"C’est peut-être le dernier, une page qui se tourne"

  • l’année dernière
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 29 septembre : l’auteur, compositeur et acteur, Calogero. Il vient de sortir "A.M.O.U.R" son neuvième album studio.

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Transcript
00:00 - Bonjour, Calogéro. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes l'un des auteurs, compositeurs, interprètes et musiciens
00:05 les plus aimés et adulés de la scène musicale française.
00:08 Vos titres sont associés au fil du temps à des souvenirs, à des moments de vie.
00:13 Vous êtes acteur aussi depuis peu.
00:14 On vous a découvert dans le téléfilm sur le harcèlement respire,
00:18 dans lequel vous avez joué le rôle d'un professeur de musique.
00:20 Cela fait donc plus de 37 ans que vous nous accompagnez.
00:23 Ça percute, là.
00:26 On le sent.
00:28 Depuis peu, vous avez sorti "Amour", votre 9e album studio.
00:30 11 titres, 11 tableaux, 11 histoires de vie
00:33 qui vous définissent et qui vous touchent, cet album.
00:36 Et donc, si je reprends vos paroles, le plus abouti, le plus personnel,
00:39 ça veut dire qu'il fallait du temps, Calogéro, pour vous livrer,
00:43 pour nous offrir, faire vraiment ce qui vous habitait ?
00:46 - Alors déjà, à chaque album, je dis "c'est le plus personnel"
00:51 ou la phrase, c'est de dire "c'est le plus mature".
00:56 Enfin, je ne serai jamais mature, donc je ne serai jamais mûr.
01:00 - En tout cas, il est très personnel, ça c'est sûr.
01:02 - Il y a peut-être plus de sentiments.
01:05 Il y a moins de chansons sociétales, on va dire,
01:10 que comme "Tienne, Anne, Mène" ou "Yalla".
01:13 Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs, les chansons qui traitaient de sujets de société
01:18 m'ont collé comme ça à la peau.
01:22 Ça ne me déplaît pas, d'ailleurs.
01:23 Mais c'est vrai que peut-être que c'est des sujets que je portais bien.
01:28 J'imaginais plutôt, dans le passé, chanter des chansons d'amour
01:32 parce que c'est magnifique de chanter des chansons d'amour.
01:34 Mais finalement, c'est vrai que mes premiers gros succès
01:37 sont plutôt des chansons qui racontent des trucs pas forcément drôles,
01:43 comme "Si seulement", ou "Le portrait", ou "Un jour, me besoin",
01:49 ou même "Face à la mer", surtout "Face à la mer",
01:51 qui était une chanson écoutée beaucoup par les mômes,
01:55 alors que ce que dit la chanson n'est pas forcément drôle.
02:00 C'est étonnant, d'ailleurs, parce qu'il y a une forme de miroir
02:04 dans cet album, "Face à la mer".
02:06 Je sais que vous savez de quelle chanson il s'agit,
02:09 mais c'est aussi cette enfance qui est reprise dans cet album,
02:14 qui est racontée comme si vous aviez fait enfin
02:16 une sorte de constat de ce que vous a apporté cette enfance,
02:21 qui a vraiment finalement contribué à l'homme que vous êtes devenu.
02:24 Oui, mais moi, je pense que c'est souvent le cas.
02:27 Quand il y a l'ennui qui arrive dans l'enfance,
02:32 souvent, on devient créatif avec l'ennui, grâce à l'ennui.
02:39 Et je dis toujours à mes enfants quand ils me disent "Papa, là, je m'ennuie",
02:44 je leur dis souvent "Ah, c'est qu'il se passe un truc,
02:48 il va se passer un truc intéressant dans ta tête".
02:51 Et je crois que la musique aide beaucoup
02:56 à l'ennui chez les enfants, chez les gamins.
02:59 Mais il y a d'autres choses aussi.
03:01 Il y a l'envie de construire des choses,
03:05 de construire un autre avenir.
03:10 Et peut-être que très tôt,
03:12 j'ai eu envie de passer par-dessus les montagnes de Grenoble.
03:20 Grenoble est encerclé de montagnes.
03:22 Et c'est vrai que ces montagnes, je les voyais plus comme...
03:25 Dans leur beauté, parce que c'est beau, je les voyais comme des murs, en fait.
03:31 Et j'avais envie de...
03:33 Quand j'ai découvert les synthétiseurs,
03:34 pour moi, c'était comme des scoops volantes.
03:41 Et avec tous les filtres et tous ces boutons,
03:44 pour passer au-dessus des montagnes et d'aller voir un peu ce qui se passait.
03:48 C'était le rêve américain de monter à Paris pour faire de la musique.
03:51 Aujourd'hui, c'est vrai que les mômes, ils font la musique chez eux
03:56 et ils n'ont plus besoin d'aller à Paris pour réussir dans la musique.
04:00 Ça, c'est bien aussi.
04:02 Mais nous, on avait ce rêve-là, le rêve parisien,
04:06 quand on venait de province. C'était chouette aussi.
04:10 Ce qui est étonnant, d'ailleurs, c'est que dans cet album,
04:11 "Amour", A-M-O-U-R, il y a à chaque fois un point entre chaque lettre.
04:16 Pourquoi vous avez mis, sans jeu de mots,
04:19 finalement, un point d'honneur à mettre des points entre chacune de ces lettres ?
04:23 Déjà, il y a la chanson qui a ce refrain comme ça, très scandé.
04:26 Et puis, je me suis dit que symboliquement, c'était chouette de se dire que...
04:32 Enfin, en tout cas, d'expliquer que bien sûr, l'amour, ça peut durer toute une vie.
04:39 Ou quelques années.
04:41 Mais quel est le bon modèle, en fait, de l'amour ?
04:45 Est-ce que... Aujourd'hui, les gens se séparent plus rapidement.
04:49 Et pourquoi pas ?
04:52 Pourquoi pas ?
04:54 L'important, c'est vraiment de vivre intensément la relation.
04:59 Et c'est ce que je trouve intéressant.
05:03 On disait...
05:05 "Ah, mais les gens, aujourd'hui, on dit comme ça, ils divorcent trop vite."
05:09 À l'époque, il fallait rester ensemble, absolument.
05:12 Mais est-ce que c'est le bon exemple ?
05:16 En tout cas, vous avez un bel exemple, vous, à la maison.
05:19 À la maison, j'ai un exemple très romantique.
05:21 Mes parents ont une histoire très romantique,
05:24 puisqu'ils viennent de la Sicile et qu'en Sicile, il y avait beaucoup de mariages arrangés
05:29 à leur époque.
05:31 Et eux, ils se sont choisis.
05:36 Ils se sont choisis, ils se sont revus en France.
05:39 Et j'aime bien leur histoire.
05:43 Elle est très romantique, mais...
05:46 Pour autant, est-ce que j'ai envie de vivre la même ?
05:49 Je crois pas.
05:52 Ça veut dire que pendant longtemps, vous avez porté ça sur vos épaules ou pas, Calot ?
05:55 Forcément, on porte
06:00 un peu comme des petits sacs de pierre
06:05 notre éducation,
06:07 tout ce que les parents nous ont inculqué, donné.
06:14 Alors, avec beaucoup d'amour, oui,
06:18 quand les parents sont à peu près équilibrés,
06:22 mais même quand il y a beaucoup d'amour et des cadeaux empoisonnés.
06:25 Les parents parfaits n'existent pas.
06:28 Et ça, ça fait des petits sacs de pierre.
06:30 Et puis, petit à petit, mais c'est chouette aussi.
06:32 Pourquoi pas ?
06:33 En fait, c'est comme les peurs.
06:35 Un enfant qui a peur, aujourd'hui, on protège beaucoup les enfants.
06:38 Faut pas qu'il ait peur.
06:41 La peur, ça aide à construire un gamin aussi.
06:43 Ça vous a construit, ça ? Parce que vous avez eu quelques peurs.
06:45 Moi, j'avais mes peurs. J'en ai toujours.
06:47 J'ai toujours des peurs.
06:48 Et les peurs, elles m'ont aidé à me construire.
06:52 Alors, il y en a certaines dont je me débarrasserais bien.
06:55 Mais c'est comme tout le monde.
06:58 Comme ?
06:59 Ça, je vous dirai pas.
07:02 Ce qui est fort, c'est que vous parlez de l'amour avec un grand A.
07:05 Donc, que ce soit pour une période très longue ou pour une période très courte,
07:08 c'est quoi l'amour avec un grand A ?
07:09 Moi, je crois pas qu'il y ait de modèle.
07:12 J'aime les histoires d'amour hors normes.
07:14 Passionnelles ?
07:16 Ouais, passionnelles.
07:18 Ou pas forcément vécues.
07:22 Les amours platoniques aussi.
07:25 Quelque chose qui reste dans le fantasme.
07:28 Et pourquoi pas ?
07:29 Vous parlez du premier regard dans cet album.
07:31 Et on sent à quel point le premier regard peut être très important dans une vie.
07:35 Il permet de se prouver à soi-même qu'on existe finalement,
07:38 qu'on a un intérêt aux yeux des autres.
07:40 Vous vous rappelez de votre premier regard ?
07:42 Moi, j'ai l'œil noir.
07:43 Et on me l'a souvent dit, parfois reproché.
07:48 Donc, j'ai un regard qui peut être mal, parfois mal interprété.
07:52 En tout cas, le regard des autres a été important pour vous ?
07:55 Le regard des autres, il est important et surtout, il est culturellement...
07:59 Vous savez, surtout chez les Italiens, on dit "faire buona figura",
08:05 faire belle figure devant les autres.
08:07 Et ça, c'est quelque chose dont je me suis totalement débarrassé, par exemple.
08:10 Ma maman est très attachée à ce qu'on va dire,
08:15 à ce que les autres vont penser, etc.
08:18 Et moi, je commence vraiment...
08:22 Ça m'indiffère de plus en plus.
08:28 À part, bien sûr, quand je sors un album,
08:32 j'ai toujours ce truc avec le public fort.
08:34 C'est normal, on est toujours un peu fébrile.
08:36 Parce qu'à chaque fois, j'essaye de, dans ma musique,
08:42 déplacer la caméra et de me surprendre.
08:46 Donc forcément, de surprendre les autres.
08:48 Et il y a cette fébrilité quand je livre l'album
08:53 et d'avoir l'avis du public.
08:55 Ça, ça me touche.
08:56 Je voudrais qu'on parle du titre "Le hall des départs".
08:58 Vous êtes passé chantre des nouveaux départs.
09:01 C'est vrai que vous avez toujours eu des départs complètement différents.
09:04 On a l'impression que là, cet album, c'est encore une nouvelle page qui se tourne,
09:07 donc un nouveau départ.
09:09 Cette chanson, elle est fusionnelle avec Marie Poulain.
09:11 Il se passe vraiment quelque chose.
09:13 Elle nous prend par la main, elle nous raconte notre propre histoire.
09:15 Est-ce que c'est pas ça la force de vos chansons ?
09:18 Calogéro ?
09:19 Oui, en fait, cette chanson, elle a quelque chose de...
09:25 Il y a une fulgurance, déjà.
09:27 Elle est sortie comme ça, très vite.
09:31 Marie Poulain, sur son téléphone, cette phrase "Le hall des départs",
09:36 elle me dit "J'aime cette phrase, Calo" et je dis "J'adore cette phrase".
09:40 Qu'est-ce qu'on peut faire avec cette phrase ?
09:41 Et tout de suite, c'était à la fin d'une séance,
09:45 j'étais en train de mettre ma veste et...
09:49 Je suis retourné en arrière, vers le piano,
09:51 et j'ai trouvé le thème.
09:54 Et tout de suite, elle a sorti plein d'autres mots
09:57 et elle a rentré les mots au chauspier sur la mélodie du piano.
10:03 Et tout de suite, il y a eu quelque chose de cinématographique.
10:07 J'ai posé une voix, elle a posé une voix aussi.
10:10 Puis je me suis dit "C'est marrant, comme nos voix se confondent en fait".
10:14 Il y a une vraie fusion artistique entre Marie Poulain et moi.
10:21 Une fusion rare, parce qu'on se retrouve à faire des chansons de manière très spontanée.
10:28 Et du coup, cette chanson, elle s'appelle "Le hall des départs",
10:34 mais c'est un départ vraiment artistique très fort, je crois.
10:38 - C'est-à-dire que vous-même, vous sentez que là,
10:40 il s'est passé quelque chose de différent par rapport à tout ce que vous avez pu faire avant ?
10:45 - Oui, comme...
10:46 - Parce que c'est ce que ressent le public à l'écoute de cet album.
10:48 - Bien sûr, mais comme quand j'ai rencontré Alana Philippi,
10:53 avec qui j'ai fait "En apesanteur et face à la mer",
10:57 c'est ces histoires avec des auteurs que vous rencontrez,
11:00 d'un seul coup, il y a une magie inoubliable.
11:04 Comme quand j'ai rencontré Paul Ecole,
11:06 comme quand j'ai rencontré Marie Bastide.
11:09 Tous ces auteurs qui font que, à chaque fois, c'est des histoires nouvelles.
11:16 Mais la différence avec Marie Poulain, c'est qu'elle prend le micro,
11:23 et puis comme elle a une voix de garçonne étonnante,
11:28 parfois elle est sur ma tonalité.
11:30 Et puis moi, si j'ai la flemme de chanter, elle prend et boum, elle chante.
11:34 Et c'est génial parce que c'est une vraie interprète.
11:39 - L'amour est souvent ce qu'on nous apprend, mais à l'envers.
11:43 C'est ce que vous chantez, c'est-à-dire ?
11:48 - Je trouve que c'est quand même mieux aujourd'hui.
11:50 Mais le modèle qu'on avait avant sur l'amour,
11:53 c'était quand même les fantasmes de livres de princesse,
11:57 où la princesse attendait le prince charmant sur son cheval.
12:01 Et puis très vite, on se rendait compte que le prince charmant,
12:04 il descendait de son cheval et il se mettait devant le match de foot avec une bière.
12:08 C'est un peu un cliché, mais c'est quand même arrivé souvent.
12:13 C'est ça, dans notre société aujourd'hui, c'est mieux quand même.
12:18 Il y a moins ce truc, parce qu'heureusement,
12:22 il y a tout le mouvement féministe qui équilibre les choses
12:30 pour qu'il y ait moins ce prince charmant sur son cheval et avec sa canette de bière.
12:34 Donc je trouve qu'il y a du progrès, mais quand même,
12:37 c'est une société qui nous donne un exemple de l'amour
12:43 qui n'est pas forcément le bon.
12:47 C'est ça que dit la chanson.
12:48 Dans cet album, il y a une énergie de scène, de live.
12:50 On a l'impression que ça a été enregistré en live dans le même studio avec les musiciens.
12:56 Et donc, on vous voit déjà sur scène.
12:58 On sent que vous avez très envie de monter sur scène, la tournée à la Rive, l'amour retour.
13:04 C'est fait exprès, ça ?
13:05 C'était un besoin que vous aviez après cette période de pandémie ?
13:09 On a l'impression qu'elle est très loin, mais pas du tout.
13:11 De vous retrouver ?
13:12 Il y a de toute façon une énergie scénique dans mes chansons,
13:17 souvent depuis longtemps.
13:20 Et là, c'est vrai qu'on entend.
13:24 Enfin, l'envie d'y retourner, elle est palpable.
13:28 L'envie de retourner sur scène, de retrouver ce moment de vérité, en fait.
13:35 J'aime chanter des chansons, mais mon plus grand plaisir,
13:41 c'est quand même d'assumer ce caractère de chanteur.
13:46 Parce qu'être chanteur, c'est quand même un caractère particulier.
13:50 Il faut...
13:51 On peut chanter sous sa douche, mais de vouloir chanter devant les gens,
13:55 il faut quand même avoir un caractère particulier.
13:58 Même si j'ai beaucoup de timidité dans la vie,
14:02 je n'ai pas cette timidité sur scène.
14:04 Il n'y a pas d'appréhension quand vous montez sur scène ?
14:06 Non, quand je suis sur scène, j'ai le trac,
14:08 mais j'ai vraiment envie d'exprimer quelque chose.
14:12 Je n'ai pas les mêmes yeux.
14:14 Même mes amis qui me connaissent bien me disent "c'est marrant, c'est toi, mais c'est pas toi".
14:19 Il y a un truc qui se passe.
14:21 Et ça, c'est parce que j'aime ça.
14:26 Et le chanteur, il a certainement
14:34 à la base, un égo particulier pour vouloir être devant.
14:40 Dans cet album, on se rend compte à quel point vous êtes proche des autrices, notamment.
14:46 On sent que cette plume-là, elle vous correspond davantage.
14:50 C'est bizarre, je ne l'ai pas fait exprès.
14:52 Il y a eu beaucoup de femmes, oui, c'est vrai, qui ont écrit pour moi.
14:56 Mais ce n'est pas parce que c'est des femmes, c'est parce que...
14:59 Françoise Hardy, Zazie, Clémence Lhomme, Alana Philippi,
15:02 Marie Bastide et puis là, Marie Poulain.
15:06 Mais c'est parce qu'elles ont du talent.
15:08 Ce n'est pas parce que ce sont des femmes.
15:10 Il se trouve que c'est des femmes.
15:11 Alors, il doit y avoir quand même un truc.
15:13 C'est que j'ai toujours eu des confidentes dans ma vie.
15:19 Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours préféré me confier aux femmes.
15:28 Votre mère en était une, confidante ?
15:30 Non, plus ma sœur et les copines de ma sœur.
15:33 J'adorais, comme j'étais le plus petit, j'étais chouchou.
15:38 J'étais comme un petit animal comme ça, on lui caressait les cheveux.
15:41 Et du coup, j'entendais toutes les conversations des copines de ma sœur
15:44 avec ma sœur et que j'adore d'ailleurs, que je revois de temps en temps.
15:49 Et ça m'a beaucoup donné ensuite l'envie de continuer à me confier aux femmes.
16:00 Je me confiais beaucoup à Anna Filippi, énormément, énormément.
16:03 On parlait chansons, on parlait beaucoup de la vie, beaucoup, beaucoup.
16:07 Paul Ecole aussi, c'est un compagnon de route.
16:10 Paul Ecole, c'est un binôme magique.
16:12 Et puis Dominika aussi.
16:14 Et Dominika, c'est vrai que moi, ce que j'aime, c'est l'idée qu'on soit totalement au niveau
16:20 du public et peut-être aussi de la presse.
16:24 On est complètement à l'opposé.
16:25 Et quand on fait des chansons ensemble, il y a une vraie magie.
16:33 La fin de la fin du monde, j'attends, qui est une chanson que j'écoute beaucoup en ce moment.
16:39 Le passage des cyclones, les nuits romaines dans Circus, elle me manque déjà.
16:46 Et puis là, c'est son retour avec l'une de mes plus romantiques, qui est Rien comme les autres.
16:57 Et voilà, il y a une patte, il y a une identité quand on fait des chansons tous les deux.
17:02 Il vient vous chercher d'ailleurs avec Rien comme les autres.
17:05 Comment ?
17:05 Il est venu vous chercher d'ailleurs avec cette chanson.
17:07 Parce que là, il n'y a pas de furiture, c'est vous.
17:11 Il est venu, on s'est entretenus tous les deux dans un bistrot.
17:19 Voilà, je lui ai dit des choses que je ne vous dirai pas.
17:23 Et il en est sorti cette chanson.
17:26 C'est un duo avec Gaëtan Roussel dans cet album.
17:30 Gaëtan, c'est pareil, c'est un vrai compagnon de route, quelqu'un auquel vous vous identifiez beaucoup.
17:35 C'est-à-dire, vous avez la même énergie sur scène, le même amour de la scène.
17:39 Oui, en fait, Gaëtan Roussel, on a fait un concert ensemble à Nancy.
17:46 Et on a chanté ensemble "Je t'emmène au vent".
17:51 Et j'ai vu le magnétisme.
17:54 Il a le magnétisme auprès des gens, le magnétisme que j'aime des chanteurs français,
18:00 comme Jean-Louis Aubert, qui m'a beaucoup inspiré sur scène.
18:08 Quand je l'ai vu sur scène, Jean-Louis Aubert, je me suis dit, je veux être comme ça ou je ne serai pas sur scène.
18:16 Et je trouve que Gaëtan Roussel, il a ça.
18:20 Il est magnétique.
18:22 Et donc, je me suis dit, tiens, ce serait cool qu'on chante une chanson ensemble.
18:27 Et puis, il a accepté. Alors, ça a fait "La nuit n'est jamais noire".
18:32 Et vous disiez tout à l'heure que la voix de Marie Poulain s'est enchevêtrée dans la vôtre.
18:36 C'était une évidence. Mais en même temps, j'ai l'impression, Calot, qu'à chaque fois que vous interprétez une chanson en duo,
18:41 c'est immédiat et systématiquement, que ce soit Passy, Grand Corps Malade, La Gaëtan Roussel, Marie Poulain, il se passe toujours quelque chose.
18:49 Parce que ce sont des... Moi, j'aime quand les chanteurs sont identifiables dans leur...
18:58 Dans la voix. J'aime les voix fortes, comme celles de Jeanne Moreau ou François Zardy.
19:07 Les voix qu'on reconnaît immédiatement. C'est ça pour moi, la voix d'un chanteur.
19:10 C'est les voix reconnaissables immédiatement.
19:12 - Une vraie identité. - Oui, une vraie identité.
19:14 Donc, du coup, c'est vrai que les duos, c'est intéressant pour ça.
19:18 Parce que ça... D'ailleurs, j'avais fait un duo avec Morane que j'aimerais bien réorchestrer.
19:24 Je l'ai réécouté il n'y a pas longtemps, sur une chanson de Claude Nougaro.
19:29 Et c'est vrai que les deux voix, parfois aussi, se confondent.
19:32 On ne sait pas qui chante sur "Tu verras".
19:36 - Il représente quoi cet album pour vous ?
19:37 Parce qu'il est différent.
19:40 Ça, c'est une certitude. Il a une autre dimension.
19:43 C'est une nouvelle page qui se tourne.
19:44 C'est comme ça que nous, on le vit quand on l'écoute.
19:46 Il y a un co-auteur, d'ailleurs, qui arrive, qui est chouette, qui s'appelle Calogéro.
19:52 Ça lui va bien d'écrire, de se faire confiance.
19:55 Mais il représente quoi pour vous cet album ?
19:57 - Peut-être...
20:01 Je ne sais pas, peut-être le dernier.
20:03 Peut-être que je ferai autre chose après.
20:05 J'ai très envie de faire plein de projets.
20:08 J'ai plus envie de faire des projets.
20:09 J'ai très envie de faire un opéra rock.
20:11 Très envie. J'en ai jamais fait.
20:13 Ou une comédie musicale.
20:14 Je n'ai jamais fait ça.
20:16 J'ai très envie de faire de la musique de films.
20:20 - D'être dans des films, comme ça a été le cas.
20:22 - D'être dans des films.
20:24 Si ce sont des réalisateurs comme Jérôme Corneuil qui m'a vraiment mis en confiance,
20:30 ça pourquoi pas ?
20:31 En tout cas, ça m'a plu de jouer ce prof de musique.
20:36 Puis c'était une entrée simple pour moi de jouer le prof de musique.
20:44 Mais en tout cas, peut-être que cet album-là, c'est une page qui se tourne.
20:50 - Merci beaucoup, Calogéro, d'être passé dans le monde de la musique sur France Info.
20:52 L'album s'appelle Amour.
20:54 Et puis il y a la tournée, l'Amour Tour.
20:56 - Oui. - La Calogéro Amour Tour.
20:58 - Oui, et ça, j'ai hâte, vraiment.
20:59 - Merci beaucoup. - Merci.

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