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00:00 87% des Français font plus attention à leur budget en cette rentrée à cause de l'inflation, résultat d'un sondage au Doxa.
00:07 Donc c'est dire si on est tous confrontés effectivement à l'envolée des prix.
00:12 Mais première question, on nous avait dit, et je pense aussi à Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, il y a quelques mois,
00:19 vous verrez, l'inflation va stagner, à la rentrée ça ira. On n'y est pas du tout.
00:25 Il n'y a pas du tout de vérité et de certitude que ça va également s'arrêter.
00:32 Donc en effet, l'idée c'est plutôt de penser et de repenser sa consommation pour maîtriser son budget.
00:37 Maîtriser parce que pour l'instant, effectivement, les prix avalent des étiquettes continue, l'inflation va se calmer.
00:42 On est d'accord, on ne reviendra jamais au niveau d'avant la crise.
00:47 En tout cas, c'est dur de le promettre.
00:49 - C'est un peu compliqué. Alors vous proposez des conseils et vous proposez des solutions qu'on peut tous appliquer,
00:55 notamment quand on va faire ses courses. Acheter malin, vous nous dites, c'est facile.
00:59 Alors ça veut dire quoi ? Premier conseil, pour faire des économies, il faut acheter malin.
01:05 - C'est vrai qu'on peut avoir la tentation d'acheter systématiquement moins cher.
01:09 Mais est-ce que systématiquement moins cher, ça fait faire des vraies économies ?
01:12 Est-ce que ce n'est pas parfois au détriment de la qualité, de l'emploi, du climat ?
01:16 - Donc acheter malin, finalement, c'est repenser à sa façon de consommer.
01:20 Donc ça peut être, par exemple, si on pense aux courses alimentaires,
01:23 parce que c'est vraiment un poste du budget qu'on ne peut pas supprimer,
01:26 ça peut être tout simplement de penser batch cooking.
01:29 Alors batch cooking, c'est quoi ?
01:31 Par exemple, je connais des étudiants qui sont en colocation à 4.
01:35 Trois fois par semaine, ils achètent de quoi manger pour 8, ils font la cuisine,
01:40 et le lendemain, ils apportent leur repas sur le lieu de leurs études, de leurs stages, etc.
01:44 Ça peut être aussi quand on a la chance d'habiter près d'un verger
01:47 ou près d'une ferme qui propose d'aller à la cueillette,
01:50 justement d'aller cueillir ses fruits.
01:52 C'est une soie de sortie en famille, c'est un beau moment,
01:54 et en même temps, c'est éducatif et c'est économique.
01:56 - Voilà. Ça prend du temps.
01:58 - Ça prend du temps, exactement. Donc ça se fait toujours au détriment.
02:00 Après, d'autres façons qui prennent peut-être moins de temps, c'est de penser seconde main.
02:04 On a aujourd'hui énormément de possibilités d'acheter de seconde main,
02:08 que ce soit les ressourceries, les recycleries, et donc il y a beaucoup de possibilités.
02:12 Et puis, un réflexe qu'on n'a pas toujours, c'est de revoir aussi les contrats qu'on peut avoir en cours.
02:18 On a des contrats d'assurance depuis un an, deux ans, trois ans, cinq ans,
02:21 et puis quand le temps passe, on n'a peut-être plus besoin des mêmes garanties,
02:24 on a peut-être certains assureurs qui ont bougé dans leur grille de tarifs,
02:28 et ça vaut le coup de remettre les choses à plat.
02:30 Et là, on peut faire des économies assez substantielles quand on se repose la question.
02:33 - Oui, Damien.
02:34 - Oui, et ça, c'est intéressant parce qu'on a tendance à dire qu'il faut renégocier ses contrats.
02:37 Mais lorsque vous arrivez devant un assureur, comment vous renégociez votre contrat ?
02:40 Quels arguments vous pouvez lui faire valoir ? Quels sont les arguments qu'il peut entendre ?
02:44 Parce qu'il va rigoler si j'arrive en lui disant « je veux payer moins cher », tout le monde veut payer moins cher.
02:48 - Non, Damien, vous lui dites « si ce n'est pas comme ça, j'allais voir ailleurs ».
02:50 - Bien sûr.
02:51 - Parce que les contrats d'assurance, ça a changé. On peut partir maintenant tous les ans.
02:55 - Oui, mais il est libre aussi de me dire « bien sûr, si tu ne veux pas payer ce prix-là,
02:58 tu es libre d'aller voir la concurrence ». À quel moment, en fait, il va être audible, mon discours ?
03:03 - C'est vraiment une question de garantie que vous attendez,
03:05 quel est votre besoin, quelle est la valeur dont vous avez vraiment besoin dans votre contrat d'assurance,
03:08 et puis de voir s'il n'y a pas dans ce fameux pack, et il y en a souvent, des choses dont on n'a pas besoin,
03:12 et de dire « en fait, ça, pouvez-vous me l'enlever ? Pouvez-vous me l'enlever ? »
03:15 Et puis d'arriver à un accord, ou encore, comme on disait, de faire jouer à la concurrence,
03:18 et c'est probablement un des leviers les plus intéressants.
03:22 - Je voudrais qu'on regarde peut-être ce graphique, je voudrais qu'on revienne à l'alimentaire,
03:25 parce que vraiment, c'est l'alimentaire qui retient l'attention, évidemment, les contrats d'assurance,
03:29 très certainement, mais ça, ça nous concerne tous.
03:32 Regardez l'envolée des prix qui s'affiche depuis mars.
03:39 La viande surgelée a progressé de 30%, les pâtes 20%, plus 10% pour le pain et les serrales,
03:46 plus 41% pour les produits animaliers.
03:49 Olivia Grégoire, la ministre, disait une chose, « en fait, il faut cuisiner ».
03:53 Alors, ça rejoint un petit peu ce que vous dites, c'est-à-dire qu'il faut qu'on retourne en cuisine,
03:58 parce que cuisiner, ça coûte moins cher ?
04:00 - Cuisiner, ça coûte moins cher parce qu'on va pouvoir acheter les produits non transformés
04:04 et donc on va pouvoir avoir accès à des prix plus raisonnables, peut-être sur les marchés,
04:08 peut-être en magasin de proximité, et puis on va cuisiner soi-même des quantités plus ou moins importantes.
04:13 Congeler, parce qu'on peut aussi faire du batch cooking, pas forcément le lendemain, le lendemain,
04:17 mais le congeler, et puis avoir ainsi, gagner du temps un petit peu, et puis faire un peu d'économie également.
04:22 Mais c'est vrai que ça ne résout pas forcément ce montant de...
04:24 - Mais quand vous disiez, pardon, Isabelle, il faut acheter malin,
04:27 c'est-à-dire qu'il ne faut pas forcément acheter le premier prix, on n'est pas forcément gagnant ?
04:31 - En fait, le premier prix, ça peut dépendre, mais il peut y avoir des catégories de produits
04:35 dans lesquelles le premier prix, il va poser des problèmes de qualité, il n'y a pas de miracle.
04:39 En fait, la qualité, elle a un prix, et vous avez parlé de la viande, des autres articles,
04:45 et en fait, il faut savoir vérifier si quand on goûte ce produit-là,
04:48 on a le sentiment que c'est quand même la qualité à laquelle on s'attend
04:51 et qu'on a envie de donner à sa famille aussi.
04:53 - Oui, évidemment.
04:54 - Et le poids de ce qu'on achète, parce que moi, j'ai remarqué que sur certains produits,
04:58 le prix est le même, mais en revanche, il y en a moins dans le paquet.
05:02 - Ah, ça s'appelle la "shrinkflaction", exactement !
05:05 - La quoi ?
05:06 - La "shrinkflation", excusez-moi !
05:07 [Rires]
05:08 La "shrinkflation", mais bien sûr !
05:10 Et Isabelle Borne veut que ce soit d'ailleurs interdit,
05:13 c'est-à-dire qu'on met moins de produits dans le même packaging, c'est ça ?
05:17 - Voilà, le principe, en fait, c'est cette notion de prix facial, de prix psychologique,
05:21 et puis il y a des prix psychologiques, on sait quand on regarde que l'étiquette a dépassé un certain niveau,
05:25 on se dit "Ah non, là, c'est plus raisonnable".
05:27 Et donc, les fabricants sont obligés de regarder comment est-ce qu'ils peuvent aussi offrir des produits
05:32 qui sont accessibles à tel ou tel prix.
05:36 Alors après, dans les autres solutions, on n'est plus dans l'alimentaire,
05:38 mais je pense que c'est intéressant aussi de se dire qu'on est quand même dans une époque
05:41 où on a accès hors alimentaire à des autres façons de consommer qui sont plus intelligentes,
05:47 qui sont malines, justement, et justement, via les réseaux sociaux,
05:51 via les plateformes de covoiturage, les réseaux locaux...
05:56 - Alors justement, chaque chose, ça, c'est le deuxième point que vous proposez.
06:01 - Ah, d'accord. - Ça a l'air un peu vite.
06:04 C'est l'entraide, c'est ça que vous évoquez. - Exactement.
06:07 - Première chose, achetez malin, cuisinez, cuisinez vous-même, de s'entraider.
06:12 Voilà, ne pas hésiter à solliciter des voisins. Alors comment s'y prend-on ?
06:16 - Alors je ne sais pas si ça existe près de chez vous.
06:18 - Concentrez-vous dans vos quartiers.
06:21 - Dans vos quartiers, il y a les mamans de l'arrondissement
06:24 et il y a un groupe de 500 autres copains, copines, etc.,
06:29 qui se proposent des services, qui se proposent des produits,
06:31 qui ont des choses à partager.
06:34 Et comme ça, on peut soit se prêter, soit se donner des produits
06:38 qui, par exemple, dont on n'a plus l'usage.
06:40 Et c'est des groupes extrêmement actifs et c'est intelligent
06:42 parce qu'en plus, on se crée des relations,
06:44 on crée un réseau qui est constructif et qui va permettre à chacun
06:48 de trouver des solutions accessibles.
06:51 Et puis au-delà de ça, les plateformes qui sont moins...
06:53 - Oui, pour pouvoir mettre effectivement les gens en contact.
06:56 - Troisième conseil que vous nous donnez, pensez à la revente, c'est-à-dire ?
06:59 - Alors pensez à la revente. Pourquoi ?
07:01 Parce qu'en fait, quand on achète une voiture ou un appartement,
07:04 on se dit, bon, est-ce que ce sera encore intéressant
07:06 quand je vais le revendre, etc.
07:07 Donc on a ce réflexe-là pour ces gros, gros, gros achats.
07:10 On ne l'a pas forcément pour d'autres achats.
07:12 Et c'est vrai que si on pense à d'autres, que ce soit du matériel,
07:15 peut-être du matériel de puiriculture,
07:17 donc on n'aura pas l'usage très, très longtemps,
07:19 ou des vêtements, même, pour se dire, tiens,
07:21 je ne sais pas si je le garderai longtemps.
07:23 Si on achète un objet de marque, finalement,
07:26 votre acheteur potentiel, il se dit, j'ai une garantie.
07:28 J'ai une garantie de qualité.
07:30 C'est un vêtement qui ne va pas se déformer,
07:32 qui ne va pas pelucher.
07:33 Il est beau, il est chouette.
07:34 Et même l'acheteur qui l'achète d'occasion
07:36 pourra le revendre d'occasion à une valeur encore très raisonnable,
07:39 très intéressante.
07:40 Et donc ça, la marque, elle va créer de la valeur dans la durée
07:43 et ça peut être intéressant pour certains achats
07:45 de se dire, de toute façon, je préfère y mettre le prix,
07:47 j'aurai une belle qualité.
07:48 Et quand je n'en aurai plus de l'usage,
07:49 il fera plaisir à quelqu'un et il sera utile à un prix...
07:52 - Donc il vaut mieux, si on peut, effectivement,
07:54 acheter des portes de bonne qualité
07:56 pour pouvoir ensuite les revendre.
07:57 Ça vous fait rire, Isabelle ?
07:58 - J'ai vu une publicité l'autre jour.
08:00 Vendez vos vieux vêtements, mais en revanche,
08:02 gardez votre mari, il peut redevenir à la mode.
08:04 (rires)
08:05 - Pas mal, pas mal.
08:06 Arbitrer ses besoins, c'est votre quatrième conseil.
08:09 - Oui, arbitrer, je pense qu'on est dans une société
08:12 où on est extrêmement sollicité par des tas de propositions
08:15 très alléchantes et parfois, voilà,
08:18 on se laisse tenter par des choses.
08:20 Et l'idée, c'est de faire la différence entre ce dont
08:22 on a besoin et qui va être nécessaire et utilisé au quotidien
08:26 et puis ce qui va être un petit peu du superflu.
08:28 Et c'est de redéfinir au sein de sa famille,
08:31 c'est quoi le nécessaire, c'est quoi le besoin,
08:33 c'est quoi l'envie.
08:34 Et de faire attention à ça, et on vient de parler
08:36 des achats de seconde main,
08:38 on a parfois la tentation, nos enfants parfois,
08:41 en achetant sur certaines plateformes de revente,
08:44 justement, de suraccumuler, parce que ce n'était pas cher.
08:47 Donc on en achète un, on en achète deux, on en achète dix,
08:49 en fait, c'est rien.
08:50 Et puis à la fin, finalement, on n'a plus de plaisir
08:52 à porter les choses, donc l'idée, c'est aussi de se dire
08:54 "j'en achète deux, trois pour me faire plaisir,
08:56 mais ce n'est pas forcément, je n'en ai pas besoin d'autant,
08:58 ça déborde du placard, c'est le temps d'arrêter."
09:00 - Donc moins dépensé, mieux.
09:02 - C'est ça.
09:03 - Et ça vaut, effectivement, pour les objets matériels,
09:05 mais aussi pour l'alimentaire.
09:07 - Oui, et aussi pour le partager avec nos enfants aussi,
09:09 peut-être les aider à discerner.
09:11 - Voilà, c'est important de discerner. Damien ?
09:13 - Alors moi, j'entends vraiment votre argument
09:14 sur les plateformes de revente, et j'y suis très sensible,
09:16 mais néanmoins, je suis très méfiant à l'idée d'acheter
09:18 des choses essentiellement de grande valeur
09:20 sur ce genre de plateforme, parce que j'ai toujours peur
09:22 qu'il y ait un vice caché.
09:23 Est-ce qu'il y a un moyen de protéger aussi le consommateur
09:25 qui achète sur ce genre de plateforme ?
09:27 - Alors, beaucoup de plateformes, je crois,
09:29 et je ne vais pas citer de nom, mais beaucoup de plateformes
09:31 ont des garanties qui s'appliquent,
09:34 et lorsque vous recevez l'objet, s'il n'est pas conforme,
09:36 si vous constatez qu'il y a un défaut, une défaillance, etc.,
09:39 vous pouvez finalement faire en sorte qu'il y ait
09:41 une forme de garantie qui s'applique,
09:43 que le vendeur ne soit pas payé, et puis, il y a surtout
09:45 cette notion de notation, où si le vendeur est mal noté
09:49 à un moment, finalement, lui-même va subir une...
09:53 - Une mauvaise publicité, quoi.
09:55 - Voilà, exactement, et il peut ensuite en pâtir
09:57 pour ses prochaines ventes. Donc, c'est aussi
09:59 une autre forme de garantie qu'on peut avoir sur les réseaux.
10:01 - Donc, si on résume, effectivement, voilà,
10:03 il faut faire attention à ce qu'on achète,
10:05 mieux consommer, cuisiner, et s'entraider.
10:07 Regardez, il s'affiche sur l'écran, ces conseils
10:09 que vous nous avez donnés pour faire des économies,
10:11 acheter malin, s'entraider, penser à la revente,
10:14 penser à la revente quand vous achetez,
10:16 et limiter les achats compulsifs, en fait,
10:18 c'est ce que vous nous dites. (rires)
10:20 Vous nous dites, oui, des petits prix, parfois,
10:22 effectivement, il y a des enseignes, vous vous trouvez
10:24 sur Internet avec des prix... On est tous dingue de ça, hein !
10:26 - On a des malachies. - On dit, ah, je fais
10:28 une affaire d'enfer, et en fait, non...
10:30 - Ils ont fait beaucoup. - Voilà, ils ont fait beaucoup.
10:31 [Musique]