Nicolas Bosquet, délégué à la communication au conseil régional des notaires de la cour d'appel de Rennes, invité de France Bleu Armorique ce jeudi 5 octobre.
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00:00 - Il est 8h20, vous cherchez peut-être à acheter une maison, un appartement de pluie, plusieurs mois en vain.
00:04 Votre témoignage nous intéresse, venez en discuter avec nous sur France Bloire Morique.
00:08 Appelez-nous au 02 99 67 35 35 et on en parle avec votre invité Valentin,
00:13 qui va nous aider à y voir plus clair sur la santé de l'immobilier en Bretagne.
00:18 - Bonjour Nicolas Bosquet. - Bonjour.
00:19 - Vous êtes délégué à la communication au conseil régional des notaires de la cour d'appel de Rennes.
00:23 Un premier constat, d'abord, en ce moment il n'y a pas énormément de biens à vendre en Bretagne,
00:28 et pour autant les prix restent élevés.
00:30 - Absolument, au niveau des chiffres il y a deux aspects, il y a l'aspect volume,
00:34 on a constaté, mais comme de façon nationale, une baisse assez nette,
00:39 au regard des chiffres de l'an passé,
00:41 on est à environ -24, -25% globalement sur la cour d'appel par rapport à l'an passé, au deuxième trimestre.
00:47 Au niveau des prix en revanche,
00:49 on ne constate pas encore de baisse aussi nette,
00:54 heureusement d'ailleurs.
00:56 Néanmoins, on sent bien qu'il y a une amorce de baisse de prix, notamment dans les métropoles.
01:00 - Avec la réglementation sur les passoires thermiques,
01:03 qui va se durcir à court terme dès 2025,
01:07 c'est le moment selon vous de se diriger vers un logement moins cher,
01:11 quitte à mettre plus d'argent dans les travaux d'isolation, de rénovation ?
01:14 - Alors, ce marché-là a vraiment été impacté par la baisse en termes de volume et en termes de prix.
01:21 Alors aujourd'hui, la question, c'est comment je vais pouvoir rénover le bien que j'achète, passoire thermique.
01:27 Il y a beaucoup de discussions, je vois que tous les jours dans les journaux on en parle,
01:30 le gouvernement prend des positions dans un sens puis dans un autre, c'est difficile de vous répondre.
01:35 - Et dans les faits, il y a vraiment des gens qui se mettent de plus en plus à acheter des biens pour les rénover,
01:40 ou c'est qu'une illusion, c'est que du vent pour l'instant ?
01:43 - Je pense qu'au niveau des maisons d'habitation, on peut le gérer,
01:46 puisque je maîtrise mes travaux, je suis propriétaire du bien.
01:50 Au niveau des copropriétés, c'est beaucoup plus complexe.
01:52 Investir dans une copropriété, dans une passoire thermique avec les contraintes à venir
01:57 et les travaux qui doivent être gérés par l'intermédiaire de la copropriété,
02:01 le syndic,
02:03 le prêt éventuellement réalisé par le syndicat des copropriétaires, les autorisations d'urbanisme,
02:08 c'est compliqué de faire un investissement et de pouvoir visualiser cet investissement.
02:14 - Cette baisse de volume dont vous parliez, est-ce que c'est quelque chose qu'on applique également à Rennes
02:18 où le marché immobilier est dynamique tout de même ?
02:20 - Oui, absolument.
02:21 La baisse de volume est à peu près générale et équilibrée sur toute la Cour d'Appel.
02:27 - Nicolas Bosquet, délégué à la communication au Conseil régional des notaires de la Cour d'Appel de Rennes,
02:32 et l'invité de France Bloir-Moric.
02:34 - Dans ce contexte, Nicolas Bosquet, il y a une autre donnée qui rend l'achat difficile,
02:37 c'est évidemment les taux pratiqués par les banques.
02:40 Il est toujours difficile d'emprunter en ce moment ?
02:42 - Il est toujours difficile d'emprunter en ce moment.
02:44 Les taux ont été à peu près multipliés par 4 en 2 ans et demi, 3 ans.
02:48 Et les banques demandent de plus en plus d'imports personnels.
02:51 Donc la première marche est difficile à atteindre, notamment pour les primo-accédants.
02:56 Aujourd'hui, si vous n'avez pas un apport conséquent, vous n'êtes pas suivi par la banque.
03:01 C'est la raison pour laquelle le Conseil régional des notaires de la Cour d'Appel,
03:06 notamment, engage une campagne de communication au sujet de l'entraide familiale
03:10 pour inviter nos concitoyens à entrer dans les études, à venir prendre des renseignements.
03:17 Vous pouvez aider vos enfants par le biais d'un prêt, par le biais d'une donation,
03:21 pour les aider à franchir cette première marche et accéder au marché immobilier.
03:26 Vous verrez dans les journaux une jolie petite tête blonde
03:29 qui a déjà une idée très précise de son projet immobilier.
03:34 - Et alors, si on est parent et qu'on a des enfants qui cherchent à acquérir un bien,
03:37 on peut emprunter plus facilement ?
03:39 - Ça peut permettre de constituer l'apport personnel.
03:42 C'est l'idée, aujourd'hui.
03:44 Dans différents dossiers, on voit bien que si on n'a pas 20, 25, voire 30% d'apport personnel,
03:49 le dossier bancaire est bloqué.
03:51 - C'est fini de se dire qu'il faut 10% d'apport personnel par rapport aux prêtes ?
03:56 C'est quelque chose qu'on disait il y a quelques années.
03:57 Là, on est à 20, 25, vous dites ?
03:59 - En ce moment, c'est fini, oui.
04:00 L'avenir, on verra, mais en ce moment, c'est fini.
04:02 - C'est une période assez paradoxale puisqu'il n'y a pas assez de logements à Rennes
04:07 et des programmes de logements neufs sont mis en pause en ce moment.
04:09 Pourquoi ? Il n'y a pas assez de personnes pour investir et acheter ces logements ?
04:13 - Alors, on est en fin de période de loi de défiscalisation.
04:16 Donc, on peut encore investir dans le pinel,
04:19 c'est-à-dire que vous investissez dans un bien immobilier en vue de le louer,
04:23 vous obtenez un avantage fiscal.
04:25 Ce sera terminé en fin d'année.
04:27 Les promoteurs ont donc pas mal de lot sur les bras, entre guillemets,
04:32 et se désengagent d'un certain nombre de projets pour l'an prochain.
04:36 Donc, c'est vrai que le marché du neuf est particulièrement impacté par la baisse.
04:40 Les promoteurs ont acheté cher le foncier,
04:44 ont construit dans une période où le coût de construction était important.
04:48 Aujourd'hui, ils ne baissent pas leur prix, ils ont un prix de revient, évidemment,
04:52 ce qui bloque aussi pas mal le marché du neuf.
04:55 - Difficile de faire des prévisions, on l'imagine,
04:58 mais est-ce qu'on a tout de même des éléments qui permettent d'avoir la tendance pour les semaines, les mois à venir ?
05:03 Est-ce qu'on peut espérer une baisse des prix ? Vous parlez d'une amorce,
05:06 est-ce qu'on peut estimer que ça va continuer dans ce sens-là ?
05:09 - Alors, traditionnellement, l'amorce de baisse de prix,
05:12 ça commence toujours par les grandes villes, Nantraine, voire Paris, qui ruissellent sur les régions.
05:18 Et c'est vrai qu'il nous semble que dans les métropoles, il y a une amorce de baisse de prix
05:22 qu'on ne constate pas globalement au niveau régional.
05:25 Il est vraisemblable qu'on assistera à un réajustement sur l'année 2024,
05:29 qui permettrait de repartir sur des bases plus saines et normales.
05:33 Espérons-le.
05:34 - On verra donc dès le début de l'année prochaine.
05:36 Et dernière chose, du côté des résidences secondaires, cette fois,
05:39 où le marché est important sur le littoral breton,
05:42 il subit le même sort que les résidences principales ?
05:45 - Alors, la résidence secondaire est un marché qui fonctionne toujours.
05:49 Maintenant, le problème du littoral, c'est de loger, finalement, les habitants du littoral.
05:55 Sur le littoral, sont vendus les petits prix et les prix importants, actuellement.
06:01 On constate que le cœur du marché, le milieu du marché, le bien, je dirais,
06:05 à 300 000, 350 000, 250 000 euros, a beaucoup plus de mal à se vendre.
06:10 C'est lié, finalement, au niveau de prêts, des taux.
06:13 Les prix ont augmenté, les taux ont augmenté.
06:16 Ça coûte beaucoup plus cher de se loger, et ce n'est pas toujours accessible pour l'habitant local.
06:21 - D'autant que les taxes, on en a parlé notamment ces derniers jours sur France-Bermerie,
06:25 que les taxes sur les maisons secondaires augmentent dans de nombreuses communes littorales.
06:29 - Merci beaucoup Nicolas Bosquet, à vous qui êtes délégué à la communication
06:32 au Conseil régional des notaires de la Cour d'appel de Rennes.