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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Thomas Isle reçoit chaque jour un invité. Aujourd'hui, Frédéric Beigbeder pour son "Dictionnaire amoureux des écrivains français d’aujourd’hui", chez Plon.
Retrouvez "Le portrait sonore de l’invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
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Transcription
00:00 Thomas Hill.
00:01 - Alors Frédéric Beigbeder, depuis quand est-ce que vous n'aviez pas autant travaillé pour un bouquin ?
00:05 - Jamais, j'ai jamais autant bossé. Je me suis fait avoir complètement parce que je pensais que j'allais pouvoir
00:12 réutiliser mes articles sur les grands écrivains et les écrivains
00:17 contemporains et puis en fait je me suis pris au jeu et puis surtout c'est impossible parce que recycler un vieux papier
00:24 ça demande plus de boulot que de l'écrire à partir de zéro.
00:28 J'ai dû tout refaire depuis le début et c'est monstrueux.
00:33 - 624 pages pour ce dictionnaire qui s'intéresse à
00:36 281 écrivains français d'aujourd'hui, c'est un travail colossal. Je crois que ça vous a pris plusieurs années non ?
00:42 - Entre deux ans et 35 ans.
00:45 Chaque auteur, alors c'est que des vivants,
00:52 j'ai pris toute l'oeuvre et donc la pile de tous les livres pour essayer de comprendre la trajectoire,
00:58 à la fois qu'est ce que cette personne est venue dire sur terre et en même temps raconter aussi sa vie.
01:05 Non c'est vraiment là là, je veux dire c'est 29 euros je crois mais franchement c'est un bon prix.
01:11 C'est donné par rapport à la quantité de sueur que ce livre a
01:15 exigé et vous savez c'est important je crois de respecter le travail et donc d'acheter mon livre.
01:20 - Vous touchez combien sur chaque livre ?
01:22 - Bonne question,
01:25 15% du prix de vente, donc ça ne doit faire que 3 euros, 4 euros, c'est pas terrible.
01:30 - Pour tout ce travail.
01:31 - C'est pas énorme.
01:32 - Je crois qu'au départ vous deviez faire un dictionnaire sur le Pays Basque, c'est ça ? Vous avez légèrement bifurqué.
01:36 - Oui parce que justement je pensais par paresse que les écrivains ça serait plus facile pour moi,
01:41 ça n'a pas été le cas, c'est pour ça je dis je me suis fait avoir.
01:44 - Mais c'est une excellente idée parce que des dictionnaires sur des auteurs morts, il y en a beaucoup.
01:49 - Sur les vivants je crois que ça n'existait pas, pas trop en tout cas.
01:52 - C'est très bizarre, alors qu'il y a des dictionnaires du rock, il y a des dictionnaires sur les cinéastes,
01:58 sur les peintres contemporains,
02:00 mais les écrivains vivants tout le monde s'en fout.
02:03 - Non ou peut-être que certains auteurs savaient que ça allait être très long et dur à faire.
02:06 - Et alors ce guide par définition il est totalement subjectif, mais c'est ça qu'on vient chercher aussi, ce sont vos avis sur ces grands auteurs,
02:15 mais tous les plus grands du moment, ils sont même ceux que vous aimez moins, vous leur avez consacré quand même quelques lignes.
02:21 - Oui bien sûr oui, c'est un choix intime qui correspond à mes goûts,
02:25 mais je me disais je suis obligé de mettre tous les importants quand même, il y a tous les gens qui sont en librairie.
02:31 Après il y a quelques personnes que j'ai oubliées ou évitées pour le bien.
02:35 - Volontairement ?
02:36 - Oui voilà parce que c'est pas la peine.
02:38 Il y a marqué dictionnaire amoureux sur la couverture, si c'était dictionnaire haineux ce serait pas la même liste vous voyez.
02:44 - Il fallait un minimum d'amour.
02:46 Je note qu'un seul grand absent c'est Frédéric Beigbeder, je suis étonné que vous n'ayez pas osé écrire une page sur vous.
02:52 - Oui c'est vrai.
02:52 - C'est de la fausse modestie.
02:53 - Là vraiment c'est un projet, vous savez juste cette année il y a quelques mois j'ai publié mes confessions intimes,
02:59 donc je me suis dit là maintenant je vais faire un livre sur les autres.
03:02 Il y en a marre de parler de soi tout le temps, tout le temps, tout le temps.
03:05 - Allez Frédéric Beigbeder est notre invité jusqu'à 11h sur Europe 1 et dans deux minutes on dresse votre portrait sonore, à tout de suite.
03:11 - Oh mon dieu.
03:11 Un tour d'Île sur Europe 1.
03:14 Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 avec Frédéric Beigbeder, auteur du dictionnaire amoureux des écrivains français d'aujourd'hui.
03:21 C'est paru aux éditions Plon et on en parle jusqu'à 11h.
03:24 - Frédéric Beigbeder on va dresser votre portrait sonore, des petits sons qui vous rappelleront de grands moments, voici le premier.
03:29 - Percy Sledge.
03:33 - Yeah.
03:34 - C'est pas un blind test en fait.
03:35 - Non non c'est pas un blind test.
03:36 - On s'en fout complètement de la réponse parce que ce n'était pas une question.
03:40 - Non ce qu'on vous l'a dit juste c'est que ça fait partie des slows monstrueux, vous dites qu'écoutez votre mère quand vous étiez petit, c'est avec elle et le mangedisque du salon que vous avez commencé à vous forger cette culture musicale c'est ça ?
03:52 - Oui et puis je trouve triste qu'il n'y ait plus de slow quand on sort aujourd'hui, ça manque parce que ça permettait de se rapprocher d'une personne qu'on ne connaissait pas, de la tenir dans ses bras, c'était spécial, c'était un moment étrange.
04:07 - Ça nous permettait de rester seul sur une chaise longtemps aussi, ça s'enlevait cul ça.
04:12 - Pourquoi ça a disparu les slows ?
04:14 - Je ne sais pas, c'est très triste, j'ai des souvenirs magnifiques où on pouvait tomber amoureux follement de quelqu'un pendant trois minutes.
04:22 - C'est vrai que c'est beaucoup plus dur de conclure sur du rap par exemple.
04:26 - C'est plus compliqué.
04:28 - Ou de l'électro, c'est moins.
04:30 - Qu'est-ce qu'on écoutait d'autre dans le mangedisque ?
04:32 - Michel Polnareff bien sûr, Love Me Please Love Me.
04:36 - Les Beatles ?
04:38 - Les Beatles c'est vrai, je me souviens du 45 tours de Michel.
04:43 - C'est intéressant cette émission.
04:45 - Allez, extrait suivant.
04:48 * Extrait du 45 tours de Michel Polnareff *
04:54 - Vous l'avez ? C'est l'Hyper Show, on est en 2002, c'est ça ? Vous présentez l'Hyper Show avec Jonathan Lorbert ?
04:59 - Pour une expérience hyper courte.
05:02 - Je vous remercie de rappeler ce souvenir.
05:05 - Avec un peu de recul, c'était trop dur de se succéder à nulle part ailleurs ?
05:10 - Oui, c'était surtout qu'on n'a pas assez préparé les premières émissions.
05:15 - L'émission se rodait en direct, et donc il y avait plein de trucs qui ne marchaient pas.
05:20 - Mais c'est des bons souvenirs, et surtout pour avoir rencontré Jonathan Lorbert.
05:24 - Et puis pas mal de monde aussi, j'ai vu une émission avec David Bowie par exemple.
05:29 - C'était la dernière interview de Bowie en France à la télévision.
05:34 - Et seul avec lui pendant une heure, c'est incroyable.
05:37 - Ça l'a dégoûté, il n'est plus jamais revenu.
05:40 - Un peu plus tard, vous allez présenter une autre émission, toujours sur Canal.
05:45 * Musique *
05:49 - C'est le Cercle.
05:51 - Vous dites que cette émission a changé votre vie.
05:55 - Pendant 10 ans, j'allais tous les jours voir une ou deux projections de films qui sortaient.
06:02 - Personne ne fait ça, à part les critiques de cinéma.
06:05 - Donc je suis devenu critique de cinéma.
06:07 - Et ça m'a fait connaître tellement de talents divers et variés,
06:12 - que j'ai fini par moi-même m'y mettre et réaliser deux longs métrages.
06:16 - Si je n'avais pas annulé le Cercle, je n'aurais peut-être pas eu ce désir de cinéma.
06:20 - Et c'est cette émission qui vous a donné le courage de faire ça ?
06:24 - Alors j'ai lu votre manuscrit, "L'amour dure trois ans".
06:28 - J'adore le titre, il est bien con.
06:30 - Oui, ça fait trois ans que nous sommes tous les deux.
06:32 - C'est un peu long à expliquer, mais je ne vais pas parler du livre à ma petite amie.
06:36 - Quel ringardiste, espèce de pessimiste mon beau.
06:39 - Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de ta vie ?
06:42 * Rires *
06:44 - C'était bien ce film.
06:46 - J'étais très fier de tourner avec Valérie Lemercier,
06:49 - et je suis encore plus fier qu'elle ait tourné dans le nouveau Woody Allen.
06:53 - Donc ça veut dire que j'ai un point commun avec Woody Allen.
06:56 * Rires *
06:58 - On l'a reçu récemment avec Lou Delage aussi pour ce Woody Allen,
07:00 - et vous aviez un casting de dingue.
07:02 - A postérieurie, Gaspard Proust, Louis Bourgouin, Nicolas Bedos,
07:06 - Jonathan Lambert, Joey Starr.
07:08 - Oui, c'est une bande de gens que je continue de fréquenter.
07:12 - C'est ça, c'était vos copains en fait ?
07:14 - Je crois beaucoup que le cinéma, en tout cas les films que j'aime sont souvent des films de bandes.
07:19 - Que ce soit les Claude Sautet, Jean-Luc Godard avec Belmondo, des choses comme ça.
07:25 - Que ce soit de créer une sorte d'avoir des habitudes qui font que quand on tourne,
07:31 - on n'a pas l'impression vraiment de tourner.
07:33 - Alors vous avez réalisé deux films qui ont en plus été tous les deux salués par la critique.
07:37 - Est-ce que vous avez d'autres envies ? Est-ce que vous allez vous y remettre un jour, réaliser un film ?
07:42 - Là, c'est très difficile, c'est très compliqué pour trouver les financements et tout.
07:48 - Mais vous avez le scénario ?
07:50 - Oui, j'ai un projet là.
07:52 - Bon voilà, je croise les doigts mais c'est long.
07:55 - Mais je dois dire qu'entre "L'amour dure trois ans" et "L'idéal", il s'est passé pas mal d'années aussi.
07:59 - Donc ça doit être moi qui suis lent.
08:01 - Mais est-ce que ce serait l'adaptation d'un de vos livres, comme "L'amour dure trois ans" ?
08:04 - Non, non, là je travaille sur une idée nouvelle.
08:07 - Mais je ne peux pas dire ni de quoi ça parle, ni avec qui.
08:11 - D'accord, du coup là on sait qu'il faut vraiment passer très vite.
08:14 - Il faut vraiment enchaîner, envoyer une chronique, je ne sais pas.
08:17 - On va envoyer la pub !
08:19 - Mais restez quand même avec nous, parce que dans un instant,
08:23 il y a l'indispensable Déloïse Gouin qui va nous parler d'une série littéraire.
08:27 En tout cas sur un prof de littérature, on en parle dans un instant sur Europe 1 dans Culture Média.
08:31 A tout de suite !

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