Rentrée étudiante : bourses, logement... Les annonces de Sylvie Retailleau

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00:00 6h39, les matins de France Culture, Guillaume Erner.
00:07 Comment se nourrir, comment se loger, comment poursuivre ses études en master ? Les quelques
00:12 3 millions d'étudiants qui ont fait leur rentrée universitaire ont bien des raisons
00:16 de s'inquiéter et on ne parle pas des examens.
00:19 Alors comment améliorer les conditions de vie des étudiants ? Bonjour Sylvie Retailleau.
00:24 Bonjour.
00:25 Vous êtes ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
00:28 À 7h25, il y eut le reportage de la rédaction signé à Kim Kassmi qui était donc aujourd'hui
00:35 à Strasbourg et qui rendait compte des conditions de vie extrêmement difficiles des étudiants
00:41 pour se loger, pour se nourrir.
00:44 Vous avez annoncé un plan, concrètement ce plan pour ces étudiants qui sont dans
00:48 des conditions difficiles.
00:50 Que va-t-il changer ? Alors déjà, merci de me donner l'occasion
00:54 de le présenter parce que c'est vraiment effectivement par rapport à l'étudiant
00:58 est aidé et amélioré.
01:00 Il va changer ce plan à un fil conducteur, aider plus d'étudiants, aider mieux les
01:06 étudiants.
01:07 Donc qu'est-ce qu'il va changer ? C'est une première étape de la réforme des
01:09 bourses.
01:10 Cette première étape, elle consiste finalement à permettre à tous les étudiants d'avoir
01:16 des bourses mieux rémunérées, de bénéficier de bourses.
01:20 37 euros d'augmentation pour tous les étudiants, pour chaque échelon d'étudiants.
01:24 Ça représente en gros entre 6% et 34% d'augmentation.
01:28 Ça c'est pour tous.
01:30 Mais ça veut dire qu'il y aura aussi, parce qu'on a changé le barème, 35 000
01:35 nouveaux étudiants boursiers en plus.
01:37 Et il y aura aussi 140 000 étudiants qui vont changer d'échelon, c'est-à-dire
01:41 qui bénéficieront d'un montant de bourses plus élevé.
01:44 Donc en gros, ces étudiants-là vont bénéficier entre 66 euros par mois jusqu'à 126 euros
01:52 de plus, 127 euros de plus par mois.
01:55 Donc mieux rémunérés les bourses et plus d'étudiants.
01:59 Ça semble être une somme, Madame la Ministre, très faible pour vivre.
02:03 127 euros par mois, c'est déjà 37 euros pour le premier échelon, c'est 34% d'augmentation.
02:10 Je veux bien qu'en termes d'augmentation, ça soit une somme, mais en termes de valeur
02:15 absolue, c'est quelque chose qui paraît extrêmement modeste s'il s'agit de se nourrir.
02:20 On a entendu les difficultés de ces étudiants.
02:23 Le prix du paquet de pâtes, 34 euros, je ne vous fais pas de dessin.
02:26 Je pense qu'il ne faut pas minimiser l'augmentation de ces bourses.
02:29 Ça fait 10 ans qu'il n'y a pas eu cette augmentation.
02:31 C'est 500 millions d'euros de plus que le gouvernement met sur la table.
02:34 Encore une fois, la somme globale peut paraître importante, mais par étudiant…
02:38 Par étudiant, il y a cette augmentation qui n'est pas négligeable.
02:41 Et en plus, ce qu'il faut voir, c'est qu'en France, les aides, ce ne sont pas
02:44 les bourses ou autre chose.
02:46 On a un paquet d'aides.
02:47 C'est-à-dire que notre modèle social, en particulier pour les étudiants, et on va
02:50 l'améliorer, c'est aussi le repas.
02:52 C'est-à-dire les CRUS qui permettent à tous les étudiants un repas à 3,30 euros.
02:57 Et ça, c'est le tarif social pour tous, sachant que le repas revient à 7 euros.
03:01 3,30 euros avec une bourse à 34 euros, ça fait 10 repas par mois.
03:05 Mais pour les boursiers, c'est 1 euro.
03:07 Et non seulement pour les boursiers, et je voudrais insister là-dessus, c'est ce
03:11 gouvernement qui a mis le repas à 1 euro pendant la crise Covid.
03:14 Nous l'avons pérennisé à cette rentrée.
03:16 C'est-à-dire que l'on a donné la compensation de façon pérenne dans les CRUS, c'est
03:21 quand même important à le dire.
03:22 Et surtout, ce n'est pas que pour les étudiants boursiers.
03:25 C'est automatique pour les étudiants boursiers.
03:27 Mais tous les étudiants précaires peuvent bénéficier de ce repas à 1 euro.
03:32 Et ceci de façon très simple, il suffit de se loguer sur le site du CRUS.
03:36 Et ça j'insiste, on a fluidifié les process pour avoir accès à ce repas.
03:41 Puis il y a le logement.
03:42 On en parlera.
03:43 Alors justement, j'allais y venir.
03:44 Les difficultés de logement, là aussi on voit des situations tout à fait étonnantes,
03:47 des étudiants obligés de camper.
03:48 Alors ce logement, on voit qu'aujourd'hui, effectivement, c'est peut-être le point
03:53 de la rentrée qui est mis en exergue par rapport au logement.
03:56 Peut-être plusieurs fois, point.
03:57 Tout d'abord, le logement, c'est une crise pas que pour les étudiants.
04:01 Les étudiants subissent peut-être particulièrement parce qu'ils ont cet accès au logement
04:05 par rapport au coût du logement, qui est souvent leur premier coût de dépense.
04:09 Mais en fait, c'est une crise générale au niveau du logement.
04:13 Pour les étudiants, je voudrais d'abord rappeler qu'il y a le CRUS.
04:16 Que ce CRUS, nous avons aussi gelé les loyers du CRUS, comme nous avons gelé les tarifications
04:23 pour tous les étudiants.
04:24 Mais c'est un problème de disponibilité.
04:26 Il n'y a pas assez de logements étudiants.
04:27 Tout à fait.
04:28 Donc ce CRUS permet, et nous les rénovons, parce qu'il y a les conditions aussi.
04:31 Donc il y a un grand plan de rénovation.
04:33 Et nous travaillons avec le ministre du logement, puisque comme je vous le disais, on le sait,
04:38 c'est un problème plus vaste, à augmenter le nombre de logements, en particulier pour
04:42 les étudiants.
04:43 Parce qu'un des problèmes, ce n'est pas tant un problème de financement, c'est
04:47 un problème de foncier.
04:48 Donc nous avons lancé depuis plusieurs mois une mission de terrain qui identifie avec
04:54 les acteurs locaux, puisque là, je dirais, on travaille avec les acteurs locaux pour
04:58 augmenter.
04:59 Après, ça, c'est un travail que l'on fait.
05:01 Vous savez, construire des logements prend un peu de temps.
05:05 Donc c'est vrai que pour cette rentrée, nous avons en parallèle pour les étudiants
05:08 un plan d'urgence que l'on mène avec les recteurs, avec les présidents d'universités,
05:13 pour ne pas laisser les étudiants dans la rue, quitte à payer des chambres d'hôtel,
05:18 etc. aux étudiants.
05:19 Combien de chambres d'hôtel ?
05:21 Comme je vous le disais, c'est une gestion, dans l'enseignement supérieur et la recherche,
05:26 c'est une gestion locale.
05:27 J'imagine que le prévisionnel prévoit à priori un nombre national, non ?
05:32 Non, mais les chambres d'hôtel, c'est vraiment le plan d'urgence.
05:36 C'est-à-dire, nous étions il y a quelques semaines avec le président d'Angers, qui
05:41 regardait les étudiants en difficulté.
05:44 Donc nous ne faisons pas de prévision du plan d'urgence, mais nous nous activons
05:48 à accompagner nos étudiants dans l'urgence.
05:50 Alors, Madame la ministre, est-ce que vous pourriez, par exemple, vous engager à ce
05:54 qu'il n'y ait aucun étudiant qui soit aujourd'hui à la rue, obligé de camper ?
05:59 Alors, mais bien sûr, l'idée c'est qu'on a passé des consignes.
06:03 Je vois demain les recteurs.
06:05 Nous allons en rediscuter pour avoir ce plan d'urgence.
06:08 Et le ministère est prêt, évidemment, à apporter sa contribution, on l'a dit.
06:11 Et l'idée, c'est que tous les étudiants, et en particulier en passant par leur université,
06:16 parce que l'université est le point où les étudiants peuvent aller demander de l'aide.
06:22 Et pour pouvoir effectivement avoir, mais ce sont des logements d'urgence, en attente
06:26 pour pouvoir les aider à avoir ces logements.
06:29 Donc oui, le message, comme le message pour les repas, c'est aller au Crous pour bénéficier
06:35 du repas à un euro.
06:36 Là, c'est manifestez-vous.
06:38 Il n'est pas question de laisser un étudiant à la rue, dehors, sans pouvoir lui apporter
06:44 une aide, même d'urgence.
06:46 Pourquoi, au vu de la difficulté de ces aides, de la complexité des mécanismes, pourquoi
06:51 ne pas aller vers un revenu étudiant ?
06:53 C'est une idée qui est dans l'air, Sylvie Rotaillot, Madame la Ministre.
06:57 Pourquoi ne pas l'établir tout de suite ?
06:58 Votre nom resterait ainsi parmi les ministres qui ont apporté une vraie réponse aux besoins
07:04 des étudiants.
07:05 Alors, d'abord, je pense que ce qui me motive, c'est le bien des étudiants.
07:09 Et ça, ça fait 35 ans par rapport à ma carrière.
07:12 Parce qu'auparavant, vous dirigeiez l'Université de Paris.
07:15 Donc, vu ma carrière auparavant, la motivation, elle est d'abord pour le bien des étudiants,
07:21 c'est clair.
07:22 Et justement, pour ce bien des étudiants, d'abord, je voudrais dire que ces problèmes
07:26 de précarité de bourse, on en discute lors de concertations depuis un an, qu'on a lancé
07:30 le 7 octobre dernier, avec les organisations représentatives étudiants et dans les territoires,
07:36 avec tous les acteurs.
07:37 Un revenu étudiant, Madame la Ministre ?
07:39 Ce point de revenu étudiant, en fait, vous avez deux choses.
07:43 Soit vous cherchez l'autonomie, soit vous cherchez à combattre la précarité.
07:47 Moi, aujourd'hui, et vous avez commencé par ça, parce que c'est une vraie urgence,
07:51 ma priorité, c'est le combat de la précarité des étudiants.
07:54 Ce n'est déjà pas la même chose.
07:56 Pourquoi ce n'est pas la même chose ? Expliquez-nous.
07:58 Je ne vois pas en quoi donner un revenu universel à tous les étudiants, c'est-à-dire même
08:03 à ceux qui n'en ont pas vraiment besoin, qui ont des moyens.
08:06 Ça aiderait ceux qui en ont le plus besoin.
08:08 Moi, ma ligne, c'est aider plus ceux qui en ont le plus besoin.
08:12 Et en plus, les étudiants, ce sont des adultes.
08:14 Pour considérer par exemple que le fait d'étudier est un investissement pour la nation et que
08:20 donc la nation accompagne ces étudiants.
08:22 Alors, un investissement puisque la France, dans les diplômes nationaux de licence, de
08:26 master, de doctorat, je vous rappelle les prix, c'est autour de 200 euros, un peu moins
08:30 en licence, un peu plus en master.
08:31 Le coût d'une formation en France, c'est d'entre 10 000, 15 000, 18 000 euros.
08:36 Donc, quand vous parlez d'investissement…
08:37 C'est plutôt moins de 10 000 pour l'université et plus de 15 000 pour les classes préparatoires.
08:41 Non, non, vous confondez la dépense au coût réel.
08:46 C'est-à-dire que là, vous confondez peut-être…
08:48 Non, là, je parle du coût.
08:49 Non, certains chiffres qui sont donnés, ce qu'on investit au niveau de ce que coûte.
08:54 Vous savez, les universités ont des ressources propres et le coût complet d'une formation,
08:58 je vous confirme que c'est plus proche des 10 000 euros même en licence.
09:01 Vous ne trouverez pas un coût complet à 3 000 euros.
09:04 Mais vous êtes d'accord sur le fait qu'un étudiant en classe préparatoire coûte beaucoup
09:08 plus cher à l'État ?
09:09 Ça ne veut pas dire que sa formation coûte.
09:10 J'ai bien compris.
09:11 Moi, je parle du coût de la formation.
09:12 Moi, je parle du fait que les universités sont les parents pauvres aujourd'hui de l'enseignement
09:18 supérieur et qu'elles sont doublement pauvres à la fois parce que les étudiants sont pauvres
09:24 et parce que les formations sont sous-financées.
09:26 Vous avez raison, mais vous posez plusieurs problèmes sur la table.
09:29 Et là où je vous rejoins, c'est que lorsque l'on résout un problème, on ne peut pas
09:33 les résoudre indépendamment parce que notre modèle est systémique.
09:36 C'est-à-dire qu'effectivement, il faut le regarder dans sa globalité.
09:39 Si on prend un bout de ci, un bout de ça, on n'aura pas quelque chose de cohérent,
09:43 de global.
09:44 Ceci dit, ce n'est pas parce qu'il y a des différences de coûts que l'on aide
09:48 de la même façon.
09:49 Et un étudiant de classe préparatoire, je vous signale qu'il est étudiant, donc si
09:52 vous faites le revenu universel, il le touchera de la même façon.
09:54 Donc vous voyez, on ne parle pas de la même chose.
09:56 Si je vous ai bien suivi, madame la ministre, vous nous dites que ce revenu universel, je
10:01 n'y crois pas parce qu'il y aurait un effet d'aubaine pour des étudiants qui ont déjà
10:04 les moyens d'étudier finalement.
10:05 Deux choses parce que je n'avais pas fini.
10:07 Ce que je vous disais, c'est que pour moi, il n'apporte pas obligatoirement la solution
10:12 magique à la précarité de ceux qui en ont besoin, première chose.
10:16 Et deuxième chose, je pense qu'on est encore une fois à l'université avec des adultes.
10:21 On forme des gens pour s'insérer, mais on forme des citoyens.
10:25 Et ces citoyens qui vont vivre en France, je pense qu'il faut aussi leur apprendre
10:29 ce qui est notre modèle social qui est basé sur la solidarité.
10:32 Donc il y a une philosophie à mener, c'est pour ça que je remets le modèle de bourse.
10:39 Mais on leur a répondu avec, comme je disais, 500 millions d'euros.
10:43 Ce n'est pas rien 500 millions d'euros sur la carte.
10:45 Ce n'est pas rien à l'échelle de l'État, mais c'est parfois trop peu à l'échelle
10:49 individuelle.
10:50 Non, mais c'est pour ça qu'on accompagne avec, encore une fois, diverses solutions.
10:53 C'est pour ça qu'on travaille aussi avec les associations.
10:55 On a subventionné les associations de 100 millions d'euros pour pouvoir aussi apporter
11:01 des réponses.
11:02 Mais la première réponse doit être en amont.
11:04 La première réponse doit être dans le portefeuille de l'étudiant et pas dans les queues des
11:09 banques alimentaires.
11:10 Mais pour aider les étudiants et la précarité, effectivement, nous agissons sur tous les
11:15 volets, sur tous les domaines.
11:17 Et je pense que ce travail que nous avons commencé il y a un an, sur lequel cette première
11:23 étape des bourses, et je répète qu'il n'est pas rien historiquement qui est depuis
11:26 10 ans.
11:27 Ça, ça, on vous a entendu, vous vous l'avez dit.
11:28 Mais le revenu universel, il n'y en aura pas.
11:30 Le revenu universel, de toute façon, on remet les bourses et complètement à plat le modèle
11:35 des bourses.
11:36 On y travaille pour la rentrée 2025, dans le cadre aussi de la solidarité avec le ministère
11:41 de la solidarité.
11:42 Encore une fois, je pense que c'est important.
11:44 On a aussi les APL pour les étudiants dans le logement.
11:47 Les étudiants peuvent émarger les APL, la garantie visa.
11:49 Donc, c'est droit, c'est ce modèle global.
11:53 Je pense qu'il est important.
11:54 Mais si vous sommiez tout cela, ça permettrait de faire un revenu universel ?
11:56 Alors, vous faites un tout petit calcul.
11:58 Le revenu universel, 1000 euros par étudiant, 2 400 000 étudiants sur 10 mois, 24 milliards.
12:09 Le budget de mon ministère, total, 25 milliards.
12:12 Le budget de toute la vie étudiante, 3 milliards.
12:15 Donc, vous voyez, magnifiquement, sommant, malheureusement, on est loin des coûts.
12:19 Mais je pense que le premier point est d'abord la philosophie, effectivement, de ce que
12:23 nous voulons faire et c'est aider plus ceux qui en ont le plus besoin.
12:27 Madame la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Rotaillon, on se retrouve dans une
12:30 vingtaine de minutes.
12:32 On évoquera les formations, la manière dont vous imaginez aujourd'hui le rôle d'une
12:37 université d'un enseignement supérieur.
12:39 Les études sont-elles toujours les plus belles années de la vie ? Inflation, crise
12:50 du logement, sélection en master, les quelques 3 millions d'étudiants qui ont fait leur
12:54 rentrée cette année ont-ils de quoi se réjouir ? On en parle avec la ministre de l'Enseignement
12:58 supérieur et de la Recherche, Sylvie Rotaillon.
13:01 Nous accueillons en duplex Philippe Auger.
13:04 Bonjour.
13:05 Bonjour.
13:06 Vous êtes président de l'Université de Montpellier.
13:08 Avant d'évoquer des histoires de nourriture, de logement, de bourse étudiante, de revenir
13:15 à nouveau sur la question de la précarité des étudiants, un sondage, madame la ministre,
13:21 qui est à la une du Parisien.
13:24 Un sondage qui inquiète, dit le Parisien.
13:27 Selon l'enquête que publie donc celui-ci, 91% des étudiants juifs disent avoir été
13:34 victimes d'un acte antisémite et craignent désormais, c'est la une du Parisien que
13:39 je lis, davantage la gauche radicale que l'extrême droite.
13:42 Une réaction à ce que dit le Parisien.
13:45 C'est ce sentiment en fait d'être ciblé, etc.
13:49 C'est juste intolérable.
13:50 Sur ces points-là, tout ce qui est racisme, antisémitisme, je dirais plus largement discrimination
13:56 puisque c'est juste tolérance zéro qui doit être à l'université.
14:00 Est-ce que le chiffre énorme, 91% des juifs, est-ce que ça vous étonne ?
14:05 Alors, je pense que vous savez, on a effectivement dans notre monde, on va dire, d'enseignement
14:11 supérieur.
14:12 On a aussi une certaine objectivité, enfin, de pouvoir objectiver les problématiques.
14:16 De toute façon, ce point, pour qu'il soit tolérance zéro, pour qu'on puisse le mettre,
14:20 il faut des outils, il faut des points à mettre en œuvre.
14:23 Donc vous demandez à voir ?
14:25 Non, ce que je demande, c'est d'agir, d'abord.
14:29 Et on a les outils pour agir, puisqu'on a des référents dans tous les établissements.
14:34 On a des référents contre le racisme, l'antisémitisme et la discrimination.
14:39 Le ministère anime ce réseau de référents, donc c'est structuré.
14:43 On a aussi un observatoire national des discriminations dans l'enseignement supérieur.
14:48 Donc, effectivement, il y a des travaux.
14:51 Je pense que là, cette enquête, ou en tout cas cet article, va avoir l'intérêt, comme
14:55 tout.
14:56 C'est un sondage et un article, alors bon, effectivement, on peut…
14:59 Mais je pense que comme toutes les informations, de réinsister sur donner de la visibilité
15:03 à ce réseau, son rôle de le faire connaître, de justement, peut-être, imaginer…
15:08 Alors, soit en s'appuyant en cohérence avec l'observatoire, qui est indépendant,
15:12 mais on travaille avec, on utilise ses résultats, soit sur les référents, de pouvoir réfléchir
15:18 à une enquête, justement, pour avoir un petit peu plus d'informations, d'objectivations.
15:22 Mais les actions menées contre ce fléau, parce que c'est un fléau, existent et doivent
15:27 être renforcées.
15:28 Et ça nous permettra, effectivement, de remettre un coup d'accélérateur avec les référents
15:33 sur ces actions de façon très forte.
15:35 Le Parisien, je dis bien, le Parisien insiste sur la montée des discours haineux d'extrême
15:41 gauche, c'est ce qu'il évoque, et ça renvoie à ce qu'avait fait l'une de vos
15:45 prédécesseurs Frédérique Vidal, lorsqu'elle avait entamé une campagne, on n'avait pas
15:50 très bien compris le sens, sur l'islamo-gauchisme.
15:53 Le Monde nous a appris ensuite que tout cela avait accouché de rien.
15:58 Que pensez-vous de ce thème, Madame la Ministre ?
16:02 Alors, vous savez, comme vous l'avez dit, aujourd'hui, nous, c'est finalement regarder
16:07 un petit peu, il faut regarder ça dans la globalité.
16:10 Et la globalité montre qu'en fait, rien ne prouve d'une pression systémique, effectivement,
16:16 sur ces problématiques-là.
16:17 Donc, quand il y a quelque part de ce qui nous remonte, de ce qui remonte aux établissements,
16:22 je parle bien de ça, de ce qui remonte aux établissements, de ce qui remonte aux ministères,
16:28 lorsqu'il y a des cas isolés, des problématiques comme là, on doit les traiter.
16:32 C'est quelque chose que l'on fait sans naïveté ni complaisance.
16:35 Vous pensez que c'est quelque chose qui existe, ou alors c'est un objet politique non identifié,
16:38 non existant ? Ce n'est pas un objet politique pour moi,
16:41 clairement, parce que ce n'est pas quelque chose d'identifié de façon systémique.
16:45 Mais ceci, ça doit être traité sans naïveté, sans complaisance, quand ça se positionne
16:50 et comme tous les points qui remontent.
16:52 Mais de façon globale, et ce que j'appelle systémique, c'est-à-dire pour en faire
16:56 effectivement un objet politique, il faut que ce soit quelque chose qui ait une réalité
17:01 forte et globale.
17:02 Ce n'est pas le cas aujourd'hui dans ce qui remonte.
17:03 On vous a entendu, Jean Lemarie.
17:05 Madame la ministre, vous affichez aujourd'hui une position exactement inverse à celle qui
17:09 était la position effectivement de Madame Vidal au ministère il y a quelques années,
17:14 celle de Jean-Michel Blanquer, qui pourfendait aussi ce qu'il appelait l'islamo-gauchisme,
17:19 qui gangrénait l'université, etc.
17:21 Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce une erreur politique qui a été commise ? Je
17:25 rappelle que le monde de la recherche s'était insurgé à l'époque contre ce terme.
17:28 Alors, je pense que si je repositionne ce qui a été demandé par la ministre, en tout
17:32 cas Frédérique Vidal, c'était effectivement un travail sur l'islamo-gauchisme pour voir
17:36 si justement… Une enquête qui n'a jamais été lancée,
17:39 contrairement à ce qu'elle avait dit.
17:40 Voilà, mais ce que vous disiez, je mets le « si » devant.
17:44 Et c'est quand même très important.
17:45 Donc ce n'étaient pas des affirmations par rapport à des enquêtes ou des dossiers
17:50 ou de ce qui remontait, puisqu'elle souhaitait lancer une enquête.
17:53 C'était effectivement quelque chose qui demandait à être étudié.
17:57 Et comme vous l'avez dit, nous n'avons pas aujourd'hui quelque chose qui montre
18:00 cela à une échelle, ce que j'appelle « systémique », globale, encore une fois,
18:05 en traitant les problèmes quand ils se présentent de façon sans complaisance.
18:11 Mais il n'y a pas aujourd'hui effectivement d'enquête qui est remontée.
18:15 Philippe Augé, vous qui êtes président de l'Université de Montpellier, avant de
18:18 parler des questions de budget, des questions de précarité étudiante.
18:23 Importante.
18:24 Est-ce que pour vous, des étudiants juifs ont peur d'aller à la fac à Montpellier ?
18:28 À ce jour, je ne pense pas honnêtement.
18:32 Mais nous avons des liens et des relations régulières avec les associations, avec également
18:38 le CRIF et son représentant de la région, qui nous font remonter s'il y a des difficultés.
18:43 Mais là, depuis plusieurs mois, je n'ai pas été confronté à de telles demandes.
18:48 Autre question cette fois-ci sur les thèmes que nous abordions avec Madame la ministre,
18:53 Philippe Augé.
18:54 La précarité étudiante à Montpellier, en termes de nourriture, en termes de logement,
18:59 comment les choses se présentent-elles ? Comment observez-vous les mesures qui ont été présentées
19:05 par Sylvie Retailleau il y a quelques minutes ?
19:08 Je salue d'abord notre ministre, ainsi que le président de l'Université.
19:13 Je dois bien sûr saluer les annonces qui ont été faites, la façon dont les choses ont
19:17 été traitées par elle, par également Frédéric Lidal précédemment, à savoir la question
19:22 du repas à 1 euro, la question de l'augmentation des bourses.
19:26 Mais de manière générale, nous avons voulu, avec un petit groupe de présidentes et présidents,
19:30 nous sommes une quinzaine, signer une tribu pour lancer le débat.
19:33 Pour lancer le débat parce que je pense qu'il faut qu'il y ait un positionnement beaucoup
19:37 plus global aujourd'hui sur ce que la nation souhaite apporter à sa jeunesse et comment
19:43 elle voit sa jeunesse.
19:44 Je m'explique en deux mots sans être trop long, à savoir qu'aujourd'hui, beaucoup
19:48 d'étudiants ne sont pas juste dans un petit boulot pour financer leurs études, mais sont
19:53 donc sur un travail 25, 30, 35 heures par semaine, ce qui veut dire donc absence dans
19:59 les anchies, donc ça veut dire après éventuellement plus facilement un échec aux examens, ce
20:05 qui veut dire aussi que nous avons des publics qui aujourd'hui sont confrontés à des
20:11 gros problèmes pour se procurer ne serait-ce que les produits d'hygiène, donc des distributions,
20:16 la question aussi des denrées alimentaires qui sont distribuées.
20:19 Bref, on gère l'urgence, ne parlons pas aussi donc des questions de logement, d'où
20:25 l'idée finalement de lancer le débat sur que veut faire la jeunesse, que veut faire
20:28 la nation pour sa jeunesse et cette idée de revenu universel qui, bien sûr, doit être
20:34 discutée parce qu'il y a un coût, bien évidemment, il y a aussi un peu des économies
20:39 derrière cela en termes de prévention, des questions de santé publique, de santé individuelle,
20:44 de soins dentaires et autres.
20:46 Donc c'est aussi la question de dire voilà, nous sommes au moment crucial, nous présents
20:51 l'université sur le terrain, nous sommes confrontés à des difficultés, que fait-on
20:55 au-delà des mesures dont il ne faut pas nier ?
20:58 Philippe Auger, on vous entend et on voit effectivement ce qui aujourd'hui reste à
21:05 faire dans ce domaine, mais je vais vous poser une question très concrète.
21:08 Est-ce que des étudiants aujourd'hui à Montpellier ont faim ? Est-ce qu'ils ont
21:11 aujourd'hui, est-ce que certains de vos étudiants sont sans domicile fixe, n'ont
21:16 pas de solution de logement ?
21:17 Oui, alors des solutions de logement, ça en début d'année, il y en a régulièrement.
21:24 Donc là, ça s'estompe, le CROUS, donc travail.
21:27 Je pense que les questions de logement, de manière générale…
21:30 Le logement s'est réglé, la nourriture…
21:31 Le logement s'est réglé, oui.
21:32 Alors la nourriture, oui, effectivement, il y a des distributions alimentaires, soit
21:36 dans l'université, par les associations, soit à l'extérieur.
21:39 La question du repas à 1 euro est un premier élément, mais on est confronté manifestement
21:45 à des étudiants qui sont encore plus en dessous.
21:47 Madame la ministre, une réaction.
21:49 D'accord, d'abord je voudrais saluer Philippe Auger.
21:52 Bonjour Philippe.
21:53 Bonjour.
21:54 Je pense qu'effectivement, toute réaction, tout le débat, on le sait, est bon.
22:01 Et en particulier quand il s'agit des étudiants, de leurs conditions de travail, de leurs conditions
22:05 de vie.
22:06 Et en ça, je salue la participation.
22:09 Peut-être en trois points.
22:10 Le premier, c'est que ce débat, effectivement, il est important.
22:14 Et on l'a lancé l'année dernière, le 7 octobre, de façon plus ciblée.
22:18 Donc peut-être l'idée est plus de l'ouvrir, mais de façon ciblée sur la réforme, la
22:22 remise à plat des bourses, qui a donné lieu à ce que j'ai dit tout à l'heure.
22:25 C'est ça que vous nous en avez parlé.
22:27 Voilà, mais comme on parlait de lancer le débat, je préfère y revenir en disant,
22:31 il y a eu, et préciser quand même, nous auditeurs aussi, que ce débat a été lancé
22:35 sur les territoires.
22:36 Parce que c'est important d'être plus près de ceux qui le vivent.
22:40 Donc avec les présidents d'universités, avec les acteurs territoriaux, pour revenir
22:43 sur le logement, parce que ce sont des acteurs importants, et avec les étudiants.
22:47 Justement sur le logement, madame la ministre, parce que vous êtes là depuis peu de temps,
22:51 donc on ne peut pas vous rendre responsable.
22:52 Peut-être que je peux fermer trois points, juste rapidement, parce que c'est important.
22:55 Le deuxième, c'est ce que dit monsieur le président de l'université de Montpellier.
22:59 C'est-à-dire qu'effectivement, il faut élargir.
23:02 La philosophie, quand Philippe Auger parle d'étudiants qui travaillent, etc., et bien
23:07 c'est une philosophie qui est plus large que le problème des bourses.
23:10 C'est comment on aborde les études en France.
23:12 Ce qu'il faut savoir, c'est que la France, et bien quand vous regardez les études de
23:16 l'OCDE, c'est toujours intéressant de se comparer.
23:18 Et bien, on a la population d'étudiants moyenne d'âge la plus jeune en Europe.
23:23 Et ce n'est pas de six mois, c'est des quarts de trois ans.
23:26 Ça veut dire quelque chose.
23:27 Ça veut dire aussi que l'organisation de nos études, l'accès à des moments de
23:31 nos études, la façon dont on les fait linéairement, dont on va travailler, que l'on revient,
23:37 dont on l'aménage, qu'on reconnaît l'engagement, doit être repensé.
23:40 Et c'est pour ça que je pense que ce débat, et je reviendrai sur mon troisième point,
23:45 c'est le débat qu'on souhaite ouvrir sur plus que les conditions de vie étudiante,
23:50 les conditions de formation.
23:51 Parce que ça va avec.
23:53 Et comme je le disais, on ne peut pas résoudre un point sans regarder finalement le système
23:59 dans sa globalité.
24:00 D'entrée à l'éducation, à l'enseignement, de suivi, de linéarité, d'accès au travail,
24:05 etc.
24:06 Et c'est ce débat que l'on souhaite, comme je l'ai dit lors de ma conférence de presse,
24:10 lancer de façon plus globale, en parallèle de ce travail qui doit être mené de remise
24:14 à plat d'époque.
24:15 Et le troisième point que je voudrais donner, c'est aussi l'idée de l'accès tout à
24:23 l'heure.
24:24 On revient au problème du revenu universel.
24:26 Comme je le disais, ce revenu universel où on pourrait faire un modèle, on l'a regardé
24:31 dans l'étude.
24:32 Vous nous avez dit que c'était trop cher.
24:33 Non.
24:34 Alors là, ce que je vous permets de dire, c'est d'abord dire que c'est un problème
24:38 de philosophie.
24:39 Et ensuite, parce que vous m'avez demandé…
24:41 Vous m'avez demandé que ça coûterait 24 milliards d'euros, vous aviez un budget
24:44 de 25 milliards.
24:45 Alors, ça va me permettre de revenir pour bien insister, parce qu'effectivement, la
24:49 pédagogie est l'art de la répétition.
24:51 Et donc, sur ce point-là…
24:52 On peut voir la pédagogie autrement.
24:54 Je vous en prie, Madame la Ministre.
24:56 Et c'est intéressant de le voir avec Philippe.
24:58 C'est-à-dire, ce que je vous disais, c'est d'abord un problème de philosophie, de modèle,
25:02 sur ce point des bourses, de modèle de regarder le combat de la précarité par abord.
25:07 Quelque part, finalement, apporter un revenu universel, même à des enfants de cadre
25:14 sup, en quoi ça va résoudre le problème de la précarité ?
25:18 C'est ce que je vous donnais.
25:19 Pas complètement sur le point de la précarité.
25:20 Moi, j'aimerais mettre entre parenthèses la philosophie et être très pragmatique.
25:24 Emmanuel Macron, en 2022, avait promis 60 000 logements étudiants.
25:28 Il y en a eu environ…
25:30 30 000.
25:31 Bon, allez, 30 000, moitié moins.
25:34 Comment faire pour combler l'écart entre la promesse et la réalisation ?
25:39 Et aujourd'hui, comment expliquer le fait que seulement la moitié de ces logements
25:45 ait vu le jour ?
25:46 Alors, l'explication, on la connaît tous.
25:48 Elle est simple.
25:49 Elle a deux points.
25:50 Premièrement, les retards.
25:51 Comme dans beaucoup de bâtiments avec la Covid, etc., il y a eu beaucoup de retard.
25:55 Donc, il y a eu du retard.
25:56 Mais le point crucial, c'est le monde de foncier.
25:59 C'est pour ça que Patrice Vergritte, le ministre du logement, il travaille de façon
26:03 plus globale, ça aussi, tout à l'heure, on en a parlé, pour identifier, et nous le
26:07 faisons aussi à travers les GROOS, les points de foncier.
26:11 Et que le travail qui est fait sur les territoires avec les acteurs est effectivement fondamental
26:16 pour apporter cette solution et atteindre l'objectif des sois-mis logements.
26:21 Malheureusement, cet objectif n'a pas pu être atteint.
26:24 Qu'est-ce qu'on peut se fixer aujourd'hui comme objectif en termes de logements étudiants ?
26:27 Deux choses, c'est qu'on le garde par rapport à essayer d'identifier, évaluer,
26:34 je dirais, le manque de logements à peu près à ce terme-là, 40, 50 000 logements par
26:39 rapport à une base de données de remplissage de nos résidences GROOS.
26:43 Donc, on garde à peu près cet objectif.
26:46 On fait ce travail avec le ministre du logement qui est en charge du logement.
26:50 Donc, il y a cette vision.
26:51 Et la deuxième chose, c'est qu'on a lancé là le plan de rénovation pour finir les
26:55 rénovations des GROOS.
26:57 On a à peu près rénové l'ensemble du parc.
26:59 Il en reste à peu près 7%.
27:01 12 000 logements GROOS.
27:02 Et là, on a planifié la rénovation pour finir les 12 000 logements GROOS d'ici 2027.
27:08 Donc, 4 000 sont en cours et les 28 sont planifiés.
27:11 L'argent est là et la planification est faite avec les GROOS.
27:15 Autre question et cette fois-ci plus effectivement sur la philosophie des études.
27:19 Emmanuel Macron, dans une interview il y a quelques jours au youtubeur Hugo Travert,
27:23 a dit « il faut avoir le courage de revoir nos formations à l'université et de se
27:27 demander « sont-elles diplômantes ? sont-elles qualifiantes ? »
27:31 De quoi étaient-ils question dans ces propos du chef de l'État ?
27:36 Qu'est-ce qui pour vous doit aujourd'hui être remis en cause, revu dans les formations
27:41 universitaires Madame la Ministre ?
27:43 Je pense que ça rejoint un petit peu ce que j'ai dit tout à l'heure, c'est-à-dire
27:47 travailler sur cette vision.
27:49 On voit que les taux d'insertion par exemple de nos masters sont bons.
27:52 On n'a pas à rougir par rapport aux taux d'insertion.
27:55 Après il faut regarder comment ou sur quelle spécialité par rapport effectivement à
28:01 la spécialité du master, ça se travaille.
28:03 Les besoins aussi, les attentes des étudiants rejoignent ces deux-là.
28:07 Je vais vous dire, un des problématiques aussi c'est le travail en amont sur l'orientation
28:12 parce que piloter, je dirais aménager une offre de formation, c'est aussi répondre
28:18 à des attentes des étudiants et donc ça se travaille par rapport à l'attractivité
28:22 de certaines disciplines, certains métiers.
28:24 Donc orientation, formation et insertion, c'est vraiment ce critique qu'il faut regarder
28:30 et travailler.
28:31 Mais alors concrètement, quelles seraient les formations qui seraient sur la sellette
28:33 parce que finalement c'est cela, quand on dit une formation, est-ce qu'elle est
28:37 diplômante, est-ce qu'elle est qualifiante, c'est qu'on considère qu'elle ne sert
28:40 à rien ?
28:41 Je pense que c'est comme tout, vous savez moi j'ai une méthode, c'est d'objectiver
28:44 les choses.
28:45 Donc je suis très concrète et pragmatique mais pour être au plus juste, il y a deux
28:51 choses dans ce que vous dites, c'est de donner finalement des objectifs, c'est-à-dire
28:57 regarder à la fois les taux de réussite et les taux d'insertion des formations qui
29:01 donnent finalement une indication par rapport à la qualification de ces formations, mais
29:06 c'est aussi regarder quels sont les métiers en tension et plutôt ouvrir les formations
29:12 supplémentaires là où il y en a besoin et encore une fois un travail en amont pour
29:17 faire que les étudiants aussi les choisissent et donc faire ce travail d'attractivité,
29:21 d'orientation des étudiants par rapport à ces formations dont on a besoin.
29:26 On connaît les métiers en tension, on travaille avec aussi le monde socio-économique pour
29:30 les identifier.
29:31 Ce que vous dites me rappelle ce que le gouvernement disait il y a quelques années sur l'apprentissage
29:36 Madame la Ministre, c'est-à-dire adapter les formations au besoin du monde économique.
29:41 Est-ce que vous voulez faire la même chose plus largement dans le monde de l'université
29:43 ?
29:44 Je pense que d'abord l'apprentissage est dans le monde de l'université.
29:47 Pour ça je dis plus largement.
29:49 Tout à fait.
29:50 Si vous regardez le monde de l'université, c'est vraiment emparé de cet outil d'apprentissage
29:55 qui est un outil pédagogique, qui est un outil aussi d'accès social pour les étudiants
29:59 aux formations.
30:00 Donc c'est un outil à tous les niveaux de formation qui a été vraiment emparé.
30:04 Après, il ne s'agit pas que d'une adaptation.
30:07 Je pense qu'il faut voir l'université pour moi c'est un lieu, et ça n'est pas
30:10 contradictoire, qui forme les étudiants pour s'insérer et donc on doit regarder, on
30:15 fait partie, on est un acteur de ce monde sexuel économique.
30:18 L'université n'est pas à côté, il est avec.
30:20 Et en même temps, on a une mission de service public et de former des citoyens éclairés.
30:24 C'est de ne pas opposer connaissance et compétence.
30:28 De ne pas opposer citoyens éclairés et monde professionnel et insertion professionnelle.
30:33 L'université, elle en a ce devoir et cette responsabilité.
30:37 Et moi je crois beaucoup à ces deux volets qui ne sont loin d'être contradictoires
30:43 et qui font partie de nos missions d'université, d'école, de service public.
30:46 Est-ce qu'on pourrait rajouter une troisième mission ? Alors peut-être que c'est ce
30:49 que vous appelez citoyen comme rôle, madame la ministre Sylvie Retailleau, c'est peut-être
30:54 le fait d'avoir aussi un rôle de savoir pur, par exemple, dans le domaine des humanités.
31:01 Eh bien, une formation n'est pas nécessairement une formation qui va déboucher sur un emploi
31:06 directement, ça sera peut-être une formation qui va déboucher sur un emploi indirect.
31:10 Alors, je l'ai dit, savoir et compétence.
31:14 Et d'avoir cette base de connaissance, oui il faut le faire.
31:19 Mais quand on a affaire à des jeunes, dans le cadre de formation initiale, je pense que
31:25 de savoir aussi derrière, vous parliez de précarité, lui donner un emploi, c'est
31:30 tout aussi important de faire une tête bien, je dirais, faite qu'une tête bien pleine.
31:36 Et je pense qu'on a cette responsabilité et que les deux peuvent être possibles.
31:40 Qu'est-ce que vous en pensez, Philippe Augé, vous qui êtes président de l'Université
31:43 de Montpellier ? Parce que finalement, le débat c'est toujours de voir s'il n'y
31:49 a pas des filières qui sont des parents pauvres à l'intérieur de l'université qui en
31:54 soit un monde déjà un peu paupérisé.
31:57 Je pense par exemple aux sciences humaines auxquelles ici, beaucoup, nous sommes attachés.
32:02 Tout à fait, mais c'est tout à fait logique d'être attaché aux sciences humaines
32:07 et sociales puisque je suis au même des sciences sociales.
32:09 Oui, je voudrais revenir sur deux ou trois éléments.
32:12 Je ne pense pas qu'il y ait, alors déjà l'annonce qui a été faite, selon Claire,
32:16 a quand même été mal perçue auprès des présidents de l'université sur le fait
32:22 que nous n'aurions pas fermé des formations, que nous ne diplômons pas.
32:27 Je voudrais quand même remettre quelques vérités, notamment une, c'est qu'on
32:31 vient nous voir régulièrement chaque année, le 16 juin et le 12 juillet, pour prendre
32:36 des étudiants en plus dans nos universités.
32:39 Donc, ça montre bien qu'on a aussi besoin de nous lorsque, en urgence, ça manque de
32:44 place pour telle ou telle université.
32:45 Ça, c'était une incise.
32:47 Après, je voulais revenir sur l'apprentissage.
32:49 Je partage tout à fait les propos de la ministre, on voit son passé de président
32:54 d'université, l'apprentissage qui est une voie de promotion sociale, effectivement,
32:58 une voie également d'insertion professionnelle.
33:00 Et puis, pour l'établissement, selon Claire, une voie aussi de développement de ressources.
33:04 Et donc là, ce que je vois sur l'université de Montpellier, sur près de 50 000 étudiants,
33:08 incluant les doctorants, on a 3 500 apprentis.
33:11 Donc, l'apprentissage dans l'enseignement supérieur à tous les niveaux, y compris
33:14 aussi pour les cursus d'ingénieur, c'est une voie d'excellence, une voie aussi de
33:19 promotion sociale.
33:21 Apparemment, on a du mal à vous retrouver et l'émission touche à son terme, Sylvie
33:29 Retailleau.
33:30 Un mot de conclusion, est-ce que ça signifie que ces formations vont être revues ? Bref,
33:36 votre chantier pour l'année à venir ?
33:37 Alors, le chantier, c'est d'avoir effectivement, et on l'a annoncé, cette réflexion pour
33:44 les étudiants avec effectivement leur orientation, leur formation, leur insertion sur ces thèmes.
33:50 Les trois piliers et avec vraiment une conception globale sur ces deux jambes de l'université
33:55 que je vous exprimais tout à l'heure.
33:57 Je voudrais quand même donner un exemple par rapport au savoir dont vous parliez.
34:01 Aujourd'hui, tout à l'heure, on a eu un très beau reportage sur tout ce qui était
34:05 écologie, apprentissage de l'environnement.
34:07 Et il a été dit, si on ne sait pas, on ne changera pas.
34:10 Et ça, je m'y inscris complètement.
34:13 Et nous avons annoncé, je porte vraiment le fait que tous les étudiants de premier
34:17 cycle auront à partir de 2025, de façon obligatoire, une formation à l'écologie,
34:22 à la transition écologique, à la formation.
34:24 Et ça, quelle que soit la discipline, parce que ça fait partie de ces bases.
34:28 Donc, ça rejoint et ça illustre.
34:31 C'est aussi porter ses valeurs, c'est aussi former ses citoyens.
34:34 Et je pense que ça illustre bien les orientations et les directions que l'on veut donner pour
34:40 la formation future.
34:41 Merci beaucoup, Madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Rotaillot.
34:46 Merci, Philippe Auger.
34:47 Vous étiez en duplex avec nous et vous êtes président de l'Université de Montpellier.
34:52 Dans quelques secondes, le 8,45, le point sur l'actualité.

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