La constitution de la si stable Ve République a 65 ans... Pourquoi dans notre République, trouve-t-on tant de citoyens qui perçoivent sa constitution comme un outil pour perpétuer un régime de moins en moins légitime ?
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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NewsTranscription
00:00 Un anniversaire comme celui-là a fait parler.
00:06 65 ans.
00:08 C'est l'âge de la constitution de la Ve République.
00:11 Et les commentateurs politiques adorent ça.
00:15 Nous expliquer que la Ve République, c'est ce régime qui a permis la stabilité.
00:21 C'est formidable.
00:23 C'est l'assurance d'éviter le bordel.
00:27 Alors visiblement, la question de savoir si c'est démocratique ou pas, ça ne se pose pas.
00:31 La seule question, c'est d'éviter que les classes dangereuses ne se révoltent.
00:37 Sauf que Emmanuel Macron, lui, a bien senti depuis les débuts de son premier quinquennat
00:44 que de fait, ça craquait d'un peu partout et que plus la Ve République était stable
00:50 et plus justement, il se trouvait des citoyens pour trouver que la constitution
00:56 était devenue un instrument pour perpétuer un régime de moins en moins légitime.
01:04 Alors, les propositions d'Emmanuel Macron à l'occasion de cet anniversaire sont intéressantes.
01:11 On ne va évidemment pas douder.
01:14 Le plaisir qu'il y a à entendre le président de la République suggérer que peut-être,
01:19 de temps en temps, retourner au peuple par un référendum, ça ne serait pas mal.
01:24 Mais le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Emmanuel Macron est resté très très flou.
01:29 Et pour cause, de toute façon, il n'a pas la solution politique.
01:33 Parce que la solution politique ne se trouve pas dans l'instrument,
01:37 mais dans la volonté de respecter ce que souhaitent les citoyens.
01:44 On peut donc ergoter pour savoir s'il faut élargir le cadre de l'article 11,
01:50 c'est-à-dire décider qu'on pourrait faire des référendums sur autre chose
01:55 que l'organisation des pouvoirs publics, les services publics,
01:59 éventuellement donc élargir à des sujets de société.
02:03 Ou alors, s'il faut permettre un seuil moins élevé
02:09 pour que puisse s'organiser un référendum d'initiative partagée,
02:14 dans la mesure où cet instrument a été pensé pour ne jamais être utilisé.
02:18 Les deux pistes ont été évoquées par Emmanuel Macron.
02:22 Elles comportent des inconvénients.
02:24 Tout simplement le fait que chacun veut bien d'un référendum
02:29 à condition que ce soit pour valider ses propres options.
02:32 Donc face à un Emmanuel Macron qui se moque de savoir
02:35 sur quel sujet on pourrait interroger les Français
02:37 du moment qu'on trouve un sujet sur lequel il pourrait dire oui,
02:41 on a des oppositions qui veulent bien d'un référendum sur les sujets qui leur importent,
02:47 mais surtout pas sur le reste.
02:50 Des insoumis donc qui seraient prêts à un référendum sur la réforme des retraites,
02:53 mais certainement pas à un référendum sur l'immigration.
02:58 Et à droite, c'est exactement l'inverse.
03:02 Bref, plus personne ne se demande exactement
03:06 quels sont les sujets sur lesquels les citoyens doivent pouvoir s'exprimer
03:13 pour lever les barrières, les blocages qui empêchent
03:19 que tout simplement la volonté du peuple prévale.
03:23 Exemple de l'école.
03:25 C'était la promesse déjà de Jacques Chirac en 2002, un référendum sur l'école.
03:31 On ne comprenait d'ailleurs pas très bien ce que ça signifiait
03:35 puisque un référendum doit se faire sur un texte précis.
03:39 Mais qui sait, ça aurait pu être en effet sur le texte d'une loi d'orientation.
03:45 Comme Jacques Chirac a trahi sa promesse,
03:48 il a remplacé cela par une grande consultation
03:51 dont les conclusions ont été enterrées
03:54 pour permettre ensuite à l'administration de la rue de Grenelle
03:58 qui avait réformé depuis 30 ans, de continuer tranquillement.
04:03 Ça a donné la loi d'orientation de 2005
04:06 qui était donc la continuité totale de la loi de 1989,
04:11 alors même que dans les sujets qui avaient permis la défaite de Lionel Jospin,
04:18 il y avait bien la question de l'école.
04:21 Cas d'école, si l'on peut dire,
04:23 de la façon dont se pose la question du référendum.
04:29 Les politiques peuvent-ils comprendre
04:32 qu'au-delà de leur bisbille sur l'organisation, la révision,
04:37 est-ce que Emmanuel Macron pourrait mettre en place un projet
04:42 qui serait validé à la fois par le Sénat et l'Assemblée nationale ?
04:47 Il y a bien la question de savoir ce que veulent les citoyens.
04:51 Les Insoumis, visiblement, n'ont pas l'air de comprendre
04:55 que sur la question de l'immigration,
04:58 ils sont en décalage avec leur électorat.
05:01 La droite n'a pas l'air de comprendre
05:03 que sur les questions économiques,
05:05 elle est en décalage avec son électorat.
05:07 Merci.
05:08 Merci d'avoir regardé cette vidéo !