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Michel Piferini, le référent harcèlement, au Rectorat de Corse

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00:00 - Sophie Ferrini, bonjour. - Bonjour.
00:03 - Un seul cas de harcèlement, c'est un cas de trop, disait le recteur d'académie à la rentrée.
00:08 En moyenne, il y a une petite dizaine de cas qui remontent au service du rectorat.
00:13 Est-ce que ces dix cas, c'est l'arbre qui cache la forêt ?
00:16 C'est ce que pensent en tout cas les associations.
00:21 - Les associations sont ce qu'elles sont et on le travaille avec elles.
00:24 Effectivement, les chiffres sont ce qu'ils sont aussi, mais ils sont traités.
00:28 C'est une réalité fâcheuse, quelquefois dramatique,
00:31 que l'on traite au quotidien avec une mobilisation, une conviction à tout craint.
00:36 - Alors, dix cas qui remontent au service du rectorat, il y a entre...
00:40 Je crois que le chiffre, c'est 4,3% d'élèves victimes de harcèlement moral ou physique.
00:46 Alors, si j'ai fait une petite règle de trois, ça fait peu ou prou 2000 personnes,
00:50 2000 gamins qui, tous les matins, vont en cours avec la boule au ventre.
00:54 Comment on peut accepter ça ? Et surtout, qu'est-ce qu'on fait ?
00:57 - D'abord, on ne l'accepte pas, c'est une certitude.
01:02 Et on est mobilisés pour ça. Il y a des équipes qui sont prêtes,
01:07 qui sont formées et qui oeuvrent chaque jour avec la conviction forte de faire de l'école
01:13 le creuset du contrat social pour faire de l'école un lieu de bien-être et d'apprentissage.
01:19 - Alors ça, ce sont des mots, mais concrètement, comment ça se passe ?
01:24 - Alors concrètement, il faut savoir qu'il y a un maillage du terrain.
01:26 Mais concrètement, si on fait la genèse déjà, le bien-être scolaire existe depuis bien longtemps.
01:33 Le ministère est mobilisé depuis une vingtaine d'années.
01:37 Un marqueur fort, c'est 2017 avec l'interdiction du portable au collège dans un premier temps.
01:46 Et dans un deuxième temps, la création d'une politique publique de formation,
01:51 de prévention et de traitement des cas de harcèlement,
01:54 avec une mobilisation forte sur le terrain.
01:57 Un maillage fort du terrain qui part de l'académie, du département, des collèges et des écoles.
02:05 Pourquoi et comment ?
02:06 Pourquoi d'abord pour faire de l'école un lieu de sérénité absolue, je dis bien absolue,
02:12 pour faire des élèves véritablement des acteurs de leurs apprentissages
02:16 qui grandissent avec les professeurs et dans un lieu serein.
02:22 Et dans un deuxième temps, avec des équipes formées pour pouvoir prévenir,
02:27 pour pouvoir traiter et pour pouvoir détecter les cas de harcèlement.
02:31 - On en est où de la formation ?
02:34 - Alors, la formation existe déjà depuis longtemps.
02:38 À titre d'exemple, l'année passée, toutes les équipes ressources des collèges et des écoles
02:44 ont été formées sur deux jours avec un laboratoire, le laboratoire Résis,
02:49 qui, comment dirais-je, prône la méthode de préoccupation partagée.
02:55 C'est une méthode qui est non blamante, qui vient en fait, qui s'appelle véritablement la méthode Picasse.
03:03 Il s'agit, comment dirais-je, de rentrer dans une logique non blamante d'écoute
03:08 pour pouvoir régler les cas éventuels de harcèlement.
03:13 Mais au-delà de tout ça, il y a une mobilisation auprès de tous,
03:18 des élèves, des enseignants et des familles.
03:21 Les élèves sont formés, il y a notamment des élèves ambassadeurs.
03:26 Les familles sont formées aussi, puisqu'elles bénéficient d'ateliers d'information
03:31 sur ce qu'est le harcèlement et le cyberharcèlement.
03:34 Et enfin, les enseignants et les membres des équipes éducatives sont, elles aussi, formés,
03:41 acculturés pour pouvoir tout de suite être réactifs à toute forme de harcèlement.
03:46 - Michel Piferini, pour être très simple, un élève, ce matin, vous écoute.
03:50 Il est victime de harcèlement.
03:52 Il doit se tourner vers qui ? Est-ce que c'est le directeur ?
03:54 Est-ce que c'est le prof ? Est-ce que c'est le copain ?
03:56 De manière très concrète.
04:00 - De manière très concrète, il se tourne sur le premier interlocuteur,
04:04 qu'il soit, que ce soit quelqu'un à l'entrée, un AED, un professeur, un directeur d'école,
04:10 un CPE, une infirmière, un camarade.
04:13 Parce que les élèves sont aussi formés pour pouvoir répondre.
04:17 Donc, autour de lui, il y a une communauté que l'on peut qualifier de protectrice
04:21 pour pouvoir accompagner, le moment venu, les élèves qui subiraient des formes de harcèlement.
04:29 - Et après ? Une fois que l'élève a parlé, est-ce que l'Éducation nationale a un lien particulier
04:36 avec la police, avec la gendarmerie, avec la justice ?
04:38 Est-ce qu'il y a un pacte qui a été signé au début de la rentrée ?
04:45 - Alors justement, nous sommes dans une logique d'appréhension de manière multipartenariale
04:51 les phénomènes de harcèlement.
04:52 Et à ce titre, nous allons organiser, début décembre, a priori, un grand séminaire
05:00 qui va réunir les forces de police, la justice, l'Éducation nationale et les services de la CDC,
05:06 notamment les services sociaux de la CDC, de manière à pouvoir, ensemble,
05:11 trouver les synergies communes pour pouvoir lutter fortement contre ce fléau
05:16 qui est un fléau à détruire et à abattre avec une force sans compter axée véritablement
05:23 sur cette lutte commune à partir d'une communauté protectrice qui va au-delà de l'école.
05:29 - Merci Michel Piferini d'avoir été ce mercredi l'invité de la matinale de RCFM.
05:34 Je rappelle deux numéros verts, c'est important, le 3018 pour le cyberharcèlement et le 3020 pour le harcèlement.

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