• l’année dernière
« J’étais vraiment à la limite de décéder ». À cause d’un tampon, @jade a été victime du syndrome du choc toxique à l’âge de 12 ans. Elle a décidé de partager avec nous cette épreuve pour sensibiliser sur le manque d’informations de cette infection. ✨
Transcription
00:00 Dans la salle d'attente, ça allait tellement mal que je pouvais plus être assise,
00:02 j'étais carrément allongée par terre et même allongée, je perdais encore connaissance.
00:06 Il y a un médecin qui m'a pris en charge et à ce moment-là, il a dit à ma mère
00:10 "Mais madame, votre fille est à moitié morte, elle a deux tensions".
00:13 C'est vraiment la limite quoi.
00:15 Je m'appelle Jade et j'étais atteinte du syndrome du choc toxique.
00:17 Le syndrome du choc toxique, c'est une maladie que, en général,
00:21 les filles attrapent pendant leur menstruation.
00:23 La plupart du temps, c'est favorisé à cause des protections hygiéniques,
00:26 donc c'est les tampons vaginaux.
00:28 Mais ça peut aussi être avec les serviettes hygiéniques ou même avec les cups.
00:33 À l'époque, j'avais 12 ans, c'était en 2011.
00:36 C'était un week-end de jour férié, donc j'étais chez moi, je me reposais.
00:40 J'ai commencé à me sentir fatiguée et tout mon corps a commencé à me démanger.
00:46 Du coup, je me grattais, je me grattais.
00:47 Ma mère, à l'époque, elle me disait "Jade, c'est un peu dans ta tête.
00:50 À force de te gratter, tu finis par en faire toute une histoire.
00:54 Va faire la sieste et ça va te passer".
00:56 Et elle, entre-temps, elle est partie faire des courses.
00:58 Je me suis endormie et quand elle est revenue, j'étais encore en train de dormir
01:01 et elle me dit "C'est quand même bizarre".
01:02 Plus ça avançait, plus je me sentais mal.
01:04 Donc j'avais de la fièvre, j'avais entre 39 et 42 fièvres.
01:08 Je perdais de la force, donc dès que je me levais, je tombais dans les pommes.
01:10 Et voilà, mon état se dégradait de plus en plus.
01:13 Le lendemain, on est allé chez mon médecin.
01:15 J'avais des vomissements.
01:17 Quand je suis arrivée dans la salle d'attente,
01:19 c'était un point où juste le fait d'être assise, je perdais connaissance.
01:22 Du coup, le médecin, il a vu que c'était urgent, il m'a fait passer devant tout le monde.
01:26 Il m'a dit "Franchement, j'ai aucune idée de ce que t'as,
01:29 mais ta tension, elle est super basse".
01:31 Je devais avoir 7, quelque chose comme ça.
01:34 Et il m'a dit "Je t'envoie tout de suite aux urgences".
01:36 On est arrivé aux urgences à l'hôpital de Chambéry.
01:39 On a donné la lettre du médecin et là, ils m'ont fait attendre,
01:41 mais pendant bien 3h, 3h30.
01:44 Dans la salle d'attente, ça allait tellement mal que je pouvais plus être assise.
01:47 J'étais carrément allongée par terre et même allongée, je perdais encore connaissance.
01:51 Et voilà, au bout de toutes ces heures-là, il y a un médecin qui m'a pris en charge.
01:54 Il m'a pris la tension et à ce moment-là, il a dit à ma mère
01:57 "Mais madame, votre fille est à moitié morte, elle a deux tensions.
02:01 C'est vraiment la limite, c'est vraiment la limite".
02:05 Du coup, ils ont cherché ce que j'avais en me faisant plein de tests sanguins.
02:09 Ils m'ont mis tout de suite sous antibiotiques.
02:10 En fait, ils voyaient que mon cœur était en train de lâcher,
02:13 mes reins étaient en train de lâcher.
02:14 Il y avait un peu tout mon système qui était en train de lâcher,
02:17 mais ils trouvaient pas pourquoi.
02:19 Et en fait, à l'époque, le choc toxique, on en parlait vraiment beaucoup,
02:23 beaucoup moins qu'aujourd'hui.
02:25 Et ils ont mis bien deux ou trois jours avant de trouver ce que j'avais.
02:30 Donc, j'ai dû aller en réanimation.
02:33 Et juste avant d'y aller, en fait, je leur ai dit
02:35 "J'ai mes règles, il faut que je change mon tampon avant que vous m'emmenez là-bas".
02:39 Ils ont commencé à avoir l'idée d'analyser mon tampon.
02:42 C'est que quelques jours après qu'ils ont trouvé cette maladie-là.
02:47 Et à partir de ce moment-là, ils m'ont donné le bon traitement
02:52 et je suis allée mieux très rapidement.
02:55 Mon tampon, je l'avais pas gardé particulièrement longtemps,
03:00 parce qu'en général, c'est recommandé de le garder entre 4 et 5 heures.
03:04 En fait, ça peut arriver même si on le garde pas toute une journée entière.
03:10 Ils m'ont dit que c'est la faute à pas de chance,
03:14 parce que du coup, le syndrome du choc toxique,
03:17 c'est la bactérie du staphylocoque doré,
03:19 qu'on a déjà tous dans notre corps
03:22 et qui peut, pour une raison ou une autre, se proliférer dans notre sang.
03:28 Et c'est ça qui est causé la maladie.
03:29 Après ça, en une semaine, j'ai commencé à aller mieux avec le traitement.
03:34 J'avais eu des œdèmes de partout dans le corps,
03:36 j'avais pris énormément de poids,
03:38 donc j'ai mis un peu de temps à sous-traitement pour tout évacuer.
03:42 Et aussi, j'ai été suivie pendant quelques mois au niveau cardiaque.
03:46 Tout est rentré dans l'ordre en quelques semaines à peine.
03:51 J'ai eu un cas très grave où je suis arrivée jusqu'à deux tensions,
03:54 donc j'étais vraiment à la limite de décéder.
03:57 J'avais été très très chanceuse,
03:59 parce que vu que c'est une infection de tout le système sanguin,
04:02 la nécrose arrive super vite.
04:04 J'ai vu que des filles qui se sentaient moins mal que moi
04:07 ont fini à devoir se faire amputer des jambes,
04:10 à devoir se faire amputer des doigts.
04:12 À l'époque, mais il n'y a vraiment personne, personne, personne qui en parlait,
04:16 et même à l'hôpital où j'étais hospitalisée,
04:19 on m'a dit que j'étais le tout premier cas qu'ils avaient.
04:22 Après que j'ai eu ça, il y a plusieurs médecins qui m'ont contactée
04:24 pour que je continue de donner mes tampons hygiéniques après les avoir portés,
04:30 pour pouvoir faire des recherches sur cette maladie,
04:32 qui était vraiment inconnue aujourd'hui,
04:34 même si ce n'est pas super connu.
04:37 On sait à peu près toutes qu'il y a un risque et que ça peut arriver.
04:42 [SILENCE]

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