Comme prévu, Antoine Dupont fera son retour pour le quart de finale face à l'Afrique du Sud (dimanche, 21 au Stade de France). Il sera titulaire au poste de demi de mêlée et retrouve ses galons de capitaine.
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00:00 C'est la première fois qu'on va vous entendre depuis votre blessure.
00:03 Il s'est passé beaucoup de choses depuis.
00:05 Juste sur le plan émotionnel et sur le plan physique.
00:08 Est-ce que vous pouvez nous donner comment vous vous sentez aujourd'hui ?
00:11 Aujourd'hui je me sens très bien.
00:14 Que ce soit sur les deux plans.
00:15 Sur le coup je ne savais pas la gravité de ma blessure.
00:18 J'ai eu pensé que la compétition était terminée pour moi.
00:22 J'ai dû attendre les examens, faire les rendez-vous avec les chirurgiens, l'opération.
00:26 Pour retrouver de l'espoir, ma convalescence s'est bien passée.
00:31 J'ai pu reprendre progressivement toutes les étapes nécessaires avant de reprendre le jeu.
00:36 J'ai eu la chance de bénéficier de plusieurs semaines pour faire tout ça.
00:40 Aujourd'hui je peux être en pleine capacité de mon jeu, de mes moyens.
00:47 Que ce soit physique ou technique.
00:51 Pour être prêt pour ce match de dimanche.
00:53 Au sport du 21 septembre, quand tu t'es blessé, est-ce que tu as eu peur de ne pas pouvoir
00:57 jouer durant cette Coupe du Monde ?
00:59 Oui, comme je l'ai dit, je ne savais pas la nature de ma blessure.
01:03 Même si je savais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas, je l'ai bien senti.
01:08 Même au premier radio, ça a été un moment compliqué.
01:12 La Coupe du Monde c'est long et j'ai eu la chance que ma blessure arrive assez tôt
01:16 dans la compétition.
01:17 Et d'avoir aussi ce match, ce week-end de repos, ça m'a permis de me donner du temps
01:22 pour me régénérer, me repréparer, pour retrouver des sensations.
01:26 Pour pouvoir faire une semaine pleine d'entraînement avec le groupe.
01:31 Même si depuis quatre ans on se connaît tous très bien.
01:34 C'est important pour moi de pouvoir valider toutes les étapes avant d'être de retour
01:39 pour ce week-end.
01:40 Par le passé, ces derniers mois, tu as fait évoluer ton jeu, tu en avais parlé, avec
01:44 peut-être moins de contacts.
01:45 Qu'est-ce que ça t'apporte ? Et est-ce que sur un match comme ça c'est d'autant plus précieux ?
01:51 Certainement, ça montre que j'ai sûrement pris en expérience et que je suis capable
01:56 de m'adapter à l'adversaire, à ce qu'on me propose.
01:59 Ça n'a pas été vraiment un souhait, une volonté de changer.
02:06 Je me suis plus, comme je disais, adapté.
02:09 S'il y a moins d'espace en face de moi, c'est qu'il y en a un peu plus loin en principe.
02:13 Le rôle premier du 2020 c'est de bien faire jouer son équipe, de bien faire jouer ses
02:17 coéquipiers.
02:18 Je me retrouve aussi bien dans ce jeu-là que dans celui où je portais plus le ballon.
02:23 C'est sûr que face à une défense comme les Sud-Africains, qui est très agressive,
02:28 qui cherche ses très hauts défenseurs, c'est mieux de pouvoir se donner du confort, de
02:33 mettre vite le ballon dans les mains de nos receveurs, que ce soit les avant ou les demi-ouvertures.
02:38 Mais encore une fois, il faudra s'adapter à ce qu'on nous propose et aller chercher
02:42 les espaces là où ils seront dimanche.
02:44 Comment tu t'es senti lors des premiers contacts à l'entraînement ?
02:49 Ça a été très progressif et j'ai repris la course à basse intensité.
02:54 Puis j'ai monté de plus en plus.
02:56 Les contacts c'est pareil.
02:57 J'ai commencé au milieu de la semaine dernière à retrouver juste quelques attitudes sans
03:02 forcément avoir de l'intensité.
03:04 Un peu plus dans le week-end.
03:06 Et sur ce début de semaine, j'ai pu reprendre pleinement cette progression.
03:10 Et d'avoir entre-temps pu reprendre les entraînements collectifs, de retrouver des situations de
03:15 jeu, de contacts aussi.
03:17 Ça m'a permis de retrouver de la confiance, de lever l'appréhension et de pouvoir me
03:22 retrouver pleinement dans mes sensations.
03:25 Et je n'ai eu aucune douleur.
03:27 C'est ça qui m'a rassuré aussi.
03:29 C'était important de pouvoir, comme je l'ai dit, valider toutes ces étapes.
03:32 Pour prolonger un peu ce que tu disais, comment mentalement on se prépare à jouer un adversaire
03:36 dont le style de jeu et l'intensité ?
03:40 Et comment on se prépare à gérer la douleur ?
03:44 Est-ce que mentalement tu penses à autre chose ?
03:46 Tu penses à complètement autre chose ?
03:48 Ou est-ce que tu as intégré qu'il y allait avoir aussi de la douleur ?
03:51 Je pense que sur ces matchs-là, ce niveau d'intensité-là, il y a toujours de la douleur.
03:57 Qu'elle soit physique, mentale, c'est très éprouvant les matchs de niveau international.
04:02 On a eu un match éprouvant quand on a joué contre eux en novembre.
04:06 C'est le cas à chaque fois qu'on joue des grosses nations.
04:08 Et encore plus quand il y a de longs jeux, que ce soit sur les matchs du Six Nations ou même sur les tournées.
04:13 On a joué les All Blacks, on a joué l'Australie.
04:16 Ce sont toujours des matchs qui sont très durs physiquement.
04:18 Il faut qu'on soit prêt à souffrir pour arriver à ce qu'on veut.
04:22 On sait qu'on a des objectifs très élevés.
04:24 On sait les ingrédients qu'il faut y mettre.
04:27 Et que ce sera très dur du début à la fin.
04:31 Si on n'est pas prêt à ça, je pense qu'on n'est pas prêt à aller là où on veut aller.
04:35 - Avec Fabien, vous avez forcément des rapports privilégiés.
04:39 Il joue le même poste que toi.
04:40 Fabien, il me semble que tu avais connu en 2001 un problème.
04:44 Toi, c'était au nez.
04:45 Est-ce que tu en as discuté, Antoine, avec Fabien ?
04:47 Est-ce qu'il a pu te livrer aussi son expérience personnelle, quelques conseils, ressentis ?
04:53 - Oui, il m'en a parlé, c'est vrai.
04:56 Mais comme il l'a dit, je n'ai vraiment pas ressenti de pression de la part du staff.
05:02 Ça s'est fait naturellement.
05:04 Et si je joue aujourd'hui, c'est que tous les voyants sont au vert.
05:07 J'ai eu l'aval du chirurgien.
05:09 Il n'y a eu aucune décision qui a été forcée.
05:11 On a respecté les délais qui ont été imposés dès le début.
05:15 Les étapes ont été progressives.
05:18 Et le plus important, c'était aussi mon ressenti à chaque étape de valider.
05:23 De ne pas avoir d'appréhension, d'avoir des bonnes sensations, de ne pas jouer avec un frein.
05:28 C'était ça l'essentiel, de penser à l'équipe avant soi.
05:32 Et je sais de toute façon que si je n'avais pas pu jouer, j'aurais été remplacé de la meilleure des manières.
05:37 Que ce soit Max ou Baptiste, à chaque fois qu'ils ont été sollicités, qu'ils étaient sur le terrain,
05:42 ils ont fait de très bonnes prestations.
05:44 Ils connaissent aussi bien l'équipe et le groupe que moi.
05:47 On travaille tous depuis quatre ans pour arriver dans ces moments-là.
05:50 Donc je n'ai pas ressenti de pression particulière de ce côté-là.
05:54 Si je joue aujourd'hui, c'est que je me sens bien.
05:57 Et que le médical a validé ma place sur la feuille de match aussi.