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La charge d'intérêts est en passe de devenir le premier budget de l'État devant l'Éducation nationale...
Regardez Lenglet-Co du 26 septembre 2023 avec François Lenglet.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Il est 7h37, Langue L'Echo avec vous, François Langlet.
00:09 Bonjour à tous.
00:10 François, alors que le président a annoncé hier ses nombreux projets pour décarboner l'économie française,
00:14 une autre nouvelle importante est passée, mais alors totalement inaperçue.
00:18 Oui, une nouvelle venue de l'envers du décor.
00:21 Les taux d'intérêt français, sur lesquels l'État s'endette, notamment pour financer cette transition écologique,
00:28 ont atteint un plus haut depuis 2011, figurez-vous.
00:31 Record de 12 ans, donc, ce taux d'emprunt à 10 ans a atteint hier 3,35%.
00:37 Au début 2022, donc il y a 18 mois, on était encore aux alentours de zéro.
00:42 Et ça change évidemment complètement l'équation budgétaire française pour les temps qui viennent.
00:47 Oui, puisqu'on va devoir payer notre dette beaucoup plus chère.
00:49 Alors on va d'abord devoir payer plus cher le déficit de l'année,
00:52 qui se finance avec des emprunts qui sont au taux d'intérêt du moment,
00:56 exactement comme quand vous voulez prendre un crédit à la banque.
00:59 Et aussi, vous avez raison, la dette qui arrive à échéance,
01:02 qu'il faut renouveler avec de nouveaux emprunts, eux aussi contractés au taux du moment.
01:06 Pour vous donner une idée, on emprunte au total, chaque année, entre 250 et 300 milliards.
01:12 C'est donc sur cette somme que nous sommes exposés à la remontée des taux.
01:16 Le reste de la dette, il est à taux fixe et il ne sera affecté que progressivement au fil des renouvellements.
01:22 Alors, compte tenu de tout ce que vous nous expliquez, quelle somme payons-nous en intérêt chaque année ?
01:26 C'est impressionnant, c'est une cinquantaine de milliards cette année pour les seuls intérêts.
01:30 Ce qui fait de ce poste le deuxième budget ex-echo de la nation,
01:34 derrière l'éducation nationale et à peu près au même niveau que celui des armées.
01:38 C'est deux fois le budget annuel de la recherche et de l'enseignement supérieur.
01:41 Et ça va monter en 2024 à 57 milliards selon le Haut conseil des finances publiques,
01:46 c'est un organisme qui est proche de la Cour des comptes, qui a publié son rapport hier.
01:50 Ses experts vont même jusqu'à pronostiquer que la charge des intérêts atteindra 84 milliards
01:56 à la fin du deuxième quinquennat Macron en 2027, ce qui en ferait le premier poste de dépense publique.
02:02 Mais dites-moi, ça veut dire qu'il va falloir en faire encore des économies ?
02:05 Oui, sans doute. Alors l'exécutif en prévoit, avec 12 milliards de coupes par an, on ne sait pas rien.
02:11 Il prévoit de revenir à un déficit acceptable en 2027.
02:14 Mais le fameux Haut conseil dont on parlait à l'instant faisait remarquer hier que ce scénario n'était pas très crédible
02:20 parce que les hypothèses de croissance sont jugées trop optimistes et les mesures d'économie restent encore largement imprécises.
02:27 Qu'est-ce qui fait grimper nos taux d'intérêt exactement, François ?
02:31 Vous savez, on ne le sait pas, mais le taux d'intérêt c'est un prix, c'est le prix de l'argent.
02:34 En clair, il dépend de l'offre et de la demande.
02:36 Quand les prêteurs sont plus nombreux que les emprunteurs, le prix de l'argent, c'est-à-dire le taux d'intérêt, baisse.
02:42 Et quand c'est l'inverse, le taux remonte.
02:44 Mais tous les pays n'ont pas le même taux d'intérêt, nous sommes d'accord.
02:47 Non, c'est vrai, parce que les prêteurs facturent plus ou moins cher selon le risque qu'ils perçoivent de ne pas être remboursés.
02:53 Risque théorique, évalué à partir de l'état des finances publiques du pays en question.
02:57 Dans la zone euro, il y a donc une sorte de hiérarchie, de classement.
03:01 Les meilleurs, ceux à qui on demande les intérêts les plus faibles, c'est l'Allemagne, 2,80.
03:06 La moins bonne, c'est l'Italie, 4,7.
03:09 Vous voyez qu'il y a une très grosse différence entre les deux, ça fait un impact sur le budget considérable.
03:13 Et la France, elle est juste au milieu avec les Pays-Bas, la Finlande et la Belgique.
03:17 Tout est plus clair, merci beaucoup François Langley et à demain.
03:19 Merci.

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