Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble ils reviennent sur l'immigration et les propos de Bruno Retailleau qui met la pression aux préfets pour expulser les étrangers délinquants.
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00:00Et poursuivons la discussion sur l'actualité avec Mathieu Bocoté et Philippe Guibert.
00:07Je vous propose d'écouter Bruno Retailleau qui justement parlait immigration, c'était
00:12il y a quelques instants au 20h de France 2.
00:14Pour beaucoup de migrants qui trouvent la mort sur la route de l'exode, l'immigration
00:18ce n'est pas une chance pour eux.
00:19Et quand ensuite ils vont à Portelada Chapelle, ils trouvent la misère et je pense que ma
00:24politique est de dissuader justement l'immigration illégale.
00:28Je veux qu'en France, nous n'ayons pas de dispositif, notamment d'aide sociale, plus
00:32généreuse que ce que font par ailleurs les autres pays européens.
00:35Tout le monde est en train de durcir sa législation et si nous on ne la durcit pas, si on ne s'adapte
00:41pas, on enverra au passeur, à ces esclavagistes des temps modernes, un message en disant « venez
00:47parce que chez nous on est laxistes ».
00:49Bien sûr, on tient compte du Conseil constitutionnel.
00:51Le Conseil constitutionnel nous a dit « attendez, 5 ans c'est trop, donc on va adapter à 3
00:56ans ».
00:57C'est un peu moins dur malgré tout que ce qui était prévu initialement.
01:00L'idée c'est que quelqu'un, notamment qui ne travaille pas, ne vienne pas en France
01:04pour toucher des allocations familiales le premier jour où il pénètre sur le territoire
01:08national.
01:09Mathieu Bocoté, Bruno Retailleau répète ce qu'il dit depuis le début de son mandat
01:14de ministre de l'Intérieur dans ce gouvernement bargné.
01:19La question c'est « est-ce qu'il va arriver à ses fins ? »
01:21Il y a deux choses.
01:22Premièrement, il disait tout récemment « une réforme constitutionnelle est nécessaire,
01:26mais elle n'est pas possible en ce moment ».
01:28Autrement dit, il rappelle l'importance de « le cadre constitutionnel actuel ne permet
01:33pas de mener la politique migratoire nécessaire ».
01:35Deuxièmement, il dit « je vais présenter une prochaine loi immigration qui va reprendre
01:41ce qui a été retoqué par le Conseil constitutionnel ».
01:43Donc qu'est-ce qu'il nous dit ?
01:44Il nous dit le Conseil, il le dit indirectement, il dit « le Conseil constitutionnel a fait
01:47un abus de pouvoir ».
01:48Un abus de pouvoir qui consistait en fait, c'est le fameux gouvernement des juges dont
01:52on parle sans cesse avec raison.
01:54Donc il dit « je vais restaurer le primat de la souveraineté parlementaire et populaire
01:58et nationale devant cet « état de droit divin », une conception falsifiée de l'état
02:05de droit qu'on en a aujourd'hui.
02:06Troisième élément, aujourd'hui qu'est-ce qu'il fait ?
02:09Il y a les charters.
02:10Ça fait trois charters depuis.
02:11On appelle ça les « veux le grouper » maintenant.
02:12Oui, on peut appeler ça comme on veut, mais de Charles Pascua à Bruno Retailleau, il
02:15y a une continuité, c'est la réhabilitation du charter.
02:18Et ça donc c'est une chose qu'on doit noter.
02:20Et dernier élément, il dit au préfet, on en parlait je crois aujourd'hui dans le Figaro,
02:24il dit « même dans le cadre juridique actuel, vous pouvez faire davantage pour avoir une
02:30politique d'expulsion des clandestins, plus encore lorsqu'ils sont dangereux pour le
02:34pays ». Donc Bruno Retailleau est pris dans un cadre qui programme normalement l'impuissance
02:39publique en matière migratoire.
02:40Dans ce cadre, il cherche à faire le plus possible.
02:43Ce n'est plus que méritoire.
02:44Philippe Guybert.
02:45Trois points.
02:46Quand il dit « ce n'est pas une chance pour les migrants », je pense qu'on doit tous
02:52être lucides sur le fait qu'être pauvre au Maroc, en Algérie, en Tunisie, c'est
02:58pire que d'être pauvre en France.
03:00Et que la cause quand même première de cette immigration, c'est l'espoir de trouver
03:06une vie meilleure pour des gens qui n'ont aucun avenir et qui sont dans la misère.
03:10Et ça c'est une dimension, aussitôt qu'on passe de l'autre côté de la midi-année,
03:16qui saute aux yeux et qu'on comprend immédiatement.
03:20Deuxième remarque, le Conseil constitutionnel avait censuré pour des questions de forme
03:24principalement.
03:25C'était un évitement plutôt qu'une ruse et donc il ne l'a pas jugé sur le fond.
03:33Et donc Bruno Retailleau dit « on va reprendre ce qui a été censuré dans la loi pour des
03:37raisons de forme de cavalier parlementaire, bon passons, de cavalier législatif en disant
03:43que ça n'avait pas de rapport immédiat avec la loi, ce qui était discutable, on
03:47va le reproposer cette fois-ci dans une loi spécifique où le Conseil sera obligé de
03:52juger sur le fond ». Et il met la pression de cette façon-là sur le Conseil constitutionnel.
03:58Troisième remarque, il est quand même dans un cadre contraint aussi politiquement.
04:03Parce que du point de vue parlementaire, on ne peut pas s'empêcher de penser que dans
04:08ces temps budgétaires très difficiles pour faire passer le budget, il y a un deal implicite
04:13avec le RN pour dire « si vous ne censurez pas le budget, on peut faire passer une loi
04:19sur l'immigration qui ne vous déplaira pas ». Il me semble que c'est en implicite et en sous-texte
04:27dans les interventions de Bruno Retailleau. Bruno Retailleau a bien joué depuis qu'il a
04:34été nommé à l'intérieur. Parce que ce qu'on a d'abord raconté, c'est l'histoire d'un ministre
04:38handicapé par Didier Migaud. Premier élément, on nous dit « voilà l'homme qui empêchera
04:43Retailleau d'avancer ses idées, d'appliquer sa politique ». Retailleau, pour l'instant,
04:48a gagné le match politiquement. C'est-à-dire, c'est lui la figure qui donne un peu de vigueur
04:52au gouvernement. D'autant que ses propositions cadrent avec les préférences des Français
04:57très majoritairement. Donc, on se retrouve dans cette situation très particulière où le
05:02gouvernement globalement, j'exclus M. Retailleau un instant, est en opposition par rapport aux
05:06Français qui très massivement souhaitent stopper l'immigration en Asie. Il y a une certaine
05:11constance dans les sondages. Et de l'autre côté, Bruno Retailleau est le représentant de la volonté
05:17populaire sur cette question dans un gouvernement qui préférait ne pas en parler. Et par ailleurs,
05:21Bruno Retailleau, et ça c'est une autre chose, Bruno Retailleau, c'est ce que disait aujourd'hui
05:24Marion Maréchal dans Valor Actuel. Elle dit « dans un monde « normal », il aurait sa place dans le
05:31camp national et ne serait pas plutôt le représentant du camp national dans un gouvernement du Bloc
05:35central. Probablement que le réalignement politique des prochaines années va entraîner
05:39aussi de nouvelles alliances en ces matières. Reste à savoir pourquoi est-ce qu'il fait partie de ce
05:43gouvernement et qu'il ne fait pas équipe avec Marion Maréchal. Parce que l'une est dans l'opposition
05:47et l'autre au pouvoir. Quand vous dites, Mathieu, que ce gouvernement préférerait ne pas parler
05:54de l'immigration à part Bruno Retailleau, je rappelle quand même que ce gouvernement est
05:58dirigé par Michel Barnier, que les trois quarts de ses membres viennent de LR ou sont des anciens
06:04de la droite ralliés entre-temps au macronisme. Je suis sûr que si on pose la question à Agnès
06:07Pannier-Runacher qui sera l'invité du grand rendez-vous dimanche prochain à 10h, je ne suis
06:10pas sûr qu'elle ait exactement la même tonalité que Bruno Retailleau. Il y a deux ministres qui
06:16viennent de la gauche dans ce gouvernement et Agnès Pannier-Runacher. Merci, excusez-moi,
06:24cette ministre en vient. Je pense qu'il y a une volonté politique dans l'ensemble du gouvernement.
06:32Qu'est-ce que dit Bruno Retailleau ? Il a quand même mis un peu de dodo. Il part beaucoup de
06:36lutter contre l'immigration légale. Lutter contre l'immigration illégale, c'est juste chercher à
06:40faire appliquer la loi. Ça n'a rien d'extraordinaire. Je suis d'accord. La véritable question, c'est
06:45l'immigration massive, légale et illégale. Le véritable clivage, il est sur l'immigration
06:51légale. Effectivement, l'immigration illégale, tout le monde devrait être d'accord. Philippe
06:56Guybert, Mathieu Bocquete, vous restez encore un quart d'heure pour Europe 1 soir. Il est 9h
07:01moins le quart. Toute cette semaine, vous jouez avec Europe 1 pour tenter de gagner vos places
07:04de concert en carré or. Pour applaudir Sylvie Vartan au Dôme de Paris, envoyez VARTAN, pour
07:11ceux qui ne savent pas, par sms 7921, 3 fois 75 centimes plus le coût d'un sms. Un gagnant est
07:18tiré au sort chaque jour. Sylvie Vartan en concert les 8, 9, 10 novembre au Dôme de Paris en
07:24partenariat avec Europe 1.