Malte : 10ème Sommet des pays du Sud de l’Union européenne (Med9)

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Transcript
00:00 Jeannette Zuss nous a rejoint sur ce plateau.
00:03 Bonsoir.
00:04 Vous êtes chercheuse au Comité d'études des relations franco-allemandes auprès de
00:08 l'IFRI, l'Institut français des relations internationales.
00:11 Première question, qu'est-ce qui les ressortit concrètement des discussions qui ont eu lieu
00:15 aujourd'hui à Malte ?
00:16 Tout d'abord, il faut contextualiser un peu.
00:20 Il ne s'agit pas d'un conseil européen formel.
00:23 Il s'agit d'une rencontre de ces neuf pays méditerranéens, dont la France et l'Italie,
00:27 et qui ont parlé sur une panoplie de sujets qui concernent ces pays-là, pas que la migration.
00:36 Mais c'est vrai que le sujet de la migration, un peu, si vous voulez, éclipsait l'agenda,
00:40 parce que hier jeudi, au Conseil européen des ministres d'antérieur, il n'y a pas eu
00:47 un accord final sur justement cette question du pacte de migration et asile.
00:52 Donc aujourd'hui, en fait, on a eu un rappel, si vous voulez, d'un plan qui a déjà été
00:56 esquissé par la présidente de la Commission européenne, Luzarda von der Leyen, à la
01:00 mi-septembre, le 17 septembre, en plan à dix points, à mettre en œuvre pour notamment
01:07 aider l'Italie suite à la situation assez aggravée de l'Ompelousa.
01:13 Donc c'est principalement en fait un rappel de la mise en œuvre de ce plan à dix points.
01:17 Auquel ces pays sont favorables ?
01:19 Voilà.
01:20 À travers des pourpalais aussi, qui ont été organisés à trois, effectivement,
01:23 avec la présidente de la Commission, mais aussi Emmanuel Macron et Giorgia Meloni.
01:30 Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, justement, on a noté un certain rapprochement des vues,
01:35 finalement, entre deux.
01:36 Comment vous l'expliquez ? Est-ce qu'ils sont vraiment sur la même longueur d'onde ?
01:40 Non, je dirais qu'il faut clairement nuancer, sachant que les relations bilatérales franco-italiennes
01:48 étaient plutôt au point bas ces derniers temps.
01:50 Rappelons-nous que, par exemple, le ministre de l'Intérieur, Gérard Damanin,
01:54 avait encore pâlé de Giorgia Meloni comme une femme qui ne gère pas la question de la migration en mai.
02:00 Donc il y avait des propos assez brûlants.
02:02 Il y a des tensions entre les deux pays.
02:05 Je pense là à quoi on assiste.
02:08 C'est vraiment une volonté claire et pragmatique, surtout des chefs d'État,
02:12 d'un côté bien sûr la France, mais aussi de l'Amérique, qui a donné son feu vert,
02:16 comme vous l'avez déjà dit dans votre reportage, sur l'accord préalable au Conseil,
02:21 de vraiment faire avancer le pacte migration et asile de l'Union européenne.
02:25 Il s'agit un peu de trouver à tout prix ce volet en accord,
02:29 pour aussi avoir un signal fort envers les médias, envers la population,
02:35 que l'Union européenne peut finalement être prise au sérieux et acte.
02:40 Le fait que l'Allemagne donne son feu vert, ça veut dire qu'elle est du côté, finalement,
02:43 de ces pays de la Méditerranée ?
02:45 L'Allemagne a clairement souligné sa volonté à renforcer la coopération
02:50 et aider ces pays qui sont les pays de première entrée.
02:54 Après, il y a des points qui crispent encore.
02:57 Ce qui était très important pour la coalition Feu Tricolore,
02:59 dont font partie les Verts et les sociodémocrates et libéraux, notamment pour les Verts,
03:04 c'était le respect des droits de l'homme, aussi pour les mineurs, les familles et les enfants.
03:09 Et ça, c'était vraiment un point crucial, assez technique aussi,
03:11 dans les détails, dans les négociations qui ont lieu.
03:15 L'Allemagne s'est en quelque sorte inclinée devant les autres,
03:19 mais c'est aussi erroné de le dire comme ça, parce qu'elle a aussi obtenu d'autres points,
03:24 notamment en ce qui concerne la clause sur une possible instrumentalisation.
03:29 Donc ça veut dire, par exemple, quand on a des situations qu'on a déjà eues avec la Biélorussie,
03:33 donc d'autres pays tiers qui cherchent à instrumentaliser la migration,
03:38 il faudrait que le pays où arrivent les migrants
03:41 montre qu'il a fait tout ce qui est nécessaire,
03:44 tout ce qui est dans ses possibilités pour lutter contre
03:48 et seulement à ce moment-là demander l'aide des autres États membres.
03:52 Donc ça, c'est un peu un message implicite vis-à-vis d'Italie, certainement.
03:55 Donc c'était un grand autre point dans la négociation.
03:57 – On comprend que les Européens tentent, peu ou peu, de se mettre d'accord
04:03 et qu'ils finissent finalement plus ou moins à y parvenir.
04:07 Mais il y a encore un autre facteur, c'est les pays d'Afrique du Nord
04:10 qui finalement, il faut aussi les convaincre, eux, de bloquer l'immigration.
04:15 Où en sont les discussions, justement, sur ce point ?
04:17 – C'est un point très intéressant parce qu'il est vrai que le pacte migration et asile,
04:21 il porte principalement sur ce que l'Union Européenne peut faire
04:24 en ce qui est de la relocalisation en interne,
04:28 un point, une véritable pomme de discorde entre les différents États membres.
04:32 Donc une fois que les migrants ou réfugiés sont arrivés sur le sol européen,
04:37 mais la question encore beaucoup plus compliquée et pineuse,
04:40 c'est effectivement qu'est-ce qui se passe,
04:41 notamment pour ceux qui ont demandé l'asile
04:43 mais qui sont considérés comme ce qu'on appelle les "déboutés".
04:46 Et en fait, c'est toute la question de la relocalisation et du retour en fait.
04:54 Et les chiffres montrent que tous les efforts qui ont été entrepris
04:59 n'ont pas apporté les fruits.
05:00 Donc c'est très compliqué et c'est un point qui ne peut pas être réglé
05:04 seulement dans le cadre du pacte.
05:05 Donc il faut d'autres mesures supplémentaires.
05:07 C'est sur ça que ça a apporté, principalement aussi,
05:10 dans le cadre du plan à 10 points avec Von der Leyen
05:12 et aussi les pourpalais entre Macron, Mélanie et Von der Leyen.
05:15 – Merci beaucoup, merci d'être venue, Jeannette Zuss, sur ce plateau,
05:19 nous expliquer un petit peu ce qui se trame et ce qui s'est tramé à Malte
05:23 et puis effectivement lors des réunions qui ont déjà eu lieu
05:27 et qui auront lieu aussi la semaine prochaine.
05:29 Merci à vous.

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