• l’année dernière
Avec David Lisnard, maire LR de Cannes.

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-09-19##

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News
Transcription
00:00 Ce matin, notre invité est David Lysnard, maire de Cannes, président de l'Association des maires de France.
00:06 David Lysnard, bonjour.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Je vais commencer avec la crise migratoire, l'homéopédousa, ces dernières 48 heures de nouvelles arrivées de migrants à l'homéopédousa.
00:15 Je cite Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne,
00:19 "L'immigration irrégulière est un défi à l'Europe qui a besoin d'une réponse européenne."
00:25 Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:27 - C'est bien qu'elle se rende compte que c'est un défi.
00:29 Il était temps, il faut une réponse européenne mais il faut une réponse aussi nationale.
00:34 Je crois moi à des principes simples de vie, c'est-à-dire la responsabilité,
00:37 de façon pompeuse on appelle ça la subsidiarité, c'est que chacun doit d'abord essayer de régler ses problèmes.
00:41 Et on voit bien que ce qui arrive à l'homéopédousa n'est pas une surprise.
00:44 Toutes les fins d'été, depuis une dizaine d'années maintenant,
00:48 on a ces flux de pauvres gens qui se font avoir d'ailleurs par des passeurs, enfin etc.
00:53 Et qui posent un défi.
00:54 Mais la difficulté aujourd'hui c'est de retrouver les moyens d'action, de ne pas se payer de mots,
00:59 et d'arriver à retrouver la confiance des habitants,
01:01 parce que la maîtrise du peuplement fait partie des droits fondamentaux des peuples.
01:06 - Mais est-ce que la France seule peut arriver à résoudre ces questions migratoires ?
01:10 Est-ce que la France a besoin de l'Europe, David Lyssenaar ?
01:13 - La réponse est un peu dans votre question.
01:15 Vu l'enchevêtrement de textes, de traités, vu la réalité continentale,
01:22 évidemment qu'il doit y avoir une action européenne, on le sait bien, notamment de contrôle des frontières.
01:27 Ces mêmes frontières qui, sous l'autorité de Frontex, méritent des moyens supplémentaires
01:32 que la commissaire européenne avait refusé l'année dernière.
01:37 Souvenez-vous de ce directeur de Frontex français qui était ferme et qui a été viré.
01:40 - Oui. - Mais ce qui est certain...
01:42 - Mais là il y a un pacte. - Ce qui est certain c'est que...
01:45 - Qui apparemment avant la fin de l'année sera enterriné, nous verrons bien, par les 28.
01:49 - Mais si on raisonne en principe et si on raisonne en réalité,
01:52 en principe la souveraineté elle appartient qu'à une seule personne, c'est le peuple.
01:56 C'est le décideur en dernier ressort. La souveraineté elle est nationale.
01:59 Premier élément, c'est un principe de base du droit.
02:01 Sur la réalité on voit bien que l'Europe n'y arrive pas, qu'il y a des approches différentes.
02:05 Donc il est certain qu'il faut trouver un point commun au sein de l'Europe pour protéger les frontières,
02:11 lutter contre ces flux migratoires non contrôlés,
02:14 mais que la décision du peuplement du pays doit être du ressort de la souveraineté populaire, c'est-à-dire des nations.
02:21 - Je vous dis ça parce que Georgia Melanie appelle à une meilleure coordination européenne
02:25 pour la gestion des arrivées de migrants,
02:29 mais est-ce un peu aussi l'échec des promesses de Georgia Melanie
02:35 qui a construit toute sa réussite politique sur la lutte contre l'immigration illégale ?
02:42 - C'est l'échec d'un système européen qui dilue les responsabilités, donc l'efficacité.
02:50 C'est aussi la mise devant la réalité des populistes, des démagogues, les "jaca focon",
02:56 et l'exemple italien en est l'expression, oui.
02:59 - Oui, la France va aider l'Italie à gérer la frontière à Menton,
03:03 installation à Menton, élargissement d'un poste de police pour accueillir certains des migrants de Lampedusa.
03:10 Leur cas sera examiné, ceux qui peuvent espérer un droit d'asile resteront,
03:19 et les autres seront expulsés.
03:21 C'est une des solutions, c'est un débat, il y a un débat autour de cette présence.
03:27 - Plusieurs choses, d'abord dans la réalité on sait bien que ceux qui ne seront pas retenus au droit d'asile
03:32 ne seront pas expulsés.
03:33 On le sait, c'est documenté, la Cour des comptes l'avait documenté depuis des années,
03:37 95% des expulsions n'ont pas lieu, donc il faut arrêter là aussi de se moquer du monde.
03:43 Deuxième élément, nous sommes dans une crise démocratique
03:48 qui est une crise de l'exécution des choses, avant d'être une crise de la représentation,
03:52 et qui vient de la différence entre la parole du politique et les actes du politique.
03:56 Dans la parole d'hier, on a déjà eu une contradiction.
04:00 Au sein de la parole de l'exécutif, on a eu un ministre de l'Intérieur qui dit
04:04 "nous n'accueillerons pas ces immigrés",
04:07 une ministre des Affaires étrangères qui dit "nous prendrons notre part à l'effort",
04:10 et un président de la République qui disait "la France doit assumer sa part de solidarité".
04:13 Donc déjà contradiction dans les mots et dans les actes, on a eu la même journée hier,
04:16 le ministre de l'Intérieur qui dit "nous n'accueillerons pas",
04:19 et le ministère de l'Intérieur à travers les préfectures qui disent "nous sommes en train
04:22 de voir comment accueillir à Menton".
04:24 Donc c'est ce qui crée de l'énervement, c'est ce qui crée, ce qui alimente.
04:28 - Est-ce que le gouvernement nous ment ? Est-ce que le gouvernement ne nous dit pas la vérité ?
04:33 C'est ce que je comprends à travers ce que vous dites.
04:36 Est-ce que le gouvernement nous dit la vérité ?
04:39 Disons qu'il y a plusieurs vérités qui se contredisent, donc la conclusion, chacun l'a fait, voilà.
04:43 - Oui, bon, c'est clair.
04:44 À propos d'immigration, que pensent beaucoup de Français, David Lissnard ?
04:49 Que l'État choisit d'aider les immigrés plutôt que des Français.
04:52 À leurs yeux, l'aide aux immigrés se fait au détriment des Français.
04:56 Vous l'entendez, cela ?
04:57 - On l'entend, je l'entends d'ailleurs de...
04:59 C'est ce que j'essaie d'expliquer parfois à certains amis politiques, je l'entends de partout.
05:04 Je l'entends y compris de Français d'origine immigrée, qui disent qu'il faut couper le robinet de l'immigration.
05:09 Des Français d'origine italienne, d'origine espagnole, d'origine maghrébie...
05:14 - Alors comment ? Que faire ? Que proposer-vous ?
05:16 - Après, il faut regarder la réalité.
05:19 En fait, il ne s'agit pas de désigner des populations et des individus.
05:21 Il s'agit de prendre l'immigration comme un phénomène social et de le maîtriser.
05:25 Parce que quand on voit les problèmes de logement en France,
05:29 quand on voit les problèmes, les salaires tirés à la baisse sur certains métiers,
05:33 on se rend compte qu'il y a besoin de contrôle des flux migratoires, ce qui n'est pas le cas ces dernières années.
05:39 - Donc plus de contrôle des flux migratoires, parce que je veux bien, on entend ce que disent les Français,
05:45 encore faut-il leur proposer des solutions, en français.
05:48 - Oui, mais parallèlement...
05:49 - Même si la solution, ce n'est pas facile, il y en a plusieurs...
05:52 - C'est multifacteur. Parallèlement, évidemment, au développement des pays d'origine,
05:57 mais qui a un vieux débat, qui est quand même la base de tout.
06:01 Comment l'Afrique se développe, comment l'Orient se développe, ce sont des vraies questions.
06:06 Et qui passent par la liberté, l'investissement, la lutte contre la corruption, etc.
06:11 Mais en termes de mesures, il faut rétablir la possibilité d'expulser les clandestins,
06:16 qui a été supprimé fin 2012, de mémoire.
06:19 Donc rétablir le délit de séjour illégal.
06:22 Il est évident qu'il faut revoir les conditions du droit du sol.
06:24 On a commencé à le faire sur Mayotte, mais aujourd'hui on a un droit qui...
06:29 - Trop permissif !
06:30 - Si vous voulez, moi je suis attaché à l'état de droit.
06:32 Les gens disent qu'il faut jeter l'état de droit, l'état de droit c'est la liberté.
06:35 Mais l'état de droit il n'est pas figé, il ne faut pas le fossiliser.
06:37 L'état de droit, ça ne doit pas être l'impossibilité du droit de l'État d'appliquer des mesures.
06:43 Donc, ce qui est proposé, par voie référendaire, pour dépasser les blocages du droit européen,
06:50 notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme, ou du Conseil d'État,
06:55 est la bonne raison.
06:56 Aujourd'hui, il faut retrouver des moyens d'action en droit, puis des moyens d'action concrètement,
07:02 avec des "hotspots", c'est-à-dire des lieux où les demandes des immigrés sont traitées hors des frontières.
07:07 C'est une mesure que nous proposons depuis longtemps,
07:10 c'est une mesure qui a été évoquée aussi récemment à gauche par Bernard Cazeneuve,
07:14 et c'est une mesure indispensable.
07:16 - Bien, dans l'Isère, un maire, vous êtes président de l'Association des maires de France,
07:20 refuse de marier un Algérien présent illégalement sur le territoire français.
07:25 Vous le soutenez ? - Oui, oui, oui, bien sûr.
07:27 - Sans problème. - Mais parce que c'est juste du bon sens.
07:31 C'est-à-dire que vous êtes maire, vous êtes soi-disant, vous êtes l'autorité judiciaire,
07:37 en fait, dans la réalité, c'est pas vraiment.
07:38 Enfin, en théorie, nous sommes officiers de police judiciaire.
07:41 Toute la journée, vous luttez contre l'incivisme, vous dites aux gens de ne pas jeter les déchets dans la rue,
07:47 vous dites aux gens de respecter leur permis de construire, etc.
07:50 Et on voudrait vous obliger à marier quelqu'un qui a l'interdiction d'être là.
07:57 C'est-à-dire, vous avez une obligation de reconnaître la présence de quelqu'un qui a l'obligation d'être ailleurs.
08:02 Tout ça est absurde, et c'est ce léviathan bureaucratique,
08:06 cette absurdité de règles, de niaiseries, qui depuis 40 ans plombe le pays.
08:10 - Nous allons revenir sur la bureaucratie.
08:12 Créer un titre de séjour spécial pour les personnes exerçant un métier en tension,
08:18 c'est une bonne idée ? Que vous soutenez ou pas ? Ou la contestez ?
08:22 - C'est une aspiration de beaucoup d'employeurs, de beaucoup d'individus qui bossent.
08:27 - J'imagine qu'on vous fait la remarque d'ailleurs à Cannes.
08:30 - Oui, bien sûr. Sauf que vous savez, la vie doit être un peu plus simple.
08:34 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas adresser des messages contradictoires en même temps.
08:38 Vous ne pouvez pas dire à un moment donné "nous sommes face à un flux migratoire qui pose problème",
08:42 ce que tout le monde aujourd'hui reconnaît sauf l'extrême-gauche,
08:44 qui a zimuté en l'occurrence, mais c'est pas un scoop.
08:47 Et d'un autre côté dire "on va régulariser des personnes qui certes sont méritantes, mais sont des clandestins".
08:53 Donc il faut distinguer cette question de la remise en ordre de la législation et des moyens sur l'immigration.
09:00 Parce qu'il est évident qu'on ne peut pas adresser ces signaux contradictoires.
09:04 - Donc vous dites non ?
09:06 - Oui, quand on prend la droite et dit que c'est un appel d'air, c'est évidemment un appel d'air à l'immigration.
09:08 - Vous dites non ? - Bah non.
09:09 - Non. Il faut aussi sanctionner d'une très forte amende l'emploi d'une personne en situation irrégulière.
09:14 - Oui, il faudra voir. - Dans ces conditions.
09:16 - Vous allez dresser des amendes à l'encontre de tous les commerçants, de tous les petits chefs d'entreprise
09:22 qui emploient des personnes en situation irrégulière.
09:24 - Je connais pas... Moi je viens du commerce.
09:26 - Vous n'en connaissez pas ?
09:28 - Non, je connais bien sûr des chefs d'entreprise qui ont des... à la plonge, etc.
09:32 des personnes qui viennent de Tunisie, j'en vois tout le temps.
09:34 Mais je ne connais pas un chef d'entreprise, un commerçant,
09:36 qui volontairement aille d'abord vers un clandestin, si vous voulez.
09:40 Parce que le marché du travail est tellement administré, est tellement sous-performant,
09:44 la formation n'est tellement pas adaptée aux besoins du pays,
09:46 qu'il y a ensuite un principe de réalité économique qui s'impose.
09:49 Mais ce qu'il faudra voir, c'est évidemment avoir enfin une vraie politique
09:53 pour couper le robinet de l'immigration.
09:55 Et une fois qu'on aura cette politique, qui redonnera de la confiance dans la capacité de l'État à agir,
10:00 traiter individuellement, sur des critères d'intégration et d'assimilation,
10:04 tous les cas des personnes qui seraient depuis longtemps équitécotisées.
10:06 - Alors, les aides sociales, justement, la réforme du RSA,
10:09 15 à 20 heures d'activité par semaine pour la réinsertion,
10:14 c'est un conditionnement, versement du RSA, vous approuvez ?
10:18 - C'était la base, lorsqu'il a été créé.
10:21 D'abord le RSI, puis le RSA.
10:23 On verra dans les actes qui contrôle ça, qui met en œuvre.
10:27 La réalité, c'est qu'aujourd'hui, les aides sociales sont tellement éparpillées,
10:32 certains disent qu'il y a plus de 470 aides sociales,
10:34 qu'il n'y a aucun contrôle.
10:36 Et ce qui fait au détriment des personnes les plus pauvres qui en ont besoin,
10:40 et qui alimente cette spirale infernale des comptes publics,
10:44 puisqu'aujourd'hui, un tiers de la richesse en France va dans les aides sociales.
10:49 C'est un record absolu du monde.
10:51 C'est le double de quasiment tous les autres pays civilisés.
10:54 C'est ce qui est en train de déstructurer la société et fait beaucoup de mal.
10:58 - Alors on les baisse, alors on les contrôle mieux,
11:02 alors on les conditionne, ces aides sociales ?
11:06 David Lissner ?
11:08 - J'ai un univers où on m'a toujours appris que quand il y avait un droit, il y avait un devoir,
11:11 que quand il y avait une liberté, il y avait une responsabilité.
11:13 Oui bien sûr, il faut les conditionner.
11:15 Il s'agit de... pour aller vite.
11:17 - Oui.
11:18 - Je crois qu'on peut être beaucoup plus efficace pour aider les plus précaires et les plus pauvres,
11:22 et beaucoup plus efficace pour les comptes publics.
11:25 Et cela passerait par cette allocation sociale unique
11:28 sur laquelle on travaille à mon parti Nouvelle Énergie,
11:31 qui est proposée par d'autres avant,
11:33 qui permettrait d'avoir des critères, de conditions,
11:35 le taux de handicap...
11:37 - Une seule allocation sociale, regroupant...
11:39 - Oui, mais multi-critères.
11:40 Ce qui permettrait d'éviter les doublons, les triplons...
11:42 - Le handicap...
11:43 - Parce qu'aujourd'hui, vous avez une multiplication des administrations,
11:46 donc des frais,
11:48 qui font que cette politique sociale coûte très cher en frais administratifs,
11:51 comme tout ce qu'on fait en France.
11:52 Vous avez des doublons, des triplons qui favorisent la fraude,
11:55 et vous avez des dispositifs qui ne sont pas assez perceptibles
11:57 par des personnes très pauvres,
11:59 parce qu'il y a un éparpillement.
12:00 Donc oui, il va falloir faire un travail de mise en ordre
12:02 très profonde dans le système social.
12:04 - Suspension des allocations aux parents d'enfants délinquants ?
12:08 - Oui, mais il ne suffit pas de dire ça.
12:11 - Plus d'aide sociale municipale, par exemple.
12:14 - Non, mais ça renvoie à un système de responsabilité individuelle.
12:17 Depuis 40 ans, vous nous faire croire qu'il y a une responsabilité collective.
12:20 Or, ça n'existe pas, la responsabilité collective.
12:22 Moi, quand j'ai fait l'armée,
12:23 on m'a appris qu'on ne pouvait pas avoir de punition collective.
12:25 Et c'est logique.
12:26 On est responsable de ses actes.
12:27 Pourquoi je vous dis ça ?
12:29 Parce qu'aujourd'hui, lorsque vous avez,
12:31 et j'avais écrit là-dessus avec Naïma M. Fadel,
12:33 avec Alexandre Amartin, avec le professeur Boris Berger, le pédopsychiatre,
12:38 lorsque vous avez un mineur qui produit un acte de délinquance violent,
12:42 malheureusement c'est exponentiel,
12:44 l'excuse de minorité est activée.
12:47 Et on vous dit "les parents ne sont pas responsables de ce gamin",
12:49 alors qu'il est mineur,
12:50 et le mineur n'est pas responsable.
12:52 Donc qui devient responsable ? La société.
12:54 C'est-à-dire une abstraction, c'est-à-dire vos impôts.
12:55 Et nous, on prend perpète pour payer des impôts
12:57 pour des personnes qui refusent de s'insérer,
12:59 des personnes qui nuisent.
13:01 Donc il faut rétablir la responsabilité individuelle.
13:03 Il faut abaisser l'excuse de minorité.
13:05 Mais si le mineur n'est pas jugé responsable,
13:08 ben oui c'est aux parents.
13:09 Il ne s'agit pas de dire simplement "on va couper les aides",
13:11 il s'agit de dire que les parents,
13:13 moi j'ai des enfants, jusqu'à 18 ans, c'est ma responsabilité.
13:16 S'ils commettent des actes, ça peut arriver,
13:18 je dois assumer, je suis solvable, donc je dois payer.
13:21 - Vous avez appliqué à Cannes ?
13:23 - Oui, on l'applique avec les moyens qui sont les nôtres.
13:25 - Avec les moyens qui sont les vôtres.
13:27 - Parce qu'on n'a pas l'autorité sur ces questions-là.
13:30 - Par exemple, expulsion de logements sociaux
13:32 en cas de famille délinquante ?
13:34 - Mais bien sûr.
13:35 - Une famille délinquante, oui, vous êtes favorable.
13:37 - Et d'ailleurs, quand ces mineurs de 15 ans
13:39 avaient agressé cette personne âgée de 89 ans,
13:42 j'ai demandé tout de suite l'expulsion des enfants.
13:45 - Ils ont été expulsés ?
13:46 - Non, parce que le droit aujourd'hui
13:48 ne le permet que dans des cas très rares.
13:50 Et c'est là qu'on en revient à l'impuissance publique
13:52 qui fait que ça énerve tout le monde
13:54 et ça renvoie les gens vers l'abstention, vers les extrêmes.
13:56 - Alors, le budget 2024, je sais que vous êtes
13:58 très attaché aux questions budgétaires.
14:00 Bientôt devant le Parlement, demain je recevrai
14:02 d'ailleurs le ministre du Budget,
14:04 bientôt devant le Parlement,
14:06 sorti du "Quoi qu'il en coûte",
14:08 quelques chiffres, croissance pour 2024,
14:10 dit le gouvernement 1,4, la Banque de France
14:12 parle de 0,9, inflation
14:14 à 2,6, déficit public 4,4,
14:17 4,4% en 2024,
14:19 au-dessus des 3%,
14:21 les fameux critères de Maastricht,
14:23 la dette passera de 111,8% du PIB en 2022
14:27 à 108,1% en 2027,
14:30 donc petite baisse,
14:32 dette plus de 3 000 milliards,
14:34 que les choses soient claires.
14:35 Est-ce que la France est bien gérée ?
14:37 - Non, la France n'est pas bien gérée
14:39 et c'est pas nouveau.
14:41 Derrière ces réalités comptables,
14:43 il y a surtout des réalités humaines.
14:45 C'est ça qu'il faut expliquer,
14:47 c'est-à-dire que la comptabilité, c'est pas une finalité, mais c'est une modalité.
14:49 C'est quoi ces réalités humaines ?
14:51 C'est des taux de prélèvement obligatoire
14:53 les plus élevés du monde.
14:55 Nous sommes, quand on prend la richesse, à 46% d'impôts et de charges.
14:57 C'est le record du monde.
14:59 Une dépense publique qui est le record du monde
15:01 et pourtant des services publics qui sont de plus en plus défaillants
15:03 sur les missions de base, la santé,
15:05 la justice, la sécurité.
15:07 Pourquoi ? Parce que
15:09 trop de dépenses
15:11 génèrent de la dépense inutile,
15:13 c'est ça qu'il faut comprendre.
15:15 Et que trop d'administrations
15:17 tuent, de même que trop d'impôts tuent l'impôt,
15:19 de l'affaire, on dit en économie,
15:21 trop d'administrations tuent le service public.
15:23 Et donc, non,
15:25 il y a un problème de gestion manifeste
15:27 et le quoi qu'il en coûte est souvent
15:29 devenu du n'importe quoi qu'il en coûte.
15:31 - Du n'importe quoi qu'il en coûte, Daniel Lysnard ?
15:33 - Oui, David, Daniel, vous êtes très bien, mais moi c'est David.
15:35 - David. - Mais Daniel est formidable,
15:37 c'est Daniel qui nous écoute.
15:39 - David Lysnard.
15:41 - Vous dites
15:43 la France est mal gérée, mais quelles recettes
15:45 préconisez-vous ?
15:47 Je ne sais pas moi, vous diminueriez le budget
15:49 de quel ministère ? Où feriez-vous
15:51 des économies ?
15:53 David Lysnard. - Alors, on ferait comme
15:55 on fait dans toute entreprise, c'est-à-dire
15:57 que déjà, on cherche à motiver
15:59 les gens qui bossent pour vous.
16:01 Comparaison de vos paraisons, mais dans nos entreprises,
16:03 - On abandonne les 35 heures, tiens, au passage.
16:05 - Mais bien sûr, il faut laisser la possibilité
16:07 aux salariés,
16:09 aux travailleurs de bosser plus longtemps.
16:11 - Travailler plus, par exemple, 37 heures, payer 37.
16:13 - Mais bien sûr, regardez ce qui fonctionne autour de nous,
16:15 dans des pays où les salaires
16:17 médians ont évolué de façon très positive,
16:19 où les revenus ont augmenté,
16:21 vous regardez
16:23 bien sûr Outre-Rhin, vous regardez dans les pays
16:25 scandinaves, vous regardez la Suisse,
16:27 qui était un pays plus pauvre que la France
16:29 il y a 60 ans, et aujourd'hui qui est un pays
16:31 plus riche que nous. Donc, tout simplement,
16:33 de laisser beaucoup plus de liberté de travail
16:35 pour...
16:37 Si vous voulez, on a trois problèmes aujourd'hui
16:39 qui détruisent le service public et qui
16:41 coûtent cher aux contribuables. La bureaucratie,
16:43 qui est un fléau, et ça,
16:45 si on a le temps, il y a vraiment des moyens,
16:47 il n'y a pas une fatalité, on peut
16:49 baisser la bureaucratie et éviter
16:51 les effets de perdition administrative.
16:53 Deux, il y a bien sûr le rapport au travail.
16:55 Améliorer la productivité du travail
16:57 m'aurait augmenté le volume de travail.
16:59 C'est fondamental. - Donc on travaille plus.
17:01 - Une immigration qui fait qu'on importe.
17:03 - Donc, travailler plus, David Lissnard.
17:05 - Pour ceux qui le veulent, oui. Mais moi, vous savez, autour de moi,
17:07 en mairie, je ne vois que des gens,
17:09 beaucoup de gens qui veulent bosser plus, contrairement à
17:11 les gens en commun, qui veulent être
17:13 propriétaires de leur vie, donc bosser plus,
17:15 sans sortir des vieux slogans,
17:17 gagner plus quand ils le peuvent.
17:19 Et troisième élément, c'est l'immigration, qui fait qu'on importe
17:21 de la pauvreté, et l'émigration qui fait
17:23 qu'on exporte des talents et de la richesse.
17:25 - Vous parliez de la Suisse,
17:27 tout à l'heure. Très intéressant, j'ai remarqué
17:29 ça dans les chiffres de l'OCDE.
17:31 En France, comme dans la plupart
17:33 des pays de l'OCDE, les revenus du capital
17:35 sont moins taxés
17:37 que les revenus du travail. En Suisse,
17:39 ce n'est pas le cas.
17:41 - Mais parce que, en France, ça renvoie des épouvantailles.
17:43 - 14 points de moins,
17:45 en France.
17:47 Les revenus du capital sont moins taxés
17:49 que les revenus du travail. Chiffre de l'OCDE.
17:51 - Vous dites en France, en Suisse... - Est-ce logique ?
17:53 En France, en Suisse, c'est égal.
17:55 - Alors, le capital, c'est quoi ? C'est l'investissement.
17:57 On est d'accord ? Il y a deux facteurs
17:59 de production qui créent la richesse. - C'est aussi les dividendes.
18:01 - Le travail et l'investissement.
18:03 Le dividende, c'est la rémunération de l'investissement.
18:05 - Oui, c'est le capital. - Donc, c'est la rémunération de l'investissement.
18:07 Et,
18:09 si vous voulez un pays prospère,
18:11 il faut de l'investissement.
18:13 Donc, il faut qu'en système comparatif,
18:15 votre capital ne soit pas plus taxé qu'ailleurs.
18:17 - Mais la Suisse est prospère.
18:19 - La France a un capital qui est plus taxé
18:21 que les autres pays européens.
18:23 - Ah non ? - Ah bah si.
18:25 - Ah bah moi, j'ai vu le tableau de l'OCDE.
18:27 - Ah non, non, mais ça, c'est une
18:29 absolue vérité.
18:31 Et vous avez donc une... Et d'ailleurs,
18:33 quand on regarde la répartition des revenus
18:35 entre les revenus de l'investissement et les revenus
18:37 du travail, on est depuis
18:39 une soixantaine d'années à peu près dans les mêmes ratios.
18:41 La rémunération du capital
18:43 avait augmenté dans les années 80,
18:45 avec la gauche d'ailleurs, et depuis
18:47 elle est revenue au niveau des années 50 et 60.
18:49 - La taxe sur
18:51 les super-profits pétroliers
18:53 qui est envisagée,
18:55 vous y êtes favorable ou pas ? Faut-il taxer
18:57 les super-profits pétroliers ? - Non.
18:59 Non, parce qu'aujourd'hui,
19:01 on a besoin d'investir dans
19:03 les énergies décarbonées, on a besoin
19:05 de donner des exigences de décarbonation
19:07 et d'utiliser la force
19:09 du capitalisme pour relever le défi
19:11 climatique.
19:13 Toute cette démagogie
19:15 qui consiste à dire
19:17 "Pour taxer plus, on est toujours très très bon."
19:19 A la fin, de toute façon, c'est le consommateur et le
19:21 contribuable qui assument tout le temps.
19:23 Et donc, ce qu'il faut aujourd'hui, c'est
19:25 d'avoir des entreprises compétitives,
19:27 d'avoir une égalité
19:29 fiscale. Or, on a des
19:31 disparités fiscales au détriment des PME,
19:33 donc il y a un manque d'équité,
19:35 et ça c'est une injustice profonde,
19:37 mais ne croyez pas qu'en sortant
19:39 les surtaxes, les super-profits,
19:41 François Hollande s'y était
19:43 attaché, et puis
19:45 il est revenu en arrière un an après,
19:47 la gauche, une partie, dans les années 80, avait essayé,
19:49 tout ça ne fonctionne pas.
19:51 Fait que tout le monde se barre à l'étranger,
19:53 et que les autres s'enrichissent sur notre dos. - Et la vente à perte
19:55 des carburants ?
19:57 Est-ce que vous pensez que le gouvernement
19:59 est dans une improvisation permanente
20:01 sur ces questions de prix des carburants ?
20:03 - Je pense qu'il est,
20:05 il y a des gens de grande qualité, mais qu'il est
20:07 prisonnier d'un schéma, qui est un schéma archaïque
20:09 qui s'appelle le social-étatisme,
20:11 et qui fait qu'à chaque difficulté, on pense
20:13 que c'est l'État qui va régler le problème. Or, l'État
20:15 est une partie du problème, souvent.
20:17 - Et là, c'est une partie du problème avec les taxes !
20:19 - Oui, bien sûr,
20:21 les taxes, c'est l'État qui les lève, d'ailleurs. - Marine Le Pen
20:23 dit "il faut restituer une partie du surplus
20:25 de TVA aux Français", c'est ce qu'elle a dit, à la soirée.
20:27 C'est ce que dit la droite, sauf qu'il faut d'abord rétablir
20:29 les comptes publics, autrement, ça se traduira
20:31 par de la dette, donc on plombera, sans faire
20:33 de mauvais jeu de mots, s'agissant de carburants,
20:35 des générations futures. Sur l'histoire de vente à perte,
20:37 remettre en cause à votre 63,
20:39 qu'est-ce qu'on dit ? On dit aux distributeurs, et je l'ai écrit
20:41 samedi ou dimanche, donc c'est pas la lucidité rétrospective,
20:43 ce qui est...
20:45 C'est bon. Et donc,
20:47 on dit "vous allez pouvoir vendre à perte".
20:49 Bon, ok. Sauf que,
20:51 évidemment, les distributeurs ont des recettes,
20:53 parfois de façon très, très majoritaire,
20:55 les grandes surfaces
20:57 sur les biens alimentaires,
20:59 ou les stations avec concessions
21:01 sur aussi, d'ailleurs, des problèmes alimentaires.
21:03 Donc, les pompistes indépendants disent
21:05 "vous êtes bien gentils, mais nous, si on vend à perte, on ferme".
21:07 Nous, on n'a que ça comme revenu.
21:09 Donc, personne ne bosse pour perdre de l'argent.
21:11 Et donc, on va inventer,
21:13 j'ai entendu ça ce matin, je l'avais annoncé
21:15 ce week-end, eh bien l'État
21:17 va inventer une administration, donc des prélèvements en plus,
21:19 un machin en plus, pour aider
21:21 les pompistes qui vendent
21:23 à perte. Ce système est fou. C'est-à-dire
21:25 c'est ça, n'importe quoi qu'il en coûte. On veut
21:27 faire plaisir à l'opinion,
21:29 on sort une mesure qui
21:31 flatte l'opinion, mais l'opinion n'est pas dupe,
21:33 évidemment, et on crée un machin
21:35 pour compenser
21:37 les effets pervers de la mesure que l'on
21:39 prend. Et c'est comme cela qu'on a le record du monde
21:41 des impôts et des charges, malgré toutes les annonces,
21:43 et le record du monde de la dépense publique.
21:45 Et on va dans le mur, il faut en finir avec 40 ans
21:47 de social-étatisme. - David Lysnard, je
21:49 vous écoute. - Vous avez raison.
21:51 Vous êtes en train de préparer
21:53 la présidentielle de
21:55 2027. Est-ce que vous êtes en train de préparer
21:57 la présidentielle de 2027 ? - Je suis
21:59 en train de préparer toutes les prochaines échéances.
22:01 - De vous préparer.
22:03 - Et donc de préparer, oui, un projet
22:05 de gouvernement,
22:07 un projet de... Moi je crois
22:09 encore à la démocratie. Beaucoup de gens n'y croient
22:11 plus. L'enjeu c'est de montrer
22:13 que la démocratie ça peut fonctionner. - Donc vous serez candidat
22:15 en 2027. - Et ça faut mettre ça.
22:17 Et c'est pas la langue de bois.
22:19 Il faut se mettre
22:21 en capacité d'être entendu.
22:23 Tiens, dire, on peut peut-être faire quelque chose.
22:25 C'est pas simple. - Vous allez inaugurer votre
22:27 nouveau quartier général le 3 octobre à Paris.
22:29 - Un siège national. C'est ouvert à chacun.
22:31 Vous pouvez venir. 69
22:33 rues des entrepreneurs dans le 15ème.
22:35 Mardi 3 octobre à 19h.
22:37 Nouvelle énergie. Et on bossera
22:39 un campus... - David Lysnard, le libéral assumé,
22:41 qui prépare. - Celui qui croit
22:43 le responsabiliste assumé, à la responsabilité
22:45 individuelle, donc à la liberté. - Donc
22:47 Laurent Wauquiez n'est pas le candidat à votre candidat
22:49 naturel. - Ce qui, aujourd'hui,
22:51 à 4 ans d'une présidentielle, si vous ne pensez
22:53 qu'à votre aventure
22:55 personnelle, vous tombez dans le délire narcissique
22:57 et c'est aussi ce qui flingue la politique. - Non mais votre aventure
22:59 personnelle se conjugue à
23:01 une aventure collective. - Avec plein de personnes
23:03 qui ne sont pas connues, avec des gens plus
23:05 connus, comme François-Xavier Bellamy, comme
23:07 Hervé Morin, comme d'autres, on bosse
23:09 sur un projet, un corpus,
23:11 quelque chose, des principes. Pas un programme
23:13 qui se fracasse sur les réalités, mais
23:15 des principes. - Avec un objectif
23:17 politique, la présidentielle de 2027.
23:19 - Comment on baisse la dette ?
23:21 Quand j'ai été élu maire de Cairnes, on m'a dit "vous pourrez jamais baisser la dette".
23:23 On en a 65 millions de baisses de la dette, dans une ville
23:25 qui a un taux de pauvreté qui est bien supérieur à la moyenne nationale.
23:27 On a créé de la productivité,
23:29 on a fait des cercles de qualité, on a moins
23:31 d'agents de la fonction publique, mais mieux payés.
23:33 On essaie de motiver les gens. Comment on arrive
23:35 à refaire fonctionner l'appareil de l'État ?
23:37 À ne plus faire en sorte que les doctrines
23:39 gouvernementales s'adaptent à la
23:41 pénurie, on l'a vu sur le Covid, on le
23:43 voit sur les places de prison, on le voit sur l'immigration.
23:45 Bref, retrouver une espérance
23:47 dans la capacité d'exécution
23:49 et de concrétisation d'une ambition
23:51 pour la France. - Avec un objectif ?
23:53 - De gagner les élections de 2027, évidemment.
23:55 Législative, présidentielle, et on verra
23:57 qui peut porter ce corpus.
23:59 L'enjeu, c'est de...
24:01 - Mais vous ne serez pas tête de liste LR aux Européennes,
24:03 j'ai lu ça, j'ai entendu ça. - Non, mais pour
24:05 une raison très simple,
24:07 c'est que j'ai un mandat de maire,
24:09 maire de Cannes, ça me prend beaucoup de...
24:11 J'ai l'honneur d'être président des maires de France.
24:13 Si par... - D'ailleurs...
24:15 - Vous savez, quand vous présentez une élection, vous n'êtes jamais à l'abri d'une victoire.
24:17 - Reconduit en novembre.
24:19 - Si je devenais... Ouais, tout à fait.
24:21 Si je devenais député européen, je serais obligé
24:23 par la loi d'abandonner mon mandat de maire.
24:25 Et je crois que rétablir la confiance,
24:27 c'est assumer ses mandats. - Merci.
24:29 - Merci à vous, David Lyssenaert, d'être
24:31 venu nous voir ce matin. Il est 8h58,
24:33 vous réagissez, évidemment.

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