• l’année dernière
Gennaro Gattuso donne un peu d'air à cette saison de l'Olympique de Marseille qui semblait bien partie pour se crasher.
Alors si l'on parle un peu football, qu'est-ce qu'a apporté concrètement d'un point de vue tactique l'Italien ?

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Sport
Transcription
00:00 Salut à tous, c'est La Trêve et l'OM va un petit peu mieux.
00:03 Comme l'impression que Gennaro Gattuso a calmé un petit peu les choses,
00:08 il a déjà calmé la grogne des supporters olympiens.
00:10 Et là, je ne parle pas que des groupes de supporters,
00:13 c'est l'ensemble des supporters marseillais
00:16 qui n'étaient pas très emballés par notre ami Marcel Lino.
00:20 L'ambiance est un peu plus saine, on va dire, actuellement.
00:24 Et puis, chez les joueurs,
00:26 j'ai l'impression que l'italien leur a donné une direction dans laquelle aller
00:30 après ce début d'automne très, très, très mouvementé
00:34 où le navire marseillais semblait naviguer à vue.
00:38 Là, il y a une direction, on semble voir où on va.
00:41 Et justement, c'est de cette direction dont on va parler dans cette vidéo.
00:45 Ma spécialité, ce n'est pas forcément être un journaliste tactique.
00:52 Il y en a des bien plus compétents comme moi, comme l'ami Mathias Ribeiro.
00:57 Allez le suivre sur Twitter, l'équipe de Copa Arena, abonnez-vous.
01:01 Ou encore l'excellente chaîne Football Meta dont je vous parlais la dernière fois.
01:06 Cependant, ce que j'essaye de faire depuis quelques années maintenant,
01:09 c'est de comprendre deux, trois choses pour enrichir ma vision du foot.
01:12 Et puis, on parle de football, il faut quand même un peu comprendre
01:14 l'essence du football, la tactique qu'essayent de mettre en place les coachs.
01:18 Et c'est ce qu'on va essayer de faire ici.
01:19 On va essayer de comprendre un peu l'essence de Gattuso
01:21 et deux, trois choses pour mieux comprendre ce qu'il est en train de mettre en place.
01:26 Et on va commencer par le plus identifiable, la structure, le schéma tactique.
01:31 La structure, le schéma tactique, qui n'est pas une fin en soi.
01:39 C'est important de le rappeler.
01:41 Une structure, un schéma tactique, ça évolue.
01:43 Et c'est surtout vrai lorsque l'on n'a pas le ballon.
01:47 Mais ça permet quand même de comprendre deux, trois choses.
01:49 Et avec Gattuso, ce schéma tactique, notamment en position défensive,
01:53 il commence à être identifiable.
01:55 Il est important parce que c'est à partir de là
01:58 où on va récupérer le ballon et où on va commencer à construire.
02:01 Donc, qu'est-ce que j'ai identifié jusqu'ici chez Gattuso ?
02:04 Son schéma tactique, jusqu'ici, on le catégorise plutôt en 4-3-3, 4-2-3-1.
02:09 Pourquoi pas ? Je vois pourquoi on le catégorise comme ça.
02:12 Moi, j'aurais tendance, si je veux être un petit peu pointu,
02:16 à parler d'un 4-3-3 tendance 4-4-2.
02:19 Je vais vous expliquer pourquoi avec ces splendides photos
02:22 que je prends de la tribune de presse pendant les matchs.
02:26 En fait, tout dépend des mouvements de deux milieux,
02:31 deux terrains en particulier.
02:33 Parce qu'il y a des positions plus ou moins fixes.
02:36 Alors oui, Obameyang peut partir à gauche,
02:39 les joueurs de côté peuvent permuter,
02:42 mais ils occuperont généralement,
02:44 au moins au départ, en position défensive,
02:47 ces positions d'attaquants central pour Obameyang
02:51 et d'alliés pour Saar, Corea et Illiman, N'Diaye.
02:55 D'ailleurs, d'alliés bien défensifs,
02:57 puisque sans ballon, ils vont bien redescendre
02:59 et ils couperont les lignes de passe vers l'axe.
03:02 Rongier, pareil, c'est un milieu de terrain axial défensif sous Gattuso,
03:07 ça ne bougera pas trop trop.
03:09 Il reste donc les deux autres positions,
03:11 les positions de 8 et de 10,
03:13 qui sont pour moi les plus intéressantes sous Gattuso.
03:17 Contre Brighton, ces deux postes étaient occupés par Veretout pour le 8
03:21 et Harit pour le 10.
03:22 On va d'abord s'intéresser à Harit,
03:24 qui sans le ballon, était sur la même ligne qu'Obameyang
03:27 pour bien presser intelligemment.
03:29 Et avec le ballon, c'était un peu pareil.
03:31 Ça peut vous paraître anodin,
03:32 mais Bruno Scherou, tout ça, vous connaissez.
03:35 Mais sérieusement, ça ne l'est pas,
03:37 puisque regardez comme il est positionné ici,
03:40 sur le deuxième but, sur l'erreur de Dunk.
03:43 Harit, il est sur Dunk,
03:45 il est sur le central adverse,
03:47 il est haut, il est sur la même ligne, encore une fois, qu'Obameyang,
03:50 ce qui va lui permettre de profiter de cette étourderie.
03:53 Et vous voyez la ligne de 4 derrière, comme à l'éclair ?
03:56 Et contre Brighton, Veretout avait aussi interprété ce rôle de 8,
04:01 de boxe to boxe, à merveille.
04:03 Il a apporté beaucoup offensivement et il a bien équilibré défensivement.
04:07 Et c'est ça qui avait fait aussi la différence,
04:09 sans doute la meilleure mutant de l'Olympique de Marseille depuis le début de saison.
04:12 Un gros abattage physique, donc de belles projections,
04:15 qui vont même donner cette position moyenne en fin de match,
04:19 à la même hauteur que Pierre-Emerick Obameyang,
04:21 au niveau de la hauteur où il a touché les ballons.
04:24 Face à un adversaire particulier, Brighton,
04:26 ce 4-3-3 tendance 4-4-2 avait parfaitement fonctionné
04:30 jusqu'à la sortie de Veretout et l'entrée d'Unai.
04:34 Les profils étaient alors moins clairs.
04:37 Comme on l'a vu, Veretout était parfaitement fonctionnel dans cette position de 8,
04:42 dans ce jeu où tu vas avoir deux joueurs axiaux
04:46 qui vont plus attaquer, plus presser l'adversaire.
04:48 Lui, il est là pour équilibrer, il faisait ça à merveille.
04:51 Unai est entré à la place de Veretout,
04:53 numériquement, mais pas vraiment sur le terrain,
04:56 puisqu'il a pris la place d'Arith, il a peut-être un peu moins pressé,
04:58 il est peut-être sorti un peu trop tôt.
05:00 Et bref, tout ça a aussi amené une désorganisation.
05:04 On a beaucoup parlé du problème physique.
05:07 Moi, j'avais même tenté en conférence de presse
05:09 de parler peut-être de l'inadéquation des entrants
05:13 qui avaient un peu déséquilibré l'ensemble.
05:15 Mais bon, Gattuso n'avait pas voulu, on le comprend,
05:19 casser du sucre aussi sur les entrants, c'est normal.
05:21 Donc voilà, mais dans tous les cas, ces entrées contre Brighton,
05:24 elles ont un peu fissuré l'édifice qu'avait mis en place l'Italien
05:29 pour mettre un malson compatriote sur le banc.
05:31 Contre le Havre, le Marocain, que j'apprécie beaucoup,
05:34 entendons-nous bien, devait suppléer Veretout dans ce rôle de 8,
05:37 puisque Veretout était sorti sur blessure.
05:39 Encore une fois, avant de le critiquer,
05:41 il est très important de dire que l'adversaire était bien différent.
05:45 Le Havre, c'est pas Brighton.
05:46 Et en face, c'est pas Hiron, c'est pas Vailadolid.
05:50 Et il faut s'adapter à ce genre de choses.
05:52 Mais Onai a moins brillé.
05:54 À coup sûr, Gattuso vous dira que non,
05:56 parce qu'encore une fois, il va vouloir protéger son joueur,
05:58 c'est bien compréhensible.
06:00 Mais en première période, notamment de la tribune de presse,
06:03 on pouvait voir Gattuso beaucoup échanger avec Unai.
06:07 Rongier, Harit aussi, beaucoup allaient donner des conseils
06:10 sur le placement d'Unai sur le terrain,
06:12 puisque c'était un peu moins clair
06:14 et c'était beaucoup moins fonctionnel,
06:16 encore une fois, qu'avec Veretout sur le terrain.
06:18 Au final, la structure aura été plus ou moins similaire que contre Brighton,
06:23 avec un Unai qui apparaît quand même bien haut
06:25 sur cette carte des positions où on touche le ballon.
06:29 Mais la manière de presser aura été différente.
06:31 J'insiste pas mal sur Unai,
06:33 mais parce que pour moi,
06:35 il peut être l'un des grands vainqueurs de ce changement d'entraîneur.
06:38 On l'a vu, les deux postes les plus importants,
06:41 limite au milieu de terrain,
06:42 c'est ceux de 8 et de 10.
06:44 Alors même si on a vu que le 10 peut être un deuxième attaquant par moment.
06:47 Mais en tout cas, cette position de 8, elle est très importante.
06:49 Et c'est censé être la position naturelle d'Unai,
06:53 dans laquelle on croit beaucoup,
06:54 moi comme beaucoup d'autres supporters olympiens,
06:57 puisqu'elle a une qualité technique qui est largement au-dessus de la moyenne.
07:00 Mais il va falloir qu'il travaille beaucoup son placement.
07:04 Généralement, tactique, ce n'était pas génial contre le Havre.
07:08 Il va falloir qu'il soit beaucoup plus imposant dans ses replis défensifs,
07:13 et peut-être aussi un peu plus simple lorsqu'il a le ballon.
07:17 Mais Unai peut vraiment avoir une très grosse carte à jouer avec Gattuso.
07:21 Et sinon, contre le Havre,
07:22 Harit aura été plus un 10 qu'un deuxième attaquant.
07:26 Cette fois-ci, il était fixé moins haut,
07:28 puisqu'il fallait presser différemment,
07:30 et qu'il fallait moins être sur la même ligne que Pierre Embrico.
07:34 Ba Meiyang, il l'a très bien fait.
07:35 Harit, c'est pour l'instant la grande satisfaction de ce début d'air Gattuso.
07:41 Et justement, il fallait presser différemment.
07:43 On en parle tout de suite.
07:44 Parce que voilà la grosse limite de lire un match
07:51 ou une prestation individuelle à travers le prisme d'un schéma tactique.
07:56 C'est ça.
07:56 Les positions peuvent être plus ou moins les mêmes sur un tableau noir.
08:01 Mais ce qu'on va demander,
08:02 les rôles des joueurs vont être différents selon les adversaires et selon les coaches.
08:08 C'est-à-dire que Gattuso semble faire preuve d'adaptabilité par rapport à l'adversaire,
08:12 ce qui n'est pas toujours le cas d'autres coaches,
08:14 d'autres coaches que j'apprécie parfois énormément également.
08:18 Donc Harit contre Brighton et contre le Havre,
08:21 c'était deux positions de départ où il récupérait le ballon pour ensuite aller attaquer,
08:25 différents et il a très bien réussi dans les deux.
08:28 Donc c'est important de le souligner.
08:29 C'est quelque chose à retenir de Gattuso,
08:32 qui semble avoir une structure,
08:34 mais qui n'est pas attachée plus que de raison à sa structure.
08:37 Il peut la modifier.
08:38 Il en a parlé en conférence de presse.
08:40 Et il peut aussi changer certaines manières de faire,
08:43 comme la manière d'aller presser.
08:45 Là aussi, entre le Havre et Brighton,
08:47 il nous en avait parlé, il nous avait dit que contre le Havre,
08:49 il allait presser différemment.
08:50 On écoute deux extraits de conférence de presse de Gennaro Gattuso,
08:55 qui parle quand même un peu de ballon depuis son arrivée.
08:58 Oui, bonjour coach.
08:59 Bienvenue à Marseille.
09:00 Vous avez commencé à parler un peu de ce que vous voulez mettre en place sur le terrain.
09:03 Est-ce que vous pouvez nous donner un peu plus de précision pour préciser un peu ma question?
09:07 Par exemple, votre prédécesseur avait une prédilection pour le 4-4-2,
09:11 aimait le marquage en zone et plutôt n'avait pas de problème à laisser la possession de balle à l'adversaire.
09:17 Est-ce que vous pouvez nous donner des grandes lignes directrices
09:20 de ce que vous voulez mettre en place ici au niveau tactique?
09:23 Non, je pense que...
09:26 Non, Mika, je ne vais pas parler de...
09:28 Alors, tout d'abord, je n'aime pas parler de mes prédécesseurs.
09:31 Je ne voudrais pas trop parler de Marcelinho.
09:33 Je pense qu'il a fait un bon travail.
09:35 Après, c'est vrai que moi, je ne suis pas fan de ces deux lignes de 4.
09:38 Je pense que c'est un jeu un peu plus lâche.
09:40 Je préfère avoir un niveau différent.
09:42 Par exemple, je jouais généralement au 4-3-3 ou 4-2-3-1.
09:46 Je ne suis pas un fan, on va dire, du 4-4-2.
09:52 Mais après, tout dépend de comment se déroule le match.
09:55 Si l'équipe joue bien, voilà, elle essaie de presser plus haut,
09:57 parfois être même ultra offensif, prendre un peu plus de risques,
10:00 de faire un peu de la rupture aussi au niveau de la ligne des 4.
10:04 Je joue beaucoup, comme je l'ai dit auparavant, sur les pas, sur la possession.
10:15 Parfois, accepter les duels aussi en un contre un,
10:17 je pense que c'est le football moderne qui le veut.
10:19 Donc voilà, je pense que Marcelinho a fait un bon travail.
10:22 Il faut le respecter, mais moi, j'ai une vision du jeu qui est différente.
10:24 Mais voilà, au niveau tactique, technique, c'est complètement différent.
10:38 C'est vraiment quelque chose qui m'est propre.
10:40 Et puis, même moi, en tant qu'entraîneur, j'ai changé aussi ma vision du jeu.
10:42 Par exemple, à Naples, à la Semi-Lan, j'avais une vision plus par secteur, par rôle, par poste.
10:48 Et après, à Valence, l'an dernier, j'ai commencé à casser la ligne de 4,
10:51 comme c'était quelque chose que je n'avais jamais fait avant,
10:54 à mettre des joueurs qui avaient le pied inversé.
10:56 Donc voilà, tout peut changer au fil du temps.
10:58 Et pour finir, il faut aussi qu'on soit en mesure de pouvoir changer d'artiste aussi,
11:12 mais du type de pression complète.
11:13 Parce que contre l'OM, par exemple, ce sera un match tellement différent,
11:17 une équipe différente de Bretagne.
11:19 Donc voilà, c'est vraiment apprendre à jouer différemment et à s'adapter à l'équipe de la France.
11:25 Il faut apprendre à s'adapter plus rapidement,
11:28 et à pouvoir changer et s'adapter à l'équipe de la France.
11:32 Autre détail dans la construction des buts, qui me paraît intéressant.
11:36 Alors, on a compris qu'il voulait mettre un peu plus de verticalité dans le jeu.
11:40 On l'a vu, par exemple, sur le premier but inscrit à Monaco, ce genre de choses.
11:44 Mais moi, il y a un petit détail qui a retenu mon attention,
11:47 c'est que Gigo contre Monaco et Mbemba contre Brighton,
11:51 ils marquent tous les deux suite à des corners.
11:53 Mais pas directement, c'est-à-dire que c'est deux corners pour l'OM.
11:57 Des corners qui sont repoussés.
11:59 L'OM fait tourner le ballon, va de l'autre côté.
12:01 Et là, le défenseur central, plutôt qu'être reparti en position défensive,
12:05 est resté aux avant-postes.
12:07 Et les deux fois, dans des positions similaires,
12:09 Gigo et Mbemba ouvrent le score pour Mbemba,
12:13 et redonnent l'avantage pour Gigo.
12:16 Donc c'est à souligner, c'est quelque chose à surveiller.
12:19 Peut-être que même lorsque l'on va mal tirer les corners,
12:22 les actions ne seront pas terminées.
12:24 On peut aussi souligner, sans trop y donner d'importance,
12:28 que sur les trois matchs qu'il a dirigés,
12:30 l'équipe de Gennaro Gattuso a toujours eu la possession de balles,
12:34 à part contre Brighton.
12:36 Mais contre Brighton, il y a vraiment des équipes qui descendent à 20-30% de possession de balles.
12:40 Et là, quand même, on a eu un petit 46-54.
12:44 Donc 46% de possession de balles contre Brighton, c'est déjà énorme.
12:48 En fait, j'ai regardé cette saison, il n'y a que Liverpool
12:50 qui a eu un meilleur pourcentage de possession de balles.
12:53 C'est-à-dire que l'Olympique de Marseille a vraiment disputé la possession de balles à Brighton.
12:57 Et c'est déjà beaucoup, donc c'est peut-être aussi un indice
13:00 sur le style de jeu que veut mettre en place Gattuso.
13:03 Bref, la saison de l'OM est relancée.
13:06 Pour aller où ? On verra.
13:08 Mais elle est relancée, il y a un nouvel entrain.
13:10 On va à nouveau dans une direction claire, au moins au niveau tactique.
13:13 Gattuso a déjà apporté un schéma tactique qui fait la part belle aux 8 et aux 10.
13:18 Il a rapporté aussi de la cohésion dans toute l'équipe
13:22 et un peu d'espoir aux supporters.
13:24 Et tout ça en quelques semaines, c'est déjà pas mal.

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