Christophe Lavenu, kinésithérapeute à Grand-Quevilly

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Christophe Lavenu, kinésithérapeute à Grand-Quevilly, reponsable du réseau bronchiolite en Normandie

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Transcription
00:00 8h15 des températures estivales et pourtant des maladies hivernales.
00:05 Avec notre invitée, on fait le point ce matin sur cette bronchiolite, Bénédicte.
00:11 Oui, cette infection respiratoire virale qui touche en particulier les nourrissons,
00:15 elle est déjà de retour chez nous en Normandie.
00:17 Nous faisons partie des quatre régions en phase pré-épidémique.
00:21 Bonjour Christophe Lavenu.
00:22 Bonjour.
00:23 Vous êtes kinésithérapeute à Grand Queville, responsable du réseau bronchiolite en Normandie,
00:28 un réseau qui regroupe 300 kinésithérapeutes dans la région pour des gardes le week-end,
00:33 les jours fériés, et vous avez repris justement du service ce week-end.
00:37 C'est tôt dans la saison, d'ailleurs on bat des records de température.
00:40 Michel Ladi, est-ce que ça vous étonne de voir que la bronchiolite soit de retour maintenant,
00:45 alors qu'on a encore des températures estivales ?
00:47 C'est vrai que quand on voit la météo, on se dit qu'on aurait pu avoir encore un petit peu d'attente
00:52 avant l'arrivée de l'épidémie, mais ça correspond à peu près à ce qui s'est passé les deux dernières années.
00:58 On a deux profils d'épidémie par rapport à l'année dernière qui sont similaires.
01:02 Donc effectivement, on commence à monter en tension sur les cabinets,
01:07 on a quelques bébés qui arrivent, et l'année dernière le pic avait eu lieu entre le 1er et le 15 novembre,
01:13 avec après un palier assez haut jusqu'au fait de fin d'année.
01:16 Donc là, ça commence à frémir, ça veut dire que vous avez choisi justement de mettre,
01:21 on va dire, votre réseau en marche avec 15 jours d'avance par rapport à l'année dernière,
01:25 pour éviter que ça prenne trop vite peut-être ?
01:29 Exactement, en concertation avec tous les services hospitaliers pédiatriques,
01:35 qui eux aussi vont devancer l'ouverture de leurs services pédiatries, attesté pour la broncholite,
01:43 on a décidé d'ouvrir 15 jours avant, et ça correspond effectivement avec le passage en phase pré-épidémique
01:51 donné par la veille sanitaire.
01:52 Et concrètement, vous faites quoi en tant que kinésithérapeute pour un nourrisson qui souffre de broncholite ?
01:59 Alors on fait quoi ? Déjà, on accueille les parents et on dédramatise la situation, déjà c'est une grande chose.
02:05 Oui, parce que la broncholite ne nécessite pas forcément dans tous les cas d'aller aux urgences par exemple.
02:09 Voilà, complètement, on essaye d'abord de dédramatiser la situation,
02:13 on explique aux parents ce que c'est que la broncholite,
02:16 on explique aux parents à partir de quel signe, quel symptôme,
02:20 il faut se réorienter vers le médecin ou le service des urgences.
02:23 Par exemple, dites-le nous ?
02:25 À partir du moment où un enfant ralentit de manger avec 50% de biberons en moins sur 3 biberons successifs,
02:35 là on peut s'inquiéter, c'est que l'enfant est en détresse respiratoire.
02:38 Le plus facile, c'est la fréquence respiratoire.
02:40 On surveille la fréquence respiratoire d'un enfant,
02:43 un enfant ça respire à peu près entre 40 et 45 respirations par minute,
02:47 quand il dépasse les 65 voire 70, c'est une détresse respiratoire.
02:52 On repère aussi les signes de détresse respiratoire, les signes de tirage,
02:55 les côtes qui sont visibles au moment de l'inspiration,
02:59 les creux qui se forment au niveau de l'estomac, tout ça on l'apprend aux parents.
03:02 C'est une éducation qu'on fait aux parents et après notre rôle c'est d'évaluer l'enfant
03:06 et de surveiller l'enfant dans les 72 heures qui suivent les premiers symptômes.
03:10 Et donc ça, ça permet parfois justement d'éviter que ça s'aggrave aussi
03:14 parce que ce que vous faites, vous les aidez à se désencombrer,
03:16 parfois aussi les enfants, est-ce que vous pouvez aider à éviter un passage aux urgences ?
03:21 Alors si dans l'évaluation on se rend compte que l'enfant est encombré au niveau pulmonaire,
03:26 effectivement on va proposer les techniques de désencombrement.
03:29 Mais s'il est encombré, et ça permet de garder la qualité de vie de l'enfant,
03:33 c'est-à-dire ça lui permet de maintenir du sommeil et le repas,
03:37 et en espérant que l'enfant ait la force suffisante
03:41 pour pouvoir éviter d'aller aux urgences et l'hospitalisation.
03:45 - France Bleu Normandie, les 8h19, nous sommes avec Christophe Lavenu,
03:48 kinésithérapeute et responsable du réseau bronchiolite en Normandie.
03:51 - Mais avant tout, il y a peut-être aussi des gestes de prévention
03:54 pour éviter cette première contamination, pour éviter la bronchiolite chez les nourrissons,
03:58 ça aussi vous essayez de faire ?
04:00 - La prévention, la prévention.
04:01 Surtout, ne pas oublier que le rhume de l'adulte, c'est la bronchiolite de l'enfant.
04:08 C'est exactement le même virus.
04:10 Donc quand nous, adultes, on est enrhumé,
04:13 on porte un masque quand on s'occupe de l'enfant,
04:15 on n'oublie pas de se laver les mains
04:17 ou de passer les mains au gel hydroalcoolique quand on va s'occuper de l'enfant,
04:20 on aère les pièces, il fait beau, profitons-en, on aère les pièces,
04:25 et puis on étoile les doudous,
04:28 on évite la bouche de maman,
04:31 n'est pas désinfectant pour la tétine qui tombe par terre,
04:33 donc voilà, on évite tous ces gestes
04:38 qui permettraient de transmettre le virus à l'enfant.
04:41 L'an dernier, le CHU de Rouen notamment avait été submergé,
04:44 le plan blanc avait dû être activé,
04:46 mais cette année, il y a une différence,
04:48 on pourrait le penser, en tout cas le Befortus,
04:50 un médicament censé être préventif et empêcher les formes graves de bronchiolite.
04:55 Il a été victime de son succès, le Befortus, les doses manquent,
04:58 mais est-ce que vous pensez que ça peut avoir un effet,
05:01 ou en tout cas, est-ce que vous espérez que ça peut avoir un effet cette année sur la bronchiolite ?
05:05 Si on en suit les résultats des analyses qui ont été faites avant
05:09 et des essais qui ont été faits avant,
05:11 c'est clair que 80% de bébés touchés en moins par la bronchiolite sévère,
05:17 donc 80% d'hospitalisation en moins,
05:20 les chiffres sont importants et on espère vraiment.
05:23 C'est clair qu'actuellement, seuls les enfants qui vont naître,
05:29 dans les jours qui viennent,
05:30 on proposera aux parents de le Befortus.
05:33 - Oui, parce que comme il manque des doses, elles sont restreintes.
05:35 - Pour l'instant, nous sommes en manque sur la ville.
05:38 Mais les plus importants, ce sont vraiment nos petits nourrissons qui naissent actuellement
05:42 et qui ne vont pas avoir leur défense immunitaire
05:46 pour pouvoir être confrontés au virus dès la sortie de la maternité, par exemple.
05:52 - Oui, donc on attend de voir aussi ce que va donner finalement cette épidémie.
05:57 En tout cas, vous êtes là, le réseau bronchiolite en Normandie des kinésithérapeutes,
06:03 qui fonctionne les week-ends et les jours fériés,
06:06 mais il faut avoir une ordonnance du médecin pour venir vous voir.
06:09 - Toujours.
06:10 - Merci beaucoup Christophe Lavenu, kinésithérapeute à Grand-Queville,
06:13 responsable de ce réseau bronchiolite en Normandie.
06:15 Merci d'avoir accepté l'invitation de France Bleu Normandie ce matin
06:17 et très bonne journée à vous.
06:18 - Merci à vous.
06:19 - Et tous ces conseils sont à retrouver à écouter sur francebleu.fr.
06:24 [Musique]

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