Chaque jour dans la matinale de Dimitri Pavlenko, un éditorialiste vient au micro d'Europe 1 mettre la lumière sur un sujet de son choix. Ce vendredi, Dimitri Vernet s’attarde sur le fléau des punaises de lit, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron en Corse et Gabriel Attal qui veut revoir les étudiants en cours au mois de juin.
Retrouvez "Le zapping d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-zapping-deurope-1
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00:00 - Le clin d'œil de Eugénie Bastia présent. Bonjour Eugénie. - Bonjour Dimitri, bonjour Alissa.
00:05 - Vous souhaitiez revenir ce matin, alors c'est la star de la semaine, les cours d'empathie que
00:10 Gabriel Attal veut proposer à l'école pour remédier au harcèlement scolaire.
00:14 Finalement est-ce que ça ne serait pas un peu le retour de la bonne vieille morale à l'école ?
00:19 - Qu'est-ce que l'empathie ? C'est la capacité de s'identifier à autrui dans ce qu'il ressent.
00:24 C'est se mettre à la place de l'autre. En fait c'est le fondement de toute la morale et de toute la civilisation.
00:29 Version catholique, tu aimeras ton prochain comme toi-même.
00:32 Version cancienne, agis de telle manière que ton action puisse être une loi universelle.
00:37 Version proverbiable, ne fais pas autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fie.
00:41 Version Jean de La Fontaine, trompeur, c'est pour vous que j'écris, attendez-vous à l'appareil.
00:46 Dans un monde relativiste où tout le monde est un peu Nietzschéen et confond morale et moraline,
00:51 on n'ose plus prononcer ce mot mais c'est bien de cela qu'il s'agit.
00:55 Mais est-ce donc vraiment le rôle de l'école génique d'enseigner la morale précisément ?
01:00 C'est une vaste question. Elle se posait déjà en 1883, figurez-vous, dans la fameuse lettre de Jules Ferry au professeur.
01:06 Il écrivait "l'instruction religieuse appartient aux familles et à l'Église, l'instruction morale à l'école".
01:12 C'était un pilier de la Troisième République.
01:14 Figurez-vous que les cours de morale ont été supprimés à l'école après mai 68 par Pompidou, un président de droite.
01:20 C'était alors le grand vent de la liberté.
01:23 Aujourd'hui, on se rend compte qu'on a à nouveau besoin de règles et de morale.
01:26 Il était interdit d'interdire, il est devenu nécessaire de compatir.
01:30 Dans une France multiculturaliste, on a besoin de restaurer l'uniforme.
01:34 Dans une France individualiste, on a besoin d'enseigner l'empathie.
01:38 Est-ce que c'est une bonne idée selon vous ?
01:40 Alors, qui peut être contre l'empathie ? Enfin, ça dépend ce qu'on met dedans.
01:44 Si c'est pour faire un jeu de rôle inclusif, un forum participatif sur le vivre ensemble,
01:48 où l'on se colle des gommettes sur le front en forme de smiley, ça risque fort de ressembler à un gadget.
01:53 Nos enfants sont déjà bien gavés de ce genre de catéchisme à l'école,
01:56 entre le module savoir-faire où l'on apprend à trier ses déchets,
02:00 et le parcours mixité où l'on déconstruit les stéréotypes de genre dans la cour de récré,
02:04 on se demande où va trouver le temps.
02:06 Attention à ne pas faire de ces cours d'empathie,
02:08 le cheval de Troie d'un militantisme qui entretient la passion identitaire de notre époque,
02:13 la démagogie sentimentaliste ne comblera jamais l'enseignement de l'ignorance.
02:18 Bon, alors que faire Eugénie concrètement ?
02:20 Comme je fais peu confiance à l'éducation nationale pour nous pondre autre chose qu'une sorte de bullshit pédago,
02:25 je conjure notre ministre d'écouter le neuroscientifique Michel Desmurgé
02:31 dans son dernier essai qui dit tout dans son titre "faites les lire".
02:34 La lecture, voilà le meilleur des cours d'empathie.
02:38 L'illettrisme est le berceau de la violence.
02:40 Je suis sûre que quelqu'un qui a lu "Le Sagouin" de Mauriac ou "Poil de carotte" de Jules Renard
02:45 ne deviendra jamais un harceleur.
02:47 En nous mettant dans la peau d'un personnage, en faisant travailler l'imagination et la sensibilité,
02:52 la littérature nous permet de nous mettre à la place de tous les hommes.
02:56 Elle nous rend meilleurs.
02:58 Des cours d'empathie, il faut des cours de littérature.
03:00 Elles sont très en forme les signatures Europe 1 ce matin.
03:03 Merci beaucoup de votre regard Eugénie Bastier.
03:05 Vous voyez Catherine Ney en grande lecture du Vanity Fair à l'instant, 8h54.
03:13 Pour refermer la semaine, le zapping politique de Dimitri Vernet.
03:17 Bonjour Dimitri.
03:18 Bonjour à tous.
03:19 Alors on vient d'en parler.
03:20 Alerte, alerte.
03:21 Les punaises de l'EI envahissent la France.
03:26 Le phénomène est tel que la mairie de Paris en appelle à l'État pour les éradiquer.
03:30 Car oui, elles sont partout dans la capitale.
03:32 Les cinémas, les transports, les écoles et même à Radio France.
03:35 Jean-Luc Mélenchon, bonjour.
03:41 Bonjour.
03:42 La punaise Jean-Luc Mélenchon sur France Inter.
03:46 Oh les pauvres, les pauvres.
03:47 Vous avez vu, même quand elles ne représentent plus personne, elles sont toujours là.
03:50 C'est très difficile de s'en débarrasser.
03:52 Elles s'attaquent même entre elles.
03:54 Écoutez, la punaise royale.
03:55 Jean-Luc Mélenchon parlant du député insoumis François Ruffin.
03:58 François est un bon ami, un bon camarade.
04:01 Des fois il joue avec les mouches, je trouve que c'est dangereux.
04:03 Oh punaise, punaise.
04:05 J'espère qu'elles ne seront plus là en 2027.
04:08 En tout cas, une chose est sûre, Emmanuel Macron, lui, ne se représentera pas.
04:11 Le président se fait donc plaisir.
04:13 Il s'est lâché hier sur l'île de beauté en proposant une autonomie pour la Corse dans la République.
04:18 Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse
04:24 soient reconnues dans la constitution au sein d'un article propre,
04:27 celle d'une communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle.
04:33 Réponse au micro-européen du président du conseil exécutif de Corse, Gilles Siméon.
04:38 Donc il y a une ouverture de la part du président de la République.
04:40 Tout reste à faire.
04:41 Gilles Siméon, tout en prudence, oui, car ce discours…
04:45 Il faut épouser la complexité de cette histoire et ouvrir une page nouvelle.
04:49 Eh bien, il l'a déjà entendu François Hollande en 2017.
04:53 Ouvrons une page, une page d'espoir.
04:57 Et même le président Sarkozy en 2010.
04:59 On tourne la page définitivement du ressentiment et on construit l'avenir.
05:03 Tourner la page, c'est ce qu'a très bien réussi à faire Gabriel Attal,
05:07 au ministère de l'Éducation nationale.
05:09 Bon, il faut avouer que ce n'était pas très dur, mais malgré tout, je dois l'avouer.
05:12 Gabi, je commence à avoir des sentiments.
05:17 Après l'interdiction de l'ABAIA, la lutte contre le harcèlement scolaire,
05:22 Gabi ne s'arrête plus.
05:23 Il veut arrêter la mascarade et refaire bosser les élèves au mois de juin.
05:26 Il l'a dit hier sur TF1.
05:28 Mon ambition pour l'école, elle est claire, élever le niveau.
05:31 Et pour élever le niveau, chaque jour compte et chaque cours compte.
05:34 On affirme un choix clair, c'est la reconquête du mois de juin.
05:38 Oh Gabi, Gabi, tu me fais rêver.
05:39 Enfin, moi, pas les élèves et les profs qui, eux, vont devoir travailler jusqu'à la fin de l'année.
05:44 Fini les vacances au mois de mai.
05:46 Et ça, ça ne passe pas.
05:47 Écoutez la réaction sur Europe 1 de Laurent Kauffmann,
05:49 secrétaire général du syndicat de l'Éducation nationale.
05:52 La grande interrogation qui touche l'ensemble du système éducatif aujourd'hui,
05:57 c'est comment est-ce qu'on fait dans les épisodes de canicule qui sont de plus en plus nombreux ?
06:01 Débord d'imagination.
06:03 Je ne sais pas vous, Dimitri Anissa, mais moi, ça me rappelle une pub des années 90.
06:07 Ah là là, il fait trop chaud pour travailler.
06:12 Jojo, Jojo, de l'éducation.
06:17 Ah ces affreux Jojo.
06:19 Mais vous enregistrez des pubs.
06:21 On fait tout ici sur Europe 1.
06:23 C'est un boulot de fou ce Zappi.
06:25 C'est une super production.
06:27 On est entré dans une nouvelle dimension de la radio.
06:31 Merci beaucoup Dimitri Vernet pour cet épisode.