Avec Philippe Juvin, député LR des Hauts-de-Seine et chef des Urgences de l'hôpital Pompidou
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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-24##
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NewsTranscription
00:00SUDRADIO, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07Il est 8h36, merci d'être avec nous sur SUDRADIO.
00:10Vous êtes tous les matins de plus en plus nombreux à nous écouter, à nous rejoindre pour ce moment important.
00:15Et ce matin, nous recevons Philippe Juvin qui est député LR des Hauts-de-Seine.
00:20Bonjour Philippe Juvin.
00:21Bonjour.
00:22Et chef des urgences de l'hôpital Georges Pompidou.
00:25Je le rappelle systématiquement parce que nous allons beaucoup parler de santé, évidemment avec vous.
00:30Ça vous tient à cœur et nous aussi.
00:32Premier conseil des ministres hier, Michel Barnier qui est de la même famille politique que vous, vous le connaissez bien.
00:39Vous l'avez affronté lors de la primaire LR, a invité les membres de son équipe à être modestes et irréprochables.
00:46Il leur a demandé d'avoir du respect pour tous les partis politiques, le RN et l'FI compris.
00:53Est-ce que vous soutiendrez sans état d'âme le gouvernement Barnier ?
00:57Ça dépendra de la ligne.
00:59Moi d'abord, vous avez devant vous le député LR qui a le plus travaillé au principe d'une coalition.
01:05Depuis deux ans, je dis qu'il faut que les hommes et femmes de bonne volonté travaillent ensemble.
01:10Donc moi, cette idée de gouvernement, de coalition ou d'union, comme vous voulez, ça me va.
01:15Maintenant, ça c'est la question du casting.
01:17Ensuite se pose la question de la ligne politique.
01:19Et la ligne politique, c'est ce à quoi nous jugerons le gouvernement.
01:22Par exemple, les premières déclarations des uns et des autres sur l'augmentation des impôts me font un peu trembler.
01:28Moi, je ne suis pas élu pour trahir ma parole vis-à-vis des électeurs.
01:33Je pense qu'il ne faut pas augmenter les taxes ni les impôts.
01:36La France est déjà un enfer fiscal, quel que soit celui, celle ou l'entreprise concernée.
01:44Mais quand on commence à dire qu'on va augmenter de façon ciblée et temporaire les impôts, on a l'habitude en France.
01:52L'impôt sur la CSG, quand on l'a créé, c'était 1,1%. Maintenant, c'est 9,2%.
02:00La TVA, quand elle a été créée, c'était seulement pour les grandes entreprises. Maintenant, c'est pour tout le monde.
02:05Les impôts transitoires et ciblés, très rapidement, ils deviennent durables et élargis.
02:11Donc, je suis très méfiant et je pense que c'est une grande erreur d'augmenter les impôts et les taxes.
02:16Et ça, je m'y opposerai à l'Assemblée nationale, pour qui que ce soit.
02:20Mais vous savez, si on commence à dire aussi qu'on va augmenter les impôts pour les riches, c'est quoi les riches ?
02:27C'est 4 000 euros par mois, comme M. Hollande le disait ?
02:30Les riches, ce sont ceux qui payent l'impôt sur le revenu. Vous savez qu'il n'y a que 42% des Français qui payent l'impôt sur le revenu.
02:36Est-ce que quand vous payez l'impôt sur le revenu, vous êtes riches ?
02:39Donc, encore une fois, nous n'avons pas été élus pour augmenter les impôts et les taxes.
02:44Donc, on augmente les impôts, on n'augmente pas les impôts.
02:48C'est votre position, quelle que soit la richesse du Français et d'un Français.
02:55Écoutez, oui, je vous le répète. Ma réponse, elle est oui. Pourquoi ?
02:59Parce que la France, c'est le pays de l'Union européenne où les impôts et les taxes sont déjà les plus élevés.
03:04Et il y a un effet pervers. Parfois, quand vous augmentez les impôts,
03:08en fait, vous observez une diminution du rendement de cet impôt.
03:11Tout simplement parce que, souvent, les plus riches, comme on dit,
03:14ils sont mobiles et ils sont très bien conseillés au plan fiscal.
03:17Et donc, vous avez des exemples de taxes dont le taux a augmenté mais dont le produit a baissé.
03:22Donc, c'est une erreur.
03:23Donc, Philippe Juvin, si dans le budget, il y a des augmentations d'impôts prévues pour les plus riches, vous ne voterez pas ?
03:30Ça me paraît difficile puisque j'ai toujours écrit et dit le contraire.
03:34Donc, vous ne voterez pas le budget ?
03:36Je vous le répète, je ne peux pas voter un budget qui a des augmentations des impôts et des taxes.
03:41Je disais ça, je l'écrivais il y a encore quelques semaines.
03:45Pourquoi voulez-vous que je change ?
03:46Je pense que pour réduire la dette, qui est un vrai sujet, là, pour le coup, Barnier a évidemment raison.
03:51Qu'est-ce qu'il faut faire ?
03:52Il faut travailler plus.
03:53La France, c'est le pays d'Europe où on travaille le moins en moyenne.
03:58Il y a des gens qui travaillent énormément, vous en êtes, et il y a des gens qui ne travaillent pas du tout.
04:02Deuxièmement, il faut dépenser moins.
04:04Nous sommes le pays de l'Union Européenne qui a la dépense publique la plus élevée.
04:08Et, pardon, il faut aussi dépenser mieux cette dépense publique.
04:11Elle n'est pas bien utilisée.
04:13Nous avons tous des exemples de dépenses publiques qui sont mal utilisées.
04:16Il faut débureaucratiser, il faut décentraliser.
04:19Oui, je sais que c'est votre credo.
04:22Oui, c'est assez simple.
04:23Moi, je vais vous dire, quand je n'ai pas d'argent, j'essaie de dépenser moins.
04:27J'essaie de dépenser moins.
04:28Et vous faites pareil.
04:29Quand, dans votre budget, à la fin du mois, il vous manque de l'argent, qu'est-ce que vous faites ?
04:32Vous dites à votre patron, il faut m'augmenter ?
04:35Vous augmentez les impôts ? Non.
04:36Est-ce que ce gouvernement Barnier, c'est une alliance de perdants ?
04:39Non, non, non, pas du tout.
04:41Je veux dire qu'aujourd'hui, il y a une assemblée nationale qui n'a pas de majorité.
04:47Donc, il faut créer une majorité.
04:50Et nous avons eu raison de le faire.
04:51Et Michel Barnier a eu raison d'essayer de rassembler les gens.
04:54Ce que je regrette, c'est que cette alliance ne soit pas allée vers des socialistes raisonnables.
05:00À part M. Migaud, qui est un peu seul et isolé.
05:03Mais c'est ainsi, les gens n'ont pas voulu participer.
05:05Michel Barnier a été commissaire européen, j'ai été député européen.
05:09Dans l'Union Européenne, l'absence de majorité absolue au Parlement européen, c'est la règle.
05:13Donc, qu'est-ce qu'on fait dans ces cas-là ?
05:15On fait ce qu'on essaye de faire aujourd'hui en France, c'est-à-dire des coalitions.
05:18Et Barnier a raison de le faire.
05:20De toute façon, il n'y a pas le choix.
05:21Donc, vouloir se dire que le gouvernement n'est pas légitime parce qu'il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée, c'est idiot.
05:28Du coup, il n'y a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
05:30Donc, c'est bien de faire de la coalition.
05:32La vraie question, c'est la ligne politique.
05:34Pourquoi n'êtes-vous pas ministre de la Santé ?
05:36Ça, il faut le demander à M. Barnier.
05:38Il a trouvé des gens probablement beaucoup plus qualifiés que moi, disponibles et capables.
05:42Vous étiez prêt pourtant, pour le poste.
05:44Est-ce qu'il vous l'a proposé ?
05:46Non, non, il ne m'a rien proposé du tout.
05:48Vous auriez aimé devenir ministre de la Santé ?
05:51J'avais quelques idées.
05:53Je sais, je sais.
05:54Et ces idées, je vais les proposer avec ma casquette de député.
05:57L'Assemblée nationale peut reprendre un rôle qu'elle avait peut-être perdu,
06:01dans sa force de proposition.
06:03Sur les questions de santé, mais aussi sur les questions budgétaires.
06:05J'appartiens non pas à la commission des affaires sociales, qui est la question de la santé.
06:09La commission de la santé, j'appartiens à la commission des finances.
06:11Et c'est pour ça que ces questions d'impôts m'inquiètent un peu.
06:14C'est pour ça que vous tenez à rappeler votre position,
06:17et vous êtes ferme sur l'augmentation des impôts.
06:20Il n'est pas question de voter un budget dans lequel on augmente les impôts.
06:24Mais pourquoi ? Parce que, en fait, c'est une paresse intellectuelle d'augmenter les impôts.
06:28Face à un déficit immense, dont Barnier hérite,
06:32la solution de facilité de Bercy, c'est de dire
06:35« Ah ben voilà, monsieur le Premier ministre, on a une idée géniale, on va augmenter l'impôt machin. »
06:38L'augmentation des impôts, ça se paye cash.
06:40Ça se paye cash, parce que derrière, ça appauvrit.
06:43L'impôt, ne croyez pas que ça enrichisse.
06:46L'impôt, ça appauvrit, ça tue la compétitivité, ça tue l'attractivité,
06:50et ça détruit des emplois.
06:52– Est-ce que vous demandez au gouvernement, on va parler de santé, Philippe Juvin,
06:55est-ce que vous demandez au gouvernement de revoir l'AME ?
06:58– L'Aide médicale d'État, je le rappelle pour vos auditeurs,
07:01c'est une aide qui permet aux étrangers en situation irrégulière de se soigner.
07:07Vous savez, si vous avez un étranger en situation irrégulière
07:11qui se casse la jambe devant l'hôpital, la jambe cassée là,
07:14on me l'amène aux urgences, vous croyez qu'il faut le soigner ou pas ?
07:17Évidemment, il faut le soigner.
07:18Comment on fait ? Eh bien on le soigne, ça coûte de l'argent, c'est l'Aide médicale d'État.
07:22Donc il faut avoir un dispositif comme l'Aide médicale d'État.
07:26La question c'est, est-ce que le champ d'application de l'Aide médicale d'État est trop large ?
07:31– Donc on revoit ?
07:32– Je pense qu'on peut le revoir, par exemple, je vous donne deux ou trois exemples,
07:35au bout de quelques mois, un étranger en situation irrégulière
07:38peut bénéficier de la pose d'une prothèse d'épaule,
07:41peut bénéficier de gastroplastique ou d'intervention chirurgicale pour maigrir.
07:46Est-ce que ça doit être remboursé par les impôts des Français ?
07:49Ça, je ne le crois pas.
07:50Donc il faut réduire l'Aide médicale d'État, mais dire qu'on va la supprimer, c'est absurde.
07:53Il faut évidemment soigner tout le monde.
07:54– Et comment avez-vous reçu la première déclaration de la nouvelle ministre de la Santé ?
08:00« Je ne ferai pas de miracles, je ne suis pas une fée, je ne ferai pas de miracles ».
08:05– Ça on s'en doute.
08:06– Mais vous en faites des miracles, vous, à l'hôpital, tous les jours ?
08:08– Non, non, vous savez, les miracles…
08:10J'avais un vieux patron qui me disait,
08:12quand un patient vous demande si un miracle est possible,
08:15répondez lui « oui » parce que c'est la définition même du miracle.
08:18Le miracle par définition peut toujours arriver, sauf qu'il arrive assez rarement.
08:21Donc c'est probablement un peu maladroit ce qu'on attend de la ministre de la Santé,
08:24mais je comprends ce qu'elle a voulu dire.
08:26Ce sont des décisions qui consistent à faire en sorte que l'argent
08:31qui est payé par les Français pour la santé publique aille vraiment aux soins.
08:35Aujourd'hui, il y a beaucoup d'argent qui ne va pas aux soins.
08:38C'est ça la grande réforme qu'il faudrait faire.
08:40La deuxième réforme, c'est qu'on ne forme pas assez d'infirmières et de médecins,
08:43mais il faut former plus d'infirmières et de médecins.
08:46Et enfin, il y a le troisième sujet qui est celui de la prévention.
08:49La prévention, c'est quelque chose de fondamental.
08:51Ça fait des années qu'on prétend vouloir en faire et qu'on n'en fait pas.
08:54Et quand vous prévenez les maladies, et bien vous avez,
08:58par définition de population, moins malades
09:00et puis moins de dépenses pour la puissance publique.
09:02Le sixième ministre de la Santé en quelques années,
09:06il y a une valse…
09:09Tournée manège, oui, c'est ça.
09:10Oui, c'est tournée manège le ministère de la Santé.
09:13Plus que jamais !
09:14Et ce qui est intéressant, c'est de noter que les ministres tournent,
09:18mais nous avons aussi un mode de financement de la sécurité sociale
09:21qui se vote année par année.
09:23Et ça, c'est contradictoire avec l'objectif, par exemple, de prévention.
09:27La prévention, c'est quelque chose que vous devez faire sur de très nombreuses années
09:29pour que ça soit utile et efficace.
09:32Or, chaque année, on revote un budget.
09:34Je crois qu'il faut qu'on réfléchisse à un financement pluriannuel de la santé.
09:38Qu'on ne remette pas tout en cause chaque année.
09:43Les professionnels de santé ont besoin de vision et de visibilité et de durée.
09:47Et il y a des lois de dépenses pluriannuelles, par exemple, pour la défense.
09:52Il faudrait qu'il y en ait pour la santé.
09:54Comme pour la défense.
09:55Absolument.
09:56Bien.
09:57Dites-moi, j'ai écouté les premières déclarations de la nouvelle ministre,
10:03Mme Darriosec, accès aux soins et prévention.
10:06Ces axes majeurs.
10:07C'est très bien.
10:08Là, vous êtes assez d'accord.
10:09Elle a évidemment raison.
10:10Bien, bien.
10:11Vieillissement, une loi de troisième âge, indispensable ?
10:14Alors, c'est indispensable, mais là aussi, il faut s'intéresser à la prévention.
10:18Je vais prendre une minute pour vous expliquer cela.
10:20On a montré que plus de la moitié des maladies d'Alzheimer
10:24pourraient être évitées si on agissait en amont.
10:29Quand vous soignez l'hypertension artérielle,
10:32quand vous soignez l'hypercholestérolémie, par exemple,
10:38vous diminuez l'incidence des maladies d'Alzheimer.
10:42Donc, lutter contre la maladie d'Alzheimer, c'est d'abord faire de la prévention.
10:46C'est vrai que le jour où on aura un médicament miracle,
10:49et on en est très très loin pour la maladie d'Alzheimer,
10:53la question des EHPAD ne se poseront plus.
10:56Vous savez que le nombre de personnes âgées dépendantes va doubler d'ici 2050.
11:01Ça signifie qu'il va falloir doubler quasiment le nombre d'EHPAD.
11:04Eh bien, ça ne sera pas à faire, heureusement,
11:07si on arrive à diminuer le nombre de malades.
11:09Donc là aussi, c'est un problème de prévention.
11:11La fin de vie, je sais combien vous vous êtes engagé sur ce débat.
11:15Faut-il reprendre les discussions ?
11:17Écoutez, je ne crois pas, je pense que ce n'est pas la priorité.
11:21Je vous donne un chiffre pour que les gens aient en tête.
11:24Aujourd'hui, quand vous avez besoin de soins palliatifs,
11:27dans un cas sur deux, vous n'avez pas accès à une unité de soins palliatifs
11:30ou à des soins de soins palliatifs.
11:32Et donc la priorité des priorités pour la fin de vie,
11:34c'est de faire en sorte que les soins palliatifs soient disponibles pour tout le monde.
11:38Et relativement tôt, parce qu'on ne sait pas que les soins palliatifs,
11:41quand vous les mettez en oeuvre plusieurs mois avant ce qu'on met aujourd'hui en oeuvre,
11:45c'est-à-dire au dernier moment,
11:46eh bien vous augmentez l'espérance de vie et la qualité de sa vie.
11:49Donc on ne reprend pas la discussion sur le projet de loi ?
11:52Je ne suis pas favorable.
11:54Simplement, on essaie de développer les soins palliatifs en France.
11:57On essaie de faire ce qu'on aurait dû faire depuis 20 ans,
11:59parce qu'il y a une loi soins palliatifs qui a une vingtaine d'années
12:01et qui n'est toujours pas appliquée.
12:03Il y a encore des départements où il n'y a pas d'unité de soins palliatifs.
12:06La santé mentale, vous avez entendu Michel Barnier,
12:09grande cause de l'année 2025.
12:11Je regardais et je regardais ce chiffre qui m'a effaré.
12:14Un tiers des postes de praticiens hospitaliers en psychiatrie sont vacants.
12:18Il a absolument raison Michel Barnier.
12:20Il y a une augmentation des maladies mentales en France
12:23et en même temps il y a une diminution des moyens qui sont alloués.
12:26Mais je vais vous donner un deuxième chiffre.
12:28Je crois qu'un quart des psychiatres qui exercent aujourd'hui en France
12:31sont des psychiatres retraités.
12:33Donc on voit bien que le système tient grâce aussi à des expédiants,
12:39dont le recours aux médecins retraités.
12:41Ce qui signifie qu'il faut doubler, monsieur Bourdin,
12:44le nombre de médecins en formation,
12:46doubler le numerus clausus
12:48et ne pas faire des petites toilettes en disant
12:50j'en prends 10 ou 15% en plus.
12:52Les Anglais ont doublé le numerus clausus l'année dernière.
12:55Avec le nombre de patients en psychiatrie qui a été multiplié par 2
12:59ces 20 dernières années.
13:01Bien sûr, avec une accélération depuis le Covid qui est très claire.
13:04Mais il y a d'autres sujets avec la maladie mentale,
13:06par exemple les cancers des sujets jeunes.
13:08On observe depuis maintenant une vingtaine d'années,
13:11depuis 10 ans plus exactement,
13:13une augmentation des cancers entre les 30 à 50 ans.
13:16C'est quand même incroyable.
13:17Donc pourquoi ?
13:18Il faut les détecter tôt, mieux les traiter.
13:21On observe aussi une augmentation de la mortalité infantile.
13:24Avant un an, nous sommes le seul pays de l'Union Européenne,
13:27enfin de l'OCDE,
13:28avec une augmentation de la mortalité des enfants.
13:30Elle baisse partout sauf en France.
13:32Là aussi, il faut s'y intéresser.
13:33Bien.
13:34Philippe Juvin, vous parliez de débureaucratiser l'hôpital public.
13:39Comment ?
13:41On supprime des postes ?
13:43Que fait-on ?
13:44D'abord, il y a un chiffre qu'il faut avoir en tête.
13:47Il y a autant d'administratifs à l'hôpital public que de médecins,
13:50en équivalent temps plein.
13:52Donc il faut commencer par dégraisser le mammouth
13:55et regarder...
13:57Supprimer des postes ?
13:58D'abord, des postes administratifs,
14:01en sorte qu'il y ait plus de postes au contact des malades,
14:04de soignants,
14:05et moins de postes dans l'administration.
14:07Il faut aussi donner des outils modernes.
14:09Je suis frappé de voir le temps qu'on passe devant nos ordinateurs,
14:13qu'on passe à faire de la paperasserie.
14:16L'hyperadministration, non seulement elle coûte cher,
14:19mais elle crée aussi de la norme,
14:22et elle crée aussi de la réunionnite.
14:24Nous avons besoin, en fait, de temps devant les patients
14:27et pas de temps dans des bureaux.
14:28Il faut plus de fonctionnaires devant les utilisateurs,
14:31dont les patients à l'hôpital,
14:33et moins de fonctionnaires dans les bureaux.
14:35Quelles sont les récriminations que vous entendez aujourd'hui au quotidien ?
14:38Vous êtes à l'hôpital, on n'est pas bien payé,
14:42on travaille trop.
14:43La récrimination principale, c'est qu'il y a des lits fermés
14:47parce qu'il manque des infirmières,
14:48donc il y a des interventions chirurgicales qui sont repoussées.
14:53Je sais dans tel département,
14:54que je ne vais pas citer pour ne pas les mettre en difficulté,
14:56il n'y a plus que quatre pédiatres qui se battent en duel dans tout le département.
14:59Donc l'offre de soins.
15:00L'offre de soins.
15:01Et puis enfin, nous n'avons pas suffisamment de temps
15:04à consacrer aux patients.
15:06Nous courons d'un patient à un autre.
15:09La question de la qualité, évidemment, est très hétérogène.
15:14Vous savez, la grande inégalité de santé, c'est qu'il y a...
15:16Vous, vous savez, monsieur Bourdin,
15:18moi je sais où me faire opérer, pas vous.
15:21Mais surtout, je sais où ne pas me faire opérer.
15:23Et ça, vous ne le savez pas.
15:25Elle est là, la grande inégalité de santé.
15:27Bien, Philippe Juvin, je vais revenir sur les problèmes financiers
15:32avec la réforme des retraites.
15:35Apparemment, il serait envisagé d'aménager la réforme des retraites.
15:41Est-ce qu'il faut toucher à la réforme des retraites ?
15:44D'abord, je ne sais pas très bien ce que ça veut dire, aménager.
15:46Oui, moi non plus, mais nous attendons.
15:48Donc nous attendons.
15:49Vous savez, il faut toujours voir.
15:51Deuxième point, est-ce que...
15:53Je vous l'ai dit au début de l'interview,
15:55je pense que nous ne travaillons pas assez en France.
15:57Quand vous comparez...
15:59Ce n'est pas que je pense, d'ailleurs, c'est une observation.
16:01Quand vous comparez la France au pays voisin,
16:03eh bien, tous nos pays voisins ont un âge de départ à la retraite
16:08qui est plus tardif que le nôtre.
16:10Et enfin, le troisième point,
16:12le système par répartition est un système qui,
16:14du fait de l'vieillissement de la population,
16:17n'est plus suffisant pour assumer les retraites.
16:19Les retraites comptent, expliquent,
16:22la moitié du déficit public en France.
16:24Enfin, de la dette, la moitié.
16:26Donc il faut probablement, à côté de la technique de répartition,
16:31créer ce qu'on appelle des systèmes de capitalisation collective
16:34qui permettent d'assurer que les retraites seront bien payées.
16:38Aujourd'hui, un agent catégorisé de la fonction publique territoriale
16:42qui est né après 1981,
16:44c'est-à-dire une grande partie des agents de la fonction publique,
16:47avec le système actuel sans réforme,
16:49partira à la retraite avec une retraite inférieure au taux de pauvreté.
16:53On ne touche pas à la réforme votée ?
16:55Ah ben, si, il faudra y toucher.
16:57Mais probablement pas dans le sens
16:59qu'un certain nombre de gens souhaitent.
17:01Moi, je pense qu'il faut travailler plus...
17:03Là, vous avertissez.
17:04Là, le gouvernement va vous avertisser.
17:06Tout le monde le sait, en fait.
17:07Au gouvernement, ce matin, ne touchez pas à la réforme,
17:10ne touchez pas à l'âge de départ fixé à 64 ans,
17:13ne touchez pas à la structure même de cette nouvelle réforme.
17:17Non, non, je vous dis presque le contraire.
17:19Je pense qu'il faut que l'âge de la retraite soit reculé.
17:22Je pense qu'il faut...
17:24Plus de 64 ans.
17:25Absolument.
17:26Je pense qu'il faut créer une dose de capitalisation collective,
17:29en plus de ce système par répartition.
17:32Et je pense qu'il faut dire la vérité aux Français.
17:37C'est qu'aujourd'hui, un jeune Français qui travaille,
17:40la retraite par répartition ne lui fournira pas une retraite correcte.
17:43C'est ça qu'il faut... Vous savez, il faut dire la vérité.
17:45Quand vous dites la vérité, les réformes deviennent possibles, bien sûr.
17:48Si vous vous étiez appelé Moussa, Philippe Juvin,
17:51vous pensez que vous auriez été professeur de médecine,
17:56que vous auriez été député des Hauts-de-Seine ?
18:00Alors, il y a évidemment des Moussa, comme dit M. Darmanin,
18:02qui sont professeurs de médecine, bien heureusement.
18:04Oui.
18:05Mais Darmanin a raison de souligner qu'il y a encore des plafonds,
18:09et qu'il y a des discriminations liées à l'origine sociale.
18:13C'est un enjeu fondamental.
18:18Faire en sorte que la nation reconnaisse que les hommes et les femmes sont égaux en chance,
18:24pas en droit d'un réussite.
18:26Il n'y a pas un droit à la réussite, il y a un droit à la chance.
18:28Oui, je comprends ce qu'il a voulu dire.
18:30Chez vous, dans votre hôpital, et dans d'autres hôpitaux,
18:34vous les connaissez bien puisque vous visitez la France,
18:37Philippe Juvin, il y a beaucoup de soignants d'origine étrangère.
18:41Alors, je vais me parler des gens à leur origine.
18:44Oui, mais...
18:45J'entends ce que vous dites.
18:46Bien entendu, le système de santé français est un système inclusif,
18:50qui, probablement plus que d'autres, accueille les gens,
18:55et est un bon ascenseur social, vous voyez.
18:58C'est vrai que quand on regarde la structure d'école nationale d'administration,
19:02enfin l'ex-ENA, ou le Quai d'Orsay, on a moins cette impression.
19:06Le système de santé français est un système qui participe,
19:10qui intègre à l'ascension sociale,
19:12et c'est pour ça aussi que je le défends.
19:14Et nous avons besoin, est-ce que nous avons besoin de tout ?
19:17Écoutez, à partir du moment où nous voulons faire nation,
19:21la nation, disait Renan, est un principe spirituel,
19:24elle ne reconnaît ni race, dit-il à l'époque,
19:27ni religion, ni couleur de peau.
19:29La nation nécessite que nous ayons des systèmes
19:32qui fassent que chacun ait la même chance de réussir.
19:36Merci Philippe Juvin d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
19:40Je rappelle que vous êtes député LR,
19:42donc soutien de la majorité, soutien...
19:45Avocat, avocat de la majorité.
19:47Avocat de la majorité, mais soutien vigilant.
19:50Je vous ai entendu.
19:51Le député, il est là aussi pour voter des lois,
19:54et quand on lui dit qu'on va voter des lois qui ne lui conviennent pas,
19:56il est là pour librement dire que ça ne lui va pas.
19:59Merci Philippe Juvin, 8h55, vous êtes sur Sud Radio.
20:03Vous retrouvez Patrick Roger juste après les informations.
20:07Demain, nous recevrons David Lissnard.