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"Dans l'esprit des gens, le vi*l s'est fait dans la rue, par une personne qu'on ne connaît pas..."
Romane a été victime de viols conjugaux lors de sa première relation amoureuse à 14 ans. Elle nous confie son histoire

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Transcription
00:00 faisais ou j'essayais du moins pour lui faire plaisir parce que sinon je savais
00:03 que je pouvais me quitter ou aller voir ailleurs et ça je l'aurais pas bien vécu du tout.
00:06 Ma relation avec mon copain, je l'ai rencontré à 13 ans et on s'est mis en
00:10 couple à 14 ans. Le début de la relation s'est fait très naturellement, on s'est
00:14 rencontré au collège, relation de 14 ans où on sort l'après-midi manger des
00:20 cookies etc. Après ça s'est un petit peu dégradé. On sort, on rigole, on se
00:25 taquine, très gentil, très attentionné. Sur le coup je pensais que c'était l'amour
00:29 de ma vie. Ça a commencé à se dégrader au bout de quelques mois parce que lui
00:33 avant il avait déjà eu une autre relation et il avait déjà eu des
00:36 relations sexuelles de son côté et moi pas du tout. Il a commencé un petit peu
00:40 à m'en parler ou à essayer de faire certaines choses sauf que moi à 14 ans
00:44 j'étais pas du tout prête et lui ne l'a pas entendu. Moi je disais que j'en
00:47 avais pas envie, que j'étais pas prête parce que je ne connaissais pas et je
00:50 me sentais pas assez à l'aise. Lui pour répondre face à ça il me disait "si tu
00:54 mouilles c'est que t'es prête, c'est que t'en as envie". Il peut y avoir un fantasme et une
00:57 envie d'essayer quelque chose mais être prête je trouve que ça change tout.
01:01 Me dire "regarde du porno, touche-toi, doigte-toi, tu verras ce que c'est" et moi
01:06 ça me fera plaisir. Mentalement c'était un peu compliqué,
01:09 j'avais jamais eu de copains avant, j'avais jamais eu de relations avant, ce qui fait
01:12 que pour moi ça c'était normal. Lui avait déjà eu d'autres copines
01:15 donc je me suis dit "c'est comme ça que ça fonctionne". Je sentais bien qu'il y
01:18 avait quelque chose au fond de moi qui n'allait pas bien mais j'arrivais pas à
01:22 comprendre quoi et du coup je le faisais ou j'essayais du moins pour lui faire
01:26 plaisir parce que sinon je savais que potentiellement il pouvait me quitter ou
01:29 aller voir ailleurs et ça je l'aurais pas bien vécu du tout. Pour lui, comme j'avais
01:32 des réactions corporelles, c'est que j'en avais envie et c'est que j'étais prête
01:35 donc il y allait et il y allait selon ses envies à lui. Il a voulu passer à
01:40 l'acte de pénétration, moi je ne voulais pas donc mon corps a refusé. Je lui disais
01:44 non mais il continuait quand même. Au moment où en fait il a dû arrêter parce que
01:48 j'étais complètement en pleurs, là il s'est dit "peut-être qu'il y a quelque chose qui
01:52 va pas" mais c'était trop tard quoi. Sur le moment j'en parlais absolument pas
01:55 parce qu'encore une fois pour moi c'était la norme. C'était moi qui n'arrivais
01:58 pas donc c'était moi la fautive et c'était moi le problème parce que lui en
02:01 avait envie et j'en ai parlé six mois, un an après qu'on ne soit plus ensemble
02:05 où là j'ai réussi un peu à reprendre du recul. Et au début je n'en parlais pas
02:08 comme j'ai subi quelque chose, je parlais de mon expérience que j'avais vécue.
02:12 C'est là où on m'a dit c'est peut-être un problème et ensuite j'en ai parlé au
02:16 début à mes amis et après j'en ai parlé à ma maman. Ça s'est fait de manière
02:19 assez violente. Un jour en fait lors d'une grosse dispute où elle en avait marre,
02:22 elle a dit "écoute là moi j'ai besoin de savoir ce qui se passe".
02:25 Je lui ai dit "écoute maman tu veux vraiment savoir ce qui se passe ? Tu veux savoir ce
02:28 qui s'est passé ?" Et ben voilà il m'a violée pendant plusieurs mois et elle a
02:32 dit "ok". "Ben maintenant que tu me l'as dit on va pouvoir faire quelque chose".
02:35 On a commencé un suivi psychologique etc à parler beaucoup et elle a été
02:40 extrêmement présente. Effectivement dans l'esprit des gens le viol s'est fait dans
02:45 la rue par une personne qu'on ne connaît pas, dans une ruelle sombre alors qu'en
02:48 fait pas du tout juste le viol c'est juste un acte sexuel sans consentement.
02:53 J'en parle aujourd'hui pour soutenir les femmes qui ont vécu ou qui vivent ça.
02:58 C'est pas de votre faute, c'est pas la faute de la victime et aussi pour donner
03:03 la visibilité pour que ça arrête d'exister. Faire comprendre qu'en fait
03:07 c'est quelque chose qui marque une vie entière, qui marque une personne à vie.

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