Suite à la prise de sa pilule, @celeste_alvz a été diagnostiquée d’une thrombose veineuse cérébrale. Aujourd’hui, elle partage son témoignage pour sensibiliser à ce risque méconnu.
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00J'ai été la première à croire que ça n'arrive qu'aux autres.
00:03J'ai été la première à ne pas lire la notice de ma pilule,
00:06alors que c'est clairement dit dans la notice d'une pilule avec œstrogène
00:10que les risques liés à cette pilule sont extrêmement graves.
00:13Je m'appelle Céleste, j'ai 23 ans,
00:15et aujourd'hui je viens vous parler du jour où on m'a diagnostiquée une thrombose véneuse cérébrale.
00:19Donc j'ai commencé à avoir une très forte douleur dans la tête,
00:24qui descendait même au niveau de la nuque.
00:27Au premier abord, cette douleur ne m'a pas vraiment alertée.
00:30J'ai pris un doliprane, c'est arrivé une nuit.
00:33Je me suis rendormie, et le lendemain matin je me suis réveillée
00:36avec quand même un mal de tête, on va dire classique, mais assez persistant.
00:42Et au bout d'un moment, la douleur s'est intensifiée et c'est devenu insupportable.
00:47Et j'ai commencé à vomir, donc c'est là que j'ai décidé de me rendre aux urgences.
00:51La médecin que j'ai vue m'a prescrit un scanner cérébral,
00:55et donc j'ai eu les résultats tout de suite de ma thrombose.
00:58Une thrombose véneuse cérébrale, c'est un caillot de sang.
01:02Le mien était assez gros, donc en fait c'est du sang qui a coagulé,
01:06et ça bouche les veines qu'il y a dans le cerveau,
01:09ce qui fait que le sang ne peut plus passer normalement.
01:12La plus grosse conséquence, c'est qu'on peut mourir d'une thrombose véneuse cérébrale.
01:18Après, on peut aussi avoir de fortes séquelles, ce qui n'est pas mon cas aujourd'hui,
01:22j'ai aucune séquelle, mais on a vérifié par exemple que je voyais encore très bien,
01:27qu'il n'y avait pas de problème au niveau de mes yeux.
01:29On a vérifié que tout allait bien dans le reste de mon cerveau.
01:32On vérifie aussi tout le temps que je sentais bien mes jambes, mes bras,
01:35que j'avais toute ma tête, que je savais encore bien m'exprimer.
01:38Ça, on l'a vérifié tous les jours où j'étais à l'hôpital.
01:41Dans mon cas, il y avait deux possibilités liées à la formation de ma thrombose.
01:47Étant donné que je suis jeune, que j'ai 23 ans,
01:49que je n'ai pas d'antécédents en particulier, que je n'ai jamais eu de problème de santé,
01:53que je ne suis pas porteuse d'une maladie du trouble de la coagulation,
01:57la première question des médecins, ça a été de savoir si je prenais une pilule contraceptive.
02:02Et effectivement, je prenais une pilule depuis plus de trois ans, une pilule avec oestrogène.
02:08Les médecins m'ont dit que ça arrive très fréquemment chez les jeunes femmes
02:12qui prennent un contraceptif oral avec oestrogène.
02:16Et la deuxième, c'était de vérifier que je n'ai pas d'anomalie génétique du trouble de la coagulation.
02:22Donc, on m'a fait tout un bilan génétique qui est revenu négatif.
02:27On a juste remarqué une petite anomalie sur un gène qui fait que je serais plus sensible que d'autres personnes
02:33à développer une thrombose véneuse cérébrale.
02:36Mais les médecins m'ont bien dit qu'ils sont sûrs à 100%
02:40que la prise de la pilule avec oestrogène a aggravé le développement de ma thrombose.
02:45Je suis sortie de l'hôpital avec un traitement qu'on appelle un anticoagulant,
02:49tout simplement un petit comprimé que je prends deux fois par jour, le matin et le soir.
02:54Donc, c'est pour fluidifier mon sang, pour faire en sorte qu'il passe mieux dans mes veines
02:59et qu'au bout d'un certain moment, le caillot s'en aille.
03:02Aujourd'hui, ma thrombose est toujours là, elle va rester pendant au moins six mois.
03:06Et avec ce traitement-là, il faut faire attention à ne pas se blesser
03:11parce que du coup, si on se blesse, on a le sang qui est extrêmement fluidifié.
03:14Et donc, ça peut vite tourner en hémorragie.
03:19Et après, j'ai une fatigue un peu forte qui est là tout le temps.
03:24Mais ça, je dirais que c'est rien de très grave.
03:26Donc, au niveau de ma santé mentale, ça a joué forcément.
03:29Déjà, la sortie de l'hôpital, ce n'est pas facile.
03:31À l'hôpital, on est vraiment coucouné, on nous surveille tout le temps en fait.
03:36Et après, on rentre chez soi et à part nos proches, plus de médecins nous surveillent.
03:41Donc, j'étais inquiète un petit peu constamment.
03:44J'ai peur aussi que forcément, ça revienne.
03:47Même si sous traitement, il n'y a pas de raison que ça revienne.
03:50On n'a pas cessé de me répéter que le risque zéro en médecine, il n'existe pas.
03:54Et après, ça joue sur des petites choses du quotidien.
03:56Comme je l'ai dit, je suis très fatiguée.
03:58Je ne peux pas encore vivre totalement comme avant, même si tout va bien.
04:04Et puis, ça remet aussi plein de projets en cause.
04:08Je viens de terminer mes études, donc j'étais à peu près lancée dans la vie active.
04:12Donc, ça retarde un petit peu tout ça.
04:14Aujourd'hui, c'est vraiment important pour moi de dire à toutes les jeunes filles
04:18qui prennent un moyen de contraception de bien réfléchir,
04:21à prendre le contraceptif qui soit le plus adapté.
04:24Moi, avant de prendre la pilule, je n'avais aucun moyen de savoir
04:27que j'étais porteuse de cette petite anomalie génétique.
04:31Il faut vraiment en discuter avec son gynécologue.
04:34J'ai été la première à croire que ça n'arrive qu'aux autres.
04:37J'ai été la première à ne pas lire la notice de ma pilule,
04:41alors que c'est clairement dit dans la notice d'une pilule avec oestrogène
04:45que les risques liés à cette pilule sont extrêmement graves.
04:48Donc aujourd'hui, j'ai vraiment envie de partager mon expérience au maximum de personnes
04:53pour qu'on réfléchisse mieux avant de prendre ces moyens de contraception.