• l’année dernière
Avec Elisa Jadot, journaliste

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-09-15##

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Transcription
00:00 Le 10h30 Sud Radio Média, Stéphanie Demurue, Gilles Gansman.
00:05 Sud Radio Média avec vous, Gilles Gansman, il est 10h05, soyez les bienvenus chers auditeurs,
00:11 vous êtes chez vous sur Sud Radio et aujourd'hui, Gilles Gansman, nous sommes avec Elisa Jadot,
00:17 journaliste à l'occasion de la sortie de son documentaire sur France 5, Dimanche,
00:21 "Le monde en face, enfants sous influence surexposés au nom du like". Gilles.
00:27 Bonjour, on va parler de ce documentaire sur le fait qu'on publie de plus en plus des photos de nos enfants
00:36 et qu'on ne sait pas où ils se retrouvent, ils sont parfois dans des réseaux pédophiles
00:41 ou parfois exploités pour de la publicité, on va découvrir tout ça avec la réalisatrice de ce doc,
00:48 on a plein de questions à lui poser Elisa Jadot. C'est votre dernière ?
00:52 Oui, c'est ma dernière, mais c'était un plaisir d'être avec vous et puis on embrasse bien fort Valérie,
00:57 qui sera de nouveau parmi vous lundi, exactement.
01:00 Ça vous a plu ?
01:01 Mais absolument, un bonheur.
01:03 C'est bien de faire des polémiques, de parler des médias différemment comme on le fait à Sud Radio.
01:08 Ça fait du bien pour une fois d'être de l'autre côté de la barrière.
01:10 Ah bah vous voyez.
01:11 Alors Elisa Jadot, on est avec elle en direct, non pas encore.
01:16 On passe sous appui.
01:17 Oui, directement, directement et puis on retrouvera Elisa Jadot avant.
01:21 Vous voyez, il fallait bien que je fasse une petite bourde avant de partir.
01:24 Non, non, elle est géologie.
01:25 Elle est zapping.
01:26 Elle est zigi, votre zapping.
01:27 Sud Radio Média, l'instant zapping.
01:30 C'est la polémique du moment dans tous les médias et ils en ont parlé également chez Jean-Jacques Bourdin
01:36 et dans La Matinale, Emmanuel Macron a décidé d'assister à la messe du pape François
01:42 qui vient le samedi 23 à Marseille, quotidien, à compiler les chaînes médias qui débattaient sur ce sujet.
01:49 J-8 avant la venue du pape à Marseille.
01:52 A vous de nous dire si le président de la République doit aller à la messe.
01:55 Est-ce la place d'un président de la République ?
01:58 Mais évidemment la laïcité n'est pas au cœur de tout ça.
02:00 Ça n'en fiche.
02:01 On l'a vu avec la Baïa.
02:02 Une bonne grosse polémique comme seule la France sait en produire.
02:05 Pascal Praud fait une référence à la Baïa car c'est la France insoumise qui a mis les pieds dans le bénitier.
02:10 Sophia Chikirou parle de comportement anti-laïque d'Emmanuel Macron.
02:14 Pour Fabien Roussel, le chef de l'État, il fait une erreur.
02:16 Ou il participe à toutes les cérémonies religieuses des différentes religions que nous avons dans notre pays
02:23 ou il ne participe à aucune.
02:25 Un président de la République n'a pas manifesté sa préférence pour une religion.
02:29 Ça fait énormément parler.
02:32 Exactement, je pense que la polémique va continuer jusqu'à l'arrivée du pape à Marseille
02:38 qui est un événement, il n'était pas venu depuis très longtemps.
02:42 Un livre qui fait également beaucoup parler, celui de Laura Bussigny
02:46 qui a écrit un livre sur les nouveaux inquisiteurs.
02:48 Laura Bussigny, c'est une journaliste au point.
02:51 Elle s'est infiltrée dans le milieu woke et raconte comment, pendant qu'elle était dans ce milieu woke,
02:58 on lui a demandé d'enlever les blancs dans les défilés de la Pride.
03:01 Moi, j'ai été engagée au service d'ordre puisque je suis franco-marocaine.
03:06 Et à ce service d'ordre, mon travail était d'appliquer la non-mixité,
03:10 ce qui veut dire trier les personnes selon leur couleur de peau et donc de trier les blancs.
03:14 Et vous le faites ?
03:15 Exactement, je le fais.
03:16 Et ils sortent du cortège ?
03:17 Ils le font avec énormément de docilité. En effet, c'est ce qui m'a le plus choquée, je pense.
03:20 Vous leur dites quoi pour qu'ils partent ?
03:22 Très simple, je vais vers eux déjà s'ils sont blancs.
03:24 Je leur demande, je leur dis "Voilà, comme tu es blanc, tu dois partir de ces zones-là,
03:27 tu vas en fin de cortège ou dans d'autres cortèges car c'est un cortège réservé aux personnes racisées".
03:31 Donc, au privilège blanc, on substitue le privilège racisé.
03:34 Exactement, et intraracisé même puisqu'on trie également dedans les personnes,
03:38 entre les personnes noires et les personnes maghrébines par exemple.
03:40 Et ça choque personne ?
03:41 En tout cas, pas les 40 000 manifestants.
03:43 Surréaliste.
03:44 C'était "Danser dans l'air" avec Caroline Roux.
03:47 Et pour son livre, elle a pris une autre identité.
03:50 Son livre s'appelle "Les nouveaux inquisiteurs". Je pense qu'on va beaucoup en parler.
03:54 Elle était l'invitée hier "Danser dans l'air".
03:56 On peut saluer Elise Jadot qui est rentrée dans le studio.
03:59 Bonjour.
04:00 Je pense que mon zapping va vous intéresser.
04:03 Vous ne pouviez pas le regarder car vous étiez dans cet avou.
04:06 Mais sur la chaîne d'en face, hier dans TPMP, c'était les débuts de "Ségolène Royal".
04:10 C'était sa première.
04:12 Elle a pris comme sujet un peu comme vous les enfants,
04:15 puisqu'il y a cette fameuse loi qui va arriver sur les enfants.
04:20 La séquence avait du sens et permettait de prévenir sur l'inceste et les agressions sur les enfants,
04:27 même si elle était un peu maîtresse d'école.
04:30 Beaucoup de parents choisissent de se taire et de ne pas croire leur enfant.
04:34 C'est pour ça que je vous ai apporté des choses très importantes.
04:38 Comment est-ce qu'on écoute un enfant ?
04:41 D'abord, un enfant ne va pas vous parler quand vous êtes en train de l'écouter.
04:44 Il va vous parler quand il est en train de jouer,
04:46 ou quand il voit que son père ou sa mère sont en train de faire autre chose.
04:50 Il va lancer une petite phrase.
04:52 Si vous n'entendez pas cette petite phrase, il ne la redira pas une deuxième fois.
04:57 Par exemple, il va me dire qu'il n'aime pas un tel, il met sa main dans ma culotte.
05:02 Et puis, c'est tellement horrible que ça arrive à votre enfant
05:05 que votre cerveau va sélectionner l'information.
05:08 Vous n'allez pas forcément entendre la phrase.
05:10 Si vous entendez une petite phrase comme ça, vous vous arrêtez.
05:14 Vous arrêtez votre activité et vous parlez à votre enfant.
05:17 Elle était un peu la pédopsychiatre pédiatre.
05:20 - C'est vrai, c'est un petit peu ça.
05:22 - Mais le sujet était fort.
05:24 Je pense même que cette séquence va monter en puissance
05:28 parce que je l'ai trouvé très à l'aise et très intéressante.
05:33 C'est ce qu'elle dit, c'est-à-dire que le public de Cyril Hanouna est un public très large.
05:38 Et elle, ce qui l'intéresse, évidemment il y a une pensée politique derrière,
05:42 mais ce qui l'intéresse, c'est d'avoir accès à tout cela.
05:46 - Donc plutôt une bonne rentrée selon vous ?
05:48 - Oui, absolument.
05:50 Moi je voulais vous demander, Elisadou, est-ce qu'on manque d'éducation sur tous ces sujets-là,
05:54 y compris sur votre sujet à vous ?
05:57 Est-ce qu'on doit en faire plus ?
05:59 - Je pense.
06:00 D'ailleurs c'est pour ça que j'ai réalisé ce documentaire.
06:03 Je pense qu'il y a un manque d'information,
06:05 il y a un manque de réflexion, il y a un manque de recul
06:08 vis-à-vis du sujet, notamment du droit à l'image des enfants,
06:11 du consentement des enfants.
06:13 Moi c'est l'objet de mon documentaire pour le coup.
06:15 C'est la surexposition ou l'exposition même de ces enfants sur les réseaux sociaux
06:19 avec toute cette question du consentement et d'un certain nombre de dérives.
06:25 Donc oui, il y a un manque d'information et de réflexion.
06:30 - Oui, on voit que les parents ne sont pas toujours au fait,
06:32 ils sont un petit peu inconscients du mal qu'ils peuvent causer à leurs enfants.
06:35 - Oui, oui, tout à fait.
06:36 Je pense qu'ils ne se rendent pas vraiment compte.
06:38 Ils le font un peu innocemment comme ça, en se disant...
06:42 - Encore pas tous, il y en a qui le font pour l'argent.
06:44 - Oui, tout à fait, il y en a qui le font pour l'argent.
06:46 Mais au départ, avant qu'on soit dans cette dérive mercantile,
06:49 au départ, on est juste conditionné à faire comme tout le monde.
06:52 Finalement, c'est un peu ce que le numérique a fait de nous.
06:54 - Oui, on le faisait avant.
06:56 On amenait les diapos, on réunissait la famille et on mettait les diapos.
07:00 - C'est un petit peu moins évident.
07:02 - On le faisait avant, je le rebondis même.
07:04 - On amenait les photos au bureau du petit.
07:07 - Tout à fait, la première fois qu'il y a eu un film sur une vie quotidienne,
07:11 c'était "Les Frères Lumière" en 1895.
07:13 Ça s'appelait "Repas de bébé".
07:15 Sauf que le public était sélectionné.
07:17 Là aussi, on offre aux yeux de tous l'intimité de ses enfants.
07:21 En effet, l'avènement des réseaux sociaux et l'arrivée des smartphones.
07:26 - Je pense que cette séquence va monter en puissance pour Ségolène Royal.
07:31 - Elle va monter en puissance aussi, j'espère.
07:34 - Celui qui lit bêtement ses feuilles.
07:36 Toujours dans "Touche pas à mon poste",
07:38 il y avait un autre chouchou à Valérie et à moi qu'on a reçu ici.
07:41 C'est Bertrand Dekker.
07:43 Vous voyez qui c'est Bertrand Dekker ?
07:45 C'est vraiment "the specialist of the crown",
07:47 le spécialiste de la couronne anglaise.
07:50 Il était tout frétillant hier.
07:52 Il est frétillé, notre Bertrand Dekker, car mercredi arrive Charles III.
07:56 - Ah, là oui, on sent l'excitation qui monte.
08:00 - On sent l'excitation qui monte.
08:02 Et Charles III ne va pas venir tout seul, il vient avec son lit.
08:05 - Il paraît qu'il vient avec un ostéopathe.
08:07 - Oui, absolument.
08:08 - Pourquoi il a mal où ?
08:09 - Éric.
08:10 - Eric qui s'appelle ?
08:11 - Il s'appelle Éric.
08:12 - Ah d'accord, Éric.
08:13 - Éric, et dont son ostéopathe...
08:14 - Il a mal aux lombaires ?
08:15 - Il a fait de nombreux chutes de cheval.
08:17 Souvenez-vous, il joue au polo, il a fait de nombreux problèmes aux lombaires.
08:19 Il vient avec son ostéopathe, son matelas et son oreiller.
08:22 - Il ramène son matelas, le gars ?
08:24 - Il dort très difficilement.
08:25 - Il va le mettre où dans l'Eurostar ?
08:26 - Tout ça est en train d'être acheminé pour l'instant à l'hôtel qu'il va occuper.
08:30 - Donc le roi Charles, la branchée écologie, c'est pas bon ça ?
08:35 Il se balade avec son lit ?
08:37 - Il se balade avec son lit et puis il connaît tous les secrets ce Bertrand, y compris ce qu'ils vont manger.
08:44 C'est le chef Yannick Allénaud qui va faire le repas du soir.
08:48 - Yannick Allénaud pour le plat.
08:50 - J'adore.
08:51 - Il va servir de la poularde de brès.
08:53 - Quoi ? De tout ça ?
08:54 - De la poularde de brès pochée au champagne.
08:57 - Ah ouais, quand même.
08:58 - Avec une extraction de maïs et un gratin de cèpe.
09:02 - Non !
09:03 - Champignon, parce qu'il adore ça.
09:06 - Ah bien non, ça me fait rire.
09:08 - Surtout eux, pas nous.
09:09 - Moi je peux vous faire une poularde au sel ?
09:12 - Bah écoutez, allez-y.
09:13 - Avec le talon d'Yannick Allénaud.
09:15 - À la grande Bertha.
09:16 - Je répondrai à la grande Bertha qui était avec nous hier.
09:19 La Big Bertha.
09:20 - Oui, la Big Bertha.
09:21 - Déjà connue dans... alors je ne sais pas si vous fréquentez les Ferias ?
09:24 - Non, pas forcément. Je vais être honnête avec vous, j'adore l'Espagne, j'adore le sud de la France,
09:29 mais pas les Ferias, non je fréquente pas.
09:31 - Eh bien dans les Ferias, il y a une chanson de Joe Dassin qui se joue beaucoup, qui s'appelle "Dans les yeux d'Emily".
09:36 Cette chanson, elle commence à s'imposer comme l'hymne de l'équipe de France de rugby, qui a gagné hier.
09:41 Alors qui a gagné hier, devant une audience incroyable encore sur TF1.
09:45 11 millions de téléspectateurs, 52,7 de parts de marché, 54% sur la ménagère.
09:53 Pour traduire ces chiffres d'une façon un peu banale, c'est un téléspectateur sur deux qui a été branché sur TF1.
10:00 Ça veut dire que sur tous les gens qui avaient leur téléviseur allumé, la moitié des téléviseurs étaient sur TF1.
10:07 Et ce qui est d'autant plus fort, c'est que n'est pas encore comptabilisé, parce que c'est comptabilisé la semaine d'après,
10:13 tous les téléviseurs, des bars, des cafés, les tablettes et les Ripley, tout ça ne rentre pas dans ces 11 millions.
10:21 - Il y a vraiment quelque chose qui se passe avec cette continuité de régie.
10:24 - Absolument, quand vous avez un téléspectateur sur deux...
10:26 - On est proche des scores du foot.
10:28 - On est même parfois au-dessus de certains scores.
10:32 Et donc cette chanson de Joe Dassin, "Dans les yeux des milliers", devient l'hymne des supporters et des vestiaires,
10:39 même si c'était souvent joué par les bandasses dans les ferrières.
10:42 * Extrait de "Dans les yeux des milliers" *
11:10 - Ça donne envie d'y aller en tout cas.
11:12 - Un petit clin d'oeil à Laura qui travaille avec nous, qui adore les ferrières, parce qu'on a plein de gens d'ici.
11:17 - C'est génial.
11:18 - On se retrouve dans quelques instants pour un sujet un peu moins joyeux, les enfants surexposés,
11:24 notamment sur les réseaux sociaux avec vous, Élise Jadot, dans quelques instants.
11:28 * Extrait de "Dans les yeux des milliers" *
11:33 - Sud Radio Média, l'invité du jour, Élise Jadot pour le documentaire "Le monde en face, enfants sous influence".
11:39 - Pas poter, parce qu'on l'a bien regardé.
11:42 - On regarde toujours les programmes.
11:44 - Surexposé au nom du like, ça sera diffusé, Élise Jadot, dimanche sur France 5, 20h55.
11:52 "Si vous pensez que partager la vie de vos enfants sur les réseaux sociaux est un acte innocent,
11:56 je suis venue vous dire que vous avez tort."
11:59 - C'est Cam.
12:01 C'est un témoin que j'ai rencontré aux Etats-Unis.
12:06 C'est la première fois qu'on entend parler d'une ancienne enfant,
12:11 parce que maintenant elle a 24 ans, Cam,
12:13 qui était exposée, surexposée par sa mère sur les réseaux sociaux.
12:16 Et c'est la première fois qu'il y a ce témoignage sur les conséquences et les dommages que ça a généré chez elle.
12:23 C'est la première personne au monde qui parle, donc c'est un témoignage inédit dans le documentaire.
12:28 - Qu'est-ce qui vous a donné envie de réaliser ce documentaire ?
12:31 - J'avais déjà fait un premier documentaire qui s'appelle "Happy, la dictature du bonheur sur les réseaux sociaux".
12:36 C'est sur l'exposition de son bonheur et ce que ça génère comme conséquences chez les ados
12:41 qui sont dans la comparaison permanente.
12:43 Et dans cette plongée, j'ai découvert un univers qui m'a glacée,
12:49 qui est l'exposition des enfants,
12:51 de cette pratique anodine aux dérives mercantiles,
12:56 jusqu'à ces parents qui dépassent certaines limites avec les enfants pour se faire remarquer.
13:01 - Il y a plus de 200 millions en 2018 et 3 milliards en 2020 de photos d'enfants disponibles sur les réseaux,
13:07 que ce soit YouTube, Instagram, TikTok ou Snapchat ou Facebook.
13:11 Quelle est la motivation des gens d'exhiber leurs enfants,
13:15 au-delà, pour ceux qui sont mercantiles, on va y venir après ?
13:18 C'est une société d'égo ?
13:22 - Je pense qu'on part de là, oui.
13:24 Je pense que, de toute façon, c'est ce que le numérique a fait de nous.
13:28 Je pense que les réseaux sociaux viennent combler ce besoin qu'on a d'être vu,
13:32 d'être validé par cette validation immédiate qu'est le like.
13:40 Ça nous fait du bien, ça nous fait plaisir, on aime bien.
13:43 - Je pense que quand on montre un enfant, les vidéos sont trois fois plus vues,
13:48 il y a trois fois plus de clics, trois fois plus de commentaires.
13:50 Petit à petit, on rentre dans cette espèce de conditionnement à tout montrer.
13:55 Nos voisins le font, pourquoi on le ferait pas ? Je vous ai dit quel est le problème finalement.
13:58 - Vous suivez plusieurs influenceuses et une l'explique très clairement.
14:03 Elle commence à poster et là, elle voit le nombre de likes et d'abonnés augmenter.
14:08 C'est incroyable.
14:10 D'ailleurs, elle en est très surprise et elle, pour le coup, on est vraiment sur enfant objet promoteur.
14:17 Parce que, à l'origine, elle était coache sportive et là, elle a décidé de complètement changer de cap
14:24 et de se lancer dans la parentalité sur les réseaux sociaux.
14:28 Donc, elle, oui, elle a flairé le filon, comme on peut dire.
14:31 - On le voit d'ailleurs, son mari est un peu mal à l'aise et elle...
14:35 - Oui, son mari est au début très mal à l'aise, il se pose énormément de questions,
14:38 il n'est pas très réseau sociaux, lui, donc voilà, il questionne sa compagne.
14:43 Et puis bon, finalement, on le voit dans les documentaires.
14:45 - Et puis, on le voit à moitié à poil, quelques minutes après, avec son enfant.
14:49 - C'est vrai que c'est une image assez surprenante.
14:51 - Oui, dans le lit avec son enfant.
14:53 - Je pense que lui-même a été assez surpris.
14:55 - Il faut dire que ça rapporte beaucoup.
14:56 - Et des pyjamas.
14:57 - Des couches et des pyjamas.
14:59 Est-ce que... Alors, vous avez également, vous suivez Jessica.
15:03 Alors, Jessica, c'est une influenceuse.
15:06 Et vous allez voir que même, vous allez entendre surtout,
15:09 que même quand son enfant est malade, elle continue à le filmer à l'hôpital.
15:14 Et à l'hôpital, elle pense que cet enfant vit sa meilleure vie.
15:17 - On est arrivé à l'hôpital.
15:20 Et voilà, on va voir ce que les docteurs vont nous dire.
15:27 Bien sûr, on a retrouvé son jouet pour patrôle de l'hôpital.
15:31 Et lui, regardez-moi-le, il vit sa meilleure vie, du coup.
15:33 Voilà, hop, dessus animé là-bas.
15:36 Voilà.
15:38 Mon bébé chat. C'est long, l'hôpital. Je peux pas.
15:41 - Oui, j'ai tout.
15:42 - Ouais, c'est long.
15:44 Toujours carnet de santé bien aussi, la base.
15:47 C'est même trop magnifique.
15:49 - Et donc, on finit avec son carnet de santé, qui est dans un doudou en poil.
15:55 C'est la dernière image dans votre documentaire de cette petite séquence.
16:00 Et ce doudou est un placement de produit.
16:04 - C'est sa propre marque, oui.
16:06 - Ça vous choque pas ?
16:07 - Si je le montre, c'est que je me pose la question.
16:10 C'est-à-dire qu'en effet, on se sert d'un moment intime, encore une fois,
16:15 la vie privée de son enfant qui est sur ses problèmes médicaux pour...
16:19 - Faire du buzz et faire des clics.
16:22 - Faire du business, surtout.
16:23 - Et qu'elle devrait plus s'inquiéter de la santé de son enfant.
16:26 - Mais elle s'en inquiète.
16:29 C'est ce qui est paradoxal, d'ailleurs.
16:31 - Oui, son père est aussi casse-signe.
16:32 - Oui, son père est maman.
16:33 - Bien sûr, son père est maman.
16:35 C'est pas une entreprise machiavélique qui est de se dire
16:38 "Super, je fais un enfant, je vais le montrer sur les réseaux sociaux,
16:41 et puis je vais gagner de l'argent."
16:43 Comme je le disais au début, c'est notre époque qui nous amène à faire tout ça.
16:47 - Mais souvent, on voit que c'est un engrenage, Elisa.
16:49 On le voit, ils se prennent au jeu, ils ne s'arrêtent plus.
16:52 Et il y a la question centrale quand même de l'argent.
16:54 On le voit notamment à la fin, avec un témoignage très fort.
16:57 - Oui, tout à fait. Il y a une espèce de piège.
16:59 En fait, il y a une mécanique.
17:01 C'est comme une mécanique infernale, finalement.
17:03 On rentre dans le système, et puis je pense qu'on se pose de moins en moins de questions.
17:06 Ça devient normal, et puis c'est vrai que ça rapporte.
17:08 Donc pourquoi pas ?
17:09 - Vous parlez d'un cas en Italie, et puis il y a eu plusieurs "youtubeurs"
17:13 qui se sont vus "enlever" leur enfant.
17:16 Est-ce que, lorsque vous voyez Jessica, vous pensez que c'est une bonne mère ?
17:20 - Oui. En fait, oui.
17:23 C'est une bonne maman.
17:25 Moi, je la trouve très bienveillante avec ses enfants.
17:27 Elle est très aimante, encore une fois, avec ses enfants.
17:29 Le fait de les publier sur les réseaux sociaux,
17:34 c'est pas forcément être un mauvais parent.
17:36 C'est juste manquer de réflexion.
17:38 - Quand elle dit dans le documentaire
17:41 "Oh, puis ça leur a pas plu, s'ils sont pas contents"
17:44 parce qu'on parlait du consentement,
17:46 "Oh, ils changeront de nom."
17:48 - Je pense qu'elle se rend pas compte.
17:50 Elle est spontanée.
17:51 Elle répond à la question de façon tout à fait naturelle.
17:54 Je crois qu'en voyant ce documentaire,
17:56 elle va peut-être prendre un peu plus de recul
17:59 et se rendre compte de ce qu'elle fait,
18:01 notamment sur l'exposition de la maladie de son enfant.
18:03 Parce que ça peut causer tout un tas de conséquences,
18:06 d'exposer la maladie de son enfant,
18:08 que ce soit dans sa future vie,
18:10 des moqueries à l'école, peut-être,
18:12 un futur employeur qui se dira
18:14 "Benoît, toi t'es beaucoup trop malade,
18:16 tu vas me poser des problèmes,
18:17 tu vas me mettre en congé maladie en permanence."
18:19 Une assurance qu'il voudra peut-être pas l'assurer
18:22 parce qu'il a été trop malade.
18:24 Je pense que c'est toutes ces questions auxquelles il faut penser.
18:26 Et peut-être pas juste seulement s'arrêter sur le fait
18:29 de juger ses parents qui font ça,
18:31 mais se demander quels sont les dommages
18:33 pour nos enfants plus tard.
18:34 - Mais vous dites quand même que si elle ne filmait pas
18:36 son enfant 24h/24, elle a plus de revenus.
18:39 - Non, alors...
18:40 - Ça s'en gagne pas, ces enfants deviennent s'en gagnent pas.
18:43 - C'est sa vie quotidienne qui est s'en gagne pas.
18:45 - J'ai failli me dire "Tiens, je vais faire un enfant pour gagner."
18:47 - Elle, pour le coup...
18:49 - Filmer la naissance.
18:51 - Je ne suis pas sûre que tout s'arrêtera.
18:53 Pour certains, oui, c'est vrai.
18:55 Pour certains, toute la vie de famille est construite...
18:58 - L'économie de la famille est construite.
19:00 - Elle fait un livre d'ailleurs qui est en rupture de stock
19:02 où elle met encore plus de photos inédites de ses enfants.
19:04 - Le cas de Jessica, c'est qu'elle continue à nourrir sa notoriété.
19:07 Et elle le fait aussi au travers des problématiques de ses enfants.
19:11 - On va faire une petite pause, on reparlera
19:13 parce que ça va encore plus loin.
19:15 Il y a beaucoup de moments qui interrogent vos vies.
19:17 - On parle de quelque chose qui vous a choqué,
19:19 qui est le "shaming".
19:21 - Le "kid-shaming".
19:23 - Et puis les réseaux, malheureusement, pédophiles.
19:25 Il faut faire très attention, justement,
19:27 quand on poste des photos innocemment.
19:29 Allez, à tout de suite.
19:31 - À 10h31 en direct sur Sud Radio.
19:35 Nous sommes toujours avec notre invité Elisa Jadot
19:37 à l'occasion de la sortie de son documentaire.
19:39 20h55 sur France 5 Dimanche.
19:41 "Le monde en face. Enfants sous influence surexposés
19:43 au nom du like, Gilles."
19:45 - Oui, à noter d'ailleurs que,
19:47 suite à ce documentaire,
19:49 il y aura également un débat présenté par Mélanie Tarravant.
19:51 C'est un peu le principe du "Monde en face".
19:53 On n'est pas précisé que derrière,
19:55 il y aurait un débat.
19:57 Alors, on parlait de cette youtubeuse
19:59 qui est un peu votre fil rouge
20:01 dans votre documentaire.
20:03 Et on voit que Jessica, qui a quand même 6 millions d'abonnés.
20:05 6 millions.
20:07 - Ça fait rêver, Gilles.
20:09 - Tout à l'heure, je vous ai parlé de la Coupe du Monde qui faisait 11 millions.
20:11 Il faut savoir qu'une chaîne de télé normale
20:13 fait à peu près 4 à 5 millions
20:15 quand c'est des gros primes,
20:17 quand c'est Joséphine Angegardien.
20:19 Et encore, Joséphine est aux alentours de 3 millions.
20:21 Donc, elle, elle peut toucher le double, parfois,
20:23 de TF1 ou de France Télévision
20:25 pour se rendre compte de ce que c'est.
20:27 6 millions d'abonnés.
20:29 Vous imaginez que si elle fait un appel au don d'un euro
20:31 pour aider ses enfants,
20:33 elle touche 6 millions.
20:35 Un peu mon salaire sur Sud Radio.
20:37 Et donc, Jessica est suivie dans ce doc.
20:39 Et dans ce doc,
20:41 on s'aperçoit que 24 heures sur 24,
20:43 à chaque moment de la journée,
20:45 elle filme son enfant.
20:47 - Bonjour tout le monde.
20:49 Voilà, la maison est réveillée ce matin.
20:51 Voilà, on est venus, après la nursery,
20:53 jouer un petit peu au football
20:55 avec les enfants, comme ça, ils se dépensent un petit peu.
20:57 Alors là, je vous explique.
20:59 Les enfants, ils nous ont fait
21:01 une super journée, vraiment.
21:03 Autant il faut râler quand c'est difficile
21:05 et qu'ils sont pas coopératifs.
21:07 - Doucement, doucement, doucement, tu lui fais transmission.
21:09 Autant aujourd'hui, ils ont été incroyables.
21:11 Maëllant a été super gentille.
21:13 Bonne nuit !
21:15 Il est petit dans son lit.
21:17 Bonne nuit mon amour.
21:19 Je t'aime. Je t'aime fort.
21:21 - Je t'aime fort mon petit porte-monnaie.
21:23 Et euh...
21:25 Non, c'est moi qui le rajoute.
21:27 - Vous allez pas vous faire une copine.
21:29 - Ma petite carte bleue, je t'adore.
21:31 - C'est pas 24 heures sur 24, c'est à des moments clés de la journée,
21:33 parce que toute la journée, ils sont à la garderie.
21:35 - On va dire sur 24 heures, je suis d'accord avec vous.
21:37 - Et toutes ces vidéos mises bout à bout, c'est vrai qu'il y a un sentiment...
21:39 - Elles gagnent combien, Jessica ?
21:41 C'est quoi ces revenus
21:43 que vous avez pu estimer ?
21:45 - C'est confidentiel.
21:47 Tout ce qui est autour des réseaux sociaux est confidentiel.
21:49 - Les fourchettes, on va pas cibler Jessica.
21:51 En général,
21:53 ceux qui utilisent
21:55 entre guillemets leur enfant,
21:57 quels revenus ils ont de la part des publicitaires ?
21:59 Sur les couches, sur les biberons, sur tout ça ?
22:01 - Les petits...
22:03 Alors bon, ça dépend des marques,
22:05 mais les petits influenceurs,
22:07 je dirais, on est en moyenne,
22:09 sur une moyenne de 2-3 000 euros.
22:11 Ça peut aller jusqu'à plusieurs...
22:13 - Le placement de produits ?
22:15 - Ça peut aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros
22:17 pour ces gros influenceurs, justement,
22:19 qui ont des millions d'abonnés.
22:21 - Ça veut dire qu'ils font 50 000 euros par mois ?
22:23 - Oui, je parle par mois, là.
22:25 Plusieurs centaines de milliers d'euros par mois,
22:27 et ça peut aller jusqu'à...
22:29 beaucoup plus que ça.
22:31 Parce que c'est vrai que dans le documentaire, d'ailleurs,
22:33 il y a un garçon qui s'appelle Ryan,
22:35 qui est un des premiers Youtubers enfants,
22:37 qui est devenu un enfant Youtuber aux États-Unis.
22:39 Les parents ont commencé à le filmer
22:41 parce qu'il était mignon, à faire du vélo,
22:43 au petit-déjeuner, etc.
22:45 Puis les marques se sont intéressées,
22:47 et il a été classé deux fois
22:49 au classement Forbes des plus grosses fortunes
22:51 nées de Youtube, avec 25 millions d'euros.
22:53 - Que dit la loi ?
22:55 C'est important, parce que vous en parlez aussi
22:57 dans une partie de votre documentaire.
22:59 - Parce qu'elle est à Dubaï, Jessica,
23:01 donc elle n'est pas forcément sous la loi française.
23:03 - Alors, ce que dit la loi en France,
23:05 alors ça dépend...
23:07 - Vous avez un député qui intervient dans votre documentaire.
23:09 - Un député qui intervient, en fait,
23:11 sur l'utilisation de l'image de son enfant
23:13 à des fins commerciales,
23:15 c'est-à-dire que quand l'enfant participe à une communication,
23:17 quand on le voit, ne serait-ce que la main ou le doigt,
23:19 c'est pareil, que le visage,
23:21 c'est la loi de l'enfant mannequin en 1990,
23:23 qu'on a totalement oubliée
23:25 sur les réseaux sociaux.
23:27 Donc c'est la loi de l'enfant acteur, en fait.
23:29 Donc un enfant, déjà de moins de 3 mois,
23:31 ne peut pas participer à une communication,
23:33 c'est interdit, c'est vrai que sur les réseaux sociaux,
23:35 on voit beaucoup de nouveau-nés au film, en train de porter des couches,
23:37 et on cite la marque,
23:39 donc ça déjà, c'est pas autorisé.
23:41 Un enfant doit être
23:43 rémunéré, il doit avoir un contrat de travail,
23:45 comme n'importe quel enfant comédien.
23:47 Donc ça, c'est sûr, vraiment, le cadre...
23:49 - Et l'argent va sur la Caisse des dépôts jusqu'à sa majorité.
23:51 - À la Caisse des dépôts, et les parents prennent 10%
23:53 de cette somme, jusqu'à, en effet, ses 18 ans.
23:57 Ensuite, il y a tout un
23:59 pan de cette
24:01 exposition sur les réseaux sociaux
24:03 qui échappe à cette loi.
24:05 - C'est pas une question du consentement commercial.
24:07 - Exactement. Là, on n'est pas sur le code du travail,
24:09 on est plutôt sur le code civil, et c'est ça que dit
24:11 M. le député Bruno Studer
24:13 dans son projet de loi, c'est-à-dire
24:15 que fait-on du droit à l'image des enfants,
24:17 du consentement des enfants, de l'atteinte à leur dignité,
24:19 quand on sait que quand ils apparaissent
24:21 dans une vidéo, ça génère trois fois plus de vues,
24:23 donc, même s'ils passent juste derrière,
24:25 quand ils ne sont pas forcément l'objet principal
24:27 de la vidéo, quand ils ne participent pas à une communication,
24:29 mais juste, quand ils sont dans la vidéo,
24:31 que ça génère des vues, donc il y a des
24:33 revenus publicitaires, parce que plus il y a de vues,
24:35 plus il y a des revenus publicitaires,
24:37 les vidéos sont monétisées aussi en fonction
24:39 de leur nombre de vues, donc qu'est-ce qu'on fait pour
24:41 ces enfants dont on utilise l'image ?
24:43 - Et cet été, les enfants sont
24:45 batifoles, ils sont en maillot de bois, ils sont dans la
24:47 piscine, et résultat, ils se retrouvent
24:49 sur les réseaux pédophiles, c'est ce qu'on voit avec
24:51 un hacker que vous avez été voir en Allemagne.
24:53 - Tout à fait, alors il est aux Pays-Bas,
24:55 en effet, c'est un hacker
24:57 qui a levé le voile sur l'un des
24:59 plus gros sites
25:01 qui sont un point de rencontre
25:03 de prédateurs sexuels,
25:05 il n'y a pas nécessairement besoin
25:07 de se retrouver en maillot de bain pour un enfant,
25:09 pour se retrouver sur ce site.
25:11 Toutes les photos les plus
25:13 anodines et innocentes peuvent se retrouver sur ce site
25:15 internet. - Et les commentaires sont
25:17 terribles, ça glace des froids.
25:19 - Les commentaires sont terrifiants,
25:21 et puis à l'origine c'est une banque,
25:23 c'est une sorte de banque d'images
25:25 en apparence tout à fait
25:27 anodines, mais on se rend compte... - Avec des petites filles jolies
25:29 qui posent, enfin il n'y a rien de spécial, elles sont
25:31 habillées, il n'y a pas de sous-entendu.
25:33 - Oui, mais une petite fille jolie qui pose peut se retrouver
25:35 petit, sain, très charmant,
25:37 sourire coquin...
25:39 - Tu mettrais bien quelque chose sur le visage, j'aime ça.
25:41 - Je lui mettrais bien quelque chose sur le visage, et encore là,
25:43 vous êtes soft, parce que c'est pas dans les commentaires.
25:45 - Je peux pas dire les désirs à la radio,
25:47 je vous ai dit pas. - Et c'est vrai que tout ce qui est,
25:49 il faut y penser en fait,
25:51 à partir du moment où on filme son enfant en train de manger,
25:53 ça les prédateurs sexuels adorent.
25:55 - Donc on fait quoi pour nos auditeurs qui nous écoutent ?
25:57 Vous, vous leur conseillez, après avoir fait
25:59 cette enquête, de poster aucune photo ?
26:01 - Se poser juste la question à deux fois.
26:03 Voilà, est-ce que cette photo de mon enfant
26:05 peut lui porter préjudice plus tard ?
26:07 Alors bien sûr il y a les prédateurs sexuels... - Si elle mange sa soupe, vous dites
26:09 ça peut être utilisé. - Non mais il y a des parents
26:11 qui, là, pas plus tard qu'il y a
26:13 trois jours, une grosse influenceuse aussi
26:15 de télé-réalité, je la vois poster une photo
26:17 de sa fille qui doit avoir
26:19 deux ou même pas deux mois, en train
26:21 de sucer un concombre, je pense qu'à un moment donné, posons-nous
26:23 la question, ayons un peu de réflexion.
26:25 - Vous montrer d'ailleurs une scène comme ça d'une
26:27 enfant... - Tout à fait.
26:29 Qui mime de se raser
26:31 le pubis, c'est un enfant qui a trois ans.
26:33 Une vidéo qui fait 80 millions de vues,
26:35 donc qui génère énormément de revenus.
26:37 - Mais Elisa, c'est ça, c'est l'audience,
26:39 c'est incroyable, ça ça interroge aussi
26:41 qui regarde, enfin bon Dieu, il y a
26:43 combien d'audience là sur ce site pédophile ?
26:45 - On est sur 25 millions
26:47 de visiteurs uniques par mois,
26:49 c'est-à-dire 25 millions de personnes différentes
26:51 et qui viennent du monde entier, il y a aussi beaucoup de français.
26:53 - Mais c'est pas ça qu'on veut ? Il y a beaucoup de français ?
26:55 - Il y a beaucoup de français. Alors ça je sais pas,
26:57 parce que c'est vraiment colossal.
26:59 Quand on rentre sur ce site
27:01 internet, on parle de
27:03 millions et de millions de photos,
27:05 d'albums, moi je suis remontée
27:07 sur quelques années, mais
27:09 il y a beaucoup d'allemands, il y a beaucoup de français,
27:11 il y a beaucoup d'américains et des canadiens. - On voit les drapeaux d'ailleurs,
27:13 il y a de tout. - Ça veut dire que l'État ne fait rien ?
27:15 - Je ne sais pas,
27:17 je pense qu'à un moment donné,
27:19 il faut peut-être en effet se poser la question.
27:21 - Et les plateformes qui ne veulent pas collaborer ?
27:23 - Les plateformes ne font rien. - Elles vous ont pas répondu d'ailleurs ?
27:25 - Non, les plateformes
27:27 n'ont pas répondu à mes demandes d'interview
27:29 et à mes questions, j'envoie des questions particulièrement
27:31 précises auxquelles elles n'ont pas répondu.
27:33 Moi je m'interroge aussi sur,
27:35 on voit dans le documentaire,
27:37 à un moment donné, un enfant se faire
27:39 particulièrement martyriser par ses parents.
27:41 Une chaîne qui a...
27:43 - Une chaîne américaine. - Une chaîne américaine,
27:45 pendant des années, qui maltraitait,
27:47 faisait subir à ses enfants des canulars
27:49 très humiliants. On voit les enfants
27:51 traumatisés sur cette chaîne, c'est une chaîne
27:53 qui avait 750 000 abonnés, c'est énorme
27:55 et qui générait des millions de vues. Il a fallu
27:57 des années avant que la justice
27:59 retire la garde à ses parents.
28:01 Ils ont été interdits de publier
28:03 des vidéos de leurs enfants.
28:05 Youtube a été obligé de faire supprimer
28:07 cette chaîne et aujourd'hui,
28:09 quelques années plus tard,
28:11 ils ont recommencé à publier des vidéos
28:13 de leurs enfants. Et moi je me demande
28:15 pourquoi, en fait, il n'y a pas plus
28:17 de contrôle, pourquoi...
28:19 Vous parliez tout à l'heure de la responsabilité
28:21 des utilisateurs des réseaux sociaux.
28:23 On est aussi sur ceux qui regardent. On a
28:25 une responsabilité collective.
28:27 Et c'est le message de ce documentaire, c'est aussi de dire
28:29 si on estime qu'un contenu
28:31 dépasse certaines limites,
28:33 on doit être en mesure de pouvoir signaler ce contenu.
28:35 Et de dire "Là l'enfant,
28:37 il est peut-être en danger". - Mais là c'est un phénomène.
28:39 - Oui mais quand vous avez 80 000...
28:41 Pardon.
28:43 - C'est pas grave. - Pardon, excusez-moi.
28:45 Quand vous avez 80 000 vues,
28:47 80 millions
28:49 d'une fille qui fait
28:51 semblant de se raser le pubis,
28:53 comment on gère ces 80 millions ?
28:55 Comment on arrive
28:57 à enlever, entre guillemets,
28:59 ce vice ?
29:01 - Déjà, la maman, elle a été
29:03 alertée parce que dans les 80 millions, il y a eu
29:05 beaucoup d'enregistrements de cette vidéo.
29:07 On peut quand même se douter de qui enregistre
29:09 cette vidéo. Il y a eu énormément de commentaires.
29:11 Bon, on peut
29:13 imaginer le type de commentaire sur cette vidéo.
29:15 Et la maman a répondu en disant
29:17 "Bah écoutez, il n'y a pas
29:19 de preuve que ma fille se retrouve
29:21 sur des sites
29:23 pédopornographiques".
29:25 On parle d'une vidéo dans laquelle
29:27 une enfant mime de se mettre un tampon.
29:29 - Oui, elle a 3 ans.
29:31 Merci en tout cas, Elisa Jaloux.
29:33 - Je ne vous pose pas...
29:35 - C'est bon, on arrive au bout.
29:37 - Non, c'était passionnant.
29:39 - Non, ne vous inquiétez pas. Tout va bien.
29:41 Dimanche, donc, France 5,
29:43 20h55, Le Monde en face, enfants,
29:45 sous influence, sur-exposés. - Faites attention à ce que vous postez.
29:47 Faites très attention.
29:49 - C'est sûr que moi, j'ai tout de suite
29:51 dit à mes copines, surtout,
29:53 elles ne postent jamais
29:55 de photos, sincèrement. - Je ne vais pas poster de photos de vous, parce que vous êtes trop jolie.
29:57 - Trop vieille, hein.
29:59 - Non, comme vous voulez. - Cela, j'ai plus 3 ans,
30:01 quand même. - Ils vont me voir un peu plus tard.
30:03 Donc, pensons à eux. - En tout cas, je voulais vous remercier
30:05 pour cette semaine. - Moi aussi, Gilles.
30:07 - Merci d'avoir remplacé Valérie. - C'était un bonheur.
30:09 - Merci, c'était un vrai plaisir. - Et vendre-toi à Valérie
30:11 lundi. On fait un bon tour. - C'est bien entendu, c'est bien marré.
30:13 - On se coupe parfois la parole, mais c'est la vie du direct.
30:15 - C'est la vie. - Merci beaucoup, Gilles.
30:17 - Merci, à très vite.
30:19 - Mettez-vous d'accord,
30:21 c'est dans quelques instants, direct sur Sud Radio.
30:23 On débattra des grands sujets d'actualité.
30:25 À suivre...
30:27 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord.