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00:00 Devant l'Assemblée de Corse, réunis ce matin à Ajaccio, Emmanuel Macron a prononcé tout à l'heure un discours très attendu.
00:06 Le chef de l'État qualifie lui-même le moment d'historique.
00:10 Après plus d'un an de discussion entre élus locaux et gouvernement, sa position sur l'autonomie de l'île était attendue.
00:15 Le statu quo serait notre échec à tous, a dit ainsi le président français, qui dit vouloir faire entrer la Corse dans la Constitution.
00:22 On va l'écouter.
00:24 Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse, dans la région.
00:35 Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l'avenir sans désengagement de l'État.
00:46 Ce ne sera pas une autonomie contre l'État, ni une autonomie sans l'État, mais une autonomie pour la Corse et dans la région.
00:55 Avec Lovis Casali. Bonjour. Vous avez suivi pour nous ce discours Emmanuel Macron qui propose, on vient de l'entendre,
01:00 une autonomie à la Corse, ni contre l'État, ni sans l'État. Concrètement, ça veut dire quoi, tout ça ?
01:05 Alors déjà, soyons très clairs. C'est une autonomie. Ce n'est pas l'indépendance pour la Corse. C'est un statut très particulier.
01:11 Vous l'avez entendu, une autonomie à la Corse pour qu'une nouvelle étape soit franchie.
01:15 Il y a des territoires d'outre-mer qui ont déjà des statuts d'autonomie, notamment la Polynésie française.
01:21 Maintenant, la question, c'est de savoir qu'est-ce qu'il va y avoir exactement dans ce texte ?
01:25 Comment cette autonomie à la Corse, comme le dit Emmanuel Macron, va s'articuler ?
01:30 A priori, bien sûr, les pouvoirs régaliens restent dans les mains de l'État, car cette autonomie ne se fait ni contre l'État, ni sans l'État.
01:39 Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire sécurité, défense, justice, monnaie restent du ressort de l'État.
01:47 En revanche, une autonomie au niveau politique, économique, social et au niveau de la santé pour la Corse.
01:54 Ce qui est intéressant, c'est qu'Emmanuel Macron, le chef de l'État, dans son discours, rappelait qu'il y a par exemple des normes sur le littoral
02:01 qui s'appliquent mal en Corse, qu'en gros, des lois en France, enfin sur le continent, ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins de l'île.
02:12 Et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron veut reconnaître l'insularité, les spécificités corse, la langue corse aussi.
02:21 C'est un choix de confiance. Corse parce que français, français parce que Corse.
02:26 Tout est dans la subtilité, mais clairement, le chef de l'État ouvre la voie à une autonomie, mais pas à l'indépendance.
02:32 Il faut dire quand même que depuis plusieurs mois, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, était en pourparlers, en discussion
02:39 avec les nationalistes, avec les représentants corse pour discuter des contours un petit peu de cette autonomie.
02:47 Donc c'était vraiment dans les tuyaux d'où cette visite du chef de l'État, ce discours très attendu à l'Assemblée de Corse,
02:55 dominé par les nationalistes, les nationalistes qui, il y a quelques mois, avaient adopté, eux, de leur côté, un statut d'autonomie.
03:03 Mais il faut encore préciser, c'est loin d'être fait, même si c'est une étape historique, même si on assiste peut-être à un véritable changement pour le statut de l'île.
03:11 Voilà. Emmanuel Macron qui donne, je vais le citer là encore, 6 mois pour s'entendre sur un texte constitutionnel.
03:17 Et ensuite, il faudra que ce soit adopté par le Congrès. Le Congrès, c'est l'Assemblée nationale et le Sénat.
03:22 Et il faudra 3/5e des voix pour que le statut qui aura été décidé soit adopté. Et par exemple, les Républicains, eux, ont déjà dit que les nationalistes corses
03:33 avaient franchi des lignes rouges dans leur proposition, dans leur demande au niveau de l'autonomie. Donc ça n'a pas été forcément très simple pour le chef de l'État.
03:41 Il a beau ouvrir la voie, ce n'est pas lui qui décide, ce n'est pas le leader qui décide seul du statut de l'île de la Corse.
03:49 Mais encore une fois, c'est une étape historique. Il parle de main tendue pour construire un chemin d'espoir, refermer des pages d'heures sombres.
03:58 On le sait qu'en mars 2022, le meurtre d'Ivan Kolona en prison avait provoqué un embrasement contenu, mais un embrasement en Corse,
04:08 et des violences, et donc des heures sombres qui rappellent d'autres moments très compliqués entre la Corse et le continent.
04:15 Et donc pour le chef de l'État, 6 mois pour s'entendre sur un texte constitutionnel, c'est ce qu'il dit.
04:21 Ce sera des discussions aussi entre des forces vives en Corse et les représentants nationals.
04:27 Il y a encore un long chemin, mais pour les nationalistes corses aujourd'hui, c'est un peu une victoire.
04:32 Merci beaucoup Clovis.