Invité de 8h15 : Emmanuel Vasseneix

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Invité de 8h15 : Emmanuel Vasseneix
Transcript
00:00 Il est 8h20, Lydie Laille avec vous nous accueillons notre invité ce matin sur France Bleu Orléans, c'est Emmanuel Vassnex qui est à nos côtés.
00:06 C'est le PDG de la Lettrie de Saint-Denis de l'Hôtel.
00:09 Bonjour Emmanuel Vassnex. Bonjour.
00:10 Le projet de loi pour lutter contre l'inflation alimentaire va être présenté ce matin en Conseil des ministres en même temps que le projet de budget de l'État pour l'an prochain.
00:18 Ce texte il avance dans le calendrier début janvier. Les négociations commerciales entre vous, les industriels et la grande distribution.
00:25 Qu'est-ce que ça va changer pour nous consommateurs ? Les prix vont enfin baisser ?
00:29 Je pense que ça ne va pas changer grand chose puisque aujourd'hui effectivement on sort de plusieurs années de crise qui ont été successives.
00:38 On a aujourd'hui beaucoup d'intrants qui sont restés à des niveaux très très hauts en termes de produits, des rentabilités au niveau des entreprises qui sont assez catastrophiques pour certaines,
00:47 particulièrement pour les petites entreprises, les moyennes entreprises et les ETI.
00:50 Alors je ne parle pas des grands groupes internationaux qui finalement ont un raisonnement très petit sur la France au travers de ça.
00:57 Et très clairement je pense que non, le prix de l'alimentation va rester à peu près au niveau où il est aujourd'hui.
01:02 Après il faut avoir en tête aussi qu'on sort de huit années de déflation sur l'alimentation.
01:06 On sort de contraintes qui sont énormes et moi je suis très agacé en ce moment parce que je trouve que le débat il est...
01:12 Vous êtes agacé contre le gouvernement, contre l'exécutif, contre le discours ambiant ?
01:16 Je suis agacé contre le discours ambiant parce que quand on a un ministre de l'économie qui nous dit, qui nous montre le prix de l'électricité, qui nous montre le prix du gazoil.
01:23 Je rappelle que le gazoil en 2014 il était à 1,40€, le Brent était à 110$ du baril et maintenant le Brent est à 93$ et le gazoil est à 2€.
01:32 Cherchez où est l'explication. Je pense qu'il y a bien des sujets.
01:36 Et derrière, bien sûr, il faut qu'on monte les salaires parce que les gens ont des grosses difficultés effectivement pour aujourd'hui,
01:41 pour arriver à joindre les deux bouts sur un mois. Et derrière on nous dit qu'il faut baisser les prix.
01:44 Moi je ne suis pas ministre de l'économie mais je fais un peu d'économie au niveau de mon entreprise et c'est simplement pas possible.
01:48 Alors il en remet une couche Bruno Le Maire ce matin. Il dit qu'il faut élargir le panier de produits sur lequel distributeurs et industriels sont tombés d'accord.
01:56 C'est-à-dire ne pas augmenter les prix de 5 000 références. On le voit déjà, on le constate un peu, les pâtes, l'huile notamment, les prix n'augmentent pas.
02:03 Il faut élargir ce panier, c'est ce que dit Bruno Le Maire.
02:06 Mais ça a déjà été élargi. Le problème c'est qu'il y a eu une réaction dès l'instant où on a eu les premières prémisses de cette hausse.
02:12 Les distributeurs et nous les accompagnants, on a travaillé à des solutions de rationalisation de nos assortiments,
02:19 de produits dans lesquels on supprimait les bouchons sur des briques, etc. pour faire des économies et pour arriver à proposer des paniers qui soient beaucoup plus réduits.
02:27 Ensuite les entreprises, qu'elles soient industrielles ou qu'elles soient de distribution, ont renié sur leur marge de façon à proposer,
02:33 parce qu'on savait qu'il y allait y avoir un impact et il y a un impact aujourd'hui sur la consommation qui est fort au travers de ça.
02:38 Maintenant je pense que ce n'est pas utile de remettre de l'huile sur le feu tel qu'on le fait actuellement.
02:42 Moi je vais vous dire, je pense que profondément ce qui est en train de se passer c'est très électoraliste.
02:45 C'est-à-dire qu'on essaye de faire un peu le Robin des bois au travers de ça.
02:49 Maintenant, aujourd'hui on est en train de tuer l'industrie agricole, agroalimentaire et la distribution au travers de ce qui est en train de se passer.
02:57 Et je suis désolé, aujourd'hui nous on ne les intéresse pas.
03:00 C'est-à-dire que globalement l'agriculture n'intéresse pas ce gouvernement, l'agroalimentaire n'intéresse pas ce gouvernement, la distribution n'intéresse pas.
03:05 On nous parle de tech, on nous parle de moteurs, de photovoltaïques, etc.
03:09 Ça c'est les intérêts. Quand on vous dit qu'aujourd'hui il faut qu'un collaborateur change sa voiture parce qu'il va payer moins cher d'électricité,
03:16 qu'on va lui donner une aide pour la changer, mais la voiture elle vaut quand même le double d'une voiture thermique.
03:20 Et c'est pareil sur les chaudières.
03:22 Donc aujourd'hui il y a un discours qui est extrêmement électoraliste sur ce que les gens ont envie d'entendre.
03:28 Maintenant les vraies réalités économiques c'est nous sur le terrain qui les vivons et je peux vous garantir que ce n'est pas triste.
03:32 - Le jus d'orange, Manuel Vaznec, alors qu'il est un incontournable du petit déjeuner, la lettrice, l'île Lothell, vous en fabriquez, il n'échappe pas à l'inflation,
03:40 les prix ont augmenté, mais surtout ils sont de plus en plus rares ces bidons de jus d'orange dans les rayons, ça va continuer ?
03:46 - Alors ça va continuer, ça va même s'amplifier, puisqu'aujourd'hui on est sur un problème qui au-dessus de tout chapeau de tout c'est le réchauffement climatique.
03:53 On a eu un ouragan en Floride qui a détruit 80% de la production.
03:56 Moi j'ai assisté à des choses complètement incroyables, des bateaux qui étaient sur la mer, qui devaient venir en Europe, qui ont été détournés pour des questions de prix et d'inflation.
04:04 Et là on est dans de la spéculation au travers de ça vers les Etats-Unis qui eux acceptent de payer effectivement les produits.
04:09 Donc ça va durer, on est en train de travailler avec nos clients distributeurs sur une rationalisation de la gamme,
04:15 de façon à apporter le bon produit au bon moment, etc.
04:18 Et les prix vont monter, les prix vont monter entre 35 et 40 centimes du litre, ce qui est colossal, c'est pratiquement un tiers de plus.
04:24 Et ça c'est lié vraiment à une pénurie.
04:26 Et de toute façon là le problème ça ne va même plus être le prix, le problème ça va être est-ce qu'on va en avoir ou est-ce qu'on ne va pas en avoir au travers de ça.
04:32 Et là c'est aussi cet impact qu'il faut avoir.
04:34 Notre agriculture est menacée au travers et l'élevage en fait partie, je suis dans le domaine du lait également.
04:39 Il faut qu'on fasse attention à préserver notre improvisionnement de matières premières,
04:43 parce que demain on aura des voitures électriques mais on n'aura plus rien à manger, donc ça ne réglera pas le problème.
04:47 Merci beaucoup Emmanuel Vastex, PDG de la laiterie de Saint-Denis de l'Hôtel.
04:50 Merci à vous d'être venu ce matin.
04:51 Merci.

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