Céline Pina : "ZAN, ZFE, DPE... Tout ça est très idéologique"

  • l’année dernière
L'édito de Céline Pina, chaque vendredi à 8h10

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##CELINE_PINA-2023-10-06##

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Transcript
00:00 - Et les 8h14 sur Sud Radio, Céline Pina comme chaque vendredi. Bonjour Céline.
00:04 - Bonjour.
00:05 - C'est fou comme tous les gouvernements aiment les acronymes.
00:08 Il y en a beaucoup. Et derrière ce langage techno, peuvent se cacher des restrictions aussi concrètes
00:13 que mal acceptées sur le terrain.
00:16 Et c'est un peu le cas là. Et vous prévoyez encore un peu plus d'orage avec l'arrivée justement des ZAN,
00:21 ZFE et DPE. On en parle beaucoup et autres joyeusetés.
00:26 - Et oui, le grand public apprend à peine leur existence qu'elles font déjà l'objet d'une bataille rangée politique.
00:32 Mais d'abord, que signifient ces barbarismes ?
00:35 Ces sigles regroupent trois mesures indispensables dans la nécessaire lutte contre le changement climatique,
00:40 en tout cas selon le gouvernement.
00:42 Le zéro artificialisation net, ZAN, vise à limiter le bétonnage des zones rurales.
00:47 Le diagnostic de performance énergétique, DPE, sert à détecter les passoires thermiques.
00:53 Et les zones à faible émission, ZFE, cherchent à proscrire les véhicules trop polluants.
00:57 - Bon, sur le papier, pas de quoi a priori justement déclencher des passions politiques, non ?
01:02 - Oui, mais nous vivons à une époque où oser s'interroger simplement sur la pertinence et l'efficacité d'une politique
01:08 vous expose vite à des leçons de morale de plus en plus violentes et ridicules.
01:12 Et c'est encore le cas cette fois-ci, où les critiques des dispositifs sont attaquées comme étant de droite ou d'extrême droite,
01:20 éprouvant l'indifférence des riches à l'avenir de la planète.
01:23 C'est ainsi que dans une chronique parue dans l'Opinion, David Lissnar fait de nos ZFE, ZAN, etc.
01:29 les symboles de ce qu'il appelle l'écologie à fragmentation bureaucratique.
01:34 Pour lui, ces mesures liberticides sont ainsi prises sans que jamais ne soit mesurée la réalité des gains environnementaux.
01:41 Ainsi, avec le DPE, nous sommes en pleine crise du logement.
01:45 Et pourtant, des milliers de logements vont être rendus inhabitables en droit.
01:49 Avec la ZFE, la fracture sociale va s'aggraver, excluant de certains territoires les automobilistes les plus modestes.
01:56 Quant aux ZAN, ils réussissent l'exploit de pouvoir à la fois accentuer la crise du logement, en empêchant les constructions,
02:02 et accentuer la crise industrielle en rendant impossible l'implantation d'usines, toujours difficiles dans les zones denses.
02:08 Alors forcément, chez les maires, la recentralisation administrative à haut coefficient de stupidité ne passe pas.
02:16 Laurent Wauquiez, président de la région Renalp, a même menacé de ne pas appliquer les mesures liées aux ZAN.
02:22 Alors forcément, à gauche, on réagit.
02:24 Et oui, et c'est Laurent Joffrin qui s'y colle. C'est l'accoucheur en chèvre des vendres fécondes où sortent les bêtes immondes.
02:30 Il va donc nous expliquer pourquoi être contre les DPE, les ZFE, tout ça, c'est mal, et pourquoi la droite est méchante et se moque du climat.
02:38 D'abord, parce que selon Monsieur Joffrin, seule la gauche se soucie des pauvres.
02:42 Quand la droite le fait, c'est en fait pour aider les riches.
02:45 Ainsi, elle fait semblant d'être concernée par le sort des plus modestes et les met en avant.
02:49 Mais en fait, ce qu'elle veut, c'est surtout ne pas changer de mode de vie et elle se moque comme de l'an 40 du dérèglement climatique.
02:56 Oui, sauf que...
02:58 Sauf que tout cela est très idéologique.
03:00 Par exemple, l'idée que l'interdiction de location des logements énergivores contribue à la lutte contre le changement climatique
03:07 n'est éteillée par aucune étude ni démonstration.
03:10 Une étude allemande a même conclu en 2020 que malgré plus de 340 milliards investis dans la rénovation énergétique,
03:18 la consommation d'énergie n'avait pas connu de changement significatif.
03:22 Pire même, le prix Nobel d'économie, Esther Duflo, qu'on ne peut pas soupçonner de droitisme violent,
03:28 déclare même que ses politiques sont très coûteuses et ne donnent guère de résultats.
03:33 Que faire alors, du coup ?
03:34 Peut-être sortir de l'idéologie et de la morale et se soucier d'efficacité.
03:38 Visiblement, on en est encore loin, alors que les effets du changement climatique, eux, sont déjà là.
03:44 [Musique]

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