(Republication d'une vidéo publiée le 26 septembre 2023)
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00:00 Bonjour, bienvenue dans "C'est cache".
00:02 Si vous demandiez si nos dirigeants étaient des marionnettes serviles
00:05 ou s'ils étaient seulement incompétents,
00:08 vous aurez la réponse dans cette émission.
00:10 [Musique]
00:26 Bonjour et bienvenue dans "C'est cache".
00:28 Dans ce numéro, nous allons parler de la crise économique,
00:32 prix qui augmente, prévision de croissance en chute,
00:34 des monnaies nationales au plus bas.
00:36 Alors, la crise économique, y sommes-nous vraiment ?
00:38 Ou avons-nous juste un pied dedans ?
00:41 En tout cas, le ministre français de l'économie, Bruno Le Maire,
00:44 est plutôt optimiste.
00:45 Il s'est même félicité de l'économie française
00:48 qui semble résister aux turbulences actuelles
00:51 et a d'ailleurs relevé la prévision de croissance du PIB.
00:55 Alors, un leurre ou juste une bonne nouvelle ?
00:58 On va tenter d'y répondre avec Olivier, bien sûr.
01:00 Olivier, bonjour.
01:01 Bonjour Amira.
01:02 Et puis, notre invité, l'ex-trader à Nice, La Genève.
01:06 Monsieur La Genève, bonjour, merci d'être avec nous.
01:09 Bonjour Amira, bonjour Olivier.
01:10 Bonjour.
01:11 [Musique]
01:15 Et on va commencer cette émission par l'annonce
01:18 de notre ministre de l'économie, Bruno Le Maire.
01:20 Regardez.
01:21 L'économie française résiste.
01:25 Nous révisons la croissance pour 2022 de 2,5 à 2,7%.
01:30 C'est la preuve que malgré la crise énergétique,
01:32 les fondamentaux de l'économie française sont solides.
01:36 Olivier, c'est Bruno Le Maire qui le dit, c'est pas moi.
01:39 L'économie française résiste.
01:41 Oui, elle résiste.
01:42 On s'enfonce dans un déficit commercial sans précédent.
01:47 On a une inflation qui est sans précédent aussi.
01:51 On n'a pas de croissance, mais il la voit.
01:55 Mais il ne suffit pas, Monsieur Le Maire,
01:57 de la voir pour qu'elle existe.
01:59 Donc malheureusement, on est en récession.
02:03 On est en récession depuis déjà deux trimestres.
02:07 Ça va s'aggraver et ça va s'aggraver de façon importante.
02:12 Là, jusqu'à présent, si vous voulez, c'était les vacances.
02:15 Les gens ont un peu dépensé pendant ce temps-là.
02:18 Ils avaient été quand même très frustrés depuis de longs mois.
02:23 Donc plus de Covid, donc tout va bien.
02:27 Mais malheureusement, les prix ont explosé
02:30 et les revenus, que je sache, n'ont pas suivi.
02:34 Donc vous allez avoir un effet à un moment de ciseaux.
02:38 Il faudra que les gens puissent arbitrer
02:42 parce qu'ils n'ont pas plus de ressources que ce qu'ils avaient avant
02:45 et que l'ultra-inflation, l'hyper-inflation
02:51 que l'on connaît aujourd'hui sur les factures de gaz, d'électricité.
02:56 Alors pour l'instant, on a été protégé
02:59 puisqu'il a mis en place des soi-disant boucliers.
03:02 Les boucliers, je vous annonce une mauvaise nouvelle,
03:06 nous allons le payer le bouclier.
03:08 C'est-à-dire que c'est juste reculer pour mieux sauter.
03:12 Donc on vous fait un bouclier, on vous descend le prix artificiellement,
03:17 le prix du gaz, le prix de l'électricité,
03:20 mais vous allez finir par le payer.
03:22 Donc d'une manière ou d'une autre.
03:24 Et c'est là, à ce moment-là, que se matérialisera les arbitrages
03:28 dont je vous parlais et qui vont faire qu'il y aura
03:31 évidemment de gros problèmes sur le PIB.
03:35 Il faut bien se rendre compte d'une chose,
03:37 le PIB, c'est de l'énergie transformée.
03:40 Si vous baissez votre consommation d'énergie,
03:46 eh bien vous baissez mécaniquement le PIB.
03:49 Donc moi, je veux bien entendre parler,
03:52 monsieur le maire, des 30 glorieuses,
03:54 mais je pense que ça va être plutôt les 30 ans de déclassement
03:58 qui viennent avec une industrie qui n'est plus là.
04:02 Alors c'est facile de venir dire aujourd'hui,
04:06 on est moins dépendant du gaz russe, par exemple,
04:10 en France, que l'est l'Allemagne.
04:12 Évidemment, on n'a plus d'industrie.
04:14 Donc oui, les Allemands sont plus sensibles que nous,
04:17 mais ce n'est pas une bonne nouvelle parce que ça ne vient pas du fait
04:21 qu'on aurait une autre énergie, comme par exemple les centrales nucléaires
04:25 que monsieur Macron s'empresse de fermer,
04:29 mais simplement parce qu'on n'a plus d'industrie
04:32 et que l'industrie, évidemment, est une grosse consommatrice d'énergie.
04:37 Alors on a Bruno Le Maire qui est optimiste.
04:39 Olivier, plutôt pessimiste.
04:41 Monsieur, la Genève, quel est votre avis sur cet optimisme de Bruno Le Maire ?
04:45 Je rejoins un peu ce que dit Olivier, en fait.
04:49 C'est que nous vivons là, actuellement, dans une économie
04:52 qui est complètement pilotée, c'est-à-dire que les États,
04:55 ils sont dopés justement à cet argent magique
04:58 depuis quasiment une dizaine d'années,
04:59 celui qui est donné par les banques centrales.
05:02 Donc c'est une sorte, c'est comme si on avait un patient
05:06 qui était sous morphine et qui nous dit qu'il se sent bien,
05:09 mais en fait, on est en train juste d'aller vers une fuite en avant
05:12 qui est permise justement par cette création monétaire,
05:14 par cet endettement facilité,
05:16 que ce soit pour les multinationales ou pour les États.
05:19 Et si je devais juste donner un mot,
05:20 je dirais que nous sommes en train de vivre dans une économie zombie,
05:24 c'est-à-dire que c'est une économie où on ne vit qu'au jour le jour,
05:28 sans projet industriel, sans projet de recherche, d'innovation.
05:33 Et en plus de cela, c'est qu'il y a un fait nouveau depuis à peu près un an,
05:37 c'est cette guerre en Ukraine,
05:39 qui est rien d'autre qu'une guerre de proxy.
05:43 Alors je mets de côté tous les drames humains qu'il peut y avoir,
05:46 parce qu'il y a quand même une guerre qui touche des civils
05:50 et qui touche deux peuples frères à l'origine.
05:53 Mais là, je parle juste d'économie.
05:55 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a en plus de tout cette économie zombie,
05:59 on est en train de saboter l'économie européenne,
06:02 on est en train de saboter la monnaie européenne
06:04 par une guerre de proxy qui est menée par les États-Unis
06:07 sur le sol européen.
06:08 Et ça, ça nous crée encore plus de problèmes,
06:11 que ce soit sur l'aspect monétaire ou sur l'aspect énergétique.
06:14 Juste pour information, pour donner deux, trois petits points,
06:18 on a le plus grand importateur de gaz qui vient de se faire nationaliser.
06:22 L'action bourse a perdu 92% et l'Allemagne a décidé de le nationaliser.
06:28 Et on peut aussi parler de Nord Stream 2,
06:31 qui a été complètement saboté par les Américains.
06:33 Et la société qui gère justement ce gazoduc
06:37 a fait faillite.
06:38 Donc je veux bien croire qu'il y a une crise énergétique, etc.
06:41 Mais on l'a un peu, en fait, provoqué et laissé faire.
06:45 Alors l'optimisme est de Bruno Le Maire, ça date du 4 septembre.
06:49 Écoutez plutôt ce qu'a dit Christine Lagarde,
06:52 présidente de la BCE, en date du 8 septembre.
06:56 Elle a dit plutôt ça, regardez.
06:59 Dans le scénario de base,
07:03 nous ne prévoyons pas de croissance négative en 2023.
07:06 Dans le scénario pessimiste, nous le faisons.
07:09 Ce scénario pessimiste diffère de la situation actuelle
07:12 en ce qu'il prévoit notamment une coupure totale des livraisons de gaz russes.
07:20 Olivier, je suis désolée, mais je n'ai pas vraiment compris
07:22 qu'est-ce que ça veut dire croissance négative ou pas.
07:25 On n'arrive pas vraiment à comprendre ce qu'elle a dit.
07:27 Elle non plus ne comprend pas ce qu'elle dit.
07:29 Donc et d'ailleurs, je viens d'apprendre ce matin en arrivant
07:35 que Bruno Le Maire se portait candidat pour remplacer Christine Lagarde.
07:40 Donc on continue dans l'incompétence, mais c'est une habitude en France.
07:46 Donc il se trouve que vous, c'est ce que je vous dis,
07:51 vous ne pouvez pas espérer faire de la croissance si vous n'avez pas d'énergie.
07:58 Vous avez vu que là récemment, l'Allemagne a publié ses prix à la production
08:07 qui ont bondi de 45%.
08:11 Comment voulez-vous que des gens qui fabriquent de l'acier,
08:16 des gens qui fabriquent de l'aluminium, des gens qui fabriquent des industriels,
08:22 comment voulez-vous qu'ils supportent ce genre de prix ?
08:29 Vous ne pouvez pas.
08:30 Alors vous avez le choix, soit vous vendez à perte,
08:34 et à ce moment-là vous faites faillite assez rapidement,
08:37 soit vous êtes obligés de monter les prix,
08:40 et à ce moment-là vous allez retrouver ces 45% dans le CPI,
08:45 et c'est insupportable.
08:46 Donc ne venez pas après dire "non, on va avoir de la croissance",
08:51 non, nous ne prévoyons pas de croissance négative,
08:55 ce qui déjà ne veut rien dire,
08:57 nous ne prévoyons pas, parce qu'il y a un mot qui est absolument tabou,
09:04 c'est récession.
09:06 Mais nous sommes en plein dedans.
09:07 Les États-Unis sont aussi en récession depuis deux trimestres.
09:11 Donc arrêtons de surfer sur des éléments de langage
09:16 qu'on donne à Mme Lagarde, qu'on donne à M. Bruno Le Maire,
09:19 pour qu'ils répètent bêtement sans comprendre
09:22 ce qu'ils sont en train de raconter,
09:24 "on a de la croissance, on va remonter la croissance".
09:28 Non, ça ne marche pas comme ça, c'est mécanique.
09:31 Si vous ne pouvez pas avoir des entreprises qui gagnent de l'argent
09:35 sans être obligés d'augmenter les prix de cette façon-là,
09:39 quand vous avez des prix, vous, qui augmentent de 45%,
09:43 et que vous avez votre salaire qui reste le même,
09:45 qu'est-ce que vous faites ?
09:46 Il y a un moment où vous ne pourrez plus.
09:49 Donc à ce moment-là, vous serez obligés de faire des arbitrages.
09:52 À ce moment-là, ça se ressentira dans le PIB.
09:55 C'est mécanique.
09:56 Donc toutes ces histoires de boucliers,
10:01 de "M. Le Maire se félicite sans arrêt
10:05 d'avoir fait son bouclier sur les prix de l'essence",
10:09 mais je vous l'ai dit, vous le retrouverez dans vos impôts.
10:12 Donc ça vous fera du revenu en moins.
10:14 Donc il n'y a pas de mystère, il n'y a pas de miracle.
10:19 Aujourd'hui, on est dans une situation dont ils sont les responsables,
10:24 parce qu'il y a deux choses,
10:25 il y a crise économique et crise énergétique.
10:28 La crise énergétique, ils sont responsables.
10:31 Ce n'est pas l'Ukraine qui est responsable,
10:34 ce ne sont pas les Russes qui sont responsables.
10:37 Je vous rappelle que le prix du pétrole,
10:39 c'était 86 dollars en octobre-novembre 2021.
10:46 Il n'y avait pas d'invasion de l'Ukraine par la Russie à ce moment-là.
10:50 La guerre en Ukraine à Bondo ?
10:51 Donc la guerre en Ukraine à Bondo,
10:54 la crise énergétique, c'est d'abord les décisions qui ont été prises,
10:59 et cela depuis un bon moment,
11:01 puisque ça date de Sarkozy, ça date de Hollande,
11:06 ensuite ça a été Macron.
11:07 Pourquoi ? Simplement pour récupérer quelques voies,
11:11 vous savez, de ces gens qu'on appelle les "pastex",
11:13 c'est-à-dire verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur,
11:16 c'est-à-dire les écolos.
11:18 Les Allemands ont acheté les voies écolos,
11:20 les Français ont acheté les voies écolos
11:23 en leur promettant de fermer des centrales nucléaires
11:27 et de construire à la place des ventilateurs et des panneaux solaires.
11:31 Sauf que ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas.
11:34 D'abord parce que vous ne pouvez pas stocker l'électricité.
11:38 Donc fin de l'histoire.
11:40 La nuit, plus d'électricité par les panneaux solaires.
11:43 Les jours de grand vent,
11:48 ou quand il n'y a pas de vent,
11:50 il n'y a pas non plus d'électricité par les éoliennes.
11:54 Donc soit on prenait des décisions,
11:57 et en plus aujourd'hui,
11:59 si vous prenez la décision de construire des centrales nucléaires,
12:02 c'est pour dans dix ans.
12:04 Ça ne se construit pas en six mois une centrale nucléaire.
12:07 Donc c'est pour dans dix ans.
12:08 Ça veut dire quoi ?
12:09 Ça veut dire que la crise énergétique va se prolonger.
12:13 Guerre ou pas guerre.
12:15 Simplement parce qu'ils ont pris des mauvaises décisions en amont.
12:18 Monsieur Lajenev, vous êtes d'accord avec Olivier ?
12:20 Cette crise énergétique, selon le gouvernement français, européen,
12:24 ce serait dû à la guerre en Ukraine, ce serait la faute de la Russie ?
12:29 Ou est-ce que selon vous, c'est plutôt un manque d'anticipation ?
12:34 En fait, ça mélange tout.
12:36 Mais ce qui est certain, c'est que la guerre en Ukraine, elle a bon dos.
12:40 Et ça, je ne suis pas le seul à le dire, Olivier le dit,
12:43 plusieurs personnes, dont Édouard Leclerc.
12:45 En fait, si je dois expliquer, moi, l'inflation,
12:49 c'est d'abord lié à l'excès de création monétaire
12:54 qu'il y a eu par les banques centrales depuis à peu près,
12:58 on va dire, une dizaine d'années.
13:00 Et pendant longtemps, cet argent a été, est resté bloqué
13:03 à peu près dans les marchés financiers et dans le marché de l'IMO.
13:07 Il a trouvé quelques portes de sortie,
13:09 que ce soit vers le marché des cryptos, de l'art ou du grand luxe.
13:13 Mais ça n'a pas touché le panier de la ménagère
13:16 pendant, on va dire, une dizaine d'années.
13:18 Avec la crise du Covid, on a fait quelque chose de nouveau.
13:21 C'est qu'on a financé aux États-Unis et en Europe,
13:25 massivement, les États,
13:30 grâce à cette création monétaire qui vient de nulle part.
13:32 Donc, ce qu'on appelle l'argent magique,
13:34 qui n'existait pas selon Macron en 2017,
13:36 et d'un seul coup a apparu en 2020.
13:39 Et en faisant ça, c'est exactement ce que dit Olivier,
13:41 c'est qu'il n'a pas été, je pense, distribué de la meilleure des façons,
13:45 ou dépensé de la meilleure des façons.
13:47 Et ce qui fait qu'il y a des gens qui vont payer plus que d'autres.
13:49 Et en fait, qui va payer la facture ?
13:52 Justement, ça va être comme le dit Olivier,
13:55 c'est-à-dire, ce sont ceux qui travaillent,
13:57 qui voient leur salaire qui n'augmente pas de l'inflation.
14:00 Donc, ils ne sont pas réévalués.
14:01 Il y a aussi ceux qui épargnent de l'argent.
14:04 Je reçois des milliers et des milliers de messages sur mon compte Twitter,
14:07 de gens qui me disent, j'ai mis 50, 60, 100 000 euros de côté
14:11 pour pouvoir avoir un import pour l'immobilier.
14:13 Je vois l'immobilier monter au ciel.
14:15 Et moi, de mes 100 000 euros, j'ai perdu beaucoup en pouvoir d'achat.
14:18 Et qu'est-ce qu'on peut dire à ces gens-là ?
14:20 On ne peut rien dire, en fait.
14:21 Et ce que dit Olivier est tout à fait vrai, il n'y a rien de gratuit.
14:24 S'il y a quelque chose de gratuit, c'est que c'est vous le produit.
14:27 Et qu'à un moment donné, vous allez les payer, justement,
14:29 toutes ces décisions politiques qui nous font maroiter des cadeaux,
14:33 le quoi qu'il en coûte,
14:36 ou sinon, tout ce qui est subvention de l'énergie ou du gaz, etc.
14:42 Mais s'il n'y a pas une création de valeur réelle,
14:45 s'il n'y a pas un plan économique,
14:46 si on détruit notre parc nucléaire et on n'a rien pour le remplacer,
14:52 si on laisse l'OTAN et les États-Unis venir en Europe,
14:57 justement, s'impliquer dans nos affaires économiques
15:00 et détruire la relation qu'on a avec la Russie,
15:02 qui est le principal fournisseur de gaz,
15:04 il n'y a pas de solution.
15:06 C'est qu'à la fin, il y a des gens qui vont le payer.
15:07 Ce qui est malheureux, c'est que ce sont les classes moyennes
15:10 qui vont plus le payer.
15:12 Alors tout à l'heure, Olivier venu nous parler du bouclier tarifaire.
15:16 Mais au-delà de ça, Emmanuel Macron a appelé ses concitoyens
15:19 à la sobriété énergétique.
15:21 Écoutez-le.
15:22 Ce plan de rationnement, c'est celui qui nous évitera,
15:25 justement, les coupures.
15:26 Et donc la coupure, elle n'interviendra qu'en dernier ressort.
15:28 Donc aujourd'hui, je vous parle en toute franchise,
15:31 instruit par les bilans qui m'ont été donnés
15:34 et l'information partagée avec les experts nationaux,
15:38 européens, nos dialogues.
15:40 Il ne faut pas jouer sur la peur.
15:42 On n'est pas dans cette situation-là.
15:43 Nous avons notre destin en main
15:45 parce que depuis le mois de février,
15:47 on a fait beaucoup de choses et on a changé beaucoup de choses
15:50 et parce qu'on sait que si on arrive à être au rendez-vous
15:52 de la solidarité et de la sobriété, c'est dans notre main.
15:55 Mais avant la coupure, il y a beaucoup...
15:57 Olivier, je vous voyais lever les yeux au ciel.
16:00 Qu'est-ce que ça vous inspire, les propos d'Emmanuel Macron ?
16:04 Un immense désespoir d'être dirigé par des...
16:10 Je ne vais pas dire le mot parce que...
16:11 Non, ne le dites pas, Olivier.
16:12 Mais vous voyez bien à quoi je pense.
16:15 Donc c'est catastrophique, c'est-à-dire que c'est eux
16:18 qui vous mettent dans cette situation-là
16:20 et ensuite, ils vous culpabilisent en vous disant
16:24 "il faut prendre des douches à plusieurs".
16:26 Il y a un moment où il faut arrêter, surtout.
16:31 Il est urgent de changer d'équipe, vraiment urgent.
16:37 Ces gens-là vont nous détruire, vont détruire l'économie,
16:40 vont détruire la société parce que,
16:42 par leur incompétence et leur bêtise et leur soumission.
16:46 Donc c'est catastrophique ce qui est en train de se passer.
16:50 Parce que toutes les annonces qu'on vous donne sont purement songes.
16:56 On vous dit qu'on a réduit les importations de gaz et de pétrole russes.
17:06 C'est faux.
17:07 Simplement, le gaz et le pétrole russes sont vendus d'abord à la Chine et à l'Inde
17:13 avant de nous être revendus trois fois plus cher.
17:16 Donc on est les dindons de la farce systématiquement.
17:20 Et qui paye cette histoire ? C'est toujours nous.
17:23 Et après, on va nous dire "ah bah écoutez,
17:25 maintenant, il va falloir que vos voitures électriques servent de batterie".
17:30 Alors ça, c'est l'excellente Pagnier-Runacher qui nous a expliqué ça
17:35 en nous disant qu'il fallait qu'on branche les voitures électriques
17:39 sur le réseau pour redonner de l'électricité.
17:41 Enfin, on ne va pas bien.
17:43 Et qu'il fallait qu'on prenne nos douches à plusieurs.
17:46 Je l'invite, si elle veut, à prendre sa douche avec toute l'Assemblée,
17:49 si ça l'amuse.
17:51 Mais il y a quand même quelque chose qui ne va pas dans cette histoire.
17:54 C'est-à-dire qu'on est toujours en train de payer les décisions
17:59 de ces gens-là depuis 15 ans.
18:02 – Olivier, quelle politique économique aujourd'hui dans le monde
18:05 trouvent grâce à vos yeux ?
18:09 – Pas beaucoup.
18:10 Pas beaucoup, tout simplement parce que, je vous rappelle
18:15 qu'on a tous fait la même chose.
18:16 C'est-à-dire qu'à partir de 2008, les principaux États occidentaux
18:24 ont mené la même politique.
18:27 Il n'y a pas eu un écart.
18:29 Donc, et aujourd'hui, malheureusement, on voit que l'Union européenne
18:35 est complètement soumise aux décisions américaines,
18:39 qui, comme le disait Anis tout à l'heure, qui pilote en fait une guerre
18:47 et qui pilote une guerre qui est au-delà de la guerre Russie-Ukraine,
18:53 qui est un pilotage de guerre économique et de guerre monétaire
18:58 sur le sol européen, donc par proxy, c'est-à-dire qu'eux,
19:02 ils sont bien tranquilles chez eux.
19:04 Alors, ça ne les empêche pas d'avoir des ennuis,
19:07 ça ne les empêche pas d'être en récession,
19:08 ça ne les empêche pas d'avoir des problèmes.
19:11 Mais là, aujourd'hui, ils vont être les grands gagnants de cette farce
19:15 parce qu'en fait, ils sont en train d'éliminer l'Europe.
19:18 Et qui va être le gagnant ?
19:21 Quand vous voyez Bruno Le Maire qui nous explique
19:23 qu'il va réindustrialiser,
19:26 il va réindustrialiser vraiment avec des prix à la production
19:30 qui augmentent de 45%, c'est une blague.
19:33 Personne ne va revenir mettre les pieds sur le continent européen.
19:38 Donc, qu'est-ce que ça veut dire ?
19:39 Ça veut dire tout simplement que qui va prendre les parts de marché ?
19:43 Ceux qui ont une énergie moins chère.
19:48 C'est qui ? C'est les Américains.
19:50 Et donc, aujourd'hui, ils vont prendre des parts de marché aux Européens
19:54 et l'Europe va s'écrouler gentiment.
19:57 Elle va suivre en fait sa monnaie qui va s'écrouler gentiment.
20:02 Alors, Anis, celle de la Genève, on en parlait, la hausse des prix de l'énergie,
20:05 mais pas seulement, il suffit d'aller faire ses courses
20:08 pour se rendre compte que quasiment tout a augmenté.
20:11 Cette inflation dont on parle, est-ce qu'on n'en est qu'au début malheureusement ?
20:16 Je pense qu'on est bien avancé dans cette inflation.
20:18 Et l'inflation, en fait, c'est un peu celui qui aime la physique qui va parler,
20:23 c'est de la destruction anthropique, c'est-à-dire qu'on a créé du désordre
20:27 et l'inflation en est le résultat.
20:28 Parce qu'il y a deux types d'inflation.
20:30 Il y a cette inflation qu'on vient en train de vivre là,
20:33 qui est liée à aucune création de valeur.
20:35 Il y a aussi l'inflation des années 60, 70, plutôt des années 60,
20:39 qui était liée justement au crédit commercial et donc à la création de valeur.
20:43 Donc, il ne faut pas comparer les deux inflations.
20:44 Il y en a une qui est bonne et une qui est un peu moins bonne.
20:47 Et surtout dans les années 60, les salaires ont augmenté de l'inflation.
20:51 Donc, ce qui se passe, c'est qu'en ce moment, ceux qui payent le plus,
20:54 et c'est pour ça que l'infantilisation que fait Macron, elle est insupportable.
20:59 Pourquoi elle est insupportable ?
21:00 Je pense que nous tous ici, c'est clair que si l'énergie va augmenter,
21:05 nos dépenses vont augmenter de 2 000, 3 000 euros.
21:08 Ce n'est pas bien, mais ce n'est pas la fin du monde.
21:10 Mais il faut penser justement que cette augmentation-là sur les ménages
21:14 qui n'ont pas justement beaucoup de revenus,
21:16 ça représente une énorme part de leurs dépenses,
21:19 que ce soit l'énergie, l'alimentaire ou l'immobilier.
21:22 Justement, ce sont les plus pauvres, les plus fragiles, les classes moyennes
21:26 qui vont justement subir le plus ces politiques qui ont été menées.
21:32 Et là, quand on dit aux gens, les infantilisés,
21:36 et on leur dit, voilà, il va falloir que vous preniez votre douche ceci,
21:40 ou vous baissiez d'un ou deux degrés votre radiateur,
21:43 c'est vraiment insupportable.
21:45 Et donc, pour revenir à une autre question que vous avez posée,
21:48 qu'est-ce qu'on pourrait faire ?
21:50 Je pense qu'il faut revenir aux politiques des années 60,
21:54 c'est-à-dire qu'il faudrait flécher justement la création monétaire
21:58 sur des choses qui ramènent vraiment de la valeur,
22:01 c'est-à-dire des grands projets.
22:02 On a fait le TGV, on a fait le crédit commercial, etc.
22:07 Là, il faut qu'on ait des plans,
22:08 il faut qu'on ait des gens qui ont une vision à long terme
22:11 et non pas une vision à cinq ans.
22:13 Et donc, il faut flécher la monnaie vers la création de valeur,
22:16 vers l'innovation, vers la recherche.
22:18 Et comme on disait dans les années 70,
22:20 et là je vais le réadapter un peu,
22:22 on n'a pas d'énergie mais on a des idées.
22:24 Et donc, il faudrait justement qu'on trouve une issue de sortie,
22:28 mais pour ça, il faut qu'il y ait des gens qui nous gouvernent
22:30 et qui aient une vision à long terme
22:32 et qui sachent justement flécher la monnaie là où elle doit aller.
22:35 Olivier, c'est ça aujourd'hui le problème,
22:38 nos politiques ne sont pas assez visionnaires ?
22:41 Non seulement ils ne sont pas visionnaires,
22:43 mais ils sont complètement idiots.
22:45 Donc, vous n'avez qu'à regarder les déclarations multiples et variées
22:50 de nos dirigeants, quels qu'ils soient.
22:53 Je ne parle pas simplement, malheureusement, des dirigeants français,
22:56 mais il y en a d'autres.
22:57 On est devant une soi-disant élite,
23:03 mais qui est complètement idiote,
23:07 qui ne sait rien, qui n'anticipe rien,
23:11 qui sont des joueurs de jeux à gratter, vous savez,
23:16 donc ça ne va pas très loin.
23:19 Et malheureusement, mais on le voit tout le temps,
23:22 je veux dire, je ferme 14 réacteurs et puis deux mois après,
23:28 finalement je vais essayer d'en ouvrir 12.
23:33 On voit que ces gens-là ne naviguent même pas à vue,
23:36 ils réagissent, on leur donne des éléments de langage,
23:40 ils arrivent à la télé, ils sont en plus de mauvais communicants
23:44 et ils doivent dérouler ce qu'un cabinet d'audit,
23:49 comme McKinsey, leur a demandé de raconter.
23:53 Mais c'est pathétique.
23:55 – Olivier, on est pressé par le temps.
23:57 Et c'est le moment de passer aux questions des auditeurs.
24:01 [Générique]
24:04 – Je le disais, on est pressé par le temps,
24:06 on va certainement répondre à une seule question.
24:08 Et Yanis Lajeunef, comme par hasard, vous en parliez tout à l'heure
24:11 de ces questions qui arrivaient sur votre compte Twitter.
24:15 Celle-ci nous vient de Catherine de Bordeaux.
24:17 "Où investir mes économies, mon épargne, en ces temps de crise économique ?"
24:23 – Moi, je ne donne jamais de conseil financier,
24:25 mais c'est clair que là, les gens n'ont plus confiance en la monnaie.
24:29 Parce que dès qu'on a de l'argent, avant on pouvait le garder,
24:33 et au moins on perdait un peu à partir de 1 ou 2 % d'inflation.
24:37 Donc on avait le temps justement d'en magasiner avant d'investir dans des projets.
24:42 Là, avec une inflation à 8 % en Europe,
24:46 et qui est même plus selon les profils, selon les épargnants,
24:49 en fait les gens ne savent plus quoi faire de l'argent.
24:52 Et je reçois énormément de...
24:53 Donc il y en a qui vont dire qu'il faut investir dans les cryptos,
24:55 dans l'or, dans du physique, dans de l'immobilier, etc.
24:58 Et je pense que cette question, pourquoi on ne peut pas répondre,
25:00 c'est que c'est lié à chacun.
25:02 Chacun doit justement avoir un profil différent,
25:05 et chacun doit savoir comment faire,
25:07 s'ils n'ont plus confiance en la monnaie,
25:08 pour que cette énergie de leur travail passé,
25:13 qu'ils ont emmagasiné dans cette épargne,
25:16 ne soit pas complètement perdue,
25:18 et qu'ils arrêtent d'être les dindons de la farce.
25:20 Et donc c'est à eux de savoir s'ils l'investissent dans le dur ou pas.
25:24 Et quand je dis le dur, c'est dire du réel,
25:25 et non pas la monnaie qui ne repose que sur la confiance pour le moment.
25:30 Et cette confiance, on va dire qu'elle est cassée,
25:32 il y a une rupture de la confiance.
25:33 Donc c'est à eux de savoir, est-ce qu'ils l'investissent dans leurs enfants,
25:37 dans une maison, dans de l'or physique.
25:40 Chacun doit travailler sur lui-même pour trouver cette réponse.
25:44 Olivier, je vous laisse répondre à Catherine, mais vraiment très rapidement.
25:49 Je suis en phase avec Anis, sortez de l'euro,
25:54 parce que ça va continuer.
25:55 La chute de l'euro va continuer, sortez de l'euro,
25:58 et si vous pouvez, transformez ça en actifs réels.
26:03 Ça sera mieux pour votre épargne.
26:06 Voilà, maintenant on ne peut pas, en effet comme le dit Anis,
26:09 chaque cas est particulier,
26:11 on ne peut pas répondre comme ça en faisant des généralités,
26:14 mais déjà, sortez de l'euro.
26:18 Anis Lajeneff, je rappelle que vous êtes ex-trader.
26:21 Merci d'avoir été avec nous pour cette émission.
26:23 Merci à vous.
26:24 Et Olivier, je vous laisse le mot de la fin.
26:27 Eh bien, je pense qu'on a répondu à la question de départ,
26:32 c'est-à-dire sont-ils incompétents ou sont-ils des marionnettes ?
26:38 Les deux.
26:39 (Générique)