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Ancien haut fonctionnaire et ancien élève de l’ENA, Paul-Marie Coûteaux est essayiste et directeur de la revue "Le nouveau Conservateur". Les téléspectateurs le connaissent pour être l’animateur de l’émission à succès "Conversations", diffusée deux dimanches par mois sur TVL.
Dans cet entretien accordé à TVL, Paul-Marie Coûteaux s’emploie à dénoncer la Société du mensonge en faisant le catalogue des mensonges historiques, ordinaires, climatiques ou impériaux qui traversent la société française. Mais la surprise de cet échange provient du regard porté par celui qui a fait de la politique avec Jean-Pierre Chevènement, Philippe Seguin, Philippe de Villiers, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Paul-Marie Coûteaux ne retient pas ses coups et affirme que "tous ceux qui, en France, ont prétendu défendre le drapeau national nous ont trahis". La trahison des chefs par manque de sacrifice et par esprit de frivolité ! Des accusations lourdes que l’animateur de "Conversations" explique et justifie.

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00:00 [Musique]
00:05 Ancien haut fonctionnaire et ancien élève de l'ENA,
00:08 il est essayiste et directeur de la revue "Le Nouveau Conservateur".
00:12 Il est aussi pour TVL, pour TV Liberté,
00:14 l'animateur à succès de l'émission "Conversation".
00:17 Bonjour Paul-Marie Couteau.
00:18 Bonjour Marcial.
00:19 Paul-Marie, "Conversation" est un format d'émission
00:22 qui revendique ses particularismes.
00:24 Vous êtes l'animateur de cette émission,
00:25 mais alors vous affirmez toujours haut et fort
00:27 que vous n'êtes pas journaliste.
00:29 C'est pas grave de ne pas être journaliste, c'est grave.
00:32 Pareil toi qui court.
00:33 Quand on est un pur journaliste,
00:35 il faut se soigner à mon avis.
00:37 Mais enfin, en tous les cas, ce n'est pas du tout mon activité.
00:43 Peut-être en ce que je dirige une revue, c'est un fait.
00:46 Cette émission est justement faite pour prendre le contre-pied
00:50 des interviews et des entretiens.
00:53 Il y en a beaucoup, ils sont tous nécessaires.
00:56 Ce que je voudrais faire, moi,
00:57 c'est la raison pour laquelle j'interviens beaucoup.
00:59 Certains me le reprochent, d'autres pas du tout.
01:02 Au contraire, c'est aller chercher dans la tête des gens
01:09 ce qu'ils se disent à eux-mêmes et qu'ils ne disent pas à l'extérieur.
01:11 Moi, j'ai fait de la politique, j'ai quelquefois été...
01:16 Je suis assez souvent passé à la télévision
01:18 en tant que président de parti ou député.
01:21 J'ai préparé des interventions pour des hommes politiques
01:24 avec lesquels ou pour lesquels je travaillais.
01:27 Philippe Seguin, Charles Pasquoie, Marine Le Pen, etc.
01:30 Il y en a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup.
01:34 Il y en a eu beaucoup parce qu'ils m'ont tous déçu, d'ailleurs.
01:35 Je ne vais pas se le dire.
01:36 – Non, on parlera, on parlera de tout ça.
01:39 – Mais je sais ce qui se passe, c'est-à-dire que
01:41 quand on s'assoit sur cette chaise, on sait ce qu'on va dire.
01:45 Et le journaliste peut poser la question qu'il veut.
01:47 On dira toujours, on vendra sa salade,
01:50 on dira toujours ce que l'on veut dire.
01:52 Tout homme politique qui s'assoit devant un journaliste, justement,
01:55 et une caméra, sait ce qu'il va dire.
01:57 Moi, je veux l'inverse.
01:59 C'est ça la particularité.
02:00 Je veux aller chercher ce qu'il se dit à lui-même
02:02 et qu'il ne dit pas aux autres.
02:03 Alors, il faut créer une espèce de proximité, une intimité.
02:07 D'ailleurs, très souvent, je choisis mes victimes parmi mes amis.
02:12 Finalement, ils sont assez nombreux, je les connais.
02:14 Et je veux savoir ou je sais quelquefois plus ou moins
02:16 ce qu'ils ont dans la tête.
02:17 Et ça peut conduire à certaines émotions,
02:20 ça peut conduire à des confidences,
02:22 ça peut conduire à des questions intimes.
02:25 Mais on n'y arrive pas tout seul.
02:27 C'est aussi pour ça que j'interviens beaucoup.
02:28 C'est pour les conduire vers l'intérieur de leur tête.
02:32 Et ça conduit à des rires, des fous rires,
02:35 par exemple avec Éric Vérag,
02:38 je crois qu'on a dû couper parce qu'on riait,
02:41 ou bien Frigide Barjot, alias Virginie Telen.
02:45 Ça peut conduire à des larmes.
02:47 L'émission qui est en effet en tête des vues jusqu'à présent,
02:52 la troisième émission avec François Asselineau,
02:54 qui dépasse ou avoisine les 200 000,
02:57 il finit en larmes.
02:59 C'est pas mécontent évidemment,
03:01 parce qu'il raconte quelque chose de très poignant
03:03 pour ceux qui l'ont vu, pour ceux qui la verront.
03:05 C'est un moment de vérité de l'homme en face de lui-même.
03:09 Et pour la quatrième émission qui sera diffusée d'ailleurs à la fin de ce mois,
03:12 Asselineau et moi, nous pleurons tous les deux.
03:15 Oui, alors vous voyez, ce n'est pas du tout
03:19 l'entretien ou l'interview banal.
03:21 Il faut fouiller quoi.
03:23 C'est pour ça que vous décidez d'ailleurs d'avoir un lieu particulier aussi.
03:26 Oui, alors ça c'est important.
03:28 Mis à part l'émission avec Éric Zemmour que nous avons tournée ici,
03:30 pour des raisons très particulières.
03:31 Dans les studios de TVL.
03:32 Dans les studios de TV Liberté.
03:34 C'est presque toujours chez moi.
03:38 Actuellement rue Dauphine, dans le 6e arrondissement,
03:43 entre le pont Neuf et l'Odéon.
03:45 Raison pour laquelle, je m'empresse de le dire,
03:47 on ne peut pas rafraîchir l'appartement en ouvrant les fenêtres,
03:52 parce que quelquefois on finit rempli de sueur.
03:56 Et on me le reprend ça aussi, mais c'est techniquement impossible.
03:59 Et quelquefois chez les invités, qui du coup sont invitants.
04:05 Alain de Benoît, nous avons même fait quelque chose d'assez joli.
04:09 C'est l'époque où je faisais plusieurs entretiens avec une même personne,
04:13 pour être sûr d'aller au fond des choses.
04:14 On avait fait une émission dans son bureau à Paris,
04:17 dans son appartement au Chénet,
04:21 dans sa maison de campagne en Normandie.
04:23 Renaud Camus, on avait fait plusieurs émissions dans ce magnifique château,
04:27 assez mythique, le château de Plieux.
04:29 Mais la plupart du temps c'est chez moi,
04:32 avec en effet l'idée de créer une sorte d'intimité justement.
04:37 – Quand vous faites le choix de vos invités,
04:39 vous déterminez vos invités par le lien d'amitié qui vous unit.
04:43 – Oui.
04:45 – Vous ne pouvez pas avoir quelqu'un que vous n'aimez pas,
04:47 ou que vous n'appréciez pas.
04:49 – Je ne vais pas vous le dire, mais c'est arrivé deux ou trois fois
04:52 que je me suis fait violence parce que je voulais savoir,
04:54 je ne vous dis pas les noms évidemment,
04:56 telle ou telle personne, ce qu'il ou elle avait dans le ventre.
05:02 – Est-ce que ça vous a fait changer d'avis ?
05:04 – Non.
05:06 Non, on a toujours de l'amitié pour les gens que l'on va chercher,
05:10 c'est-à-dire dont on cherche la substance,
05:14 la substance intérieure si possible.
05:17 Mais ce qu'il faut, et c'est un de mes buts,
05:20 c'est justement faire en sorte, ça c'est assez important,
05:24 que les hommes politiques, la plupart c'est des hommes politiques,
05:27 ou des écrivains qui ont tous plus ou moins une portée politique
05:32 et qui sont plus à droite, c'est que nous les aimions.
05:37 Parce que le grand problème, je pense, un des grands problèmes de la droite,
05:41 donc de la France, c'est que nous n'aimons pas,
05:44 ils ne sont pas toujours aimables nos chefs.
05:47 Et je me dis, c'est un peu mon ressort,
05:50 c'est pour ça que je vous avais proposé cette série Martial,
05:54 ainsi qu'à Philippe Millau,
05:56 peut-être que s'ils se déboutonnent un peu,
05:59 si on va chercher ce qu'ils sont au fond d'eux-mêmes,
06:02 si on voit leurs angoisses, leurs tréfonds,
06:06 on les en aimera davantage.
06:09 Et je crois qu'il faut rétablir ce lien d'affection, d'amour,
06:12 avec nos chefs, parce qu'il ne va pas tout seul.
06:15 - Alors vous avez évoqué à l'instant un numéro de conversation
06:18 qui est en plusieurs épisodes d'ailleurs, et qui a marqué les esprits,
06:21 parce qu'on en parle énormément, c'est celui de François Asselineau.
06:24 Et c'est vrai que le premier épisode, j'ai regardé, c'est 75 000 téléspectateurs,
06:27 on est à plus de 200 000, 220 000 dans la réalité téléspectateur pour le troisième,
06:31 quatrième épisode à venir en octobre.
06:34 Est-ce qu'il y a eu de très nombreuses réactions positives et négatives ?
06:38 Alors, positives parce que le duo fonctionne,
06:41 négatives parce que vous n'arrêtez pas de couper la parole à François Asselineau.
06:45 - Oui, mais ça je le dois. Je le dois, je crois.
06:48 - Déjà, on ne doit pas couper la parole à François Asselineau,
06:50 mais en plus vous le savez faire.
06:51 - C'est pas qu'on ne doit pas, c'est qu'on ne le peut pas.
06:54 Je le connais depuis, François, je dois le connaître depuis 1998,
06:59 j'ai rencontré à la table de Charles Pascua.
07:01 Il a été membre d'un parti que j'avais lancé,
07:04 qui s'appelait Le Riff, bien oublié, et qui sans doute méritait de l'être.
07:07 Toujours est-il que nous sommes de pères accompagnants,
07:11 autour du fait qu'on est fait les nards et qu'on a à peu près la même vision du monde.
07:14 À l'origine, je voulais faire avec François Asselineau une émission
07:19 et je me disais bien qu'il en faudrait peut-être une seconde,
07:22 voire une deuxième, c'est-à-dire ensuite une troisième.
07:24 En fait, on est arrivé à quatre et il nous manque 20 ans de sa vie.
07:27 Si je n'avais pas coupé, on serait toujours à ses premiers amours,
07:31 ou à ses premiers voyages au Japon.
07:33 C'est-à-dire que c'est un homme ainsi fait,
07:36 et il est hyper mysique, il est assez fascinant à suivre,
07:39 et il a du succès partout, sur TVL, quand on l'invite,
07:43 on est sûr d'avoir une belle audience.
07:45 Il est ainsi fait que lorsqu'il aborde un sujet, il le traite.
07:51 Si par hasard je lui dis qu'il a rencontré,
07:55 je lui rappelle qu'il a rencontré Jean-Paul VI,
07:58 alors c'est la deuxième émission,
07:59 Jean-Paul II pardon, c'est la deuxième émission.
08:02 - C'est l'avenir.
08:03 - Jean-Paul VI, nous n'y sommes pas encore.
08:06 Il va vous faire un récit assez complet des modes d'élection des papes,
08:12 et des problèmes rencontrés par la France quand elle veut intervenir,
08:17 à l'époque c'était courant, aujourd'hui c'est les États-Unis, n'est-ce pas ?
08:21 Dans l'élection des papes, et il n'a pas tort,
08:24 parce que, évidemment, c'est un des aspects de la rencontre
08:27 entre lui qui était un officiel français à ce moment-là,
08:30 il était mon académie ministérielle, celui d'Hervé de Charette, et le pape.
08:34 Mais à chaque étape de la vie, on ne peut pas faire une émission.
08:37 - Vous pouvez me couper la parole tout le temps, voyez,
08:39 là je viens de vous la couper, ce n'est pas agréable.
08:40 - Mais il le faut.
08:41 - Mais non, il ne faut pas.
08:42 - Ah non, non, non.
08:43 - Je vais essayer de vous laisser développer votre pensée un instant.
08:45 - Mais non, on ne développe sa pensée que si quelqu'un vous accompagne.
08:49 Alors je le sais pour écrire,
08:51 lorsque vous écrivez un livre ou quand vous écrivez un article,
08:55 moi je le fais très souvent, je montre à un de mes proches,
08:58 avant de finir, pour savoir ce qu'il en pense,
09:02 si j'ai oublié une étape, si je me répète, etc.
09:07 L'œuvre de création, elle est collective.
09:09 Et alors, évidemment, ça peut paraître choquant quand on attend un interview,
09:13 que ce n'est pas, de me voir intervenir beaucoup.
09:16 Mais nous sommes de pair accompagnons,
09:18 et nous créons quelque chose qui est le récit,
09:21 aussi intime que possible d'une vie.
09:24 Et il faut que je sois là, il faut que je sois tout le temps présent,
09:27 même quelquefois je marmonne.
09:28 Mais vous savez, ça c'est la technique du psychanalyste.
09:31 Il y a deux techniques du psychanalyste.
09:33 Domaine que je connais bien et que j'aime, la psychanalyse.
09:37 C'est aller chercher ce qu'il y a dans les arcades de l'autre.
09:40 La première, c'est de ne rien dire.
09:44 Il y a des psychanalystes qui me disent rien du tout.
09:45 Impossible, surtout dans le cas d'Asselineau,
09:48 parce que devant une caméra, beaucoup seront complètement muets,
09:51 et d'autres seront entraînés par une diarrhée verbale
09:54 qui fait qu'ils ne s'arrêteront jamais.
09:56 Bon, et quand on parle de sa vie, ça ne s'arrête jamais.
09:59 On peut en parler pendant des émissions et des émissions.
10:01 Il y a une autre technique, c'est que l'analyste est proche
10:05 de celui avec qui il parle, et donc de temps en temps,
10:09 c'est ce que je fais, je fais des interventions qui l'accompagnent,
10:12 qui le guident vers quelque chose de plus essentiel,
10:14 vers quoi je veux arriver.
10:16 Donc je veux bien croire, pour dire les choses simplement,
10:21 que je parle un peu trop, que quelquefois je reconnais
10:23 que j'interviens à tort et à travers,
10:25 mais je ne me corrigerai pas au-delà du nécessaire.
10:29 - On attend le nécessaire.
10:31 Parallèlement à votre engagement sur TV,
10:33 il y a votre travail pour la revue du Nouveau Conservateur,
10:36 le Nouveau Conservateur, le numéro à venir,
10:39 qui paraît actuellement, est titré "La société du mensonge".
10:43 De quoi s'agit-il ?
10:45 - Écoutez, je crois que nous le savons tous,
10:47 et nous n'osons pas nous le dire, justement.
10:50 Nous vivons dans ce monde moderne, vous avez bien compris
10:53 que la modernité n'était pas ma tasse de thé,
10:56 dans un bain de mensonges.
11:01 Tout est mensonge.
11:03 La publicité est mensongère, en permanence,
11:06 et nous l'acceptons, alors que pendant des siècles,
11:08 tout mensonge était banni comme étant une corruption
11:12 de la vie sociale, et quelquefois de la vie familiale,
11:15 de la vie tout court.
11:16 Là, maintenant, il est institutionnalisé,
11:18 les hommes politiques mentent, tout le monde le sait,
11:20 ils sont entraînés à mentir,
11:22 j'ai fait les narratives, je sais de quoi je parle,
11:25 c'est presque devenu d'un péché absolu, une norme.
11:31 Un peu à l'instigation des Américains
11:33 qui ont beaucoup réfléchi à ce que sont les spin doctors,
11:38 vous savez, derrière Tony Blair,
11:42 ou derrière la plupart des hommes politiques,
11:44 que d'ailleurs choisit plus ou moins Washington, en Europe,
11:47 c'est une vraie raison sur ce coup-là.
11:50 Ils voient la main des Etats-Unis partout,
11:52 mais moi aussi, on est bien d'accord là-dessus.
11:55 On écarte des hommes politiques
11:57 quand ils ne sont pas dans la norme otanienne,
11:59 et on promeut, c'est pour le savoir,
12:01 avec l'actuel tenant du titre, si on peut dire,
12:05 ceux qui sont fidèles à l'Empire.
12:07 Bon, ça, qu'est-ce que vous voulez ?
12:11 C'est tellement évident que le mensonge politique
12:15 est devenu admis, et non seulement admis,
12:19 mais on se dit, Mitterrand est très coupable pour ça,
12:23 le bon politique, c'est celui qui ment bien.
12:26 Quand on voyait Mitterrand, on disait,
12:28 on va voir qui va mettre dans sa poche,
12:30 c'est-à-dire qui va baratiner et qui va mentir.
12:32 Et puis, alors, il y a les mensonges institutionnels,
12:34 les mensonges ordinaires, comme nous disons dans ce numéro
12:36 de "Le Conseil des conservateurs",
12:37 le mensonge climatique, le mensonge immigrationniste,
12:41 sur l'immigration, même le mot "immigration",
12:43 à mon avis, est un mensonge.
12:44 Vous parlez de mensonges impériaux,
12:46 par exemple, la longue liste de mensonges sur l'Ukraine,
12:48 ça c'est Nicolas Mirkovic qui a écrit un article.
12:50 Eric Denecé, aussi, qui est très proche des services,
12:52 comme on dit, relate la longue suite de mensonges américains,
12:57 c'est l'affaire la plus fameuse,
12:59 c'est Colin Powell qui montre au Conseil de sécurité de l'Union...
13:04 - Ça c'est les mensonges des néo-conservateurs,
13:06 aux États-Unis, ce sont vos amis.
13:08 - Les néo-conservateurs...
13:09 - Néo-conservateurs, vos conservateurs ?
13:11 - Il ne vous a pas échappé, tout de même,
13:12 puisque vous êtes un excellent journaliste, mon cher Martial,
13:15 que la plupart des néo-conservateurs, des néo-cons américains,
13:19 ce sont des démocrates, à commencer par Brice Hussien.
13:22 - Vous voulez dire que quand on est conservateur aux États-Unis,
13:24 ce n'est pas le même terme qu'en France ?
13:25 - Je ne sais pas pourquoi on les a appelés néo-conservateurs,
13:27 à mon avis, aux États-Unis, on les appelle plutôt des faux-cons,
13:30 c'est des vattes en guerre, et une notoriété publique,
13:33 c'est toujours, de tout temps à jamais, le parti démocrate
13:36 qui est le plus allant dans l'impérialisme,
13:38 alors que l'isolationnisme à la trame, par exemple,
13:42 est plutôt le fait des républicains.
13:44 Alors ça c'est intéressant, parce que les mots mentent aussi.
13:47 On a un très bon article de Roland Hurot
13:50 sur la capacité qu'ont les mots de mentir.
13:53 Et puis il y a aussi le mensonge climatique, je viens d'en parler,
13:56 les mensonges sur la Covid,
13:58 et il y a les énormes mensonges historiques.
14:00 Il y a un papier le plus long que j'ai publié,
14:04 qui est un entretien avec Jean-Marc Berrière,
14:09 qui relate les mensonges que Paxton,
14:14 récupéré par Bernard-Henri Lévy,
14:17 nous a fait avaler, avaler à tous, sur Vichy.
14:22 Par exemple, on dit que Vichy a imposé l'étoile jaune.
14:26 C'est tout à fait fou, on a des lettres de l'aval,
14:30 des lettres de plusieurs,
14:33 de l'armorial de Vichy,
14:37 qui refusent l'étoile jaune, où que ce soit.
14:40 Bien entendu, en zone occupée, Vichy n'y pouvait rien,
14:44 et c'est d'ailleurs seulement en zone occupée qu'elle a été imposée,
14:51 mais par décret allemand.
14:53 Or, on dit Vichy a imposé l'étoile jaune,
14:55 ou de même, on nous dit que...
15:01 – Je vais vous couper, parce qu'il faut poursuivre.
15:03 Vous avez aussi un entretien, voyez que ce n'est pas agréable.
15:05 – Lisez l'entretien. – Je branche.
15:07 – Non mais comme j'ai oublié le mot, vous avez fait de me couper.
15:09 – Un entretien avec Mathieu Bottecôté.
15:11 – Mais ça on le verra dans ce numéro.
15:13 – On le verra dans l'ouvrage, il faut de l'air sérieux.
15:15 Un entretien avec Mathieu Bottecôté, néoconservateur, tout ça,
15:18 nouveau conservateur, conservateur, le mot que rend avec Mathieu Bottecôté.
15:22 Un entretien avec l'ambassadeur de Russie en France ?
15:25 – Oui. – À quel titre ?
15:27 – Écoutez, je trouve que la voix de l'OTAN est entendue en France,
15:31 c'est le moins qu'on puisse dire.
15:33 La voix de la Russie, pas tellement.
15:35 Alors il nous a pris, puisque nous le connaissons,
15:37 de demander, il nous a fait une faveur d'ailleurs,
15:40 parce qu'il le fait peu, à l'ambassadeur de Russie,
15:43 de répondre à quelques-unes de nos questions.
15:45 C'est une primeur pour le nouveau conservateur.
15:47 – Paul-Marie Couteau, vous êtes toujours intéressé
15:49 à la politique politicienne, la politique tout court.
15:51 Est-ce le cas encore, notamment par exemple
15:53 à l'occasion des futures européennes de 2024 ?
15:55 Si c'est le cas, quel est votre apport, votre rôle dans ce débat ?
16:01 – Non, maintenant je suis vraiment passé à autre chose.
16:04 J'ai quitté la politique, en réalité, en 2009,
16:08 j'ai ensuite été porte-parole Marine Le Pen,
16:10 j'ai ensuite participé activement à la campagne de François Fillon,
16:14 mais je ne crois pas d'ailleurs, je suis bien passé pour savoir,
16:17 que l'enjeu des européennes soit énorme.
16:20 – Vous avez arrêté la politique,
16:22 vous étiez encore avec Éric Zemmour il y a quelques mois.
16:25 – Oui, j'ai participé au lancement de la campagne à Villepeinte.
16:31 Donc je n'y crois plus, tout simplement, je n'y crois plus.
16:33 Éric Zemmour est un ami, il m'a demandé de venir prendre la parole,
16:36 parce qu'il n'avait pas grand monde à Villepeinte, je l'ai fait.
16:38 Mais je crois que la balle est ailleurs, le problème.
16:43 C'est que nous jouons au football ou au rugby,
16:45 pour être à la mode, parlons de rugby,
16:47 mais le ballon il est resté au vestiaire.
16:49 C'est comme si on faisait de la politique,
16:51 mais il n'y a plus de politique en France, on se bat pour rien.
16:53 Et que le Front National ou Reconquête,
16:56 ou n'importe quel parti, 10, 15, 2 ou 3 députés au Parlement européen,
17:03 ça ne change rien, il n'y a plus d'enjeu.
17:07 Il n'y a plus d'enjeu aussi pour une raison précise,
17:10 et grave pour moi, qui m'a beaucoup démobilisé,
17:13 c'est que je crois que tous nos chefs nous ont trahis.
17:18 Tous ceux qui ont prétendu, à un moment, lever le drapeau national,
17:23 et je les ai tous suivis un peu dans le brouillard,
17:25 c'était ça les sanglots, presque les sanglots,
17:28 le sens des pleurs de François Asselineau
17:32 dans la troisième conversation actuellement diffusée.
17:35 On a tous, on a été, nous autres souverainistes,
17:39 ou gaullistes, ou nationalistes, peu importe tous ces mots,
17:44 ceux qui veulent défendre le pays,
17:46 et qui se sont engagés derrière des hommes et des femmes,
17:49 ont tous, toujours, été trahis.
17:52 Ça a été Philippe Séguin, qui est tombé dans une trappe par couhardise.
17:58 J'entends écrire mes mémoires,
18:00 je suis en train de revoir les années que j'ai passées avec lui,
18:02 c'est dramatique, ça l'a jeté à tout foutu relais.
18:06 Je peux en dire aussi, et pas que des bonnes choses, de Charles Pasquois,
18:10 pourtant c'est lui qui m'a fait élire député européen,
18:13 alors je n'ai pas la reconnaissance du ventre,
18:15 encore que ce ne soit pas la meilleure période de ma vie, le Parlement européen.
18:18 Je ne peux pas citer tous les noms...
18:22 – Vous ne pouvez pas citer, vous êtes... pardonnez-moi.
18:24 – Et j'en ai fait beaucoup.
18:26 – Ah oui, vous voyez pas. – J'en ai pas loupé beaucoup.
18:28 – Non, vous n'avez pas loupé, regardez,
18:30 on va faire votre parcours politique rapide,
18:32 ancien socialiste, ancien membre du CNRS.
18:34 – Non, attendez, ancien socialiste ? – Oui.
18:36 – Oui, enfin. – À 15 ans, vous vendiez l'Utouvrière, non ?
18:39 – À 15 ans, oui, un jour, j'ai vendu l'Utouvrière,
18:41 il fallait que je revienne le dimanche suivant,
18:43 et j'ai dit "je ne peux pas, je vais à la messe".
18:45 Alors vous savez, ma carrière à l'Utouvrière, à 15 ans, elle était pliée.
18:47 Mais ça, ça ne veut rien dire. – Ce service ne l'avait pas été.
18:49 – Oui, par admiration, même par affection,
18:52 affection d'ailleurs très déçue pour Jean-Pierre Chevènement, ça c'est vrai.
18:55 – Chevènementiste, Jobertiste, Gaulliste, Pasquoyen, Villieriste,
18:59 Le Peniste, Sarkozy, Zemmouriste, est-ce que c'est de l'inconstance ?
19:03 – Il tombe à la trappe, qu'est-ce que je fais ?
19:05 C'est eux qui se trahissent.
19:07 – Ah non, vous n'avez donc jamais trahi, et c'est eux qui ont trahi.
19:11 – Non, mais écoutez…
19:13 – C'est de l'inconstance ou c'est la volonté de faire avancer ses idées
19:15 à travers toutes ses personnalités, c'est peut-être ça finalement ?
19:17 – Non, je crois que c'est Léran qui disait "je n'ai jamais trahi quiconque
19:22 qui ne se trahisse lui-même".
19:24 C'est exactement ce qui m'est arrivé.
19:26 Les hommes politiques qui sont sur le pavois se trahissent
19:30 et trahissent ceux qui les suivent à tir l'arrigo depuis tout à fait 30 ans que ça dure.
19:34 Pourquoi la France est dans cet état ?
19:35 Pourquoi n'avons-nous pas une force d'opposition à un système
19:39 que les Français détestent, enfin auquel ils s'acclimatent mal,
19:43 d'où le désarroi du peuple français aujourd'hui ?
19:45 C'est parce qu'ils n'ont personne à l'horizon qui incarne quelque chose,
19:49 je vais vous dire quelque chose qui va vous déplaire mon cher…
19:53 – Dites avant.
19:55 – Oui, bref, mon cher Martial, il n'y a personne qui soit un bloc tout entier
20:00 dévoué au bien commun comme l'a été De Gaulle, ou comme l'ont été nos rois.
20:04 Je crois que nous sommes tous nostalgiques et en fait, enl'felin d'un grand homme.
20:07 – Est-ce que vous n'avez pas loupé des trains, des wagons par exemple,
20:11 dans la liste que j'ai donnée, Jean-Marie Le Pen.
20:14 – Jean-Marie Le Pen, écoutez… – C'est la cheffe qui a trahi ?
20:17 – Ah, il s'est amusé Jean-Marie Le Pen, il y a une frivolité, je l'ai interviewé,
20:21 alors vous voyez je me coupe dans l'autre sens du terme,
20:25 je ne l'ai pas interviewé, je suis allé le voir, entre tous,
20:28 ça a donné je crois 4 émissions, qui ont été assez agréables,
20:32 parce qu'on a plutôt parlé de choses très intimes justement,
20:35 notamment métaphysiques, j'ai réussi à faire parler de Jean-Marie Le Pen,
20:38 plusieurs minutes de sa conception de Dieu, de la mort, c'est ce qui m'intéressait,
20:42 mais je crois que l'homme, je le lui ai dit en face, comme je vous vois,
20:46 s'est amusé, je ne pense pas qu'il se soit préparé à l'exercice du pouvoir
20:50 avec ce que cela comporte de sacrifice, il faut couper ses basses branches
20:54 pour créer un grand homme, les rois étaient entraînés à ça,
20:59 Charles de Gaulle s'est entraîné à ça, il faut couper les basses branches,
21:02 il faut cesser de s'amuser, il faut sortir de la frivolité hors Martial Will,
21:06 tous les gens que j'ai servi, tous, il n'y a pas une seule exception,
21:09 et certains sont encore en scène, ont sacrifié à la frivolité,
21:14 et quelquefois à un narcissisme épouvantable,
21:17 et c'est pour ça que nous en sommes là.
21:19 – Et vous pensez qu'aux européennes, les têtes de liste qui se font jouer…
21:23 – Je m'en fiche, je m'en fiche.
21:25 – …Jordan Bardella, Marion Maréchal, Nicolas Dupont-Aignan,
21:30 – Mais vous parlez d'une équipe de football qui va jouer au football pendant des mois
21:33 alors qu'il n'y a même plus de ballon, c'est du nid.
21:35 – Vous ne pouvez pas parler de frivolité à leur égard, non ?
21:37 – Mais si, absolument, ça je peux en raconter beaucoup,
21:41 je ne me prévrais pas de le faire un jour sur chacun d'eux,
21:44 il n'y en a aucun qui soit à la hauteur.
21:46 – Fermez le banc, éteignons la lumière, on ferme la porte, c'est fini,
21:51 il n'y a plus de chance pour les patriotes, il n'y a plus de chance pour les conservateurs,
21:54 il n'y a plus de chance pour les anti-mondialistes,
21:56 Macron forever, Macron pour toujours, lui ou un autre.
22:00 – Non, non, non, non, non, non.
22:01 – Vous ne votez plus, vous ne vous intéressez plus aux enjeux politiques,
22:04 quand il y a des jeunes gens qui se décident et qui se manifestent
22:07 pour aller au combat comme Bardella, comme Maréchal, ou d'autres.
22:10 – L'histoire de France n'est pas faite à coup d'élection.
22:13 – Mais vous avez parlé du général Sauveur, il est où ?
22:16 – Mais le général de Gaulle il a fait un coup d'État en 1940
22:19 et il a fait un autre coup d'État en 1958.
22:21 – Et là ce profil, un général de Sauveur ?
22:24 – Eh bien j'attends un troisième coup d'État, Salvateur,
22:26 je n'attends à peu près plus rien des élections.
22:28 – C'est vu comment se dégrade la France, à la vitesse où elle se dégrade,
22:30 donc on peut attendre longtemps, mais avant qu'il ne soit trop tard.
22:33 – Je vous reprends, ça, ça dépend du peuple français et pas des hommes politiques.
22:37 [Silence]
22:40 – On vous retrouve dans "Conversation" sur TV Liberté,
22:44 c'est le dimanche, une fois par mois, une ou deux fois par mois.
22:48 – Deux fois par mois je crois.
22:49 – C'est du boulot.
22:51 – Tout à fait, le nouveau conservateur, ça c'est…
22:53 – C'est encore plus de boulot d'ailleurs ça.
22:55 – On va avoir le site pour pouvoir commander ou acheter le nouveau numéro intitulé
23:00 "Qui est concerne la société du mensonge" et puis quoi d'autre ?
23:06 Et puis un point de vue politique qu'on vous redemandera
23:09 parce que vous ne resterez pas en dehors de ces Européennes, j'en suis convaincu.
23:13 – Vous croyez que je vends ça ?
23:15 – Non, je dis qu'on peut changer, que les événements vont vous amener à reprendre un intérêt pour ça.
23:19 – Merci en tous les cas à TV Liberté que je regarde beaucoup, je regarde beaucoup vos émissions.
23:23 Et s'il y a quelque chose qui me console de bien, des chagrins,
23:27 parce que toute ma vie politique a été une succession de chagrins,
23:30 depuis Michel Jaubert en 1981,
23:32 les premiers cabinet ministériel auxquels j'ai collaboré,
23:35 ce sont des initiatives comme celles que vous avez prises en créant TV Liberté.
23:39 Je crois qu'en regardant TV Liberté, je me dis quelquefois, en passant à la France,
23:43 l'avenir dure longtemps.
23:45 – Voilà, et on pense à son créateur Philippe Millot.
23:47 Merci beaucoup. – Parfait, merci.
23:49 [Musique]
23:55 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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