre à ces Français-là et qui sont très nombreux ?
09:19 Ce sont les classes moyennes et en l'occurrence, l'hiver approche, les factures d'électricité
09:24 vont forcément augmenter, les factures de l'énergie également.
09:28 Le quoi qu'il en coûte, c'est fini, circuler, il n'y a rien à voir.
09:32 Le quoi qu'il en coûte, il était un moment particulier.
09:35 On va appeler le Covid, la sortie du Covid, et que notre système économique ne s'effondre
09:39 pas.
09:40 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dans cette période d'inflation, d'ailleurs
09:42 une inflation qui est en train de baisser, de ralentir, il faut que nous puissions accompagner
09:46 ceux qui sont le plus en précarité, le plus en difficulté.
09:49 Nous continuons à le faire.
09:50 Je vous ai pris l'exemple de l'électricité.
09:52 Mais nous continuons à le faire de façon très pragmatique.
09:55 Je pense aux étudiants, la précarité étudiante.
09:57 Nous avons augmenté les bourses jusqu'à 127 euros par mois pour les étudiants les
10:02 plus en difficulté.
10:03 Nous devons regarder secteur par secteur, je dirais presque français par français,
10:08 comment faire pour les accompagner tout en disant qu'il n'y a pas d'argent magique
10:11 et donc il nous faut faire attention au budget de l'État.
10:13 Alors soyons pragmatiques, il n'y a pas d'argent magique, mais il y a des exemples.
10:16 Par exemple, à l'étranger, c'était cette semaine avant-hier, Joe Biden, le président
10:20 américain, déclarait qu'il était temps, grand temps de taxer et de véritablement
10:25 taxer les milliardaires.
10:27 Pour vous, ça n'est pas une ligne à suivre ?
10:30 On n'est pas au même niveau de taxation aux Etats-Unis qu'en France.
10:33 En France, nous sommes déjà le pays qui taxe le plus dans l'OCDE.
10:39 Donc je crois que cette maladie française de "il y a un problème, il faut une taxe",
10:44 je crois qu'il faut en sortir.
10:46 Depuis six ans que nous sommes au pouvoir, nous sommes la majorité qui baisse les impôts
10:51 et nous continuerons à baisser les impôts.
10:52 Pour une raison très simple, plus nous baissons les impôts, plus il y a de rentrée fiscale.
10:56 Juste sur l'impôt sur les sociétés, on a baissé le taux d'imposition de 33% à
11:00 25%.
11:01 Ça rapporte deux fois plus au budget de l'État.
11:04 Nous avons baissé l'impôt sur le revenu pour les Français, il rapporte une fois et
11:08 demie de plus qu'en 2017.
11:11 C'est comme ça que ça fonctionne.
11:12 Plus vous baissez les impôts, plus ça rapporte d'argent pour le budget de l'État.
11:16 Ce n'est pas automatique quand même.
11:17 En tout cas, c'est deux cas très concrets que nous venons de vivre depuis six ans.
11:21 Vous savez, c'est le dynamisme économique qui permet de créer de la valeur.
11:25 Ce n'est pas de créer des taxes sur des taxes.
11:27 Ces impôts financent aussi les services publics.
11:29 Cette semaine, il y a un collectif de fonctionnaires, nos services publics, qui s'inquiètent d'un
11:33 service public dégradé pour les Français.
11:35 Un service public qui est concurrencé par le privé, qui ne suit pas les besoins sociaux
11:39 d'après eux en matière de santé, avec des hôpitaux engorgés, des tribunaux engorgés.
11:44 Le collectif présente son rapport le 26 septembre à l'Assemblée.
11:47 Qu'est-ce que vous allez en faire à part écouter poliment ?
11:49 Il faut regarder service public par service public.
11:52 Est-ce que nous remettons beaucoup d'argent dans l'hôpital, dans la santé ?
11:55 Oui.
11:56 Nous avons revalorisé l'ensemble des carrières et nous continuerons.
11:59 Il faut plus de moyens.
12:00 Est-ce que pour la police, nous avons revalorisé ?
12:02 Oui.
12:03 Non seulement les salaires, mais aussi l'ensemble des matériels et du fonctionnement.
12:08 Est-ce que pour la justice, nous avons revalorisé ?
12:09 Oui.
12:10 Il y a beaucoup plus de greffiers et ça va continuer.
12:12 Ne serait-ce que sur la plaque parisienne.
12:13 Je suis député de Paris.
12:14 À Paris, c'est 2 800 policiers supplémentaires qui sont en train d'arriver depuis quelques
12:19 semaines jusqu'en 2024.
12:21 C'est très concret.
12:23 Il ne faut pas parler de façon générale.
12:26 Il faut regarder service public par service public.
12:27 Comment nous faisons pour améliorer les choses ?
12:29 Et juste pour les enseignants.
12:31 Il n'y a plus un enseignant à cette rentrée qui gagne moins de 2 000 euros net.
12:35 Il y a les questions des auditeurs au standard.
12:38 Bonjour Frédéric.
12:39 Bonjour Ander, bonjour à tous.
12:41 Merci de participer au Grand Entretien.
12:43 Une question à Sylvain Maillard.
12:45 Monsieur Maillard, bonjour.
12:47 Hormis au second trou des présidentielles, les partisans de M.
12:51 Macron n'ont jamais atteint.
12:52 Jamais.
12:53 Les 20% d'inscrits des électeurs.
12:57 Par ailleurs, le parti Renaissance de fait n'existe pas sur le terrain.
13:02 Et vous n'êtes pas majoritaire à l'Assemblée.
13:05 Comment vous vivez-vous ce déficit démocratique catastrophique ?
13:09 Merci Frédéric pour votre question, interpellation.
13:12 Donc vous êtes familier ?
13:13 Oui, première question.
13:14 Moi je suis le premier à regretter que les Français ne se déplacent pas suffisamment
13:19 aux urnes.
13:20 Voilà, je peux juste le déplorer.
13:21 Votre question c'est au fond, est-ce qu'il faut rendre le vote obligatoire ou bien faut-il
13:27 changer la démocratie ?
13:29 Moi je pense qu'il faut surtout inciter les Français à aller voter, à aller choisir.
13:34 Je crois que c'est ce qu'il y a de plus important.
13:35 Mais Frédéric en parlait, les Français n'ont pas choisi clairement puisque vous
13:38 n'avez qu'une majorité relative.
13:39 Non mais remettre en cause en permanence la démocratie et nos mandats, ça suffit.
13:44 Le système français fonctionne bien, on peut le contester.
13:48 Et à ce moment-là, il y a des jours de vote, il faut aller voter.
13:50 Moi ce côté un peu populiste de dire qu'au fond je ne vais pas voter, comme ça je déstabilise
13:55 la démocratie, ça ne me convient pas.
13:56 Vous pouvez ne pas être d'accord avec les pouvoirs en place et c'est très bien, c'est
14:01 notre démocratie, mais à ce moment-là il faut aller voter.
14:04 Allez, puisqu'on parle d'élections, et d'élections auxquelles on ne participe
14:06 pas forcément beaucoup, puisque c'est un électeur sur deux qui participe aux élections
14:09 européennes.
14:10 On recevait hier Raphaël Glucksmann qui est officiellement candidat.
14:13 L'Ever, le parti communiste ont leur tête de liste.
14:15 Qui est-ce qui va conduire la liste chez vous ? Ce sera Stéphane Séjourné ?
14:18 Ce n'est pas encore décidé, on le décidera probablement dans les quelques mois qui viennent,
14:24 on a le temps encore.
14:25 Mais dire que pour nous l'élection européenne est une élection capitale, extrêmement importante.
14:28 Nous sommes le seul parti clairement pro-européen.
14:31 Pour nous l'Europe c'est le cœur de notre ADN.
14:33 Mais s'appeler, ne pas être Stéphane Séjourné.
14:34 Ce n'est pas moi qui...
14:35 On en discutera collectivement dans quelques temps.
14:38 Ce dont je peux vous assurer, c'est que pour nous c'est une élection extrêmement
14:42 importante.
14:43 On va essayer de mobiliser l'ensemble des Français, on vient d'en parler pour qu'ils
14:46 aillent voter.
14:47 C'est essentiel, nous sommes le seul parti pro-européen, nous voulons une Europe forte.
14:50 Nous avons parlé de l'Empedouza tout à l'heure.
14:52 Quelle autre réponse qu'une réponse européenne ?
14:54 Alors quelle incarnation, Sylvain Maillard ? Stéphane Séjourné ? Pascal Canfin qui
14:59 est candidat lui aussi ? Thierry Breton éventuellement comme on l'entend ?
15:02 Le temps des candidatures, pour nous, n'est pas encore arrivé.
15:05 Le temps des candidatures n'est pas encore arrivé.
15:06 Mais le temps des candidatures est arrivé en l'occurrence pour l'ensemble des partis
15:10 politiques à part le vôtre.
15:11 Chacun fait ce qu'il veut, pour nous le temps de la candidature...
15:14 Est-ce que les Français sont dans l'élection européenne ?
15:16 Honnêtement, venez avec moi tout à l'heure au marché, vous verrez que personne ne vous
15:21 parle de l'élection européenne.
15:22 On verra, on a le temps devant nous.
15:24 Ce dont ils nous parlent, ça peut être de l'imposition...
15:26 Ah bah vous en parlez à plusieurs millions de personnes là en ce moment même, Sylvain
15:29 Maillard.
15:30 Je vous dis, nous aurons évidemment une tête de liste et ce sera une très bonne tête
15:33 de liste et pour nous les élections européennes sont des élections extrêmement importantes.
15:37 Alors justement, vous dites que les Français ne parlent pas des élections européennes.
15:40 Est-ce que derrière ces élections, ce n'est pas des élections de mi-mandat ?
15:43 C'est Jordan Bardella, le patron du RN qui le dit.
15:45 Et est-ce que le risque, ce n'est pas un vote sanction national contre Emmanuel Macron ?
15:49 Vous savez, les élections de mi-mandat, c'est des élections nationales équivalentes aux
15:54 Américaines.
15:55 Mais moi, ce que je veux vous dire, c'est que pour nous, les élections européennes
16:00 sont, je le redis, extrêmement importantes.
16:02 L'Europe, c'est le cœur de fonctionnement, de l'efficacité pour énormément de politiques
16:08 publiques à l'heure actuelle.
16:09 Nous avons besoin d'avoir une représentation de la France extrêmement forte, dynamique
16:14 et puissante comme nous l'avons pu le faire avec notre groupe Renew.
16:17 Donc nous voulons continuer.
16:18 Nous pensons que beaucoup de solutions en termes d'écologie, en termes d'immigration,
16:23 elles sont au niveau européen.
16:24 Donc il est important d'avoir une représentation forte et donc nous ferons campagne.
16:28 Pour nous, c'est plus que du mi-mandat.
16:29 Avant de retourner au standard, Sylvain Maillard, nous ferons campagne dans le "nous" ?
16:33 Est-ce que vous incluez le président de la République ? Est-ce qu'il doit s'impliquer
16:37 dans la campagne pour les élections européennes ?
16:39 Ça a toujours été le cœur de la politique du président.
16:43 C'est le cœur de son engagement.
16:44 Donc oui, d'une façon ou d'une autre, il s'impliquera évidemment.
16:47 Bonjour, bonjour David.
16:48 Vous nous appelez de Paris et justement Sylvain Maillard est l'un des députés de la capitale.
16:54 Oui, bonjour, bonjour à tous.
16:56 Moi, ma question, elle est assez simple.
16:58 Pourquoi la taxe foncière augmentée a été multipliée par trois ?
17:01 Et effectivement, avec un bilan au niveau de la mairie de Paris de moins de 8 milliards de dettes,
17:06 est-ce qu'il est possible de ne pas la payer et comment faire ?
17:09 Une question simple.
17:11 Conseil d'évasion fiscale ?
17:12 Écoutez, alors ce n'est pas une décision ni de la majorité, ni du gouvernement, ni évidemment du président de la République.
17:21 C'est une décision d'Anne Hidago qui n'arrive pas.
17:24 Qui rejette la responsabilité sur le gouvernement en disant que la dotation de l'État a trop baissé
17:28 et qu'elle ne peut donc pas faire face aux dépenses de sa ville.
17:31 Oui, surtout, elle ne fait aucun effort pour baisser le train de vie de la ville de Paris.
17:36 Et donc, elle se retrouvait en énorme difficulté jusqu'à peut-être être en situation de ne pas pouvoir,
17:43 en tout cas très fortement, dégrader la position de Paris et payer l'ensemble de ses charges.
17:49 Donc, elle a augmenté. C'est son choix.
17:51 C'est le choix des collectivités.
17:54 Rappelez-vous-en en 2026.
17:56 Sylvain Maillard, après un sondage publié hier, 6 Français sur 10 estiment qu'Edouard Philippe
18:01 pourrait battre Marine Le Pen au second tour de la présidentielle en 2027.
18:04 Loin devant Gérald Darmanin, loin devant Bruno Le Maire par exemple.
18:09 C'est une funeste connerie de ne pas pouvoir se présenter trois fois de suite à la présidentielle,
18:14 comme l'a dit Emmanuel Macron.
18:16 Moi, je ne fais pas de politique fiction.
18:18 On vient de désigner et médire le président du groupe Renaissance.
18:22 Moi, je suis dans le pragmatisme.
18:24 Il faut trouver des solutions aux Français au jour le jour, construire des lois, faire en sorte que ça s'améliore.
18:29 Oui, mais 2027, c'est loin.
18:31 C'est très loin.
18:33 Trop loin.
18:33 Pour qu'on puisse être en position de gagner, et je pense qu'on fera tout en tout cas pour être en position de gagner.
18:40 Il faut que le quinquennat soit une réussite.
18:42 Et pour ça, c'est tous les jours que ça se joue.
18:44 Trouver des solutions pour les Français, c'est mon travail.
18:47 Moi, les prévisions en 2027, je vous les laisse.
18:50 Une question d'actualité, c'est la fête de l'humanité ce week-end.
18:52 Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a appelé jeudi les Français à envahir les stations-services et les grandes surfaces sur fonds d'inflation.
19:00 On en parlait tout à l'heure.
19:01 Envahir les préfectures aussi, en estimant que c'était de la légitime défense face à la hausse des prix.
19:07 Ça vous choque ?
19:07 Oui, c'est complètement irresponsable.
19:09 Je crois qu'il est dans une course à l'irresponsabilité avec LFI pour pouvoir faire un peu de buzz.
19:14 Moi, je l'invite plutôt à voter les lois qui aident au pouvoir d'achat des Français.
19:19 On en a voté déjà un bon nombre et à chaque fois, ils sont aux abonnés absents.
19:24 Donc, qu'il soit payé pour être député, qu'il fasse en sorte d'améliorer concrètement la vie des Français qui votent les projets de loi qui aident leur pouvoir d'achat.
19:33 Vous avez été élu en plein cœur de l'été président du groupe Renaissance à l'Assemblée.
19:37 François Bayrou, vous aurez glissé que c'était le pire job de la République.
19:42 Est-ce que vous confirmez, Sylvain Maillard ?
19:44 Oui, d'abord, le groupe Renaissance est la force centrale de l'Assemblée nationale.
19:51 Mon travail, il est d'être au service des Français, d'être pragmatique, de trouver des solutions.
19:56 De créer des alliances aussi.
19:57 Et donc ?
19:57 Et donc, de trouver...
19:58 Et de nouer des alliances avec des forces totalement contradictoires.
20:01 De trouver des majorités pour les textes.
20:03 Vous avez raison, c'est une partie importante de mon travail.
20:06 Et je note que depuis un an...
20:08 Et ces missions impossibles ?
20:09 Depuis un an, nous avons fait voter 49 textes dont beaucoup ont une quasi-unanimité.
20:14 On n'en parle jamais, mais 49 textes qui ont été votés.
20:17 Et donc, on continuera.
20:18 Vous savez que quand vous dites 49, on a envie de vous répondre 49 alinéa 3.
20:23 Je vais pousser, moi, les textes transpartisans.
20:27 Je crois qu'il faut trouver des majorités en amont sur les différentes thématiques.
20:31 Nous avons déjà largement commencé, mais nous allons accélérer là-dessus.
20:34 Je crois que c'est ce qu'ont demandé les Français.
20:36 Ils nous ont placé largement en tête des élections législatives,
20:40 mais sans nous donner la majorité absolue.
20:42 Ils veulent que nous allions composer avec nos oppositions.
20:45 J'appelle nos oppositions à être aussi responsables, texte par texte,
20:48 pour qu'on puisse construire des majorités.
20:50 Vous allez suivre le gouvernement systématiquement,
20:52 même effectivement quand il veut passer par 49.3,
20:54 même en dehors des textes budgétaires,
20:56 alors qu'Elisabeth Borne, la Première Ministre,
20:57 a promis de ne plus passer par le 49.3 pour autre chose que les textes budgétaires ?
21:02 Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
21:03 Moi, le travail qui est le mien, c'est de trouver des majorités
21:07 et d'améliorer les textes pour qu'ils soient efficaces pour les Français.
21:10 - Éviter que les députés votent une motion trop sûre.
21:13 - Si on va voter un 49.3 ou pas, c'est qu'au fond, on n'a pas trouvé une majorité.
21:16 - On ne vote pas le 49.3.
21:17 - C'est décidé par les députés, mais ça veut dire qu'on n'a pas réussi à trouver une majorité.
21:22 Moi, mon objectif, il est de trouver une majorité pour tous les textes.
21:24 Tous les textes.
21:25 Sauf les textes budgétaires où, évidemment, les oppositions votent toujours contre.
21:30 C'est comme ça.
21:30 Elles se définissent comme en opposition quand il y a le budget.
21:35 Mais je note que dans les 49 textes dont on a parlé,
21:40 un seul a été décidé par 49.3.
21:43 - D'un mot, Sylvain Maillard, la rentrée parlementaire, elle sera agitée ?
21:48 - Elle sera soutenue, ça c'est clair.
21:49 On va commencer tout de suite par un projet de loi sur le travail.
21:54 Et pour nous, qui est important, sur la loi numérique, extrêmement importante,
21:58 je crois qu'elle est très attendue par l'ensemble des Français.
22:01 - On aura l'occasion de la reparler.
22:02 - Et sur le budget, évidemment, c'est toujours une phase importante
22:05 et avec des échanges musclés dans l'hémicycle.
22:08 - Ah ben voilà, enfin des échanges musclés.
22:10 Merci en tout cas, Sylvain Maillard d'avoir été l'invité de France Inter,
22:15 président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.

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