La minute de vérité Naufrage du Herald of Free Enterprise

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Le 6 mars 1987, le ferry Herald of Free Enterprise, assurant la liaison Zeebrugge-Douvres, fait naufrage à moins de deux kilomètres du port belge. Peu après son départ, l'eau s'engouffre dans le navire par les portes arrières, mal fermées. Quelques instants suffisent pour faire chavirer le navire. Près de deux cents personnes ont péri dans cette catastrophe.
Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Salut à tous, merci d'être fidèles au rendez-vous de la Minute de Vérité,
00:17 l'émission qui décortique les moments clés d'une tragédie.
00:20 Nous sommes le 6 mars 1987 lorsque le Car Ferry britannique,
00:24 assurant la liaison entre Douvres et Zébruge,
00:26 fait naufrage à 1 km du port belge avec 500 passagers à bord.
00:30 C'est l'eau qui s'est engouffrée qui va faire chavirer le navire en quelques minutes.
00:33 Près de 200 personnes vont périr dans ce qui reste le drame maritime britannique le plus important depuis le Titanic.
00:39 Voilà comment cela s'est déroulé lors de la Minute de Vérité et c'est tout de suite sur Direct 8.
00:45 La Manche est le gloire de navigation le plus fréquenté au monde.
00:53 Des dizaines de milliers de personnes l'empruntent chaque jour en ferry pour ce qui semble une traversée de routine.
00:58 Un jour pourtant, un ferry chavire à un peu plus d'un kilomètre de son port de départ.
01:04 En 90 secondes, des centaines de personnes se retrouvent piégées dans les eaux glacées.
01:10 193 d'entre elles périssent dans la pire catastrophe maritime britannique depuis le Titanic.
01:16 Grâce à la simulation informatique, nous allons vous montrer précisément
01:20 ce qui a entraîné le naufrage du Herald of Free Enterprise.
01:24 Les catastrophes sont rarement le fruit du hasard.
01:27 Elles résultent souvent d'un enchaînement d'événements malheureux
01:30 que nous allons tenter de reconstituer dans cette Minute de Vérité.
01:34 Europe.
01:44 Belgique.
01:46 Zébruge.
01:48 [Musique]
01:56 Ce dynamique port de la mer du Nord accueille chaque jour de nombreux ferries en provenance de l'Angleterre et de l'Allemagne.
02:01 6 mars 1987, une froide journée d'hiver.
02:12 Le Herald of Free Enterprise, un car ferry de 8000 tonnes appartenant à la compagnie britannique Town Center & Seine, arrive de doux.
02:19 Il a déjà effectué des milliers de fois ce voyage de 4h30 à travers la Manche.
02:24 Le Herald a un horaire serré.
02:31 Il doit effectuer 4 traversées par jour et entre chaque voyage, il faut faire débarquer voitures et passagers,
02:37 nettoyer le bateau et procéder à l'embarquement pour la traversée suivante.
02:41 Le tout en 90 minutes.
02:43 Ce 6 mars, le Herald lutte contre la montre.
02:49 16h.
02:53 L'assistant du maître d'équipage, Mark Stanley, finit de laver le pont garage avant le retour vers l'Angleterre.
03:05 Cela fait 5h qu'il est de service, mais il fera une pause d'une heure avant que le ferry ne reparte.
03:12 Tandis que l'on s'active à bord du Herald, les passagers profitent de leurs dernières heures à terre dans les boutiques, les restaurants et les bars du bord de mer.
03:21 La plupart sont des touristes britanniques, comme Simon Osborne, un barman de 19 ans venu passer une journée en Belgique avec des amis.
03:31 On avait passé l'après-midi à faire la tournée des bars à Ostende.
03:37 C'était vraiment une bonne journée entre copains.
03:41 Il commande un dernier verre. Il sera bientôt l'heure d'embarquer sur le Herald pour rentrer chez eux.
03:48 16h30.
03:56 Une fois le pont garage lavé, Mark Stanley regagne sa cabine pour prendre sa pause.
04:03 Il ne devra retourner sur ce même pont que quelques instants avant l'appareillage à 18h.
04:10 Sur la passerelle, le commandant David Leary, 10 ans d'expérience.
04:15 Il vérifie son itinéraire à travers la Manche pour ce qui va être sa deuxième traversée de la journée.
04:21 A 17h, voiture et camion commencent à franchir les gigantesques portes avant du Herald menant au pont garage inférieur.
04:34 Les billets ont été vendus à tarif réduit. Le ferry sera donc plein et l'équipage n'a qu'une heure pour effectuer l'embarquement.
04:41 Une fois le niveau inférieur complet, on commence à remplir le niveau supérieur.
04:49 Mais il y a un problème. La rampe d'accès n'atteint pas le pont garage supérieur.
04:58 Pour combler l'écart, le commandant doit abaisser le bateau.
05:03 Pour cela, il pompe de l'eau de mer dans ses balastes.
05:06 Au bout de 30 minutes, le ferry s'est enfoncé d'un mètre dans l'eau.
05:13 Le chargement du pont garage supérieur peut enfin commencer.
05:16 De nombreux passagers ont profité des billets à tarif réduit. Ce soir, ils sont 459 à bord.
05:32 17h30. Michael et Maureen Bennett, leur fille de 20 ans, Teresa, et son petit ami s'apprêtent à rentrer chez eux après une journée au bord de la mer.
05:40 Teresa a organisé cette sortie pour fêter une occasion spéciale.
05:46 C'était notre anniversaire de mariage le 1er avril et Teresa nous a offert ce voyage.
05:53 On s'est promenés sur le port d'Austan. On a fait les boutiques. On a passé une excellente journée.
06:01 17h45. 15 minutes avant le départ.
06:05 L'équipage s'efforce de finir à temps l'embarquement du pont garage supérieur.
06:12 Responsable du chargement, l'officier en second, Leslie Sabol, est sous pression.
06:16 Les horaires sont si serrés que le moindre retard peut se répercuter sur toutes les traversées suivantes.
06:21 Le membre d'équipage, Lee Cornelius, est en train de se débrouiller.
06:26 C'est toujours l'urgence à la fin. Les voitures arrivent juste avant le départ et s'entassent dans le ferry.
06:30 17h57.
06:42 L'embarquement est enfin terminé, mais il est trop tard. Le Herald ne partira pas à l'heure ce soir.
06:51 Lee Cornelius tend la chaîne de sécurité en travers des portes à ventes.
06:54 L'officier en second, Sabol, annonce au commandant Larry que l'embarquement est terminé.
07:02 Bien. Embarquement terminé. Bien reçu.
07:04 Puis, il part rejoindre son poste sur la passerelle.
07:07 À vos postes. Le Herald of Free Enterprise va quitter le port. Prêt pour l'appareillage ?
07:12 Le Herald de Free Enterprise est en train de partir.
07:17 Le Herald de Free Enterprise va quitter le port. Prêt pour l'appareillage ?
07:20 On appelle tous les hommes d'équipage à leur poste de manœuvre.
07:23 Lee Cornelius quitte le pont-garage.
07:26 18h05.
07:37 Le capitaine Larry met en marche les 3 moteurs de 9000 chevaux.
07:46 Il part 5 minutes plus tard que prévu. Mais la manche est calme, avec une légère brise.
07:50 Il pourra peut-être rattraper son retard pendant la traversée.
07:53 Michael et Maureen Bennett vont manger à la cafétéria aménagée sur le pont passager.
08:02 L'atmosphère est au beau fixe.
08:06 L'ambiance était détendue. Tout le monde avait passé une bonne journée.
08:14 Teresa et son petit ami sont aussi sur le pont passager, dans le salon bar.
08:18 On a commandé un verre et on est resté assis à parler de la traversée de retour.
08:26 Je n'aime pas voyager sur de gros bateaux et ça me faisait quelque chose d'être là.
08:31 Le Herald quittera bientôt le port de Zébruge pour se diriger vers les eaux glaciales de la mer du Nord.
08:43 Simon Osborne laisse ses amis à la cafétéria et se rend à l'espace boutique pour acheter un parfum pour sa petite amie.
08:48 18h24.
08:56 Alors que le ferry s'approche de l'avant-port, le commandant Lerry accélère à 18 nœuds, la vitesse maximale autorisée.
09:04 Les passagers sont heureux de savoir qu'ils seront bientôt chez eux.
09:11 Mais soudain...
09:12 Le ferry fait une brusque embardée, déséquilibrant Simon Osborne.
09:19 Brusquement, il y a eu une grosse secousse. Une femme s'est tournée vers moi, elle s'est mise à crier.
09:25 Dans la cafétéria, les passagers ne s'inquiètent pas outre mesure.
09:35 Michael Reynolds, un fonctionnaire britannique, se remémore la scène.
09:41 Les gens ont crié "à votre santé" avec un sens de l'humour typiquement britannique.
09:44 Le bateau se stabilise et tout rentre dans l'ordre. Les passagers retournent à leurs occupations.
09:51 Mais en bas, sur le pont-garage, il se passe quelque chose d'anormal.
10:07 Le Herald of Free Enterprise se trouve à présent à un peu plus d'un kilomètre du port de Zébruge.
10:11 Il commence à dévier de son cap.
10:17 Le commandant Lerry tente de redresser la barre, mais le ferry ne répond pas.
10:22 Sur le pont E, le pont-garage inférieur, un membre d'équipage alerte l'un des commissaires de bord adjoint.
10:31 Il y a un gros problème.
10:34 De l'eau.
10:36 Elle se déverse dans l'escalier depuis le niveau supérieur.
10:39 Le commissaire de bord adjoint se précipite sur le pont passager où se trouve une radio.
10:46 Il tente désespérément de joindre la passerelle, mais personne ne répond.
10:52 18h28.
11:05 Un choc énorme secoue le ferry.
11:07 Cette fois, le bateau s'incline de 30 degrés vers la gauche.
11:10 Avant que le commandant Lerry puisse envoyer un Mayday, il est projeté à terre et le choc lui fait perdre connaissance.
11:18 Dans la cafétéria, Michael et Maureen Bennett s'efforcent de se raccrocher à leur table.
11:26 C'est comme si quelqu'un tirait le tapis sous vos pieds.
11:32 Vous ne pouvez vous tenir à rien.
11:34 Soyez prudents.
11:35 Le bateau de 8000 tonnes bascule sur lui-même.
11:41 Simon Osborne perd l'équilibre.
11:46 Je me suis mis à glisser.
11:49 C'est comme si tout se retrouvait chamboulé.
11:51 La seule chose qui m'a permis de me retenir, c'est que la table était fixée au sol.
11:56 Si elle avait bougé, j'aurais été remporté.
11:58 Le Herald chavire dans un terrible grincement.
12:03 Les hublots se brisent sous la pression de l'eau qui s'engouffre dans le bateau.
12:07 Je suis resté figé sur place à regarder ce mur d'eau qui arrivait sur moi.
12:16 Et je me suis dit, tu vas mourir.
12:19 Le bateau coule et tu vas mourir.
12:21 Des trompes d'eau envahissent le ferry.
12:29 C'est comme si on vous arrosait avec une lance d'incendie.
12:34 Vous êtes repoussé en arrière.
12:36 La femme de Michael, Maureen, ne sait pas nager.
12:50 Il tente désespérément de lui maintenir la tête hors de l'eau.
12:53 Mais le courant est si fort qu'il a du mal à la retenir.
12:57 J'étais vraiment paniquée. J'étais sûre que j'allais mourir.
13:01 Je tenais Maureen par son soutien-gorge et ses vêtements de toutes mes forces.
13:07 C'était la seule façon de la retenir, sinon elle aurait été emportée.
13:12 Tout le côté gauche du ferry s'enfonce dans la mer du Nord,
13:20 ne laissant que son flanc droit visible au-dessus de l'eau.
13:23 Par chance, le bateau se couche sur un banc de sable.
13:26 Cela l'empêche de couler plus bas, du moins temporairement.
13:33 A l'entrée du port, le navire belge Sanderas est en train de draguer le chenal de navigation.
13:47 Il est en train de se faire couler.
13:49 Le navire belge Sanderas est en train de draguer le chenal de navigation à environ 1 km du Hérald.
13:55 L'équipage voit les lumières du Hérald clignoter, puis s'éteindre.
14:01 Ils avertissent le maître de port, Guido Derouder.
14:16 Derouder lance immédiatement un SOS, demandant à tous les navires qui naviguent à proximité de porter secours au Hérald.
14:23 André Pape est le capitaine du remorqueur Seahorse.
14:29 Dès qu'il reçoit la peine, il file sur les lieux avec ses 4 hommes d'équipage.
14:42 A l'intérieur du Hérald, plus de 500 passagers et membres d'équipage luttent contre la mort.
14:48 Michael Bennett s'efforce de maintenir la tête de sa femme Maureen hors de l'eau glacée.
14:55 Leur fille Teresa se retrouve seule dans une autre partie du bateau.
15:04 En se remplissant d'air, son blouson de cuir fait office de bouée de sauvetage.
15:12 Les passagers qui se débattent dans l'eau s'agrippent à elle pour ne pas couler.
15:16 Vous sentez des gens s'accrocher à votre blouson, à votre pantalon en essayant littéralement de grimper sur vous.
15:25 Le plus atroce, c'est d'avoir quelqu'un qui se tient à vous et de le sentir brusquement lâché prise.
15:38 Les survivants affrontent à présent un autre ennemi mortel, l'hypothermie.
15:42 Vous commencez à vous demander si vous allez vous en sortir ou mourir.
15:47 Les eaux de la mer du Nord ne sont qu'à quelques degrés au-dessus de zéro.
15:53 A cette température, la plupart des gens perdent conscience en 20 minutes.
15:57 Mets des relais, mets des relais, mets des relais !
16:03 Hostante, hostante, mets des ! Message numéro un.
16:06 Mets des, message numéro un.
16:09 Une cloison de verre piège Michael Reynolds.
16:12 Pour maintenir sa tête hors de l'eau, il est monté sur le bras d'un fauteuil boulonné au sol.
16:18 Le niveau de l'eau continue de monter rapidement.
16:23 Je n'avais pas plus de 40 ans.
16:28 Je me souviens avoir pensé, si le bateau continue à s'enfoncer, c'en est fini pour moi.
16:32 18h40, 12 minutes après le naufrage.
16:43 Le Seahorse arrive à la rescousse.
16:51 Le bateau est en train de s'enfoncer.
16:56 Il arrive à la rescousse.
16:58 L'équipage casse des vitres pour secourir les passagers pris au piège.
17:04 18h43, 15 minutes après le naufrage.
17:14 L'eau cesse enfin de monter.
17:24 La poupée Bennett ignore où sont ses parents et son petit ami.
17:26 Elle grelotte dans une eau à 3 degrés.
17:29 L'eau est des glaciales. Tout votre corps est paralysé.
17:36 Si elle n'est pas secourue dans les 5 minutes, elle risque de perdre connaissance.
17:43 Et la noyade sera alors inéluctable.
17:53 Sur la poupée, ses parents luttent aussi contre le froid.
17:56 35 minutes après le naufrage, les hélicoptères des gares de côte commencent à élitreiller des survivants.
18:06 Et d'autres bateaux arrivent sur la zone pour porter secours.
18:09 Des plongeurs se présentent pour offrir leur aide.
18:12 Il est extrêmement risqué de plonger sur un bateau instable, mais ils savent qu'ils sont la seule chance des survivants.
18:21 Le plongeur belge Piet Lagaste travaille pour une société de sauvetage en mer.
18:24 Il se ferait un chemin parmi les corps et les débris à la recherche de survivants.
18:28 Quelqu'un de vivant ici ?
18:30 Avec nos lampes, on pouvait voir des gens qui bougeaient.
18:36 Il y en avait aussi qui étaient immobiles, probablement morts.
18:39 On allait vers ceux qui bougeaient, qui levaient les bras, ou qui appelaient parce qu'on savait qu'ils étaient vivants.
18:46 Ils étaient vivants ?
18:47 Plus loin, sur le pont passager, Simon Osborne est tout seul.
18:55 Il ne voit aucun de ses amis.
18:57 Après les cris, un silence pesant s'installe.
19:00 Il y avait des gens qui criaient, mais à mesure que le temps passait, j'en entendais de moins en moins.
19:15 Entre temps, un plongeur arrive jusqu'à Michael et Maureen Bennett.
19:18 Le couple est épuisé et transie.
19:23 Les sauveteurs leur envoient une corde.
19:26 Il était temps. Au moment où on la hisse hors du ferry, Maureen perd connaissance.
19:32 Michael Reynolds, lui, est toujours piégé derrière la cloison de verre.
19:43 Il entend loin des sauveteurs, mais eux ne peuvent pas le voir.
19:45 Puis, une lueur d'espoir.
19:47 Un plongeur apparaît de l'autre côté de la vitre.
19:50 Il a frappé plusieurs fois la cloison et elle a fini par se briser.
19:56 Simon, épuisé, entend un bruit de verre.
20:07 Réalisant que les secours sont proches, il nage dans cette direction.
20:12 Un plongeur l'aperçoit.
20:14 C'était bizarre de me sentir hisser hors du bateau.
20:22 Je me suis complètement laissé aller. J'étais profondément choqué.
20:26 21 heures.
20:36 Deux heures et demie après le nôtre, le bateau est en route.
20:40 Deux heures et demie après le naufrage.
20:42 Les plongeurs continuent de retrouver des survivants, mais les cadavres se font de plus en plus nombreux.
20:49 23 heures 30.
20:55 Le plongeur Pete Lagaste est sur le Hérald depuis quatre heures et demie.
21:00 Il perd tout espoir de trouver encore des survivants.
21:09 À terre, 35 ambulances font la navette vers les hôpitaux des environs.
21:12 Quelques heures plus tôt, Maureen et Michael Bennett fêtent leur 9e anniversaire de mariage.
21:20 Ils sont à présent allongés côte à côte dans une salle d'hôpital.
21:25 Tous deux sont gravement blessés.
21:28 Maureen se ronge d'inquiétude pour sa fille Teresa, toujours forte et disparue.
21:32 Je me faisais un sang d'encre. Je ne pouvais pas me sortir ça de la tête.
21:38 Où est-elle ? Où est-elle ?
21:40 2 heures 45 du matin.
21:47 Plus de 8 heures après le naufrage.
21:50 La marée monte rapidement et des courants dangereux se forment à l'intérieur du ferry.
21:56 Les opérations de sauvetage doivent être suspendues jusqu'à l'aube et la marée descendante.
22:04 Il n'y a plus aucune chance de retrouver des survivants.
22:07 Des amis et des familles qui ont été séparés lors du naufrage apprennent la mort de leurs proches.
22:12 Pour d'autres, l'attente angoissante continue.
22:19 8 heures après le naufrage, Maureen est toujours sans nouvelles de sa fille.
22:32 Elle questionne inlassablement médecins, infirmières et journalistes.
22:36 Enfin, l'aumônier de l'hôpital s'approche de son lit.
22:42 J'ai une bonne nouvelle. Je viens d'apprendre qu'elle est vivante. Elle va bien.
22:46 Elle est vivante ! Teresa est vivante ! Teresa !
22:51 Oh, merci !
22:53 J'étais si heureuse que j'en ai pleuré. On est devenus des amis.
23:00 J'étais si heureuse que j'en ai pleuré. On était tellement heureux.
23:03 Contre toute attente, Teresa a survécu une heure dans l'eau glacée.
23:09 Elle est blessée, mais ses jours ne sont pas en danger.
23:13 Son petit ami Marc a lui aussi été secouru à temps.
23:18 La nouvelle de la catastrophe fait le tour du globe.
23:22 Drame en mer. Une gigantesque opération de sauvetage est en cours au large de la Belgique.
23:28 Des centaines de personnes sont portées disparues après le naufrage d'un car ferié dans les eaux glacées de la Manche.
23:33 L'ampleur de la tragédie secoue le monde entier.
23:38 Le premier bilan fait état de 150 morts,
23:45 ce qui fait de ce naufrage le pire accident maritime britannique depuis le naufrage du Titanic en 1912.
23:52 Alors que le jour se lève, on apprend que certains ont fait preuve de courage et d'héroïsme.
23:56 Un passager a servi de pont humain pour permettre à d'autres de sortir du bateau.
24:04 Un chauffeur de camion a sauvé une fillette de 5 ans dont toute la famille a disparu.
24:17 Le drame est incompréhensible.
24:21 Comment un bateau moderne de 8000 tonnes naviguant dans des conditions idéales a-t-il pu chavirer en seulement 90 secondes à un peu plus d'un kilomètre du port ?
24:30 Le Herald bat en pavillon anglais. Le ministère britannique des transports se charge d'engager les enquêteurs.
24:37 Le port de Herald est un des plus grands portes de transports britanniques.
24:42 Le Herald bat en pavillon anglais. Le ministère britannique des transports se charge d'engager les enquêteurs.
24:47 Jan Dand, l'un des principaux architectes navals du pays, enquête sur les accidents en mer depuis 32 ans.
24:57 Il est stupéfait par l'ampleur de la tragédie.
25:01 C'était sans doute l'une des pires catastrophes sur lesquelles j'ai enquêté.
25:07 Des gens étaient montés dans ce ferry et s'étaient retrouvés 20 minutes plus tard en train de lutter contre la mort.
25:12 Jan Dand doit découvrir ce qui s'est passé dans la soirée du 6 mars afin qu'un tel drame ne se reproduise jamais.
25:21 En retraçant le fil des événements et en analysant en détail l'enquête qui a été faite, nous allons vous révéler ce qui a provoqué le naufrage du Herald of Free Enterprise.
25:36 La simulation informatique va vous emmener là où aucune caméra ne peut aller, au coeur de la catastrophe.
25:43 - Accès vers Zébruge.
25:51 L'équipe sait que le Herald est venu se coucher sur un banc de sable à 1 km de l'entrée du port.
25:57 Il existe plusieurs de ces obstacles sous-marins juste au large de Zébruge.
26:05 Pour les éviter, les bateaux suivent un chenal balisé de 900 m de large que les autorités portuaires font draguer en permanence.
26:12 Le Herald a-t-il percuté le banc de sable, ce qui aurait endommagé ses portes d'embarquement.
26:20 Les enquêteurs découvrent que les autorités portuaires de Zébruge suivent tous les ferries au radar jusqu'à environ 3 km du port.
26:29 Les données radar montrent que le Herald a dévié de sa trajectoire au dernier moment, mais qu'il n'a pas percuté le banc de sable.
26:40 En fait, il s'est posé dessus au moment où il a chaviré.
26:46 Le bateau a changé de cap parce qu'il avait déjà un problème.
26:57 Loin d'avoir causé sa perte, le banc de sable a empêché le ferry de se retourner complètement, sauvant ainsi de nombreuses vies.
27:04 L'hypothèse selon laquelle les portes avant auraient été endommagées par une collision est abandonnée.
27:14 L'interrogatoire des employés portuaires de service le soir du drame fait apparaître une nouvelle piste.
27:26 Le maître de port, Guido Derrouder, rapporte un étrange appel émanant du capitaine du dragueur Sandaras, 20 minutes après que le Herald a quitté le port.
27:35 Il m'a dit qu'il voyait des lumières et qu'il pensait que les portes étaient encore ouvertes.
27:40 Il pouvait voir des voitures et des camions par l'ouverture.
27:43 La nouvelle fait l'effet d'un coup de tonnerre.
27:50 Le Herald aurait apparemment quitté le port sans avoir fermé ses portes d'embarquement.
27:55 Comment cela a-t-il pu arriver ?
28:03 Les enquêteurs interrogent les matelots survivants qui travaillaient sur le pont garage ce soir-là.
28:08 Ils apprennent que c'est l'officier en second, Leslie Sable, qui est chargé de superviser l'embarquement des véhicules.
28:20 Celui-ci a aussi pour mission de les faire embarquer le plus vite possible, pour pouvoir partir à l'heure.
28:25 Sinon, il risque de se faire réprimander par sa hiérarchie.
28:29 C'était un marché sur lequel il était difficile de faire de gros bénéfices et la clé du succès était de réduire les temps de rotation.
28:41 H moins 30 minutes.
28:46 Les enquêteurs apprennent que ce soir-là, Sable est visiblement sous pression.
28:49 Vu le tarif spécial offert sur les billets, le pont garage sera plein à craquer.
28:55 Tandis que la dernière voiture entre dans le ferry, un appel retentit dans les hauts parleurs.
29:15 Les membres de l'équipage doivent rejoindre leur poste de manœuvre pour le départ.
29:19 La dernière tâche de l'équipe en est lue sur le pont garage et de tendre une chaîne en travers des portes avant.
29:24 L'officier en second, Leslie Sable, se dépêche de gagner la passerelle.
29:31 Le bateau a déjà 5 minutes de retard.
29:33 Il est le dernier à quitter le pont inférieur.
29:42 L'appel par haut-parleurs signifie aussi qu'il faut fermer les portes d'embarquement à l'aide d'une commande hydraulique située sur le pont garage.
29:48 La responsabilité de cette mission cruciale incombe au maître d'équipage adjoint, Mark Stanley.
29:56 Mais lorsqu'ils interrogent Mark Stanley, les enquêteurs sont atterrés par ce qu'ils apprennent.
30:08 Au moment où il aurait dû être en train de fermer les portes avant, Mark Stanley dormait toujours dans sa cabine.
30:13 Il avait prévu de faire une petite sieste et n'a pas entendu l'appel.
30:19 L'enquête avance, mais une question intrigue les enquêteurs.
30:34 Pourquoi aucun membre d'équipage n'a-t-il remarqué que les portes étaient ouvertes et donné l'alarme ?
30:38 Les enquêteurs apprennent alors que la fermeture des portes se fait au petit bonheur, comme le raconte Lee Cornelius.
30:44 Parfois, quand on avait fini l'embarquement, l'un de nous fermait les portes, mais là, ça n'a pas été le cas.
30:53 On les a laissées ouvertes en supposant que Mark allait venir le faire.
31:02 Les portes sont restées ouvertes parce que le maître d'équipage adjoint dormait et que ce soir-là, personne n'a fait le travail à sa place.
31:09 La procédure de fermeture des portes est loin d'être infaillible.
31:16 Ce travail est la responsabilité de Mark Stanley, mais il doit être vérifié par l'officier en second, Leslie Sabo.
31:27 Or, dans la course contre la montre, pour respecter l'horaire, il est courant que Sabol quitte le pont garage avant que les portes soient refermées.
31:34 L'officier qui aurait dû effectuer cette vérification devait aussi se trouver sur la passerelle au même moment, ce qui était manifestement impossible.
31:45 Jan Dand et son équipe découvrent un autre défaut majeur dans le système.
31:52 Le commandant ne peut pas voir les portes d'embarquement depuis la passerelle et à moins qu'on ne l'informe du contraire, il suppose automatiquement qu'elles sont fermées.
32:00 H - 23 minutes.
32:11 Le commandant Lerry sort du mouillage numéro 12.
32:15 Il ignore que les énormes portes avant sont toujours ouvertes.
32:21 [Musique]
32:27 C'est donc à la suite d'une erreur humaine et d'une erreur de conception du système que le ferry a appareillé avec ses portes avant ouvertes.
32:35 Mais cela n'explique pas pourquoi le Hérald a chaviré.
32:45 L - Une des grandes questions, c'était comment autant d'eau avait pu entrer alors que le pont garage était à 3 mètres au-dessus de l'eau et que la mer était calme.
32:52 Il faudrait des milliers de tonnes d'eau pour faire chavirer un bateau de la taille du Hérald.
33:04 Or, ces portes d'embarquement sont situées à près de 3 mètres et demi au-dessus de la ligne de flottaison.
33:13 Par mer calme, elles devraient donc être largement hors d'atteinte des vagues.
33:17 Les enquêteurs apprennent que 4 ans plus tôt, le navire jumeau du Hérald est lui aussi parti de Douvres avec ses portes ouvertes.
33:28 Pourtant, il est arrivé à bon port sans incident.
33:34 Cela confirme leur soupçon.
33:41 Avec les portes ouvertes, le Hérald aurait dû traverser la Manche sans problème.
33:45 Que s'est-il passé ?
33:47 Jan Dand commence à analyser les facteurs qui auraient pu réduire l'espace entre les portes et la ligne de flottaison.
34:08 Le port de Douvres casé Bruges, la rampe d'accès pose problème.
34:11 Elle n'est pas assez longue pour atteindre le pont garage supérieur.
34:19 Le commandant Lerry doit remplir le balast avant d'eau de mer pour que le Hérald soit à la bonne hauteur.
34:26 Le ferry se trouve donc un mètre plus bas dans l'eau à l'avant.
34:37 L'espace entre les portes et la ligne de flottaison n'est plus que de 2 mètres et demi.
34:41 Le port de Zébruges est relativement peu profond, 15 mètres et demi seulement.
34:50 Jan Dand a l'intuition que ce détail a son importance.
34:58 Lorsqu'un bateau avance, il se forme sous la coque une zone de basse pression qui le fait s'enfoncer à l'avant.
35:07 En pleine mer, l'effet est peu marqué, mais Jan Dand découvre grâce à des tests qu'il s'amplifie lorsque le bateau se trouve en eau peu profonde.
35:16 Quand l'eau est aspirée dans l'espace étroit entre le bateau et le fond de la mer, elle jaillit de dessous la coque plus rapidement.
35:22 Cette poussée crée une zone de basse pression sous le bateau qui le tire encore plus vers le bas.
35:30 Quand le Hérald prend la mer ce 6 mars, l'espace entre les portes avant et la ligne de flottaison n'est donc plus que d'un mètre et demi.
35:36 Naviguer dans ces conditions est certes risqué, mais cela ne devrait pas être suffisant pour que le ferry chavire.
35:44 Comment une telle quantité d'eau a-t-elle pu entrer dans le pont-garage ?
35:52 Il n'y a qu'une façon de le découvrir.
35:59 Voyage numéro 12, port de Zébruge, 10 mai 1987.
36:02 Neuf semaines après le drame, Jan Dand effectue une expérience capitale à bord du navire jumeau du Hérald, le Pride Offrey Enterprise.
36:11 Il va reconstituer le voyage fatidique du Hérald.
36:15 Les ballastes du Pride sont remplies à l'identique.
36:21 La météo et la marée sont les mêmes.
36:25 Le car ferry traverse le port de Zébruge à une vitesse d'appareillage normale de 10 à 15 nœuds.
36:30 Ses portes avant se trouvent à un mètre et demi au-dessus de la ligne de flottaison, comme le Hérald.
36:41 En avançant, il crée une vague d'étrave, mais celle-ci arrive bien en dessous des portes.
36:52 Jan Dand peut voir la taille qu'atteint la vague d'étrave quand le bateau accélère.
36:56 Une batterie de caméra filme la vague sous tous les angles.
37:00 A 16,9 nœuds, la vague se brise en dessous des portes et retombe en s'éloignant du bateau.
37:12 Jan Dand demande au commandant d'accélérer l'allure.
37:21 Le bateau avance maintenant à 17,4 nœuds.
37:24 L'accélération a un effet immédiat.
37:28 Non seulement la vague d'étrave grossit, mais surtout, elle change de direction.
37:37 Au lieu de retomber loin du bateau, elle remonte en arrière, vers les portes.
37:41 Cependant, elle ne fait encore que deux mètres et demi de haut.
37:47 Pas assez pour inonder le pont-garage.
37:49 Mais Jan Dand pense que le Herald allait plus vite encore en sortant du port.
37:56 Il fait augmenter l'allure d'un demi-nœud pour atteindre 18 nœuds, la vitesse maximale autorisée.
38:01 La vague augmente alors démesurément.
38:08 Elle fait maintenant près de 4 mètres de haut, assez pour s'engouffrer dans les portes avant.
38:15 C'est exactement ce qui a dû se produire avec le Herald.
38:18 J'ai été horrifié de voir la quantité d'eau submergeant l'avant du bateau dans les essais en grandeur nature.
38:24 Jan Dand est un architecte naval expérimenté, mais il n'a jamais vu une vague d'étrave se comporter ainsi.
38:32 Pour essayer d'expliquer ce phénomène, il fait appel à des modèles informatiques.
38:36 Il a donc décidé de faire un test de l'eau dans les portes avant.
38:41 Pour essayer d'expliquer ce phénomène, il fait appel à des modèles informatiques et physiques.
38:45 Une fois encore, la clé se trouve dans la faible profondeur du port de Zébruge.
38:49 Comme tous les bateaux, le Herald crée une vague d'étrave plus haute en eau peu profonde qu'en pleine mer.
38:56 C'est ce qu'on appelle l'effet de haut fond, un effet qui s'accentue à mesure que le bateau prend de la vitesse.
39:10 Les modèles informatiques confirment que lorsque le Herald atteint 18 nœuds, le changement est considérable.
39:15 La vague d'étrave grossit de façon spectaculaire.
39:19 Le demi-nœud supplémentaire, combiné à la faible profondeur du port de Zébruge, a fait toute la différence.
39:30 L'une des grandes tragédies du Herald, c'est que s'il ne s'était pas trouvé en eau peu profonde,
39:37 il aurait pu continuer à naviguer un certain temps avec les portes avant ouvertes,
39:40 avec la possibilité que quelqu'un s'en rende compte et les ferme.
39:44 Ce n'était hélas pas le cas, et la vague d'étrave de près de 4 mètres s'est engouffrée directement dans les portes ouvertes.
39:52 Yann Dand calcule que 2000 tonnes d'eau ont inondé le pont garage en une trentaine de secondes.
40:01 Mais cela n'explique pas tout.
40:04 Même une telle quantité d'eau n'est pas suffisante pour déséquilibrer un bateau aussi gros.
40:08 Quel est le défaut de conception fatale qui a fait chavirer le ferry en 90 secondes ?
40:13 A ce stade de l'enquête, la succession d'événements qui ont conduit à la catastrophe du Herald of Free Enterprise a été presque entièrement reconstituée.
40:23 Seul un dernier point pose encore question.
40:30 Généralement, les bateaux sont divisés en plusieurs compartiments étanches, en dessous de la ligne de flottaison.
40:34 Le Herald, lui, a été conçu différemment.
40:39 Son pont garage est complètement ouvert, sans cloison de séparation, pour faciliter la circulation des véhicules.
40:46 Cela lui permet de rester compétitif sur un marché très concurrentiel.
40:50 Mais la grande force commerciale du Herald a hélas contribué à sa perte.
40:56 Avec 2000 tonnes d'eau sur le pont garage, le ferry est rapidement devenu instable.
41:00 En avançant, le ferry se balance naturellement d'un côté à l'autre.
41:13 L'eau a alors déferlé vers le point le plus bas, faisant jitter le navire.
41:18 Au départ, sa très grande flottabilité a été dépassée par le bateau.
41:23 Au départ, sa très grande flottabilité lui a permis de se redresser.
41:26 L'eau est un élément instable.
41:31 Elle passe d'un côté à l'autre.
41:33 Un peu comme un balancier.
41:35 A chaque nouveau balancement, l'eau a déferlé plus violemment.
41:40 Et l'inclinaison s'est faite de plus en plus importante.
41:43 Puis le bateau a fini par atteindre un point où il était incapable de retrouver son équilibre.
41:48 Pour Yamdande et son équipe, la dernière pièce du puzzle s'est mise en place.
41:52 Ils peuvent à présent reconstituer l'enchaînement exact des événements qui ont conduit au désastre.
41:58 H - 4 minutes.
42:04 Ignorant que les portes sont ouvertes, le commandant Lerry augmente la vitesse d'un bateau.
42:10 Il a donc décidé de faire un tour de la mer.
42:14 Ignorant que les portes sont ouvertes, le commandant Lerry augmente la vitesse d'un demi-noeud.
42:18 Atteignant ainsi 18 noeuds.
42:20 Dans les eaux peu profondes du port de Zébruge, cela rend la vague d'étrave beaucoup plus haute.
42:26 H - 90 secondes.
42:28 2000 tonnes d'eau envahissent le pont garage.
42:31 H - 60 secondes.
42:36 L'eau déferle à travers le pont garage.
42:39 Et les passagers ressentent une violente secousse.
42:42 À présent, l'eau commence à entraîner les voitures et les camions.
42:47 H - 30 secondes.
42:52 Le bateau se penche de 30 degrés vers la gauche.
42:56 C'est le point de non-retour.
42:59 Le ferry se couche sur le flanc, à demi submergé dans les eaux glacées de la mer du Nord.
43:08 [Explosion]
43:10 7 semaines après la tragédie, le Hérald est remorqué jusqu'au port.
43:17 Le bilan définitif est de 193 morts, parmi lesquels 38 membres d'équipage.
43:25 Les enquêteurs concluent que la catastrophe est en grande partie due à une erreur humaine.
43:35 Le commandant Larry est suspendu pendant un an, et son second, Leslie Saboe, pendant deux ans.
43:40 L'homme qui a oublié de fermer les portes, Mark Stanley, est reconnu coupable de grave négligence, mais n'est pas condamné.
43:48 D'après le rapport d'enquête, la responsabilité finale échoue au propriétaire du Hérald, la compagnie Townsend Torrensen,
43:57 à qui le ministère britannique des transports inflige une amende de 400 000 livres pour mauvaise gestion.
44:04 Les survivants, comme Simon Osborne, n'oublieront jamais cette soirée sur le Hérald d'Offrey Enterprise.
44:09 Le pire dans tout ça, ça a été la mort de mes deux amis.
44:15 A cet âge là, on ne s'attend pas à perdre deux amis proches.
44:19 J'ai dû aller voir leurs parents pour leur raconter ce qui s'est passé, et assister à leur enterrement.
44:25 C'est une expérience très dure pour un garçon de 18 ans.
44:31 C'est une expérience très dure pour un garçon de 18-19 ans.
44:34 Pour Michael et Maureen Bennett, la catastrophe a transformé leur conception de la vie.
44:43 Si on veut aller à la plage, on y va le jour même.
44:47 On n'attend pas le lendemain, parce qu'il y a bien failli ne pas y avoir de lendemain ce soir là sur le ferry.
44:52 Maintenant, on fait les choses dès qu'on en a envie.
44:57 L'ami Theresa sait que sa famille est passée à deux doigts de la tragédie.
45:01 Il y a peu de familles dont les membres ont survécu.
45:05 On a beaucoup de chance d'être en vie.
45:08 Après la catastrophe, les normes de sécurité sur les cars ferrées britanniques ont été entièrement revues.
45:17 Des caméras permettent désormais au commandant de voir les portes d'embarquement depuis la passerelle.
45:22 Et des voyants lumineux lui signalent leur fermeture.
45:27 Les compagnies de navigation doivent en outre améliorer la stabilité de leurs navires avec des éléments comme des cloisons de séparation.
45:35 Si un bateau prend l'eau, il doit pouvoir rester à flot pendant 30 minutes.
45:39 Le drame du Hérald a poussé l'industrie navale britannique à se remettre en question.
45:47 Et aujourd'hui, les nouvelles normes de sécurité mises en place sont une référence.

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