Sylavin Maillard, député Renaissance de Paris, invité du "8h30" franceinfo du 20 mai 2023
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:06 Bonjour Sylvain Maillard.
00:07 Bonjour Gilles Leckis, bonjour Naila Latrousse.
00:09 Le président Volodymyr Zelensky est au moment où nous nous parlons
00:12 à bord d'un avion de la République française direction Hiroshima au Japon
00:16 où se tient le sommet du G7.
00:18 C'est Emmanuel Macron qui a organisé la venue de Volodymyr Zelensky au G7 ?
00:21 Oui, évidemment il a demandé, il a eu une des discussions avec l'ensemble des membres du G7.
00:27 Mais oui, c'est un avion, c'est une fierté que ce soit la France qui soit à l'origine
00:32 parce qu'il est allé aussi avec un avion au sommet de la Ligue arabe.
00:35 Il est en Arabie Saoudite à Jeddah et il part directement rejoindre l'ensemble des membres du G7 à Hiroshima.
00:42 Il vient d'ailleurs tout juste d'atterrir Volodymyr Zelensky au Japon.
00:46 On vous assumait complètement que c'était bel et bien la France d'organiser ça
00:49 et de payer tous les frais de ce voyage.
00:51 C'était important pour la France de faire ça ?
00:52 La France est aux côtés de Volodymyr Zelensky, est aux côtés de l'Ukraine
00:57 et donc favorise évidemment l'ensemble des actions diplomatiques
01:02 qui permettent d'aider les Ukrainiens.
01:07 La France transporte Volodymyr Zelensky mais ce sont bel et bien les Etats-Unis
01:11 qui ouvrent la porte à la livraison d'avions de combat américains F-16,
01:15 ouvrir la porte à la formation de pilotes sur ces appareils.
01:19 Ce sont les Belges, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Danemark
01:23 qui vont faire concrètement ces formations.
01:26 Quel rôle va jouer la France dans l'augmentation des capacités aériennes de l'Ukraine ?
01:29 Nous aussi, nous allons former des pilotes ukrainiens aux avions français,
01:36 donc aux avions d'assaut pour le Mirage et pour le Rafale.
01:42 L'idée est très simple, c'est d'avoir des pilotes qui soient capables
01:46 d'ici un an, deux ans, de pouvoir piloter ces avions occidentaux.
01:50 Ce ne sont pas des engins faciles à maîtriser, donc ça demande du temps.
01:55 Emmanuel Macron l'avait déjà annoncé il y a quelques jours quand Zelensky est venu à Paris.
02:01 Je crois que c'est important pour nous de pouvoir aussi réfléchir à la suite
02:06 parce que ça va durer longtemps, je le dis, cette guerre va durer longtemps.
02:08 Vous n'allez pas les former sur des avions dont ils ne disposent pas,
02:11 dont ils ne disposent pas dans les combats.
02:13 Vous avez raison, ça ne sert à rien de livrer des avions s'ils ne savent pas s'en servir.
02:17 La base c'est déjà de former. On va livrer des Rafales ou des Mirages
02:21 pour le moment il n'y a pas eu de décision prise.
02:23 Vous savez aussi que les avions ce n'est pas sur des étagères,
02:26 ils doivent être disponibles.
02:28 Quand les Américains disent qu'ils autorisent la formation et le don d'avions,
02:34 ce ne sont pas des avions américains, ce sont des avions par exemple des Pays-Bas
02:37 qui leur permettraient des F-16 qui seront remplacés par des F-35.
02:41 C'est pareil en France, c'est de dire où sont les avions disponibles
02:44 dans un an et demi, deux ans, quand les pilotes ukrainiens pourront les utiliser.
02:49 Et puis à ce moment-là nous prendrons les décisions.
02:51 C'est ça qui prend du temps, c'est de convaincre les pays qui disposent
02:53 physiquement, matériellement aujourd'hui de Rafales ou de Mirages,
02:57 d'accepter d'en livrer à l'Ukraine.
03:00 Il y a deux choses, d'abord il faut former les pilotes, ça ne sert à rien de donner
03:02 du matériel dont on ne peut pas se servir.
03:03 Ça la France y est engagée.
03:04 Donc ça s'y est engagée, ça dure un an et demi, deux ans de formation.
03:07 Pendant ce temps-là il faut trouver les avions.
03:09 Les avions il y en a évidemment en France, si on parle des avions de technologie française.
03:14 Environ 200 Rafales en France je crois, 5000 avions américains en Europe.
03:19 Des Mirages aussi.
03:21 Donc ce serait ces avions de génération précédente qu'il s'agirait de livrer.
03:24 En tout cas l'idée elle est plutôt là-dessus.
03:27 Et ces avions sont par exemple disponibles en Inde et au Brésil.
03:31 Peut-être qu'on aura l'occasion de les revenir.
03:33 Sylvain Maillard, on y reviendra une autre fois puisque j'aimerais qu'on passe
03:37 au sommet de la Ligue arabe que vous évoquiez, où effectivement
03:39 Volodymyr Zelensky a fait escale avant de se rendre au Japon.
03:43 Dans la salle de la Ligue arabe où il a pris la parole, il y avait Bachar el-Assad,
03:46 président syrien, qui signe son retour dans la communauté internationale
03:49 après 10 ans de mise à l'écart.
03:51 Il y avait aussi Mohamed Ben Salman, le prince héritier qui organise ce sommet
03:54 et Aki Jo Bayden, on le rappelle, refuse de serrer la main depuis l'assassinat
03:57 du journaliste Jamal Khashoggi.
04:00 Qu'est-ce que ça dit au final que Volodymyr Zelensky se dise
04:03 "il faut quand même parler à ces gens-là".
04:04 Ça dit que tout ça, ça ne compte pas.
04:06 Que Ben Salman et que Bachar el-Assad aient été mis à l'écart un temps,
04:10 au final il reste incontournable aujourd'hui.
04:12 Il n'y a pas de paix qui se fera sans eux.
04:14 - Mais Volodymyr Zelensky, il est le dirigeant d'un pays en guerre.
04:17 Un pays en guerre et donc il cherche évidemment des alliés, des supports
04:21 partout dans le monde parce que son peuple est en souffrance absolue.
04:24 Donc ne jugeons pas Zelensky sur ce qu'il fait.
04:29 Il a besoin d'aller trouver des alliés, il va en chercher et il va au sommet
04:32 de la Ligue arabe.
04:33 - Les alliés ça peut être Bachar el-Assad ?
04:35 - Par contre que Bachar el-Assad, vous savez qu'il est personne non grata
04:39 dans le monde occidental, que la Ligue arabe décide de l'inviter,
04:43 c'est leur décision, on peut s'en offusquer.
04:47 - Vous vous en offusquez ?
04:49 - Oui, je pense que Bachar el-Assad n'a plus sa place dans le concert
04:52 international, il n'a pas à être là mais au fond ce n'est pas nous
04:56 qui invitons donc nous prenons acte de cette décision, on peut la regretter.
05:00 - Volodymyr Zelensky qui compte ses alliés, la Russie aussi,
05:04 à cette logique de deux blocs.
05:05 On sait par exemple que l'Afrique du Sud a apporté un soutien militaire
05:08 à la Russie, pour ce qui est de la Chine il n'en est peut-être question,
05:11 en tout cas rien de concret pour le moment, sur la question de la France
05:14 quand même et des avions et les occidentaux, ce n'est pas un pas de plus
05:17 vers la co-belligérance, même s'il ne s'agit pas de pilotes occidentaux
05:21 aux commandes de ces appareils mais vu l'importance et la puissance
05:25 de ces appareils, ce n'est pas un risque qui est pris à cet égard.
05:28 - Nous sommes aux côtés des Ukrainiens, il n'y a pas de doute,
05:31 nous les accompagnons au quotidien, nous voulons qu'ils gagnent cette guerre,
05:37 c'est une agression russe et donc nous répondons à leurs demandes,
05:41 ils ont des demandes sur un certain type de matériel, souvent on parle
05:45 du matériel mais on parle moins de l'argent qui permet de payer
05:48 ce matériel-là et la France contribue beaucoup avec les autres pays européens,
05:52 évidemment les Américains mais beaucoup les autres pays européens
05:55 parce que par exemple quand on ne livre pas du matériel, on a l'impression
05:57 que c'est du matériel qui vient d'ailleurs, souvent il est aussi payé
05:59 avec de l'argent français.
06:01 Donc nous sommes aux côtés du peuple ukrainien et nous ferons tout
06:04 pour qu'ils gagnent cette guerre.
06:06 - Et d'ailleurs puisque vous parlez d'argent français, il y a cette question
06:09 de la livraison d'avions de Mirage certainement, on l'a compris,
06:12 celle des blindés, alors les blindés les Français les ont déjà livrés,
06:15 on a appris qu'il y avait une commande de 130 blindés qui était envisagée
06:18 d'être passée par la France pour remplacer justement le matériel
06:21 livré à l'Ukraine, ça veut dire qu'on commence vraiment à payer l'addition.
06:24 - Il y a aussi, on va voter la loi de programmation militaire qui arrive
06:28 d'ailleurs au Parlement dès ce lundi, il y a tout un dispositif pour moderniser
06:33 les capacités de l'armée française et donc le matériel plus ancien
06:38 d'ailleurs qui doit, qui est à l'heure actuelle dans les formats de nos armées
06:42 mais qui doit sortir à terme du format des armées, nous en profitons
06:46 pour accélérer cette sortie.
06:48 - Mais vous le dites aux Français, en effet ça peut coûter cher aux finances
06:51 de la France d'apporter autant d'aide militaire à l'Ukraine.
06:54 - Ce qui peut coûter le plus cher c'est le fait de laisser la Russie
06:59 gagner au fond, de faire ce qu'elle veut.
07:01 - Il y aura de nouvelles sanctions au G7.
07:03 - Très clairement, nous sommes aux côtés des Ukrainiens,
07:05 se joue une partie de notre avenir en Ukraine.
07:07 - Il y aura de nouvelles sanctions au G7, notamment sur les diamants russes.
07:10 Est-ce que ça sert à quelque chose ces sanctions ?
07:13 Je pose la question de manière un peu provoquante, quand on voit
07:15 précisément, je reviens sur Bachar el-Assad, après 10 ans de mise au banc,
07:18 10 ans de sanctions, réinvité à la Ligue arabe, est-ce que le message
07:22 c'est pas finalement l'Occident peut faire ce qu'il veut, ces sanctions,
07:25 tout le monde finira par passer à autre chose ?
07:27 - Nous sommes dans un monde avec multipolaire, et je crois que c'est
07:31 important que nous ayons une réaction.
07:33 - Ça reste important de mettre à nouveau 30 sanctions ?
07:35 - Oui, ça complique énormément la vie et la vie économique russe à l'heure actuelle.
07:41 Est-ce que c'est l'arme absolue pour faire arrêter une guerre ?
07:43 Malheureusement non, mais il faut continuer.
07:45 C'est notre honneur, et ça met à mal l'économie russe.
07:49 - Sylvain Maillard, député de Paris, vice-président du groupe
07:51 Renaissance à l'Assemblée nationale, on se retrouve dans un très court instant.
07:54 On va parler du dialogue social, des retraites après le Fil info.
07:57 8h40, Sophie Echene.
07:59 - Les basses continuent de vibrer à Villegongy, près de Châteauroux dans l'Inde,
08:04 où plus de 23 000 personnes continuent de faire la fête au petit matin
08:07 à l'occasion du Tecnival.
08:09 Il sera environ 30 000 ce soir, selon les autorités, qui redoutent une soirée tendue.
08:13 270 gendarmes sont mobilisés aux abords du site.
08:16 Hier soir, 3 personnes ont été hospitalisées en urgence absolue,
08:19 mais leurs jours ne sont pas en danger.
08:21 L'ouest de l'Espagne, toujours en proie à un important incendie.
08:24 Depuis mercredi, près de 700 habitants ont été évacués.
08:27 Hier, un feu de forêt jugé hors de contrôle par les autorités.
08:31 Près de 9 000 hectares de végétation sont partis enfumer.
08:34 600 pompiers de tout le pays sont mobilisés.
08:37 2 personnes d'une soixantaine d'années hospitalisées en urgence absolue à Paris
08:41 après l'effondrement de leur balcon hier soir, situé au 5e étage.
08:45 Leur pronostic vital est toujours engagé à ce stade.
08:48 Leur immeuble n'a pas été évacué, mais les pompiers ont installé un périmètre de sécurité.
08:53 Un nouveau séisme au large de la Nouvelle-Calédonie cette nuit,
08:56 de magnitude 7,1, suivi d'une réplique à environ 300 km des côtes.
09:00 Tout risque de tsunami est écarté.
09:02 -Toujours avec Sylvain Maillard, député de Paris et vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
09:15 Le 8 juin à l'Assemblée, justement, vous êtes censé discuter d'un texte
09:18 pour abroger la réforme des retraites portée par le groupe Liat.
09:21 Est-ce qu'il y aura un vote pour dire les choses différemment ?
09:23 Est-ce que vous allez faire de l'obstruction parlementaire pour empêcher la discussion sur ce texte ?
09:27 -Ce texte est une arnaque, c'est un coup de com politique.
09:31 -Ca c'est le fond et on va y revenir.
09:32 -Un très très bon coup de com politique, mais c'est un coup de com politique.
09:35 -Mais est-ce qu'il y aura quand même débat ?
09:37 -Ce texte, en tout cas nous, nous disons que ce texte est inconstitutionnel.
09:41 Nous voulons appliquer l'article 40, pour dire que ce n'est pas possible d'avoir...
09:45 -Vous dites que ce n'est pas fait qu'il arrive jusque devant les parlementaires le 8 juin ?
09:50 -Non, ce n'est pas fait et nous souhaitons vraiment que le président de la commission des finances,
09:55 Éric Coquerel, joue son rôle d'arbitre et non pas de partisan de la France insoumise
10:00 et rende inconstitutionnel ce texte, c'est-à-dire fait appliquer l'article 40,
10:05 puisque n'importe quel député n'a pas le droit de créer une charge
10:08 ou une moindre rentrée fiscale pour le budget de l'Etat.
10:14 Et donc là on voit très bien qu'on est dans une dérive absolue.
10:17 Il y a deux semaines, on votait un texte sur EDF avec 11 milliards de créations de dettes,
10:22 on ne sait pas où est cet argent, et là on serait dans un texte qui crée entre 17 et 22 mill...
10:27 -Il y a deux articles, le deuxième article du texte prévoit d'augmenter la fiscalité sur le tabac,
10:32 de dire on compense les pertes ou les moindres recettes pour l'Etat par une fiscalité sur le tabac qui est accrue.
10:39 -Donc on met quoi, le paquet de cigarettes à 120 euros l'unité ?
10:42 -On parvient à doubler les taxes.
10:44 -C'est un artifice que n'importe quel député connaît très bien,
10:47 quand il veut pousser à tel ou tel amendement en mettant un gage, ça ne fonctionne pas.
10:52 Je vais vous dire un truc, Naila Latrou, c'est très important ça.
10:55 Cette discussion, on voit bien qu'on a des positions de plus en plus populistes,
10:59 c'est-à-dire que les textes suivants, si on commence à accepter qu'on puisse créer n'importe quelle dépense,
11:03 le texte suivant prochaine niche, on va nous proposer 50 milliards sur n'importe quel sujet
11:09 où il y aura un vote massif, 200 milliards sur des choses dans l'espace, on pourrait faire n'importe quoi.
11:15 -Mais vous pouvez laisser le débat se faire et contester auprès du Conseil constitutionnel ensuite la constitutionnalité.
11:19 -Mais c'est pour ça que je vous dis que c'est une arnaque et un coup de com politique,
11:21 parce qu'on sait très bien que ce texte non seulement ne pourra pas être voté au Sénat,
11:24 et en plus sera jugé inconstitutionnel par le Conseil constitutionnel.
11:27 Donc non, il y a un moment, il faut arrêter, on n'est pas un théâtre,
11:31 on est une Assemblée nationale qui est régie par une constitution, appliquant la constitution.
11:35 -Mais d'un mot, vous ne pouvez pas nous dire si oui ou non ce texte sera voté à l'Assemblée nationale ou pas,
11:39 s'il y aura un vote, si on en arrivera là ?
11:40 -Nous, nous disons que c'est un article 40, que ce texte ne doit pas...
11:43 C'est ce que je viens de dire, il faut arrêter, ce n'est pas un théâtre l'Assemblée nationale.
11:47 On est là pour porter, nous sommes les représentants, nous sommes élus dans une constitution,
11:53 cette constitution doit s'appliquer.
11:55 -Sylvain Maillard, pendant ce temps, Elisabeth Bande poursuit ses consultations
11:58 avec les organisations patronales reçues à partir de lundi,
12:00 avec les syndicats, il n'y a pas eu de consensus pour faire émerger un agenda social,
12:04 mais il y a des propositions qui sont mises sur la table,
12:06 et notamment la semaine de 4 jours, proposition mise sur la table par la CFDT et la CGT,
12:10 est-ce qu'il faut ouvrir ce débat ?
12:12 -On peut ouvrir plein de débats, le plus important tout de suite pour moi,
12:16 c'est le partage de la valeur, il y a eu un accord avec les syndicats,
12:19 un texte qui arrive et il faut le porter,
12:22 il y a encore quelques dispositions sur lesquelles il faut qu'on se mette tous d'accord,
12:26 sur le partage de la valeur, faire en sorte que quand une entreprise marche bien
12:29 et qu'elle soit en dessous de jusqu'à 10 salariés, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle,
12:33 elle puisse partager les fruits de cette croissance,
12:36 donc ça je crois que c'est intendu, les français ont raison,
12:39 ceux qui travaillent veulent gagner plus, et c'est bien logique,
12:41 donc on puisse accompagner ce mouvement-là.
12:45 -Et la semaine de 4 jours ?
12:46 -Et la semaine de 4 jours ?
12:47 -Il y a des expérimentations ?
12:48 -Bien sûr.
12:49 -Y compris dans le public ?
12:50 -On a toujours dit pourquoi pas dans les entreprises qui le souhaitent,
12:53 après généralisé je pense que c'est impossible et ce n'est pas souhaitable.
12:56 -Pourquoi ce n'est pas souhaitable ?
12:58 -En fonction des activités, ce n'est pas applicable.
13:00 Je crois que ce n'est pas aux politiques de décider l'organisation
13:04 d'une journée de travail dans les entreprises,
13:07 par contre laisser aux partenaires sociaux localement,
13:11 entreprise par entreprise, les discussions, pourquoi pas,
13:13 et puis peut-être au sein des entreprises il y a des postes qu'on peut faire en 4 jours,
13:17 d'autres ce n'est pas possible.
13:19 -Au lieu de 32 heures, au lieu de 35, payer 35,
13:21 est-ce que vous dites que ça peut avoir du bon de travailler moins ?
13:23 -Non, arrêtez, il faut arrêter cette notion du progrès social,
13:26 c'est de toujours travailler moins, on sait où ça nous mène,
13:29 il nous faut travailler plus, d'ailleurs cette réforme des retraites
13:32 qui demande un effort aux Français qui le peuvent,
13:34 c'est de travailler plus parce que vous avez un modèle social à financer,
13:37 ça ne fonctionne pas.
13:39 L'idée tout simplement de dire au fond, laissons filer les déficits,
13:43 notre train de vie on le financera par de la dette,
13:47 il nous faut travailler un peu plus.
13:49 -Sylvain Maillard, il y a à peu près un mois,
13:52 quelques jours avant le 21 avril, le jour de l'Aïd,
13:55 une fête religieuse pour les musulmans,
13:57 des policiers ont demandé aux chefs d'établissements scolaires de Toulouse
13:59 de leur fournir les chiffres de l'absentéisme,
14:02 de savoir combien d'élèves allaient rater les cours
14:04 pour fêter cette fête religieuse,
14:06 est-ce que ça vous semble normal,
14:08 est-ce qu'il est nécessaire pour les policiers
14:10 de disposer de cette statistique ?
14:12 -C'est pour le moins une maladresse,
14:14 pour le moins une maladresse,
14:16 les policiers c'est des renseignements territoriaux,
14:20 qui se renseignent je pense sur la pratique cultuelle,
14:26 qui se renseignent dessus, ça me semble assez normal,
14:29 ça fait partie de leur...
14:31 -Ça n'a pas été fait qu'à Toulouse, ça a été fait dans l'Evo aussi.
14:33 -Qu'ils se renseignent sur la pratique cultuelle,
14:35 ça me semble logique, c'est leur métier du renseignement,
14:37 à côté de ça qu'ils demandent aux directeurs
14:40 et directrices d'établissements la liste,
14:42 ça c'est juste inacceptable,
14:44 ça me rappelle beaucoup de choses,
14:46 d'ailleurs je crois que si vous en parlez,
14:48 et qu'on en a largement parlé,
14:50 c'est à quel point la façon de faire ne convient pas.
14:52 -La statistique est utile, vous dites ?
14:54 -Non, je ne pense pas que c'est une statistique.
14:56 -Au-delà de la liste du nom des élèves ou de leur identité ?
14:58 -Non, je ne crois pas que ce soit ça qui a été demandé,
15:00 je crois que c'était une statistique.
15:02 -C'est une statistique.
15:04 -Je pense que c'est plus que maladroit
15:06 de demander aux directrices et directeurs d'école
15:08 l'absentéisme ce jour-là,
15:10 je pense que c'est vraiment une maladresse,
15:13 que les policiers des renseignements territoriaux
15:16 se renseignent sur la pratique culturelle
15:18 d'usage dans tous les cultes,
15:20 ça me paraît assez logique.
15:22 -C'est-à-dire que pour aller plus loin,
15:24 être absent le jour d'une fête religieuse,
15:26 ce n'est pas forcément le signal faible d'une radicalisation,
15:28 pour dire les choses clairement,
15:30 puisque si le renseignement se renseigne sur cette statistique-là,
15:32 c'est qu'il doit percevoir un danger quelque part.
15:34 -Je ne sais pas s'il percevra un danger,
15:36 c'est à eux qu'il faudrait interroger.
15:38 -Pour l'instant, ni le ministère de l'Intérieur
15:40 ni la préfecture ne nous répond.
15:42 -C'est un autre point de vue,
15:44 c'est un autre point de vue de l'usage du culte,
15:46 de la façon de pratiquer son culte,
15:48 mais encore une fois,
15:50 cette façon de faire,
15:52 de demander aux directrices et aux directeurs d'établissements,
15:54 ce n'est ni à faire ni à refaire.
15:56 -Et autre collecte de données qui fait polémique,
15:58 l'État condamné pour un fichage nominatif
16:00 de manifestants placés en garde à vue
16:02 dans le cadre de la contestation sur la réforme des retraites.
16:04 Le tribunal administratif de Lille
16:06 a condamné l'État pour cela,
16:08 jugeant que cela portait une atteinte grave
16:10 et manifestement illégale
16:12 au droit et au respect de la vie privée des personnes concernées.
16:14 Est-ce que l'État a commis une faute dans cette affaire ?
16:16 -Vous voyez, c'est ça qui est bien en France,
16:18 c'est qu'on est une démocratie
16:20 et que l'État peut se faire condamner sur des pratiques.
16:22 Quand on entend les oppositions
16:24 à l'Assemblée nationale dire
16:26 que c'est dans un pays une dictature...
16:28 -Mais est-ce que c'était une faute de répertorier
16:30 avec leurs motifs ?
16:32 -C'est ce que dit le tribunal.
16:34 Je ne connais pas le détail de ce qui a été fiché,
16:36 mais en tout cas, le tribunal dit que c'est une faute.
16:38 -Le nom des gardes à vue
16:40 et le motif de la garde à vue.
16:42 -Donc, si le tribunal a dit
16:44 "Moi, je n'ai pas à contester une décision du tribunal",
16:46 s'il l'a dit, c'est que c'est une faute.
16:48 -Merci à vous, Sylvain Maillard, député Renaissance de Paris,
16:50 vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
16:52 invité du 8.30 de France Info.
16:54 Bonne journée à vous.