Témoins de l'actu - 16/11

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Témoins de l'actu - 16/11

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00:00 Il est 8h moins 10, le Festival Justiciné, première édition, commence ce soir à Orléans,
00:07 ensemble jusqu'à dimanche.
00:08 Nous pourrons voir des films sur la justice.
00:10 C'est une façon d'essayer de rendre la justice plus abordable.
00:14 Est-ce que c'est une bonne idée de passer par le cinéma selon vous pour bien comprendre
00:17 comment elle fonctionne ? Que pensez-vous aussi de cette initiative ? Vous pouvez nous le
00:21 dire dès maintenant, vous êtes nos témoins de l'actu avec Clémentine et notre invitée,
00:24 nous vous attendons au 02.38.53.25.25.
00:27 On attend vos appels pour en parler avec notre invitée Christine Ennaudy.
00:31 Bonjour.
00:32 Bonjour.
00:33 Directrice territoriale de la Protection judiciaire de la jeunesse Centre Orléans,
00:37 vous êtes à l'origine de ce festival, vous en avez eu l'idée avec le président du
00:41 Tribunal judiciaire d'Orléans.
00:42 C'est quoi l'objectif de Justiciné ?
00:45 L'objectif c'est de rendre celle-ci accessible au plus grand public, démystifier parfois
00:52 son côté secret, complexe, mystérieux, voire sévère, injuste, bref, c'est mettre la justice
00:59 au cœur de la cité, c'était vraiment le projet et l'intention du président du Conseil
01:05 départemental d'accès aux droits, Julien Simon Delcroix.
01:10 Et pour ça, comment ça va se dérouler ce festival ?
01:13 Alors, nous avons fait une programmation, comme vous l'avez dit, qui commence ce soir
01:18 avec « Rien à perdre », jusqu'à dimanche soir avec « Le consentement » en bouquet
01:24 final et à la suite de chacune des projections, il y aura des acteurs de la justice mais aussi
01:31 les réalisateurs, les monteurs de films qui viendront parler du cinéma avec pour thématique
01:38 la justice.
01:39 L'idée c'est un peu de confronter les deux mondes, voir si la réalité décrite dans
01:43 les films conforme à la réalité qu'on retrouve dans les tribunaux en France ?
01:46 En tout cas, c'est favoriser les échanges avec le public sur cette thématique qui est
01:53 la justice et qui, encore une fois, paraît souvent très mystérieuse, complexe, inaccessible.
01:57 Et vraiment, c'est l'idée de populariser finalement une justice qui, si on n'est pas
02:03 directement concerné, est un monde complètement étranger.
02:07 Et pour cette première édition, vous avez choisi en particulier le thème de la justice
02:12 pour les enfants, pour les mineurs.
02:13 Pourquoi ce thème ? Est-ce que c'est lié à votre spécialité personnelle ?
02:17 Alors, évidemment, la protection judiciaire de la jeunesse s'occupe de la question de
02:22 l'enfance, mais je crois que c'était aussi dans une narration, puisqu'on espère qu'il
02:26 y aura une deuxième édition et pourquoi pas une troisième.
02:29 On se disait que démarrer finalement par le début de la vie qui est l'enfance, c'était
02:34 une manière de s'inscrire dans, comment dire, montrer que la justice finalement, elle
02:40 est là en permanence tout au long de notre vie.
02:43 Oui, c'est ça, on peut y avoir affaire du début à la fin de notre vie.
02:47 Exactement.
02:48 Et venez réagir 02 38 53 25 25.
02:51 Est-ce que la justice, c'est la question qu'on vous pose ce matin, vous semble trop
02:54 obscure, trop compliquée, trop procédurale ? Et selon vous, le cinéma est-il utile pour
02:59 nous aider à mieux comprendre comment elle fonctionne ? 02 38 53 25 25, nous attendons
03:04 vos appels tout de suite.
03:06 Attention, il vous reste trois minutes pour nous rejoindre en direct à l'antenne.
03:09 Christine Ennody, vous aimez, on le ressent, le cinéma.
03:12 C'est pour ça que vous avez choisi ce projet.
03:14 Le choix des films, comment vous l'avez effectué ? Est-ce qu'il faut qu'il soit assez crédible
03:19 pour le public, pour la justice ? Alors d'abord, on a choisi de bons films, en
03:24 tout cas sur lesquels on porte évidemment un avis positif.
03:29 Après, un festival, ça se mixte de plusieurs films avec différentes contraintes.
03:36 L'idée, c'était de pouvoir recueillir un maximum de public, donc à la fois les films
03:40 qui font l'actualité, mais aussi des films qui sont plus anciens.
03:45 On a choisi des films français et nous sommes très heureux de pouvoir faire l'avant-première
03:50 de « Rien à perdre » ce soir, qui sort dans les salles la semaine prochaine.
03:55 Donc voilà, c'est un mixte sur les différentes situations dans lesquelles les enfants peuvent
04:00 se trouver confrontés à la justice en direct ou un peu en décalé, je pense notamment
04:08 jusqu'à la garde, ou le consentement où les enfants sont au cœur des questions de
04:16 justice mais ne sont pas forcément directement concernés.
04:18 Vous parlez du consentement, justement cette adaptation en film du roman de Vanessa Springora,
04:25 le consentement du coup où elle raconte l'emprise, les viols, les abus de Gabriel Masnèf sur
04:30 elle quand elle était adolescente.
04:32 C'est une actualité qu'il fallait aborder, c'était incontournable.
04:35 Oui, c'est essentiel et d'ailleurs si on est un peu sensible à cette question-là,
04:41 on mesure à quel point il est essentiel dans notre société aujourd'hui de faire ce focus
04:47 sur l'enfance victime, vulnérable.
04:51 Et de ce point de vue-là, la secrétaire d'État, Charlotte Cobell, qui est chargée
04:56 de l'enfance, conduit un travail considérable pour familiariser finalement nous tous à
05:03 cette question de l'enfance vulnérable.
05:05 Oui, c'était essentiel que ce film soit au festival.
05:10 Et je crois que l'autrice sera présente aussi ?
05:12 Alors l'autrice, vraisemblablement oui.
05:16 C'est important qu'elle puisse venir expliquer aussi, dialoguer avec les spectateurs, parce
05:20 que le film est très dur, très graphique.
05:22 Oui, c'est vrai et il montre en fait, celui qui est mis en avance, c'est le prédateur,
05:30 l'écrivain Masnev, mais on voit bien aussi cette figure vulnérable de cette adolescente
05:35 qui finalement est pleine, s'ouvre au monde, elle vit dans un univers culturel et elle
05:44 est très, elle a la pétance, l'envie de découvrir le monde.
05:53 C'est une adolescente.
05:54 C'est une adolescente et elle tombe sur cet homme qui va abuser d'elle et l'idée c'est
06:00 bien à travers ce film aussi d'ouvrir, de mettre en garde les jeunes gens sur les risques
06:08 finalement qu'ils peuvent encourir quand ils sont dans des situations où finalement
06:14 peut-être les parents ont du mal à assurer la protection de leurs enfants.
06:19 Oui, où les parents ont pu baisser la garde.
06:21 C'est ça.
06:22 Vous vous attendez à être surprise par des questions qui pourraient venir des spectateurs,
06:27 vous vous attendez à quel genre de questions justement ?
06:29 Écoutez, on accueillera toutes les questions et on y répondra avec le plus d'ouverture
06:36 possible.
06:37 On va faire un dialogue entre le public, les réalisateurs et les gens de justice.
06:44 Moi je dirais que le plus dur en tant que parent, j'ai une petite fille, le plus dur
06:48 c'est de savoir où mettre le curseur sur où est-ce qu'il faut parfois intervenir
06:52 dans la vie de nos enfants.
06:53 C'est-à-dire qu'ils n'ont pas toujours envie de tout partager avec leurs parents
06:56 et pour autant on doit quand même être là pour savoir aussi si parfois ils se mettent
06:59 dans des situations dangereuses.
07:01 Donc c'est pas évident de dire c'est son téléphone, je ne veux pas fouiller dedans
07:04 mais en même temps j'ai bien envie parfois de savoir pourquoi ça ne va pas.
07:09 Et pour revenir sur le festival, selon vous qu'est-ce qui fera que Justiciné sera une
07:15 réussite ? Qu'est-ce qui fera qu'on aura d'autres éditions peut-être les années
07:18 suivantes de Justiciné ? C'est le fait que les gens vont venir en masse ou le fait
07:22 qu'il y aura des bons dialogues, des bons débats ?
07:24 J'ai envie de dire les deux.
07:27 Voilà, on attend du public bien évidemment et puis des questions après les films.
07:33 Donc on ne peut inviter qu'à venir nombreux au cinéma.
07:37 Est-ce que vous avez un film dans votre sélection, votre film préféré, votre recommandation ?
07:42 Alors, je ne sais pas si c'est… En tout cas celui qui m'a le plus frappé c'est
07:48 « Jusqu'à la garde ».
07:49 Qui raconte ? Est-ce que vous pouvez expliquer ?
07:51 Oui, qui raconte les violences faites à la mère d'un enfant et la position terrible
07:59 de cet enfant qui est pris entre son père et sa mère.
08:03 C'est un film qui m'a scotché sur mon siège.
08:07 Et qui montre donc ce qui peut se passer après ce genre de drame finalement en termes de
08:13 justice.
08:14 Oui, et qui montre aussi comment parfois celui qui décide, qui prend la décision n'a
08:20 pas forcément toute la perception de la souffrance qui est à l'œuvre au cœur de ces drames
08:28 que sont les violences conjugales.
08:30 Christine Ennaudi, directrice territoriale de la protection judiciaire de la jeunesse
08:34 Centre Orléans, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation ce matin.