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Loin du tumulte des grandes agglomérations, Saint-Philippe semble l'un des derniers vestiges du tan lontan. Paradoxalement, la petite ville n'en est pas moins l'une des plus grosses communes de l'île en termes de superficie. À sa tête depuis 2009, Olivier Rivière a cette particularité d'être un jeune maire avec déjà une forte expérience. L'occasion pour lui de revenir sur les projets qu'il a pu porter et ceux qu'il n'a pas encore réussi à faire aboutir.

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00:00 Le constat qui doit être fait, mais c'est vrai chez nous et c'est vrai dans les petites
00:08 communes de la Réunion mais aussi de France hexagonale, c'est que les moyens qui sont
00:13 les nôtres, moyens financiers et humains, ne sont pas les mêmes que les moyennes ou
00:17 les grandes communes.
00:18 Donc il faut effectivement pouvoir composer avec les moyens financiers et les moyens humains
00:22 qui sont les nôtres.
00:23 Et tout l'enjeu pour moi, pour les équipes municipales qui se sont succédées, ça a
00:29 été précisément de pouvoir mobiliser des moyens humains mais aussi des moyens financiers
00:34 venant à la fois de l'intercommunalité mais aussi de la région Réunion et du département.
00:40 Si bien qu'en l'espace de quelques années, nous sommes devenus, en tout cas dans le bassin
00:43 sud, l'une des communes qui investit le plus par habitant.
00:46 Nous sommes autour de 750 euros par habitant, donc sur un niveau extrêmement élevé au
00:51 regard des capacités financières et des moyens humains qui sont les nôtres.
00:55 Avec les moyens financiers que nous avons réussi à débloquer, nous avons mené à
01:00 terme des projets structurants pour le territoire parce qu'il y avait très concrètement un
01:04 retard structurel en termes d'équipements culturels, sportifs.
01:09 Nous avons donc construit le centre aquatique des Iwaros.
01:13 Nous faisions partie des seules communes de la Réunion non encore équipées à ce moment-là
01:17 et donc nous avons livré en 2021 le centre aquatique des Iwaros qui nous est en vie aujourd'hui.
01:22 Un équipement flambant neuf qui a coûté un peu plus de 8 millions d'euros, études
01:26 comprises et donc un investissement conséquent mais qui nous a été permis de réaliser
01:33 grâce au concours financier de la région Réunion dans le cadre du plan de relance
01:36 régionale.
01:37 Nous avons également construit la cuisine centrale, là aussi une nécessité pour pouvoir
01:41 alimenter l'ensemble des écoles de la commune.
01:43 Nous avons à peu près 700 enfants qui sont concernés et également des seniors puisque
01:50 nous avons mis en place au travers du CCS un dispositif de portage de repas à domicile
01:54 qui permet aujourd'hui de venir en aide à peu près une centaine de seniors du territoire
01:59 qui jusqu'à présent effectivement avaient des difficultés pour en tout cas préparer
02:02 les repas.
02:03 Et donc les demandes continuent à influer et nous répondons présent au travers encore
02:08 une fois de cet équipement qui était plus que nécessaire.
02:10 Nous avons également mené à bien un projet qui nous tenait à cœur, l'équipe municipale,
02:16 c'est le réaménagement du puits des Anglais devenu depuis Baril-les-Bains.
02:19 C'est un investissement là aussi conséquent et nous avons à nouveau pu compter sur la
02:25 région Réunion pour pouvoir mener à bien ce projet-là.
02:28 Donc 4 millions d'euros, réaménagement du puits des Anglais, c'est une pépite aujourd'hui
02:35 sur le plan touristique et d'ailleurs le bureau information-tourisme de la SPL Tourisme
02:40 a choisi de s'implanter précisément sur ce site parce que la fréquentation est importante
02:46 et ça permet de toucher beaucoup plus de visiteurs.
02:48 Également, notre projet qui n'est pas anodin, c'est la rénovation des routes.
02:53 Moi je me souviens il y a quelques années encore, les nids de poules, y compris d'ailleurs
02:58 dans le centre-ville, c'était un peu la norme et les routes en état l'exception.
03:03 Et donc nous avons investi là aussi des sommes conséquentes pour rénover nos voiries communales.
03:09 Alors je le concède, il reste encore effectivement du chemin à faire sans jeu de mots, en particulier
03:14 sur les chemins d'exploitation mais je ne doute pas qu'on trouvera en tout cas des
03:20 points d'équilibre, des points d'accord avec l'ensemble des riverains concernés
03:23 qui sont d'ailleurs pour la plupart, pour la grande majorité, pour ne pas dire exclusivement,
03:27 des agriculteurs qui sont dans la même dynamique que nous pour que ces chemins d'exploitation
03:32 soient rénovés à terme avec le concours financé cette fois-ci du Conseil départemental.
03:36 Donc il y a effectivement beaucoup d'investissements qui ont été opérés ces dernières années.
03:40 Il y a on va dire des équipements qui restent à effectuer, en l'occurrence la cale de
03:48 mise à l'eau, là aussi c'est un serpent de mer, c'est un projet dont on parle depuis
03:52 des décennies, bien avant moi d'ailleurs, mais sur lesquels effectivement les anciennes
03:57 équipes ont buté avec des difficultés notamment sur le plan réglementaire, des difficultés
04:02 sur le plan financier.
04:03 Nous sommes en tout cas presque au bout du tunnel, il y a une phase d'autorisation administrative
04:10 avec là aussi on va dire des difficultés parfois un peu inattendues.
04:14 J'apprends par exemple en 2022 que pour pouvoir mener à bien ce projet il va falloir dépolluer
04:22 des roches considérées comme polluées à l'eau marine.
04:24 Donc on découvre effectivement des choses comme ça un peu ubuesques mais nous irons
04:30 en tout cas jusqu'au bout de la procédure réglementaire pour pouvoir mener à bien
04:34 ce projet qui nous tient à cœur et qui permettra de redynamiser la pêche artisanale chez nous
04:38 parce qu'il y a effectivement des pêcheurs professionnels qui attendent avec impatience
04:42 que nous ayons enfin cet équipement qui nous permettra de nous tourner à nouveau vers
04:46 la mer.
04:47 Il y a également d'autres projets sur lesquels nous travaillons qui ont pris du retard.
04:53 Nous avions également obtenu d'ailleurs de la part de la région Réunion des financements
04:58 pour la maison de veillé funéraire parce que vous savez la société y compris réunionnaise
05:02 évolue et donc les veillés se font traditionnellement dans les familles sauf que parfois, il y a
05:08 des tensions entre membres d'une même famille et donc l'idée d'avoir une maison de veillé
05:13 funéraire allait dans le sens de l'histoire.
05:15 Et donc nous avons travaillé sur ce projet-là, estimé à 1 million d'euros et bien que
05:20 le foncier appartienne à la commune, nous sommes dans ce qu'on appelle le droit affectataire,
05:25 il nous fallait l'avis de l'évêché.
05:27 Malheureusement l'évêché s'est opposé à l'implantation à proximité de l'église
05:33 d'une maison de veillé funéraire et donc le temps est passé et nous avons perdu ces
05:37 financements mais ça n'est que partie remise et donc nous reviendrons lorsque les conditions
05:40 seront à nouveau réunies pour pouvoir aménager cette maison de veillé funéraire parce que
05:45 ça fait partie effectivement des éléments du programme.
05:47 Mais comme je l'ai dit, les moyens financiers et moyens humains ne sont pas les mêmes que
05:50 dans les moyennes et grandes communes.
05:52 Nous sommes donc contraints et forcés de compter sur les aspects juridiques, réglementaires,
05:57 sur le contrôle de la légalité, sur des bureaux d'études, sur des cabinets divers
06:02 et variés mais ces différentes institutions ou cabinets n'ont pas la science infuse et
06:08 parfois il peut y avoir des erreurs commises avec parfois des conséquences qui sont plus
06:13 ou moins retentissantes.
06:14 Il y a effectivement les différents volets, il y a le côté humain qui est nécessaire,
06:19 indispensable, plus qu'indispensable même et sur lequel nous travaillons au quotidien
06:24 avec une équipe qui est hyper motivée et qui répond présent à chaque fois qu'ils
06:28 sont sollicités et vous avez également la nécessité de rattraper des retards structurels
06:33 en thème d'équipement.
06:34 C'était le cas avec notamment le centre aquatique, avec la cuisine centrale, avec
06:37 également le rééquipement de la salle en banoré avec une régie qui aujourd'hui dispose
06:41 d'un budget en tout cas qui permet de faire face aux différentes manifestations culturelles
06:45 du territoire.
06:46 Nous avons réaménagé le chambre-foire de Basse-Vallée qui nous permet depuis maintenant
06:51 l'édition 2023 d'accueillir dans de très bonnes conditions les visiteurs puisque nous
06:56 avons effectivement prévu un cheminement bétonné qui permet aux personnes de déambuler
07:02 sur le site sans difficulté puisque apparemment je rappelle que c'était lorsqu'il pleuvait,
07:07 ça peut arriver chez nous, qu'il y avait on va dire énormément de boue et donc c'était
07:11 pas forcément agréable de déambuler sur le chambre-foire ce qui n'est plus le cas
07:15 aujourd'hui puisque tout a été réaménagé avec également la mise en place d'un village
07:18 artisanal avec des stands en bois qui sont effectivement beaucoup plus présentables
07:23 que des stands que nous avions à l'époque.
07:25 Il y a un juste équilibre effectivement à comment ça va.
07:27 Moi je dis avant même en fait que nous entrions dans la crise sanitaire que le mandat 2020-2026
07:35 serait le mandat du social, de l'environnemental et il se trouve que cette crise sanitaire
07:38 nous a en tout cas mis de plein pied dans une crise sociale également et fort heureusement
07:45 nous avons pu restructurer le CCS qui du coup a répondu présent aux urgences du moment
07:51 mais qui reste aussi des urgences du quotidien et donc je tiens une nouvelle fois à remercier
07:56 nos équipes du CCS pour l'excellent travail qu'ils font sur le terrain au quotidien avec
08:02 encore une fois la mise en place des dispositifs comme le portage de repas à domicile, comme
08:06 les petites améliorations mais qui ont des conséquences grandes en tout cas au quotidien
08:11 en particulier pour les personnes qui sont dans le besoin, également les agents de convivialité
08:14 que nous avons mis en place et qui permet en tout cas d'accompagner, de sortir de l'isolement
08:18 notamment nos Grabouns qui sont parfois un peu seuls chez eux, qui ne reçoivent pas
08:23 de visite et donc l'idée pour nous c'est de permettre à des jeunes générations d'aller
08:27 à la rencontre de nos Grabouns, de nos seniors pour pouvoir les sortir de l'isolement.
08:31 Donc il y a on va dire une multitude d'actions qui sont portées à la fois par la ville
08:37 mais également par le CCS et qui répondent en tout cas à des besoins qui sont exprimés
08:43 sur le territoire.
08:44 On a conscience effectivement des handicaps qui sont les nôtres et moi je mets en fait
08:49 dans ces handicaps la question des moyens financiers, les moyens propres, la question
08:54 effectivement des moyens humains qui génèrent mécaniquement sur des sujets bien précis
08:58 on va dire des incidences, des retentissements plus ou moins importants.
09:05 Mais par contre il y a effectivement une dynamique qui a été enclenchée sur le plan de l'investissement
09:10 donc encore une fois nous sommes l'une des communes qui investit le plus par habitant,
09:14 ça veut dire que nous avons réussi malgré tout à mobiliser tous les moyens financiers
09:19 mis à notre disposition pour pouvoir faire avancer nos territoires, rattraper les retards
09:23 structurels en termes d'équipements culturels, sportifs et autres et donc nous continuerons
09:29 effectivement à oeuvrer dans cette dynamique là avec l'équipe municipale qui, nouvelle,
09:35 qui en 2020 est arrivée dans un contexte un peu particulier de crise sanitaire qui
09:38 continue à produire des effets aujourd'hui même si nous en sommes en tout cas sortis.
09:43 Mais il nous faut continuer à répondre présent au travers du CCS, au travers des nouveaux
09:48 équipements que l'on met en place parce qu'il y a bien une leçon qu'il faut retenir de
09:52 cette crise sanitaire c'est le besoin de proximité et donc avoir des équipements
09:56 qui puissent répondre à ce besoin de proximité.
09:58 Merci.
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