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Avec cette question on mélange les besoins affectifs, sexuels, des histoires de famille, de couple et de la politique...
Retrouvez Promotion de canapé de Maïa Mazaurette sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/burne-out

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Quelle place reste-t-il pour la sexualité quand on est malade, dépendant, handicapé
00:03 ou proche aidant ? C'est un peu le méga combo du tabou, puisqu'avec cette question,
00:08 on mélange les besoins affectifs, les besoins sexuels, des histoires de famille, des histoires
00:12 de couple et bien sûr de la politique.
00:13 Je commence par les professionnels.
00:15 Si vous êtes soignant, en France, le Crédavis forme le personnel médico-social aux questions
00:20 liées à la sexualité des patients dans les institutions.
00:22 Ensuite, si vous êtes proche aidant, moi je vous recommande plutôt de passer par une
00:27 asso québécoise, L'Appui, qui propose sur son site des ressources pour préserver sa
00:31 sexualité selon la situation de son conjoint.
00:33 Démence, sénile, cancer, handicap, en fait, les problématiques sont différentes donc
00:36 c'est important de trouver des informations qui correspondent à son cas spécifique.
00:40 Aussi parce que dans le couple aidant-aidé, tout change.
00:42 La relation au corps de l'autre, les besoins, la fatigue qui pèse sur la libido, c'est
00:46 compliqué.
00:47 Donc le mieux c'est de se renseigner.
00:48 Ça c'est pour la sexualité des proches aidants, mais qu'est-ce qu'on fait des personnes
00:51 malades ou en situation de handicap ?
00:53 Alors déjà on rappelle qu'il n'y a pas de patient type avec des besoins type.
00:56 Certaines personnes aidées ont envie de garder une vie sexuelle, d'autres voudront juste
00:59 des câlins, d'autres voudront qu'on arrête de les toucher.
01:01 Pour certaines personnes, le recours au travail du sexe est indigne, mais pour d'autres,
01:05 la vraie indignité, c'est l'exclusion du plaisir charnel.
01:08 Et là, j'en arrive au point qui cristallise le débat.
01:12 Bien sûr, pour ou contre l'assistance sexuelle ?
01:14 Voilà.
01:15 D'un côté, il y a la position de certains assos et du gouvernement qui sont contre.
01:18 En 2020, le Haut commissariat à l'égalité a réaffirmé que l'aide sexuelle est incompatible
01:23 avec la lutte contre l'exploitation sexuelle et notamment l'exploitation des femmes qui
01:27 se retrouvent souvent en première ligne.
01:28 Pour le HCE, la notion d'aide sexuelle est une mauvaise réponse à un vrai problème,
01:33 une réponse qui priverait les personnes dépendantes d'une sexualité authentique, sous-entendu
01:37 une sexualité gratuite.
01:39 Cependant, je note qu'aucune alternative n'est proposée, ce qui renvoie de facto
01:43 la responsabilité sur les aidants.
01:44 Et en face, il y a les personnes qui au contraire défendent l'assistance sexuelle.
01:47 Voilà.
01:48 C'est notamment le cas des associations Chose et Appasse qui veulent casser la misère affective
01:52 et sexuelle des personnes dépendantes en leur permettant de retrouver des sensations
01:55 agréables.
01:56 Ça ne passe pas seulement par des prestations sexuelles.
01:57 L'Appasse utilise l'écoute, le toucher, les massages, les caresses et, à la demande
02:01 des personnes concernées, si c'est leur choix, un accompagnement sexuel.
02:04 Et cet accompagnement, ça peut aussi être le fait d'aider un couple à faire l'amour,
02:07 par exemple.
02:08 Pour les défenseurs de l'assistance sexuelle, tout le monde a droit à une vie affective,
02:13 sensuelle et sexuelle, conformément aux recommandations de l'OMS, qui effectivement rappelle sur
02:17 son site le caractère fondamental d'une santé sexuelle qui passe, je cite l'OMS,
02:22 « par la possibilité de vivre des expériences sexuelles agréables et sûres, exemptes de
02:27 coercition, de violence et de discrimination ».
02:29 Et cette phrase, elle pose absolument tout le débat.
02:32 Oui, et c'est complètement un véritable sac de nœuds.
02:34 Offrir de l'argent contre des prestations sexuelles, c'est une forme de coercition.
02:38 Mais nier la sexualité des personnes dépendantes, c'est une forme de discrimination.
02:41 Dire que certaines catégories de populations doivent payer pour jouir, ça les renvoie
02:45 dans le ghetto des corps indésirables.
02:47 Mais quand on parle de corps fragiles, est-ce qu'il ne vaut pas mieux les laisser entre
02:50 les mains de professionnels correctement formés ? Et puis, il y a la question du désir quand
02:53 même.
02:54 Est-ce que le désir n'est pas discriminatoire par essence et même biologiquement ?
02:57 Face à cette complexité, je rappelle tout simplement les faits.
03:00 L'assistance sexuelle est pratiquée sans être normalisée et uniquement par les personnes
03:05 qui le souhaitent.
03:06 Ce n'est pas une solution idéale, mais de fait, ça fait partie des solutions.
03:09 Merci Maïa, on retrouve ta chronique « Promotion Canapé » en podcast sur le site de France

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