Un camion bourré d'explosif a explosé à Oklahoma aux États-Unis le 19 avril 1995, tuant 168 personnes et en blessant 674 autres.
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00:21 Salut à tous, merci d'être fidèles au rendez-vous des Docus Réalités de Direct 8.
00:25 Voici un nouvel épisode de la Minute de Vérité, une émission qui revient sur les tragédies qui ont marqué la société moderne
00:32 dans le but de faire toute la lumière.
00:33 Cas pratique avec l'attentat d'Oklahoma City.
00:35 Nous sommes en avril 1995, une bombe de plus de 2 tonnes va éventrer un bâtiment fédéral tuant 168 personnes et en blessant 674.
00:44 L'attentat d'Oklahoma City était avant le 11 septembre 2001 le plus meurtrier jamais perpétré sur le sol américain.
00:51 Voici son histoire, la Minute de Vérité, tout de suite sur Direct 8.
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00:58 Un bâtiment public ordinaire, 9 étages de verre et de béton armés, une structure solide conçue pour durer.
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01:07 Un matin pourtant, une bombe rudimentaire provoque des dégâts d'une ampleur inimaginable.
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01:13 En 7 secondes, l'immeuble se désintègre.
01:15 L'explosion fait 168 victimes.
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01:20 Aujourd'hui, à l'aide des toutes dernières technologies informatiques, on découvre pourquoi ce jour-là, les choses ont tourné au cauchemar.
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01:29 Une catastrophe n'arrive jamais seule.
01:30 C'est une succession d'événements critiques et nous allons revivre ensemble ces instants fatidiques où le drame s'est noué.
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01:46 Etats-Unis.
01:48 Midwest.
01:50 Kansas.
01:54 18 avril 1995.
01:58 4h30 du matin.
02:00 Un camion sort du parking d'un motel.
02:04 3 heures plus tard, il quitte la route et vient se ranger au bord d'un lac.
02:10 Son conducteur est en mission contre le gouvernement américain.
02:15 Il remplit 13 barils de 208 litres d'un mélange de produits toxiques.
02:22 Le lendemain, 19 avril, le camion de location emprunte la route 77 avec sa dangereuse cargaison à bord.
02:33 D'heure en heure, il s'approche de sa cible.
02:39 La date a été choisie délibérément.
02:42 2 ans plus tôt, jour pour jour, les agents fédéraux ont pris d'assaut la ferme d'une secte à Waco, dans le Texas.
02:49 86 personnes ont péri dans les flammes.
02:52 Au cours du siège, l'homme est venu sur les lieux pour exprimer son soutien aux résistants armés retranchés à l'intérieur.
02:58 Il rend les autorités américaines responsables de leurs morts et a juré de les venger.
03:07 Il s'appelle Timothy McVeigh.
03:15 Oklahoma, une belle journée ensoleillée vient de débuter.
03:19 Les premiers flots de voitures s'écoulent en direction de la bruyante capitale de cet état du Midwest.
03:26 7 heures, Timothy McVeigh, son camion et sa dangereuse cargaison rejoignent la file de véhicules roulant vers le sud sur l'autoroute 77.
03:37 À l'horizon, émergeant des plaines, se dresse Oklahoma City.
03:43 Un centre régional au cœur des États-Unis où de nombreuses agences gouvernementales sont rassemblées au sein d'un bâtiment unique.
03:53 L'immeuble fédéral Alfred Murrah regroupe sur 9 étages 6 agences gouvernementales, dont le ministère de l'urbanisme et du logement, un bureau de recrutement militaire et les services spéciaux.
04:07 Bâti en 1977, le Murrah est un immeuble de bureaux de conception moderne, agrémenté d'un atrium, ébordé d'une vaste place piétonne.
04:20 À l'arrière du bâtiment, la façade envers de Minfield Street.
04:26 Au premier étage se trouve une halte garderie.
04:30 Les employés du Murrah et autres bureaux du centre-ville y laissent leurs enfants pendant leur journée de travail.
04:36 Parmi eux, Delores Watson, 35 ans. Ce matin-là, elle part de bonne heure pour déposer son petit-fils âgé de 20 mois.
04:44 Il était plein de vie. Il enlevait son manteau, sa petite veste. Il était heureux, prêt à aller jouer.
04:54 À la garderie, l'enfant rejoint 20 autres camarades en âge prescolaire. Certains ont tout juste 6 mois. Les plus âgés ont 5 ans.
05:03 Je pouvais aller le voir pendant la journée. Ça ne me faisait pas loin de mon travail.
05:10 Ingénieure en télécommunications, Delores est souvent appelée à intervenir au sein du Murrah. Mais ce matin-là, elle a une réunion à l'autre bout de la ville.
05:21 8h15. McVeigh est à 35 km d'Oklahoma City. Il se dirige droit vers le centre-ville et le bâtiment fédéral Alfred Murrah.
05:35 Au deuxième étage, Florence Rogers, 59 ans, est responsable de la société de crédit mutuel des employés fédéraux.
05:43 Elle vient de rentrer de vacances et elle est impatiente de revoir ses collègues.
05:47 J'avais hâte de me mettre au travail parce que j'avais prévu une réunion avec certains de mes cadres supérieurs.
05:58 J'étais toute contente à l'idée de montrer mes photos de vacances et pressée de commencer ma journée et de m'occuper des dossiers.
06:08 8h53. Pris dans les bouchons, Timothy McVeigh roule au pas dans les rues du centre-ville.
06:15 Quatre mois plus tôt, il a repéré le Murrah et l'a choisi pour cible.
06:22 Il a prévu de garer le camion bourré d'explosifs juste à côté de l'édifice.
06:28 8h55.
06:35 Le centre de sécurité sociale est situé au rez-de-chaussée du Murrah.
06:40 Dana Bradley, 20 ans, ses enfants, sa mère et sa soeur se mettent dans la file d'attente.
06:49 Il se trouve près de l'entrée de derrière, côté Fifth Street.
06:54 Ma mère faisait la queue pour nous. Ma soeur et moi, on était vers la porte et on remplissait les papiers pour la carte de sécurité sociale de mon fils.
07:05 Alors qu'il avance dans Fifth Street, le camion de McVeigh est filmé par une caméra de surveillance.
07:12 Il se range sur le côté. Il a percé un trou à l'intérieur de la cabine dans lequel il a fait passer une mèche reliée au baril d'explosifs placé à l'arrière.
07:20 Il allume la mèche.
07:24 Il ne dispose maintenant que de cinq minutes pour garer le camion et s'enfuir avant que la bombe n'explose.
07:31 9h. Le camion de location est bloqué à un feu rouge à 100 mètres de la cible.
07:40 Il ne reste que deux minutes avant la détonation.
07:44 McVeigh traverse l'avenue Harvey et gagne l'arrière du Murrah.
07:48 Toujours dans la file d'attente, Deana Bradley repère le camion par la fenêtre du rez-de-chaussée.
07:54 - Je me suis retournée et j'ai vu une camionnette. Un camion qui avançait devant le bureau de la sécurité sociale.
08:02 9h01.
08:08 Au deuxième étage, Florence est en pleine réunion.
08:14 - Il y avait huit personnes dans ce petit groupe. J'étais la neuvième.
08:19 Au premier étage, les enfants de la garderie prennent leur petit déjeuner.
08:27 Tandis qu'au rez-de-chaussée, Deana continue d'observer le camion.
08:35 - Le conducteur est sorti, il a fait le tour du camion et il est passé devant notre fenêtre.
08:43 9h01 et 30 secondes. Timothy McVeigh s'éloigne.
08:47 À cet instant précis, 361 personnes se trouvent à l'intérieur du bâtiment fédéral.
08:52 Dans exactement 43 secondes, le détonateur va faire exploser la bombe.
08:56 Que va-t-il se passer précisément dans les instants suivants la déflagration ?
09:02 Nous allons le découvrir aujourd'hui grâce aux toutes dernières technologies informatiques.
09:11 9h02. Plus que 30 secondes avant l'explosion.
09:22 Postée à la fenêtre, Deana Bradley est directement exposée au souffle de l'explosion.
09:47 - Tout ce que j'ai vu, c'est une lumière violette. Puis ça a été le noir complet.
09:54 Au deuxième étage, la discussion se poursuit entre Florence Rogers et ses 8 collaborateurs.
09:59 - Il y a eu un souffle d'air comme une tornade. Tout a littéralement explosé devant mes yeux.
10:05 - J'ai cru ma dernière heure venu et j'ai prié. J'ai dit adieu, je t'en supplie, épargne-moi,
10:14 j'ai deux enfants à charge.
10:18 Le petit-fils de Delores Watson se trouve au premier étage, juste au-dessus du camion.
10:25 - Toute la façade du bâtiment s'est transformée en un champ de verre.
10:29 Les enfants qui étaient à la fenêtre étaient juste au-dessus de la bombe.
10:42 En 7 secondes, les 9 étages du Murat se désintègrent.
10:48 L'explosion ravage 324 bâtiments sur plus d'un kilomètre et demi.
10:53 Les vitres volent en éclats et les voitures s'embrasent.
10:58 La détonation est perçue jusqu'à 90 kilomètres de distance.
11:01 L'onde de choc atteint une magnitude de 6 sur l'échelle de Richter, soit l'équivalent d'un gros séisme.
11:07 - Si vous êtes dans le centre-ville, vous l'avez probablement entendu et ressenti.
11:13 11 camions de pompiers convergent à toute allure vers le centre-ville.
11:29 Le pompier Chris Fields est l'un des premiers sur les lieux.
11:33 - On ne voyait que ces hordes de gens qui se précipitaient vers nous.
11:36 On n'avait aucune idée de ce qui nous attendait.
11:41 Le capitaine des pompiers du district, Mike Shannon, arrive 4 minutes après l'explosion.
11:48 - On se serait cru dans une zone de guerre qui venait d'être bombardée.
11:51 C'était tout simplement attirant.
11:54 Mike Shannon prend la tête de l'équipe de secours qui s'apprête à pénétrer dans les décombres dangereusement instables.
12:01 - Ça produit un type de carnage qu'on ne retrouve ni dans les tremblements de terre, ni dans les tornades, ni nulle part ailleurs.
12:09 - Ça alors ! Près d'un tiers du bâtiment a été soufflé.
12:14 Plus de 5 000 m2 de bureaux ont été réduits à 650 m2 de décombres.
12:22 L'équipe se lance frénétiquement à la recherche de survivants.
12:29 Au 2e étage, ou du moins ce qu'il en reste, Florence Rogers est au bord d'un trou béant.
12:35 - Je me suis d'abord demandé où étaient les gens qui étaient avec moi dans la salle.
12:45 Ils étaient partis tellement vite.
12:49 Les secouristes aident Florence à descendre sur la place Piétonne, juste en dessous de sa fenêtre.
12:55 Il m'a fallu quelques minutes, une fois sortie de là-bas, pour réaliser qu'ils ne s'étaient pas enfuis.
13:03 Ils n'avaient pas quitté mon bureau. Ils avaient été littéralement emportés par tous les étages au-dessus d'eux.
13:13 Mais pourquoi Florence a-t-elle survécu alors que ses 8 collègues ont été ensevelis sous les décombres ?
13:19 Ce point est d'une importance capitale aux yeux des enquêteurs, qui cherchent à comprendre comment le drame s'est déroulé.
13:27 Florence est en état de choc. Les caméras de télévision la surprennent errant à proximité du building, enveloppée dans une couverture.
13:38 9h08.
13:41 Cette rue plus loin, Delores Watson entend la détonation.
13:47 Son petit-fils de 20 mois est à la garderie au premier étage.
13:54 Mais il n'y a plus de premier étage.
13:59 Delores se joint au flot de parents anxieux à courant sur les lieux.
14:05 - Je me suis demandé "Est-ce que c'est bien réel ?"
14:09 Je savais bien que c'était réel, c'était sous mes yeux, mais je ne voulais pas admettre l'évidence.
14:20 Les sauveteurs soulèvent des tonnes de gravats et d'acier déchiquetés, cherchant désespérément un signe de vie parmi les débris.
14:27 Même les pompiers les plus expérimentés, tels que Mike Shannon, sont choqués par cette scène de dévastation.
14:33 - On essaie de ne pas se laisser submerger par l'émotion, on essaie d'être rationnel, mais on ne peut pas s'empêcher de penser à ce qu'on va trouver.
14:48 Les sauveteurs localisent les premiers survivants. Parmi eux, un petit garçon.
14:56 Le petit-fils de Delores Watson est emmené de toute urgence à l'hôpital, dans un état critique.
15:02 - J'ai vu son petit visage, il était couvert de gaz, il l'avait mis sous sédatif. Il était là, accouché, mais il avait ses deux bras, ses deux jambes, c'était bien mon bébé.
15:13 Ils m'ont dit qu'ils n'avaient que très peu de chance de s'en tirer, et que les 24 prochaines heures seraient déterminantes.
15:23 10h20, 78 minutes après l'explosion. Alors qu'un petit garçon lutte contre la mort, et que les secouristes continuent de se battre pour dégager les survivants,
15:43 à 100 kilomètres au nord d'Oklahoma City, un policier, Charlie Hunger, arrête une vieille voiture cabossée, qui lui paraît suspecte.
15:51 - Je me suis garé à côté de la Mercury marquée jaune. Je m'étais aperçu qu'il manquait la plaque d'immatriculation à l'arrière, et je l'ai arrêtée.
16:04 C'était un homme blanc, jeune, de grande taille. On a engagé la conversation plus ou moins entre les deux voitures.
16:12 Je lui ai demandé son permis de conduire, mais pendant qu'il sortait son permis, il m'a semblé voir un pistolet sous sa veste.
16:20 - Les mains sur la tête ! Il m'a dit "Mon flingue est chargée".
16:25 À ce stade, j'ai cru qu'il cherchait à m'intimider, et je lui ai donné un petit coup avec le canon de mon pistolet, en lui disant "Le mien aussi".
16:34 J'ai pris son arme et je l'ai jetée sur la côte-main. Puis je lui ai passé les menottes et je l'ai fait monter dans ma voiture.
16:47 Hunger examine le permis du conducteur.
16:50 - C'était un permis du Michigan. J'ai regardé la photo, ça avait l'air de bien être le même individu que j'avais arrêté, et la carte était établie au nom de Timothy James McVeigh.
17:03 Hunger arrête McVeigh pour défaut d'immatriculation et port d'une arme chargée.
17:08 10h28, 86 minutes après l'explosion.
17:13 Au beau milieu des gravats, les sauveteurs font une découverte inquiétante.
17:19 - Ils ont dit qu'ils pensaient avoir trouvé un autre engin explosif.
17:25 C'est la panique. L'opération de sauvetage est brutalement interrompue, tandis que l'équipe de déménage examine le dispositif.
17:34 54 minutes plus tard, tout le monde respire à nouveau. C'était une fausse alerte.
17:38 Mais les sauveteurs ont perdu un temps précieux. Ils se remettent sans tarder au travail.
17:44 14h.
17:53 Dana Bradley est prisonnière des décombres depuis maintenant 5 heures, comme le montrent ses images.
17:58 - Il y avait du sang qui coulait sur le béton au-dessus de moi.
18:05 Le sang de quelqu'un d'autre.
18:08 La jeune fille se trouvait au rez-de-chaussée avec sa mère et ses enfants, et a vu le camion de location se garer.
18:13 C'est tout ce dont elle se souvient.
18:20 Elle a été localisée des heures plus tôt, mais ne peut être évacuée, car sa jambe est bloquée sous une énorme dalle de béton.
18:26 S'ils veulent la sauver, les pompiers n'ont qu'une seule solution.
18:33 - Ils m'ont dit "Il n'y a qu'un seul moyen de vous tirer de là. Vous coupez la jambe."
18:39 Le Dr Andy Sullivan, expert en chirurgie orthopédique, se rend d'urgence sur les lieux.
18:47 - J'ai demandé à Dieu de me prêter assistance et je me suis frayé un chemin dans les décombres.
18:53 J'ai dû me glisser sous des barres des armatures en acier.
18:56 J'avais décidé de séparer la jambe de la cuisse au niveau du genou à l'aide de mes instruments.
19:03 - J'étais consciente, je me rendais compte qu'ils me coupaient la jambe.
19:08 - Elle était consciente, elle hurlait.
19:12 - Il paraît que mes cris étaient si horribles qu'ils en avaient le coeur brisé.
19:19 - Moi, je ne me souviens de rien.
19:24 - Elle affirme qu'elle ne se souvient de rien, j'espère que c'est vrai.
19:38 Il faut 11 heures au sauveteur pour dégager l'ensemble des survivants.
19:42 L'explosion a fait 168 victimes, dont 19 enfants, tous âgés de moins de 5 ans.
19:50 La photo d'un bébé arraché aux décombres vient symboliser la tragédie.
20:00 Elle a été prise quelques secondes après que l'enfant a été placé dans les bras de Chris Fintz.
20:06 - Je suis resté là, debout, à le regarder, en me disant que ce bébé était à quelqu'un.
20:12 - Il avait une fracture ouverte au crâne et à cet instant-là, je savais très bien qu'il était déjà mort.
20:16 L'explosion et l'effondrement du bâtiment ont pris la ville entière au dépourvu.
20:24 Jamais auparavant, Oklahoma City n'avait subi pareille épreuve.
20:34 Le bâtiment de 9 étages s'est effondré en 7 secondes seulement.
20:38 A l'aide des données recueillies sur le terrain, on peut établir la chronologie des faits
20:48 afin de déterminer les causes de cette terrible tragédie.
20:52 Les images de synthèse nous emmènent là où aucune caméra ne peut aller, au cœur de la zone dévastée.
21:00 L'ampleur des dégâts montre clairement qu'il ne s'agit pas d'un accident, mais du résultat de l'explosion d'une bombe.
21:12 Quel type d'engin explosif peut bien causer de tels ravages ?
21:18 L'enquête débute par la recherche d'éventuels indices sur le lieu de l'attentat.
21:22 Sur la route en face du Murrah, un cratère géant indique le centre de l'explosion.
21:28 Experts militaires en la matière, Paul Molacher est co-auteur du rapport officiel sur l'attentat à la bombe d'Oklahoma.
21:38 On est parti de la taille du cratère pour estimer l'ampleur de l'explosion.
21:44 On est remonté de l'effet à la cause. On a le cratère, donc quelle quantité d'explosifs a-t-il fallu pour produire ce cratère ?
21:52 Le cratère engendré par la bombe est d'une largeur de 9 mètres, pour une profondeur de 2 mètres et demi.
21:57 On a estimé la charge d'explosifs à environ 2 tonnes de TNT.
22:02 Soit l'équivalent de 4 bombes puissantes utilisées au combat par l'armée américaine.
22:07 Les récits de témoins oculaires placent le camion de location au centre du cratère.
22:17 Les enquêteurs sont convaincus que la bombe se trouvait à l'intérieur.
22:24 Pour mettre en évidence les effets d'une déflagration, l'équipe place dans un camion un explosif deux fois moins puissant que l'engin qui a détonné devant le Murat.
22:31 La bombe qui a explosé à Oklahoma City a quasiment tout détruit à proximité immédiate, y compris le véhicule qui la transportait.
22:50 Pourtant, une heure après l'explosion, les enquêteurs trouvent une première preuve capitale.
22:55 À une centaine de mètres du bâtiment, ils découvrent un essieu qui semble n'appartenir à aucun autre véhicule.
23:02 Pourrait-il s'agir des seuls vestiges du camion qui a transporté la bombe ?
23:08 Sur le métal tordu, ils découvrent le numéro d'identification du véhicule, clairement lisible.
23:18 Les agents du FBI identifient ce numéro comme étant celui d'un camion Ford de 1993, appartenant à la société de location Rider.
23:27 L'agence Rider de Junction City dans le Kansas l'a louée deux jours plus tôt à un homme du nom de Robert Kling.
23:33 Huit heures après l'attentat, un dessinateur du FBI dresse un portrait robot de Kling à partir des signalements donnés par le personnel de la société de location.
23:43 Le FBI lance alors l'une des plus grandes chasses à l'homme de l'histoire des États-Unis.
23:47 Le lendemain soir, les agents fédéraux font une découverte capitale.
23:52 Le propriétaire d'un motel reconnaît l'homme du portrait robot.
23:56 Il a séjourné récemment dans son établissement et conduisait un camion de location Rider.
24:01 L'homme a présenté une pièce d'identité établie au nom de Timothy J.
24:08 MacNeil, mais où se trouve-t-il à présent?
24:12 Les agents du FBI découvrent qu'un policier, Charlie Hunger, a procédé à une recherche informatique sur un homme portant ce nom moins de deux heures après l'attentat.
24:22 Et à leur grande surprise, ils découvrent que McVeigh est toujours détenu pour infraction au code de la route et port d'armes illégales.
24:29 Il l'appréhende donc en tant que suspect dans l'attentat.
24:34 On n'imagine pas être mêlé un jour à une pareille affaire et tout ça à partir d'un simple contrôle routier.
24:39 Quatre mois plus tard, McVeigh est inculpé de meurtre collectif.
24:44 Je n'aurais jamais cru qu'un Américain puisse commettre un acte terroriste contre le peuple américain.
24:53 Le FBI découvre que la bombe est artisanale.
25:00 Elle a été fabriquée à partir de matériaux disponibles dans le commerce.
25:04 McVeigh finit par admettre avoir rempli ses barils de nitrate d'ammonium et de nitromethane liquide.
25:11 Un engrais et le carburant utilisé dans des courses de dragsters.
25:17 Trois tonnes de ce mélange toxique pour moins de 5000 dollars.
25:25 Mais comment expliquer qu'une simple bombe artisanale puisse causer de tels ravages sur un bâtiment en béton armé ?
25:31 Il en faut une grande quantité pour qu'une telle construction s'écroule en 7 secondes, efface 168 victimes et des centaines de blessés.
25:48 L'attentat est une tragédie, mais porte également un formidable coût à la sécurité nationale.
25:55 Le FBI a retrouvé la trace du coupable et l'a mis sous les verrous.
26:00 La priorité est maintenant de comprendre pourquoi les dégâts ont été aussi considérables.
26:05 L'architecture de l'immeuble fédéral comporte telle une faille qui pourrait s'avérer fatale à d'autres bâtiments similaires.
26:12 L'édifice dont l'architecture a été saluée unanimement est en fait extrêmement bien conçue.
26:18 L'Oklahoma se trouve au cœur de l'allée des tornades du Middle West.
26:22 Le Murrah est en béton armé, un matériau utilisé dans les bunkers militaires et capable de résister à des tornades.
26:28 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:31 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:34 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:38 Le Murrah est en fait très bien conçue.
26:42 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:44 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:47 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:50 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:53 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:56 L'architecture est en fait très bien conçue.
26:59 L'architecture est en fait très bien conçue.
27:02 L'architecture est en fait très bien conçue.
27:05 L'architecture est en fait très bien conçue.
27:08 L'architecture est en fait très bien conçue.
27:11 L'architecture est en fait très bien conçue.
27:13 Il a délibérément choisi un emplacement où sa bombe fera un maximum de dégâts.
27:18 L'arrière du bâtiment, près de l'un des quatre piliers supportant les étages de l'édifice.
27:25 La bombe explose.
27:29 Sept secondes plus tard, le Murrah n'existe plus.
27:40 Sept secondes, capitale pour les enquêteurs.
27:43 Les décombres recèlent des preuves de première importance qui vont permettre de faire progresser l'enquête.
27:52 John Osterhaas, ingénieur en génie civil réputé, est spécialisé dans l'analyse de l'effondrement des bâtiments.
28:00 Une partie de mon savoir-faire consiste à savoir lire les bâtiments.
28:05 Je suis capable de former une image mentale en trois dimensions de ce qui s'est passé pour déterminer quel a été le comportement du bâtiment.
28:11 J'examine le type de rupture qui s'est produit au niveau des poutres et des piliers.
28:14 Pour Osterhaas, dalles brisées et piliers tordus sont autant d'indices qui vont lui permettre de déterminer avec exactitude le comportement du bâtiment à la suite de l'explosion de la bombe.
28:25 Cet essai militaire montre ce qui se passe au cours d'une explosion.
28:34 Celle-ci produit tout d'abord un souffle.
28:36 Lorsque la bombe libère son énergie, les particules d'air situées sur sa trajectoire sont comprimées et une onde de choc se crée.
28:46 Cet air comprimé se déplace plus vite que le son et balaie tout sur son passage.
28:52 Le souffle traverse le bâtiment en un clin d'œil.
28:59 Il s'agit donc de décomposer les événements millisecondes par millisecondes.
29:04 Une milliseconde équivaut à un millième de seconde.
29:07 C'est le temps qu'il faut à l'œil humain pour cligner deux fois ou à une balle de revolver pour parcourir un mètre.
29:12 Pour comprendre comment la catastrophe s'est déroulée, nous allons donc recourir à des simulations numériques afin de ralentir la chaîne des événements.
29:24 Millisecondes par millisecondes, nous allons observer comment le souffle se propage à travers le bâtiment pour comprendre pourquoi tant de personnes ont péri ce jour-là.
29:33 Sept secondes avant l'effondrement, la bombe explose.
29:39 Au cours de la première milliseconde, l'onde de choc parcourt 4,75 m, voyageant à la vitesse de 5 km/s et atteint la partie la plus proche du building, le pilier vers lequel McVeigh s'est garé.
29:54 Les ingénieurs ont baptisé ce pilier G20.
29:57 Le souffle balaie ce dernier avec une force inouïe.
30:02 Afin de rédiger son rapport sur l'attentat, Paul Molacher effectue des tests d'explosion à échelle réduite sur des poutres en béton présentant les mêmes proportions et les mêmes propriétés que G20.
30:17 L'onde de choc se propage violemment et exerce une pression énorme sur tout ce qu'elle traverse.
30:23 Selon ces estimations, l'onde de choc exerce sur le pilier une pression de plus de 3 500 tonnes par mètre carré, provoquant ainsi sa destruction.
30:40 "Pour vous donner un ordre d'idée, un vent de 160 km/h exerce une pression d'environ 700 kg par mètre carré. Donc la pression associée à l'onde de choc était énorme."
30:54 Paul Molacher et ses collègues entrent, les données rassemblées lors des essais, dans le super ordinateur du corps des ingénieurs de l'armée américaine, une machine d'une valeur de 100 millions de dollars.
31:07 Ils peuvent ainsi visualiser une onde de choc pénétrant dans un bâtiment tel que le Murat.
31:11 Ils découvrent qu'une milliseconde après avoir détruit G20, le souffle de l'explosion atteint la façade en verre de l'arrière du bâtiment.
31:21 "Et la façade du bâtiment n'a offert quasiment aucune résistance au souffle."
31:31 Ce film de l'armée tourné avec une caméra haute vitesse montre ce qui se produit lorsque le souffle atteint un mur de verre.
31:37 Les vitres explosent, engendrant une pluie d'éclats de verre.
31:43 Après avoir pulvérisé les vitres, le souffle pénètre dans le hall d'entrée du Murat, le vaste atrium dans lequel se trouve Dana Bradley.
31:59 "J'ai cru ma dernière heure venue et j'ai pu l'aider."
32:02 Le vide de l'atrium agit comme un entonnoir.
32:09 Canalisé dans ce dernier, le souffle destructeur s'élève dans le bâtiment et vient frapper le plancher du premier étage à plus de 16 000 km/h.
32:17 Tragiquement, c'est juste au-dessous que se trouve la garderie et une vingtaine d'enfants.
32:25 Quinze sont tués, âgés de six mois.
32:28 A la huitième milliseconde, le souffle atteint le deuxième étage où se déroule la réunion de Florence Rogers.
32:51 "On aurait dit un mauvais rêve. Tout s'est littéralement désintégré devant mes yeux."
32:56 Le souffle continue de monter en flèche à travers le bâtiment.
33:01 En seulement 31 millisecondes, il atteint le huitième étage, le temps qu'il faut à un airbag pour se gonfler lors d'un accident.
33:08 Mais à mesure qu'il monte, il perd rapidement de sa force.
33:12 "Je suis un peu fatigué."
33:17 Les parties en jaune montrent comment l'ampleur des dégâts décroît à mesure que le souffle s'élève à travers le bâtiment.
33:22 On constate qu'à partir du quatrième étage, l'édifice reste intact.
33:26 Le souffle s'est éteint, mais le pire est à venir.
33:31 En moins de sept secondes, les neuf étages s'effondrent et ceux qui ont survécu au souffle initial sont écrasés sous des tonnes de béton.
33:41 Les enquêteurs doivent à présent déterminer ce qui a provoqué cette seconde vague de destruction.
33:47 Car sur les 168 victimes de l'attentat, beaucoup ont péri du fait de l'effondrement et non de l'effet de souffle.
33:56 Les victimes sont les plus vulnérables.
33:59 "Je suis un peu fatigué."
34:02 "Je suis un peu fatigué."
34:05 "Je suis un peu fatigué."
34:09 "Je suis un peu fatigué."
34:11 "Je suis un peu fatigué."
34:14 "Je suis un peu fatigué."
34:17 "Je suis un peu fatigué."
34:20 "Je suis un peu fatigué."
34:23 "Je suis un peu fatigué."
34:26 "Je suis un peu fatigué."
34:29 "Je suis un peu fatigué."
34:32 "Je suis un peu fatigué."
34:35 "Je suis un peu fatigué."
34:38 Pour résoudre ce mystère, les enquêteurs analysent les tout premiers instants suivant l'explosion.
34:43 En se propageant, l'onde de choc a détruit le pilier frontal le plus proche, G20, en moins de 4 millisecondes.
34:51 Au-dessus des trois piliers restants se trouve une poutre massive, désignée sous le nom de poutre maîtresse, et s'étendant sur toute la longueur du bâtiment.
35:01 Cette poutre maîtresse supporte le poids des six étages du haut.
35:06 Les deux étages sont soutenus en outre par neuf piliers.
35:08 Ces neufs piliers transmettent le poids du bâtiment à la poutre maîtresse, qui le répartit uniformément entre les quatre piliers du bas.
35:15 Certains experts pensent tout d'abord qu'après avoir détruit G20, le souffle a endommagé deux autres piliers, situés sous la poutre maîtresse.
35:26 Privée de son support, cette dernière est tombée, entraînant avec elle tous les étages supérieurs.
35:35 Mais la position de la poutre maîtresse dans les décombres semble invalider cette théorie.
35:39 Elle ne s'est pas écrasée directement sur le sol, comme elle l'aurait fait si les piliers du bas s'étaient effondrés.
35:44 La position dans laquelle elle est retrouvée au sein du bâtiment semble plutôt suggérer qu'elle a été entraînée vers l'intérieur.
35:50 Elle était dans le tas de débris situé derrière les piliers.
35:54 Elle était soutenue par ce pilier, et on l'a trouvé dans l'intérieur de la poutre maîtresse.
36:00 Pour John Osterhaas et ses collègues, la position de la poutre maîtresse est la pièce manquante du puzzle.
36:04 Ils peuvent à présent reconstituer la chronologie des faits qui se sont déroulés au cours des 7 secondes suivant l'explosion.
36:11 Le souffle détruit G20, mais ne démolit pas les trois autres piliers, ni la poutre maîtresse.
36:19 Le bâtiment étant toujours intact, la poutre maîtresse est encore en place.
36:24 Le souffle s'engouffre dans l'atrium et vient s'écraser contre les étages supérieurs à plus de 16 000 km/h.
36:30 Le murat comporte 8 étages de dalles de béton fixés à 9 piliers de soutien.
36:39 Mais le deuxième étage est également en contact avec la poutre maîtresse soutenant les piliers.
36:49 Ce facteur va s'avérer crucial quand le souffle de l'explosion s'engouffre à travers le bâtiment.
36:53 Eve Inman, experte elle aussi, a travaillé avec John Osterhaas dans le cadre de l'enquête.
37:01 "Les dalles de plancher me font penser à des voiles, les voiles d'un voilier.
37:08 Elles offrent une telle surface sur laquelle le souffle peut agir.
37:13 Le souffle soulève les dalles des 4 premiers étages.
37:16 L'onde de pression monte et soulève les dalles.
37:21 Les dalles sont arrachées aux piliers, puis la gravité l'emporte et tout retombe par terre.
37:26 Et ainsi, en l'espace de quelques secondes, le souffle de la poutre maîtresse est encore en place.
37:38 Et ainsi, en l'espace de quelques millisecondes, il se produit un effondrement des dalles entre les 2e et 5e étages.
37:43 Près de 100 millisecondes après l'explosion, le temps qu'il faut au cerveau humain pour reconnaître une image,
37:55 les 3e et 4e étages s'effondrent sur le 2e étage, toujours relié à la poutre maîtresse.
38:04 Sous cette charge supplémentaire, le 2e étage s'affaisse à son tour.
38:08 Toutefois, et c'est là un fait crucial, sa connexion avec la poutre maîtresse reste intacte.
38:13 Arrachée aux piliers par la dalle tombante au sol, la poutre maîtresse est entraînée à l'intérieur du bâtiment.
38:18 Ma théorie est la suivante.
38:22 Quand les dalles de plancher se sont écrasées au sol, elles ont entraîné la poutre maîtresse à l'intérieur et la poutre a basculé.
38:30 Quand la dalle du 2e étage s'est effondrée et est tombée dans les débris,
38:34 elle est venue appuyer sur le bord supérieur de la poutre maîtresse et rien ne peut résister à cette force.
38:39 100 millisecondes après l'explosion.
38:42 La dalle de plancher entraîne la poutre maîtresse dans sa chute.
38:47 200 millisecondes après l'explosion.
38:52 En tombant, la poutre déclenche ce que les ingénieurs appellent un effondrement progressif.
38:59 Un effondrement progressif est un effondrement qui se propage au-delà de la zone de dégâts initiales.
39:05 Une seconde après l'explosion.
39:08 L'effondrement progressif commence à détruire le bâtiment fédéral Alfred Meurat.
39:13 On pousse un domino, il tombe et il renverse le domino suivant et ainsi de suite et on obtient cette réaction en chaîne progressive.
39:20 Dans la structure du Meurat, c'est cette poutre maîtresse qui est l'élément principal, le domino.
39:28 Elle soutient les piliers qui à leur tour soutiennent les 7 étages du dessus.
39:31 Sa chute fragilise irrémédiablement les étages supérieurs et le bâtiment commence à s'effondrer.
39:40 Il s'écoule environ 5 secondes de plus avant que la gravité ne fasse s'effondrer le bâtiment.
39:49 En 7 secondes, tout est fini.
39:53 C'est le temps que met la dalle du 9ème étage pour parcourir les 31 mètres qui la séparent du sol.
39:58 Plus de 5000 m2 de béton armé s'effondrent dans une pile de débris haute comme 2 étages.
40:04 En 7 secondes, tout est fini.
40:22 C'est le temps que met la dalle du 9ème étage pour parcourir les 31 mètres qui la séparent du sol.
40:26 Plus de 5000 m2 de béton armé s'effondrent dans une pile de débris haute comme 2 étages.
40:33 Ce n'est pas vraiment le souffle qui blesse les gens.
40:41 C'est le bâtiment.
40:43 C'est le bâtiment.
40:44 C'est le bâtiment.
40:45 C'est le bâtiment.
40:46 C'est le bâtiment.
40:47 C'est le bâtiment.
40:48 C'est le bâtiment.
40:49 C'est le bâtiment.
40:50 C'est le bâtiment.
40:51 C'est le bâtiment.
40:52 C'est le bâtiment.
40:53 C'est le bâtiment.
40:54 C'est le bâtiment.
40:55 C'est le bâtiment.
40:56 C'est le bâtiment.
40:57 C'est le bâtiment.
40:58 C'est le bâtiment.
40:59 C'est le bâtiment.
41:00 C'est le bâtiment.
41:01 C'est le bâtiment.
41:02 C'est le bâtiment.
41:03 C'est le bâtiment.
41:04 C'est le bâtiment.
41:05 C'est le bâtiment.
41:06 C'est le bâtiment.
41:07 Le plancher s'est effondré, elle seule a eu la vie sauve, car elle était assise juste
41:11 au-dessus d'un pilier, près du mur opposé à l'explosion, et restée intacte.
41:14 Je n'avais pas réalisé qu'une si petite partie du plancher n'avait pas cédé.
41:23 J'ai entendu dire que seuls 45 centimètres environ ne s'étaient pas effondrés.
41:29 Les ingénieurs savent à présent pourquoi la bombe rudimentaire de McVeigh a causé de
41:36 tels ravages, mais n'aurait-on pu éviter une telle catastrophe ? Un investissement supplémentaire
41:42 dans la construction du bâtiment aurait-il pu prévenir un tel drame ?
41:45 La question est essentielle pour qu'il n'y ait plus nulle part de 19 avril 1995, une
42:00 date qu'Oklahoma City n'oubliera jamais, et pour que la mort de 168 personnes ait au
42:05 moins servi à quelque chose.
42:06 Une nouvelle étude sismique a permis d'établir quel aurait été le comportement du Murrah
42:21 s'il avait été construit selon les normes antisismiques californiennes, des normes non
42:25 obligatoires en Oklahoma.
42:26 Ces conclusions sont surprenantes.
42:30 Elles révèlent que seul un pilier extérieur et les étages du bas auraient été endommagés.
42:35 Comme le montre cette simulation numérique, le bâtiment serait resté intact.
42:41 Pour se conformer à ces normes, il aurait fallu renforcer la totalité du bâtiment
42:48 avec une quantité bien supérieure d'armatures en acier.
42:50 Ces armatures supplémentaires auraient assuré la cohésion du bâtiment et empêché que
42:56 la poutre maîtresse ne lâche.
42:57 L'effondrement progressif n'aurait jamais eu lieu.
43:00 Cette mesure aurait coûté moins de 1% du budget de construction initiale du bâtiment,
43:09 soit près de 100 000 dollars.
43:10 L'étude suggère que 4 victimes sur 5 auraient pu être épargnées.
43:16 Mais hélas, en 1977, année de construction du Murrah, personne n'aurait pu imaginer
43:24 qu'il serait un jour la cible d'une attaque terroriste.
43:27 Les survivants de ce terrible jour d'avril emportent aujourd'hui encore les cicatrices.
43:35 6 enfants seulement ont survécu, dont le petit-fils de Deloris Watson.
43:47 Rongée par l'angoisse, elle a veillé de longues heures auprès de l'incubateur de
43:53 son petit-fils.
43:55 Pendant 9 ans, il a vécu avec un tube de trachéotomie dans la gorge, l'aidant à respirer.
44:01 Celui-ci n'a été enlevé qu'en 2003.
44:04 J'avais dit un jour qu'une fois le tube enlevé, il pourrait enfin passer du 19 avril
44:12 au 20 avril.
44:13 Mais chaque matin, quand cet enfant se regarde dans la classe, il a les cicatrices en face
44:18 de lui.
44:19 Lors de l'effondrement des bureaux du deuxième étage, Florence Rogers a perdu 18 de ses
44:25 33 collègues de la société de crédit mutuel.
44:27 Ce n'est plus pareil et ce ne sera jamais plus pareil.
44:35 Ça change votre vie à jamais.
44:39 Elle a recruté de nouveaux collaborateurs et remis sur pied la société avant de prendre
44:45 sa retraite.
44:46 En tombant, les dalles ont tué la mère de Dana Bradley, son fils et sa fille âgée
44:58 de 3 ans.
44:59 Dana a survécu à l'amputation de sa jambe.
45:03 Après des mois de traitement, elle s'est finalement bien rétablie.
45:06 Je me suis dit je marche.
45:15 J'avançais toute fière dans le couloir.
45:19 J'adorais ça.
45:20 Plus je voulais marcher, plus j'avais envie de vivre.
45:24 Les vestiges du Murat ont été détruits cinq semaines après l'attaque.
45:33 Cinq ans plus tard, le site a rouvert et abrite aujourd'hui un monument commémoratif en
45:46 souvenir des 168 personnes qui ont péri ce jour là.
45:48 Le site commémore l'instant précis où la vie de tant de personnes a basculé.
45:55 La route sur laquelle le camion s'était garé a disparu.
46:00 Elle a été remplacée par un lac.
46:02 On a disposé autant de chaises qu'il y a eu de victimes.
46:07 Hommes, femmes et enfants.
46:13 De l'autre côté de la rue, un nouveau bâtiment fédéral a ouvert en 2003.
46:20 Ultramoderne, l'architecture tient compte des enseignements du 19 avril.
46:28 Cela n'a aucun sens de reconstruire le bâtiment après ce qui s'est passé si les gens risquent
46:36 d'être tués à l'intérieur.
46:38 Le but, c'est de sauver des gens.
46:40 Le hall d'entrée qui a canalisé le souffle de l'explosion au sein du Murat est désormais
46:46 protégé par des plaques d'acier de 2 cm d'épaisseur.
46:49 Le verre appartient à une nouvelle génération de matériaux conçus pour résister aux explosions.
46:55 Mais la mesure la plus efficace pour éviter que la tragédie ne se répète est également
47:02 la moins coûteuse.
47:03 Des bornes ultrasolides ont été disposées tout autour du bâtiment, de sorte que personne
47:09 ne peut se garer à proximité.
47:11 Cette simple mesure aurait empêché Timothy McVeigh de conduire jusqu'au bâtiment fédéral
47:17 et limiter les dégâts consécutifs à l'explosion.
47:19 Timothy McVeigh a été reconnu coupable de meurtre et exécuté par injection létale
47:27 le 11 juin 2001, 74 mois après que sa bombe ait tué 168 personnes.
47:32 Mais hélas, il est très difficile d'empêcher un terroriste déterminé de prendre pour
47:41 cible des innocents.
47:42 La plupart des immeubles de bureaux du monde entier sont aussi vulnérables que le Meuras.
47:52 Si une bombe éclatait à proximité, il se comporterait de façon tout aussi catastrophique
47:57 que le Meuras, en ses 7 secondes fatidiques, à 9h02, le 19 avril 1995.
48:04 [Bruit de moteur]