Le gouvernement veut taxer, en 2024, les concessions autoroutières et les grands aéroports qui dépassent 120 millions d'euros de chiffre d'affaires. Bruno Le Maire indique que cela n'aura pas de répercussions sur les automobilistes, mais les concessionnaires assurent le contraire.
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00:00 On parle ce matin des concessions avec Nicolas Dose, pas des concessions automobiles mais des concessions, des entreprises concessionnaires qui gèrent les autoroutes, les aéroports par exemple.
00:08 Le gouvernement veut les taxer en 2024. Est-ce qu'il faut en conclure qu'au bout du compte...
00:13 - On va payer. - C'est nous qui paierons.
00:15 - Alors oui, répondent les concessionnaires, non, affirme Bruno Le Maire. Voilà la situation du moment où nous parlons ce matin.
00:21 - J'ai pas le moment de te couper. Tu veux bien nous raconter ce qui s'est passé sur Bruno Le Maire, qu'il nous racontait hors micro tout à l'heure ?
00:26 - Ah, souvenez-vous, dans Le Parisien, il disait hier qu'il voulait repousser les dates d'entrée en vigueur des interdictions de location pour les logements classés G au-delà de 2025.
00:37 Puis quand il a présenté le budget à Bercy, il a dit exactement l'inverse. Voilà.
00:40 - Mais vraiment ? - Bah oui, oui, mais bon, ce sont des choses qui arrivent.
00:43 - Non, c'est des choses qui doivent arriver. - C'est tendance.
00:45 - Il doit réviser une chose et annoncer son contrat le lendemain. - Regardez, on a fait aller-retour sur la vente à pertes en 6 jours.
00:49 - Bon, alors... - Les concessions, oui. Peut-être qu'on va faire demi-temps d'ailleurs.
00:52 - Il s'agit de taxer les concessions, donc autoroutes et aéroports, qui dépassent 120 millions d'euros de chiffre d'affaires et 10% de rentabilité.
01:02 Ça doit rapporter 600 millions d'euros. Les trois quarts des 600 millions viendront des autoroutes. Le quart restant viendra des grands aéroports.
01:09 Orly, Roissy, Nice, Lyon, Marseille. Voilà. En gros, c'est ça. Et c'est le principe power... De toute façon, tu mets Planète, tu fais ce que tu veux maintenant.
01:16 Donc au nom du principe power-payer, on va prendre 600 millions d'euros pour aller alimenter les investissements dans le ferroviaire.
01:22 - Donc avec des conséquences possibles sur le prix des péages et sur les billets d'avion.
01:26 - Alors les billets d'avion, c'est fait. Les concessionnaires ont dit « Moi, la taxe, je la fais payer par la compagnie aérienne ».
01:32 Et la compagnie aérienne, à France, l'a confirmé à l'AFM TV, ça intériera dans le billet. Mais politiquement, monter le billet d'avion, c'est presque devenu une bonne chose.
01:39 C'est vertueux, c'est bon pour la planète. On taxe les riches. Très bien. Pour les péages, c'est beaucoup plus compliqué parce que le prix du péage n'est pas libre.
01:47 Le concessionnaire, il doit suivre une forme de calcul qui est dans les contrats, indiquer qu'elle sera à la hausse unique à un seul moment dans l'année, au mois de février.
01:56 Et cette hausse doit être validée par le gouvernement. Donc voilà, les péages, c'est un peu plus compliqué.
02:01 Évidemment, autant monter les prix des billets d'avion, c'est considéré comme vertueux, autant toucher au péage, c'est considéré comme honteux.
02:07 - Le truc, c'est que les sociétés d'autoroutes disent que la taxe va forcément faire monter les prix. Et de l'autre côté, Bercy dit « Non, non, ça va aller. Il y a un loup. »
02:16 - Il y a quelqu'un qui ment. - Non, il y a quelqu'un qui se trompe. Il y a un arbitre qui s'appelle le Conseil d'État. Là, vous avez deux solutions.
02:23 Si le Conseil d'État considère qu'on a fait cette taxe pour tout le monde, mais qu'en fait, sans le dire, on a fait en sorte qu'elle soit presque totalement payée par les concessions d'autoroutes,
02:33 à ce moment-là, les concessionnaires vont sortir l'article 32 des contrats. Et l'article 32 des contrats, il dit « S'il y a une taxe spécifique pour nous, il y a compensation automatique. »
02:45 On monte les prix des péages. Ou alors le Conseil d'État considère que non, elle n'a pas été taillée sur mesure expressément pour les autoroutes, mais bien pour l'ensemble des concessionnaires.
02:53 Et là, on ne pourra pas agir sur l'article 32. Moi, je dis que c'est la piste 1 qui va l'emporter. Parce que le Conseil d'État, on lui a déjà envoyé trois fois son avis.
02:59 Il a dit trois fois la même chose. Et il a dit « Si vous faites une taxe qui est payée exclusivement ou quasi exclusivement par les sociétés d'autoroutes, il y aura compensation. »
03:08 Je pense que c'est le cas. – Donc les péages vont augmenter. – Je pense que oui. – On le note, Nicolas. Merci.