LA BANDE PREND LE POUVOIR - Corse: l'autonomie, et après?

  • l’année dernière
La bande de 22H Max réagit aux propos d'Emmanuel Macron qui souhaite "une autonomie dans la République" de la Corse et son entrée dans la Constitution.
Transcript
00:00 Emmanuel Macron l'a annoncé aujourd'hui, il veut une autonomie de la Corse,
00:04 accorder l'autonomie à la Corse mais dans la République.
00:07 Écoutez ce que dit le président.
00:10 Ayons l'audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République.
00:17 Cette autonomie doit être le moyen pour construire ensemble l'avenir
00:25 sans désengagement de l'État.
00:28 Ce ne sera pas une autonomie contre l'État, ni une autonomie sans l'État,
00:33 mais une autonomie pour la Corse et dans la République.
00:37 Vous allez le dire dans une seconde si vous applaudissez ou pas,
00:39 simplement qu'est-ce que ça veut dire concrètement autonomie,
00:42 pour ceux qui nous regardent ?
00:42 Autonomie, ça veut dire qu'on va laisser un maximum de décisions possibles
00:46 à la Corse, par leurs élus corse, dans leurs instances corse,
00:50 dans les limites de la République.
00:51 Et vous applaudissez ou pas ?
00:52 Sur ce discours-là, oui.
00:54 Reste à voir l'accord qui sera rédigé dans les six mois qui viennent.
00:58 Entre la collectivité territoriale de Corse et le gouvernement.
01:02 Qu'est-ce que ça veut dire ce qu'a dit le président ?
01:04 Autonomie, très bien, faire entrer la Corse dans la Constitution, très bien.
01:07 L'outre-mer y est, la Corse est une forme d'outre-mer, parfait.
01:10 Pas sans l'État, ni contre l'État.
01:12 Donc il faudra respecter les administrations.
01:14 Entrer dans la Constitution, c'est en respecter les règles.
01:17 Par exemple, l'article 1 qui dit la langue de la République, c'est le français.
01:20 Donc l'administration entièrement en dialecte corse,
01:23 on oublie tout de suite, messieurs les nationalistes.
01:25 Et il a bien dit autonomie et pas de nationalisme, bien sûr, ni indépendance.
01:29 Ensuite, il y a l'article 17 de la Constitution, le droit à la propriété.
01:33 Ouh là ! On sait que c'est compliqué l'immobilier en Corse
01:35 et que certains corses ne peuvent plus se loger à cause du prix de l'immobilier.
01:38 Ça peut se réguler.
01:40 On ne peut pas dire "toi, t'es pas né au bon endroit, dégage".
01:43 Attention, je laisse maintenant les autonomistes et je fais confiance à Gilles Simeoni
01:47 parce que depuis qu'il s'est débarrassé de l'emprise de Jean-Guy Talamony et des nationalistes,
01:51 il est tout à fait l'homme qui peut faire entrer la Corse dans une ère d'autonomie.
01:55 C'est-à-dire de décentralisation maximale, maximale le plus loin possible,
02:00 sans aller vers les chimères de l'indépendance
02:03 qui mèneraient forcément à une Corse dominée par les mafias
02:06 et en restant dans une Corse qui travaille avec l'État et qui respecte la République.
02:11 La Corse a donné à la France son plus grand homme d'État de l'histoire,
02:15 il s'appelait Napoléon Bonaparte.
02:16 Elle ne peut pas avoir d'histoire continue sans la Corse.
02:20 Rome était le chef vieux des bouches du tibre.
02:23 Emmanuel Macron a refilé la patate chaude à la collectivité territoriale
02:28 qui est censée faire des propositions.
02:30 Pour l'instant, il y a deux propositions qui sont faites.
02:33 L'une qui est issue, moi je ne suis pas trop d'accord,
02:35 il a dit effectivement les autonomistes,
02:36 mais aujourd'hui les autonomistes, Gilles Simeoni,
02:38 il est dans une coalition avec des indépendantistes.
02:41 - Est-ce que ça vous perturbe ce soir de dire on va accorder l'autonomie à la Corse ?
02:46 - Mais non, mais c'est très bien.
02:47 Mais il y a juste un problème d'égalité territorial.
02:51 C'est-à-dire que si c'est donné à la Corse,
02:53 moi je ne comprends pas qu'il n'ait pas fait un discours à tous les territoires français.
02:56 - Macron est un malin.
02:59 - Attendez, juste une chose pour compléter ce que vous dites.
03:02 Ce soir, le président de la région bretagne dit quoi ?
03:04 "Je veux la même chose".
03:04 - Bien sûr, et c'est normal.
03:06 On est en République, normalement il y a une égalité des territoires.
03:09 - Géraldine.
03:10 - Macron est quand même un malin.
03:12 Effectivement, pour l'instant, il a surtout acheté du temps.
03:14 Il a prononcé le mot qui fait plaisir aux autonomistes, justement.
03:21 Mais tout en fixant un cadre tellement corseté
03:25 qu'on ne voit pas très bien où ça ira.
03:26 Parce qu'on va vous laisser quelque chose,
03:28 mais alors sous le carcan du Conseil d'État,
03:31 chapeauté par le Conseil institutionnel,
03:34 en gros c'est ceinture bretelle à tous les étages.
03:35 - Il n'y a pas de ligne rouge, mais il y a ceinture bretelle.
03:37 - Voilà, et ça devrait flaire au jacobinisme qui est assez à côté de moi.
03:40 - Je ne suis pas jacobin, je suis républicain.
03:42 Je veux la décentralisation au maximum.
03:44 Il y a des tas de choses que l'État fait mal,
03:45 c'est aux collectivités locales de le faire.
03:47 Je l'ai dit tout à l'heure sur l'aide sociale, par exemple, pour les communes.
03:49 Mais l'autonomie, ça ne veut pas dire le bras d'honneur à tous les autres.
03:52 On est solidaires parce qu'on est dans la même République.
03:54 Ce n'est pas exclure les autres.
03:55 - Est-ce que ça vous inquiète ?
03:56 Est-ce qu'on est en train d'ouvrir la boîte de Pandore ?
03:58 - Non, ça ne m'inquiète pas du tout.
03:59 Moi, je suis bretonne et je comprends totalement.
04:02 Asilise le corps, on ne peut pas passer à côté.
04:03 Et je comprends totalement ce désir de décentralisation.
04:07 Finalement, on est obligé de passer par des mots extrêmes.
04:09 Aujourd'hui, l'autonomie, on ne sait pas très bien ce que ça veut dire.
04:11 Mais aujourd'hui, ce que disent les autonomistes en Corse,
04:14 c'est que ça ferme la porte à l'indépendance.
04:16 Et donc ça, c'est plutôt positif.
04:17 C'est ça. Et la réalité de la Corse est quand même plus complexe que celle de la Bretagne.
04:21 Je vais en fâcher certains ou du Pays-Bas parce que c'est une île et c'est important de le souligner.
04:26 Mais je crois que ça montre aussi s'il y a un intérêt.
04:29 - Tu veux vivre en île de Ré, l'île d'Oléron, l'île de Dieu ?
04:31 - Non, mais ce n'est pas ça.
04:33 C'est un pays. Ce sont des pays dans le pays.
04:36 Et je crois que c'est important.
04:37 En fait, ça montre que les gens aujourd'hui ont envie de s'enraciner,
04:41 de s'ancrer dans un lieu, dans un territoire et d'être chez eux.

Recommandée