Emmanuel Macron est-il comme un chien dans le jeu de quilles de la diplomatie mondiale ? Pour l'ancien fonctionnaire Roland Hureaux, la réponse est non. Le chef de l'Etat, qui a abaissé le prestige de la France comme jamais dans son histoire, suit un plan bien établit par ses maîtres mondialistes : détruire la France en l'humiliant toujours plus pour bâtir un Etat mondial. En témoigne ses résultats en politique étrangère. Il s'est mis à dos presque tous ses partenaires européens, la plupart des chefs d'Etats africains ont renoncé à toute coopération à cause de son arrogance répétée et pour la seule année 2023, il a autorisé la cession de 135 entreprises stratégiques à des étrangers. Fort avec les faibles et faible avec les forts, il ne respecte que l'empire américain. Mais avec l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier prochain, comment Emmanuel Macron va-t-il gérer ce nouveau tournant avec Poutine à l'est ?
Roland Hureaux qui est l'invité du 1er "Politique & Eco" de 2025 revient sur 7 ans de catastrophes diplomatiques avec son ouvrage "Le grand déclassement - La politique étrangère de la France depuis 2017".
A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée : "Bonne année 2025 avec un peu moins d'impostures et de 49.3 ?!".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
Roland Hureaux qui est l'invité du 1er "Politique & Eco" de 2025 revient sur 7 ans de catastrophes diplomatiques avec son ouvrage "Le grand déclassement - La politique étrangère de la France depuis 2017".
A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée : "Bonne année 2025 avec un peu moins d'impostures et de 49.3 ?!".
Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00— Générique —
00:00:17Bonjour à tous. Ravis de vous retrouver dans Politique et économie. Et bonne année à vous tous 2025, qu'elle soit la meilleure possible.
00:00:27Notre invité aujourd'hui, Roland Hurot. Bonjour, monsieur. — Et bonne année.
00:00:31— Merci, monsieur. À vous aussi. Bonne année. Vous êtes, Roland Hurot, agrégé d'histoire, ancien élève de l'École normale supérieure et de l'ENA.
00:00:42Vous avez été le conseiller de Philippe Séguin à l'Assemblée nationale ainsi que d'Édouard Balladur lorsqu'il était Premier ministre.
00:00:50Vous publiez cet ouvrage ces derniers temps. Le grand déclassement, la politique étrangère de la France depuis 2017
00:00:57à retrouver, comme d'habitude, sur la boutique en ligne de TV Liberté. Et avant de commencer notre entretien, comme d'habitude,
00:01:05je ne peux que vous rappeler qu'il nous faut absolument avoir un maximum de visibilité sur Internet.
00:01:11Vous pouvez pour cela cliquer sur le pouce en l'air. N'oubliez pas de vous abonner à notre chaîne si ça n'est pas encore fait.
00:01:19Et vous pouvez également commenter et partager notre entretien. Roland Hurot, commençons avec vous, justement, sur la diplomatie
00:01:30qu'a exercée Emmanuel Macron depuis qu'il est entré à l'Élysée. Vous dites qu'en la matière, la principale cause des guerres,
00:01:38ce ne sont pas les nations mais les idéologies. Alors c'est quoi l'idéologie d'Emmanuel Macron ?
00:01:44– Avant de traiter ce sujet essentiel, je voudrais rappeler qu'il y a un sous-titre,
00:01:48« La politique étrangère de la France depuis 2017 ». Mais ça veut dire « La politique étrangère de Macron ».
00:01:55– Ah ben bien sûr, il est arrivé en 2017. – Certains m'ont dit « Mais tu n'as qu'à faire un livre avec des pages blanches,
00:02:05comme ça, tu auras dit l'essentiel ». J'ai voulu creuser un petit peu, quand même, sur ce qui s'est passé ou ne s'est pas passé.
00:02:14Et puis toutes les erreurs de toutes sortes qui ont été commises. Ça, c'est un problème de fond.
00:02:21Nous vivons, dans le monde, aujourd'hui, depuis 1945, sur l'idée très répandue aux États-Unis mais aussi en Europe,
00:02:31les causes des Premières et Deuxièmes Guerres mondiales, même celles d'avant, c'est le nationalisme,
00:02:36c'est l'exaltation des nations, spécialement européennes.
00:02:42– Ce que nous racontait Mitterrand, le nationalisme, c'est la guerre.
00:02:44– Bien sûr, bien sûr, bien sûr. Mais il n'est pas le seul, tout le monde le dit, tout le monde le pensait.
00:02:48Et c'est le fondement de la création de l'Union Européenne.
00:02:52C'est-à-dire qu'on s'est dit, si on les noue ensemble dans des structures très rigides,
00:02:58ou si on les fait disparaître comme nations, ils ne se bagarreront plus.
00:03:03C'est un peu le même principe pour l'OTAN, parce que les Américains se disent « Les Européens sont des gens dangereux ».
00:03:07Ils n'arrêtent pas de se foutre sur la gueule, pardonnez-moi l'expression.
00:03:11Il faut les tenir, il faut les visser.
00:03:13Et il y a deux pays qu'il faut visser particulièrement, c'est la France, l'Allemagne et la France.
00:03:20Ce dont on ne se rend pas compte d'ailleurs, c'est qu'à l'étranger,
00:03:25la France est tenue pour un pays militaire, agressif, faiseur de guerre.
00:03:33Les Français ont l'impression que c'est les Allemands, et en tout cas pas eux.
00:03:39Ils se sentent aujourd'hui plutôt pacifiques.
00:03:44Mais il faut le savoir quand même que c'est dans les arrières-pensées des Américains,
00:03:49spécialement des Américains, parce que l'opinion des autres ne compte pas.
00:03:53Et il est vrai que nous avons gagné une magnifique victoire en 1918,
00:03:58ce que nous ne devons qu'à nous en réalité, ça c'est un autre sujet.
00:04:03L'idéologie, un état idéologique, on en a eu des exemples qui étaient très clairement idéologiques.
00:04:09On a eu la Russie bolchevique, on a eu l'Allemagne socialiste nationale,
00:04:19je le dis comme ça parce qu'en allemand on met toujours l'adjectif après,
00:04:23et puis la spécialiste de la question qui est Anna Arendt, qui est une très très grande femme,
00:04:31elle se demande si l'Italie fasciste, c'était vraiment un état idéologique ou totalitaire,
00:04:38parce qu'il y avait tellement de spectacles là-dedans qu'on n'est pas sûr qu'il y avait du fond.
00:04:45Alors que les autres, on sait qu'il y a du fond.
00:04:47Et beaucoup pensent qu'aujourd'hui nous sommes du côté occidental,
00:04:51sous prétexte d'être contre le nationalisme, et qui dit nationalisme dit fascisme,
00:04:57qui dit fascisme dit socialisme national ou nazisme,
00:05:01nous sommes dans un état qui limite de plus en plus les libertés,
00:05:06on le voit tous les jours, qui est de plus en plus arbitraire qu'il le voit tous les jours,
00:05:09qui fait qu'il y a une opinion dominante depuis la Californie jusqu'à la Pologne,
00:05:15à laquelle vous n'échappez pas et qui est reflétée par 90% ou 99% des grands médias.
00:05:23Et cette idéologie est très contraignante,
00:05:28parce que vous n'avez pas le droit de penser que le réchauffement climatique est effectif,
00:05:36vous n'avez pas le droit de penser que la Russie avait peut-être quelques bonnes raisons
00:05:42de ne pas être contente de ce que faisaient les Occidentaux,
00:05:44je pourrais continuer parce que tout le monde connaît ces thèmes,
00:05:47ce sont les mêmes, et ce sont les mêmes d'un bout à l'autre du continent américain et de l'Atlantique,
00:05:53– Mais Roland Hurot, l'idéologie d'Emmanuel Macron,
00:05:57vous la nommez dans votre ouvrage, j'entends que vous la nommiez ici.
00:06:01– Mais il n'y en a pas, c'est le reflet du woke.
00:06:05– C'est le mondialisme, vous le dites.
00:06:07– C'est le mondialisme, c'est le mondialisme, voilà, c'est le mondialisme,
00:06:10des gens qui… mais d'ailleurs les autres idéologies aussi avaient une dimension mondiale,
00:06:15la révolution…
00:06:17– Le mondialisme c'est prôner un état mondial, on est bien d'accord.
00:06:22– Absolument, absolument, ou même le faire sans le dire.
00:06:24– Et en passer par la disparition des nations, c'est ce que fait l'Union Européenne
00:06:28avec son supranationalisme.
00:06:30– Alors l'Europe occidentale c'est un cas particulier puisque, comme l'a dit Jean Monnet,
00:06:34ça doit être le terrain d'expérience d'un état mondial.
00:06:38Et c'est le relais de toutes les injonctions mondiales de toutes sortes,
00:06:43OMS, OTAN, etc.
00:06:45Mais de Bruxelles, vous cherchez, vous trouverez rarement ou même jamais une idée originale.
00:06:50C'est-à-dire que c'est déjà l'idéologie mondialiste en application dans une partie du monde.
00:06:55– Et derrière cette idéologie mondialiste d'Emmanuel Macron,
00:06:58quels sont les intérêts qui sont à l'œuvre ?
00:07:00– Vous posez une très bonne question aussi,
00:07:03parce qu'il y a des gens qui disent qu'il n'y a que des intérêts,
00:07:05d'autres disent qu'il ne faut pas oublier l'idéologie, c'est mon cas.
00:07:09Il y a les deux en même temps, c'est comme dans la physique quantique,
00:07:13là vous avez une onde, vous avez une particule,
00:07:15là vous avez une particule, vous avez une onde,
00:07:17et là, chaque fois que vous avez des idéologies,
00:07:21vous avez des intérêts qui sont soit sous-jacents, soit qui s'infiltrent.
00:07:25Enfin, je rappelle tout de même que l'idéologie c'est une affaire d'idées,
00:07:28sauf que c'est une vision du monde, au pouvoir,
00:07:31parce que si c'est des gens qui ruminent leur affaire dans leur coin,
00:07:35ça n'a pas d'importance, au pouvoir,
00:07:38et qui est un projet qui se présente comme progressiste, voire messianique.
00:07:46C'est-à-dire que c'est l'avenir, on ne vous dit d'ailleurs pas
00:07:51que si vous avez tel argument qui est bon, on l'écarte,
00:07:56on ne discute pas d'arguments,
00:07:57qui est dans le sens de l'histoire, qui n'est pas dans le sens de l'histoire,
00:07:59et autre part, une vision très simplifiée,
00:08:02très simplifiée, comme Marx disait,
00:08:04la lutte des mondes n'est que la lutte des classes,
00:08:11Hitler disait, ce n'est que la lutte des races.
00:08:15Alors, il y a d'autres caractères que je vous passe,
00:08:17on n'est pas là pour faire un cours d'idéologie,
00:08:19mais ma conviction, c'est que les idéologies conduisent à la guerre,
00:08:22parce qu'elles ont un caractère mondial,
00:08:24donc elles doivent s'épandre et se répandre
00:08:27pour s'imposer au reste du monde,
00:08:30et c'est le cas aujourd'hui,
00:08:31puisque les États-Unis, qui sont le porteur principal,
00:08:35mais également l'OTAN, l'Union européenne,
00:08:37considèrent que le type de démocratie qu'ils représentent,
00:08:40et qui est pourtant bien défaillant, nous le savons,
00:08:42doit être étendu au reste du monde,
00:08:44il doit se poser un exemple,
00:08:46mais quand ils sont un exemple, pour faire avancer l'exemple,
00:08:51ils n'hésitent pas à bombarder toute une série de pays,
00:08:56au nom du bien, au nom du bien, au nom du bien.
00:08:59Donc cet aspect de simplification des choses,
00:09:02c'est un facteur très très important.
00:09:04– Vous mettez beaucoup en avant dans votre ouvrage Roland Hurot,
00:09:07le risque de l'éclatement d'une guerre mondiale,
00:09:10est-ce qu'on peut voir Emmanuel Macron,
00:09:13aujourd'hui, comme, par son caractère imprévisible,
00:09:17comme un détonateur, qui irait lancer ce conflit mondial ?
00:09:23– Je ne l'ai pas dit explicitement, il faut que je le laisse entendre.
00:09:26– Vous le laissez entendre.
00:09:27– C'est un homme dangereux,
00:09:28tout le monde pense qu'il est un homme dangereux,
00:09:30à cause de sa psychologie.
00:09:32Du fait qu'étant un idéologue,
00:09:35il pense qu'il faut toujours pousser plus loin,
00:09:37et en particulier, tous les pays d'Europe occidentale
00:09:40étaient d'accord pour penser que ce serait un progrès de l'humanité,
00:09:43de faire rentrer l'Ukraine dans l'orbite de l'Union Européenne.
00:09:50Donc il faut toujours pousser plus loin,
00:09:51et sur le plan géographique,
00:09:53et sur le plan de l'approfondissement des idées,
00:09:57et du changement de l'homme que ces gens veulent promouvoir.
00:10:01Je dirais oui et non.
00:10:02Oui, parce que si il ne tenait qu'à lui,
00:10:05et s'il avait les mains libres,
00:10:07s'il n'avait pas des patrons derrière,
00:10:10et s'il n'y avait pas aussi peut-être des restes de résistance de la société française,
00:10:14je n'en suis pas sûr,
00:10:17il irait au bout de cette idéologie,
00:10:20comme d'autres d'ailleurs,
00:10:22comme les Anglais, les Américains, pas tous,
00:10:25et ça c'est très dangereux,
00:10:27parce qu'il se heurte à des obstacles,
00:10:28et le principal obstacle auquel il se heurte aujourd'hui,
00:10:31c'est manifestement la Russie.
00:10:33La Russie qui n'est pas idéologue et qui ne veut pas d'idéologie.
00:10:36Pourquoi ?
00:10:37Parce qu'ils en ont soupé pendant 73 ans,
00:10:42d'une forme très dure, l'idéologie qui était le communisme.
00:10:44Donc, un, ils savent la reconnaître chez les autres,
00:10:46ils voient parfaitement comment ça fonctionne,
00:10:48ils voient parfaitement comment fonctionnent les Occidentaux,
00:10:51ils en sont accablés d'ailleurs.
00:10:52– Parce que Leninstein leur avait bien fait remarquer aux Européens.
00:10:55– Oui, mais il y a surtout leur…
00:10:57Ah oui, mais ça c'est oublié, c'est oublié, c'est extraordinaire.
00:11:03Mais eux n'ont pas oublié, parce qu'ils l'ont vécu.
00:11:05Et donc, il est dangereux à cet égard.
00:11:10En revanche, je vous dirais, a-t-il encore assez de pouvoir ?
00:11:13La France pèse-t-elle suffisamment ?
00:11:15Ou lui, pèse-t-il suffisamment ?
00:11:16Est-il pris suffisamment au sérieux pour déclencher quelque chose
00:11:22qui serait mortifère ?
00:11:24– Il a en tout cas…
00:11:25– Et même les gens qui sont de son borde,
00:11:27de son idéologie pour le dire clairement, sont sceptiques à son égard, vous savez.
00:11:34– Il a en tout cas, Roland Hurot, le pouvoir sur le plan interne,
00:11:38et il l'a exercé avec la suppression du corps diplomatique
00:11:43qui a pris effet au 1er janvier 2023.
00:11:47Cette suppression du corps diplomatique,
00:11:49comment est-ce qu'on peut l'interpréter, cette manœuvre d'Emmanuel Macron ?
00:11:53– C'est très simple, puisqu'il n'y a plus d'État.
00:11:56À quoi servaient les diplomates ?
00:11:58À représenter les intérêts de notre État, des autres États,
00:12:03auprès des partenaires,
00:12:06et avec un but particulier qui est de défendre nos intérêts.
00:12:09Mais nos intérêts, ce n'est pas de l'égoïsme,
00:12:11c'est l'intérêt du peuple,
00:12:12spécialement du petit peuple qui ne peut pas se défendre tout seul.
00:12:16– Vous dites d'ailleurs que les nations étrangères
00:12:18ne respectent que ceux qui défendent leurs intérêts apprements,
00:12:22sinon ils ne méritent pas la considération.
00:12:24– Ce que je dis là est tellement évident depuis les débuts de l'histoire du monde
00:12:29qu'un chef d'État, un chef de tribu, un chef de tout ce que vous voulez
00:12:33doit défendre d'abord les intérêts de la collectivité
00:12:36ou du groupement qu'il dirige,
00:12:39c'est tellement évident que c'est aujourd'hui
00:12:43qu'on découvre des gens qui sont à l'inverse,
00:12:45ça fait partie de la perversion de notre temps
00:12:48et la perversion du fait idéologique aussi,
00:12:50parce que je ne vois pas que les idéologues que j'ai cités tout à l'heure
00:12:53aient agi pour le bien de leur peuple et de leur pays.
00:12:56Oui, c'est tellement évident, mais pas pour lui,
00:13:01ça c'est très clair qu'il amuse un petit peu les autres pays,
00:13:05il les amuse, il ne les amuse pas tant que ça en réalité,
00:13:08en jouant sur le thème en même temps, en même temps,
00:13:11vous savez qu'à l'ENA on demande de faire des…
00:13:15– Des synthèses.
00:13:16– Oui, des synthèses en deux parties, un aspect et l'autre aspect,
00:13:20ou plutôt pas de synthèse,
00:13:22on présente les arguments d'un camp, les arguments de l'autre,
00:13:24puis on met deux lignes qui ressemblent à une synthèse mais qui n'en sont pas.
00:13:27Bon, ça, ça peut être très bien pour faire un discours à l'Assemblée
00:13:30comme il en a fait des discours à Versailles,
00:13:34mais entre grands pays, Poutine ne s'en a pas beaucoup amusé quoi,
00:13:38d'avoir quelqu'un qui n'était totalement pas fiable,
00:13:40qui d'un côté renforçait,
00:13:42envoyait des armes particulièrement dangereuses aux Ukrainiens,
00:13:45de l'autre côté tendait le bras pour discuter
00:13:48et pour faire des propositions de paix,
00:13:50pas plus maintenant parce qu'il n'est plus pris au téléphone,
00:13:53il n'y a plus aucun dialogue, et pas que lui,
00:13:55c'est-à-dire combien d'États dans le monde,
00:13:57combien de chefs d'États dans le monde
00:13:58ne prennent plus Macron au téléphone ?
00:14:00Est-ce que les Français le sachent ?
00:14:01C'est sûrement pas sur TF1 ou sur Antenne 2 qu'ils vont la prendre,
00:14:07ça c'est clair.
00:14:08Donc nous sommes dans une situation particulièrement grave.
00:14:11S'agissant des deux conflits auxquels nous faisons face aujourd'hui
00:14:17et qui sont tous les deux très graves, celui de l'Ukraine,
00:14:20même s'il y a un indice plutôt positif dans la volonté exprimée de Trump
00:14:26de trouver un arrangement, et celui du Proche-Orient
00:14:29qui s'est compliqué particulièrement avec l'arrivée au pouvoir
00:14:33des islamistes en Syrie.
00:14:36Est-ce que dans ces deux conflits, il ne peut pas y avoir un dérapage ?
00:14:43Oui, il peut y avoir un dérapage et peut-être une maladresse
00:14:47ou même un comportement un petit peu vicieux
00:14:51parce qu'il y a l'instinct de mort chez lui,
00:14:54il y a l'instinct de mort, on le sent.
00:14:56Il y a aussi une volonté de nuire, une volonté, une logique de destruction.
00:15:00Absolument, absolument, tout à fait, tout à fait.
00:15:02Ce n'est pas du tout le chien dans un jeu de quilles
00:15:04qui irait instinctivement parce qu'il n'est pas assez intelligent.
00:15:08Lui, il a un plan de destruction.
00:15:10Oui, oui, oui, oui, absolument.
00:15:14Il en donne en tous les cas l'impression
00:15:19et puis il y a une diplomatie particulièrement chaotique
00:15:22qui ne plaît pas à nos partenaires,
00:15:24ce qui fait que s'il est très dangereux,
00:15:27prenons en compte tout de même le fait que sur la scène mondiale,
00:15:32il s'est arrangé pour que la voie de la France ne compte pas beaucoup
00:15:35et la sienne pas du tout.
00:15:37C'est notamment le cas quand il se déplace en Chine,
00:15:41c'était en avril 2023, aux côtés d'Ursula von der Leyen.
00:15:46Ils sont reçus tous les deux,
00:15:48il emmène Ursula von der Leyen avec lui
00:15:52pour représenter les intérêts de la France
00:15:55et en fait les intérêts de l'Europe.
00:15:57Et ensuite, elle est de nouveau à ses côtés en mai 2024
00:16:01quand le président Xi Jinping vient en visite d'État.
00:16:04C'est d'abord un acte idéologique.
00:16:09Les idéologues, ils font comme si ce qu'ils veulent existait déjà.
00:16:13La France, il est marqué aux Chinois
00:16:15que la France n'est qu'une partie de l'Europe,
00:16:19comme s'ils ne le savaient pas, vous comprenez ?
00:16:21Et que la France, en tant que telle,
00:16:24n'agit que comme le meilleur élève de l'ensemble européen.
00:16:28Donc, il est normal qu'il ne parle qu'en présence de sa maîtresse,
00:16:34de sa maîtresse d'école, qui est Ursula von der Leyen.
00:16:41Mais de l'autre côté, il a donné l'impression
00:16:44de vouloir se poser comme le patron de l'Europe,
00:16:47ce qui a profondément déplu.
00:16:49Ça déplu à tout le monde, ça déplu aux Français,
00:16:52ça déplu aux Chinois.
00:16:53Chinois voulaient rencontrer des Français et pas madame von der Leyen.
00:16:59Madame von der Leyen était assez mal à l'aise dans cette histoire-là.
00:17:03Les Français n'ont pas aimé qu'ils ne reçoivent pas le président chinois seul.
00:17:09Mais c'est totalement négatif comme démarche.
00:17:14Mais quand vous avez posé qu'il est un idéologue,
00:17:17et que l'idéologue, il a un but, et son but, c'est la suppression des États.
00:17:22Donc, il faut faire comme si c'était déjà arrivé.
00:17:24Vous comprenez ça ?
00:17:25Comme si c'était déjà arrivé.
00:17:26Bon, et puis les autres pays, le reste du monde,
00:17:31combien ont compris que c'était la volonté de Macron
00:17:37et que ce n'était pas von der Leyen qui s'était imposé ?
00:17:39Parce qu'il y a des gens, quand ils partagent le siège
00:17:43du conseil de sécurité de l'ONU avec l'Allemagne,
00:17:46pendant six mois, ils se trouvent tantôt l'un, tantôt l'autre,
00:17:50ou les deux ensemble, et tout le monde a compris
00:17:53que c'était l'Allemagne qui s'était imposée à la France,
00:17:55alors que ce n'était pas vrai.
00:17:56C'était une fantaisie européiste et donc mondialiste de M. Macron.
00:18:02Quant à la suppression du corps diplomatique, oui,
00:18:05il y a d'un côté la volonté d'humilier tous ceux qui croient
00:18:08que la France existe encore comme puissance,
00:18:11au point d'avoir les ambassadeurs partout,
00:18:12parce que nous sommes un des pays qui a le plus grand nombre d'ambassadeurs
00:18:16à travers le monde, il y en a 3 ou 4 qui ont des ambassadeurs partout,
00:18:20y compris dans des petits pays qu'on ne soupçonnerait pas.
00:18:23Et c'est en même temps, là aussi, il fait comme si c'était déjà arrivé,
00:18:28comme si c'était déjà arrivé, comme s'il n'y avait plus qu'un seul Etat européen,
00:18:32et que donc les ambassadeurs de France n'ont rien à faire, ne servent à rien.
00:18:37– Et vous constatez une emprise démultipliée,
00:18:40grandissante ces dernières années, des organisations internationales
00:18:44sur les politiques nationales, ces organisations, c'est Davos,
00:18:48vous en parlez, le GIEC, l'OMS, l'OMC, l'OTAN,
00:18:52et puis l'Union Européenne aussi, qui élargit toujours ses compétences,
00:18:57vous le dites, en matière de défense, de santé,
00:18:59et puis même cet emprunt qui sortait complètement des traités,
00:19:02comment est-ce qu'on peut penser ce phénomène ?
00:19:07– Eh bien…
00:19:08– De pénétration des organisations internationales.
00:19:10– C'est que le mondialisme existe déjà,
00:19:12l'État mondial existe déjà mais il n'est pas visible,
00:19:15il avance silencieusement,
00:19:19et il établit de plus en plus une hiérarchie,
00:19:22vous avez dit dans ma biographie,
00:19:25vous n'avez pas cité quelque chose qui était quand même assez important dans ma vie,
00:19:28c'est que je me suis présenté à des élections,
00:19:30et une fois je me suis présenté au sénatorial,
00:19:34les maires étaient tous très très remontés, très mécontents,
00:19:42de certaines dispositions d'urbanisme,
00:19:44qui leur interdisent par exemple de créer une zone industrielle,
00:19:48de construire un nouveau lotissement,
00:19:50enfin toute une série de…
00:19:52interdirent pratiquement les transactions immobilières
00:19:55par le coût des travaux que l'on impose à celui qui veut acheter
00:19:58ou celui qui veut vendre,
00:20:01ça, je veux dire, eux le savent, l'opinion ne s'en rend pas bien compte,
00:20:06et quand j'ai regardé la généalogie,
00:20:09j'ai vu que ça venait du ministère de l'Environnement,
00:20:11j'ai vu que ça avait été voté passivement
00:20:14par des députés qui sont censés représenter le peuple,
00:20:18et qui connaissaient tous ces inconvénients,
00:20:21et qui connaissaient le rejet profond par les maires, les élus locaux,
00:20:29mais vous remontiez, en fait l'Union Européenne n'avait rien décidé du tout,
00:20:33derrière le ministère de l'Environnement, Union Européenne,
00:20:36vous aviez Davos,
00:20:37mais Davos ne faisait que refléter ce qu'avait dit le GIEC,
00:20:41et le GIEC est entièrement pénétré par Greenpeace,
00:20:44c'est-à-dire, c'est Greenpeace,
00:20:47et derrière Greenpeace, vous posez la juste question
00:20:50de savoir qui prime, l'idéologie ou les intérêts,
00:20:55et effectivement, on peut soupçonner que derrière Greenpeace,
00:20:58ou certains organismes nord-américains comme la CIA,
00:21:03mais il n'y a pas que la CIA, sont particulièrement influents,
00:21:07il y ait la volonté d'affaiblir l'Europe,
00:21:10parce que toutes ces histoires d'environnement, de réchauffement climatique,
00:21:14il n'y a que nous, les ouest-européens,
00:21:17qui représentons 10% de la population mondiale,
00:21:21qui prenons ça au sérieux,
00:21:23et par notre vanité, nous pensons encore être capables
00:21:26de montrer l'exemple au reste du monde,
00:21:28le reste du monde s'en fout,
00:21:29il rigole doucement de nous voir nous suicider,
00:21:32et Macron, sur ces sujets-là,
00:21:35c'est véritablement le meilleur élève de la classe, ça c'est sûr.
00:21:38– Hors de l'Occident, justement, Roland Hurot,
00:21:40comment l'alignement diplomatique d'Emmanuel Macron
00:21:44sur les États-Unis est-il reçu ?
00:21:46– C'est désastreux, parce que les autres pays ont parfaitement compris
00:21:54que la France n'était pas maîtresse de son propre destin,
00:21:59qu'elles agissaient, en bien des cas,
00:22:01comme mandataire ou exécutrice des volontés de cet ordre mondial,
00:22:10j'ai cité la CIA, j'ai cité Greenpeace,
00:22:13j'ai cité, il y a toute une galaxie, il n'y a pas un QG quelque part,
00:22:18nous n'en sommes pas dans le complotisme mondialiste,
00:22:22mais il y a une galaxie de gens qui sont, comme je le dis,
00:22:25comme un banc de sardines, ils vont tous dans la même direction,
00:22:28ils sont peut-être indépendants, mais ils vont tous dans la même direction,
00:22:31et cette galaxie, il y a les États-Unis en tant que puissance,
00:22:39les pays d'Afrique par exemple, ils voient bien que la France obéit,
00:22:43au doigt et à l'œil, aux États-Unis,
00:22:45comme eux-mêmes étaient obligés d'obéir à la France
00:22:48à l'époque coloniale, en tant qu'entité,
00:22:52et donc nous n'avons plus aucun poids, aucun intérêt,
00:22:56parce que quand vous avez parlé aux patrons,
00:22:59parce qu'ils vont en Washington de temps en temps,
00:23:01ils vont à l'ONU où ils représentent les États-Unis,
00:23:04même des très petits pays,
00:23:06et ils ont une énorme corps diplomatique, les Américains,
00:23:10je ne sais pas si c'est efficace, mais il existe,
00:23:13et puis ils ont une diplomatie diversifiée sur le plan régional,
00:23:16ce qui fait qu'ils ont encore des gens compétents en matière africaine,
00:23:19alors que nous n'avons plus personne de compétent en matière africaine.
00:23:22– On y viendra tout à l'heure sur l'Afrique.
00:23:24– Et quand vous avez parlé aux patrons,
00:23:28que vous sortiez de chez le patron tout content,
00:23:30et que vous voyez le domestique à la porte,
00:23:32vous n'avez rien à lui dire, et il n'y a rien à vous dire,
00:23:34et donc la double diminution de prestige,
00:23:38c'est un, ne pas défendre ses intérêts,
00:23:39c'est-à-dire être un type bizarre qui est en dehors de la règle générale,
00:23:44deux, ne pas être son propre patron,
00:23:46vous n'avez rien pour être respecté,
00:23:50j'ai vu récemment que j'ai lu ce matin,
00:23:52les troupes françaises sont invitées à se retirer du Tchad,
00:23:58et c'est une, bon, eh bien,
00:24:04ça prouve que la France ne pèse plus rien,
00:24:06enfin, ne pèse plus beaucoup,
00:24:08ça prouve aussi qu'il y a une diplomatie à incompétence,
00:24:11parce que derrière il y a…
00:24:12– Il va y venir à l'Afrique, mon héros.
00:24:13– Il y a eu des… d'accord.
00:24:14– Mais cet alignement d'Emmanuel Macron sur les États-Unis,
00:24:17comment est-ce qu'il est payé de retour par Washington ?
00:24:20Est-ce que Washington respecte la France, de par son alignement ?
00:24:25– Ce n'est pas que le cas de la France,
00:24:27ils vous diront ce que dit Trump,
00:24:30nous payons beaucoup pour leur assurer leur défense,
00:24:33parce que nous payons 800 milliards, 900 milliards de dépenses militaires,
00:24:41tout ça, ça sert grâce à l'OTAN à protéger l'Europe,
00:24:43donc nous leur offrons un immense service,
00:24:46qui est en partie payé par le déficit américain,
00:24:48mais ça c'est une autre question,
00:24:50c'est-à-dire que les 900 milliards équivalent à peu près
00:24:53au montant du déficit américain,
00:24:55un déficit qui n'est jamais réglé,
00:24:57ce n'est pas comme le nôtre, le nôtre il faut le régler,
00:24:59il suffit d'imprimer du biais vert.
00:25:03Alors, mais l'ingratitude du monde anglo-saxon,
00:25:07parce que dans l'affaire des…
00:25:09vous avez cité l'affaire des sous-marins australiens,
00:25:13là on a véritablement montré qu'on se foutait de nous, c'est sûr.
00:25:18– Oui, l'affaire c'était le fait que la France
00:25:19devait livrer des sous-marins à l'Australie,
00:25:22– Il y avait un contrat.
00:25:23– Ami Roboland, 34 milliards,
00:25:25et finalement c'est la Grande-Bretagne
00:25:29et les États-Unis qui ont repris la commande.
00:25:31– Tout à coup on apprend que ce contrat est rompu,
00:25:33et que ces sous-marins vont être livrés beaucoup plus tard,
00:25:38parce que tout le travail qui avait été fait en amont par la France,
00:25:41c'est du temps perdu.
00:25:44– Monsieur Le Drian, qui était le ministre à l'époque d'ailleurs,
00:25:46avait parlé de coups dans le dos,
00:25:48mais est-ce que depuis Emmanuel Macron change son fusil d'épaule
00:25:52en se disant, je suis aligné sur les États-Unis,
00:25:54mais ils ne me respectent pas ?
00:25:56Donc comment expliquer qu'il reste dans la soumission ?
00:25:59– D'abord c'est valable pour toute l'Europe, ce que vous dites,
00:26:02ce n'est pas spécialement valable pour la France.
00:26:05– Mais il est le meilleur élève.
00:26:06– Ah oui, ça pour faire du zèle, c'est sûr.
00:26:11Mais les États-Unis, Trump par exemple,
00:26:15parce qu'il sait aussi respecter les rapports de force,
00:26:18c'est-à-dire que même s'il n'est pas d'accord
00:26:19avec la nouvelle orientation que Trump avait donnée aux États-Unis,
00:26:23il se tient comme le chien couché, c'est-à-dire qu'il ne va pas aboyer là.
00:26:27Par contre, si c'est un pays petit, comme certains pays d'Afrique,
00:26:31ou si c'est un pays qu'il croit petit, mais qu'il ne l'est plus,
00:26:33comme la Pologne, comme l'Italie, etc.,
00:26:36là il est impitoyable, il ne les respecte pas,
00:26:40il les écrase quand il peut les écraser,
00:26:43et surtout il s'attire énormément d'animosité.
00:26:47Trump, il m'a semblé qu'il avait une vision traditionnelle
00:26:54du monde anglo-saxon vis-à-vis du continent européen,
00:26:57c'est-à-dire on soutient le plus faible,
00:26:59on veut l'équilibre au sein du continent européen,
00:27:01l'Allemagne est devenue trop forte,
00:27:03et Trump était prêt, est encore prêt à soutenir la France
00:27:09pour la remettre au niveau de l'Allemagne.
00:27:12Je pense que c'est totalement aux antipodes
00:27:15des catégories mentales de M. Macron,
00:27:19qui, un, ne raisonnent plus en termes de nation,
00:27:21deux, ignorent l'histoire, ignorent peut-être ce que je viens de vous dire,
00:27:24parce qu'il n'a pas fait tellement d'études,
00:27:26il s'est surtout planté deux fois à l'économie supérieure,
00:27:29et puis il est bien sorti de l'ENA,
00:27:31mais le concours a été annulé à cause de tricherie, alors...
00:27:34– C'est vrai, la seule fois où c'était arrivé.
00:27:36– Oui, la seule fois où c'était arrivé.
00:27:38Alors, tout ça fait que l'attitude des États-Unis...
00:27:43– Macron, c'est quoi ? Il est faible avec les forts et fort avec les faibles ?
00:27:46– Ah, ça c'est très clair, ça c'est très clair.
00:27:48Par rapport à l'Allemagne, il y a des tas de gros sujets
00:27:51qui pourraient créer une discorde,
00:27:53mais qui seraient nécessaires de mettre sur la table,
00:27:55notamment le fait que nous avons mis notre électricité en commun,
00:27:58et au prix allemand, alors que nous, nous l'avons à très bon marché, grâce au nucléaire.
00:28:03– Oui, parce qu'on nous parle du couple franco-allemand,
00:28:05mais qui porte les culottes dans l'histoire.
00:28:06On nous parle, il n'y a jamais que les journalistes français,
00:28:09pardonnez-moi, vous êtes journaliste,
00:28:11qui, dans leur ignorance, leur goût pour les clichés à deux balles,
00:28:16vous parlent du couple franco-allemand.
00:28:17Le couple franco-allemand, c'est toujours les plus européistes.
00:28:19– C'est pas moi qui en parle, je sais que les Allemands se foutent de nous,
00:28:21et puis parlent plutôt d'un partenariat, au mieux.
00:28:24– Pour couple, ils voient Coppulé aussi derrière.
00:28:28Je ne l'ai pas écrit, mais je vous le dis.
00:28:31Ils ont horreur de cette expression.
00:28:34Et donc, ils voient un partenariat où chacun a la liberté
00:28:39d'aller avec d'autres partenaires quand il faut, il n'y a pas d'exclusivité.
00:28:44Et donc, il n'y a jamais eu, c'est du côté français
00:28:48qu'on a cultivé cette expression, et pas le général de Gaulle,
00:28:52qui avait créé, par le traité de 1963,
00:28:56enfin, qui avait créé un lien fort avec l'Allemagne.
00:29:00Ce lien fort, il le voulait égalitaire.
00:29:03Il n'imaginait pas qu'il puisse ne pas être égalitaire.
00:29:06De concession en concession, nous avons une relation
00:29:09qui est très inégalitaire aujourd'hui.
00:29:11Et puis les Allemands, les Français, c'est un sujet que je traite ici,
00:29:16et c'est beaucoup de complexe vis-à-vis de l'Allemagne.
00:29:22Bon, ils nous ont battus, ils nous ont battus deux fois, en 1970 et en 1940,
00:29:28parce que nous étions dans notre bordel habituel de la vie civile.
00:29:32– Et en 1940, aussi.
00:29:34– Oui, mais ça se joue en un mois, par un coup de surprise,
00:29:37où les Français n'ont pas eu le temps d'être aussi désordonnés que d'habitude.
00:29:42– Ah, ils ont vu les Allemands, enfin bon, on ne va pas rentrer dans ces dimensions-là.
00:29:45– Oui, mais entre 1914 et 1918, ça ne se joue pas en un mois,
00:29:48ça se joue en quatre ans, les Français ont le temps de s'organiser,
00:29:51et ils gagnent, ils gagnent seuls, contrairement à ce que les Américains
00:29:54essaient de nous faire croire.
00:29:55Ils sont arrivés après la bataille, les Américains.
00:29:58– J'aimerais qu'on parle, Roland-Hurault, des sanctions occidentales
00:30:01contre la Russie, qui avaient commencé déjà en 2014
00:30:04et qui se sont poursuivies à partir de 2022.
00:30:07Vous l'écrivez, ces sanctions, elles ont été clairement à l'encontre
00:30:09des intérêts économiques des États européens.
00:30:12Comment expliquez-vous qu'Emmanuel Macron n'ait pas compris
00:30:15ce qui allait se passer pour les entreprises françaises ?
00:30:18C'est encore pire en Allemagne, mais pourquoi ces sanctions occidentales,
00:30:22Emmanuel Macron s'y est-il plié à ce point ?
00:30:25– Parce qu'il n'est pas maître du champ.
00:30:29Vous avez plusieurs choses qui s'articulent,
00:30:31vous avez l'idéologie mondialiste, vous avez les organisations mondiales
00:30:36et vous avez le gouvernement américain qui a des intérêts.
00:30:39Et les intérêts du gouvernement américain, c'était de casser l'Europe,
00:30:44de rétablir un fossé, un véritable fossé pour ne pas dire pire,
00:30:49un gouffre entre l'Europe occidentale et la Russie.
00:30:53Premièrement, en créant des motifs de discorde et ensuite d'affrontement,
00:30:59et deuxièmement, en excitant par leur relais, par leurs médias,
00:31:03ce n'est pas le département d'État qui fait les communiqués,
00:31:06c'est un certain nombre de journaux français que je ne citerai pas,
00:31:10ils participent à l'entreprise de manière tout à fait consciente,
00:31:13créent la haine de la Russie, la haine de la Russie,
00:31:16alors qu'on a oublié qu'elle n'est plus communiste.
00:31:18Et ça fait quand même un changement.
00:31:20Moi qui me suis battu contre le communisme,
00:31:22comme beaucoup pendant des années et des années,
00:31:24on a l'impression que pour tous ces gens-là,
00:31:27que la Russie soit communiste, soit pas communiste, ça ne change rien.
00:31:29Donc le communisme n'était rien.
00:31:31Alors, il y a tout un...
00:31:35Et Macron, quand on a battu le rappel pour l'unité de l'OTAN,
00:31:42l'unité occidentale, contre la Russie, il n'a pas cherché à dévier,
00:31:48il a suivi, il a suivi le mouvement.
00:31:51Et comme je dis quelque part, puisque vous parliez de Meuth,
00:31:55il est un peu comme, de temps en temps, ça dépend,
00:31:59il est un peu comme le chien qui était en tête de la Meuth,
00:32:03il croit se singulariser d'un brouillon plus fort que les autres
00:32:06et en allant un petit peu plus vite,
00:32:09alors qu'en réalité, il va dans le sens où veut l'emmener le patron,
00:32:13le maître de l'équipage.
00:32:17En réalité, il suit,
00:32:22ces vagues, ce corps de doctrine occidentale
00:32:27et ce corps diplomatique occidental, il ne s'en est jamais écarté.
00:32:33Et là où il a eu l'air de s'en écarter, par exemple,
00:32:35quand il s'est porté au secours de la Grèce menacée par la Turquie,
00:32:40j'ai bien aimé, j'ai bien aimé qu'il fasse ça.
00:32:44Et on peut en tenir crédit,
00:32:46mais je suis sûr que c'est les Américains qui lui ont demandé,
00:32:49parce que les Américains ne voulaient pas apparaître comme hostiles à la Turquie
00:32:52qui pèse quand même plus que la France aujourd'hui dans l'OTAN.
00:32:56L'OTAN et la région.
00:32:58– Oui, pour une histoire d'hydrocarbures sous-marins,
00:33:01une frégate turque avait éclairé, menacé un navire français.
00:33:07– Ah non, non, il n'a pas menacé un navire, c'est…
00:33:09– Il avait éclairé pour prévenir qu'il pouvait tirer.
00:33:13– Oui, mais les Français ont réagi en envoyant des mirages
00:33:16qui sont bien meilleurs que les avions turcs.
00:33:19– Et des rafales en Angleterre.
00:33:22– Ensuite, on nous a renseigné un très beau traité de livraison de rafales
00:33:27aux Égyptes et des rafales à la Grèce.
00:33:30Donc globalement, compte tenu du contexte idéologique,
00:33:36l'idéologie c'est quelque chose de très prenant.
00:33:40On n'avait pas besoin de…
00:33:42Les pays de l'Est du temps soviétique,
00:33:44ils n'avaient aucune marge de manœuvre.
00:33:47Et là, les pays occidentaux aujourd'hui n'ont aucune marge de manœuvre,
00:33:50sinon celle de dire que, comme ils l'ont dit il y a deux jours,
00:33:54qui est invraisemblable, d'avoir peur que Poutine fasse la paix,
00:34:01que Trump et Poutine se mettent d'accord pour un arrangement de paix.
00:34:07Ils ont peur de la paix, l'Europe a peur de la paix.
00:34:10– Vous citez, Roland Hérault, ce chiffre du ministère des Finances
00:34:13pour la seule année 2023, 135 entreprises stratégiques françaises
00:34:19ont été cédées à des étrangers.
00:34:21Est-ce qu'on sait qui a profité du rachat de ces entreprises ?
00:34:25– Des Américains, pour la plupart c'est des Américains.
00:34:28Je crois qu'il y a quand même un achat chinois dans la liste.
00:34:32Ce sont, vous savez, la première industrie d'armement mondiale,
00:34:38ce sont les États-Unis.
00:34:41Et les Français ont encore un reste d'industrie d'armement,
00:34:47plus qu'un reste, ils ont des capacités techniques,
00:34:51des ingénieurs de très grande qualité,
00:34:52ils ont fait des recherches, pas dans tous les domaines,
00:34:54mais dans beaucoup de domaines.
00:34:56Ils ont négligé les drones, ce qui était une erreur tout à fait extraordinaire.
00:35:01Et donc, leur piqué, le peu qui leur reste, vous connaissez le…
00:35:06Vous connaissez, dans la Bible, il y a l'histoire de David et du berger qui…
00:35:16Enfin, l'image qui dit, où le prophète Nathan qui parle à David,
00:35:21lui dit, voilà, il y a un propriétaire qui a 2000 brebis,
00:35:25puis à côté un propriétaire qui a une brebis,
00:35:27ce que veut faire le propriétaire,
00:35:28c'est prendre la brebis de celui qui n'en a qu'une.
00:35:32Et alors, les Américains sont comme ça,
00:35:34c'est-à-dire que le reste de capacité de création d'armement
00:35:38qui existe en France, eh bien, ils voudraient nous appliquer.
00:35:42Et les Allemands aussi, d'ailleurs, les Allemands aussi.
00:35:45C'est la raison pour laquelle le groupe d'assaut, par exemple,
00:35:47est réticent à l'idée d'un post-Mirage, d'un successeur du Mirage
00:35:53qui serait franco-allemand, parce que ça leur permettrait…
00:35:56– On a déjà le Rafale qui est successeur du Mirage.
00:36:00– Pardon, oui, le Rafale, mais il y a un successeur qui est prévu pour le Rafale,
00:36:03dans 40 ans, on a le temps de voir ça.
00:36:06C'est sûr qu'il n'y a pas beaucoup de monde…
00:36:10On a l'impression que la France est tombée au 36e dessous, oui.
00:36:16Enfin, nous restons un des rares pays dans le monde
00:36:18capables de faire des avions comme le Mirage,
00:36:21d'avoir, de construire un porte-avions,
00:36:25de construire des sous-marins, des gros sous-marins.
00:36:28Il n'y a pas beaucoup de pays qui ont cette compétence.
00:36:31Même l'Angleterre l'a abandonnée, cette compétence.
00:36:33Donc ça, il faut le préserver.
00:36:38Et il croit bien qu'il y a des pressions terribles
00:36:41de la part des Américains, essentiellement, pour que nous nous abandonnions.
00:36:44– Vous évoquiez un petit peu tout à l'heure, Roland Lureau, l'Afrique.
00:36:47Revenons-y, vous expliquez quel est ce continent, l'Afrique,
00:36:51le grand échec diplomatique d'Emmanuel Macron.
00:36:54Comment s'y est-il pris pour que tous les chefs d'État africains
00:36:59ne veuillent plus entendre parler d'Emmanuel Macron ?
00:37:01On sait que les pays du Sahel, le Mali, le Niger, le Burkina Faso
00:37:06ont interrompu toute coopération avec nous.
00:37:09– Oui, en fait, d'abord, ce n'est pas un échec de la France,
00:37:14c'est d'abord un échec personnel.
00:37:18Ils méprisent les Africains, ça se voit, ça se sent.
00:37:21– Vous parlez de racisme inavoué au sein des sphères de la haute administration.
00:37:25– Oui, et de lui particulièrement.
00:37:27Peut-être pas de tous, mais de lui particulièrement.
00:37:29D'autant plus paradoxal qu'il a gagné son élection présidentielle
00:37:32en disant, vous, Marine Le Pen, vous êtes raciste et moi, je suis l'antiraciste.
00:37:36Alors que vous regardez quelques vidéos sur la manière
00:37:40dont il s'est adressé à certains présidents africains,
00:37:43celui du Niger, celui du…
00:37:47– Du Burkina Faso, quand il dit, il va réparer le climatiseur.
00:37:50– Oui, bien sûr, bien sûr, et celui du Congo, Kinshasa,
00:37:54qui est tout de même un pays de 100 millions d'habitants,
00:37:56le deuxième pays francophone du monde, il les a mis plus bas que terre.
00:38:00Et alors, quand vous voyez ça, il y a énormément de maladresse.
00:38:06C'est d'autant plus remarquable que c'est, au fond,
00:38:09le seul domaine où il avait de la marge de manœuvre.
00:38:11Parce que dès lors qu'il avait décidé de s'aligner sur le consensus européen
00:38:15et sur la politique des États-Unis sur le reste du monde,
00:38:21sa marge de manœuvre était restreinte, à moins de faire un clash,
00:38:24comme le général de Gaulle a fait des clashes quelques fois,
00:38:27mais lui, il en est bien incapable.
00:38:30En Afrique, on l'a un peu laissé faire,
00:38:32et c'est tactiquement complètement catastrophique.
00:38:36Parce que n'oublions pas qu'en 2012, quand il y a eu la déstabilisation du Mali,
00:38:44Hollande, avec beaucoup d'hésitation, a envoyé les troupes françaises,
00:38:46qui se sont très bien comportées.
00:38:49Et quand Hollande est allé à Bamako, quelques mois après,
00:38:54il a été accueilli en triomphateur par toutes les foules africaines,
00:38:58comme un sauveur du pays, etc.
00:39:00Puis tout ça a été retourné par un mélange d'incompréhension de ce qui se passait.
00:39:05Il a tout vu en termes terroristes, antiterroristes,
00:39:08alors qu'il y a des réalités tribales beaucoup plus complexes,
00:39:11notamment dans le Sahel, notamment dans le Congo.
00:39:13– Vous dites que c'est interdit, dans l'État français,
00:39:16de parler de tribalisme, parce que c'est politiquement incorrect,
00:39:18on ne peut pas parler de tribus.
00:39:20– Oui, oui, absolument.
00:39:21– Mais c'est ce qui se passe en Libye,
00:39:22c'est ce qui se passe dans tous les pays d'Afrique, le phénomène tribal.
00:39:25– Mais l'idéologie rend bête.
00:39:26Vous savez, je vous ai parlé du phénomène idéologique qui exerce son emprise,
00:39:31il simplifie les choses de telle manière, il est fausse aussi,
00:39:35de telle manière que les gens qui sont dans le fonctionnement idéologique,
00:39:38même s'ils ont un QI extraordinaire, ils deviennent bêtes.
00:39:41Et ça, c'est l'inverse aussi est vrai d'ailleurs,
00:39:44des gens qui n'ont qu'un petit QI,
00:39:48dès qu'ils suivent les ralliés de logique, ils ont l'air normaux,
00:39:53dans un conseil européen, dans n'importe quoi.
00:39:57Oui, ça a été très mal conduit, ça a été conduit avec beaucoup de mépris,
00:40:03nous avons évidemment la Centrafrique, les Russes y sont rentrés,
00:40:08mais c'est nous qui avions laissé tomber la République centrafricaine,
00:40:12ce n'est pas eux qui nous avaient chassés.
00:40:14Alors, quant au Mali, je voudrais atténuer les choses,
00:40:17au Mali, nous avons perdu 58 hommes, dont 13 dans l'accident
00:40:26de deux hélicoptères français, bon, les Russes,
00:40:29ils ne sont pas depuis très longtemps, ils en ont déjà perdu 130,
00:40:33dans une embuscade qui s'est faite dans le pays Touareg,
00:40:36et je crois que déjà, déjà, dans les pays du Sahel,
00:40:42certains commencent à regretter les Français,
00:40:45en tout cas, il y a une absence totale de psychologie
00:40:49et de connaissances de ce continent,
00:40:50vous ne pouvez pas le trouver au Quai d'Orsay non plus,
00:40:52parce que les dossiers africains étaient réservés
00:40:55aux anciens de la France de l'outre-mer,
00:40:57et aujourd'hui, ils sont tous partis en retraite,
00:41:00il n'y a pas eu de véritable successeur,
00:41:04surtout avec la doctrine que je vous disais,
00:41:07et puis, ça joue des maladresses, enfin, je l'ai vu.
00:41:11– Il avait par exemple traité de lâches les 28 pays africains
00:41:15qui ont refusé de sanctionner Vladimir Poutine avec l'Ukraine.
00:41:18– Washington a dû dire à Paris, vous les connaissez mieux,
00:41:23appelez-les un après l'autre pour faire pression,
00:41:26pour qu'ils ne se mettent pas avec les Russes,
00:41:30pour qu'ils ne s'abstiennent pas, il l'a fait,
00:41:34mais il l'a fait en apparaissant comme un agent des États-Unis,
00:41:37ce qui a diminué encore un petit peu plus son standing,
00:41:42mais il l'a fait avec une violence,
00:41:43dans certains cas, on ne connaît pas toutes les conversations qui ont eu lieu,
00:41:48oui, certains ont été traités de lâches, ça ne se fait pas,
00:41:52mais dans sa mentalité très étroite,
00:41:54qui n'est pas la sienne, c'est celle de tout l'Occident aujourd'hui,
00:41:57qui ne comprennent pas que la Russie puisse gagner la guerre,
00:42:00qui disent que ce n'est pas possible,
00:42:02donc nous allons continuer à envoyer des crédits en Ukraine,
00:42:07et lui, il est comme ça, il ne comprenait pas qu'un pays africain
00:42:13ne soit pas un adhérent de la démocratie occidentale telle qu'il la conçoit.
00:42:17– Est-ce que malgré tout ce qu'on vient d'évoquer,
00:42:19Emmanuel Macron a enregistré des succès diplomatiques depuis 2017 ?
00:42:25– Oui, il faut… en Europe, je ne sais pas, je n'en vois pas.
00:42:32– Mais vous dites qu'il a méprisé l'Italie,
00:42:34il a méprisé l'Italie et les 4 billes d'Israël.
00:42:36– Il s'est fâché avec l'Italie, bien sûr,
00:42:38mais il s'est fâché avec presque tous les pays, les uns après les autres.
00:42:41– Il a été quand même signé des contrats en Chine, Emmanuel Macron,
00:42:46au début de son premier mandat, et puis vous le citez le cas de l'Inde aussi.
00:42:49– La Chine, il a rempli la diplomatie actuelle de la France,
00:42:54qui est traditionnelle de la France,
00:42:56c'est-à-dire qu'on garde en contact avec un grand pays,
00:42:58qui nous est très reconnaissant d'avoir été les premiers à la reconnaître
00:43:03sous sa forme de régime populaire, régime communiste.
00:43:08L'Inde, vous voyez, en Inde, nous avons fait un marché important
00:43:13qui est réalisé maintenant de 54 rafales,
00:43:18plus un gros marché encore plus important de sous-marins,
00:43:22ça avait été préparé avant, et par les industriels qui sont concernés,
00:43:26et par les responsables gouvernementaux français.
00:43:31Enfin, il n'a pas fait de graves erreurs qui remettent en cause cela.
00:43:37L'Inde est un pays, il ne faut pas chercher trop à personnaliser,
00:43:42le problème c'est que tous les pays du monde
00:43:45qui n'ont pas la capacité de premier rang,
00:43:48qui ont déjà des capacités, l'Inde a déjà beaucoup de capacités,
00:43:52mais qui ne veulent pas acheter américains,
00:43:58et qui sont assez puissants pour dire non aux américains
00:44:01sans se fâcher avec eux, sans entrer du coup.
00:44:04Il n'y a pas beaucoup de pays comme ça, mais vous avez l'Inde,
00:44:08vous aviez les Émirats arabes unis aussi parce que
00:44:11c'est un petit pays face aux États-Unis, mais ils ont beaucoup d'argent,
00:44:16beaucoup d'argent, donc ils nous ont acheté aussi des rafales,
00:44:19et je crois des sous-marins, donc nous avons là un créneau
00:44:25pour notre industrie d'armement et pour d'autres relations industrielles.
00:44:29Je pense qu'il a fait ce qu'il devait faire,
00:44:34mais ce n'est pas le monde entier ça, le monde entier il y a beaucoup d'autres choses.
00:44:39– On a un Donald Trump qui va arriver à la Maison Blanche,
00:44:43ça sera le 20 janvier prochain,
00:44:45comment est-ce qu'Emmanuel Macron va-t-il gérer sa soumission aux États-Unis
00:44:52avec un ennemi idéologique ?
00:44:55Ils ne sont pas du tout sur le même bateau Donald Trump et Emmanuel Macron.
00:44:59– Avec Emmanuel Macron, l'idéologie ne cède pas au rapport de force,
00:45:09c'est d'ailleurs ce que disait Lenin,
00:45:11il disait, quand vous n'êtes pas en position de force,
00:45:14vous reculez, deux pas en avant, un pas en arrière,
00:45:18il l'a montré puisqu'il a quand même été confronté à Trump pendant 4 ans,
00:45:26bon ça ne s'est pas trop mal passé,
00:45:28parce que quand vous avez deux partenaires,
00:45:29il y en a un qui est le dominant et l'autre qui est le dominé,
00:45:33et que le dominé ne recherche pas à remettre en cause sa position,
00:45:41ça se passe bien, il n'y a pas de raison,
00:45:43vous n'avez pas d'éléments essentiels dans l'histoire franco-américaine
00:45:50à l'époque de Trump.
00:45:52Et puis aux États-Unis, vous avez aussi une certaine continuité politique,
00:45:56parce que vous avez l'État profond, vous avez ce qu'ils appellent l'administration,
00:46:01qui veut dire, qui est un mot en anglais, ça veut dire l'État,
00:46:06on ne sait pas, on dit l'administration américaine,
00:46:08mais ça veut dire l'État américain,
00:46:10et donc il n'a pas cherché, avec l'Allemagne c'est pareil,
00:46:14il y avait des tas de sujets à poser, mais il ne les a pas posés,
00:46:18ça n'a pas empêché d'aller exaspérer les Allemands,
00:46:21en ayant l'air de leur donner des leçons, de faire sa parade, etc.
00:46:28Pour Trump, le problème, il est étendu à l'échelle européenne aujourd'hui,
00:46:33et à l'échelle européenne, vous avez une situation absurde,
00:46:37c'est qu'une guerre en Ukraine, que les États-Unis ont provoquée,
00:46:40en poussant les Européens comme on excite des chiens dans une meute,
00:46:46et puis le chef est prêt à donner les coups de sifflet pour arrêter la meute,
00:46:55c'est-à-dire qu'il a déclaré qu'il se sentait capable en 24h de face à face
00:47:02de se mettre d'accord avec Poutine, ce serait un immense soulagement,
00:47:09mais la meute elle, elle a été tellement excitée qu'elle veut continuer,
00:47:12elle tire, elle ne veut pas s'arrêter.
00:47:14Et là vous avez eu, il y a 3-4 jours en Conseil européen,
00:47:17vous aviez eu un concert d'indignation,
00:47:22un concert d'indignation autour de la table,
00:47:25de gens qui avaient très peur que Trump lâche l'Europe,
00:47:31et très très peur qu'il fasse la paix en Ukraine,
00:47:34je veux dire, on nous a sereiné pendant 50 ans que l'Europe c'est la paix,
00:47:38et aujourd'hui ceux qui veulent faire la guerre,
00:47:39ceux qui sont les plus ardents à la continuer,
00:47:42à part M. Zelensky mais qui n'a plus de troupes, qui n'a plus rien,
00:47:45ce sont les Européens de l'Ouest.
00:47:48Comme ils n'ont pas les moyens, ils disent dans 20 ans,
00:47:51on va faire une Europe de la défense,
00:47:53qui permettra de faire une guerre à la Russie, quoi, de faire une guerre à la Russie.
00:47:56– Oui, Ursula a demandé la levée de 500 milliards d'euros,
00:47:58c'était en juin dernier, on verra d'ailleurs
00:48:01qui sont les industriels qui vont profiter de cette…
00:48:05– Ah ben l'Europe de la défense, vous ne faites aucune illusion,
00:48:08c'est les Américains qui vont faire les armements,
00:48:11et puis s'agissant d'envoyer les pioupioups pour se battre
00:48:15dans les tranchées… – Ça sera aux Européens de le faire,
00:48:18comme aujourd'hui les Ukrainiens.
00:48:20– Ça sera ma dernière question, Roland Hureau,
00:48:21vous croyez à une mission particulière de la France à travers le monde,
00:48:26ça serait quoi cette mission ?
00:48:28– Ce n'est pas moi qui y crois, c'est le reste du monde qui y croit.
00:48:32Nous, les Français, ils n'arrêtent pas de dire,
00:48:35spécifiquement les élites, arrêtons de parler de l'exception française,
00:48:40nous sommes un pays comme les autres, qui doit s'aligner ici, soit aligné là,
00:48:43tout ça, c'est les mythes du passé, c'est le vieux gaullisme,
00:48:46Général de Gaulle, il était ringard,
00:48:51il avait prévu qu'il y aurait la dissolution du bloc communiste,
00:48:54mais ce n'était pas un homme d'avenir, vous comprenez ?
00:48:57Et cette ancienne est très répandue dans les élites françaises,
00:49:05la population française, elle le suit un petit peu,
00:49:07surtout que dans l'école, l'éducation nationale
00:49:11n'exerce plus du tout la France dans ses enseignements,
00:49:15mais il y a la tradition, la fillainette de l'église,
00:49:20l'État le plus puissant d'Europe au XVIIe et XVIIIe et une partie du XIXe siècle,
00:49:25enfin jusqu'à sa marque, et le plus peuplé aussi,
00:49:28ce que nous ne sommes plus depuis très longtemps.
00:49:31Il y a la révolution française, les idéaux des Lumières
00:49:35que l'on attribue assez largement à la France,
00:49:39et d'ailleurs dans le reste du monde, ils ne font pas l'opposition,
00:49:43nous c'est une guerre civile depuis 2-3 siècles pratiquement,
00:49:46mais le reste du monde, non, vous prenez un Africain,
00:49:49vous prenez un Polonais, la France terre de liberté,
00:49:52ça vaut aussi bien pour la France catholique que pour la France révolutionnaire,
00:49:59et donc il y a une image de la France et une formule,
00:50:02qui est je crois de Clémenceau, il y a un pacte multiséculaire
00:50:05entre la France et la liberté du monde,
00:50:08mais c'est recité par De Gaulle donc,
00:50:11c'est, je crois qu'il faut, il y a aussi une autre caractéristique,
00:50:17c'est que si les Français ne croient pas en quelque chose comme ça,
00:50:21ne croient pas en la France, ne croient pas en le destin de la France,
00:50:24qui ne doit pas être un destin militaire,
00:50:25il ne s'agit pas de conquérir qui que ce soit,
00:50:27il s'agit de rayonner, d'être soi-même,
00:50:30eh bien les Français tombent dans la pire des dépressions,
00:50:34c'est-à-dire la seule chose qui peut les sortir de la dépression morale,
00:50:38mais aussi économique, c'est un nouvel espoir.
00:50:40– Cette dépression, vous en parlez Roland Hurot dans votre ouvrage
00:50:44Le grand déclassement, la politique étrangère de la France depuis 2017,
00:50:48merci à vous monsieur d'avoir accepté notre invitation
00:50:52pour ce premier numéro de Politique et Éco de l'année 2025,
00:50:57tout de suite après cet entretien,
00:51:00vous pourrez retrouver la chronique financière de Philippe Béchade,
00:51:03et quand à nous on se retrouve la semaine prochaine, à bientôt, salut.
00:51:06– Merci.
00:51:08– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:51:29– Bonjour et bienvenue pour ce rendez-vous hebdomadaire
00:51:31de décryptage de l'actualité économique et géopolitique en mode affranchi,
00:51:36je salue tous les abonnés de TV Liberté
00:51:40pour cette première chronique de l'année 2025,
00:51:43qui sera évidemment l'occasion de vous transmettre tous mes vœux en mon nom,
00:51:48ainsi qu'en celui des publications Agora,
00:51:52et qu'est-ce qu'on peut se souhaiter pour 2025,
00:51:57en dehors des classiques vœux de réussite,
00:52:02prospérité, accomplissement et santé,
00:52:06et bien peut-être une année avec un petit peu moins d'impostures.
00:52:12Bon, la première imposture, je ne l'avais pas commentée fin décembre,
00:52:16mais c'est évidemment la formation du nouveau gouvernement,
00:52:21où l'on retrouve Mme 49-3, Mme Élisabeth Borne,
00:52:26qu'on retrouve d'ailleurs en grande forme et littéralement hilare,
00:52:30lors d'un déplacement à Mayotte,
00:52:33en compagnie de M. François Bayrou, qui cherche ses mots,
00:52:38ainsi que des connexions avec Starlink.
00:52:43Une imposture, donc, ce gouvernement a également avec Emmanuel Valls,
00:52:48El Famoso, qui voulait évidemment retrouver les ors de la République,
00:52:54alors je ne sais pas de quel dossier il a pu user,
00:52:57pour obtenir un nouveau portefeuille dans le gouvernement Bayrou,
00:53:02qui ont retrouvé des vedettes comme Aurore Berger,
00:53:07mais également des personnages qui n'ont pas forcément
00:53:11les intérêts de la France comme priorité,
00:53:14je pense par exemple à Benjamin Haddad,
00:53:17ou M. Jean-Noël Barraud,
00:53:20dont la tournée en Afrique a été un véritable succès,
00:53:24après s'être fait jeter du Sénégal et du Tchad à 48 heures d'intervalle,
00:53:31on apprend maintenant que c'est la Côte d'Ivoire
00:53:33qui voudrait bien également voir les Français déguerpir,
00:53:37et libérer le grand camp qu'ils occupent près de l'aéroport d'Abidjan.
00:53:45Imposture, imposture, imposture climatique,
00:53:49puisque quand on écoute et qu'on lit certaines études des écolos,
00:53:55on apprend que la France va se désertifier,
00:53:59et qu'avec 2 ou 3 degrés de plus, la France deviendra invivable,
00:54:05France où la température moyenne en 2024 a été de 14,5°C,
00:54:12légèrement inférieure à 2023 d'ailleurs,
00:54:15année extrêmement pluvieuse également puisqu'on a battu un record,
00:54:19avec un chiffre que vous allez facilement mémoriser,
00:54:21puisqu'il est tombé exactement 1m3 d'eau par mètre carré sur le territoire français,
00:54:29autrement dit 5,5 milliards de mètres cubes d'eau,
00:54:35ce qui représente à peu près 6 tonnes d'eau par citoyen français.
00:54:41De quoi remplir une petite piscine,
00:54:46et on nous explique donc que dans quelques années,
00:54:48nous ne pourrons même plus cultiver les céréales tellement nous manquerons d'eau.
00:54:53Alors figurez-vous que je rentre dans un pays relativement peuplé,
00:54:56et où il fait beaucoup plus chaud qu'en France,
00:54:59avec une température moyenne supérieure à 25°C,
00:55:04oui il s'agit de l'Inde et de ses 1,45 milliards d'habitants,
00:55:12mais comment font-ils pour se nourrir dans un pays où il fait jusqu'à 50°C l'été ?
00:55:18Et il est vrai que toutes les zones urbanisées deviennent de véritables lentilles de bulles de chaleur,
00:55:29oui c'est un effet de serre,
00:55:32on voit de véritables bulles chaudâtres surplomber pratiquement toutes les villes indiennes,
00:55:41mais malgré ça, ils font 2 à 3 récoltes par an,
00:55:48et oui grâce à la chaleur et grâce à la présence d'eau,
00:55:53et il y a beaucoup moins d'eau en Inde qu'en France,
00:55:57et pourtant avec plus de 10°C de plus qu'en France,
00:56:02ils arrivent à nourrir 1,45 milliard d'habitants,
00:56:06nous sommes exactement 20 fois moins,
00:56:10mais les écolos nous expliquent qu'il ne faut surtout pas construire des bassines pour récupérer l'eau du ciel,
00:56:17ne serait-ce qu'un pour cent des 5,5 milliards de mètres cubes,
00:56:23ce qui doublerait d'ailleurs nos réserves en eau potable,
00:56:28et ce qui veut dire qu'on pourrait en fait cultiver le maïs sur l'ensemble des terres cultivables,
00:56:35et on ne manquerait toujours pas d'eau,
00:56:37oui, mais les écolos veulent interdire les méga-bassines,
00:56:40et veulent qu'on détruise des barrages,
00:56:43et oui, on va vers un réchauffement climatique,
00:56:45donc détruisons les barrages,
00:56:47ce qui fut fait en Andalousie,
00:56:50avec le magnifique résultat que l'on connaît,
00:56:52les inondations de Valence et des centaines de morts,
00:56:57c'est donc le modèle que les écolos souhaitent pour la France,
00:57:00alors souhaitons que nous rejetions cette imposture le plus rapidement possible,
00:57:06ainsi que le discours catastrophique sur l'impact du réchauffement climatique,
00:57:14puisqu'en réalité, chaque fois que la terre s'est réchauffée au cours des 20 000 derniers millénaires,
00:57:21ça a toujours été une période d'expansion démographique et d'enrichissement général.
00:57:30Imposture également avec l'Ukraine,
00:57:33l'Ukraine que nous arrosons de milliards chaque mois,
00:57:39et qui pour le nouvel an nous fait ce cadeau,
00:57:42fermer le robinet du gazoduc baptisé Fraternité,
00:57:47et qui transportait le gaz russe opéré par Gazprom,
00:57:53qui versait 1,2 milliard d'euros de vence à l'Ukraine,
00:57:58y compris pendant la guerre qui a débuté en février 2022.
00:58:04Gazprom a toujours payé Kiev rubis sur l'ongle.
00:58:08Gazoduc qui alimente la Moldavie, la Slovaquie et la Hongrie.
00:58:16Tiens, tiens, tiens, voilà deux pays que Ursula von der Leyen a dans le collimateur.
00:58:24Et ceux-là vont être donc les principales victimes de la rupture d'approvisionnement du gaz russe.
00:58:30Et qu'est-ce que nous expliquent nos médias mainstream ?
00:58:34Eh bien que c'est Gazprom qui n'exporte plus de gaz.
00:58:37Tiens, tiens, c'est les méchants russes qui ont fermé le robinet.
00:58:39Eh bien non, on oublie de vous dire que c'est Zelensky qui le fait,
00:58:42ce qui provoque une hausse de 30% du prix du gaz.
00:58:45Mais surtout, il risque d'y avoir pénurie.
00:58:48Et pénurie en Slovaquie, qui produit l'essentiel de son électricité au gaz.
00:58:53Et qu'est-ce que nous expliquent nos médias ?
00:58:56Encore une magnifique imposture.
00:58:58Eh bien que c'est le méchant Robert Fico, vous savez, le complice, l'allié de Poutine,
00:59:05qui va cesser d'exporter ses surplus de mégawatts vers l'Ukraine.
00:59:11Oui, c'est la Slovaquie qui va rationner l'Ukraine en électricité.
00:59:19Cette électricité est produite avec le gaz russe
00:59:22que la Slovaquie ne recevra plus.
00:59:25Mais on nous explique que c'est les Slovaques qui menacent l'Ukraine.
00:59:28C'est extraordinaire.
00:59:30Donc voilà, si on pouvait avoir un tout petit peu moins d'impostures pour l'année 2025,
00:59:36ça nous ferait des vacances.
00:59:38Nous avons conçu à votre attention un rapport spécial
00:59:44que vous obtiendrez gratuitement en cliquant dans le lien en description de cette vidéo.
00:59:49Un rapport spécial qui analyse toutes les conséquences économiques,
00:59:54financières et patrimoniales.
00:59:58Et bien sûr, ce rapport vous offre également des mesures,
01:00:03des initiatives à mettre en place très rapidement
01:00:08pour protéger votre épargne, celle de vos proches.
01:00:14Tout ça donc dans un rapport gratuit que vous obtenez en cliquant en bas de cette vidéo.