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Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté et de la Ville répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet des mesures que souhaite prendre le gouvernement suite aux événements d'Arras.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Transcription
00:00 Place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Sabrina Gresty-Robach.
00:05 Bonjour Sonia Mavouk.
00:06 Et bienvenue, vous êtes secrétaire d'État en charge de la citoyenneté de la ville.
00:09 Un attentat islamiste a donc frappé la Belgique hier. L'assaillant a battu deux Suédois.
00:14 Le terroriste se revendique de l'État islamique. C'est un Tunisien qui est en situation irrégulière sur le sol belge.
00:21 Je voudrais préciser qu'à l'instant, c'est ce qui nous parvient de la Belgique,
00:25 il y aurait eu une interpellation de cet individu, probablement de ce suspect.
00:30 Si c'est bien lui, on attend confirmation. On est en train d'assister à une vague d'attentats.
00:36 Est-ce que ce n'est que le début, Madame la Secrétaire ?
00:38 Alors ce que je sais, c'est que ce matin, moi comme vous, je pense, comme tous les Français,
00:45 tous les Israéliens, on a les mots qui pleurent. Moi ce matin, j'ai les mots qui pleurent.
00:49 J'ai les mots qui pleurent parce que... Est-ce que c'est le début ?
00:53 En tout cas, il y a quelque chose qui est en train de se passer et on le voit.
00:57 Le Hamas, qui est un groupe terroriste, on le répète parce que je pense qu'on le répétera jamais assez,
01:05 ont commis des atrocités, des horreurs. Je pensais qu'il y avait une fin à l'horreur chez l'être humain.
01:12 En fait, on s'aperçoit qu'il n'y en a pas.
01:14 Donc, ce qui est sûr, c'est que si ce terroriste est arrêté, tant mieux.
01:21 Par contre, ce qui est sûr, c'est que le président de la République l'a rappelé,
01:24 je tenais moi à le rappeler aussi, nous serons impitoyables avec les terroristes.
01:29 Impitoyables, voilà. Et ça veut dire quoi ?
01:31 Ça veut dire mettre les moyens là où il faut, ne pas se mentir,
01:34 dire par exemple que tous les fichés S, et c'est ce qu'a été demandé,
01:38 le président de la République l'a demandé, et maintenant moi qui suis en charge de la citoyenneté,
01:43 tous les fichés S avec une carte de séjour, donc étrangers, réguliers ou irréguliers, on le retirera.
01:48 Donc les irréguliers ont vocation tout de suite à quitter le territoire,
01:52 et pour les réguliers, retirer leur titre de séjour et les expulser.
01:55 Et dans un premier temps, les priver de liberté, et je pense qu'il faut aller beaucoup plus loin.
02:01 Que ne l'avez-vous fait avant ? On entend vos voix.
02:03 Parce que le droit nous l'empêchait.
02:04 Mais alors on est pieds et poings liés.
02:05 Non, donc il faut changer le droit. Moi c'est très simple.
02:09 Pour la sécurité.
02:10 L'illégalité est aujourd'hui protégée par la jurisprudence, par la complexité normative, par les courbes internationales.
02:15 Non, parce qu'il y a des associations, par exemple, si vous prenez le cas de celui qui a tué le professeur Dominique Bernard
02:21 et qui a blessé grièvement trois autres personnes, il me semble bien qu'il y avait des arrêtés d'expulsion,
02:26 le préfet avait pris l'arrêté d'expulsion, et qu'est-ce qui s'est passé ?
02:29 Ce sont des associations qui sont allées contre le droit.
02:31 Vous le découvrez ?
02:34 Non, je ne le découvre pas, je le savais.
02:35 Alors pourquoi on n'a pas ?
02:36 Parce qu'il est compliqué de changer le droit, et je pense que c'est le moment,
02:40 c'est le moment, notamment dans la loi Immigration, donc mieux contrôler l'immigration et mieux assumer l'intégration,
02:48 c'est ce qu'il faut faire. Il faut aller beaucoup...
02:50 Quand le droit ne va pas, et qu'il ne correspond plus à son époque, il faut le changer.
02:53 C'est ce que dit le ministre de l'Intérieur. Il dit justement qu'il faut voter cette loi Immigration.
02:58 Mais la droite et la droite de la droite disent "mais au contraire, ça va être un appel d'air encore plus important,
03:03 nos frontières seront encore moins méthodiques par la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension".
03:08 Ce n'est pas ça qui est prévu, et je pense que c'est une déformation de ce qui est réel dans cette loi.
03:14 Dans ce projet de loi, qu'est-ce qu'on dit ? On dit qu'il y a des gens qui travaillent chez nous,
03:18 des personnes d'origine étrangère, qui ne posent pas de problème, qui travaillent dans des métiers,
03:23 comme vous dites en tension, parce qu'on en a besoin.
03:26 Situation irrégulière.
03:27 Est-ce que c'est admissible d'avoir des gens qui travaillent, qui payent leurs impôts,
03:32 et dont les employeurs, par exemple, disent "on en a besoin".
03:36 Là, il faut, moi je sais ce que je crois, il faut régulariser ceux qui, sur notre territoire,
03:41 ne posent pas de problème, qui sont là depuis longtemps.
03:43 Rappelez-vous, Gérald Darmanin l'a rappelé, qui sont là depuis plus de trois ans.
03:46 En revanche, être beaucoup plus sévère sur tout ce qui est irrégulier,
03:50 et quand vous prenez le cas du terroriste d'Arras, celui qui a commis cet acte atroce contre le professeur Dominique Bernard.
03:57 Qu'est-ce qui se passe ? On n'a pas pu l'expulser parce qu'il est arrivé sur le sol français avant 13 ans.
04:01 Il faut changer le droit.
04:02 Les téléspectateurs qui vous regardent et les auditeurs qui vous écoutent ce matin,
04:06 ils se disent "mais l'honnête citoyen, ce n'est pas être démagogique que de le dire,
04:10 il est puni pour la moindre amende et pour la moindre infraction, c'est complètement normal".
04:13 Mais c'est lui qui est en phase de commettre un attentat, qui est radicalisé, qui est fiché,
04:17 qui est connu, qui est suivi, qui a été contrôlé la veille.
04:20 Tout à fait, mais le droit à empêcher la DGSI de l'expulser ou de faire quoi que ce soit,
04:25 parce qu'il n'a pas mis de délit.
04:27 Non, je pense que le droit n'est plus adapté au monde dans lequel on vit.
04:29 Moi, c'est ce que je crois et sur la loi Asile-Immigration, croyez-moi,
04:33 je prendrai toute ma part aux côtés de Gérald Darmanin.
04:36 On peut bien vous croire, mais pourquoi ne pas soumettre notre politique migratoire à un référendum ?
04:39 Finalement, vous êtes en train de nous dire que notre droit n'est plus adapté,
04:42 qu'il faut sauter les verrous juridiques.
04:44 Eh bien, la meilleure manière, c'est de donner la voix au peuple.
04:48 Alors écoutez, ça, on peut en discuter.
04:50 Moi, ce que je crois surtout, au-delà de donner la voix au peuple, regardez les sondages.
04:54 On parle de sondages pour l'immigration.
04:57 Tout le monde, vous le savez, je vous avais entendu le dire,
05:00 tout le monde veut une loi sur l'immigration, mais personne ne veut exactement la même.
05:04 Je pense que c'est le rôle du politique, donc l'exécutif et les deux parlements,
05:08 le Sénat et l'Assemblée nationale, de prendre leur part et de proposer quelque chose
05:11 qui corresponde à son époque.
05:13 On ne peut plus être anachronique dans notre droit.
05:15 Ça, c'est ce que je crois, je l'assume, je le dis, je sais qu'encore,
05:19 une fois, on va dire "Oh, c'est pas possible de dire des choses comme ça", moi, je le dis.
05:22 Mais c'est encore la maîtrise de nos frontières.
05:24 On entend vos mots, j'ai noté, entre Éric Dupond-Moretti, il dit "La justice est intraitable",
05:29 Emmanuel Macron "L'État est impitoyable", Gérald Darmanin, il y a quelque temps,
05:32 "Nous serons méchants avec les méchants", "Les méchants, ils nous frappent, ils nous fuent".
05:35 - Vous savez combien d'attentats déjoués par la DGSI ?
05:38 - Il est vrai, il faut saluer cela. Malheureusement, on regarde aussi.
05:41 - On n'arrive pas à tout arrêter, vous le savez.
05:43 Est-ce qu'il est impossible d'arrêter l'horreur de l'humanité ?
05:45 Moi, je ne crois pas. Je ne crois pas, puisque l'humanité nous démontre à chaque époque,
05:49 à chaque décennie qui passe, qu'elle est capable d'être encore plus terrible que celle qui l'a précédée.
05:54 Mais à un moment donné, la réalité, quand je dis "adapter notre droit", nous connaissons les failles de notre...
05:59 Parce que la réalité, c'est ce que me disent moi les gens, vous savez, moi je suis quelqu'un de normal...
06:03 - Qu'est-ce qu'on sait qui sur notre territoire ?
06:05 Hier, à cette place, Sabrina Gresty-Robach, il y avait l'eurodéputée LR Nadine Moran,
06:09 elle dit "Il est temps de prendre la maîtrise sur notre politique migratoire",
06:14 et elle dit, ce sont ses mots, "Il faut stopper l'invasion migratoire".
06:17 - Non, vous savez, être outrancier dans les propos n'aide pas dans les propos.
06:21 - Ce n'est pas une réalité ?
06:22 - Non, ce n'est pas une réalité, parce que notre réalité, c'est que nous savons exactement combien de gens rentrent,
06:27 combien de gens de ces jours-là, non ?
06:28 - Mais est-ce que vous savez qui ?
06:29 - Non, mais bien sûr, évidemment que nous savons qui, puisque nous sommes capables.
06:32 Je vous donne un chiffre sur les fichiers, voilà, je vous le redonne, c'est 2852.
06:36 Donc dans ces 2852, nous avons 489 très dangereux, donc la moitié, 214 à peu près,
06:42 qui sont en privation de liberté, et quand ils ne sont pas en privation de liberté,
06:47 ils sont dans des endroits où nous pouvons les contrôler, donc comme on dit, assignation à résidence.
06:52 La réalité, c'est qu'il faut généraliser cela.
06:54 On ne peut plus laisser nos services de renseignement, la DGSI notamment,
06:58 savoir repérer des fichiers, parce que ça, ce n'est pas mon travail, ce n'est pas le vôtre, c'est le leur.
07:03 Ils le font parfaitement.
07:04 Ils arrivent à les repérer, mais on n'arrive pas à les arrêter,
07:06 parce que notre droit nous empêche d'aller plus loin, parce qu'on attend que...
07:08 - C'est kafkaïen.
07:09 - C'est kafkaïen. Donc maintenant, je pense qu'il est temps que cette loi sur l'immigration arrive tout de suite
07:15 et que tous les courageux, vous savez, les commentateurs...
07:17 - Alors, vous êtes vraiment capable de dire ce matin que c'est une loi sur l'immigration qui va nous protéger ?
07:21 - Non, je dis que c'est une loi sur l'immigration qui va pouvoir répondre, en tout cas, aux enjeux de notre époque.
07:26 Regardez, réussir à identifier quelqu'un, d'isoler, parce que là, ce qu'on voit sur l'attentat d'Arras,
07:31 les attentats de Suède, et encore une fois, je regarde les choses aussi de manière pragmatique,
07:36 parce que c'est notre devoir.
07:37 - Entre les deux Suèdes.
07:38 - Il faut avoir des individus isolés qui agissent.
07:41 C'est beaucoup plus compliqué que d'avoir en face une organisation terroriste.
07:44 Et c'est vrai, c'est beaucoup plus difficile.
07:46 - En tous les cas, pour celui qui se revendique de l'Etat, il s'est mis qu'on va attendre ce qu'il en est.
07:50 Est-ce que la réponse, Sabrina Grestir-Bach, pour protéger les professeurs, c'est des parties, des sécurités,
07:56 et c'est des caméras de surveillance ?
07:57 - Non, alors, pas que.
07:59 Par exemple, j'ai demandé au ministre de l'Intérieur, j'ai préparé une circulaire
08:05 sur la possibilité de donner au préfet de décider avec les collectivités de la vidéosurveillance
08:11 là où il pense que c'est nécessaire.
08:12 Donc, dans les écoles, les collèges, les lycées, les lieux de culte et les bâtiments publics.
08:17 Parce qu'en attendant, si on vient commenter tranquillement sur votre plateau,
08:21 dire "écoutez, ça va pas très bien", non.
08:23 C'est le début d'une solution.
08:25 Les portiques, je sais qu'il y a certains professeurs, certains syndicats qui le demandent aussi,
08:29 parce que que les professeurs aient peur, heureusement, nous les parents,
08:32 enfin moi je suis parent, avant d'être ministre ou avant même de faire de la politique, je suis une maman.
08:36 Donc, je comprends la demande, et quand je vous dis être à la hauteur des enjeux,
08:39 ça veut dire arrêter de se masquer la vérité.
08:42 La réalité, c'est que nous sommes en train de changer le monde, mais pas à cause de la France.
08:46 La France reste quand même un grand pays.
08:48 - Dominique Bergdorf, Samuel Paty, deux professeurs, deux usards de la République,
08:53 mais aussi 40 ans de renoncement, 40 ans de lâcheté, 40 ans de pas de vagues.
08:58 Ici même, Gérard Larcher, il a dit, entre parenthèses, ce sont ses mots,
09:01 "Nous avons tous failli". Est-ce que vous avez tous reconnu ça ?
09:05 - On ne peut pas arriver à ce résultat-là et dire que nous avons réussi, des professeurs sont morts.
09:09 Donc, comment devant leur mémoire, à part s'incliner et se dire que
09:15 "Moi, j'aurais donné tout ce que j'ai pour que ça n'arrive jamais".
09:18 Mais la réalité, c'est que maintenant, je suis en fonction, du haut de mon secrétariat d'État,
09:23 à la citoyenneté et à la ville, je compte prendre non seulement toute ma part,
09:27 mais aller avec tout le courage qui m'anime, parce que c'est un engagement, un vrai engagement.
09:31 - C'est citoyenneté. - Absolument.
09:33 - C'est très important, parlons-en dans les rouges.
09:36 Je vous donne un exemple. Un professeur a été menacé de mort par un élève
09:39 qui a diffusé sur son compte Snapchat son nom avec l'émoticône à un couteau.
09:43 Et il a écrit "T'es le prochain". Il a été interpellé, cet élève,
09:47 et on a découvert qu'il va être sanctionné par un stage de citoyenneté.
09:52 Pourquoi ? À la place du nom de sa classe, il aurait écrit,
09:55 je prends toutes les précautions, "Al-Qaïda".
09:58 Alors un stage de citoyenneté, quand à cet âge-là, vous faites ça,
10:01 je ne sais pas ce que ça peut donner un peu plus tard.
10:04 - Je ne suis pas sûre, parce que sur les plateformes, maintenant, vous le savez,
10:08 sur les réseaux sociaux, la justice est capable de s'emparer des sujets.
10:11 Donc ça, c'est un sujet de justice. Et juste lui dire "Tu vas faire un stage de laïcité",
10:15 franchement, je ne peux pas entendre, moi, en tant que ministre de la citoyenneté,
10:20 que ça va être la réponse. Non, la réponse doit être beaucoup plus ferme.
10:23 Je rappelle encore les mots du président. Être impitoyable, ça veut dire démarrer là.
10:27 Ce n'est pas parce qu'il a 17 ans, ce n'est pas parce que c'est un jeune homme,
10:30 parce qu'il est encore mineur, qu'il n'a pas le droit à une sanction.
10:33 La justice doit s'emparer de ce sujet tout de suite, et je l'invite à le faire.
10:37 - Être impitoyable, c'est aussi avoir un diagnostic...
10:40 - C'est une menace de mort, hein, pardon, c'est une menace de mort contre son professeur.
10:43 Donc il me semble bien qu'une menace de mort, c'est un délit.
10:47 - Être impitoyable, Sabrina Agresti-Roch, c'est aussi avoir un diagnostic lucide.
10:52 Quand il y a eu les émeutes qui ont secoué notre pays il n'y a pas si longtemps,
10:56 eh bien un comité interministériel pour la ville devait proposer des solutions, des premières pistes.
11:02 Chut, il est où ? Il est parti ?
11:04 - Non, il arrive bientôt. - Il n'y a pas eu urgence ?
11:07 - Non, il n'y a pas eu urgence. On n'était pas à deux, trois semaines pour finaliser certaines options.
11:12 Vous voyez, hier encore, j'avais le président du Ville et banlieue, Gilles Leprousse.
11:16 Demain, il me semble qu'il fête leur 40 ans, c'est ça.
11:20 La réalité, c'est que nous avons beaucoup de propositions sur la table
11:23 et que j'ai estimé, en étant arrivée cet été dans ce ministère de la Ville,
11:26 donc maintenant c'est la citoyenneté et la Ville,
11:28 de dire on peut prendre encore un petit peu de temps pour se concerter
11:31 et finaliser des propositions, mais qui viennent d'eux.
11:33 - Oui, mais c'est pas d'appui sur le diagnostic, parce que vous, en août 2023,
11:36 vous avez dit "le raccourci entre l'immigration et les émeutiers est faux".
11:39 Or, selon un rapport réalisé conjointement par l'inspection générale de l'administration
11:43 et l'inspection générale de la justice, là je préfère vous lire les mots,
11:46 les condamnés sont majoritairement des hommes de nationalité française.
11:49 Selon la préfecture de police, pour sa zone de compétence,
11:52 une grande majorité des émeutiers interpellés sont des jeunes individus
11:55 de nationalité française, mais originaire de l'immigration,
11:58 deuxième ou troisième génération, principalement du Maghreb et d'Afrique supérieure.
12:01 - Donc on parle bien de citoyenneté.
12:03 - Il n'y a pas de sujet d'immigration, d'intégration, d'assimilation ?
12:05 - Non, alors d'immigration non, puisqu'ils sont français,
12:08 ils sont nés sur le territoire, ils sont français.
12:10 Qu'il y ait un sujet d'adhésion à nos valeurs de la République,
12:13 cela va sans dire, enfin, comment oser venir sur ce plateau
12:16 contredire une réalité, que nous devons faire tout ce qui est de notre devoir.
12:20 Moi en tout cas, c'est comme ça que je le prends.
12:22 Mon devoir, c'est aussi de dire à ces jeunes la chance qu'ils ont d'être français.
12:26 Et leur dire ça, ça ne suffit pas.
12:28 - Une partie de ces jeunes, je ne dis pas de cela,
12:31 mais une partie mettent la religion, le communautarisme et tout cela avant.
12:35 - On appelle ça le repli.
12:36 - Avant, oui, et comment on lutte contre cela ?
12:38 Est-ce que ce n'est pas une bataille culturelle que nous avons déjà perdue en réalité ?
12:40 - Non, les seules batailles que vous pouvez perdre, c'est celles que vous ne menez pas.
12:43 - C'est beau, mais dans les faits, Mme Agres, vous avez une partie des élèves françaises.
12:48 - L'école, les parents, remettre au centre du jeu les parents, l'éducation.
12:53 - Parfois les parents sont aussi un problème.
12:55 - Absolument. Nous avons bien reçu une éducation.
12:57 Il me semble bien que ceux qui sont responsables, je l'ai dit,
13:00 ce n'est pas parce que maintenant je suis ministre, je ne vais pas le dire,
13:02 on est responsable de ce qu'on fabrique.
13:04 A l'exception des mamans isolées, parce qu'on se rend compte,
13:07 dans les quartiers prioritaires, 30% de femmes sont des mamans isolées.
13:10 Comment une maman isolée seule, avec trois enfants, qui a un petit salaire, peut-elle s'en sortir ?
13:14 Je pense que là, il faut aider.
13:15 En revanche, ceux qui ont les moyens d'éduquer correctement leurs enfants,
13:19 et qui ne le font pas, là est leur responsabilité.
13:21 Je vous rappelle juste que quand on marie les gens, moi je ne suis pas mère,
13:24 mais quand il y a des mères qui marient nos concitoyens,
13:27 l'article 361-1 du Code civil, vous devez, ils doivent s'occuper de leurs enfants,
13:33 c'est-à-dire assistance, et ils ont la responsabilité de l'éducation de leur foyer.
13:37 Une fois qu'on a dit ça...
13:39 L'école instruit, les parents éduquent, et la nation protège.
13:44 Alors protège, justement, on va finir là-dessus.
13:46 Malheureusement, parfois, elle n'y arrive pas, face à une vague d'attentats.
13:50 On va rappeler ce qui s'est passé à Bruxelles,
13:52 cette information selon laquelle le suspect aurait été arrêté,
13:56 je préfère le dire au conditionnel.
13:58 Ce sera ma dernière question, Sabrina Gresty-Robach.
14:00 Quand le président, quelques jours avant que Dominique Bernard ne soit assassinée,
14:05 dit "nous devons rester unis", est-ce qu'il prêche dans le vide, aujourd'hui ?
14:09 Pas du tout, il a raison.
14:10 Il y a les fractures, il y a la fragmentation, il y a tous les problèmes dont nous venons de parler,
14:14 il n'y a même pas d'unité nationale, le RN demande la démission de Gérald Darmanin.
14:17 Où est l'unité, aujourd'hui ?
14:19 Alors écoutez, moi je ne sais pas, enfin je laisse le Rassemblement national face à ses responsabilités,
14:24 mais en tout cas, je vois la responsabilité...
14:26 Il n'a pas été au pouvoir, encore.
14:27 Absolument, et c'est tant mieux.
14:29 La réalité, c'est que le président de la République,
14:32 ça reste quand même le président de la République dans sa fonction.
14:35 Donc, appeler à l'unité de la nation, il a raison de le rappeler.
14:38 Je sais que ça peut paraître démovain, mais quand vous vous baladez,
14:41 moi tous les jours je suis dehors, je suis très peu dans mon bureau,
14:44 je suis toute la journée, comme je le dis, avec les gens dehors.
14:46 L'appel du président de la République à faire nation a été entendu,
14:50 et comment il a été entendu ?
14:52 Parce que, vous savez quand des choses graves comme ils arrivent en ce moment,
14:55 regardez ce qui se passe en Israël, regardez ce qui se passe chez nous,
14:58 si on n'est pas ensemble, là je peux vous garantir qu'on n'y arrivera pas.
15:01 Et moi je crois que nous sommes une grande nation,
15:04 j'aime mon pays comme jamais je ne pourrais le dire,
15:07 et je l'ai écrit, et vous savez, en étant là, je l'aime encore plus,
15:11 parce que je vois ce dont nous sommes capables, vraiment.
15:14 Et quand vous me parliez de ces jeunes qui ne se sentent pas français,
15:18 ce que je leur dis c'est qu'ils se sentent quoi ?
15:21 Ils sont ailleurs, vous savez, ils ne sont ni d'ici ni d'ailleurs,
15:24 en fait il faut les ramener ici.
15:26 Merci Sabrina Gershier, au revoir.
15:27 Merci d'avoir été notre invitée, c'était votre grande interview.
15:29 à bientôt et bonne journée à vous.

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