Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé en Israël

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00:00 - Après avoir réitéré son soutien total à Israël, l'Amérique a dépêché sur place son secrétaire d'Etat, Anthony Blinken, qui vient d'arriver, on l'a appris ce matin à Tel Aviv, 5 jours après l'incursion du Hamas.
00:12 Le chef de la diplomatie américaine doit rencontrer aujourd'hui le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Gautier Rabinski, bonjour. - Bonjour.
00:20 - On décrypte ensemble cet aspect-là, le secrétaire d'Etat américain qui va donc rencontrer le chef du gouvernement israélien et puis demain, on vient de l'apprendre aussi, pour la partie palestinienne Mahmoud Abbas.
00:34 - Oui. Les États-Unis qui ont... Au fond, qui payent la période Trump, la période Trump où, de manière très concrète, les Palestiniens ont été mis de côté. Vous vous souvenez du plan que le gendre de Trump, Jared Kushner, avait imaginé,
00:50 qui était un plan qui faisait de la région une zone de libre-échange uniquement économique, d'où aurait été chassée toute pensée politique.
00:59 Évidemment, comme en plus de cela, les Palestiniens n'ont absolument pas été consultés, qu'Israël n'était pas plus chaud que ça pour ce plan. Il a été abandonné.
01:07 Mais c'était le signe d'un désengagement des États-Unis dans la région, de la même manière que Joe Biden, tout à son obsession de la Chine, n'a pas non plus cherché à reprendre pied dans cette région, dans ce conflit,
01:21 considérant d'ailleurs, il faut bien le reconnaître, qu'il était quasiment éteint pour une raison très simple, c'est que les rapprochements entre Israël et les pays du Golfe,
01:31 dont celui avec l'Arabie Saoudite qui est encore en suspens, en instance, faisaient que, de fait, la cause palestinienne était enterrée. C'était un enterrement de première classe.
01:41 Et donc les États-Unis avaient enterré en quelque sorte cette chose. Et là, ils se rendent compte que, justement, ça n'est pas le cas, que cette région a encore, si vous voulez, une attention qu'elle focalise,
01:54 d'abord par l'épouvante qui est suscitée par le massacre du Hamas, et que donc il faut s'en occuper. De ce fait-là, si vous voulez, voir Mahmoud Abbas, c'est quelque chose qui est à la fois
02:05 encourageant et désespérant. Encourageant parce que ça veut dire que probablement, si à la fois Israël et les États-Unis avaient légitimé ou donné les moyens de la légitimité à l'autorité palestinienne,
02:17 ils auraient pris le dessus, il y a déjà un certain temps, ou ils auraient repris, pardon, le dessus sur le Hamas. En même temps, là où cette visite est désespérante, c'est qu'aujourd'hui,
02:26 et ça ne date pas d'hier non plus, l'autorité palestinienne est un organisme gangréné par la corruption, que ses animateurs, ou plutôt ses dirigeants, sont totalement dépourvus de toute vision d'avenir,
02:39 et qu'ils sont devenus, en quelque sorte, des rentiers, des rentiers qui profitent bien de la cause palestinienne, qu'eux-mêmes contribuent à enterrer. Donc voilà, à la fois, là où mettent les pieds les États-Unis,
02:51 il y a aussi, bien sûr, la question de l'Iran, qui consiste à voir et à faire en sorte que l'Iran n'intervienne pas, et là, probablement, que vous avez dans le discours américain,
03:01 l'importance de ces tons retenus sur la participation des Iraniens. Vous avez remarqué que le Pentagone, notamment, ou même le département d'État disent "nous n'avons pas de preuves de la participation iranienne au massacre".
03:14 C'est une façon de dire aux Iraniens "si vous restez tranquilles, nous, on le restera aussi".
03:18 Ce qui arrangerait à peu près tout le monde, on l'aura compris.
03:21 Oui, sauf peut-être Israël et Netanyahou, qui ont envie d'en découdre un peu plus.
03:26 On suivra demain l'entrée en scène de Mahmoud Abbas, silencieux. Celle du vaut d'ailleurs des critiques ce matin d'Olaf Scholz, l'Allemand, qui estime que le silence du président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est honteux.
03:37 Ça, c'était la dernière déclaration. Un mot peut-être, Gauthier, de ce gouvernement d'Union Nationale, gouvernement d'urgence.
03:43 Accord a donc été conclu entre Benyamin Netanyahou et le chef de l'opposition, Benny Gantz. Ça va changer quoi, concrètement ?
03:51 C'est le passage obligé par l'unité nationale et la cohésion.
03:58 Alors évidemment, on peut comprendre face à ce choc. Pour aussi des Israéliens, il faut bien le reconnaître, qui considèrent que le problème palestinien peut et doit être surmonté.
04:12 J'ai eu des informations sur ces jeunes qui participaient à la "Ref Party", pas très loin de la bande de Gaza.
04:20 C'était des gens qui considéraient qu'il y avait moyen de surmonter ce conflit et que, au fond, les générations antérieures étaient paralysées et ankylosées par leur représentation plus ou moins guerrière de la région.
04:35 Vous savez très bien que Netanyahou avait vendu, en quelque sorte, sa présence à la tête du gouvernement comme étant une garantie pour la sécurité d'Israël,
04:43 tout en disant aux Israéliens "ayez conscience que nous ne serons jamais totalement en paix".
04:48 Et ça c'est quelque chose qui est battu en brèche par des nouvelles générations et d'autres hommes et femmes politiques.
04:54 Et donc c'était en ce sens-là qu'il y avait un espoir d'un discours différent.
05:00 Maintenant, quand vous subissez ça, quand vous subissez au fond un massacre qui vous ramène à quelque chose qui est de l'essence, l'essentialisation,
05:09 c'est-à-dire que le Hamas n'a pas tué des partisans de Netanyahou, il a tué des Juifs par antisémitisme.
05:15 Et donc vous avez effectivement un certain nombre de personnes qui se retrouvent ramenées à ce danger,
05:20 auquel ils pensaient échapper et dont ils pensaient qu'il y avait moyen de le surmonter.
05:26 Et donc là vous avez effectivement cette manière d'être prisonnier de ce déterminisme de l'ancienne génération.
05:35 Et pour répondre à votre question, le gouvernement d'urgence nationale est un gouvernement qui, par définition,
05:40 remet, repousse et ajourne des décisions politiques. Vous avez entendu un certain nombre d'hommes politiques israéliens et même Joe Biden
05:48 qui a dit "ça n'est pas le temps de la politique". Or en fait, s'il y a bien une chose qui doit être réactivée,
05:53 réanimée face aux désastres et aux malheurs épouvantables, abominables de la population, c'est bien la réflexion politique
06:00 pour savoir qu'est-ce qu'on fait et avec qui surtout.
06:03 Ça n'est pas sûr que ce soit avec ce personnel politique-là que les Israéliens puissent avoir une perspective au moins de fin de tunnel,
06:12 c'est-à-dire quand on voit une certaine lueur.
06:15 Et derrière vous, Maman, vous exprimez, Gauthier, ces images en direct d'Isaac Herzog, le président israélien,
06:20 qui est en train de s'exprimer, de prendre la parole. On a vu tourner en boucle ces images, ces photos d'enfants otages israéliens,
06:29 ces otages qui sont estimés entre 130 et 150 pour le moment.
06:34 Voilà ce que l'on peut dire à l'heure actuelle de cette guerre qui se poursuit.

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