Les Vraies Voix de l'emploi avec Jean-Baptiste Moreau, Ancien député et agriculteur, Dominique Charge, Président de la coopération agricole, Clémence Lavenu, Chef de groupe marketing produit chez Ultra tech premium et Clémentine Labouré, Médecins solidaires.
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00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies de l'emploi, Jérôme Lavergne.
00:06 Bienvenue dans les vraies voies de l'emploi, on est ravis de vous retrouver jusqu'à 20h avec Philippe David et notre expert
00:12 Jérôme Lavergne. Ça va Jérôme Lavergne ?
00:14 Bonsoir Cécile, bonsoir Philippe. Ça va toujours très bien le mardi soir.
00:17 C'est le seul soir où ça va.
00:19 Il flatte.
00:21 Bien que Rémi André n'a pas rompu à sa tradition de mauvais augure, en annonçant une catastrophe climatique
00:29 environnementale, il va falloir qu'on compense cela par de très bonnes nouvelles et ces emplois
00:33 qui fleurissent en zone rurale sont parfois méconnus, qui ne sont pas simplement exclusifs au monde agricole.
00:40 Mais encore une fois j'insiste, des emplois, des opportunités un petit peu
00:45 mal connues du public et l'objectif de ce soir c'est de lever le voile un petit peu sur ces très belles opportunités ou sur des
00:52 initiatives absolument formidables.
00:54 Au sommaire de cette émission, l'agriculture, un secteur en forte évolution, les avancées technologiques et l'importance
01:00 l'importante croissance du développement durable et de la filière beauve ont transformé forcément le métier d'agriculteur.
01:05 Dominique Chargé, président de la coopération agricole et Jean-Baptiste Moreau, ex-député agriculteur, sera avec nous pour nous en parler.
01:13 En zone rurale, une part importante de l'activité est industrielle. On ne le dit pas assez mais 33% le tiers de l'activité industrielle
01:20 se situe en zone rurale avec un florilège d'emplois à la clé.
01:24 L'entreprise ultra premium direct dont l'usine produit des aliments pour chiens et chats est implantée en plein coeur du Lot-et-Garonne,
01:30 magnifique département. Avec nous ce soir Clémence Lavenu, chef de groupe marketing.
01:34 Et puis les médecins solidaires, une formidable initiative venue lutter contre les déserts médicaux en octobre 2022.
01:39 L'association médecins solidaires, fondée par Martial Jardel avec le soutien de Bouche Toncoque,
01:44 c'est une association qu'on avait déjà reçue, a ouvert un premier centre dans le département de la Creuse pour lutter contre les déserts médicaux.
01:50 Clémence Labouré sera avec nous pour en parler. On vous souhaite la bienvenue dans les vraies voies de l'emploi.
01:54 Et Jérôme Laverni, l'agriculture, ce secteur en forte évolution.
02:03 Avec nous pour en parler Dominique Chargé, président de la coopération agricole. Bonsoir, merci d'être avec nous.
02:08 Suivi de Jean-Baptiste Moreau que vous connaissez bien sur Sud Radio, ex-député agriculteur. Bonsoir Jean-Baptiste Moreau.
02:15 Merci d'être avec nous. Effectivement,
02:17 une ruralité, on a l'impression qu'il y a beaucoup d'agriculteurs. Il y en a beaucoup, mais pas que.
02:23 Mais il s'y passe beaucoup de choses et une ruralité qui est à l'avant-garde,
02:25 précisément de la gestion des préoccupations environnementales, parce que c'est le quotidien d'un agriculteur et pas que d'un agriculteur.
02:32 À l'avant-garde également de progrès technologiques qui ont opéré une certaine mutation, j'imagine, dans les métiers.
02:39 Et puis bien sûr une redéminéralisation des territoires, parce que c'est une chaîne en fait qui entraîne
02:46 un redéveloppement et pour le coup l'émission est un peu creusoise ce soir.
02:50 On demande pourquoi il y a une creuse.
02:52 C'est Rémi Landry, il m'a demandé de faire une émission sur la creuse.
02:54 Alors c'est très emblématique parce que Jean-Baptiste Moreau a été
02:59 pilote, initiateur, instigateur d'un plan particulier pour la creuse
03:04 qui n'incluait donc pas que l'agriculture, même si on a là le fer de lance bien sûr de l'économie de ces zones rurales.
03:10 Jean-Baptiste Moreau.
03:12 Oui, tout à fait, le plan particulier pour la creuse qui est parti d'un appel du dimanche matin avec le président de la République à
03:16 l'époque suite à la fermeture d'un équipement automobile, enfin la fermeture, la réduction d'effectifs au niveau d'un équipement automobile.
03:21 Les ouvriers commençaient à menacer de faire sauter l'usine parce qu'on avait perdu une centaine d'emplois, ce qui est dramatique sur un territoire comme le nôtre.
03:29 Mais donc ce plan particulier pour la creuse, je reviendrai pas sur les détails, mais
03:32 grosso modo c'est autour de 100 millions d'euros qui ont été injectés
03:36 soit directement, soit indirectement par l'État avec des projets menés et
03:40 initiés par des élus, des maires et des collectivités, des associations.
03:44 Donc voilà, tout ça pour montrer que ces territoires là sont dynamiques.
03:47 Moi j'ai pas passé une semaine en tant que député
03:50 sans qu'il y ait un chef d'entreprise qui m'appelle pour me dire "on aimerait bien venir s'installer sur votre territoire".
03:53 Le problème c'est que quand il vous appelle,
03:56 il appelle juste après les chefs d'entreprise présents sur le territoire pour savoir "je viens avec mon entreprise, je veux embaucher
04:03 30, 40, 50, 200 personnes, est-ce que je vais les trouver à l'entreprise sur le territoire ?" Elle dit "non j'ai déjà bien du mal à
04:09 embaucher moi sur mon entreprise" et donc ce manque de population active globalement pénalise nos territoires. C'est un peu un cercle vicieux
04:15 parce que du coup les entreprises viennent pas s'installer parce qu'il manque de personnes à embaucher.
04:19 - Dominique Chargé, on avait parlé de l'exode rural pendant dix décennies.
04:23 Avec le télétravail, est-ce qu'il n'y a pas eu un exode urbain et la suite au Covid,
04:28 il n'y a pas eu beaucoup de retours ? Moi je connais des gens qui sont partis vivre en province et qui viennent un jour ou deux à
04:33 Paris par exemple. Vous avez vécu ça vous ou pas ?
04:36 - Je le vis
04:38 directement sur le territoire dont je suis issu. Moi je suis agriculteur en Loire-Atlantique,
04:43 tout près d'Ancenis et effectivement je suis dans un territoire qui est très...
04:46 - Donc bien desservi par le TGV ?
04:47 - Je suis bien desservi par le TGV et comme j'ai
04:51 le privilège de pouvoir venir à Paris toutes les semaines, je vois qu'effectivement il y a énormément de
04:56 gens qui prennent le TGV tous les jours à Angers comme moi et qui montent à Paris ou
05:00 une ou deux fois dans la semaine. Mais moi je représente aujourd'hui des entreprises coopératives, donc ce sont des entreprises
05:07 qui ont été créées par les agriculteurs pour
05:09 transformer la production de leurs exploitations en biens alimentaires que vous consommez tous les jours. Ça représente
05:14 une marque sur trois que vous achetez aujourd'hui dans vos magasins de consommation, ça représente
05:19 390 000 emplois dans nos entreprises coopératives et c'est au service environ de 400 000
05:24 agriculteurs sur l'ensemble des territoires français de 2100 coopératives. Et en fait,
05:28 concernant l'emploi, le problème face auquel nous sommes c'est celui du manque de bras.
05:33 C'est celui du manque de bras à la fois... - De bras ou de bras et d'expertise ?
05:37 - Alors de bras et de tête et d'expertise, vous avez complètement raison.
05:40 On propose d'ailleurs aujourd'hui de pouvoir former dans nos entreprises, de pouvoir former au métier de l'agriculture et de l'agroalimentaire mais
05:48 on a aujourd'hui un agriculteur sur deux qui va cesser son activité dans les dix ans qui viennent
05:53 et parmi ces gens là, il y en a un sur trois qui dit qu'il n'aura pas de successeur, qu'il est en incapacité de transmettre
06:00 son exploitation. Donc on a un besoin de renouvellement de génération qui est primordial
06:03 par rapport aux objectifs de souveraineté alimentaire fixés aujourd'hui comme objectif prioritaire. Et dans le secteur de l'agroalimentaire, nos entreprises qui transforment,
06:11 on a aujourd'hui pour l'ensemble de l'agroalimentaire 35 000 emplois qui ne sont pas pourvus et c'est effectivement
06:17 un très très gros problème lié à l'attractivité de nos métiers,
06:21 l'attractivité du milieu rural dont vous disiez effectivement qu'il attirait de plus en plus mais pour lequel nous avons besoin
06:27 aujourd'hui d'attirer davantage.
06:28 Et bien vous restez avec nous, on continuera ce débat dans quelques instants. 0826 300 300, vous voulez poser des questions,
06:33 on est ensemble jusqu'à 20h avec Jérôme Lavergne, on vous parle emploi, ruralité et de tous ces métiers aujourd'hui qui se déploient
06:40 un peu partout en France. C'est peut-être l'occasion de bien écouter parce que si vous voulez
06:45 partir dans les territoires c'est le moment. Allez à tout de suite.
06:48 France 19h20, les vraies voies de l'emploi, Jérôme Lavergne.
06:53 Et ce soir avec Jérôme Lavergne et Philippe David on vous emmène en ruralité, 33% des français vivent en zone rurale, c'est important de le dire,
07:01 mais aussi il faut trouver du travail.
07:03 Jérôme Lavergne, c'est ça qui est important et il y a effectivement
07:07 mais pléthore de métiers à découvrir. Tout à fait, Dominique Chargé en parlait juste avant la pause, il y a la question de
07:14 l'attractivité et de la connaissance des métiers. Du reste,
07:16 je lève un secret qu'il souhaitait qu'on tienne bien caché.
07:20 Voici le premier tome, il va y avoir un deuxième tome, c'est ça le secret
07:24 d'idées reçues sur les coopératives agricoles de Dominique Chargé.
07:27 Alors laissons, puisqu'il est question de littérature, tranquille Virgile. Par contre les métiers agricoles disent quelque chose de très intéressant
07:34 et disent combien il faut jeter aux orties,
07:37 la question des travaux manuels.
07:41 Il n'y a pas de travail manuel dans les métiers agricoles parce que Dieu sait combien la technicité, les technologies
07:47 nécessitent aujourd'hui une refonte et disent combien cette histoire
07:52 d'opposition entre métier manuel et métier qui ne serait pas manuel mais donc intellectuel, c'est une absurdité
07:58 parce qu'il y a le cumul et la jonction des deux dans le métier d'agriculteur.
08:01 Tout à fait, j'ai été avant d'être député président de coopérative agricole et j'étais aussi président d'un abattoir et
08:07 on avait beaucoup beaucoup de mal à recruter
08:09 notamment au niveau de l'abattoir parce que comme je le disais tout à l'heure on a des populations actives qui sont très faibles.
08:14 Donc il y a un rôle que le politique va devoir jouer dans les années qui viennent, c'est de savoir s'il veut vraiment faire de
08:19 l'aménagement du territoire. Est-ce que c'est bon de continuer à
08:21 concentrer l'emploi et donc les populations au même endroit dans les métropoles ou à proximité immédiate des métropoles ?
08:27 Est-ce que écologiquement on améliore le sort et on améliore la pollution ou est-ce qu'il ne faut pas penser
08:32 l'aménagement du territoire ? Parce que si on veut
08:34 diminuer l'empreinte de la voiture, diminuer les voitures, il faut des transports collectifs. S'il faut des transports collectifs, il faut des collectifs, enfin il faut du monde.
08:40 Il n'y a pas de service public sans public. Donc à un moment il faut aujourd'hui qu'on
08:44 réenvisage l'aménagement de notre territoire avec des emplois qui peuvent être créés, pas forcément à Bordeaux, Paris, Lyon, Marseille, mais aussi dans des territoires
08:51 ruraux ou hyper ruraux comme peut l'être la Creuse.
08:54 Avec et en créant ces emplois on attire des populations et on a en plus un poids du logement dans le budget des ménages qui est
09:01 explosif aujourd'hui. On va devant une crise. Nous, dans la Creuse, je peux vous dire que des logements pas chers, il y en a plein.
09:07 Alors il y a sans doute aussi à retaper, ça il va falloir aider à la fois les collectivités et les propriétaires à les retaper.
09:12 Mais on peut singulièrement diminuer le coût du logement dans le budget des ménages en s'installant dans ces territoires là
09:18 et avec l'emploi qui va peut-être, l'emploi suivra. Il n'y a pas de doute là-dessus.
09:23 Demi-serge, président de la coopération agricole.
09:25 Alors la question de l'accueil des territoires est une question majeure.
09:28 J'y reviens pas, Jean-Baptiste l'a très bien dit, mais c'est une question majeure sur laquelle nous on veut travailler aussi avec les collectivités
09:33 dans les qualités, la qualité de l'accueil en milieu rural pour les gens qu'on souhaite faire venir.
09:38 Mais vous l'avez dit, on a des métiers qui évoluent beaucoup aujourd'hui. On peut faire des métiers dans nos métiers de l'agriculture et de l'agroalimentaire
09:44 depuis la production de semences
09:46 jusqu'au marketing du produit issu du végétal et éventuellement de l'animal qui l'aura consommé.
09:51 C'est important de parler innovation aussi parce que l'innovation est technologique.
09:53 Avec énormément d'innovation, énormément de robotique aujourd'hui
09:57 et on ne cherche plus effectivement dans nos métiers des petites mains pour faire des tâches, j'allais dire, quotidiennes et laborieuses.
10:04 On cherche aujourd'hui des gens qui vont être ce que j'appelle conducteurs de ligne, le terme n'est pas très bien choisi,
10:09 mais responsables de production qui vont être à la maintenance dans nos usines et qui vont être en fait des experts et des responsables d'activités de production
10:16 à la fois dans nos exploitations agricoles et dans nos usines de transformation.
10:20 Mais pour témoigner, vous avez une pléiade d'emplois.
10:22 80 emplois.
10:24 Vous avez construit une ferme de vaches laitières.
10:27 Les vaches vont toutes seules à la trayeuse.
10:29 Avec le robot de traite.
10:31 Avec le robot de traite, oui absolument.
10:33 Est-ce que ce n'est pas devenu un métier high-tech aujourd'hui agriculteur ?
10:35 C'est un métier high-tech.
10:37 Je veux dire qu'un agriculteur aujourd'hui passe beaucoup plus de temps ou en tout cas pas mal de temps sur son smartphone
10:42 comme l'ensemble, j'allais dire, comme n'importe quel travailleur aujourd'hui sur son smartphone
10:46 à scruter les indicateurs que vont lui envoyer les différents capteurs qu'il va avoir sur ses vaches en l'occurrence.
10:52 Mais aussi sur ses sols, sur ses cultures.
10:54 Pour améliorer la qualité de son irrigation, ne pas être à contre-temps par rapport à l'irrigation de ses cultures par exemple.
11:00 Mais c'est pareil. Dans la mécanique agricole, on a de plus en plus de gens qui ont besoin de savoir manipuler plus un ordinateur
11:05 que de savoir dévisser un écrou.
11:07 Je veux dire, aujourd'hui on a des tracteurs qui sont hyper modernes avec beaucoup d'électronique.
11:11 On a d'irrigation comme disait...
11:13 Pas tous.
11:15 Pilotée par l'intelligence artificielle. Non, le vieux Renault effectivement, il faut un fond d'un cours.
11:18 Je suis d'accord, il n'est pas encore plein d'électronique celui-là.
11:20 Mais globalement, on a besoin effectivement, pas seulement de bras, mais aussi de cerveau dans le monde agricole.
11:25 Mais comment se fait-il que vous...
11:27 Changer l'image.
11:29 C'est quoi ce problème d'image ?
11:31 Il faut effectivement qu'on change d'abord la controverse qu'il y a autour de nos métiers.
11:35 La production avec ce qu'on entend sur les moyens de travailler, sur la protection de nos cultures, la protection de nos animaux.
11:42 Évidemment les questions liées à l'utilisation de l'eau.
11:44 Oui, la ribachine, donc vous avez...
11:46 Oui, la ribachine, la controverse autour de nos métiers.
11:48 Ça, effectivement, ça nuit aujourd'hui à l'attractivité.
11:51 Et puis c'est vrai qu'on a l'image de la pénibilité dans nos métiers.
11:55 Or, ce que je peux vous dire, c'est que nous ne sommes plus du tout dans ces dynamiques-là.
11:58 Et on sait très bien que les 200 000 agriculteurs qui vont quitter le métier dans les 10 ans,
12:03 nous ne les remplacerons pas par des gens qui vont venir pour exercer un métier besogneux et pénible.
12:09 On va faire venir des gens parce que nous aurons des métiers qui seront adaptés à ce que sont aujourd'hui ce que recherchent les jeunes.
12:15 J'ai fait des rencontres avec les jeunes tout l'hiver et le printemps dernier.
12:19 Et ce que nous disent les jeunes aujourd'hui, et j'ai rencontré des jeunes notamment des écoles de formation,
12:24 ils nous disent qu'ils veulent des métiers qui donnent du sens dans leur activité professionnelle.
12:29 Ils veulent trouver du sens et ils veulent aussi trouver des équilibres entre leur vie professionnelle, leur vie sociale et leur vie familiale.
12:35 Et ça, il faut que nous, nous soyons en capacité d'offrir ces conditions-là aujourd'hui,
12:39 à la fois dans nos exploitations et dans nos entreprises, et c'est ce à quoi on travaille.
12:42 La grande bataille de l'agriculture dans les années qui viennent, ça va être parler organisation du travail.
12:46 Effectivement, parce qu'y compris les jeunes éleveurs, ils ont plus envie.
12:49 Et les éleveurs, c'est le plus astreignant, parce que les vaches, il faut être pratiquement tout le temps avec.
12:53 Les vélages, surveiller les nuits et autres.
12:56 Et il faut trouver des méthodes d'organisation du travail parce que les jeunes, et j'étais avec Bruno Le Maire la semaine dernière en sommet de l'article.
13:01 Oui, oui, on a des électeurs de vélage qui font que ça appelle sur le smartphone quand la vache est en train de véler.
13:07 Il n'y a pas besoin de la surveiller toute la nuit pour vérifier.
13:10 Donc, il y a des choses qui sont en train d'évoluer et il faut qu'elles continuent à évoluer parce qu'on n'attirera pas de nouvelles populations.
13:15 Il y a quand même un gap entre l'hypertechnologie dont vous parlez et la réalité aussi du terrain, soyons clairs.
13:21 Il y a quand même aujourd'hui encore beaucoup d'agriculteurs, des maraîchers, qui d'une part ne trouvent pas de main d'oeuvre,
13:27 qui travaillent seuls ou avec leur épouse ou avec leur famille, qui n'ont pas de tracteur high-tech.
13:33 Donc, c'est cette image-là que nous avons en fait.
13:36 Oui, mais ça existe encore beaucoup.
13:40 D'abord, les choses changent, effectivement. Donc, le rythme du changement, chacun travaille à son rythme.
13:45 Moi, je suis convaincu que les 200 000 agriculteurs, encore une fois, se renouvelleront avec des exploitations qui vont forcément se moderniser
13:52 et qui vont aussi répondre à tous les enjeux sociétaux devant lesquels nous sommes, c'est-à-dire la décarbonation de nos filières,
13:57 les transitions écologiques sur lesquelles l'ensemble de nos agriculteurs...
14:00 Et ça, ça donne aussi du sens au métier qu'on est en train de faire.
14:03 Mais justement, quand on parle de métier, donnez-nous des exemples. C'est quoi les métiers ? C'est quoi les expertises exactement ?
14:08 Donnez-nous des exemples. Quel genre de métier, quand on arrive dans une exploitation, par exemple ?
14:13 Eh bien, par exemple, quelqu'un aujourd'hui qui va être dans un métier de vaché, comme le disait tout à l'heure Jean-Baptiste,
14:19 c'est quelqu'un qui va être plutôt à surveiller le fonctionnement du robot, à surveiller sur son smartphone les indicateurs que va lui envoyer son robot,
14:28 qui va lui donner des indications sur la santé de ses animaux, qui va lui donner des indications sur la production évidemment,
14:33 qui va lui donner sur le stade physiologique, et à partir de là, en fait, il va gérer son troupeau par écran interposé.
14:39 Et notre métier est un métier qui est en train d'évoluer et qui se gère par écran interposé, comme beaucoup de métiers aujourd'hui.
14:45 Sachant qu'on travaille quand même avec du vivant et qu'il faut quand même aimer ça.
14:49 Enfin, je veux dire, il y a une passion, mais qu'on doit aussi arriver à transmettre et ne pas parler que des côtés négatifs de la profession.
14:55 S'agissant de la pénibilité, rappelons quand même que des hordes sauvages souffrent tous les soirs dans les salles de sport en final.
15:02 Donc la pénibilité est à géométrie et à géométrie vernière.
15:06 En revanche, vous parliez du rôle des collectivités territoriales, et je pense que là, il y a deux choses à améliorer.
15:12 Parce que certaines zones rurales sont voisines de zones urbaines, et les unes et les autres ne se parlent pas.
15:18 Et pas simplement se parler pour se mettre autour d'une table, non, parce que ça, on sait faire.
15:22 Non, parler pour agir, vraiment.
15:25 Et qu'il y ait un lien, je me rappelle avoir vu à Montluçon des demandeurs d'emploi qui étaient perdus dans les zones rurales
15:32 et qui n'avaient aucun lien avec la ville de Montluçon, et la même chose était constatée à Rouen.
15:38 Et je crois qu'il faut rétablir ça.
15:40 Et puis, il faut rétablir aussi un dialogue, lui aussi, actif, véritablement actif, entre les départements et entre les régions.
15:46 Pour qu'il y ait vraiment une impulsion du produit de l'emploi.
15:49 Et l'agrandissement des régions, ça a posé un certain nombre de problèmes vis-à-vis de la proximité de la décision politique aussi.
15:54 Allez, vous restez avec nous, on fait une petite pause.
15:56 Dans un instant, on vous garde messieurs, mais dans un instant, on va parler industrie, on va parler d'agriculture et de l'industrie aussi
16:02 qui se déploie de plus en plus aussi en ruralité, c'est plutôt une bonne nouvelle.
16:05 On en parle dans un instant, 0826 300 300, vous voulez réagir, vous êtes les bienvenus.
16:10 On est ensemble avec notre expert national, Jérôme Lavergne, The Famous.
16:15 Allez, à tout de suite.
16:16 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies de l'emploi. Jérôme Lavergne.
16:23 Chaque semaine avec Jérôme Lavergne, on parle d'emploi et on a toujours des thématiques un peu particulières.
16:30 Aujourd'hui, on parle de ruralité, d'agriculture, d'industrie aussi, pour développer forcément ce marché.
16:37 L'emploi fonctionne à fond, il faut y aller.
16:39 L'emploi est dans le prêt, c'était le titre de cette édition.
16:42 Et cet emploi dans le prêt, il n'est pas simplement agricole, mais il est aussi industriel, il est de mille et une natures différentes.
16:48 Il est riche, l'emploi en zone rurale, et c'est ce qu'on va voir aujourd'hui, cette fois-ci, en franchissant exceptionnellement.
16:53 On quitte la Creuse, on va dans le Lot-et-Garonne, juste quelques instants.
16:57 Avec Clémence Lavenu, chef de groupe marketing produits chez Ultra Premium Direct,
17:02 et produits d'aliments pour chiens et pour chats, vous êtes dans le Lot-et-Garonne, merci d'être avec nous.
17:07 Ce soir, on parlait d'agriculture, mais l'industrie est aussi extrêmement présente, pour redynamiser, entre autres, les territoires.
17:15 Exactement, parce que c'est vrai que dans l'industrie, on a divers domaines.
17:18 Il y a toute la partie production, donc pour produire, il faut avoir des personnes qui conduisent des lignes,
17:23 il faut des personnes qui font la maintenance des lignes.
17:26 Nous, on vend sur internet, principalement, donc il faut aussi des services de logistique, d'expédition, de préparation de commandes.
17:33 Et puis, pour vendre tous ces produits, il faut aussi des systèmes de distribution.
17:40 Donc là, c'est vrai que notre vitrine, c'est notre site internet, donc il faut des équipes tech, des data analysts
17:46 qui analysent justement toutes les ventes, et les services marketing, communication.
17:51 Donc c'est vrai qu'il y a la production, mais il y a tous les services supports également.
17:54 Alors vous, vous produisez dans le Lot-et-Garonne.
17:56 D'ailleurs, il y a l'étiquette "Made in France", fabriquée en France, sur vos paquets, vos emballages.
18:03 C'est toute une chaîne à mettre en route, parce que vous devez acheter de la matière première, animale en particulier, pour les chiens et les chats.
18:10 Et comment expliquer, nous, le process ? Parce que là, vous avez une pléiade de métiers aussi, également.
18:15 Exactement, c'est vrai que le "fabriquer en France", c'est quelque chose qui nous tient énormément à cœur,
18:19 et même le local, et justement créer de l'emploi en local.
18:22 Et qu'il revient à fond, là.
18:24 Exactement, et c'est vrai que pour nos clients, c'est aussi très important,
18:29 mais également pour toutes les personnes qui habitent autour de la... dans le Lot-et-Garonne.
18:35 Comment ça se passe ? C'est vrai qu'il y a beaucoup de process, beaucoup de domaines d'expertise, comme je vous le disais.
18:42 Et puis, ce n'est pas toujours évident, parce qu'on se dit toujours que c'est compliqué de recruter des personnes qui font des colis.
18:48 Mais en fait, c'est très compliqué aussi de recruter des personnes qualifiées, des cadres, de faire venir,
18:54 de quitter un peu "la grande ville", entre guillemets, et de venir dans une entreprise qui pourtant est 100% digitale,
19:00 qui est en pleine croissance, membre de la French Tech 120 depuis 3 ans.
19:04 Mais c'est vrai que c'est compliqué de faire venir.
19:07 Est-ce que ça veut dire que vous êtes obligés de mettre en place des... d'être plus attrayants ?
19:11 C'est-à-dire que les aider, peut-être, à trouver un logement ?
19:14 Est-ce que ça, vous avez mis en place au sein de l'entreprise ?
19:18 Alors, dès l'instant qu'un nouveau collaborateur arrive dans l'entreprise, c'est vrai qu'il a un parcours d'intégration
19:23 qui est assez bien fait, justement, pour créer du lien social, rencontrer ses collègues.
19:29 On accompagne également... C'est vrai que c'est une ambiance qui est assez familiale.
19:33 On a encore une petite entreprise, malgré qu'on soit 160.
19:36 C'est plus franchement une petite entreprise, 160.
19:40 Oui, mais je peux vous dire que l'esprit familial y est toujours.
19:43 Donc, c'est vrai qu'on essaye d'avoir cet esprit bienveillant, justement, pour aider les personnes à s'accompagner,
19:48 à trouver même une école pour leurs enfants, etc.
19:51 Et puis, de proposer des choses aussi qui soient attractives,
19:56 comme par exemple pouvoir venir travailler avec son animal au travail.
19:59 On sait que c'est quelque chose qui n'est pas forcément toujours possible.
20:01 Surtout chez vous, ce serait dommage.
20:02 Ah oui, c'est vrai.
20:03 Tout le monde aura pas de faim.
20:04 Non, ça, c'est sûr, c'est pas un problème.
20:06 On a des testeurs à longueur de journée dans les bureaux.
20:09 Jérôme Bernier veut réagir.
20:11 Oui, il faut dire aussi qu'il y a une difficulté au carré, s'agissant de la population de cadres,
20:15 parce que recruter un cadre en zone rurale, c'est aussi, et de façon indirecte, recruter le conjoint.
20:21 Et parfois, avec l'inquiétude d'un conjoint qui, indépendamment du fait de trouver ou pas un travail le concernant,
20:28 va intégrer un milieu qu'il ne connaît pas.
20:31 Et là aussi, ça mériterait un accompagnement, je pense à l'APEC ou à d'autres services,
20:36 qui pourraient tout à fait accompagner, non pas tant seulement la personne qui va être recrutée,
20:40 mais la famille d'une manière générale, parce qu'il y a aussi les enfants et le conjoint.
20:44 Ce serait tellement si simple à faire, c'est tellement simple que Médecins Solidaires l'a fait avec brio.
20:50 Oui, on en parlera tout à l'heure d'ailleurs.
20:51 C'est intéressant ce qu'a dit Jean-Baptiste Moreau, le fait de se dire que quand on se déplace,
20:57 on déplace une famille qui a besoin de se loger, d'aller à l'école.
21:01 Et ça tombe bien, parce que nous, en ruralité, on a besoin de jeunes, de couples qui arrivent avec des enfants,
21:06 pour mettre dans les écoles, pour éviter que nos écoles ferment et pour qu'elles se développent, au contraire,
21:09 et pour conserver notre maillage territorial d'école.
21:11 Donc, on doit pouvoir les attirer, mais effectivement, et par rapport à ce qu'on dit depuis tout à l'heure,
21:16 il y a aussi en ruralité des emplois de pointe, et c'est justement dans ces emplois très qualifiés qu'on a du mal.
21:22 Je me souviens, en Creuse, on a une boîte qui fait des capteurs optiques pour l'armée,
21:27 aujourd'hui, qui a toutes les peines du monde, à être sur les des ingénieurs des BAC+5,
21:31 pour travailler dans ce secteur.
21:33 On a aussi le leader européen de la vente par internet de maillots de bain, par exemple,
21:36 pour les clubs sportifs de natation, qui a toutes les peines du monde, aussi, à se maintenir,
21:41 parce qu'elle a du mal à recruter des designers, des web-designers, des choses comme ça,
21:45 qui sont très très compliquées à attirer sur des territoires comme le nôtre.
21:48 Il faut rappeler que le taux de chômage dans ces territoires est très faible,
21:51 contrairement à l'image qu'on peut en avoir, et les idées reçues.
21:54 Une ville comme Agin, surtout, c'est quand même une ville dynamique,
21:57 parce qu'il y a quand même le siège d'un gros laboratoire, on peut le citer, qui s'appelle UPSA,
22:00 qu'on connaît bien quand on a mal à la tête, en général.
22:03 - J'en prends tellement avec vous !
22:06 - Alors, il y a un bénéfice collatéral aussi à l'installation et à la permanence d'une entreprise,
22:11 parce qu'un patron d'entreprise de cette taille aurait très bien pu choisir de s'exiler,
22:16 ne serait-ce qu'à Agin ou à Bordeaux.
22:18 Il y a un bénéfice collatéral, c'est qu'il y a à peu près 900 habitants, ou 2000, je ne sais plus,
22:24 dans le village d'Estillac.
22:26 Donc ça veut donc dire que les 160 salariés vont avoir un impact économique très fort sur la commune.
22:31 - Et souvent, il y a une meilleure stabilité dans l'emploi,
22:33 parce que les gens qui sont en emploi dans ces territoires-là changent assez peu d'emplois globalement.
22:38 Et donc pour les entreprises, c'est aussi intéressant, parce qu'ils ont des employés qui s'inscrivent dans le temps,
22:41 et qui ne sont pas là juste pour un an ou deux ans, mais qui sont là pour s'inscrire dans le temps.
22:44 Donc c'est important aussi pour les chefs d'entreprise.
22:46 - Chose importante, parlons salaire, parce que ça aussi, c'est le nerf de la guerre.
22:50 Le pouvoir d'achat, quand on est forcément en ruralité, il est bien plus important que...
22:55 - Alors, c'est assez à pondérer, parce qu'on a aussi les déplacements en automobile,
22:58 donc plus de dépenses contraintes sur les gasoils et tout ça.
23:01 Mais effectivement, tout ce qui est logement, alimentation, ça coûte effectivement beaucoup moins cher.
23:05 On a des temps de transport qui sont fixes.
23:07 Quand vous avez 20 kilomètres, tous les matins, vous savez à peu près le temps que vous allez mettre.
23:10 Il n'y a pas beaucoup de fluctuations.
23:12 D'un matin à l'autre, les bouchons sont assez rares sur la 145, entre Guéret et Montluçon.
23:17 Donc de toute façon, vous êtes à peu près sûr.
23:21 Il y a quand même une qualité de vie, et notamment pour des familles avec enfants.
23:24 En creuse, élever son enfant à Paris, je peux vous dire que ce n'est pas la même chose.
23:29 Et même moi, si je travaille maintenant un peu plus sur Paris,
23:31 je ne suis pas prêt d'emmener ma fille de 11 ans ici pour habiter.
23:34 - Sur la question des salaires, vous avez évidemment raison.
23:37 La question des rémunérations globalement sur la chaîne alimentaire est une question réelle
23:42 et qu'il faut évidemment traiter.
23:44 Elle rattrape malgré tout la question du prix, de la valeur de l'alimentation
23:48 en ce qui concerne nos métiers et qui est un sujet qui nous occupe autrement et par ailleurs.
23:52 - En revanche, moi ce que je voudrais juste dire pour compléter,
23:54 c'est que la question de l'accueil, c'est effectivement un emploi, un salaire, des conditions de travail.
23:59 Mais c'est aussi un environnement.
24:01 C'est aussi un environnement social d'une manière générale,
24:05 avec des conditions d'accueil en santé, moi je pense que c'est aussi important,
24:09 en éducation, en culture, en sport, etc.
24:12 Et ça, je pense qu'il faut que nous soyons dans un travail de proximité
24:16 avec les collectivités territoriales pour pouvoir le mettre en place,
24:19 parce que c'est vraiment contributif.
24:21 Et évidemment le logement, je ne l'ai pas cité, mais évidemment le logement
24:24 et les questions de mobilité qui doivent être aussi au bon niveau pour pouvoir accueillir les régions.
24:30 - À titre d'exemple, sur un département comme la Creuse,
24:32 on est le département où il y a le plus grand nombre d'associations par habitant.
24:35 C'est assez peu, on a une vie associative qui est hyper riche,
24:37 que ce soit culturelle ou sportive, qui est hyper riche globalement sur un territoire comme le nôtre.
24:41 - Oui, le logement, Jean-Baptiste Moreau le disait,
24:43 on n'en parle pas assez en termes d'emploi,
24:45 parce qu'il conditionne indépendamment du salaire le reste à vivre.
24:48 En revanche, au sein d'Ultra Premium Direct, est-ce que vous accueillez des alternants ?
24:52 - Oui, beaucoup. C'est vrai que de manière générale, les jeunes,
24:56 on met vraiment l'accent sur la formation et sur le fait de former des jeunes
25:02 qui après ont la possibilité de rester.
25:05 C'est vrai qu'il y a beaucoup d'alternants chez nous qui sont embauchés derrière en CDI.
25:09 C'est une dizaine par an dans tout secteur, la maintenance, le marketing, le service client.
25:15 C'est vraiment quelque chose sur lequel on appuie beaucoup.
25:17 - On nous écoute sur 102.3 à Agin, pour vous contacter, pour postuler ?
25:22 - Sur 102.3 ?
25:24 - Non, on écoute sur une radio sur 102.3 à Agin.
25:27 - Oui, en fait, il vous demande gentiment votre numéro de téléphone.
25:29 - Ah oui, c'est ça ! Pardon, je n'avais pas compris !
25:32 - On donnera la fin...
25:34 - Je vais être...
25:36 - Ne dites plus, on y reviendra.
25:38 - Et dans un instant, on reviendra sur...
25:40 Il faut aussi des médecins, forcément, dans ces ruralités.
25:45 Il faut des centres-villes, il y a des associations qui travaillent sur ces sujets.
25:50 On fait une petite pause et on revient dans quelques instants avec Médecins Solidaires.
25:54 Et puis, on parlera de Bouget ton coq, qu'on aime beaucoup, qu'on a énormément reçu
25:58 et qui font un travail formidable. A tout de suite !
26:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
26:03 19h20, les vraies voies de l'emploi. Jérôme Lavernie.
26:07 - Avec Jérôme Lavernie, on découvre, oui, on redécouvre,
26:11 parce qu'on en parle assez souvent, de cette ruralité,
26:13 de tous ces métiers qui se développent, ces entreprises qui fourmillent d'idées pour recruter.
26:19 - Oui, tous les chemins viennent à guérer ce soir.
26:21 Mais pour le coup, on a, en fin de cette émission,
26:25 une formidable initiative associative
26:28 et qui dit en synthèse tout un tas de choses qui ont été évoquées.
26:33 Et si elle est formidable, c'est qu'elle est parvenue, notamment,
26:36 à résoudre certains écueils auxquels nous avons fait allusion.
26:39 - Clémentine Laborette avec nous, de Médecins Solidaires.
26:42 Bonsoir, merci d'être avec nous.
26:44 On en parlait juste avant la pub, de dire, ce que disait Jean-Baptiste Moreau,
26:48 de dire qu'il faut, pour avoir du service, il faut avoir des gens.
26:52 Et quand on a des gens, il faut du service.
26:54 Et en l'occurrence, des médecins.
26:56 - Ah oui, tout à fait, il faut des médecins.
26:58 C'est vraiment un vrai problème auquel Médecins Solidaires essaye de faire face.
27:02 Et par exemple, en Creuse, à Agin, dans le premier centre où on s'est installés,
27:06 en 2022, on a 12 médecins qui ont quitté le territoire et un seul qui s'est installé.
27:10 Donc on a vraiment un déficit de soins.
27:12 Et donc on essaye de faire partie, en tout cas, de la solution au problème.
27:16 - Alors, qu'est-ce que vous pouvez rappeler ?
27:18 - Comment ça fonctionne ?
27:20 - Médecins Solidaires, c'est une association loi 1901,
27:23 qui est co-fondée par le Dr. Martial Jardel, qui est médecin généraliste,
27:26 qui est installée en Haute-Vienne.
27:28 Et l'association Bouche Ton Coq, qui est une association qui oeuvre
27:31 afin de revitaliser les campagnes.
27:33 - Qu'on a reçues dans le QG 500 citoyens, avec Rémi Gros et Stéphane Pelé.
27:37 - Exactement. Et de leur rencontre est née l'association Médecins Solidaires,
27:41 qui propose à tous les médecins généralistes qui le souhaitent,
27:44 de venir exercer une semaine par an minimum,
27:48 dans un des centres qu'on ouvre, dans les différents déserts médicaux.
27:52 - Et aujourd'hui, ça se déploie où exactement ?
27:54 - Alors, aujourd'hui, on a deux centres qui ont ouvert.
27:56 Les deux sont en creuse, un à Agin et un à Bellegarde-en-Marche.
27:59 - Alors, Agin, ça s'écrit A-G-I-N, pas A-G-I-N-E.
28:02 - C'est pas A-G-I-N-E.
28:04 - Il n'y a pas de confusion !
28:06 - Avec le changement climatique, on ne fait pas de pruneaux à Agin.
28:09 - Non, ça va venir, c'est juste une question de temps, exactement.
28:13 - Un à Agin et l'autre ?
28:14 - Et l'autre à Bellegarde-en-Marche, qui est également en creuse,
28:16 à 40 km d'Agin à peu près.
28:18 - Est-ce qu'il y a beaucoup de volontaires parmi les médecins urbains pour venir ?
28:21 - Alors oui, on a des médecins qui viennent vraiment de partout en France.
28:25 Aujourd'hui, on est 200 dans le collectif, en tant que médecins généralistes,
28:29 et ils viennent vraiment de partout, de zones urbaines, de zones périurbaines, un peu de partout.
28:34 - C'est une initiative, Jean-Baptiste, ou M. Chargé, Dominique,
28:39 de se dire que ces associations peuvent vous aider aussi.
28:43 - C'est essentiel, parce que la santé, sur des territoires ruraux comme le nôtre,
28:47 en plus avec la population qui est la deuxième plus âgée d'Europe,
28:50 globalement, sur le département de la Creuse,
28:52 le besoin de médecins est vital, il est crucial.
28:54 Aujourd'hui, on a un grand développement de nombre de maisons de santé.
28:57 Le problème, c'est que la plupart n'ont pas de médecins généralistes.
28:59 Et c'est vraiment la médecine générale, aujourd'hui, qui est essentielle,
29:02 avec l'articulation, avec l'hôpital.
29:04 On a un hôpital de Guéret aussi, où il y a des moyens de mime,
29:07 et c'est compliqué aussi d'attirer des spécialistes et des chirurgiens, notamment.
29:11 Donc, on a vraiment cette association, avec la coopération départ du maire Guirouchon d'Agin,
29:18 que je tiens à saluer, parce qu'à l'époque, il y a la présidente du conseil départemental aussi,
29:22 qui a accompagné ce projet, il fallait y croire.
29:25 Et c'est vrai que c'est une formidable initiative,
29:27 Belle Garde en Marche, patrie d'Hubert Védrine, pour ceux qui ne le connaîtraient pas,
29:31 qui était dans son territoire de naissance, au sud-est de la Creuse,
29:36 et qui est un territoire aussi assez enclavé.
29:38 A Agin, on est près de Guéret, c'est différent,
29:40 mais Belle Garde en Marche, je peux vous dire que c'était très compliqué pour les personnes,
29:44 jusqu'à ce qu'arrive cette initiative-là.
29:46 Et la santé, c'est la base de tout, aujourd'hui.
29:49 Vous ne conservez pas des gens sur un territoire, si vous n'avez pas l'accès à des médecins, des spécialistes.
29:53 - Même Paris est un désert médical.
29:55 - Et vous ne les faites pas venir, on recrute effectivement des jeunes couples,
30:00 qui vont avoir des enfants, donc c'est important qu'ils puissent avoir cette sécurité
30:03 au niveau des services de santé sur les territoires.
30:05 Demain, après, la sécurité sur les services éducatifs et d'enseignement, les écoles.
30:09 - Ce qui est dingue, c'est qu'on se rend compte que finalement,
30:12 cette réalité va devenir dynamique par la voie citoyenne.
30:15 - Ce que dit cette initiative, et que ne savent pas faire les pouvoirs publics,
30:20 c'est que tout d'un coup, des gens d'un autre département, d'une autre région,
30:24 ont été travaillés dans une autre.
30:26 Et ça, au jour d'aujourd'hui, les pouvoirs publics ne savent pas le faire.
30:30 - Mais parce qu'on ne parle pas d'aménagement du territoire depuis la fin de la DATAR,
30:34 et depuis 30 ans, on pense les territoires en silo, vous avez les banlieues d'un côté,
30:39 les villes et les métropoles de l'autre, les campagnes d'un troisième,
30:41 et jamais il n'y a des interconnexions qui sont envisagées.
30:44 Les campagnes sont des solutions problématiques des banlieues,
30:46 les banlieues sont des solutions problématiques de la campagne.
30:48 Il faut vraiment parler aménagement du territoire global.
30:51 - Mais au-delà de parler, il faut que l'État joue son...
30:53 - Agir ! Agir !
30:54 - Il faut avoir une vision à moyen et long terme, stratégique, sur l'aménagement du territoire.
30:58 - Il faut que l'État nous accompagne, mais en fait, les initiatives viennent des acteurs.
31:01 Et nous, on s'est remobilisés aussi au niveau de la coopération agricole,
31:04 en se désignant, ou en prenant comme mission celle d'être des acteurs de territoires vivants.
31:11 On veut être sur des territoires vivants.
31:13 - Clémence, l'avenue Eskeuage, on peut dire que c'est encore un territoire rural,
31:16 c'est quand même une ville où il y a un hôpital, etc.
31:18 Vous êtes à trois quarts d'heure, 50 minutes de Toulouse, 4e ville française,
31:22 vous êtes à une heure, une heure et un quart de Bordeaux,
31:25 qui est quand même une grosse ville française.
31:27 Est-ce que ça, ça vous permet d'attirer ?
31:29 On se dit "on est en ruralité, mais quand même, on a des gros pôles à côté".
31:32 - C'est sûr que c'est des choses...
31:34 - Et vous êtes à trois heures de TGV de Paris et à une heure d'avion.
31:36 - Exactement. Et c'est vrai qu'on a la proximité avec Bordeaux, avec Toulouse,
31:39 et ça c'est des choses qu'on met en avant auprès des candidats.
31:42 Mais même avec ça, c'est vraiment expliquer, faire connaître.
31:47 Et c'est vrai que c'est pas forcément évident pour des candidats
31:49 qui viennent d'autres régions, ou de Bordeaux, ou de Toulouse,
31:52 de se dire "je vais aller travailler à une heure de Bordeaux ou autre".
31:57 Mais c'est vrai que l'accessibilité est très importante,
31:59 et c'est quelque chose sur lequel on accentue beaucoup.
32:01 - Est-ce qu'il y a des coopérations entre industries, entre entreprises,
32:05 de se dire "moi j'ai un employé qui a envie de changer de région,
32:09 est-ce que ça fonctionne, cette espèce de solidarité ?
32:13 - Oui, d'entendre comme ça, ça peut la promener.
32:15 - Sauf que là c'est une association.
32:17 - Alors j'y retourne déjà.
32:19 Je retourne dans quelques semaines, en décembre,
32:21 dans le deuxième centre que je vais vivre.
32:23 - Est-ce que vous avez du prosélytisme autour de vous ?
32:25 - Je retourne avec une amie généraliste.
32:27 Parce que donc à Agin, on est un médecin.
32:29 En fait, chaque centre Médecins Solidaires est indépendant,
32:31 donc chaque fonctionnement est différent en fonction des territoires.
32:34 A Agin, on a un médecin, pour l'instant.
32:37 - Il y a combien d'habitants à Agin et la plaine d'Agin ?
32:39 - Agin, même, on est à 15 km de Guéret,
32:44 mais Agin, il doit y avoir, je pense, sur la commune,
32:47 alors Guirouchon m'en voudra sûrement, parce que je vais venir à la louche,
32:50 il doit y avoir entre 400 et 500 habitants, je pense, quelque chose comme ça, sur la commune.
32:54 - Ce dispositif n'a nécessité aucune subvention.
32:57 - Oui, c'est ça. C'est ça qui est important.
32:59 - Ce sont des gens qui n'ont aucun intérêt à le faire.
33:01 - Non, il y a eu des subventions qui ont été...
33:04 - Vous l'avez fait sans que ce soit adossé, conditionné par une subvention pour le faire.
33:11 - L'idée vient de l'association du Dr. Marcel Gerdaël et de Bouche Tancoc,
33:14 après les collectivités, l'État, et tout ça, ont aidé, ont soutenu.
33:20 - D'entente, 1130 habitants, autant pour moi.
33:23 Je savais que j'allais dire ça. Ils ont fait des petits en 5 minutes, c'est ça ?
33:27 - Je voulais dire à tous les auditeurs qui seraient tentés par l'expérience agricole ou agroalimentaire
33:34 qu'on organise aujourd'hui des manifestations, des temps forts,
33:38 avec la semaine de la coopération, qui a lieu au mois de juin tous les ans,
33:43 pendant laquelle on ouvre nos entreprises, on ouvre nos exploitations agricoles,
33:46 et on fait un peu de pédagogie et d'explications autour de nos métiers.
33:50 Et puis là, une initiative qui va démarrer cette année,
33:52 que l'on fait aux côtés de Pôle emploi, avec l'ensemble des entreprises agroalimentaires françaises,
33:57 donc la coopération agricole et les entreprises agroalimentaires françaises,
34:00 on va faire ce qu'on appelle la semaine de l'agroalimentaire,
34:05 pendant laquelle on va aussi ouvrir nos entreprises,
34:08 on va pouvoir faire connaître nos métiers à tous ceux qui souhaitent le faire,
34:13 et on met en place un site internet qui s'appelle l'agro-recrute,
34:19 sur lequel chacun d'entre vous peut aller voir et prendre connaissance
34:23 de ce qu'on va faire pendant cette semaine de l'agroalimentaire,
34:26 et des informations sur l'ensemble de nos métiers et les voies pour y accéder.
34:30 - Mais l'intérêt aussi c'est de montrer à des jeunes,
34:34 c'est un sujet d'éducation aussi, peut-être d'orientation,
34:37 de faire découvrir des métiers aux plus jeunes aussi ?
34:39 - C'est ce qu'on est en train de faire aujourd'hui,
34:41 dans le travail qu'on fait autour de la loi d'orientation agricole,
34:43 qui se penche d'une manière extrêmement importante sur ces questions de recrutement
34:48 et de renouvellement de génération, et qui met comme une des priorités,
34:51 c'est ce que j'ai entendu aussi dans les rendez-vous jeunes que j'ai fait au début de l'année,
34:54 la nécessité d'avoir une éducation sur ces questions de l'agriculture et de l'alimentation,
34:59 très tôt. En fait, de refaire le lien qu'on a complètement perdu
35:04 entre le contenu de l'assiette et tout ce qu'il y a en amont du contenu de l'assiette pour construire cette assiette.
35:08 - Le mot de la fin.
35:09 - Non, puis au-delà de ça, il faut redorer et changer l'image des ruralités.
35:13 Les ruralités c'est des traditions effectivement, mais c'est aussi de la modernité,
35:16 des initiatives comme celle des Médecins Solidaires,
35:19 qui montrent que les ruralités sont souples, elles sont dynamiques,
35:23 elles sont ancrées dans leur tradition et elles respectent leur tradition,
35:26 mais elles sont aussi ancrées dans ce siècle et dans la modernité,
35:29 et elles ont plein d'atouts d'un point de vue écologique, d'un point de vue confort de vie,
35:33 aspiration sociétale aujourd'hui, qui font... voilà, il faut changer l'image des ruralités,
35:37 c'est pas la campagne, la nostalgie uniquement de la campagne,
35:41 ça fait partie, mais c'est pas que ça.
35:42 - Avant de donner le mot de la fin à Jérôme Lavergne, merci beaucoup Clémentine Laborey d'avoir été avec nous,
35:47 Médecin Solidaire, merci beaucoup Clémence Lavenu,
35:50 chef de groupe marketing dans cette entreprise de ultra-premium direct,
35:56 merci beaucoup Jean-Baptiste Moreau, et merci beaucoup à vous Dominique Chargé,
36:00 président de la coopération agricole, Jean-Baptiste Moreau, ex-député bien sûr, et agriculteur.
36:06 Le mot de la fin avec vous Jérôme Lavergne ?
36:08 - Il est temps que les zones rurales aident les zones urbaines à se redévelopper
36:12 et à accueillir des candidats et des entreprises.
36:16 Je rappelle, l'idée reçue sur l'agricole de Dominique Chargé
36:22 est en avant-garde pour nos auditeurs la sortie prochaine du tol 2.
36:26 - Voilà c'est ça, merci d'avoir été avec nous, merci beaucoup Jérôme Lavergne,
36:30 on se retrouve demain avec Philippe David à partir de 17h.
36:33 On embrasse nos équipes, merci beaucoup, et passez une belle soirée.
36:36 - Oui, on vous retrouve tout de suite en Sud Radio à votre service à 20h,
36:40 on parle rugby au cœur de la mêlée avec François Trillot et l'équipe des sports de Sud Radio.
36:44 A demain ! - Salut, à demain !