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Les témoins de l'actu - 05/10

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00:00 A 7h51, c'est le retour de nos témoins de l'actu sur France Bleu Orléans.
00:03 Camille Penoir, on se pose une question ce matin.
00:05 Comment aider nos pompiers volontaires ?
00:07 Ils sont moins nombreux qu'il y a 15 ans et pourtant,
00:09 ils ont fort à faire avec notamment le réchauffement climatique.
00:12 Alors devenir sapeur-pompier, pourquoi pas ?
00:14 Mais il y a sûrement d'autres façons d'aider.
00:16 On en parle avec le colonel Bruno Poix,
00:18 directeur départemental adjoint des sapeurs-pompiers du Loiré.
00:21 Bonjour.
00:22 Bonjour Madame.
00:23 Et bienvenue dans le Loiré, puisque vous êtes arrivé le 1er septembre de l'Indre.
00:27 Ça va, c'est pas trop loin.
00:28 Vous n'avez pas eu trop de chemin à faire.
00:30 J'étais un voisin.
00:31 Sans forcément s'engager tout de suite chez les sapeurs-pompiers,
00:34 est-ce qu'un citoyen "lambda" peut vous aider dans vos missions ?
00:38 Tout à fait.
00:38 Tout citoyen concourt à la sécurité civile par son comportement.
00:42 Tout simplement déjà en nous appelant quand il faut,
00:47 c'est-à-dire en prévenant les secours aussi,
00:51 et puis en se formant, en pouvant se former,
00:53 alors soit au geste qui sauve,
00:55 soit encore plus simplement parfois en aidant simplement son voisin,
00:58 en s'occupant de son voisinage.
01:00 C'est la valeur de solidarité qui doit primer.
01:03 Et le fondement même des sapeurs-pompiers,
01:06 c'est entre autres cette valeur, bien sûr.
01:08 Parce que la solidarité peut parfois empêcher un appel aux pompiers.
01:11 Par exemple, si un voisin est tombé et que je peux le relever moi-même,
01:14 ça évite de vous appeler, ça évite de vous surcharger.
01:16 Tout à fait.
01:17 Nous avons un nombre très important de ce qu'on appelle de relevages, par exemple,
01:22 qui pourraient être faits par d'autres personnes que nous,
01:26 notamment le voisinage,
01:27 du moment qu'on s'occupe un peu et qu'on s'intéresse aux personnes qui nous entourent.
01:32 - Marc le disait, vous êtes de moins en moins de pompiers volontaires,
01:35 un peu moins de 2000 dans le Loiret l'an dernier,
01:37 contre 2400 environ il y a 15 ans.
01:39 Pourquoi cette chute des effectifs ?
01:42 - Alors certainement plusieurs, je dirais plusieurs hypothèses.
01:47 Tout simplement, dans le monde rural, il y a moins de travail sur place,
01:51 donc on sait que quand il faut se déplacer pour aller travailler, parfois loin,
01:58 on a moins de disponibilité et c'est plus difficile d'être sapeur-pompier.
02:02 On a aussi beaucoup plus d'occupations,
02:04 c'est-à-dire que pendant longtemps, on s'intéressait aussi fortement,
02:08 on était très attaché à son territoire, à sa commune.
02:11 Aujourd'hui, il y a plein d'occupations qui nous éloignent
02:13 et donc certaines personnes n'ont plus le temps de devenir sapeur-pompier.
02:19 La formation s'est beaucoup accrue, les risques, comme vous l'avez déjà dit,
02:22 les risques se sont accrus, donc on forme aussi nos sapeurs-pompiers
02:27 et cette formation peut aussi dérouter certaines personnes.
02:31 Donc il y a tout un tas d'hypothèses possibles.
02:33 - Vous êtes nos témoins de l'actu, venez réagir.
02:36 De l'autre côté de la télé et de la radio, 0238 53 25 25,
02:39 comment aider les pompiers de la région ?
02:41 Et dites-le nous, est-ce que vous avez déjà pensé à devenir volontaire ?
02:45 - Et on accueille Thierry Dorléan, bonjour Thierry !
02:48 - Bonjour à vous tous, bonjour mon collègue !
02:50 - Vous aviez une question, je crois, pour le colonel Bruno Poix.
02:53 - Oui, moi je ne comprends pas que les pompiers ne soient pas des professionnels majoritairement.
02:58 Je veux bien qu'il y ait des volontaires, par exemple à 20%,
03:03 mais là c'est l'inverse, c'est 20% d'engagés et puis tu restes volontaire.
03:08 Pour moi, des pompiers, ce sont des professionnels,
03:11 qui font comme il se passe dans le monde entier.
03:13 - Alors pourquoi les pompiers ne sont pas tous ou au moins en majorité professionnels ?
03:18 - Je voudrais déjà revenir, on ne peut pas dire que dans le monde entier,
03:21 les sapeurs-pompiers sont professionnels.
03:23 - Dans 200 pays, il y a quand même plusieurs catégories dans tous.
03:26 - Il y a tout un tas de modèles, en fait, quand il y a souvent un modèle qui a été érigé,
03:31 en France, le modèle de sécurité civile est basé historiquement sur le volontariat,
03:36 depuis le Moyen-Âge, donc ce n'est pas nouveau.
03:39 Et les professionnels sont arrivés, quand l'occurrence des interventions,
03:42 notamment dans les grandes villes, était telle que la personne,
03:45 la personne qui était bénévole à l'époque, ça devenait son emploi,
03:51 parce que l'occurrence des interventions était très importante.
03:54 Donc en fait compte, les pompiers, les sapeurs-pompiers professionnels,
03:57 sont arrivés après les sapeurs-pompiers volontaires.
04:01 - Et ça fonctionne, parce que certes les effectifs sont moins nombreux qu'il y a 15 ans,
04:05 mais on s'en sort chez les pompiers, on ne peut pas dire que c'est une catastrophe non plus.
04:08 - Non, alors il y a eu plusieurs...
04:10 Le maillage territorial est très important, pour revenir à ce que disait votre...
04:16 - Thierry Dorlet, notre auditeur.
04:17 - Votre auditeur, il est quand même difficile de mettre des sapeurs-pompiers professionnels
04:23 dans un centre de secours qui est très important,
04:25 il n'y a pas de centre plus important que d'autres,
04:27 tous les centres sont importants parce que c'est le maillage territorial qui est important.
04:30 Donc je rappelle, 86 centres dans le Loiret,
04:34 mais on peut très bien avoir des centres au secours
04:36 qui vont faire une centaine d'interventions par an.
04:38 C'est très important parce qu'on a dit, un arrêt cardiaque c'est 3 minutes,
04:42 donc c'est important d'intervenir très rapidement,
04:43 d'où l'intérêt de ce maillage territorial,
04:46 mais ce serait assez difficile de mettre des sapeurs-pompiers professionnels
04:50 dans des centres de secours où l'occurrence d'intervention est relativement faible.
04:54 Par contre, la solidarité du village est importante.
04:56 - Être pompier, ça implique avant tout d'être disponible,
04:59 et justement, certaines entreprises acceptent de signer des conventions avec les pompiers
05:03 pour libérer quelques jours, quelques heures à leurs salariés,
05:05 c'est le cas chez Dupré-Menuiserie à Marseillais, en Villette.
05:09 Son gérant est avec nous. Bonjour Jérémy Ferreira.
05:12 - Bonjour.
05:13 - Un de vos salariés bénéficie de cette convention,
05:15 donc il peut être mis à disposition des pompiers plus facilement.
05:17 Concrètement, comment ça se traduit dans l'entreprise ?
05:20 Il peut partir en intervention à n'importe quel moment ?
05:23 - Alors oui, exactement.
05:25 Donc mon salarié est équipé d'un bip
05:29 qui le prévient lorsqu'il y a une intervention à réaliser.
05:34 Donc quand il est...
05:36 Il est souvent à l'atelier pour des périodes de fabrication, des choses comme ça.
05:40 Donc lorsqu'il est à l'atelier ou sur la commune de Marseille en Villette,
05:45 il se rend donc disponible, il a une interface qui lui permet de se rendre disponible.
05:49 Et du coup, lorsqu'il est nécessité, il reçoit un appel sur son bip
05:53 et il part directement à la caverne pour se coopérer, et part en intervention.
05:59 - Et cette convention, elle existait avant que vous deveniez gérant de l'entreprise ?
06:02 C'était une évidence pour vous de garder ce lien avec les pompiers ?
06:06 - Bien évidemment. Alors pour plusieurs raisons.
06:08 La première raison, c'est que, comme le disait il y a quelques instants la personne qui me précède,
06:14 il est très important pour moi de garder un petit peu d'activité dans les communes.
06:19 Et les pompiers, pour moi, ça reste une activité principale
06:23 qu'il faut absolument conserver sur les communes qui sont un peu plus rurales.
06:27 Il y a aussi le fait qu'être pompier, c'est une vocation.
06:30 Et je pense que mon salarié tenait vraiment à ce que ce partenariat perdure
06:38 de façon à ce qu'il puisse exercer sa vocation, pour laquelle il est très attaché.
06:43 Et il y a aussi le fait d'avoir un pompier dans l'entreprise.
06:50 Ça je trouve ça super intéressant.
06:51 - Quelqu'un de formé chez vous, notamment à ces gestes de premier secours
06:54 dont parlait le colonel Bruno Poix.
06:57 On parle d'être disponible, c'est vrai que c'est le premier critère pour un pompier.
07:02 Là, Jérémy nous parlait de vocation de son salarié.
07:05 Pompier, c'est une vocation.
07:07 Est-ce que des fois on n'hésite pas, même si on a la vocation,
07:09 on se dit "non mais en fait j'en suis pas capable, j'ai pas le physique, j'ai pas le souffle".
07:14 Est-ce qu'il y a ce frein là aussi ?
07:16 - Oui, oui.
07:17 Juste avant de répondre à votre question,
07:18 permettez-moi de remercier les 153 employeurs publics et privés
07:22 qui ont signé des conventions.
07:23 - Il y a les collectivités également.
07:25 - Voilà, il y a des maires qui libèrent les employés communaux.
07:28 Et c'est très important, on parlait comment aider les sapeurs-pompiers,
07:31 c'est une aide fondamentale, notamment en journée.
07:34 Parce qu'aujourd'hui, là où on a de grosses difficultés, c'est en journée.
07:37 Parce que quand les gens travaillent, comme vous l'avez dit, ils ne sont pas disponibles.
07:41 D'où la nécessité de travailler, de beaucoup ces conventions qui aident.
07:46 Je remercie bien sûr ces employeurs publics et privés qui font un travail.
07:53 Ils ont aussi la vocation de nous aider et je les en remercie très chaleureusement.
07:57 Après, la difficulté pour un certain nombre de citoyens,
08:01 c'est ce modèle un peu sacré que l'on voit à la télé du sapeur-pompier,
08:05 qui est complètement dépassé, mais qui reste dans les esprits.
08:09 Parce qu'effectivement, le plus important, c'est d'être à proximité,
08:13 c'est d'être dans les communes et de pouvoir aider.
08:17 On n'a pas besoin de grands sportifs, de grands athlètes.
08:22 Il faut oser aller se renseigner.
08:26 - Oser pousser la porte de la caserne, vous êtes prêts à accueillir n'importe quelle question ?
08:32 - Même un douillet comme moi, il peut aller se renseigner.
08:35 Moi, c'est le sketch de Florence Forresti, quand je me coupe avec une enveloppe, je fais mon testament.
08:40 - On peut rentrer chez les pompiers quasiment jusqu'à 59 ans.
08:43 - D'accord. - Ça va, on est là.
08:46 - C'est très important, parce qu'on a parfois de jeunes retraités qui ont du temps libre et qui n'osent pas.
08:50 - Alors nous, on n'a plus de temps, justement.
08:52 - Mais on invite tout le monde à pousser la porte de la caserne près de chez soi.
08:55 Merci beaucoup, Colonel Bruno Cois.

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