La directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel, a réagi au discours d'Élisabeth Borne : «Le gouvernement a très peur d'embraser les banlieues».
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00:00 Oui, vous avez raison, mais je voulais simplement revenir sur un point qui me paraît important,
00:02 c'est celui des 7000 soldats de Sentinelles qui vont être déployés, symboliquement.
00:06 Alors ça va rassurer la population, tout ce que vous voulez,
00:08 bon, ça va occasionner des problèmes quand même d'organisation pour l'armée française,
00:12 ça inquiète déjà tendu, mais quand vous réfléchissez,
00:16 autrefois les soldats étaient projetés en opération extérieure,
00:18 notamment pour contenir l'islamisme au Mali.
00:22 Aujourd'hui, les lignes ont reculé, c'est presque, vous voyez, symboliquement une défaite.
00:26 C'est à l'intérieur du pays qu'ils sont chargés de protéger contre l'islamisme.
00:32 Alors les lieux de culte, autrefois, enfin ces dernières années, je veux dire autrefois,
00:36 mais ces dernières années on l'a vu pour les lieux de culte,
00:38 mais là maintenant, ça va être les musées, vous avez vu qu'il y a des alertes à la bombe au château de Versailles,
00:45 aux musées du Louvre, voilà.
00:47 Alerte à la bombe au château de Versailles qui a été évacuée et qui est fermée,
00:49 effectivement, le Louvre était fermé aujourd'hui.
00:51 Donc vous voyez qu'on va mettre nos soldats à l'intérieur de notre propre pays
00:55 pour nous protéger de l'islamisme.
00:56 Si ça, ce n'est pas symbolique de la progression de l'islamisme,
01:01 je ne sais pas quelle conclusion, autre, il faudrait en tirer.
01:06 Vous avez raison qu'il y a de la politique politicienne,
01:07 mais moi je crois que le gouvernement a aussi très peur d'embraser les banlieues.
01:10 Pourquoi ? Alors le mot est venu à la toute fin, mais alors Elisabeth Borne,
01:14 l'islamisme, j'ai cru qu'on n'allait jamais en parler.
01:18 Enfin, ça me rappelle la une de Libération qui vient de sortir, je ne sais pas si vous l'avez vu,
01:22 c'est quand même assez fabuleux, tuer parce qu'il est prof.
01:26 Pardon, vous rigolez ?
01:28 Ce n'est pas parce que le terroriste n'aimait pas les professeurs,
01:32 pas plus qu'aux Bataclan, ce n'est pas parce qu'ils n'aimaient pas le groupe de rock qui se produisait.
01:36 Il y a un moment où il faut nommer les choses.
01:38 Je vais donner une citation que doit connaître Marek Alter,
01:41 ne pas nommer les choses, c'est rajouter au malheur du monde.
01:44 Donc c'est absolument terrifiant de voir qu'on n'ose pas nommer les choses.
01:49 [Musique]
01:53 [SILENCE]