• l’année dernière
Transcription
00:00 *Musique*
00:11 12h-13h30, les midis d'Occulture
00:15 Géraldine Mosnassavoy, Nicolas Herbeau
00:19 Place à la critique. Aujourd'hui, deux jeux vidéo.
00:22 L'un était attendu depuis 8 ans, ces Starfield, grands jeux d'exploration dans l'espace.
00:27 L'autre, pas du tout. Et il crée la surprise avec sa plongée dans le mythe de Babel
00:32 et ses langues à décrypter, ses Chants of Cénar.
00:35 On va en parler avec nos critiques du jour. Bonjour Julie Le Baron.
00:38 Bonjour.
00:39 Rédactrice en chef du magazine indépendant Canard PC, face à vous, si je peux dire à côté de vous, Jean Zed. Bonjour.
00:44 Bonjour. Journaliste et critique jeux vidéo, soyez tous les deux les bienvenus dans les midis d'Occulture.
00:49 *Musique*
00:54 Et on commence avec le jeu événement de cette rentrée, le très attendu Starfield.
00:58 *Musique*
01:22 Vous voici dans la peau d'un ouvrier dans une colonie minière en 2300 et quelques.
01:26 Et voici que vous tombez sur une relique pleine de pouvoir.
01:29 Vous avez trouvé la pièce d'une collection que le groupe d'archéologues Constellation tente de constituer.
01:35 Vous êtes ainsi propulsé dans un univers intergalactique à la tête de votre propre vaisseau.
01:40 A travers 1000 planètes, enquête des autres pièces de cette collection mystérieuse.
01:45 Voilà, c'est la mission principale de Starfield, jeu de rôle et d'action.
01:49 Méga production, attendue, je l'ai dit plusieurs fois, et ambitieuse, qui mise tout sur l'exploration du vol spatial à la découverte de planètes.
01:56 En passant par des affrontements avec des colonies plus ou moins accueillantes.
02:00 Est-ce que vos attentes ont été comblées, Julie Le Baron ?
02:04 Alors, oui et non. Oui et non parce que ce qui nous était promis, ce qui fait que Starfield était un jeu très attendu,
02:10 c'est que c'était le premier univers original imaginé par Bethesda depuis 25 ans.
02:16 C'était un des grands arguments de vente, Bethesda étant très réputée.
02:19 Voilà, on peut peut-être dire ce que c'est comme studio.
02:21 C'est un studio américain qui est très réputé pour ses jeux de rôle en monde ouvert.
02:24 Les deux gros exemples étant Fallout et Skyrim, The Elder Scrolls, qui sont des univers où on peut,
02:30 la promesse c'est de pouvoir faire absolument ce qu'on veut.
02:33 On peut incarner le type de personnage qu'on souhaite être.
02:36 Et Starfield c'était un petit peu la même chose, mais dans l'espace.
02:39 Avec la possibilité d'explorer un millier de planètes, des chiffres assez gargantuesques.
02:43 Plus de mille planètes, lunes, créer son vaisseau spatial, son propre personnage.
02:50 C'était effectivement plutôt prometteur sur le papier.
02:53 C'est ça, et puis tout ça avec la possibilité d'incarner le type de personnage qu'on souhaite être.
02:56 Qu'on souhaite être un militaire par exemple, ou un médecin, ou une crapule de l'espace comme ce que j'ai choisi.
03:01 Ça m'étonne pas !
03:03 Avec quel nom ?
03:05 Le nom, je ne sais même plus, je crois que c'était un dérivé de mon propre prénom.
03:09 Mais j'étais une crapule de l'espace extravertie ayant grandi dans des rues malfamées à Néon.
03:14 Avec un fan dévoué qui me suivait à la trace pour parfois m'offrir des cadeaux.
03:18 Ce qui semblait être une bonne idée au moment où j'ai commencé l'aventure.
03:21 Un peu plus mauvaise au bout de 4 heures.
03:23 Donc vous aviez des attentes, elles ont été en partie...
03:28 Comblées ?
03:30 En partie comblées, parce que la grosse promesse c'est de pouvoir bondir d'une planète à l'autre.
03:34 Et d'explorer plein d'environnements différents.
03:36 D'un côté des grandes villes des mégalopoles qui grouillent de vie.
03:40 De l'autre des planètes plutôt rocailleuses, des planètes luxuriantes, des planètes de glace.
03:45 De ce point de vue là, oui, le contrat est respecté.
03:49 Mais l'exploration est constamment conditionnée.
03:51 C'est la première grosse douche froide de Starfield.
03:54 Déjà les voyages spatiaux en soi ne sont pas réellement des voyages spatiaux.
03:58 C'est plus des téléportations d'un point à un autre.
04:00 On va choisir son système solaire.
04:02 On n'a pas de vaisseau qu'on pilote pour aller d'une planète à l'autre.
04:07 On a un vaisseau qu'on pilote, mais c'est extrêmement limité.
04:10 C'est presque du pilote automatique avec quelques petits combats.
04:13 Parfois la possibilité de s'amarrer à des vaisseaux ennemis, mais ça s'arrête là.
04:16 Au final c'est vraiment surtout de la téléportation.
04:18 Jean-Zed, est-ce que vous attendiez aussi Starfield ?
04:20 Est-ce que vous avez été un peu douché ?
04:22 Oui, j'attendais beaucoup Starfield.
04:24 Parce que Bethesda, ce studio américain, c'est quand même Skyrim.
04:27 Skyrim, c'est plutôt de l'heroic fantasy, de la medieval fantasy.
04:30 Mais je crois que c'est 2011.
04:32 Heroic fantasy, tout simplement c'est Donjon et Dragon.
04:35 C'est le Seigneur des Anneaux.
04:36 Mais qui a eu un énorme succès, qui a vendu à peu près 60 millions de copies.
04:40 Parce qu'on répète, un monde ouvert.
04:42 Un monde ouvert, c'est quoi ?
04:43 C'est 40, 60 kilomètres carrés virtuels.
04:45 Où on peut faire ce qu'on veut.
04:47 On peut se balader à droite, à gauche, personne ne vous dit rien.
04:49 Enfin si, les gens que vous rencontrez.
04:50 Mais c'est tout, vous pouvez aller à droite ou à gauche.
04:52 Donc c'est ça l'esprit du monde ouvert.
04:54 C'est que vous n'avez pas de point d'arrêt.
04:56 Alors des portes peut-être, etc.
04:58 Il y a des caches misères.
04:59 Mais l'idée c'est vraiment un espace et un souffle de liberté que n'a pas Starfield.
05:04 C'est-à-dire qu'on nous vend une exploration spatiale.
05:07 Et je pense qu'il y a une erreur.
05:08 Ce n'est pas un jeu d'exploration spatiale.
05:10 C'est un jeu d'aventure intergalactique.
05:12 Ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
05:13 C'est-à-dire que moi je me suis dit, ça va être Interstellar et 2001 l'Odyssée de l'Espace.
05:17 Ce n'est pas Interstellar et 2001 l'Odyssée de l'Espace.
05:20 Comme une puce, on va aller de planète en planète.
05:24 Il y en a 1000, effectivement.
05:25 Et de quête en quête.
05:27 C'est vraiment un jeu de quête, de mission.
05:29 Parfois sublimement écrit, parfois vraiment très bien.
05:32 Je me souviens de cette quête où il y a un vaisseau abandonné.
05:35 Et puis on va tomber sur la première colonie humaine qui est un peu restée là.
05:38 Et en fait, c'est un peu comme le film, le soldat japonais qui n'est pas au courant que la guerre est finie.
05:42 Ils ne sont pas au courant de ce qui est arrivé aux humains.
05:44 Ils ne savent pas depuis.
05:45 Donc ils sont là et puis on va leur dire.
05:47 Et puis on a un choix quand même un peu cornelien.
05:49 C'est-à-dire qu'on peut les vendre en tant qu'esclave.
05:51 On peut les libérer.
05:52 Il y a plein de choses à faire.
05:54 Il y a des scénarios possibles.
05:55 C'est ça qui est formidable dans Starfield.
05:58 Mais faut-il passer encore ?
06:00 Faut-il définir ce que c'est ?
06:01 Ce n'est pas un jeu d'exploration spatiale malgré le beau décor.
06:04 C'est assez sublime, mais malgré le beau décor.
06:06 Ce qui est marrant, c'est que Todd Howard, qui est au manette quand même de cet énorme jeu.
06:11 C'est celui qui avait fait aussi Skyrim il y a quelques années.
06:14 A dit, avait comme idée quand même de faire avec Starfield, de poser ces questions.
06:19 Que ressentez-vous lorsque vous levez les yeux au ciel ?
06:21 Qu'est-ce qu'il y a là-bas ?
06:22 Que peut-on ressentir en explorant l'univers ?
06:24 Et l'UM insiste beaucoup sur cette idée d'exploration.
06:27 Comment ça se fait qu'il ait échoué à ce point-là à mettre en scène, en jeu,
06:32 techniquement, esthétiquement, ludiquement, cette idée ?
06:35 Pour moi, c'est que le jeu se veut généreux.
06:39 Mais dans ce trop plein de mécaniques, parce qu'on peut faire toutes sortes de choses.
06:43 On peut customiser son vaisseau, même si on ne l'exploite pas énormément durant le jeu.
06:47 On peut construire des avant-postes.
06:49 Mais ça c'est gadget ou ça a un vrai intérêt quand on veut jouer à cette aventure ?
06:53 Moi honnêtement, je trouve que ça a plutôt une fonctionnalité gadget.
06:56 Parce qu'il n'y a aucun de ces aspects qui est complètement poussé.
06:59 L'exploration, comme je le disais, est assez conditionnée.
07:01 On peut se téléporter à un point précis d'une planète,
07:03 mais on ne peut pas l'explorer aussi librement qu'on ne le voudrait.
07:07 Et c'est dommage parce qu'il y a vraiment ce côté, ce qui marche dans les jeux Bethesda en général,
07:11 c'est ce sentiment de sérendipité où on se balade, on prend un objet sans faire exprès,
07:15 et d'un coup on se retrouve dans une quête qui nous prend 6 heures dans la journée,
07:19 alors que ce n'était pas du tout ce qu'on avait prévu.
07:21 Il y a un petit peu de ça dans Starfield, mais le problème c'est que c'est très inégal dans les quêtes.
07:25 Il y a des moments de grâce et il y a des moments complètement ratés.
07:28 D'ennuis quoi ?
07:29 Oui d'ennuis ou de répétitivité.
07:32 Parce qu'effectivement on va miner, on va détruire, on va tuer les mêmes pirates.
07:37 Ces pirates arrivent souvent.
07:39 Quand on est à côté d'eux, ils deviennent totalement idiots.
07:42 Et quand ils sont à 300 mètres, ils nous snipent, ils nous tirent dessus
07:45 comme s'ils étaient les meilleurs snipers de tous les temps.
07:47 Au-delà des incohérences, et ce n'est pas très grave tant qu'il y a ce souffle,
07:51 le souffle vient du fait qu'on a ces missions, qu'on est toujours happé par le fait de se dire
07:57 "Ah mais si la prochaine c'était la bonne ?"
07:59 Il y a un petit côté hasard dans Starfield, "si la prochaine c'était la bonne ?"
08:01 parce qu'il peut arriver une quête où on va se dire "Ah mais waouh !"
08:04 Je pense que le patron de Bethesda confond l'exploration spatiale avec son thème qui est la science et la religion.
08:11 Il le prend bien d'ailleurs.
08:13 - Ça c'est une question qui est posée dans le jeu, mais de quelle manière peut-être ?
08:16 Expliquez-nous Jean-Philippe.
08:17 - Ce sont ces artefacts, je ne vais pas trop en dire non plus,
08:19 mais ce sont ces artefacts qui vont nous révéler, parce que c'est la fin en fait.
08:22 C'est vraiment à la fin qu'on va savoir cet espèce d'enjeu entre la techno et la religion.
08:27 Et de fait, c'est même plutôt quand on a fini le jeu, et quand le jeu reprend,
08:31 parce qu'on peut le refaire une deuxième fois,
08:33 c'est là où finalement on a le meilleur du jeu.
08:36 Déjà parce qu'on est très fort d'un coup, c'est ça un RPG, on grandit,
08:39 on a plein de capacités, et d'un coup, on peut aller vraiment au fond du jeu,
08:44 vraiment essayer d'aller voir toutes ces planètes, vraiment retrouver d'autres quêtes.
08:47 Et finalement, le jeu ne s'ouvre qu'au bout de 20-25 heures,
08:51 parfois laborieuses quand même, et de se dire "ah oui, mais ça ne démarre pas tout de suite".
08:54 Et c'est vraiment ça qu'on peut aussi reprocher à Starfield.
08:58 - Julie Leparon sur cette question justement du temps de l'investissement
09:00 et d'attendre le moment un peu de grâce.
09:03 - Justement, oui, moi j'ai eu ce sentiment-là.
09:05 Je me dis, c'est vrai que ça paraît un petit peu aberrant aujourd'hui
09:07 de dire qu'il faut passer par 20 à 25 heures de quête principale
09:11 pour voir le réel intérêt narratif du jeu en tout cas.
09:14 Mais c'est vrai que Todd Howard, le discours qu'il tient là-dessus,
09:17 c'est qu'il voit Starfield un peu comme Skyrim,
09:20 un jeu qui est censé être expérimenté sur la longueur.
09:23 Skyrim, c'est un jeu, ça fait des années que des gens sont dessus.
09:26 Le dernier épisode est sorti en 2011.
09:28 - Oui, c'était ça son ambition finalement, de nous tenir pendant 10 ans,
09:32 en disant "on va continuer à jouer régulièrement".
09:35 - Et disons qu'en plus, ce sont des jeux qui visent à être étoffés grâce aux mods.
09:39 Donc c'est des modifications que peuvent apporter les joueurs
09:42 et proposer au reste de la communauté, qui permettent d'enrichir le jeu.
09:45 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, en tout cas en 2023,
09:47 se dire "on sort un jeu qui repose en grande partie sur des choses
09:50 qui vont paraître plus tard" est un peu problématique.
09:52 Mais pour autant, c'est dur de livrer une critique définitive de Starfield aujourd'hui
09:55 tant personne n'en a vu le bout.
09:57 - Vous pensez que le studio va pouvoir peut-être augmenter le jeu lui-même,
10:01 c'est-à-dire faire des mises à jour, apporter d'autres missions,
10:03 mais même pas que des corrections, mais des histoires en plus, des planètes en plus,
10:06 et qu'en fait il va créer une forme de jeu qui va s'enrichir au fur et à mesure des années ?
10:11 - Histoire en plus, je ne sais pas. Il va créer des correctives, ça c'est sûr.
10:15 Et je pense qu'effectivement, on n'en a pas vu le bout.
10:17 C'est-à-dire qu'il y a des missions dont on ne se soupçonne pas.
10:20 On discute avec quelqu'un et il nous dit "tiens, tu pourrais aller faire ça là-bas,
10:23 ça fait 30, ça fait 50 heures que je joue".
10:26 - Et ça, il y a combien d'heures de jeu, Jean-Zen ?
10:29 - Moi je suis à une quarantaine, donc j'ai basculé sur ce qu'on appelle le New Game Plus.
10:32 C'était la deuxième partie.
10:34 - Donc vous avez fini la mission principale qui est de collecter ces artefacts, ces pièces.
10:37 - C'est assez laborieux quand même, il faut quand même dire.
10:39 C'est là où il y a la douche froide et là, je peux faire plein de trucs.
10:42 Alors est-ce que c'est dispensable ou pas ? Oui.
10:44 - Voilà, c'est ça.
10:45 - Oui, je ne suis pas obligé de customiser, de personnaliser mon vaisseau.
10:48 - Toute une mission alternative.
10:49 - Mais c'est super.
10:50 Mais par contre, le sens de Bethesda, c'est de nous amener toujours à la prochaine quête.
10:55 Je vais peut-être trouver une nouvelle art, je vais trouver...
10:58 Qu'est-ce que je vais trouver ?
11:00 Il reste encore de l'inconnu à explorer.
11:02 Et c'est cet inconnu qui est à explorer, pas l'espace.
11:04 - C'est là l'exploration.
11:05 - Exactement.
11:06 - Mais en fait, il fonctionne un peu comme une drogue ce jeu.
11:08 La prochaine fois, est-ce que ça va être encore mieux que la dernière fois ?
11:10 - C'est ce qu'on appelle des mécaniques de jeu.
11:12 Leur drogue, non, parce qu'on peut très bien assez vite lâcher.
11:15 J'ai vu qu'il y avait assez vite lâché Starfield.
11:17 Voilà, parce qu'on peut voir la combine.
11:20 Parce qu'une fois qu'on voit la combine, oui, ok, mais on se dit bon, tant pis, je suis un ouvrier.
11:24 Au bout de 10 minutes, je suis l'élu.
11:26 Ça va un peu vite.
11:27 - Ce point de départ, il faut quand même en parler, Jean Z, c'est-à-dire que je l'ai restitué.
11:31 Déjà, le point de départ est un peu faiblard.
11:34 C'est-à-dire que tout à coup, on est un mineur, on tombe sur une pièce magique, en tout cas qui a des pouvoirs.
11:41 Et tout à coup, on se retrouve embarqué.
11:43 Ça paraît pour un jeu aussi ambitieux, un scénario très très très faible de départ.
11:48 - Ah oui, non, mais complètement.
11:49 Disons que le pitch pour tout amateur de SF, c'est vraiment la base.
11:54 C'est vraiment quelqu'un qui ne s'est pas trop ennuyé.
11:55 - Presque degré zéro.
11:56 - On va percer les secrets de l'humanité en explorant l'espace.
11:59 Ce qui pourrait être très bien, pourquoi pas.
12:01 Mais disons que ça, pour le coup, ça ne m'avait pas spécialement choqué.
12:04 Bethesda n'étant pas réputée pour leurs histoires et la qualité de leur écriture.
12:08 Mais c'est vrai qu'ils font en général quand même des débuts de jeu assez marquants.
12:14 Et là, il y a un côté très aride.
12:16 A Starfield, le début n'est pas spécialement impressionnant.
12:18 En plus de ça, l'histoire est un peu bancale.
12:21 Et il n'y a pas de grand moment d'émerveillement au tout début du jeu.
12:26 Le moment d'émerveillement, on se dit que ça va arriver quand on ira dans la capitale de New Atlantis.
12:30 Qui a été mise en valeur à nauséam pendant toute la phase de marketing du jeu.
12:34 Et finalement, on se retrouve face à une ville un peu datée, une architecture un peu originale.
12:40 Là où le jeu se dévoile un peu plus tard dans des intérieurs plus beaux.
12:43 Dans sa structure, dans sa manière de se dévoiler aux joueurs.
12:47 Je trouve qu'ils n'ont pas misé sur...
12:49 Sur cette idée d'esthétique des planètes qui sont un peu attendues.
12:53 On a l'impression d'avoir déjà vu dix mille fois ce type de planète.
12:58 Ce type d'ambiance un peu sombre.
13:01 Avec beaucoup de tôles, des gens qui ne se parlent pas, qui sont en combi militaire.
13:05 Ce n'est pas très affriolant.
13:08 On n'est pas surpris.
13:10 Le côté exploration, vous l'avez très bien dit, il n'est pas au niveau intergalactique.
13:14 Mais quand on se pose sur une planète, déjà il faut marcher.
13:17 Parfois c'est juste long.
13:19 C'est vrai, on ne peut pas être juste en vaisseau.
13:21 Heureusement on a un jetpack.
13:23 On peut courir et sauter.
13:25 Mais déjà c'est un peu laborieux.
13:27 Et en plus, il n'y a pas forcément de surprises dans les univers proposés.
13:30 Oui, effectivement.
13:31 Et puis Bethesda a oublié sur ce coup-là que le jeu vidéo a le droit de créer ses propres règles.
13:35 Dans les jeux vidéo, on court.
13:36 Pourquoi ? Parce que si on marche, on s'ennuie.
13:38 Et s'il y a des jeux où on marche, c'est fait exprès.
13:40 C'est que quelqu'un a voulu vous dire quelque chose.
13:42 Mais là, je pense qu'ils n'ont rien voulu dire.
13:43 Ils ont fait de véhicules pour aller explorer un peu plus loin ces planètes qui, effectivement, se ressemblent beaucoup.
13:48 Et d'un coup, on se dit pourquoi 1 000 ?
13:50 Finalement, à part pour l'argument marketing.
13:52 Ce n'est pas 1 000 fois la même.
13:54 Il y en a quelques-unes parmi ces 1 000 qui sont absolument incroyables.
13:58 Faut-il encore trouver l'aiguille dans une botte de foin ?
14:01 Ou alors être très…
14:02 Vous savez, il y a des joueuses et des joueurs qui sont comme ça, qui sont très un peu roboratifs.
14:05 Moi, ça m'arrive.
14:06 Il y a des moments où on s'installe, on prend la manette.
14:08 Allez, on va s'occuper d'une planète.
14:10 Tiens, il y a quelques pirates.
14:11 On va miner quelque chose.
14:12 Oui, exactement.
14:13 C'est un plaisir.
14:14 Et ils savent faire ça.
14:15 C'est-à-dire que le jeu est bien.
14:17 Mais ce n'est pas un jeu bien qu'on attendait de Starfield.
14:21 On s'en serait fait de beaucoup plus.
14:22 Voilà.
14:23 On attend un jeu incroyable.
14:24 Et ce moment épique où on se dit « Ah oui, j'ai acheté mon ticket, je suis au théâtre, j'écoute cet album pour ce moment-là. »
14:32 Et je suis arrivé à ce moment-là.
14:33 On l'a très peu ou très mal, ou pas souvent.
14:37 Est-ce qu'ils peuvent sauver les meubles encore en apportant des correctifs, en prenant en compte ce que va dire la communauté des joueurs et des joueurs ?
14:43 Oui, parce que les réceptions ont été mitigées.
14:45 Donc, ça, c'est sûr quand même.
14:46 Oui, moi, je pense que par contre, ils ont la matière pour complètement améliorer leur jeu à l'avenir.
14:51 Enfin, vraiment, ne serait-ce qu'étouffer certaines planètes qui étaient un petit peu décevantes.
14:54 Le voyage spatial, peut-être en faire quelque chose.
14:56 Je pense qu'il y a une possibilité de rédemption.
14:59 Ce n'était pas non plus une catastrophe industrielle, la sortie de Starfield.
15:01 Mais c'est vrai que les critiques sont mitigées.
15:03 Oui, les critiques montent et il y a de plus en plus de tiédeur, en tout cas.
15:08 Oui, tout à fait.
15:10 Une partie de vous fusionnera avec l'essence de cet univers, tandis qu'une autre l'abandonnera pour toujours.
15:17 Comprenez-vous ce que je veux dire ?
15:20 Ce dernier saut changera cet univers pour toujours, alors même que vous êtes sur le point de le laisser derrière vous.
15:28 * Extrait de Starfield *
15:37 Nous parlions de Starfield, disponible sur Xbox et sur PC.
15:41 Jeu produit par Bethesda Softworks.
15:44 * Extrait de Starfield *
15:52 Et nous vous proposons à présent une autre exploration d'une autre dimension avec Chance of Cénar.
15:57 * Extrait de Chance of Cénar *
16:15 De l'eau, une petite flûte des exclamations et vous voici cette fois-ci dans la peau d'un petit champollion,
16:21 mutique mais pourtant chargé d'une très lourde mission, rétablir la paix linguistique entre des peuples qui ne se parlent plus.
16:28 Véritable reprise du mythe de la tour de Babel, vous devez traduire, déduire, résoudre des codes secrets, des casse-têtes, des énigmes de glyphes et de langues.
16:37 Développé par le studio toulousain RunDisc, 5 personnes seulement sur ce Chance of Cénar.
16:42 C'est une très bonne surprise sur le terrain du jeu vidéo, on va dire cérébral et un télo, Jean-Z.
16:47 Oui un télo, un télo, un télo, oui un télo, enfin disons que ça ressemble un peu à Starfield, c'est qu'on vous lâche, on vous dit pas grand chose, on vous dit rien du tout.
16:56 Starfield fonctionne comme ça, on vous dit pas grand chose sur ce qui va vous arriver.
16:59 Et Chance of Cénar fonctionne de la même manière, on est cette espèce de moine et il est là, il essaie de parler à des gens,
17:06 il se retrouve exactement quand on est au voyage au Japon ou un pays comme ça, avec du tout la langue, dans le métro de Tokyo,
17:14 on vous dit "prends un ticket et tu vas à tel endroit Shinjuku", et ben voilà, on est à ce moment-là, à Chance of Cénar, on se dit "ah ouais mais moi le ticket là, ça va être très très compliqué parce que je ne comprends rien".
17:23 Donc les gens vous parlent, évidemment il va y avoir quelques indices, les premiers signes vont être assez faciles à trouver, enfin les deux premiers.
17:31 Et puis là, ça devient très très vite compliqué et il y a une séduction immédiate, on a entendu un petit peu la musique, par la musique, par l'esthétique.
17:39 C'est une esthétique très moebius, très bande dessinée, avec des couleurs très tranchées, pareil des ombres très tranchées, très ciselées, c'est absolument magnifique.
17:49 - Alors voilà, on est dans une tour, on est vraiment dans un bâtiment.
17:53 - On n'en sait rien en fait, on arrive quelque part et puis on se rend compte qu'il y a une tour, il y a beaucoup d'escaliers, on va comprendre après qu'il y a des tours,
17:59 on va comprendre d'ailleurs, parce que vous le disiez, oui mais on est un peu le chargé de paix de cette histoire, on ne le sait pas encore.
18:05 Et en fait on ne sait rien, c'est comme je vous dis, c'est ça, vous êtes téléporté au métro de Tokyo et il faut traduire tout ce qu'il y a autour de vous.
18:12 - Oui c'est ça, dans le sens où les personnages qui vous parlent, on va avoir des espèces de petits filactères avec des glyphes à l'intérieur, on ne comprend absolument rien.
18:19 Et le seul outil qu'on a avec nous, c'est une espèce de journal, de carnet numérique dans lequel on va pouvoir consigner nos hypothèses.
18:25 Admettons, je croise quelqu'un qui me balance un glyphe que je ne maîtrise pas, mais il m'a fait un signe de la main,
18:31 je peux aisément déduire qu'il est en train de me saluer, de me dire bonjour ou au revoir.
18:35 Et ce qui est très malin dans Chance of Cénar, c'est que cette mécanique déjà, elle est rudement efficace,
18:39 mais c'est les langues qu'on va devoir décrypter, parce qu'il y a une langue, selon les différents étages,
18:43 on va se rendre compte qu'il y a plusieurs peuples qui ne se parlent plus,
18:46 donc il va y avoir des bardes qui sont très tournés vers les arts, il va y avoir des guerriers, des alchimistes plus portés sur les sciences.
18:52 Et il y a ce truc vraiment intéressant où au début, on a des termes vraiment, c'est comme prendre un guide conversationnel quand on apprend une langue,
18:58 c'est des mots très simples. - Des "salut", "moi", "toi", "porte fermée, ouvrir".
19:02 - Et à mesure que le jeu avance, on va avoir des notions de plus en plus abstraites à décoder,
19:07 par exemple "liberté", "idiot", "potion". J'aime beaucoup, moi en tout cas, ce côté, on est propulsé dans un monde dont on ne comprend absolument rien,
19:16 et c'est vraiment un savoir empirique, on passe son temps à observer les interactions entre les différents personnages,
19:21 les enseignes des magasins, et on va commencer à essayer de supposer qu'est-ce que peut vouloir dire ce glyphe-là.
19:25 - Donc le vrai but du jeu, c'est véritablement d'interagir et de comprendre ce que nous disent les gens qui sont autour de nous.
19:33 Il n'y a pas un but en disant "il faut monter tout en haut de la tour, découvrir un trésor", on est d'accord ?
19:37 - Aucun but indiqué. C'est-à-dire que vraiment, on est propulsé dans cette espèce de bâtisse dont on ne comprend pas, entre guillemets,
19:44 les tenants et les aboutissants, on ne sait pas que c'est une tour, etc. Donc on monte les escaliers, on passe les portes.
19:48 Quand on peut les passer, il y a des leviers, mais il y a des indications, ça veut dire quoi ?
19:53 Ouvrir, fermer, droite, gauche, au-dessus, en-dessous, et petit à petit on rencontre des gens qui essaient de nous aider.
19:58 Mais comme les gens nous aident quand on essaie, pareil, on parle de tourisme, ils vont nous parler avec les mains,
20:04 donc on va essayer de comprendre et on va essayer de traduire les signes avec les gestes qu'ils nous ont faits.
20:09 Et donc c'est une espèce d'apprentissage de ce monde-là, au fur et à mesure.
20:14 Alors, quelle forme ça prend ? Concrètement, est-ce que c'est dur ? Les premiers échanges sont assez faciles,
20:21 même si on apprivoise le jeu, on essaie de comprendre qu'on va devoir traduire, comprendre une langue.
20:26 Quel type d'épreuve on a à traverser pour comprendre ces langages-là ?
20:31 Par exemple, les tout premiers niveaux, c'est vraiment de l'observation pure, mais à mesure qu'on avance,
20:39 on va avoir des phases d'infiltration, mais qui sont assez rudimentaires, où on va suivre un guerrier dans un endroit
20:45 où on n'est pas censé aller, pour essayer d'entendre quelque chose qu'il pourrait dire, qui pourrait nous donner un indice.
20:51 Il y a des moments même de stress, il y a des variations dans le gameplay qui sont assez bienvenues, je trouve,
20:55 dans le sens où il y a un moment où on se déguise en guerrier, dans le deuxième niveau, pour pouvoir passer incognito,
21:01 sauf que notre chef va nous donner un ordre. Il ordonne à tout le monde, par exemple, de ranger des caisses, etc.
21:07 Et nous, il va nous dire un truc, on n'a pas décrypté les trois quarts de sa langue, donc il y a un côté un petit peu stressant
21:11 de se dire "bon, je vais faire ça, si ce n'est pas la bonne chose, je vais me faire exécuter, mais je vais reprenser après".
21:16 Il y a plein de petits moments comme ça qui sont vraiment très très malins, il y a de la traduction entre les différentes langues aussi,
21:21 qui survient un petit peu plus tard.
21:23 Mais est-ce que c'est dur et est-ce que ce n'est pas frustrant quand on n'y arrive pas ?
21:25 C'est-à-dire que vraiment, les moments où on n'arrive pas à traduire, ça veut dire qu'on ne peut pas passer au niveau d'après.
21:31 On n'avance plus, on est bloqué.
21:33 C'est un jeu de frustration.
21:37 Oui et non. C'est-à-dire que le jeu oblige, parce que c'est un peu le "débrouille-toi.com",
21:43 mais l'autre jeu, Star Trek, il fonctionne pareil.
21:45 C'est-à-dire que comme on est dans le "débrouille-toi.com", il faut se mettre dans cet état d'esprit, dans ce mood,
21:49 de se dire "ok, c'est bon, je ne comprends rien, je ne comprends vraiment rien.
21:54 Donc si je veux jouer à ce jeu, ne serait-ce que prendre un peu de plaisir, il va falloir que je souffle,
21:58 je suis un ignorant", et de se mettre dans cette position.
22:00 Une fois qu'on s'est mis dans cette position, qu'on n'arrive pas en disant "moi je sais ce que c'est les jeux vidéo",
22:04 ça va mieux.
22:06 On est un peu plus attentif à ce qu'ils disent, aux gestes, etc.
22:09 Et finalement, les intuitions, les déductions arrivent un tout petit peu plus vite.
22:13 Mais effectivement, si on ne passe pas ce passage-là, ce mood-là, c'est très compliqué.
22:18 Ça devient tout de suite même quasiment impossible.
22:21 Moi ce que j'ai vraiment beaucoup apprécié, c'est que ce jeu propose un carnet au sein du jeu,
22:26 mais finalement je me suis retrouvée très vite à prendre un carnet de notes physique pour commencer à noter les glyphes.
22:30 - Vous aussi, Jean-Gilles Lepreux ? - Oui, tout à fait.
22:32 Au début, il y a une syntaxe qui est assez facile à déduire.
22:36 Il y a des glyphes, par exemple, on comprend que s'ils sont soulignés, ça peut être un verbe,
22:39 s'ils sont entourés d'un carré, peut-être que ça indique un lieu.
22:42 Et au fur et à mesure, les langues deviennent de plus en plus compliquées à décrypter.
22:46 Le niveau suivant, par exemple, c'est un mélange de sanskrit et d'arabe,
22:49 où les glyphes sont liés entre eux.
22:51 Et moi je me retrouvais à les redessiner sur mon carnet.
22:53 Et là, on a l'impression d'être un champollion des temps modernes.
22:56 Il y a vraiment ce côté assez grisant de plonger dans son carnet de notes.
23:00 Et moi, ça m'a vraiment fait penser à quand j'ai commencé à jouer dans les années 90,
23:04 et que je passais presque plus de temps à m'amuser sur mon carnet qu'à regarder l'écran.
23:07 - Et puis il y a un plaisir enfantin.
23:09 Le plaisir enfantin des jeux de codes qu'on faisait dans des magazines,
23:12 d'essayer de décoder la phrase cachée.
23:15 Et ça, quand on commence à plonger dedans, c'est un vrai grand plaisir.
23:19 Mais effectivement, il y a un niveau de difficulté qui est certain.
23:21 - Un niveau de frustration à dépasser pour pouvoir s'épanouir.
23:24 - Oui, et puis même le jeu est assez exigeant.
23:26 - Mais du coup, il y a presque un deuxième jeu, qui est le jeu dans la vie réelle.
23:30 Est-ce que là, par exemple, vous y pensez quand vous ne jouez pas ?
23:33 Est-ce que ça vous obsède ? Est-ce qu'il y a des choses qui font que,
23:35 tout d'un coup, vous pensez à quelque chose et vous avez une révélation.
23:38 Alors vous êtes en train de faire vos courses, et du coup, vous foncez sur votre...
23:42 - Partie.
23:44 - Votre partie, merci.
23:45 - Votre jeu vidéo.
23:46 - Moi, en tout cas, pendant toute la phase de jeu, j'ai eu ça.
23:49 J'ai vraiment eu ce moment où je faisais mes courses et je n'arrivais pas à me sortir le jeu de la tête.
23:52 Je me disais "mais en fait, c'est ça que cette personne voulait me dire".
23:54 - C'est des énigmes qui vous obsèdent.
23:56 - Oui, voilà.
23:57 Puis il y a vraiment ce côté où, une fois qu'on a fini de décrypter une langue
23:59 et qu'on a validé tous les glyphes, parce qu'il y a un système de validation
24:03 un peu à la Return of the Obra Dink, un autre jeu indépendant, brillant.
24:06 Où en fait, une fois qu'on a décodé un glyphe, c'est bon.
24:09 La signification est maîtrisée.
24:11 Et en fait, à ce moment-là, on va revoir les personnages qu'on a découverts au tout début
24:14 et qui nous disaient des choses qu'on pensait sympas.
24:16 Et en fait, on se retrouve à avoir qu'ils nous insultaient.
24:18 Ça, c'est un moment que j'ai beaucoup aimé, honnêtement.
24:21 - Mais c'est ce monde-là, en fait.
24:23 C'est ce monde-là qu'on découvre.
24:24 On se dit "bon, tout le monde est sympa, la musique est bien,
24:26 franchement, l'esthétique est sublime".
24:28 Et puis en fait, on se rend compte qu'ils sont humains.
24:30 Ils ne s'entendent pas du tout.
24:32 D'ailleurs, on est nous-mêmes aussi le sujet de cette haine,
24:36 ou en tout cas, de cette colère, cette inamitié.
24:39 - Vous l'avez fini, le jeu, tous les deux ?
24:41 - Oui. - Moi, pas encore.
24:43 - Donc là, ça trotte encore dans votre...
24:45 - Ça mouille, oui. J'ai mon carnet.
24:47 Alors, il n'est pas là, mais j'ai mon carnet.
24:49 - Et quand on se trompe, parce que moi, ça m'intéresse,
24:51 quand on se trompe, pas tant la frustration ou le fait d'être bloqué,
24:53 mais est-ce que justement, il y a une certaine tolérance sur ce langage,
24:56 comme quand on apprend une langue étrangère ?
24:58 C'est-à-dire que vraiment, on peut...
25:00 Quand on se trompe de terme, on est vraiment...
25:03 - Banni ! - ...bloqué.
25:05 Mais quand on peut donner, par exemple, un terme qui serait proche...
25:08 Est-ce que le jeu est assez ouvert pour nous permettre d'avancer ?
25:13 - Pas vraiment, parce que c'est vraiment un glyphe, une signification.
25:15 Mais par contre, quand on croise un glyphe,
25:17 il n'y a jamais qu'une seule manière de voir la manière de le décoder.
25:20 Ça peut être un personnage qui nous met sur la piste,
25:22 ça peut être une enseigne de magasin, ça peut être un élément du décor,
25:24 mais en tout cas, il y a toujours plusieurs manières de déduire le sens d'un glyphe.
25:29 Donc en réalité, si on ne comprend pas le sens tout de suite,
25:32 il suffit juste de continuer à explorer pour en être certain.
25:36 - En fait, il est assez lâche, mais en même temps, il y a un système de validation
25:39 qui fait qu'il faut valider ses acquis.
25:42 Il y a un côté diplôme, il faut valider ses acquis.
25:45 Il faut en avoir trois ou quatre.
25:47 On a un petit carnet de dessin, un petit carnet de croquis,
25:49 qui est très beau aussi à l'intérieur du jeu.
25:51 - Il y a des petites Z quand même.
25:53 - Alors, des Z... - On est livré à nous-mêmes.
25:55 - Non, on est vraiment livré à nous-mêmes.
25:57 - Oui, mais disons que...
25:59 - Il y a des gestes sur le croquis, on les voit faire des gestes.
26:02 Donc on peut essayer d'avoir une déduction.
26:04 - On peut faire des petits indices, mais ce ne sont pas des énormes indices.
26:07 - Non, on passe beaucoup de temps à se gratter la tête.
26:10 - Qu'est-ce qu'on apprend avec ce jeu, justement ?
26:13 - Que c'est fun de consigner des hypothèses dans son carnet.
26:16 Moi, vraiment, j'ai adoré ça.
26:18 Parce que ce qui est malin dans le jeu, c'est que, admettons,
26:20 vous voyez un glyphe où vous pensez que ça veut dire "potion", par exemple.
26:22 Le moment où quelqu'un va prononcer ce mot, il sera écrit dans sa bulle.
26:25 Et il y a des moments où on se rend compte
26:27 que la phrase que je viens d'écrire n'a absolument aucun sens.
26:29 Ça ne peut pas être ça. Mais il y a un amusement dans l'échec.
26:31 Et puis aussi, il y a le côté moral de l'affaire.
26:34 Ce sont quand même des peuples qui ne s'entendent pas.
26:36 Et au fur et à mesure de la découverte, on découvre aussi qu'on est un agent de paix.
26:40 - Une dimension politique de l'adornure.
26:42 - Oui, complètement. Mais ce qu'on ne voit absolument pas au début,
26:44 c'est que d'abord, on voit la poésie, on voit cet aspect langage, cet aspect jeu.
26:47 Et après, on voit l'aspect politique.
26:49 Et ça, c'est une des vraies grandes surprises de ce jeu.
26:51 Une des vraies forces, je trouve, de l'avoir caché, finalement, aussi comme un secret.
26:55 - Merci beaucoup à tous les deux.
26:57 Chance of Senar, le jeu est disponible sur PC, PlayStation 4, Xbox, Nintendo Switch.
27:02 Produit par le studio indépendant français toulousain Run Disque.
27:06 Je le répète, merci à tous les deux.
27:08 Julie Le Baron, Jean Zed.
27:09 Vous retrouverez toutes les références sur le site de France Culture
27:11 à la page de l'émission Les Midis de Culture.

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